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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE D’ANTSIRANANA

FACULTE DES SCIENCES

Mention : Sciences de la Nature et l’Environnement

Parcours : ciences Marine

Rapport des travaux pratiques sur le dynamique des océans sur :

LA REGION BIOGEOGRAPHIQUE
ANTARCTIC PROVINCE (ANTA)

Réalisé par : MAHATSIARO Soavelo François

Encadreur : Docteur BENIVARY Hermann Doris

Année Universitaire 2017-2018


[La région biogéographique antarctic province (ANTA)]

Liste des abréviations

ACC : courant circumpolaire antarctique (Antarctic Circumpolaire Current)


ZOOP : Zone océanique ouvert en permanence
ZGS : Zone de glace saisonnièr
ZGM : Zone de glace marginale

FST : Front subtropicale


FPA : Front polaire antarctique
FSA(=SAF) : Front subantarctique (SubAntarctic Front)
ANTA : Antarctic province
APLR : Austral polar
SANTA : Subantarctic water ring province

ZFPA : zone du front polaire Antarctique


AZ : Antarctic zone (zone antarctique)
SAZ : zone subantarctique (Subantarctic zone)

AABW : eau antarctique de fond (Antarctic Bottom Water)


AAIW : eau intermédiaire antarctique (Antarctic Intermediate Water)
AASW : eau de surface antarctique (Antarctic Surface Water)

AZ : zone antarctique (Antarctic zone)


HNLC : High Nutrient Low Chlorophyll
PF : front polaire (Polar Front)
PFSW : eau de surface du front polaire (Polar Front SurfaceWater)
PFZ : zone de front polaire (Polar Front Zone)
LCDW : eau profonde circumpolaire inférieure (Lower Circumpolar Deep Water)
MLD : profondeur de couche de mélange (Mixed Layer Depth)
NADW : eau profonde de l’Atlantique nord (North Atlantic Deep Water)
UCDW : eau profonde circumpolaire supérieure (Upper Circumpolar Deep Water)
SAMW : eau de mode subantarctique (SubAntarctic Mode Water)
FTC : courant Fawn Trough (Fawn Trough Current)

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A. INTRODUCTION

Les mers et les océans sont des étendus d’eau salée contrairement aux fleuves, rivières et lacs. Ils
recouvrent 71% de la surface de la Terre et à la base de l’équilibre du climat. Dans l’hémisphère nord, ils
représentent 61% de la surface contre 81% dans l’hémisphère sud (BENIVARY, 2015). En 1998, Alan
LONGHURST a été décrit 56 provinces biogéochimiques, leurs caractéristiques environnementales, les
frontières océanographiques les délimitant, la saisonnalité de production primaire ainsi que les
communautés d’espèces en présence ; et il a proposé de classifier les 4 biomes océaniques représentant
les grands types des végétations océaniques (REYGONDEAU, 2013), en particulier le biome polaire dans
l’Océan Austral. Ce dernier tient une place importante dans la régulation du climat mondial : il absorbe
environ 30% de CO2 anthropiques (BENIVARY comm.pers). Chaque province serait associée à une faune
et flore marine physiologiquement adaptées aux conditions environnementales rencontrées
(REYGONDEAU 2013). Du fait que, les différentes régions provinces biogéographiques, possèdent leurs
spécificités, d’où l’importance du thème :« la région biogéographique Antarctic province (ANTA) »

Cette étude a pour objectif de :

 Connaitre les courants qui circulent dans cette zone.


 Connaitre leur climat et leur production primaire.
 Savoir les ressources halieutiques (pêche) et leur particularité.
 Connaitre les effets des circulations océaniques.

Le manuscrit s’articule en plusieurs parties. L’introduction débute ce manuscrit, suivie par les matériels
utilisés et les méthodes adoptées. Après cela, nous allons détailler les résultats. La discussion sera
présentée en quatrième position. Et la conclusion avec termine ce manuscrit.

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B. MATERIELS ET METHODES

I. Matériels

Tableau 1. Liste des matériels et leurs utilisations

Matériels Marque Utilisations


Stylo Schneider Ecriture
Bloc note Manifold Enregistrement des données
Ordinateur portable DELL Saisie et traitement des données

II. Méthodes

1. Recherches bibliographiques

Cette méthode est primordiale pour une rédaction ou une recherche scientifique. Pour cela, des
consultations ont été fait au Centre de Documentation Universitaire Antsiranana (CDUA) et aux cybers.

2. Caractéristiques générales du milieu d’étude

2.1. Paramètres environnementaux

2.1. 1. Climat

L’Antarctic province est carcterisé par le climat polaire : entre le cercle polaire Antarctique et pôle sud,
peu de précipitation et des températures très basses et rarement superieur à 0°C (les rayons solaires
sont très inclinés) (ROGER, 2017). Cette zone sont toujours couverte des néiges, des glaces,et des
banquises. Pendant la nuit polaire hivernale, les temperatures moyennes oscillent autour de -60°C. En
été, le rechauffement est médiocre et, sauf sur les côtes, les températures ne depassent rarement -10°C.
L’air froid persistant entraine une permenance, au-dessus du pôle d’une anticyclone d’où s’échappent
les vents qui balaient le continent (MAUBOURGUET,1995).

