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PERIODE 5
THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX
Pâques >
L12. Ordre politique et légitimation
Eté
L13. Entreprise, institution, organisation
B. Le programme
L'enseignement des sciences économiques et sociales dans le cycle terminal se fixe trois objectifs :
- permettre aux élèves de s'approprier progressivement les concepts, méthodes et problématiques
essentiels de la science économique et de la sociologie ;
- préparer les élèves à la poursuite d'études post-baccalauréat et leur permettre de faire des choix éclairés
d'orientation dans l'enseignement supérieur ;
- contribuer à leur formation citoyenne grâce à la maîtrise de connaissances.
1-4;5-32;49-68;81-100;117-140;157-180;197-220;239-256;279-292;311-
332;347-368;387-412;431-460
C. L’examen
Il s’agit d’une épreuve écrite de quatre heures, coefficient 7. Deux sujets de nature différente, une
dissertation s'appuyant sur un dossier et une épreuve composée de trois parties distinctes, sont offerts
au choix du candidat. L’épreuve composée est constituée de trois parties : EC1 : Mobilisation des
connaissances (6 points), EC2 : Étude d'un document (4 points) et EC3 : Raisonnement s'appuyant sur un
dossier documentaire (10 points).
II – L’ORGANISATION DU COURS
PROGRAMME OFFICIEL
SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES QUESTIONS QUE SE POSENT LES ECONOMISTES
E1.1. Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des choix ?
E1.2. Que produit-on et comment le mesure-t-on ?
E1.3. Comment répartir les revenus et la richesse ?
E1.4. Quels sont les grands équilibres macroéconomiques ?
Indications complémentaires : À partir d'exemples simples (choix de forfaits
téléphoniques, formule « à volonté » dans la restauration, utilité de l'eau dans
divers environnements, etc.), on introduira les notions de rareté et d'utilité
marginale, en insistant sur la subjectivité des goûts. On s'appuiera sur une
représentation graphique simple de la contrainte budgétaire pour caractériser les
principaux déterminants des choix, sans évoquer les courbes d'indifférence. Il
s'agit d'illustrer la démarche de l'économiste qui modélise des situations dans
lesquelles les individus sont confrontés à la nécessité de faire des choix de
consommation ou d'usage de leur temps (par exemple). (I) On sensibilisera les
élèves à la diversité des modes de production des biens et services et de leur
mise à la disposition des consommateurs. On s'intéressera aux problèmes posés
par la mesure de la valeur ajoutée. (II) La production engendre des revenus qui
sont répartis entre les agents qui y contribuent par leur travail ou leur apport en
capital. On introduira la distinction entre cette répartition primaire des revenus
et la répartition secondaire qui résulte des effets de la redistribution. (III) La
mesure et l'analyse de l'activité d'une économie nationale et de ses principales
composantes seront présentées simplement. On présentera l'équilibre emplois-
ressources, en économie ouverte, et on pourra évoquer les sources de possibles
déséquilibres. (IV)
NOTIONS-CLES : Utilité – Contrainte budgétaire – Prix relatif – Production marchande et non
marchande – Valeur ajoutée – Salaire – Profit – Revenus de transfert – Equilibre emplois/ressources
FICHE DE SYNTHESE
a) Consommations finales des ménages b) Consommations intermédiaires c) Contrainte budgétaire d)
Coût d'opportunité e) Croissance économique f) Equilibre emplois-ressources g) Production marchande
h) Production non marchande i) Produit intérieur brut (PIB) j) Revenus de transfert (ou revenus sociaux) k)
Revenus disponible l) Revenus mixtes m) Investissement n) Revenus primaires o) Utilité marginale p) Utilité
(totale) q) Valeur ajoutée
RESUME DU COURS
I. Dans un monde aux ressources limitées, comment faire des
choix ?
Nous ne disposons que de quantités finies de ressources pour satisfaire une infinité de besoins. Nous
devons donc faire des arbitrages (des choix) pour maximiser la satisfaction de nos besoins, que les
économistes qualifient d’« utilité ».
DOC 1 p 22 (q1) – DOC 2 p 22 – DOC 3 p 22 - VOC Utilité – DOC 1 p 24 (travail collectif) - TD1 – TD2 –
TD3 – TD4 – TD5 – TD6 - VID Comparaison du transport entre Paris et Londres 3’58
Pour un consommateur donné, ces arbitrages résultent en principe de la confrontation rationnelle entre
ses préférences et la contrainte budgétaire qui découle notamment de ses revenus et des prix relatifs des
différents produits. Il s’agit d’arbitrages entre les différents produits existants, mais également de choix
intertemporels (cas de la demande d’éducation).
DOC 4 P 23 – NOTION Prix relatif p 23 –DOC 2 p 25 - VOC Contrainte budgétaire - TD7 – VOC Prix relatif
- VID Evolution des tarifs aériens 1’33
Selon les modèles des économistes, les individus sont rationnels et effectuent des choix sous contraintes.
Mais l’hypothèse de rationalité est cependant problématique. En effet, beaucoup d’individus agissent de
façon impulsive et/ou ne sont pas égoïstes mais altruistes (cas des bénévoles associatifs) ; quant aux
calculateurs, ils peuvent ne pas évaluer correctement les avantages et les inconvénients requis par leurs
calculs.
Le nature satisfaisant spontanément très mal à nos besoins, il faut assumer les tâches de production,
marchande ou non marchande, qu’ils nécessitent.
_ La production marchande est celle, à but lucratif, des entreprises, individuelles ou sociétaires. Qu’ils
soient matériels (biens) ou immatériels (services), ces produits sont venus soit pour la consommation
finale des ménages, soit pour la consommation intermédiaire et l’investissement des acteurs productifs.
_ La production non marchande (principalement des services) est celle gratuite ou quasi-gratuite, des
administrations publiques (dont les productions sont essentielles pour la sécurité, l’éducation, etc.) et des
institutions sans but lucratif au service des ménages (associations culturelles ou sportives, etc.). Le
financement de ce type de production provient soit des prélèvements obligatoires et de l’endettement
public, soit des cotisations volontaires des adhérents et des dotations publiques.
DOC 2 p 26 - VOC Production marchande et non marchande – DOC 3 p 26 (à l’oral) – TD12 – TD13
Tout acteur productif détruisant ou transformant des ressources pour sa consommation intermédiaire
(CI), sa création de richesse doit s’évaluer non par sa production (P) mais par sa valeur ajoutée (VA = P –
CI). En ajoutant les valeurs ajoutées de tous les acteurs productifs résidents, on obtient le Produit intérieur
brut. Le calcul de l’évolution du PIB d’une année sur l’autre permettra de mesurer la croissance
économique.
TD14 - VID Calcul de la valeur ajoutée 2’34 - DOC 1 p 28 – VOC Valeur ajoutée - Qu’est-ce que le PIB ?
2’54 - DOC 2 P 29 (à l’oral) – TD15 – TD16 – TD17
Le calcul de la valeur ajoutée ne permet cependant pas de mesurer correctement le niveau de bien-être.
En effet, certaines activités génératrices de bien-être ne sont pas appréhendées en termes de valeur
ajoutée (bénévolat associatif, travail domestique) ; réciproquement, des activités productives engendrent
des valeurs ajoutées alors même qu’elles sont individuellement ou/et socialement pathogènes (produits
alimentaires cancérigène, tabac, alcool, etc.).
VID Les limites du PIB 2’09 (prise de notes sur les limites du PIB) - DOC 3 p 29 (lecture) - VID Le PIB est-
il un indicateur fiable ? 16’46
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 01. Les grandes questions que se posent
les économistes
La valeur ajoutée engendre des revenus primaires pour tous les acteurs économiques qui participent,
d'une façon ou d'une autre, à sa création : revenus du travail (les salaires), revenus du capital (les intérêts,
les dividendes, les profits non distribués des entreprises sociétaires, etc.), et revenus dits “mixtes” (ceux
des entrepreneurs individuels, qui apportent du travail et du capital).
VID Le partage de la valeur ajoutée 3’16 - DOC 1 p 30 (à l’oral) – DOC 2 p 30 – TD18 – TD19 - DOC 3 p
30 – DOC 4 P 30 (entraînement EC2) - VOC Salaire – VOC Profit
Les administrations publiques corrigent la répartition primaire des revenus, d'une part en procédant à
d'autres prélèvements que les cotisations sociales (les impôts directs ou indirects) et d'autre part en
versant, via la protection sociale, des revenus de transfert aux individus confrontés à certains risques
sociaux (maladie, chômage, maternité, vieillesse, etc) ; cette double répartition des revenus oblige donc à
raisonner en termes de “revenu disponible”.
DOC 1 p 32 (lecture) – DOC 2 p 32 – DOC 3 p 32 (entraînement EC2) - VOC Revenus de transfert– TD20 –
TD21
Dans toute économie, les ressources en biens et services (que l'on produit, importe ou déstocke) sont
nécessairement égales à leurs emplois (la consommation finale, l'investissement, l'exportation et la
constitution de stocks. C'est l'équilibre emplois-ressources qui permet de connaître les composantes de
l'activité économique.
Même si l’équation synthétisant cet équilibre comptable et immuablement exacte, une économie peut
comporter des déséquilibres réels : déficit extérieur (les acteurs résidant dans le pays dépensent
davantage qu’ils ne produisent eux-mêmes) ou encore chômage (l'équilibre est dit de sous-emploi car
l'activité ne nécessite pas d'utiliser toute la main d'œuvre disponible).
DOC 1 p 36 – DOC 2 p 37 (à l’oral) – DOC 3 p 37 (entraînement EC2) – TD22 – TD23 – TD24 – TD25 –
TD26
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 01. Les grandes questions que se posent
les économistes
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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les économistes
TRAVAUX DIRIGES
Parmi les propositions suivantes, précisez si elles sont vraies ou fausses (en cochant la
case correspondante).
VRAI FAUX
1 L’eau potable du robinet est un bien économique. X
2 La scolarisation à l’école primaire municipale est un service X
marchand.
3 L’oxygène de l’air consommé à des distributeurs dans le métro X
de Tokyo est un bien libre.
4 Les restos du cœur produisent des services marchands. X
5 Le phare maritime de Pen Men dans le Morbihan est un bien X
collectif.
6 L’assurance pour ma voiture, contractée auprès de la ‘Matmat’, X
est un service marchand.
7 La rareté exprime la plus ou moins grande "tension" qui existe X
entre des besoins et les ressources pour les satisfaire.
8 Sans rareté il n’y aurait pas de science économique. X
Rappel : Un bien collectif est dans le domaine de l'économie publique un bien dont la
consommation par un individu supplémentaire ne réduit pas la satisfaction des autres.
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les économistes
Ressources : Intervention
Incitations
- 3.h) des Préférences
Et 2.c)
Revenus administrations collectives
désincitations
- Emprunts 1.g) publiques
4.f) Prix
Contrainte
relatif des
5.b)
différents
budgétaire
produits
6.d)
Inconvénients Calcul
Décision
des différents Contraintes
d’achat
choix
possibles
Objectif :
7.e) 8.a) Avantages
maximiser
Préférences des différents
son 9.i)
individuelles choix possibles
utilité
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 01. Les grandes questions que se posent
les économistes
26 : au total, les deux premières journées de voile procureront à Hugo un niveau d’utilité
évalué par lui à 26 (soit 14 pour la première journée et 12 pour la seconde).
13 : si Hugo fait du dériveur pendant deux jours, chacune de ces journées lui procurera,
en moyenne, un niveau d’utilité évalué par lui à 13 (soit 26/2).
2. Complétez le tableau.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 01. Les grandes questions que se posent
les économistes
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les économistes
Quel est le coût d’opportunité pour un bachelier de poursuivre ses études à l’Université ?
Si lui-même ou ses parents se demandent combien coûte une année universitaire, ils
penseront sûrement aux frais d’inscription, au logement, aux achats de livres, etc. Mais,
si l’on raisonne en termes de coûts d’opportunité, cette liste comprend à la fois trop et
trop peu d’éléments.
Comme il faut de toute manière se loger quelque part et se nourrir quoi qu’il arrive,
même si on arrête ses études, ces coûts ne font pas partie des coûts d’opportunité. […]
Pour évaluer correctement les coûts d’opportunité, il faut imaginer ce que l’on ferait si
l’on décidait de ne pas poursuivre ses études. Un économiste pense immédiatement au
travail que l’on peut alors effectuer et au revenu que l’on peut gagner. Le chiffre variera
d’un étudiant à l’autre, mais le département américain de l’Education estimait en 2004
que les élèves entre 18 et 24 ans diplômés de l’enseignement secondaire qui travaillent
à plein temps gagnent un peu moins de 15 000 dollars par an. Il faut ajouter ce revenu
non gagné aux coûts directs tels que les droits d’inscription pour obtenir le coût
d’opportunité de la poursuite d’études à l’Université. Pour la plupart des étudiants, ce
manque à gagner est une composante très importante du coût d’opportunité des études
universitaires.
Joseph E. STIGLITZ, Carl E. WALSH et Jean-Dominique LAFAY, Principes d’économie
moderne, De Boeck Supérieur, 4° édition, 2004.
Pour ses vacances, dont la durée sera comprise entre 5 et 10 jours, Florence, qui
apprécie le dériveur et kitesurf et qui sait mesurer l’utilité procurée par ces deux
activités, dispose d’un budget de 750 €. Le prix d’une journée de dériveur étant de 150€,
soit le double d’une journée de kitesurf, elle se demande comment répartir au mieux
son budget entre ces deux activités.
A B C D E F G H
Nombre de jours Utilité
Utilité Utilité
journalière Utilité Utilité
journalière totale
Dépense moyenne totale de totale
Panier De De moyenne de
totale de l’activité du
dériveur kitesurf de l’activité l’activité
l’activité kitesurf panier
de dériveur dériveur
de kitesurf
A 0 10 750 7 70 70
B 1 8 750 14 14 10 80 94
C 2 6 750 13 26 13 78 104
D 3 4 750 11,7 35,1 16 64 99,1
E 4 2 750 10,3 41,2 18 36 77,2
F 5 0 750 8,8 44 44
2. Indiquez ce que signifient les trois valeurs surlignées puis complétez les colonnes E,
G et H.
14 :
si Florence fait une journée de dériveur, elle en retirera un niveau d’utilité évalué par elle
à 14 (soit 14 x 1).
80 :
si Florence fait huit jours de kitesurf, elle en retirera un niveau d’utilité évalué par elle à
80 (soit 10 x 8).
94 :
si Florence fait une journée de dériveur et huit jours de kitesurf, elle en retirera un niveau
d’utilité évalué au total par elle à 94 (soit 14 + 80).
Monsieur DURAND consacre chaque mois 100 € maximum à l’achat de livres ou de DVD.
Il se rend ainsi régulièrement dans une « grande surface culturelle » où les livres sont
vendus 10 € et les DVD sont vendus 20 €. Il se demande comment répartir au mieux son
budget entre ces deux activités.
5
1. Que signifie le choix de consommation correspondant au point C ?
Cela signifie que Monsieur DURAND consomme 1 DVD et 3 livres.
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2. Monsieur Durand épuise-t-il son budget lorsque son choix de consommation se situe
au point C ? Justifier votre réponse en présentant des calculs.
Au point C, Monsieur DURAND dépense 20€ en DVD et 30 € en livre. Son budget dépensé
est de 50€ donc il n’épuise pas son budget total.
1. Que signifie la valeur de la cellule grisée dans la colonne Avril 2014 ? (utiliser la
méthode SALVVU)
Source : D’après l’INSEE
Année : en Avril 2014
Lieu : en France
Variable : les dépenses de consommation des ménages dans l’Alimentaire
Valeur : s’élèvent à 15,921
Unité : milliards d’euros
1. Quelles sont les nouveaux produits proposés par l’entreprise pour soutenir sa
croissance ?
Des vêtements et des chaussures de tennis, des balles et des raquettes de tennis, des
accessoires de sport (sacs, casquettes, …).
4. Quel investissement l’entreprise a-t-elle dû réaliser pour faire face à ses nouveaux
besoins de stockage ? De quel type de facteur de production s’agit-il ?
L’entreprise a investi dans un nouvel entrepôt de 7000 mètres carrés. Elle a investi dans
le facteur capital, plus précisément dans son capital fixe.
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5. Grâce à quelle nouvelle technologie les commandes sont-elles gérées ? Quel est
l’apport de cette nouvelle façon de travailler ?
La nouvelle technologie utilisée est le code barre. Il permet une traçabilité des
commandes et d’importants gains de productivité. Les gains de productivité
correspondent à une augmentation de la production en conservant la même quantité de
facteur travail et capital.
Non-durables
Pour la
consommation
finale
Durables
Biens
A titre
Production d’investissement
de … Pour la production
d’autres produits
A titre de
Services
consommation
Pour la
consommation
finale
1 2 3 4 5
a. Une automobile qui sert de taxi. X
b. La farine utilisée par un boulanger. X
c. Une coupe de cheveux. X
d. La voiture d’un ménage de salariés. X
e. Les ordinateurs d’une entreprise. X
f. Du pétrole brut. X
g. La farine pour faire un gâteau maison. X
h. Une télévision. X
i. Une après-midi à la piscine. X
j. Des fruits. X
k. Une grue. X
l. Une tondeuse. X
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A chaque ligne, précisez s’il s’agit d’un bien ou d’un service ET si il est marchand ou
non marchand.
2 cases à cocher par ligne.
Non
Bien Service Marchand
marchand
1. Un cours de secourisme
X X
assuré par la Croix rouge.
2. Une armoire. X X
3. Un forfait pour un
X X
portable.
4. Une consultation chez un
X X
médecin.
5. Une prise de sang à
X X
l’hôpital.
6. Un ordinateur. X X
7. Un repas au restaurant. X X
8. Un livre acheté en
X X
librairie.
9. Un livre emprunté au CDI. X X
10. L’éclairage public. X X
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Pour chaque ligne, précisez le type d’activité, la propriété des moyens de production et
les finalités de l’activité.
3 cas à cocher par ligne.
Propriété des
Type d’activité moyens de Finalités de l’activité
production
Non Non
Marchande Publique Privée Lucrative
marchande lucrative
1. Une charcuterie X X X
2. Une maison de
X X X
disques
3. La radio NRJ X X X
4. Un parti
X X X
politique
5. La Police
X X X
nationale
La production marchande est destinée à être 1b. vendue sur un marché. Elle s’échange
à un 2g. prix qui couvre le coût de production et qui permet la réalisation d’un bénéfice.
Tous les biens sont marchands, et certains services. Mais d’autres services sont non
marchands. La production est non marchande quand elle est « 3h. gratuite » pour les
usagers, ou partiellement, c’est-à-dire vendue à un prix non significatif, qui est 4e.
inférieur aux coûts de production…. Cette « gratuité » ne l’empêche pas d’être une
production : le cours de lycée procure un 5a. service, satisfait un 6f. besoin et a recours
à un 7d. travail rémunéré.
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1. Dans le tableau, indiquez par une flèche ( ou ), si la production augmente ou baisse
entre 2009 et 2010.
2. Calculez le taux de croissance des années 2009 et 2010 et complétez le tableau.
Remarque : On appliquera la formule mathématique du taux d’évolution :
(valeur arrivée − valeur départ)
Taux d′ évolution = X100
valeur départ
3. Dans le tableau, indiquez par une flèche ( ou ), si le taux de croissance de la
production augmente ou baisse entre 2009 et 2010.
4. Complétez le tableau pour l’année 2011 en expliquant ce qui se passe au niveau de
l’évolution de la production.
TD16 - PIB
Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un 1.indicateur qui mesure la 2.production d’un pays
c’est-à‐dire tout ce qui est produit dans le pays en une année. Pour calculer ce PIB, une
des possibilités est d’additionner les 3.valeurs ajoutées de tout ce qui est produit dans
le pays.
La notion de 12.production se retrouve donc dans les valeurs ajoutées utilisées pour le
calcul du PIB : on parle de PIB 13.nominal. Or, si les prix augmentent d’une année sur
l’autre (inflation) le PIB va augmenter alors que la quantité produite n’aura pas
augmentée. Pour pouvoir comparer le niveau de richesse d’un pays d’une année sur
l’autre, il faut donc enlever la variation des prix pour se rendre compte uniquement de
la variation des quantités produites. Pour cela, on utilise 14. l’Indice des Prix à la
Consommation (IPC) mesuré par l’INSEE. On obtient alors le PIB 15.réel.
Si on souhaite comparer le niveau de richesse entre pays il faut convertir les PIB dans
une monnaie unique, le dollar PPA (16. Parité du Pouvoir d’Achat). Celui‐ci permet de
gommer les différences de niveaux de prix entre les pays.
QCM4 A partir de l’annexe 1 (page suivante), entre 1982 et 1989, les salariés
ont connu :
a) Une baisse de leur rémunération.
b) Une augmentation de leur rémunération.
c) Une baisse du poids de leur rémunération dans la valeur ajoutée. X
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Annexe 1 (QCM)
(1) Le taux de marge est la part de l’excédent brut d’exploitation dans la valeur ajoutée
(Taux de marge = (EBE/VA)). Il mesure donc la part du profit dans la valeur ajoutée,
c’est-à-dire la part de la valeur ajoutée qui rémunère les apporteurs de capitaux.
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Revenus de la 150+400*12=
propriété 4950,00
VRAI FAUX
1. Les revenus des commerçants sont appelés salaires. X
2. On appelle revenu mixte le revenu total du mari et de la femme dans
X
un ménage.
3. Les dividendes sont un revenu de la propriété (ou du capital). X
4. Un médecin employé à temps plein par la Sécurité sociale perçoit un
X
revenu mixte.
5. Les intérêts du livret A de la Caisse d’épargne constituent un revenu
X
de la propriété immobilière.
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S’agit-il de revenus du
Comment appelle-t-on les
travail, de revenus du
Origine du revenu revenus primaires perçus
capital ou de revenus
par X ?
mixtes ?
X travaille chez Michelin. Salaires Revenus du travail
X possède 100 actions Dividendes Revenus du capital
émises par Bouygues
Telecom.
La Banque X a prêté 200 Intérêts Revenus du capital
millions d’euros à PSA.
X loue un logement qu’elle Loyers Revenus du capital
possède.
X loue des terres agricoles Fermages ou métayages Revenus du capital
à un agriculteur.
X est chirurgien-dentiste. Honoraires Revenus mixtes
1. Quel a été en 2014 le montant total des revenus de ce ménage avant impôts et
cotisations sociales ?
Ce montant s’est élevé à 16 360 €, dont 1 450 € x 3 pour les salaires bruts, 70 € pour
les intérêts créditeurs, 700 € x 9 pour les allocations-chômage, 340 € x 12 pour les
allocations logement et 130 € x 12 pour les allocations familiales.
3. Ce ménage a perçu d’autres revenus que ceux-là. Pourquoi ? Et pour quel montant
total ?
Parce que ce ménage a été confronté à la réalisation de « risques sociaux » qui justifient
que les administrations publiques l’aient aidé en lui versant des prestations sociales,
c’est-à-dire des revenus de transfert, d’un montant global de 11 940 €, dont 700 € x 9
pour les allocations-chômage, 340 € x 12 pour les allocations logement et 130 € x 12
pour les allocations familiales.
Questions G1 : Q1 à 3 – G2 : Q4 à 5 – G3 : Q6 à 7
Le revenu disponible est partagé entre consommation et épargne. Il constitue donc une
variable explicative fondamentale de ces grandes fonctions de l’économie.
6. Quels sont les deux formes d’impôts qui existent ? Laquelle semble la plus adaptée
pour concourir à la finalité de la redistribution ?
Impôt progressif : lorsque le taux d’imposition augmente avec la base d’imposition
(exemple : impôt sur le revenu).
Impôt à taux unique (exemple : CSG).
L’impôt progressif est plus adapté à la redistribution car l’impôt à taux unique maintient
les écarts de revenus entre les ménages.
On vous présente les ressources et les emplois de biens et de services en France, entre
2007 et 2008, en milliards d’euros courants :
2007 2008
PIB 1 886,8 1 933,2
Importations 537,9 561,7
Consommation finale ? 1 549,6
FBCF 394,6 411,9
Variation stocks 19,8 12,4
Exportations 506,7 521,0
Total des ressources et des
2 424,7 2 494,9
emplois
1. Définir chacune des notions et expliquez s’il s’agit d’un emploi ou d’une ressource.
PIB : Il mesure la production créée en un an sur un territoire donné.
Importations : Ensemble des biens et des services fournis par des agents étrangers à des
agents résidents.
Consommation finale : Valeur des biens et des services utilisés par les agents
économiques pour la satisfaction directe de leurs besoins.
Variation stocks : Valeur des entrées en stocks diminuée de la valeur des sorties de
stocks et des pertes courantes sur stocks.
Exportations : Ensemble des biens et des services fournis par des agents étrangers à des
agents résidents.
L’1.d) activité économique d’un pays relève de plusieurs facteurs intervenant dans
l’équilibre entre 2.c) emplois et 3.b) ressources des biens et services disponibles.
La création de richesse traduit le niveau de l’4.d) activité économique au sein d’une
économie nationale. Le 5.a) PIB en est la mesure. Il donne une image globale de
l’économie et son évolution au cours d’une période donnée, mesurée par son taux de
croissance. C’est un indicateur précieux pour évaluer le dynamisme de l’activité et en
appréhender les conséquences. Les 6.c) emplois d’une Nation sont constituées par la
production, mesurée par le 7.a)PIB plus les importations. Les 8.b) ressources
comprennent la consommation finale des ménages et des administrations (C), la
formation brute de capital fixe (FBCF), les exportations (X) et la variation de stock (VS).
Au niveau macroéconomique, il y a forcément 9.e) équilibre entre les 10.c) emplois et
les 11.b) ressources. Cet 12.e) équilibre comptable n’exclut pas des déséquilibres réels.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 01. Les grandes questions que se posent
les économistes
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On vous présente les ressources et les emplois de biens et de services en France, entre
2005 et 2010, en milliards d’euros courants :
2. Faîtes une phrase donnant le sens du point de la courbe correspondant au PIB pour
l’année 2010.
Entre 2009 et 2010, en France, le PIB en volume a augmenté de 1,5 %.
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5. Quel élément de la demande globale a été le principal moteur pour la croissance sur
toute cette période ? Justifiez.
Sur toute la période, le principal moteur de la croissance reste la consommation finale
(contribution toujours positive et qui explique une part importante de la croissance, les
2/3 en 2010).
a) Faux, elle est parfois insuffisante et il faut faire appel à la production extérieure : les
importations.
b) Vrai, les biens et services que nous utilisons ont forcément été produits sur le
territoire ou à l’extérieur.
c) Vrai
d) Faux, il peut exister un déséquilibre entre les exportations et les importations.
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Les agents économiques ont des besoins. Au sens courant, un besoin est un manque, un sentiment de
privation accompagné du désir ou de la nécessité de le faire disparaître. La définition économique d’un
besoin est plus restreinte que celle d’un besoin au sens courant. N'est pris en compte que ce qui est
susceptible de donner naissance à une demande marchande, c'est-à-dire à une demande s'accompagnant
d'un achat. En effet, seuls les besoins solvables débouchent sur un achat ; les autres demeurent
insatisfaits, faute de pouvoir d'achat.
Il est possible de caractériser les besoins selon qu’ils sont, ou non, indispensables à la vie. Ainsi, les
besoins primaires correspondent aux besoins vitaux tels que se nourrir, se vêtir, s'instruire, se soigner ...
Les besoins secondaires, tels que lire, se divertir … sont nécessaires mais non indispensables à la survie.