2.1.2. Température

L’Océan Austral est caractérisé par l’extrême rigueur des conditions environnementales (température
comprise entre -1,87 et 4°C, couverture des glaces,) (QUEGUINER, 2006). L’altitude, le faible
ensoleillement, l’isolement par le courant océanique circumpolaire antarctique et le pouvoir réfléchissant
de la glace font ce continent le plus froid de tous. Les températures sont relativement clémentes : sur les
côtes en moyenne -10°C, les extrêmes saisonniers varient de 0 à -30°C.Toutefois, elles s’abaissent en

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avançant sur l’islandis, en moyen -30°C en janvier et février et l’Antarctique détient un record absolu du
froid avec un minimum de température de -89,2°C enregistré à Vostok en juillet 1983
(htt://www.educapoles.org). Dans la mer de la coopération, l’eau se refroidit avec un minimum de
température – 1,8°C (SHI, DONG et CHEN, 2013) et la température moyenne de surface varie entre -0,2
à 1,6°C en 1988 (PAKOMOV, 1993). Dans la zone de front polaire antarctique, la température de l’eau
de surface varie de 4 et 8°C en été, et de 1 à 3°C en hiver (KNOX, 2007). Ce dernier auteur note aussi
qu’en hiver l’eau de surface au sud de cette zone, la température proche de 1-2°C et en été de 3-5°C ;
elle chute en moyenne entre -1 à -1,9°C en approchant le continent Antarctique.

2.1.4. Précipitation

Paradoxalement, la zone antarctique peu de précipitation sauf dans la zone littorale atteint jusqu’à 73mm
par an environ 53 jours dans une année normale au station de Davis
(http://time.matsclock.com/antarctica/antarctica-davis-australia-research-station-time-utc-plus-7.html).
2.1.5. Le vent

Les vents quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants qui tournent sans obstacle autour de
l’Antarctique, engendrent un puissant courant océanique autour du continent : le « courant antarctique
circumpolaire ». Entre les côtes de l’Antarctique et 60° latitude Sud, les vents dominants viennent de l’est
et poussent les eaux de surface vers l’ouest (www.educapoles.org). La vitesse moyenne est plus élevée
sur les côtes de 30 à 70 km/h où les rafales peuvent atteindre une vitesse record de 302 km/h enregistrée
à la base du Dumont d’Urville (http://www.institut-polaire.fr/ipev/informations-polaires/en-antarctique/le-
climat-en-antarctique/).

2.2. Localisation de zone d’étude

L’Antarctic province (ANTA) se situe dans l’océan Austral, entre Austral polar (APLR) et Subantarctic
water ring province (SANT) dans biome polaire (Fig.1). Cette province reste mobile au cours temps, la
superficie moyenne autour de 7,4 ((Log10) km2) de l’année 1950 (REYGONDEAU et HUETTMANN, 2014).
Il se situe entre le front polaire au bout de 50°S et la divergence Antarctique à partir de 60-65°S
(LONGHURST, 2007).

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Figure 1 : localisation de zone d’étude

Province antarctique ; A: RAYGONDEAU et HUETTMANN (2014),B: http://www.marineregions.org/images/boundaries/Longhurst_crop.png. Modifié.

C. RESULTATS

I. La caractéristique régional océanographie

Alan LONGHURST (2007) a été note que cette province inclus des conditions des glace en permanant,
dans la régions Austral libère des glaces en été mais couverts des banquises en hiver et certains zones
couvert des glaces en permanant. Entre antarctique divergence et le front polaire, de haut de la pente
vers sud, dans la profondeur de 150-200 m où se trouve l’halocline en permanent. En été, l’eau en surface
se réchauffe et induire de picnocline de 50-100 m de la profondeur au-dessous de la banc couche de
mélange. Actuellement, le front polaire est défini comme la limite au nord où les eaux subsurface ne
dépasse pas l’isotherme 2°C généralement localisé environ 100-300 m de profondeur (NOWACZYK,
2011). PERSON (2016) a défini que l’océan Austral présente différentes provinces hydrologiques et
biogéochimiques. Trois fronts hydrologiques caractérisés par de forts gradients latitudinaux de
température et de salinité, marquant une discontinuité entre les masses d’eau, séparent cette région en
quatre zones clés mais les trois dernières coïncident la province antarctique (Fig. 6). Du nord au sud :

 La zone subantarctique (SAZ),

La SAZ entre le front subtropical (FST, 40°S) et le front subantarctique (FSA, 50°S) est située dans
la zone de convergence antarctique. Ils y règnent des vents violents qui augmentent l’épaisseur de la
couche de mélange de surface en approfondissant la profondeur de sa base. Les gradients verticaux

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de température sont plus faibles que dans la zone subtropicale induisant une diminution de la
stratification entre les eaux de surface et les eaux sous-jacentes.

 La zone de front polaire (PFZ)

La PFZ est comprise entre le SAF et le front polaire (FP, 55°S). La colonne d’eau est encore moins
stratifiée, la topographie influençant d’autant plus la circulation du courant de surface. Les variations
saisonnières de la température des eaux de surface sont faibles et induisent de faibles gradients
verticaux de température. Les précipitations plus intenses dans cette zone et la fonte estivale de la
banquise font diminuer la salinité des eaux de surface intensifiant le gradient vertical de salinité.
Température et salinité contribuent à parts égales à la stratification. Le FSA est associé à une veine
de courant fort de l’ACC (0.5 à 1 m. s−1).