L’intensité dépend du bien auquel ils sont attachés : avec l’arrivée progressive de l’été, le besoin de la
chaudière décline ; l’utilité dépend de la quantité de ce bien et du besoin à satisfaire ; le besoin étant
satiable, son intensité décroît quand augmente la satisfaction. Ils sont également subjectifs, variant d’un
individu à l’autre : tout le monde a soif mais on peut boire de l’eau minérale ou de l’eau du robinet ; tout
le monde a froid mais on peut se vêtir d’un vison ou de pulls et de parkas ; tout le monde a faim ... mais
on peut se nourrir avec des couverts en plastique ou en argent !!! Les besoins peuvent être individuels ou
collectifs. Ils évoluent avec le temps, le lieu, le contexte économique, les ressources financières, le niveau
de développement, la publicité ... Les besoins économiques des individus s'accroissent, se diversifient
sans cesse et restent illimités.
Les besoins sont satisfaits par la consommation de biens économiques de biens économiques. Les besoins
humains sont satisfaits par des produits : des biens, matériels et stockables, et des services, immatériels
et non stockables. Ces produits peuvent aussi être « libres » et « économiques ». Un bien libre est
disponible gratuitement dans la nature en quantité illimitée (l'air respiré). Un bien économique est un bien
ou un service obtenu par l'application du travail des hommes à la transformation de ressources comme le
capital, les ressources naturelles, les connaissances : les ressources minières identifiées sur une planète
autre que la terre ne sont pas des biens économiques puisque, pour l’instant, inexploitables.
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La fabrication d’un produit nécessite des ressources dont les quantités peuvent être limitées : le travail
des hommes, les machines, les bâtiments, les ressources naturelles non renouvelables (pétrole etc.).
L'obtention de ces ressources entraîne un coût : il faut payer les salariés, les machines, extraire et
transformer les ressources naturelles ; or, les financements ne sont pas illimités. Ainsi des pays entiers
souffrent de malnutrition parce qu’ils ne disposent pas des ressources essentielles à l’agriculture : terres,
main d’œuvre, engrais et eau. Un bien (ou une ressource) est rare lorsqu'il se trouve en quantité limitée
par rapport à l’état de l’offre et de la demande : ainsi, un cheval borgne dans un cheptel de 100 chevaux
pur-sang peut être considéré comme abondant puisque personne ne voudra s’en porter acquéreur ! Il y a
rareté économique lorsque des choses utiles (biens ou services) n’existent à notre disposition qu’en
quantités limitées (l’eau potable).
Les consommateurs vont chercher à maximiser leur satisfaction. C'est la notion d'utilité qui va permettre
de mesurer celle-ci. L'utilité totale est l'utilité apportée par l'ensemble des unités consommées. Elle
augmente avec les quantités consommées mais de moins en moins vite. L'utilité marginale est la
satisfaction apportée par la dernière unité consommée. Elle est généralement décroissante, ce qui
explique que l'utilité totale augmente de moins en moins vite. Par exemple, si un individu qui a faim
consomme une première part de pizza, elle lui apportera une grande satisfaction (ou utilité), puisqu'elle
satisfera en grande partie sa faim. Si l'individu consomme une deuxième part de pizza, elle lui apportera
encore une utilité, mais sans doute un peu plus faible : l'individu a déjà moins faim. La quatrième part ne
lui apportera presque aucune utilité, car l'individu n'a sans doute plus faim au moment où il la consomme.
L'utilité marginale de la quatrième part de pizza est donc faible.
Il faut toutefois tenir compte des préférences individuelles des consommateurs : la subjectivité des goûts
et le contexte permettent de comprendre pourquoi les individus effectuent des choix différents et retirent
une satisfaction différente à la consommation d'un même bien. Pour un individu qui préfère les
hamburgers aux pizzas, l'utilité apportée par une unité de hamburger est supérieure à l'utilité apportée
par une unité de pizza. C'est le contraire pour un individu qui préfère les pizzas aux hamburgers.
Le consommateur rationnel souhaite se procurer les quantités de biens qui lui permettent d'obtenir la plus
grande satisfaction possible ou de maximiser son utilité : mais dans un monde où les ressources sont
rares et limitées par rapport à nos désirs, nous devons faire des choix, parmi un ensemble de possibilités,
en sachant que consommer une quantité accrue de biens nous obligera inéluctablement à renoncer à la
consommation d’autres biens. Finalement le seul coût pertinent d’une décision, c’est le coût de
renonciation (ou d’opportunité) sur lequel est fondée toute décision rationnelle.
La première conséquence de la rareté est que l'obtention de biens et de services a un prix. Ce prix est
souvent d'autant plus élevé que les biens et services demandés sont rares. La consommation d'un individu
est limitée par les ressources dont il dispose. Ces ressources sont principalement le pouvoir d'achat et le
temps, puisque les deux sont disponibles en quantités limitées pour l'individu, qui doit donc choisir à
quoi il les consacre.
Mécanisme
La contrainte budgétaire du consommateur
EC1 Expliquez pourquoi les agents économiques ont des contraintes qui nécessitent des choix.
EC1 Les choix des agents économiques sont-ils toujours rationnels ?
EC1 De quoi l’utilité d’un bien dépend-elle ?
EC2 Après avoir présenté le document, vous expliquerez l’évolution des deux variables présentées en
mettant en évidence l’impact sur le pouvoir d’achat des bénéficiaires du SMIC.
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les économistes
EC2 Vous présenterez le document, puis vous expliquerez l’évolution de l’indice des prix du tabac par
rapport à l’indice des prix de la dépense de consommation des ménages.
EC2 Vous présenterez le document, puis vous montrerez les réactions des consommateurs à
l’augmentation du prix du tabac.
Les produits sont le résultat d’une production et peuvent être distingués de plusieurs façons.
Ils peuvent être tout d’abord être différenciés selon leur nature. Les biens sont des produits matériels (ex :
voiture, vêtements, aliments) alors que les services sont des produits immatériels (ex : coupe de cheveux,
cours de SES, voyage en train etc.). La production et la consommation d’un bien se réalisent à des
moments différents : un fruit est produit par le cultivateur, puis est commercialisé et est consommé par
un ménage. Au contraire, la production et la consommation d’un service interviennent simultanément: la
coupe de cheveux est produite par le coiffeur, en même temps qu’elle est consommée par le client.
Les produits peuvent aussi être distingués selon leur mise à disposition des consommateurs. En effet,
certains biens ou services doivent être achetés, tandis que d’autres sont fournis gratuitement ou quasi
gratuitement. Les biens et services marchands sont vendus à un prix qui couvre au moins la moitié de
leurs coûts de production alors que les services non marchands sont offerts gratuitement ou vendus à un
prix inférieur à la moitié de leurs coûts de production.
Enfin, les produits différent selon l’usage que l’on en fait. Les biens et services de consommation servent
à satisfaire directement un besoin alors que les biens et services de production permettent de produire
d’autres biens ou services. Ces biens et services utilisés pour produire, sont également appelés facteurs
de production. Ce sont des facteurs de production matériels qui se combinent au facteur travail.
Les biens et services de production intermédiaires sont transformés ou détruits lors du processus de
production (matières premières, produits semi-finis, transport etc.) et les biens et services de production
d’investissement sont utilisés pendant plusieurs cycles de production (locaux, machines, publicité etc.).
Toutefois, toutes les créations de biens et services ne sont pas comptabilisées comme production. Ainsi,
seules les activités de créations de biens et services à partir de facteurs de production rémunérés (travail
et capital) sont considérées comme une production par la comptabilité nationale. Par contre, la production
domestique, c'est-à-dire la production de biens et services en dehors d’une activité professionnelle, est
une activité non rémunérée et donc non comptabilisée.
Pour mesurer l’apport de chaque unité de production à la production nationale, on calcule la valeur
ajoutée. Cet indicateur mesure la valeur que chaque producteur ajoute aux consommations intermédiaires
qu’il utilise, en les transformant en produit final plus élaboré. On obtient la valeur ajoutée en retirant du
chiffre d’affaires (CA), c'est-à-dire de la valeur totale de la production (CA = prix de vente * quantités
vendues), la valeur des consommations intermédiaires (CI) soit VA = CA – CI.
La somme des valeurs ajoutées réalisées sur le territoire par des agents économiques rémunérés permet
d’obtenir le produit intérieur brut du pays (PIB). L’ajout des valeurs ajoutées au lieu des chiffres d’affaires
évite de comptabiliser plusieurs fois les mêmes produits : une fois comme production et une autre fois
comme CI intégrée dans d’autres produits.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 01. Les grandes questions que se posent
les économistes
Cependant, toutes les activités productives ne dégagent pas de chiffre d’affaires. C’est le cas des
productions non marchandes, qui ne peuvent pas être comptabilisées selon le même mode que les
productions marchandes. La comptabilité nationale, par convention, les mesure en additionnant leurs
coûts de production (salaires, consommations intermédiaires…).
Le produit intérieur brut d’un pays comporte ainsi deux composantes : le PIB marchand et le PIB non
marchand. Le PIB marchand s’obtient en additionnant les valeurs ajoutées des activités marchandes et le
PIB non marchand en additionnant les coûts des productions non marchandes.
5. Les ménages ayant participé directement ou indirectement à la production perçoivent une partie des
revenus primaires
On distingue trois types de revenus primaires des ménages : les revenus du travail, les revenus de la
propriété ou du capital et les revenus mixtes. Les revenus du travail sont perçus en échange d’un travail
effectué pour un employeur et sont donc perçus par les salariés. Les revenus de la propriété sont versés
en contrepartie de la propriété d’un bien immobilier (maison, appartement, terrain) ou mobilier (actions,
livret d’épargne, obligations…) : il s’agit, par exemple des loyers, des intérêts ou des dividendes reçus
par les ménages. Enfin, les revenus mixtes sont perçus par les travailleurs indépendants qui fournissent
un travail et apportent aussi les capitaux nécessaires à leur production. Ils combinent donc à la fois
l’apport de travail et de capital. Ainsi, les agriculteurs exploitants, les artisans, commerçants et les
professions libérales (médecins, notaires, avocats…) reçoivent des revenus mixtes.
EC1 Présentez les différents types de revenus primaires en donnant des exemples.
3. La redistribution verticale
L’autre type de redistribution est qualifié de verticale. Elle consiste à verser des revenus secondaires aux
individus ayant des ressources insuffisantes. La redistribution s’opère donc des plus aisés (situés en haut
de l’échelle des revenus), qui paient des impôts, vers les plus pauvres (situés en bas de l’échelle des
revenus). Il s’agit, par exemple de l’allocation spécifique de solidarité, du revenu de solidarité active ou
du minimum vieillesse.
La redistribution verticale contribue donc à modifier la distribution primaire des revenus. On remarque,
en effet, que les inégalités de revenus sont plus faibles après qu’avant la redistribution.
En économie, le PIB et les importations représentent les ressources dont dispose le pays.
Les emplois représentent les utilisations possibles de ces ressources. Ils regroupent : la consommation
finale des ménages et des administrations publiques (C), les investissements (FBCF), les exportations (X)
et les variations de stocks (VS).
Les ressources en biens et services (produites ou importées) sont égales aux emplois.
L’équation synthétisant l’équilibre emplois/ressources est donc la suivante :
PIB + M = C + FBCF + X + VS
Ou encore :
Source : http://cib.natixis.com
L’équilibre emplois-ressources est un équilibre comptable entre l’offre et la demande globale une fois
que les opérations économiques ont été effectuées.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 01. Les grandes questions que se posent
les économistes
En économie fermée, l’équilibre du marché des biens et des services est équivalent à un équilibre entre
l’épargne et l’investissement. En effet, le produit national est soit consommé soit investi : Y = C + I et le
revenu national est soit consommé soit épargné R = C + E.
Le revenu étant identique au produit, on obtient C + I = C + E donc I = E.
L’étude de l’équilibre emplois-ressources nous permet de savoir comment les ressources d’un pays vont
être utilisées ainsi que leur origine.
L’équilibre emplois-ressources permet de connaître, pour une année donnée, ce qui a pu favoriser (« les
moteurs ») ou freiner la croissance économique. Le PIB étant la somme de la demande intérieure et du
solde extérieur. On parle de « contributions » à la croissance du PIB.
Il permet par ailleurs de présenter des prévisions économiques ou des comparaisons spatio-temporelles.
Cependant, l’équilibre emplois-ressources est un équilibre comptable qui peut masquer un ensemble de
déséquilibres économiques réels :
▪ L’équilibre emplois-ressources peut être obtenu avec un déséquilibre de la balance des transactions
courantes. Des importations supérieures aux exportations traduisent un déficit d’épargne pour
financer l’investissement qui peut conduire à l’endettement.
▪ L’offre peut être insuffisante pour satisfaire la demande et donc provoquer de l’inflation.
▪ L’équilibre emplois-ressources peut cacher un déséquilibre sur le marché du travail, si la quantité de
main d’œuvre nécessaire pour répondre à la demande ne correspond pas au plein-emploi, le chômage
peut exister.
▪ La production ne trouve pas forcément d’acheteurs, cette production non écoulée viendra donc
accroître les stocks.
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Montant maximum que peut dépenser un individu. Elle définit
Contrainte
l'ensemble des choix possibles des acteurs économiques, compte
budgétaire
tenu des prix.
Identité comptable entre les "ressources" d'une nation (le PIB et les
Equilibre emplois- importations) et la manière dont celles-ci sont utilisées, les
ressources "emplois" (consommations intermédiaires, consommation finale,
FBCF, exportations, variations de stock).
Niveau de satisfaction atteint par un individu grâce à sa
Utilité (totale)
consommation totale.
Rapport entre le prix (nominal) d'un bien et celui d'un ou de
plusieurs autres biens. Le prix relatif peut donc diminuer même si
Prix relatif
le prix nominal augmente (il suffit que le prix nominal des autres
biens ait augmenté plus fortement).
Production Production destinée à être échangée sur un marché à un prix
marchande couvrant les coûts de production.
Production non Production qui est fournie gratuitement ou à un prix inférieur à
marchande son coût de production.
Revenu de l'entreprise provenant de l'excèdent de ses recettes sur
l'ensemble de ses coûts. Il peut être compris comme la
Profit
rémunération du capital. C'est pourquoi on l'assimile en
Comptabilité nationale à l'Excédent Brut d'Exploitation.
Revenus versés par la Sécurité sociale ou l'Etat pour aider les
Revenus de
ménages à faire face à des risques (chômage, maladie …) ou à des
transfert (ou
charges de famille. Ces revenus sont perçus par les ménages sans
revenus sociaux)
contribution directe à la production.
Revenu du travail d'une personne liée par un contrat de travail à
un employeur. Salaire net = salaire brut - cotisations sociales du
Salaire
salarié. Coût salarial pour l'employeur = salaire brut + cotisation
sociales patronales.
Mesure de la richesse réelle créée par une organisation productive.
Valeur ajoutée Elle se mesure en soustrayant à la valeur de la production la valeur
des consommations intermédiaires.
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NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Capital technique Ensemble du capital fixe et du capital circulant.
Représentation graphique des grands équilibres
Carré magique macroéconomiques (croissance, inflation, chômage, équilibre
extérieur) imaginée par Kaldor.
Chiffre d'affaires Valeur de la production vendue par une entreprise, soit quantité
de produits vendus X prix de vente.
Consommations Ensemble des biens détruits ou transformés au cours d'un
intermédiaires processus de production.
Consommations
Valeur des biens et des services utilisés par les ménages pour la
finales des
satisfaction directe de leurs besoins.
ménages
Croissance C'est l'augmentation durable de la production d'un pays. Elle se
économique mesure en calculant le taux de variation du PIB.
Coût d'opportunité Coût lié au fait de renoncer aux satisfactions qu'auraient pu
procurer tous les autres choix possibles.
Dividende Fraction du bénéfice reçu par un actionnaire.
Flux qui permet à l'entreprise d'acquérir des biens de
Investissement production. Il lui permet de renouveler ou d'accroître son stock
de capital.
Produit intérieur Il mesure la production créée en un an sur un territoire donné
brut (PIB) (par exemple la France). Il équivaut à la somme des valeurs
ajoutées dégagées par les organisations productives.
Rareté Situation des ressources lorsqu'elles ne sont pas suffisamment
abondantes pour permettre à chacun de se servir librement. La
rareté d'une ressource nécessite donc d'organiser son allocation
entre les individus.
Redistribution Ensemble des mesures prises par les administrations publiques
pour modifier la répartition des revenus par l'intermédiaire des
prélèvements obligatoires et des prestations sociales (revenus
de transfert).
Revenu Flux de ressources issu de l'activité économique que perçoit un
agent économique. On distingue les revenus primaires, qui
rétribuent la participation à l'activité productive, des revenus de
transfert ou revenus sociaux.
Revenus disponible Revenu qui reste à la disposition des ménages (pour la
consommation et l'épargne) après redistribution.
Revenus mixtes Revenu de l'entrepreneur individuel rémunérant à la fois le
travail et le capital qu'il a apportés.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 01. Les grandes questions que se posent
les économistes
2. Comment peut-on expliquer la hausse des prix des matières premières agricoles ?
La hausse des prix des matières premières agricoles peut s’expliquer par le climat et les
diverses intempéries qui affectent le niveau des récoltes mondiales. Par conséquent, les
quantités de céréales récoltées diminuent et leur prix augmente.
PROGRAMME OFFICIEL
SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 2 – LA PRODUCTION DANS L’ENTREPRISE
2.1. Comment l’entreprise produit-elle ?
Indications complémentaires : Après avoir présenté la
diversité des entreprises (I), on montrera que les choix du
producteur portent à la fois sur la combinaison des facteurs
de production (II) et sur le volume de la production (III). On
introduira les notions clés de l'analyse de la production de
l'entreprise, notamment la loi des rendements décroissants.
On montrera l'utilité pour l'entreprise d'instruments de suivi
de son activité et de ses résultats en présentant une
structure simplifiée du compte de résultat et du bilan (IV).
NOTIONS-CLES : Facteurs de production - Coûts (total, moyen et marginal) - Recettes (totale,
moyenne, marginale) – Productivité – Loi des rendements décroissants
FICHE DE SYNTHESE
a) Bilan b) Combinaison productive c) Compte de résultat d) Coût marginal e) Coût moyen f) Coût total (ou
coût de production) g) Entreprise h) Facteurs de production i) Facteurs de production complémentaires j)
Loi des rendements décroissants k) PCS l) Productivité m) Recette marginale n) Recette moyenne o) Recette
totale p) Rentabilité
RESUME DU COURS
Les entreprises ont pour vocation de produire des biens et des services en vue de les vendre sur un
marché. Elles connaissent une grande diversité :
_ de produits, qui les rangent en secteurs d’activité (primaire, secondaire, tertiaire) ;
_ de taille, de la micro à la grande entreprise en passant par les PME et les ETI en fonction du nombre de
salariés, du chiffre d’affaires et/ou du total du bilan ;
_ de statuts juridiques : sociétés (SARL, SA …) ou non ; statut privé/public ;
_ d’objectif principal, entre maximisation du profit, pour les entreprises capitalistes, ou satisfaction de
l’intérêt collectif et solidarité des membres qui la composent, pour les entreprises de l’économie sociale,
comme les mutuelles et coopératives.
Toute entreprise combine des facteurs de production (le travail et le capital) de qualités différentes et
dans des proportions les plus souvent variables.
La combinaison productive est plus ou moins capitalistique, selon qu’elle est intensive en capital ou non,
en fonction des coûts relatifs des facteurs et de leur productivité respective. Le type de produit, la taille
de l’entreprise, le lieu, l’époque influent sur le choix de la combinaison productive et/ou le prix, la qualité
et l’efficacité des facteurs.
DOC 1 p 52
L’entreprise recherche la combinaison productive la moins coûteuse pour une efficacité donnée. Elle veut
être rentable : sa recette totale doit être supérieure au coût total. Plus les coûts fixes sont importants,
plus l’entreprise a intérêt à poursuivre sa production ; cela baisse son coût moyen en répartissant ces
derniers sur une plus grande échelle de production.
Le coût variable évolue proportionnellement aux quantités produites. Quand la recette totale égalise le
coût total, l’entreprise atteint le seuil de rentabilité, niveau de production à partir duquel elle réalise des
profits.
Le coût marginal est le coût de la dernière unité produite. Tant qu’il est inférieur au coût moyen, chaque
unité supplémentaire baisse le coût moyen. Quand il devient supérieur au coût moyen, chaque unité
supplémentaire produite accroît le coût moyen. Les rendements deviennent décroissants.
La loi des rendements décroissants stipule qu’à niveau de technologie donnée, si on augmente la quantité
d’un facteur de production, l’autre restant fixe, l’efficacité marginale de ce facteur (la productivité de
chaque unité supplémentaire de ce facteur mise en œuvre) devient décroissante à partir d’un certain
niveau de production, notamment par des effets d’encombrements, de saturation, par exemple. Dans ce
cas, produire toujours plus n’est pas la solution d’un profit toujours plus important.
DOC 2 p 53 – VID Loi des rendements décroissants et productivité marginale 3’38 - VOC Productivité –
VOC Loi des rendements décroissants
En situation de rendements décroissants, l’entreprise maximise son profit quand le coût marginal égalise
le prix de vente (ou la recette marginale ou la recette moyenne : quand le prix est fixe, donné par le
marché, elles s’égalisent). A ce niveau de production, l’écart entre le coût moyen et le prix de vente, qui
représente le profit, est à son maximum.
Des documents comptables, en double partie, fournissent des informations sur l’activité de l’entreprise
et ses résultats. Ils sont utiles à toutes les parties prenantes de l’entreprise : les dirigeants pour prendre
leurs décisions, les actionnaires qui apportent les capitaux, les salariés qui ont un droit de regard, mais
aussi les banques et autres prêteurs, les fournisseurs, les clients et l’Etat qui prélève impôts et cotisations
sociales.
DOC 1 p 54 (à l’oral)
DOC 2 p 54
Le compte de résultat relate toutes les opérations de l’entreprise au cours d’une période, en termes de
charges (ce qui lui coûte en termes d’exploitation, d’opérations financières et d’éléments exceptionnels)
et de produits (ses gains, notamment les ventes). Le résultat de l’entreprise apparaît comme le solde entre
charges et produits. Le bénéfice apparaît dans les charges, les pertes dans les produits, ceci afin
d’équilibrer les deux parties du compte de résultat. Le bilan doit aussi systématiquement être équilibré.
Quand une entreprise fait faillite, on dit qu’elle dépose le bilan. Elle ne peut plus faire face à ses charges.
Une procédure judiciaire est engagée et aboutit soit à un redressement, avec ou sans reprise (partielle ou
totale), soit à une liquidation judiciaire qui signe la disparition de l’entreprise comme entité juridique.
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
TRAVAUX DIRIGES
Faîtes une phrase présentant la donnée soulignée en gras (utiliser la méthode SALVVU).
Source : D’après l’INSEE Première
Année : en 2007
Lieu : en France
Variable/Valeur / Unité : Sur 100 salariés, 22 sont salariés dans des micro-entreprises.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
A partir d’une recherche Internet sur des sites du type www.societe.com (ou par rapport
à une connaissance proche telle famille ou amis), caractérisez l’entreprise de votre choix
dans le tableau suivant.
Dénomination sociale
(= nom)
Statut juridique
(SARL, SA, SAS, …)
Capital
social
Origine du capital
(privé ou publique)
Responsabilité
financière
(limitée ou illimitée)
Secteur d’activité
(primaire, secondaire
ou tertiaire)
Effectif
Chiffre d’affaires
Taille (Micro-
entreprise, PME, ETI
ou grande entreprise)
Résultat (montant du
bénéfice ou de la
perte)
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
Quantité Coût
Coût
Quantité de travail mensuel Coût total
mensuel / Productivité
de capital (en du travail de la
Unité de du travail
(en nombre par combinaison
capital en par tête
unités) de salariés productive
euros
salariés) en euros
Site A 20 2 000 200 1 300 25 300 000
Site B 17 1 750 320 850 15,6 301 750
Site C 12 1 150 480 590 10,4 297 000
Site D 17 1 750 320 888 (15,6) (313 910)
5. Les sites C et D connaissent les mêmes gains de productivité que le site B (+5%). Cette
évolution entraîne des hausses du coût du travail sur les sites B et C, respectivement 6%
et 7%, suite à des revendications salariales (sur le site D, les salaires restent inchangés).
Effectuez les calculs en tenant compte de ces changements (en complétant le tableau
ci-dessous) et déterminez l’implantation la plus favorable.
+ 5 % de productivité du travail sur les sites C et D. + 6 % et 7 % de hausse du coût du
travail, respectivement sur les sites B et C.
Quantité Coût
Coût
Quantité de travail mensuel Coût total
mensuel / Productivité
de capital (en du travail de la
Unité de du travail
(en nombre par combinaison
capital en par tête
unités) de salariés productive
euros
salariés) en euros
Site B 17 1 750 304 901 16,4 303 654
Site C 12 1 150 456 631,3 10,9 301 672,8
Site D 17 1 750 304 888 16,4 299 702
TD4 – L’analyse des coûts et des recettes liés à la production d’une entreprise
Unités 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Coût
30 80 150 240 350 480 630 800 990 1 200
variable
Coût fixe 300 300 300 300 300 300 300 300 300 300
Coût total 330 380 450 540 650 780 930 1100 1290 1500
Coût
330 190 150 135 130 130 132,9 137,5 143,3 150
moyen
Coût
330 50 70 90 110 130 150 170 190 210
marginal
Recette
150 300 450 600 750 900 1050 1200 1350 1500
totale
Recette
150 150 150 150 150 150 150 150 150 150
marginale
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
Vous répondrez sur cette annexe aux questions posées (travail sans calculatrice) :
Quantités en milliers 9 10 11 12 13 14 15 16
Coûts fixe 8 8 8 8 8 8 8 8
(en millions d’€)
Coûts variables 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2
(en millions d’€)
Coût total 9,8 10 10,2 10,4 10,6 10,8 11 11,2
(en millions d’€)
Chiffre d’affaires 9 10 11 12 13 14 15 16
(ou recette totale) (en
millions d’€)
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
Zone de profit : surface comprise entre recette totale et coût total (quand recette totale
≥ coût total)
Seuil de rentabilité à 10 000 unités produites (et vendues) : recette totale = coût total
Quantités en milliers 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Coût fixe unitaire - 8 4 2,66 2 1,6 1,33 1,14 1
(en millions d’€)
Coût moyen 8,2 4,2 2,86 2,2 1,8 1,53 1,34 1,2
(en millions d’€)
Prix de vente 1 1 1 1 1 1 1 1
(en millions d’€)
Quantités en milliers 9 10 11 12 13 14 15 16
Coût fixe unitaire 0,88 0,8 0,72 0,66 0,61 0,57 0,53 0,5
(en millions d’€)
Coût moyen 1,08 1 0,92 0,86 0,81 0,77 0,73 0,71
(en millions d’€)
Prix de vente 1 1 1 1 1 1 1 1
(en millions d’€)
5. Comparer ces deux coûts entre eux et par rapport au prix de vente. Que constatez-
vous ? Expliquez.
Mise en évidence d’un coût fixe unitaire qui diminue (très fortement) avec le volume de
production (quand le coût variable est constant).
Le coût moyen, par conséquent, est décroissant et proche du coût fixe unitaire, ce qui
est logique compte tenu de la part importante des coûts fixes dans cet exemple.
Des économies d’échelle sont réalisées : en augmentant les quantités produites, le coût
unitaire de production baisse par la baisse du coût fixe unitaire (coûts fixes répartis sur
une plus grande échelle de production) : plus l’entreprise augmente sa production, plus
elle réalise des profits en conséquence.
À l’unité, on retrouve bien le seuil de rentabilité à 10 (soit 10 000 boîtes vendues) où
égalisation du prix de vente avec le coût moyen.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
TOTAL DES CHARGES 287 000,00 TOTAL DES PRODUITS 301 000,00
2. Calculer le résultat de l’exercice (bénéfice ou perte) par différence entre le total des
produits et le total des charges.