 La zone antarctique (ZA)

La ZA entre le FP et la ligne de côte du continent Antarctique. Cette zone est caractérisée par une
couverture de glace de mer saisonnière. La température de l’eau est inférieure à 2°C et la salinité au
travers de la formation et de la fonte de la glace de mer domine la stratification au sein de la colonne
d’eau. Le FP est la veine sud associée à l’ACC.
II. La circulation océanique

L’Océan Austral a la particularité d’entourer entièrement de continent Antarctique. Il est caractérisé par
de forts courants cycloniques, formant des zones frontales, circulant dans le sens horaire varient en
fonction des saisons. Entrainé par les vents catabatiques qui tournent sans obstacle autour de
l’Antarctique, le gigantesque courant circumpolaire antarctique ceinture le continent blanc coulant d’ouest
en est de 65°S aux confins du contient jusqu’à environ 40°S océanique autour du continent, soit environ
2500 Km de large (VOITURIEZ, 2003). Ce courant marin d’une largeur de 200 à 2500 km charrie entre
130 et 180 millions de m3 d’eau par seconde. Il est le plus gros courant marin de la planète et avance à
une vitesse moyenne de 2 km/h (http://www.educapoles.org ). Entre ce courant et le continent Antarctique
circule en sens inverse un autre courant très froid : le courant polaire. Ce courant est le résultat du régime
du vent très particulier au continent Antarctique : le vent catabatique (VOITURIEZ, 2003). Selon toujours
cet auteur, ce vent violant est beaucoup plus dense que l’air environnant. Du fait de leur poids, il va
s’écouler dans le sens de la pente et littéralement vers la côte à des vitesses pouvant atteindre 200 Km/h.
A la côte, dévié vers gauche par la force de Coriolis, ces vents vont entrainer le courant très froid dans
un double mouvement. Horizontale d’abord, d’est à l’ouest, tout autour du continent. Verticale ensuite,
de surface vers le fond : le force de Coriolis aura tendance à s’accumuler l’eau à la côte où très froide et
dense plongeant jusqu’au fond le long de la pente continental. Ainsi se forment les eaux froides qui

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tapissent le fond de l’océans. A la limite de courant polaire et le courant circumpolaire s’établit, toujours
sous l’action de force de Coriolis, une zone de divergence antarctique où les flux d’eau sont considérables

Figure 2 : La circulation des courants marins(C)et du vent à l’océan Austral(D) adapté par KNOX en 2007.

Comme l’on observe précédemment, l’océan Austral est communiqué au nord avec les océans Atlantique,
Indien et Pacifique. On note que l’eau de fond antarctique se crée au niveau du continent et circule ensuite
en profondeur (Fig. 3). En outre, près du continent, la circulation est plus complexe et fait intervenir le
Courant Côtier Antarctique se dirige d’est vers l’ouest ainsi que deux systèmes tourbillonnaires majeurs :
le gyre de la mer Weddell et le gyre de la mer de Scotia (QUEGUINER, 2006).

STF
Depth
(m)

Figure 3 : Section latitudinale montrant les masses d’eaux et les fronts en fonction de la profondeur du continent Antarctique jusqu’au front subtropical (FST)
(KOUBBI et al, 2015). Le front polaire antarctique (FPA) et le Front subantarctique (FSA) sont indiqués. Les fronts délimitent différentes zones : la zone
subantarctique (ZSA), la zone frontale polaire (ZFP), la zone antarctique (ZA) et la zone subpolaire (ZSP). Les masses d’eaux sont indiquées : l’eau de mode
subantarctique (SAMW) ; l’eau antarctique intermédiaire (AAIW) ; l’eau profonde circumpolaire supérieure (UCDW) ; l’eau profonde circumpolaire inférieure
(LCDW) ; l’eau antarctique de fond (AABW). Les flèches indiquent la direction des masses d’eaux.

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1. Le courant antarctique circumpolaire (ACC)

Ce courant se circule autour du continent Antarctique, avec une largeur variable de 200 à 2500 km et
d’une profondeur qui peut atteindre 4000 m ainsi qu’avec une longueur de quelque 20 000 km voire
24 000 Km (VOITURIEZ, 2003 ; MISSAOUI, 2009 ; IFP, 2014). L’ACC transporte entre les trois autres
océans l’eau en moyenne entre 130 et 180 Sv (www.educapoles.org ; HAMDI, 2009). Son débit est estimé
/se
130-145 Sv au passage de Drake, sud de cap Horn (SHI, DONG et CHEN, 2013 ; PERSON, 2016) et
atteint 147 Sv au sud decTasmanie (PERSON, 2016). L’ACC se dirige en direction de l’ouest vers l’est
grâce aux vents forts (40ème rugissants et 50ème hurlants) soufflent autour de continent blanc (Fig. 2). Une
partie de plateau Kerguelen (entre 46°S et 64°S) se situe au-dessus du niveau de la mer constituant les
îles Kerguelen au nord et les îles Heard et Mc Donald plus au sud. Il est constitué par une barrière
importante de l’ACC circulant d’ouest en est. La majeure partie des masses d’eau environ 100 Sv est
dévié au nord des îles de Kerguelen (NOWACZYK, 2011). Ce plateau est séparé par le courant Fawn
Trough (FTC) dont le seuil atteint une profondeur de 2600 m permettant le passage d’une partie moins
importante mais non négligeable (30-43 Sv) de l’ACC entre ces îles et le continent antarctique (Fig. 5).