301 000 – 287 000 = 14 000
Quoi de commun entre la boulangerie dans laquelle vous achetez votre pain tous les jours, la SNCF et la
géante multinationale Total ? Ce sont des entreprises, qui réalisent une production marchande de biens
ou de services et cherchent donc à réaliser un profit, indispensable à leur survie et à leur développement.
On peut distinguer les entreprises privées des entreprises publiques mais aussi les entreprises
individuelles des sociétés. Parmi ces sociétés, on retrouve des entreprises aux modes de fonctionnement
très variés. On compte en France environ 3,4 millions d’entreprises (en prenant en compte les auto-
entrepreneurs). Nous pouvons constater que c’est l’industrie qui compte en moyenne les plus grandes
entreprises, que l’on prenne en compte comme critère pour mesurer la taille des entreprises leur chiffre
d’affaires ou le nombre de salariés. La plupart des entreprises en France ne comptent aucun salarié et
sont des micro-entreprises. Ce sont toutefois les Grandes entreprises qui créent la plus grande part de la
valeur ajoutée et qui exportent le plus. Les PME sont relativement petites et elles exportent peu, ce qui
est souvent pointé comme une faiblesse de l’appareil productif français. A l’inverse, les Grandes
entreprises sont très grandes (en moyenne plus de 17000 salariés).
Les entreprises produisent par ailleurs des biens et/ou des services. Les services sont immatériels et les
biens sont matériels. On peut distinguer :
• Les biens de consommation finale, qui sont destinés à la consommation finale des ménages.
• Les biens de consommation intermédiaire, qui sont destinés à être détruits ou transformés durant le
processus de production.
• Les biens d'investissement, produits de placements financiers qui sont achetés uniquement dans le
but de rapporter de l'argent ultérieurement.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
Malgré cette diversité, toutes les entreprises ont des principes de fonctionnement communs. Elles
produisent toutes des biens ou des services et mobilisent pour ce faire des facteurs de production (travail
: heures de travail mobilisées pour produire et capital : biens et services utilisés dans le processus de
production sans être transformés) et des consommations intermédiaires (biens et services qui sont
transformés ou détruits dans le processus de production). Le choix de la combinaison des facteurs de
production est une décision importante pour l’entrepreneur.
L’analyse économique utilise un modèle pour analyser ce choix. Ce modèle repose sur un certain nombre
d’hypothèses parmi lesquelles : l’entreprise ne produit qu’un seul bien, elle cherche à maximiser son
profit, toutes ses recettes proviennent de la vente de produits. Le choix de la combinaison productive est
dépendant de la technique : les facteurs de production peuvent être complémentaires ; on ne peut pas
remplacer le travail par le capital ni l’inverse (ainsi, on ne peut pas augmenter le nombre de camions
mobilisés pour le transport de marchandises pour diminuer le nombre de chauffeurs). Sinon, ils sont plus
ou moins substituables. Cette substituabilité dépend en grande partie du progrès technique.
La mesure de la productivité des facteurs de production (le travail le plus souvent) permet d’évaluer
l’efficacité de la combinaison productive. L
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La question du choix de volume de production est très complexe pour l’entreprise. Elle est étudiée à l’aide
d’un modèle qui permet de la simplifier et d’en comprendre les grands principes. Elle fait intervenir une
comparaison entre les recettes et les coûts (ce qui représente le profit, dont on suppose que l’entreprise
cherche à le maximiser). Les coûts de production sont de deux natures : les coûts variables qui évoluent
en fonction de la quantité produite (coût du travail, des consommations intermédiaires…) et les coûts
fixes qui, eux restent inchangés (coûts de conception, de recherche et développement, de publicité…).
Les coûts fixes font que le coût moyen (coût par unité produite) est d’abord décroissant : ces coûts sont
amortis sur les premières quantités produites. Au-delà d’un certain seuil, le coût moyen aura tendance à
augmenter car les coûts variables deviennent, en proportion, plus importants. Cette augmentation se
produit à partir du moment où le coût marginal devient supérieur au coût moyen : chaque nouvelle unité
coûte plus que la moyenne, ce qui fait que cette moyenne augmente.
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La détermination de la quantité produite dépend ensuite de la comparaison entre ces coûts et les recettes.
Le profit total est la différence entre les recettes totales et le coût total. Le profit moyen est la différence
entre les recettes moyennes et le coût moyen. L’entreprise est supposée être « preneuse de prix » : ce
prix est celui fixé par le marché, il est constant. Elle produit la quantité telle que la recette marginale est
égale au coût marginal : en dessous de cette quantité, la recette marginale est supérieure au coût marginal
(qui est croissant) : produire davantage permet alors d’augmenter le profit total. Au-delà de cette quantité,
la recette marginale est inférieure au coût marginal : chaque nouvelle quantité produite entraîne des
pertes.
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Lorqu’une entreprise augmente son volume de production, ses coûts sont d’abord décroissants, puis le
coût marginal de production devient croissant, puis le coût moyen de production devient croissant.
Une entreprise a intérêt à augmenter son volume de production jusqu’à ce que le coût marginal de
production soit égal au prix sur le marché (lui-même égal à la recette marginale de l’entreprise).
EC1 Quels sont les avantages que procurent pour l’ensemble de la société, les gains de productivité ?
EC1 Comment le producteur détermine-t-il son choix de production ?
EC1 Sur la base de quels critères, les organisations productives, déterminent leur combinaison productive
?
EC1 Quels éléments l’entreprise prend-elle en compte pour choisir sa combinaison productive ?
EC1 Quels sont les différents éléments pris en compte par le producteur pour déterminer sa combinaison
productive ?
EC1 Comment le producteur choisit-il sa combinaison productive ?
EC1 Pourquoi une entreprise ne cherche-t-elle pas toujours à augmenter son échelle de production ?
EC1 Montrez que les choix du producteur portent à la fois sur la combinaison des facteurs de production
et sur le volume de la production.
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Le compte de résultat
On en donne ici une représentation simplifiée, en mettant en évidence les trois grandes parties du compte
de résultat : résultat d'exploitation (lié à l'activité productrice normale de l'entreprise), résultat financier
(lié à son activité financière), et le résultat exceptionnel (pour tous les autres produits et charges).
Le compte de résultat permet de comprendre comment l'entreprise obtient des bénéfices ou fait des
pertes.
Lorsque l'on parle du résultat net de l'entreprise, c'est que l'on a déduit l'impôt sur les sociétés de son
résultat.
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Le bilan comptable
Le bilan comptable est comme une photographie du patrimoine de l'entreprise à un instant précis. Le
patrimoine se décompose en actif (tout ce que possède l'entreprise, ou ce qui lui est dû ; on parle aussi
d'"emplois") et en passif (les ressources qui permettent de financer l'actif, par exemple ce qu'elle a
emprunté pour produire).
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L'actif est classé par ordre de liquidité croissante. En haut se trouvent les éléments les moins liquides,
c'est-à-dire les éléments qui sont les moins facilement échangeables sur le marché, et en bas les plus
liquides comme la disponibilité bancaire, qui est très facile à vendre ou acheter.
On distingue :
• L'actif immobilisé : les immobilisations incorporelles (comme les brevets), les immobilisations
corporelles (comme le mobilier), les immobilisations financières (comme les titres de participation,
c'est-à-dire le capital détenu dans une autre société)
• L'actif circulant : le stock de marchandises que détient l'entreprise, les créances clients (c'est-à-dire
les délais de paiement accordés aux clients, qui sont autant d'argent qui est dû à l'entreprise)
• La trésorerie : les disponibilités bancaires de l'entreprise, c'est-à-dire l'argent qu'elle possède sur un
compte bancaire
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Le passif est classé par ordre d'exigibilité croissante (les dettes prioritaires se situent en bas du passif).
On distingue :
• Les capitaux propres : le capital social (les apports de capitaux des actionnaires), les réserves
(bénéfices non distribués) et le résultat net comptable de l'exercice
• Le passif non courant : les dettes à long terme de l'entreprise. Il s'agit d'argent que l'entreprise doit à
ses créanciers, mais que ceux-ci ne peuvent exiger tout de suite.
• Le passif courant : les dettes de court terme (dettes à moins d'un an comme les dettes fournisseurs).
On trouve également les concours bancaires et le découvert dans le cadre d'un bilan fonctionnel (la
trésorerie négative).
À l'aide de ce bilan, on peut par exemple calculer le fonds de roulement de l'entreprise, c'est-à-dire les
capitaux dont elle dispose pour fonctionner à court terme. Il est notamment composé des capitaux qui ne
servent pas à financer des emplois à long terme. Le bilan comptable permet aussi de calculer le besoin en
fonds de roulement, c'est-à-dire les ressources dont l'entreprise a besoin, à court terme, pour
fonctionner. Ce besoin correspond notamment au décalage temporel entre les coûts de production (par
exemple, il faut acheter les matières premières avant la production) et les recettes de l'entreprise (issues
de la vente des produits, il faut attendre que la production soit terminée et les produits vendus pour en
bénéficier). Entre les deux, l'entreprise a besoin de capitaux pour fonctionner et le bilan comptable permet
de mettre ce montant en évidence, ainsi que la façon dont elle l'emploie, ce qui permet de justifier ses
demandes de financement auprès de ses créanciers.
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Coût marginal Coût de la dernière unité produite.
Coût moyen Coût total divisé par les quantités produites.
Coût total (ou coût Somme des dépenses engagées pour produire.
de production)
Ensemble des éléments dont la combinaison permet de réaliser
Facteurs de
la production. Travail et capital sont les deux principaux facteurs
production
de production.
Loi attribuée à Ricardo, mais découverte par Turgot au XVIIIème
Loi des rendements siècle, selon laquelle une augmentation de la quantité d'un
décroissants facteur de production n'accroît pas la quantité produite dans les
mêmes proportions.
Rapport entre la production et les moyens nécessaires pour
l'obtenir. De nombreuses mesures sont possibles selon qu'on
Productivité
s'intéresse à la productivité du seul travail, du capital ou de la
combinaison productive.
Supplément de recette induit par la production d'une unité
Recette marginale
supplémentaire.
Recette moyenne Recette totale divisée par la quantité produite.
Recette totale Valeur de l'ensemble des biens vendus (prix X quantités).
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Document comptable qui présente les ressources et les emplois
d'une entreprise ou d'une association en éléments passifs et
Bilan
actifs. Il fournit une image instantanée de la situation financière
de l'entreprise.
Il comptabilise les émissions de gaz à effet de serre de
Bilan carbone
l'entreprise.
Bilan qui décrit les données sociales des entreprises (ou
établissements) de plus de 300 personnes. Il comporte
Bilan social différents chapitres (l'emploi, la rémunération, l'hygiène et la
sécurité, les conditions de travail, la formation, les relations
professionnelles, les conditions de vie).
Combinaison Choix et détermination du volume d'une combinaison de travail,
productive de capital fixe et de capital circulant utilisée pour produire.
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SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 1 – LES GRANDES FONCTIONS DE L’ECONOMIE - Leçon 02. La production dans l’entreprise
PROGRAMME OFFICIEL
SOCIOLOGIE – THEME 1 – LE PROCESSUS DE SOCIALISATION ET LA CONSTRUCTION DES IDENTITES
SOCIALES
S1.1. Comment la socialisation de l’enfant s’effectue-t-elle ?
S1.2. De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte : continuité ou ruptures ?
Indications complémentaires : On étudiera les processus par
lesquels l'enfant construit sa personnalité par l'intériorisation /
incorporation de manières de penser et d'agir socialement situées.
On s'interrogera sur les effets possiblement contradictoires de
l'action des différentes instances de socialisation (famille, école,
groupe des pairs, média). On mettra aussi en évidence les
variations des processus de socialisation en fonction des milieux
sociaux et du genre, en insistant plus particulièrement sur la
construction sociale des rôles associés au sexe. (I)
On se demandera en quoi le processus de socialisation secondaire
(conjugale, professionnelle, etc.) est lié aux conditions et aux effets
de la socialisation primaire. On montrera également que la
socialisation, aux différents âges de la vie, fait se succéder des
phases de transition et des processus de restructuration de
l'identité sociale. (II)
NOTIONS-CLES : Normes – Valeurs – Rôles – Socialisation différentielle – Socialisation primaire /
Socialisation secondaire – Socialisation anticipatrice
FICHE DE SYNTHESE
a) Groupe social b) Normes c) Rôles d) Socialisation e) Socialisation anticipatrice f) Socialisation
différentielle g) Socialisation primaire h) Socialisation secondaire i) Valeurs
RESUME DU COURS
Dès sa naissance, l'enfant s'inscrit dans un processus d'apprentissage de normes, de valeurs, de rôles qui
vont lui permettre de s'adapter au monde social qui l'entoure et lui garantir de faire partie de la société
dans laquelle il vit. Cet apprentissage se fait au sein de la famille, mais aussi à l'école, grâce au groupe de
pairs et par les médias.
DOC 2 P 192 – EXERCICE P 193 (à l’oral) - VOC Normes – VOC Valeurs – VOC Rôles
Ce processus contribue à forger l'identité de l'individu. Dans cette phase de socialisation primaire, l'enfant
est particulièrement réceptif et malléable : il acquiert des normes, des valeurs, des pratiques qui lui
permettront durablement de s'inscrire dans le monde qui l'entoure.
Parfois, il peut aussi y avoir des contradictions entre les normes, les valeurs, les rôles transmis par les
différentes instances de socialisation. À partir de l'exemple de l'école, il est ainsi possible d'analyser les
écarts voire les oppositions éventuelles entre les normes familiales et les normes scolaire.
DOC 3 p 195 – DOC 4 p 195 – TD1 – TD2 (3 groupes : 1 modèle asiatique, 1 modèle anglo-saxon, 1
modèle français)
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
C. La socialisation différentielle
La socialisation primaire et familiale un grand rôle dans le processus de différenciation entre hommes et
femmes, car les normes et les valeurs proposées à chacun des deux sexes lors de l'enfance sont différentes
et peuvent ainsi contribuer à rendre « naturelles » et évidentes les différences de comportements, de goûts
construites entre les filles et les garçons. Par exemple, le plus souvent, les parents ne veulent pas de la
même manière les traits de caractère chez leurs enfants filles et garçons, ne leur proposent pas les mêmes
activités, ni les mêmes jeux … C’est la socialisation différentielle.