Figure 4 : La grande circulation (indiqué par flèche rouge) de surface dans l’océan Austral adapté par (MISSAOUI, 2009 ; DELORME et EDDEBBAR, 2016).

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Kerguelen

Bassin
Plateau des Heard
Australo-
Kerguelen nord
Antarctique

Bassin
d’Enderby

Plateau des
Kerguelen sud

Figure 5 : La branche de l’ACC et distribution circumpolaire du front subtropical (STF), du front subantarctique (SAF), du front polaire (PF), du front sud ACC
(SACCF), et de la limite sud du ACC (SB) aux alentours du Plateau de Kerguelen (NOWACZYK, 2011). Modifié. Les chiffres précédents les courants indiquent
leur débit en Sverdrup (Sv)

2. Le zone de plongement : la mer de Weddell

En hiver, autour de continent Antarctique (mer de Weddell), l’eau se gèle pour former des glaces de 3 à
20 Km entraine la hausse salinité de l’eau résiduelle. Des masses d’air froides abaissent progressivement
la température des eaux de surface qui se transforment alors en glace, libérant la grande quantité de sel
et provoquant une augmentation de la densité des eaux environnantes. Celles-ci se mettent alors à
s’écouler, à s’accumuler vers le fond puis à se diriger vers le nord avec un débit de 1 Sv (MAUGUIT,2009)

Figure 6 : carte schématique des principaux courants de l’océan Austral, au sud de 20°S. Les profondeurs inférieures à 3500 m sont
ombrées. Les positions moyennes des deux fronts principaux de l’ACC, le PF et le SAF, sont indiquées. C : courant ; G : gyre ; F : front ;
ACC : courant circumpolaire antarctique, par STEHLY ; PERSON (2016). Modifié

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II. La production primaire dans la province antarctique

La production primaire est l’assimilation par les organismes autotrophes de la matière minérale présente
dans l’eau de mer. Cette synthèse est en fonction de la disponibilité en lumière et en nutriment et sa
variabilité décrit une saisonnalité représentative du couplage des dynamiques océaniques et
atmosphériques de la régions considérée (PERSON, 2016). Le vent alors devient alors un donné clé
puisque, sous son action, les eaux froides et riche en nutriments remontent en surface (PETIT et HUYNH,
2006). Ainsi, un biome polaire de hautes latitudes, dans lequel le pic de production phytoplanctonique a
eu lieu en été, quand la quantité de la lumière augmente (MAYOT, 2016). Cette production est dominée
par le larges espèces phytoplanctoniques telles que les diatomées (NOWACZYK, 2011).

Plusieurs fronts majeurs sont présents dans l’océan antarctique (Fig. 7). En premier, le front subtropical
(FST) qui limite nord de cet océan. En partant vers sud, on trouvera le front subantarctique (FSA) puis le
front polaire antarctique (FPA). Plus au sud, d’autres fronts marquent la limite sud du courant
circumpolaire antarctique. Ces fronts restent comme des barrières mobiles en fonction des forçages
climatiques saisonnières (REYGONDEAU et al., 2014 ; KOUBBI et al., 2015). Certains de ces fronts sont
le siège d’une forte production du phytoplancton qui favorise à la production secondaire. C’est le cas des
îles subantarctiques qui enrichissent le milieu en fer et en élément nutritifs nécessaire à la croissance du
phytoplancton (KOUBBI et al, 2015). Au sud ces îles entre la limite nord du front polaire antarctique et
la limite de la glace saisonnière, il y a des zones océaniques jamais recouvert de glace grâce au courant
circumpolaire, plus particulièrement au sud de 50°S (PERSON, 2016). Cette zone est particulière et
classée comme High Nutrient Low Chlorophyll (HNLC) soit une région avec de forte concentrations en
nutriments mais de faible concentration en Chlorophylle soit en phytoplancton(www.ocean-climate.org).
Cela s’explique par le manque de certains éléments essentiels au phytoplancton comme le fer (KOUBBI
et al.,2015). Cependant, plus de la moitié de l’océan Austral est marqué par la zone de glace saisonnière
(Fig. 7) autour du continent Antarctique (REYGONDEAU et HUETTMANN, 2014 ; KOUBBI et al.,2015).
En été, marque les plus fortes concentrations en Chlorophylle-a (Fig. 7). Des modifications importantes
de l’étendue, de la durée de présence de la banquise ou son épaisseur ont été constatées en péninsule
Antarctique ouest tandis que cette tendance n’est pas globale autour du continent blanc puisqu’à l’inverse,
en mer de Ross (KOUBBI et al.,2015). Proche du continent, divers zones nommées polynies sont
exemptes de banquise toute l’année. Ces polynies sont très importantes pour la production biologique
puisqu’au printemps, elles permettent la pénétration de la lumière dans l’eau alors que les zones
adjacentes couvertes de glace reste dans la pénombre. Dès les premiers signes printaniers et début de
rupture de la banquise, la production primaire commence et alimente autant les écosystèmes pélagiques
que benthiques. La dynamique phytoplancton dans la province antarctique est très complexe, elle varie

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en fonction des saisons. Durant l’hiver, l’intensité lumineuse faible par conséquent la croissance des
planctons végétales sont stoppés, car l’upwelling continue à apporter de l’eau profonde circumpolaire
supérieur (UCDW), généralement riche en macro- et oligonutriment vers la surface. Tandis que, en mois
de décembre à janvier, la lumière est maximale et intermittent la stratification a eu lieu en surface, le
bloom de diatomée se développe et se propage autour de l’Antarctique (LONGHURST, 2007). Selon
toujours cet auteur, quand le zone est relativement large l’ouverture de l’eau contenant de bloom de
diatomée généralement dominée par les diatomées Corethron et Chaeteceros, alors que sous la glace
plus souvent dominée par Phaeocystis. Dans la région biogéographie ANTA, la Chlorophylle augmente
de valeur 4 mg. Chl.m-3 le maximum dans la zone subsurface (LONGUHURST, 2007)

Figure 7 : (A) Distribution des principaux fronts : FSA : front Sub-Antarctique, FPA : front polaire Antarctique), ZFPA : zone du front polaire Antarctique, ZOOP :
zone Océanique Ouverte en Permanence. Les limites correspondant à l’extension maximale et minimale de la glace saisonnière (octobre et février,
respectivement) (d’après Nimbus 7 Scanning Multichannel Multiwave Radiometer; Credit : NASA) adapté par FERREYA et al., (2004) et (B) la distribution
spatiale de la concentration de surface de chlorophylle dans l’océan Austral (30°S-90°S) au mois de décembre issue d’une climatologie
mensuelle des données d’observations satellites MODIS-Aqua (2002-2011).Adapté par PERSON (2016).

QUEQUINER (2006) dans sa thèse en HDR a rassemblé les données des plusieurs auteurs indiquant
que dans le secteur de l’Océan Indien est faible taux de production primaire, bien que des valeurs plus
élevées aient été mesurées au large des îles Crozet ainsi qu’à l’est de plateau de Kerguelen. De même,
dans le secteur de pacifique est marqué aussi faible biomasse chlorophyllienne (<5 mgC.m-3h-1) et plus
fortes et très variables dans le secteur de l’Atlantique.

1. Importance de la glace sur la production primaire dans l’océan Austral

La présence de la glace de mer entraîne une intense activité biologique dans les régions polaires. Chaque
année, la fonte saisonnière du couvert de glace produit une forte stabilisation de la colonne d’eau qui
peut être observée jusqu’à plus de 150 km de la zone marginale des glaces, produisant d’intenses
floraisons phytoplanctoniques. Dans le cas de l’Antarctique, le cycle de vie des espèces clés de cet

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écosystème, notamment le krill Euphausia superba, dépend étroitement de la dynamique des glaces.
Cette espèce est considérée comme le principal lien entre le phytoplancton et les niveaux supérieurs du
réseau trophique marin (FERREYRA et al., 2004)

a. Rôle de glace sur le développement des phytoplanctons

La banquise joue un rôle important au niveau structural des écosystèmes à Antarctique. QUEGUINER
(2006) a rassemblé plusieurs œuvres des auteurs en confirmant que lors de la formation glace, les
espèces ioniques de l’eau de mer ne sont incorporés dans la matrice cristalline. Au contraire au moment
de la croissance de la structure cristalline, les ions vont se trouver et se concentrés dans la phase liquide ;
la majeure partie de cette saumure est ensuite expulsée tandis que la seule une faible fraction se trouve
à l’intérieur de la glace au niveau de microstructures (Fig. 8). Les saumures froides injectées de la glace
en croissance sont plus denses que l’eau sous-jacente ce qui induit l’établissement d’une circulation
thermohaline sous-épontique provoquant ainsi l’approfondissement de la couche de mélange sous la
banquise. Cet auteur a mis indication que la profondeur de la couche de mélange (50-200m) sont typiques
de la mer de Weddell, en hiver et au printemps, ce qui a l’effet de retarder la floraison du phytoplancton.
A l’inverse, la fusion de la glace, dessalé stabilise la couche de mélange tout en réduisant son extension
verticale, ce qui fait augmente la croissance du phytoplancton. Selon toujours cet auteur, le mécanisme
physique de la formation de banquise entraine la constitution des saumures interstitielles dans lesquelles
les algues vont se développer et des concentrations en chlorophylle élevée (300mg.m-2). Il a noté aussi
que les diatomées qui dominent dans ces communautés épontiques, en particulier le genre Nitzschia et
Phaeocystis.