DOC 2 p 196 – DOC 3 p 197 - VID La socialisation et le genre 2’23 – VID La socialisation en Suède 3’06
Un autre facteur majeur de différenciation des socialisations est l'origine sociale des enfants. Ainsi, par
exemple, selon les différents selon les éléments culturels transmis par les familles (liés au niveau de
diplôme des parents notamment), la réussite scolaire est facilitée ou non.
TD3
Les normes et valeurs acquises pendant l'enfance, lors de la socialisation primaire, contribuent à façonner
durablement l'individu, mais le processus de socialisation se poursuit tout au long de la vie. Les individus
sont confrontés à de nouvelles instances de socialisation, dans le cadre de l'installation en couple ou
encore dans la sphère professionnelle.
La socialisation secondaire s'appuie sur les acquis de la socialisation primaire. On peut prendre l'exemple
de l'apprentissage des langues pour bien le comprendre. On apprend ainsi une seconde langue en la
construisant sur les acquis liés à sa langue « maternelle ».
DOC 2 p 198 – TD4 - VOC Socialisation secondaire – DOC 3 p 199 – DOC 4 p 199
Au travers de la socialisation secondaire, les individus doivent adapter leur comportement, ce qui
contribue à une reconstruction de leur identité. Par exemple, la mise en couple se traduit par des
changements culturels ; la socialisation professionnelle se manifeste par l'acquisition de nouvelles
manières de faire ou de penser.
Les individus peuvent aussi chercher à adopter les normes et les valeurs du groupe social auquel ils
cherchent à appartenir, en se démarquant des normes et des valeurs dont ils ont hérité de leur groupe
social d'origine. Cela peut être le cas des étudiants, enfants de milieux populaires, qui intègrent des
grandes écoles. On parle alors de socialisation anticipatrice.
DOC 2 p 200 – DOC 3 p 201 – EXERCICE p 201 - VOC Socialisation anticipatrice – TD5
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
TRAVAUX DIRIGES
A partir des documents (page suivante), replacez les différents éléments dans le tableau
suivant :
1. Adulte individualiste 2. Adulte ouvert et sociable 3. Adulte timide 4. Avoir de bonnes
manières en public et en société 5. Bien écrire et être bon en maths 6. Confiance en soi
7. Donner priorité à l’éducation par rapport aux loisirs 8. Etre talentueux et créatif 9.
Excellence 10. Laxisme des parents dans l’éducation 11. Négociation permanente des
enfants avec les parents 12. Obéissance absolue aux parents 13. Se conformer à un
cadre précis 14. Socialisation par entraînement 15. Socialisation par inculcation de
croyances 16. Socialisation silencieuse 17. Travailler dur 18. Valeur à l’effort
Document 1
A côté, le Père Fouettard a l'air d'un papa gâteau. Dans un livre qui fait beaucoup de
bruit, Amy Chua raconte comment elle a éduqué ses filles "à la manière chinoise", bien
supérieure, affirme-t-elle, aux méthodes occidentales. Ce professeur de droit de Yale
n'hésite pas à traiter ses filles de "déchets" ou de "boudins" si elles ne lui rapportent pas
des 20 sur 20, leur interdit d'aller jouer chez des copines ou de regarder la télé, les
oblige à jouer du piano et du violon (les seuls instruments nobles) trois heures par jour
et refuse la carte d'anniversaire qu'elles lui ont dessinée au prétexte qu'elle est bâclée...
Rude ? Oui, mais pourquoi tant de Chinois sont-ils des prodiges en piano ou des génies
en maths, interroge l'auteur de L'hymne de bataille d'une mère tigre ? C'est parce que
leurs parents font passer le souci d'excellence avant tout. Travailler dur est la seule voie
pour réussir, et plus on réussit, plus on est sûr de soi et plus on enchaîne les succès.
CQFD. Les parents américains, eux, sont laxistes, abreuvent leur rejeton de compliments
pour ne pas blesser leur sacro-sainte confiance en soi, ce qui débouche sur la médiocrité
et ne les prépare pas aux dures réalités de la vie. En Occident, l'éducation des enfants
est basée sur une négociation permanente.
Avec un aplomb incroyable, cette fille d'immigrant chinois raconte ses méthodes
tyranniques comme si elles étaient absolument normales. "La mère chinoise croit que :
(1) les devoirs passent avant tout ; (2) un A - est une mauvaise note ; (3) ses enfants
doivent avoir deux ans d'avance sur le reste de la classe en maths ; (4) elle ne doit jamais
complimenter son enfant en public ; (5) si l'enfant n'est pas d'accord avec son prof ou
son entraîneur, elle doit toujours prendre le parti du prof ou de l'entraîneur ; (6) les
seules activités que ses enfants devraient être autorisés à faire sont celles dans
lesquelles, au bout du compte, ils vont gagner une médaille ; (7) cette médaille doit être
en or."
Document 2
Les Américains d'origine asiatique sont ceux qui réussissent le mieux à l'école. Ils sont
54% à décrocher un diplôme universitaire (licence ou plus), contre à peine un tiers des
Blancs (36%), un quart des Afro-Américains (23%) et 16% des Hispaniques. Ils sont 21%
à poursuivre leurs études au-delà du master, contre 14% chez les Blancs. Pourquoi une
telle différence ? Un sondage publié récemment par l'Académie américaine des sciences
(PNAS) révèle que les Asiatiques croient plus à la valeur de l'effort que les autres, et
moins au talent. Leur succès est moins évident dans le monde professionnel. Sur les 500
plus grandes entreprises américaines, seules 10 sont dirigées par des hommes ou
femmes d'origine asiatique. Une étude réalisée dans plusieurs entreprises de la Silicon
Valley (Google, Intel, HP, LinkedIn et Yahoo) montre qu'ils représentent 27% des salariés,
19% des managers mais seulement 14% des responsables d'entreprise. « L'éducation
asiatique construit des adultes timides », fait valoir Buck Gee, l'un des auteurs de
l'étude. (…)
Reine du marketing, elle a écrit un livre sur cette expérience qui l'a rendue mondialement
célèbre. Impossible de savoir combien d'exemplaires en ont été vendus, Amy Chua
refuse de le dire : « C'est marrant, je n'en ai aucune idée ! » assure-t-elle. Traduit dans
une trentaine de langues depuis 2011, cet Hymne de bataille de la mère Tigre (Battle
Hymn of the Tiger Mother) a fait l'effet d'un coup de tonnerre aux États-Unis. Il a ouvert
un débat sur l'ambition que les parents pouvaient avoir - légitimement ou pas -pour
leurs enfants.
Et a ravivé le stéréotype qui veut que les Asiatiques travaillent plus que n'importe qui,
avec en arrière-plan la peur de voir l'Amérique déclassée par la Chine. Considérée
comme l'une des 100 personnes les plus influentes du monde par le magazine Time,
Amy Chua pense être aussi devenue la « mère la plus détestée de la Terre ». Elle a reçu
des ovations, elle a essuyé des critiques et même des menaces de mort. Des
chroniqueurs ont pris la plume pour dénoncer une « pluie de stéréotypes », à la limite
du racisme. « Mon livre a été profondément mal compris. Les gens n'ont pas saisi la part
de parodie et d'humour, raconte-telle cinq ans plus tard dans son bureau de Yale, où
sont placardées des photos géantes de ses filles.
Source : Lucie Robequain, Rencontre : Amy Chua, la Tiger Mom » qui voulait réformer
l’éducation américaine , Les échos, 26/10/2016
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
Document 3
On peut sans grand risque avancer que toutes les notes qu’a prises Pamela Druckerman
auprès de ses “amis et voisins parisiens” concernent surtout des familles que l’on
pourrait qualifier d’aisées. En discutant avec des mères qui appartiennent à cette
catégorie de la population, et non pas avec celles qui luttent quotidiennement pour
élever leurs enfants dans les banlieues difficiles, il est apparu que, de part et d’autre de
la Manche, les parents percevaient leurs enfants de façon radicalement différente et que
leurs méthodes d’éducation variaient tout autant.
En France, un enfant est rarement vu comme l’égal des adultes : il est un petit homme
prêt à être formaté par ses parents et surtout par l’école. Il doit être encadré*, se
conformer à un cadre précis et souvent rigide qui place les bonnes manières et les
mathématiques au-dessus de la créativité et de l’expression. Si un enfant français pique
une colère, on ne l’excuse pas sous prétexte qu’il a le droit de s’exprimer : on lui donne
une fessée et, s’il continue, on l’envoie chez le psychologue. (…)
Les Anglo-Saxons expatriés sont souvent consternés par la rigidité étouffante des écoles
françaises, où apprendre par cœur importe plus que comprendre, où la créativité est
bridée par le conformisme et où ce que pensent les enfants importe moins que leur
capacité à s’exprimer dans une grammaire et un style impeccables. Des amis londoniens
s’extasient ainsi devant l’écriture parfaite de mes enfants – qui ont appris à utiliser un
stylo-plume dès le cours préparatoire – mais sont scandalisés lorsqu’ils apprennent que
le fils des voisins, âgé de 6 ans, a été déclaré nul* par son instituteur parce que, même
s’il avait donné la bonne réponse, son écriture n’était pas satisfaisante.
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
Pamela Druckerman insiste beaucoup sur le fait qu’on apprend aux petits Français à bien
se comporter en public et en société. Dans l’Eurostar, les voyageurs peuvent souvent
identifier la nationalité d’un enfant avant même de l’entendre parler. Sans grand risque
de se tromper, celui qui court en hurlant dans toute la voiture n’est pas un petit Français.
Bénédicte Lohe-Le Blanc, 38 ans, est originaire de Bretagne. Cette institutrice vit dans
l’ouest de Londres avec son mari [et ses trois enfants]. Elle trouve les Britanniques
laxistes avec leur progéniture. “J’étais chez une amie anglaise.
Son fils de 6 ans était en train de tambouriner sur le piano pendant qu’on essayait d’avoir
une conversation”, raconte-t-elle à titre d’exemple. “Je me suis dit qu’en France il aurait
depuis longtemps été traîné dans un autre coin de la pièce et forcé à s’arrêter. Les
méthodes d’éducation britanniques sont très décontractées, alors que nous terrorisons
nos enfants.”
Pour Lise Fuccellaro, si les petits Anglais sont certes moins disciplinés que leurs cousins
français, ils deviennent souvent des adultes plus agréables : “Les jeunes Français sont
peut-être mieux élevés au sens strict du terme, mais ils deviennent très individualistes
en grandissant. Les Britanniques sont plus ouverts. Petits, ils sont peut-être bruyants et
se comportent moins bien mais, avec l’âge, ils finissent par être plus sociables et
plus accueillants.”
Source : Kim Willsher, La face cachée des enfants modèles, The Observer,
le 11/01/2012 -
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la construction des identités sociales
Document 4
La différence d’éducation est la première chose que l’on perçoit en arrivant aux Etats-
Unis. Que la maman française qui n’est pas restée perplexe devant le spectacle d’une
maman américaine cherchant à négocier avec son enfant de 2 ans me jette la première
pierre. L’enfant, ici, est roi. Que cela soit tenu pour dit. On ne contrarie pas l’enfant, on
n’élève pas la voix en sa présence, et surtout, on ne lève pas la main sur lui. Cela donne
une maman dévouée corps et âme qui court après sa progéniture dans un magasin grand
sourire aux lèvres ou une autre maman pliant sous les affaires scolaires de ses enfants,
du plus jeune au plus grand, sans que cela ne fasse ciller quiconque... La mère
américaine doit subir, et avec le sourire, en plus.
C’est à tel point que si vous vous fâchez sur votre enfant dans un magasin, tout le monde
se retournera et vous jettera des regards noirs. (…) Car oui, tout ce qui touche à l’enfant
est sensible. Si cela peut être justifié pour éviter les cas d’abus sur enfants, c’est parfois
un peu exagéré. On connait tous des cas de français inquiétés par les services sociaux
pour avoir perdu leur sang-froid un jour de grande fatigue. Comme cette maman qui
s’est vue fouiller son appartement et inspecter ses enfants à la recherche de bleus
éventuels pour avoir forcé son petit dernier à rester dans une poussette alors que celui-
ci faisait une colère pour en sortir. (…)
Les mamans made in USA sont très encourageantes et toujours positives. Comment
font-elles ? Quel est leur secret pour rester stoïques avec des spaghettis collés aux
cheveux ou un enfant qui se roule par terre dans la rue ? Je n’ai pas encore percé ce
secret, malgré plus de 5 ans ici. Vous entendrez toujours les mères américaines
s’extasier d’un good job ! pour féliciter d’un gribouillis sans queue ni tête, d’un
toboggan descendu sans accroc ou d’un pardon obtenu après moultes tergiversations.
(…)
Ce côté positif demeure ensuite à l’âge adulte. On vous félicite pour la dernière course
que vous venez de courir, la dernière promotion que vous venez d’obtenir au travail ou
pour la superbe nouvelle voiture que vous venez d’acquérir. C’est assez rafraîchissant.
A l’école, c’est pareil : les maîtresses ne diront jamais de votre enfant qu’il est nul, mais
qu’il fait du mieux qu’il peut et que c’est ça l’important. Elles commenceront toujours
par présenter les qualités de votre enfant avant de dire ce qui peut être amélioré. En
classe, l’enfant, dès le plus jeune âge, va gagner des autocollants ou
des awards (récompenses) pour sa bonne conduite ou son excellence académique. C’est
assez surprenant, pour nous Français, élevés au son des “Vous ne ferez jamais rien dans
la vie mon pauvre Dupuis !”. Il n’est pas étonnant que certains petits expatriés français
grincent des dents au retour dans notre beau pays, car l’école y est beaucoup plus stricte
Source : Gaëlle Goutain, Education : France versus Etats-Unis , Femmexpat,12
septembre 2014
TD3 – De la socialisation de l’enfant à la socialisation de l’adulte
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la construction des identités sociales
Identifier à quel type de socialisation correspondent les éléments ci-dessous (une seule
croix par ligne).