Figure 8 : Influence de l’évolution spatio-temporelle de la glace sur la profondeur de la couche de mélange et le flux d’énergie d’incidente dans ce couche
(QUEGUINER, 2006 à partir de EICKEN,1992)

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b. La glace saisonnière

Une des caractères étonnants des écosystèmes marins polaires est la présence des glaces marines
saisonnières. Ce système est hautement dynamique et très variables. Il couvre approximativement 7 %
de la surface de la planète et comporte un des biomes les plus importants de la terre. Cette masse d’eau
gelée est un facteur déterminant pour la structure des communautés polaires, pour leur bilan d’énergie,
ainsi que pour les flux de carbone entre l’atmosphère et l’océan, la circulation océanique et le climat de
la planète. Son extension montre une fluctuation saisonnière marquée avec des valeurs maximales à la
fin de l’hiver, sur laquelle se superposent des cycles interannuels (FERREYA et al.,2016). Ces auteurs
notent aussi qu’autour du continent Antarctique se trouve la zone de glace saisonnière (Fig. 7a), avec
une surface minimale en février (4 millions de Km2) et une surface maximale autour du mois de septembre
pouvant atteindre une extension d’environ 19 millions de Km 2. Pendant le printemps austral, la partie
externe de la ZGS commence à fondre, ce qui donne lieu à une sous-région présentant des particularités
tant physiques que biologiques. La combinaison entre de faibles vitesses de vent dues à la présence de
la glace et une diminution de la salinité de surface causée par sa fonte, conduit à la stabilisation de la
colonne d’eau entourant la totalité du plateau formé par la ZGS (SMITH et NELSON,1986).

c. La distribution de Chlorophylle-a et bilan de la production primaire aux ZFP, ZOOP, et ZGS & ZGM

L’Océan Antarctique présente des teneurs élevées des principaux éléments nutritifs (32,5 µM en nitrate,
2,5 µM en phosphate et 100 µM en silicate). Ces fortes valeurs sont dues à une remontée d’eau riche en
éléments nutritifs au niveau de la divergence circumpolaire antarctique BAINBRIDGE (1980) cité par
FERREYRA et al., (2004). En 2004, FERREYRA, SCHOLESS et DEMERS ont identifié que trois régions
majeurs coïncidents la province antarctique :

 Zone du front polaire Antarctique (ZFPA)


Cette zone, d’une surface d’environ 4,9 106 Km2, se caractérise par des concentrations en chlorophylle
a de l’ordre de <1–2 µg L-1 pendant la période de floraison (décembre). Dans cette zone, les facteurs
principaux limitant la croissance du phytoplancton durant presque toute l’année sont la lumière incidente
et le mélange vertical de la colonne d’eau, et durant la période de floraison estivale, la disponibilité en
silicate et en fer. Le fer dans sa forme réduite est un élément trace essentiel pour la croissance du
phytoplancton. Il intervient dans la chaîne respiratoire, dans la synthèse de la chlorophylle et joue un rôle
essentiel dans le processus de réduction enzymatique du nitrate (FERREYA et al., 2016). Ces auteurs
notent aussi que les principales sources de fer sont la poussière provenant des masses d’eau
continentale, des rivières et de la résuspension des sédiments dans l’océan. La topographie du fond joue
donc un rôle important dans la dynamique du phytoplancton présent dans la zone du front polaire

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Antarctique. Sur certains sites, où le front touche des profondeurs < 500 m, il se produit un pompage du
fer vers la surface, ce qui favorise le développement des microalgues. La production primaire dans la
zone du front polaire Antarctique a été calculée à environ 385 à 392 Tg C an -1.

 Zone océanique ouverte en permanence

La zone océanique ouverte en permanence présente une surface d’environ 8,7 à 14 10 6 Km2 (MOORE
et ABBOT, 2000) et les concentrations en chlorophylle a sont toujours inférieures à 1µg.L-1, ce qui
coïncide avec le concept de zone « HNLC ». Le type de communauté dominante dans cette est
l’organisme très microscopique. Ce type de réseau est caractérisé par la dominance de cellules de
petite taille (<5 µm). QUEGUINER (2006) note aussi le diatomée Fragilariopsis kerguelensis représente
une espèce clé dans la ZOOP et ZFP. Ce réseau trophique est bien développé, balancé et constitué de
bactéries et de protozoaires, avec une production primaire basée sur l’incorporation d’azote régénéré
et un faible taux d’exportation de carbone vers le fond de l’océan. La production annuelle dans la zone
océanique ouverte en permanence a été estimée à 509 TgC.an-1 (MOORE et ABBOT, 2000).

 Zone des glaces saisonnières et le sous-système des glaces marginales

La zone de glace saisonnière (ZGS) et la zone de glace marginale (ZGM) constituent, dans l’ensemble,
un des systèmes les plus dynamiques de l’Océan Austral. Ce système présente une grande variabilité
tant spatiale que temporelle, ce qui influence de façon importante les cycles biogéochimiques et le
fonctionnement de l’écosystème marin en général. La ZGM représente de 14 à 34 % de la surface de
la ZGS (MOORE et ABBOTT, 2000). Au fur et à mesure que la saison froide s’installe, le couvert de
glace se développe vers le nord, en incorporant dans sa masse une quantité importante de
microorganismes qui donneront lieu à des microcommunautés typiques de glace assez bien définies.
Lors de la fonte printanière du couvert de glace et de la formation d’une masse d’eau stable, ces micro-
algues de glace sont libérées dans la colonne d’eau (GARRISON et al., 1986), et donner lieu aux
floraisons phytoplanctoniques printanières « blooms ». Le retrait de la ZGM atteint approximativement
500 Km mois-1 pendant la période du printemps-été (COMISO et ZWALLY, 1984), et l’extension
horizontale ainsi que la durée des floraisons phytoplanctoniques sont d’environ 250 Km et 60 jours,
respectivement (SMITH et NELSON, 1986). Dans la mesure où le front se déplace vers le sud, la
stabilité verticale de la colonne d’eau au-delà de cette distance est érodée par l’action des vents et, par
conséquent, la biomasse phytoplanctonique diminue.

La production primaire estimée pour la ZGM est de 422 Tg C an 1, répartie dans une aire couvrant de
0,05 à 5,98 106 Km2 tout au long de la période de croissance (ARRIGO et al., 1998). D’après ces mêmes
auteurs, cette valeur est clairement inférieure à celle correspondant à la province pélagique de l’Océan

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Austral (3912TgC.an-1). À la différence de la zone du plateau côtier continental, dans la ZGM


l’accumulation de biomasse phytoplanctonique ne dépasse pas les 10 µg Chl-a. L-1, il n’y a donc pas
un épuisement des nitrates (FERREYRA et al.,2004). Selon QUEGUINER (2006), le développement
phytoplanctonique de la ZG caractérisé par :

❖ Une floraison initiale dans la ZGM avec des espèces typiques : Bidduphia weissflogii, Nitszchia
closterium, Chaetoceros neglectum et Eucampia balaustium.
❖ Un développement ultérieur des espèces estivales dominés par : Chaetoceros criophilum,
Rhizosolenia alata, Rh. Chinii, Rh. hebetata, Dactyosolen antarcica et Corethron criophilum.

Plusieurs facteurs semblent être impliqués dans le contrôle de l’accumulation de la biomasse


phytoplanctonique dans cette zone. Les premières étapes de la succession se caractérisent par le
développement d’un réseau trophique herbivore (LEGENDRE et RASSOULZADEGAN, 1995),
généralement constitué par des cellules de taille supérieure à 20 µm, particulièrement des diatomées.
Ce type de réseau est basé sur la consommation d’azote sous sa forme oxydée, et il est associé avec
une forte exportation de carbone vers le fond. L’ensemble de ces processus peut donner lieu à un
contrôle de type « bottom up » sur l’accumulation de la biomasse du phytoplancton (DEHAIRS et al.,
1997). Outre ce type de contrôle, dans la ZGM, le phytoplancton est fortement exploité par le
zooplancton et en particulier, par le krill (Euphausia superba) (contrôle du type « top down »,
LANCELOT et al., 1997). Donc, l’action combinée de ces différents types de contrôle (« bottom up » et
« top down ») dans la ZGM, couplée aux facteurs physiques dans la colonne d’eau, est responsable
des concentrations en chlorophylle-a inférieures à celles observées dans la zone du plateau côtier
continental. Dans les étapes subséquentes de la succession dans la ZGM, la communauté
phytoplanctonique est dominée par un réseau du type microbien, dont les besoins en fer sont inférieurs
lorsqu’ils sont basés sur la consommation d’ammonium. Cependant, le contrôle de la variabilité de son
abondance est plutôt lié aux facteurs physiques et au broutage par le microzooplancton (principalement
flagellés hétérotrophes et ciliés). Des floraisons de la prymnesiophycée Phaeocystis antarctica ont
également été décrites dans la ZGM pour des couches de mélange plus profondes et moins stables
(20–50 m) que celles favorisant le développement des diatomées (< 20 m). Les floraisons de cette
espèce, une des plus importantes en Antarctique, sont caractérisées par une incorporation intense du
nitrate et des flux verticaux de carbone organique importants (ARRIGO et al., 1999).

III. La biologie

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Malgré l’ACC qui peut isoler l’Antarctique, l’océan Austral est le siège d’importants échanges entre les
eaux littorales froides et les eaux très chaudes qui viennent de la moyenne latitude. Ces échanges ont
des effets importants sur la productivité biologique de l’Antarctique. Le phytoplancton est sans doute la
source primaire dans une chaine trophique dans l’océan austral. Bien que ralentie en hiver, la croissance
du phytoplancton redémarre dès les premières heures du printemps (IFP, 2014). La photosynthèse
s’appuie sur les nutriments en quantité abondante de l’océan Antarctique surtout dans les zones
d’upwelling le longue de la convergence antarctique et la mer de Weddell (Fig.10). Le phytoplancton est
mangé par les zooplanctons les copépodes et les krills. Ces derniers dont la biomasse exceptionnelle est
à la base de l’alimentation de nombreux poissons, calmars ainsi que les prédateurs comme les oiseaux
(pétrels...) ou les mammifères marins (baleines, otaries…) (Fig. 9).

Figure 9 : la chaine trophique des animaux marins à Antarctique. Adapté par EICKEN (1992) modifié par MASSOM et STAMMERJHON (2010). Modifié.

Les eaux de surface sont dominées par les manchots, albatros, pétrels, phoques et baleines. La biomasse
marine de l’océan austral est importante, mais de façon générale elle est peu diversifiée. Le Class Zéro
Emission (CZE) en 2014 dénombre que moins de 300 espèces de poissons ; 43 espèces d’oiseaux qui
nichent au sud de la convergence (dont 7 espèces de manchots) et 4 espèces de phoques peuvent
rencontrer sur les côtes du continent et de la péninsule.