TD5 – La socialisation
La socialisation désigne le processus par lequel l'individu est construit par la société dans laquelle il vit.
C'est un processus au cours duquel l'individu acquiert par intériorisation et incorporation des façons de
faire, de penser et d'être qui sont situées socialement.
« La socialisation est le processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de
sa vie les éléments socioculturels de son milieu, les intègre à la structure de sa personnalité sous
l'influence d'expériences et d'agents sociaux significatifs et par là s'adapte à l'environnement social où
elle doit vivre ». G. Rocher, Introduction à la sociologie générale, 1970.
Dans le processus de socialisation, trois éléments sont intégrés par l'individu : les valeurs, les normes et
les rôles.
Les valeurs représentent ce qui est considéré comme désirable, juste ou encore important dans une
société. Ce sont des idéaux qui s'illustrent à travers les normes. Par exemple, lorsque le respect est
considéré comme une valeur, celle-ci se traduira par des normes de politesse.
Les normes sont des règles de conduites fondées sur les valeurs et qui marquent l'appartenance d'un
individu à une société. Elles peuvent être formelles (consignées dans les lois, les règlements) ou
informelles (relevant plutôt des habitudes, des mœurs et des coutumes). Par exemple, s'arrêter à un feu
rouge est une norme formelle. Ne pas porter de jupe, pour un homme, est une règle informelle.
Les normes qui sont transcrites dans la loi sont des normes juridiques. Lorsque des normes sont
implicitement admises dans la société, on dit que ce sont des normes sociales. Elles n'en sont pas moins
contraignantes pour un individu : le port de la jupe par les hommes en France, bien qu'autorisé par la loi,
est moins courant que beaucoup d'infractions juridiques. Les normes ne sont pas figées et évoluent au
cours du temps. Ainsi, le divorce était proscrit dans les années 1950, alors qu'il est plus courant
aujourd'hui.
Les rôles sont un ensemble de comportements qui sont socialement attendus d'un individu, notamment
en fonction de son statut (par exemple, homme, père, époux, salarié, militant…). Par son action, la
socialisation prépare l’individu à habiter ces rôles, mais aussi informe sur la manière dont il se les
réappropriera.
Le statut désigne la position d'un individu dans la hiérarchie sociale. Les statuts confèrent des rôles
sociaux, car à tout statut est associé un rôle spécifique. Ainsi, selon son statut, l'individu peut être conduit
à respecter des normes spécifiques. Par exemple, dans une usine, un patron et un ouvrier n'ont pas le
même rôle : on n'attend pas qu'ils aient les mêmes comportements.
Pour certains sociologues, notamment depuis les travaux d'Émile Durkheim, l'identité d'un individu est le
fruit d'un conditionnement. Pour Durkheim, le fait social s'impose à l'individu, qu'il le veuille ou non, et
non l'inverse. Le fait social est l'ensemble « des manières d'agir, de penser et de sentir » qui s'impose à
l'individu. Il correspond à un système de normes établies pour et par la société, et n'est que rarement
modifiable autrement que par un bouleversement social. La société s'impose ainsi à l'individu. Celui-ci
intériorise les normes et les valeurs qui ont cours dans la société à travers le processus de socialisation,
qui passe notamment par l'éducation de l'individu encore enfant. Chez Durkheim, l'éducation détient le
rôle d'institution socialisante par excellence. La socialisation est alors un processus d'intériorisation
(inculcation) qui s'impose à l'individu dès l'enfance.
Ce mode de socialisation donne aux individus des rôles déterminés et permet l'intériorisation de manières
de faire et de penser propres à son milieu d'origine. Pour Pierre Bourdieu, cela produit ce qu'il nomme un
habitus. Ces habitus sont un ensemble de goût, de manière de percevoir, d'agir et de dire, des dispositions
acquises et profondément incorporées qui orienteront les pratiques, goûts et choix des individus. Cela
contribue alors nécessairement à la reproduction sociale. La notion d'habitus est une notion due au
sociologue Pierre Bourdieu qui désigne un ensemble de dispositions durables (valeurs, croyances,
représentations, etc.) plus ou moins inconscientes, acquises au sein du milieu social d'origine et qui
guident les perceptions, les opinions et les actions des individus. La reproduction sociale désigne la
situation d'une société qui se reproduit à l'identique à chaque génération. C'est la perpétuation des
inégalités économiques, culturelles, etc.
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la construction des identités sociales
Enfin, la socialisation est considérée le fruit d’interactions.
Un autre courant d'analyser sociologique consiste à concevoir l'individu comme plus actif et moins passif.
Le sociologue allemand Max Weber, notamment, insiste sur la socialisation comme une suite
d'interactions. Selon lui, la socialisation n'est pas un processus unilatéral (de la société vers l'individu). Les
interactions sont réciproques et assurent le changement social. Elles sont aussi ntergénérationnelles ; par
exemple, les enfants peuvent initier leurs parents à l'informatique ou les tenir au courant de nouvelles
cultures, et modifier leurs normes de comportement. Les individus sont actifs dans leur socialisation,
puisqu'ils participent, interprètent et rejettent ce qui leur est transmis. L'interactionnisme conçoit
l'individu pensé dans sa nature sociale et dans sa capacité à réfléchir sur ses actes et ses prises de position.
L'enfant s'approprie ainsi les rôles sociaux et structure sa personnalité. Cela passe notamment par le jeu,
qui permet d'imiter puis de considérer les autres et de prendre ainsi conscience de son rôle dans la société.
EC1 En prenant l'exemple de l'école, montrez que la socialisation s'effectue par divers mécanismes.
EC1 Illustrez par des exemples la différence qui existe entre une valeur et une norme.
EC1 Montrez comment la socialisation permet aux individus d’apprendre différents rôles au cours de leur
vie.
EC1 Dans quelle mesure la socialisation constitue un mécanisme clé de la construction des identités ?
EC1 Quelle est la différence entre une norme et une valeur ?
EC1 A partir d'un exemple montrer que les valeurs se déclinent en normes et que les normes sont à
l'origine des rôles sociaux.
EC1 Comment devient-on un être social ?
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la construction des identités sociales
Dans les années 1980, l'école possède une forte légitimité. Elle est vue comme une institution permettant
de garantir la démocratisation scolaire et l'équité, puisqu'elle assure l'accès du plus grand nombre aux
mêmes savoirs. Mais cette institution entre en crise dès lors que l'on assiste à la persistance de l'échec
scolaire malgré la démocratisation scolaire. Depuis les années 1980, les diplômes élevés garantissent en
effet de moins en moins un emploi prestigieux.
Autre fait important, la démocratisation scolaire apparaît plus quantitative que qualitative. En effet, de
plus en plus d'enfants vont à l'école et font des études longues, mais ce sont avant tout les enfants des
classes supérieures qui réussissent le mieux. Les inégalités scolaires demeurent bien présentes. Bourdieu
va jusqu'à dire que l'école est "une instance légitimée de reproduction sociale". En effet, l'école véhiculerait
la culture "dominante" et nierait les différences notamment culturelles, ce qui a pour effet de favoriser les
milieux privilégiés et au contraire de défavoriser voire décourager les enfants des classes populaires,
ceux-ci ne se reconnaissant pas dans le modèle divulgué et rencontrant de nombreux obstacles. L'école
pourrait donc "produire" de la reproduction sociale.
C. La socialisation différentielle
La socialisation est un processus qui est différencié notamment en fonction des classes sociales et du
genre :
• Les différentes catégories sociales ne valorisent pas les mêmes normes et valeurs auprès de leurs
enfants. Cette différence de valorisation débouche alors sur des comportements différents, les enfants
ayant acquis et intériorisé des normes et des valeurs propres à leur groupe social.
• La communication qu'on établit avec l'enfant, les attitudes et les jeux qu'on lui propose, ou encore les
attentes scolaires et les conseils d'orientation sont des faits sexués, car on ne se comporte pas de la
même façon envers une fille qu'envers un garçon. Les parents attribuent ainsi des rôles sociaux
différenciés selon le genre à leurs enfants.
La socialisation différentielle est un processus d'acquisition des normes et valeurs qui varie en fonction
de variables comme le genre, l'âge ou encore le milieu social. Par exemple, les jouets sont un exemple de
socialisation différentielle puisque dès la naissance, ils sont les vecteurs de stéréotypes des rôles sociaux.
Les filles jouent avec des poupées et des poupons, alors que les garçons sont davantage tournés vers les
voitures, les constructions, etc. Autre exemple, la fréquentation des musées augmente avec le niveau
d'études, lequel est par ailleurs à mettre en relation avec celui des parents : dans une famille de milieu
modeste, on incitera moins les enfants à faire de longues études. En sociologie, on préfère parler de
« genre » plutôt que de « sexe » pour insister sur les différences non biologiques entre les hommes et les
femmes.
EC1 En quoi la socialisation différenciée filles/garçons détermine-t-elle les rôles des femmes et des
hommes à l’âge adulte ?
EC1 En quoi consiste la socialisation différentielle ?
EC1 Pourquoi peut-on parler de socialisation différentielle ?
EC1 Montrer à l'aide d'exemples que la socialisation diffère selon le groupe socioprofessionnel et le genre.
EC1 Définir la socialisation différentielle et illustrer cette notion en s'appuyant sur l'exemple du genre.
EC2 A l'aide du document et de vos connaissances vous montrez et expliquerez que la famille n'est pas
la seule à socialiser les jeunes enfants. Document Mode d’accueil principal des enfants de moins de 3 ans
non scolarisés
EC2 Vous présenterez le document et vous caractériserez les effets des instances de socialisation qu’il
met en évidence. Document Proportion de filles selon les spécialités professionnelles
EC2 Vous présenterez le document puis vous caractériserez la répartition des rôles féminin et masculin
qu’il met en évidence. Document Temps hebdomadaire consacré au travail domestique selon le type de
ménage, le sexe et la position de l’individu dans le ménage (en heures)
EC3 A partir de vos connaissances et du dossier documentaire, vous expliquerez comment la famille
socialise les enfants de façon différenciée.
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
La socialisation est ainsi un processus interactif d'intériorisation, mais également de réinterprétation qui
ne saurait se limiter à une seule période. L'enfance est un moment privilégié d'acquisition de normes et
de valeurs, mais ce processus se poursuit à travers les différents âges de la vie. On distingue ainsi la
socialisation primaire et la socialisation secondaire.
L'approche par le cycle de vie permet de mettre en évidence l'idée que le cycle de vie des individus est
ponctué par des "charnières", des moments de socialisation transitionnelle. Ces charnières constituent
autant de phases de construction ou de reconstruction identitaire. Par exemple, le passage de la vie active
à la retraite est un moment particulier de la vie des individus, elle implique un nouveau statut, un nouveau
rôle et suppose ainsi une reconstruction identitaire.
La socialisation primaire se déroule pendant l'enfance, et c'est pendant cette période que les
apprentissages sociaux de base vont se faire. L'enfant apprend l'existence de différents rôles, intègre les
attitudes et les principes généraux auxquels il doit se conformer.
La socialisation secondaire se déroule tout au long de l'âge adulte : l'individu intériorise de nouvelles
valeurs, de nouveaux rôles qui peuvent plus ou moins transformer son identité. La socialisation secondaire
se déroule lorsque l'individu fait des études, exerce une profession, fonde une famille, etc.
La socialisation secondaire met en jeu des instances de socialisation potentiellement beaucoup plus
diverses que la socialisation primaire : le couple, la profession, les associations, les organisations
militantes, les amis … La liste est longue et ne s’arrête pas aux relations de face-à-face : l’individu est
aussi socialisé par ses rapports à un ensemble d’institutions (notamment étatiques). Plus hétérogène, plus
« choisie » et moins affective que la socialisation primaire, la socialisation secondaire est aussi moins «
globalisante ». Elle inculque à l’individu un certain nombre de règles et de schémas de pensée qui vont lui
permettre de se repérer et d’agir dans un univers donné (professionnel, sportif, militant par exemple)
mais sans constituer obligatoirement un principe général de décodage du monde. Certains sociologues
ont mis en évidence l’existence de phénomènes de « socialisation anticipatrice ». C’est le cas de Robert
Merton dans son travail sur la formation des médecins (The Student Physician, Harvard, Harvard University
Press, 1957). Il montre que certains étudiants en médecine, désireux d’intégrer le monde professionnel
des médecins, en adoptent les normes et les comportements. Ils se détachent donc de leur groupe
d’appartenance (les étudiants) pour mieux s’imprégner des codes de celui auquel ils aspirent. Les
socialisations primaire et secondaire s’avèrent donc différentes par la manière dont elles opèrent, par
l’attitude-même du socialisé. Comment les faire « tenir ensemble » ?
La socialisation primaire influence durablement notre rôle social, au sens où les normes et valeurs sociales
acquises pendant l'enfance constituent une partie de l'identité d'adulte. La socialisation primaire laisse
donc une empreinte durable sur la socialisation secondaire, et cela se retrouve dans la reproduction des
positions sociales entre parents et enfants. Pour Bourdieu, on peut expliquer cette reproduction à l'aide
de la métaphore des capitaux. Les classes sociales se caractérisent par leurs dotations différentes en
capital économique (les revenus et richesses), capital social (les relations sociales, les contacts) et culturel
(toutes les qualifications et connaissances, les façons de s'habiller, etc.). Ce sont des capitaux matériels
mais aussi « symboliques », c'est-à-dire qu'ils dépendent de la reconnaissance que les autres en font.
Lorsque des capitaux sont reconnus comme prestigieux, ayant de la valeur, on dit qu'ils sont « légitimes ».