IV. Les effets du courant sur les ressources à la province antarctique

La vie en Antarctique est concentrée sur les zones côtières et îles subantarctique. Par conséquent, la
faune et flore sont essentiellement marines : les eaux froides sont riches en nutriments qui remontent des
grands fonds vers la surface, grâce à des puissants courants upwellings. Ces nutriments permettent au
développement d’une grande quantité d’algues, ce qui permet au zooplancton de proliférer. Le krill est
encore nettement abondant en Antarctique, formant une gigantesque essaimes de plusieurs milliers de
kilomètres et servant d’aliment du reste de faune (www.educapoles.org). Selon le rapport de The PEWS
CHARITABLE TRUSTS (2017) cite qu’autour de l’archipel de Crozet et le plateau Del Cano tous les ans,

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les remous pris entre deux fronts du courant circumpolaire antarctique déplacent le phytoplancton en
fleur, attirant les poissons et les calmars qui, à leur tour, servent à alimenter les populations locales
d’oiseaux et de mammifères marins, y compris, pendant leur période de reproduction, d’importantes
populations de manchots ; des pétrels géants et des pétrels de Hall ; des puffins à menton blanc ; des
albatros bruns et des albatros fuligineux ; mais aussi des albatros à tête grise et des albatros hurleurs,
deux espèces classées vulnérables.
RASS et CARRE en 1980 ont montré que l’utilisation de la faune complexes biogéographiques de la
pêche est inégale à travers du globe : elle se concentre en zone intertropicale et tempérée et presque
inexistant dans l’entour du continent blanc.
Depuis la dernière décennie l’antarctique, nombreuses pollutions industrielles peuvent être mesurées
dans les glaces et les animaux sont contaminés par des pesticides ou des métaux lourds (CZE, 2014).
Le krill est aussi victime d’une (trop) forte pêche illicite, ce qui diminue d’autant les réserves de nourriture
pour toute la faune antarctique, puisque le krill est à la base de la chaîne alimentaire. En Antarctique est
protégé par un traité. Le « système de l’antarctique » (combinaison du « traité antarctique » ratifié en
1961 et du protocole de Madrid signé par 32 pays en 1991) crée un cadre où les droits nationaux sont «
mis en veilleuse » temporairement et où l’antarctique est définit comme une réserve naturelle dédiée à la
paix et à la science, en y excluant toute activité minière ou militaire ainsi que le stockage de tout type de
déchets, y compris nucléaires, jusqu’en 2041. Donc en cette zone d’étude les activités des pêches sont
faibles mais elle est touchée par un changement climatique due aux activités anthropiques venant de la
moyenne altitude.

Figure 10 : la distribution des animaux en fonction des zones à l’Antarctique (www.pewtrusts.org)

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V. La variabilité climatique

Océan Austral est l’océan touché par une variabilité interannuel, le Mode Annulaire Sud (SAM) ou
Oscillation Antarctique (AAO), en particulier dans les zones de hautes latitudes sud. CATTIAUX (2016) a
confirmé que ce phénomène est causé par une interaction entre la troposphère et le vortex
stratosphérique Australe. En hiver, les anomalies de la circulation stratosphères peuvent se propager
vers la troposphère jusqu’à la surface et moduler l’intensité du vortex polaire troposphérique. Selon
toujours cet auteur, plus le vortex est fort plus l’AAO a une index positif important, ce qui donne lieu à des
vents d’ouest plus fort vers la surface de l’océan antarctique.

Figure 11 : Mode annulaire sud (SAM) ou Oscillation Antarctique (AAO)

Source : CRATTIAUX (2016) (à partir de Climate prediction center (NOAA)). Modifié

❖ Ia phase positive (rouge) : jet stream renforce et décale vers le pôle.

❖ Ia phase négative (bleu) : jet stream affaibli et décale vers l’équateur.

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D. CONCLUSION

En somme, la province antarctique (ANTA), est zone possède des caractères spécifiques. Malgré la
condition climatique et environnementale extrême, la production primaire existe toujours et en forte
biomasse mais elle varie en fonction des saisons. En hiver, est marqué par une faible teneur en
Chlorophylle qui est causé par la faible intensité lumineuse. Par contre en mois de décembre à janvier la
forte l’éclairement marque le début de la floraison printanière des diatomées. Le courant circumpolaire,
le courant froid polaire, le courant Fawn Trough couplent avec les vents ainsi que les glaces (banquise,
Icebergs,) distribuent les éléments nutritifs nécessaires à la croissance des phytoplanctons. Certaine
partie de la province antarctique est marqué par la forte concentration des Chlorophylle comme la partie
entre la latitude 45°S et 55°S et la longitude 30°W et 60°W (supérieur 3mg.Chl.m-3) d’autre faible teneur
en Chlorophylle comme entre la latitude 55°S et 65°S et la longitude 60°E (inférieur à 0, 3mg.Chl.m-3).
D’autres partie est supposé comme une zone HNLC au nord de plateau de Kerguelen. La particularité de
cette zone est la dominance de krill euphausiacé qui comme une base trophique des animaux marins
dans océan Austral à savoir les poissons, les oiseaux, les cétacés (baleines, …) et les mammifères
marins. Finalement, l’Océan Austral est l’un des océans encore moins exploités peut-être à cause
d’isolement, des conditions climatique et environnementale extrêmes soit dû au traité de l’Antarctique
signé par divers pays (32 pays à Madrid). Toutefois, depuis le derniers décennies cet océan est touché
par un changement climatique intense cause par l’activité anthropique (produit chimique venant des pays
industrialisés) et la pêche illicite. Le Krill est plus touché par cette dernière et perturbe les autres chaines
trophiques qui lui dépendent.

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