La transmission de ces capitaux contribue à la reproduction sociale et, en ce sens, la socialisation
secondaire est un renforcement de la socialisation primaire. Le capital culturel peut expliquer en grande
partie la réussite scolaire. La socialisation dans les classes supérieures est en adéquation avec ce qui est
valorisé à l'école (les parents possédant beaucoup de livres apprennent à leurs enfants à répondre aux
questions, manient un vocabulaire soutenu, etc.). Pour Bourdieu, l'école est bien un vecteur de
reproduction sociale. Par exemple, la mobilité professionnelle, dans la société française, est relativement
faible. Les positions socioprofessionnelles des fils sont très liées à celles des pères (identiques ou
proches). L'adage "tel père, tel fils" a ainsi été utilisé en sociologie pour désigner la reproduction
professionnelle : les fils occupent souvent la même position professionnelle que leur père. Un autre
exemple de reproduction sociale est la reproduction des rôles différenciés entre hommes et femmes. On
constate qu'au sein des couples, les activités continuent d'être différenciées. Par exemple, le partage des
tâches au sein de la sphère domestique est inégal. Cette inégalité est construite par la socialisation
primaire et se trouve réactivée dans la socialisation conjugale.
L'homogamie est un exemple des effets de la socialisation primaire sur la socialisation secondaire.
L'homogamie désigne la tendance des individus à se mettre en couple avec des gens issus du même milieu
social qu'eux. C'est un phénomène statistique, observé au niveau de la société tout entière. L'homogamie
est fortement présente dans quasiment tous les milieux, notamment les milieux ouvriers et agricoles. Cela
est lié, d'une part, au fait que les personnes issues d'un même milieu social fréquentent les mêmes
endroits, et donc ont plus de chances de se rencontrer entre elles que de rencontrer d'autres personnes.
Mais d'autre part, cela peut être lié à la socialisation primaire identique : les personnes issues de milieux
sociaux identiques ont appris à se comporter pareillement et à aimer les mêmes choses, ce qui les incite
à se mettre en couple entre elles.
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la construction des identités sociales
2. La socialisation secondaire peut transformer la socialisation primaire
Au-delà de tout déterminisme social, les individus construisent aussi leur identité propre au cours de leur
vie. Au cours de la socialisation secondaire, ils peuvent ainsi se détacher, au moins en partie, des normes
et des valeurs intégrées dans l'enfance. Le sociologue français Bernard Lahire a beaucoup insisté dans ses
études sur la possibilité de conflits de socialisation. Ceux-ci ont pour effet d'inculquer aux individus des
éléments ressortissant de différents habitus, parfois contradictoires. Les habitus sont donc « clivés », et
l'individu en société est un « homme pluriel », selon le titre d'un ouvrage de Lahire. Il remet ainsi en cause
la thèse bourdieusienne de l'habitus, qui serait selon lui trop schématique. Les dispositions identitaires
ne sont pas aussi cohérentes que ce que Bourdieu postule à partir de la notion d'habitus de classe. Au
cours de leur vie, les individus sont amenés à fréquenter des groupes sociaux différents, où les normes,
les valeurs et les comportements attendus diffèrent. Il peut alors y avoir des conflits de socialisation,
lorsque l'individu est socialisé à un groupe d'une façon qui s'oppose à la socialisation antérieure. Par
exemple, en intégrant un groupe de pairs particulier (équipe sportive, groupe d'amis), l'individu peut être
amené à acquérir d'autres valeurs que celles transmises par le milieu familial. Il est donc confronté à un
choix possible entre différents rôles sociaux qui peuvent être contradictoires. Par exemple, l'individu peut
avoir, au sein d'un groupe de pairs, un rôle d'ami qui implique des comportements en opposition avec
son rôle professionnel (sortir tard le soir, proférer des jurons, etc.). La vie conjugale suppose également
une nouvelle expérience et une possible modification profonde de l'identité. Elle passe par l'apprentissage
de nouveaux rôles sociaux : celui d'époux(se), de parents, etc. C'est une redéfinition des normes, valeurs,
pratiques mais aussi de l'identité. Elle suppose en effet la « mise en commun » de deux identités
étrangères l'une à l'autre. Les individus sont conduits à renégocier leur mode de vie, par exemple lorsqu'il
faut s'accorder sur la fréquence des tâches ménagères, l'éducation des enfants, etc.
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la construction des identités sociales
La socialisation anticipatrice peut également participer à cette rupture entre socialisation primaire et
secondaire.
Face à la diversité des normes et des valeurs transmises, l'individu dispose d'une certaine autonomie. Il
peut alors choisir les valeurs à adopter, et cela peut se faire dans le cadre de stratégies qui le mèneront
au groupe social auquel il aspire. Par exemple, le milieu professionnel se caractérise par des normes,
valeurs et pratiques sociales particulières. Les individus qui veulent accéder à un milieu professionnel
particulier n'ont pas seulement besoin de diplômes, mais aussi d'un ensemble de savoirs et de
comportements spécifiques à la profession qu'ils visent. Les individus sont ainsi conduits à se projeter
dans leur avenir en adoptant les valeurs, les attitudes, les intérêts et savoirs qui sont ceux des groupes
visés. L'individu s'engage alors dans un processus de socialisation anticipatrice : on cherche à adopter les
comportements d'un groupe de référence, ce qui peut conduire à une rupture ou susciter des tensions.
La conversion religieuse en est un exemple. La socialisation anticipatrice est un processus d'apprentissage
et d'intériorisation des normes et valeurs du groupe auquel l'individu s'identifie (le "groupe de référence")
et auquel il veut appartenir. Cela peut être en profonde opposition avec le groupe dont il fait actuellement
partie (son "groupe d'appartenance"). Robert King Merton définit et illustre la socialisation anticipatrice
par l'étude de groupes dans l'armée. Parmi les militaires, il existe des sous-cultures différentes,
notamment entre les nouveaux soldats et les officiers qui ont déjà combattu. Les premiers idéalisent la
guerre, ils y voient une épreuve du feu qu'ils attendent avec impatience, alors que les seconds ayant déjà
vécu la guerre refusent toute idéalisation. Or, les soldats qui aspirent à devenir rapidement officiers
adoptent très tôt les habitudes de comportements et les valeurs de ces vétérans, s'identifiant à ce groupe
plus qu'au groupe des simples soldats où ils ne se sentent pas à leur place.
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la construction des identités sociales
EC1 Illustrez la notion de socialisation anticipatrice.
EC1 En quoi le processus de socialisation primaire renforce ou entre en contradiction avec le processus
de socialisation secondaire ?
EC1 A l'aide d'exemples, explicitez la notion de socialisation anticipatrice.
EC1 Quels sont les effets spécifiques de la socialisation anticipatrice EC1 Montrer que la socialisation
secondaire n'efface pas la socialisation primaire.
EC1 A partir d'un exemple, montrer en quoi consiste la socialisation anticipatrice.
EC1 Montrer que la socialisation anticipatrice devrait favoriser le changement de position sociale.
EC1 Pourquoi peut-on dire que la socialisation est un processus continu ?
EC1 En quoi la socialisation primaire se distingue-t-elle de la socialisation secondaire ?
EC1 Quelles sont les différences et les articulations entre la socialisation primaire et la socialisation
secondaire ?
EC1 Montrer que la socialisation est un processus multiple qui peut être parfois l’objet de contradictions.
EC1 Expliquer ce qu’est la socialisation anticipatrice. A partir d’exemples concrets, illustrer cette notion.
EC1 Montrez que la socialisation par les médias peut entrer en contradiction avec l'action des autres
instances de socialisation.
EC2 Vous présenterez le document, puis vous montrerez précisément que la socialisation familiale peut
avoir des effets sur la réussite scolaire puis la destinée sociale. Document Obtention du baccalauréat selon
le diplôme.
EC2 Vous présenterez le document, puis vous caractériserez l’influence de l’origine sociale des élèves sur
leur niveau d’études. Document Niveau scolaire atteint par les élèves selon l’origine sociale
EC2 Vous présenterez le document puis caractériserez les différences dans les pratiques culturelles.
Document Les pratiques culturelles à l'âge adulte au cours des douze derniers mois (en %)
EC3 À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous vous demanderez dans quelle mesure
la socialisation secondaire s’effectue dans la continuité de la socialisation primaire.
EC3 A partir de vos connaissances et des documents, vous montrerez les différences dans la socialisation
des jeunes en France actuellement, et les répercussions que cela implique sur le fonctionnement de la
société.
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THEORIE(S)
Émile Durkheim (1858 − 1917) était professeur de pédagogie et de sciences sociales à l'université de la
Sorbonne. Il fonde en 1896 la revue L'Année sociologique. Il a publié des ouvrages célèbres : Les Règles
de la méthode sociologique (1895) et Le Suicide (1897). Il est considéré comme le père fondateur de la
sociologie en France.
Durkheim a notamment analysé les relations entre l'individu et la société en comparant les sociétés
traditionnelles aux sociétés modernes. Il s'interroge sur le monde moderne, qui est celui des sciences et
des techniques. Durkheim s'est questionné sur ce que doit être l'éducation au temps des sciences (et pas
seulement l'éducation aux sciences). Il est le premier à s'être interrogé sur le rôle de l'école : pour lui,
l'école est l'institution de socialisation par excellence, car elle a fait de l'individu un être social. Il montre
ainsi que l'école n'enseigne pas que des connaissances théoriques, mais a aussi un rôle essentiel dans la
société, car elle inculque aux individus ses normes et valeurs.
Durkheim s'interroge alors sur ce que l'école dit enseigner. Il voit dans la laïcité de l'école une garantie de
la solidarité sociale. La République doit formuler un idéal commun de croyances, de valeurs et de savoirs,
participant ainsi à la création et au développement d'une culture commune à tous les individus.
« Si j'ai pris pour sujet de cours le problème de l'éducation morale, ce n'est pas seulement en raison de
l'importance primaire que lui ont toujours reconnue les pédagogues, mais c'est qu'il se pose aujourd'hui
dans des conditions de particulière urgence. En effet, c'est dans cette partie de notre système pédagogique
traditionnel […] que l'ébranlement est peut-être le plus profond, en même temps qu'il est le plus grave
car tout ce qui peut avoir pour effet de diminuer l'efficacité de l'éducation morale, tout ce qui risque d'en
rendre l'action plus incertaine, menace la moralité publique à sa source même. Il n'est donc pas de
question qui s'impose d'une manière plus pressante à l'attention du pédagogue ». Émile Durkheim,
L'Éducation morale, 1902.
L'Éducation morale est le premier cours donné par Durkheim à la Sorbonne sur la science de l'éducation.
Durkheim pose un postulat de base, expliquant que tout fait moral est un fait social. Il fait ainsi de
l'éducation le principal vecteur d'une morale envisagée comme une tradition à transmettre, à s'accaparer
et à renouveler. L'éducateur en est son instrument.
« L'éducation est l'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour
la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états
physiques, intellectuels et mentaux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le
milieu social auquel il est particulièrement destiné. Émile Durkheim, Article "Éducation", dans le Nouveau
dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, 1911.
Il s'agit de la première définition sociologique de l'éducation, qui est ici définie par Durkheim comme une
pratique sociale. Toute société fabrique toujours par son système d'éducation les hommes dont elle a
besoin. L'éducation est bien une forme de socialisation ; elle fait de l'enfant un être social. L'éducation est
une socialisation systématique, exercée des générations adultes sur les plus jeunes.
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 03. Le processus de socialisation et
la construction des identités sociales
L'Homme pluriel
Bernard Lahire
Abordé dans L'Homme pluriel : les ressorts de l'action, 1998
Bernard Lahire est un sociologue français né en 1963. Il dirige au CNRS le groupe de recherche sur la
socialisation depuis 2003. Dans L'Homme pluriel, Lahire remet en cause la notion d'habitus de Bourdieu.
La sociologie a longtemps considéré que l'Homme était uniformément façonné par son milieu social. Or,
dans les sociétés modernes, de plus en plus d'individus sont amenés à incorporer des façons différentes
de penser et de se comporter. Lahire explique que la pluralité des contextes permet l'émergence d'une
pluralité de dispositions que l'individu trouve en lui. Il met donc en évidence le caractère pluriel des
habitus, là où Bourdieu insistait sur le côté unique et unifié de l'habitus des individus dans une classe
sociale.
« Un homme pluriel, c'est un homme qui n'a pas toujours vécu à l'intérieur d'un seul et unique univers
socialisateur, qui a donc traversé et fréquenté plus ou moins durablement des espaces (des matrices) de
socialisation différents (et même parfois socialement vécus comme hautement contradictoires). L'homme
pluriel est donc porteur de dispositions, d'abrégés d'expériences multiples et pas forcément toujours
compatibles… Il doit pourtant "faire avec". Cette situation peut lui poser un grave problème si des
dispositions viennent se contredire dans l'action. Elle peut aussi être inaperçue par l'acteur lui-même si,
comme c'est très fréquemment le cas, les dispositions ne s'activent que dans des contextes ou des
domaines de pratiques limités et séparés les uns des autres. L'homme pluriel, c'est l'homme dont
l'ensemble des pratiques est irréductible à "une formule génératrice" ou à "un principe générateur".
Bernard Lahire, Interview sur le site de Nathan Université.
Lahire propose le terme d'"Homme pluriel" pour désigner le fait que les individus ne peuvent pas être
réduits à un seul habitus. Ils ont toujours plusieurs facettes de personnalité, y compris dans leurs rôles
sociaux. Lahire s'oppose donc en partie à la vision bourdieusienne en mettant l'accent sur la pluralité des
habitus qui composent un individu dans la société.
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la construction des identités sociales
La théorie des capitaux
Pierre Bourdieu
Abordée dans Les Héritiers de Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, 1964
Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron
Abordé dans La Reproduction de Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, 1970
Pierre Bourdieu (1930 − 2002) est un sociologue français qui s'inscrit dans la tradition durkheimienne et
"holiste" de l'étude des faits sociaux. À travers son œuvre, il a montré comment les individus incorporent
et intériorisent des normes et valeurs établies. Il s'appuie sur la notion d'habitus, laquelle explique que
les individus adoptent des pratiques, des règles et des contraintes issues du milieu social d'origine.
L'individu calque donc ses comportements sur ce qui est attendu de lui.
La structure de l'habitus reflète les capitaux dont disposent les individus : le capital économique, social
et culturel. Bourdieu s'intéresse tout particulièrement au capital culturel, auquel il consacre de nombreux
articles, et qui lui permet d'analyser et d'expliquer le mécanisme de reproduction sociale à l'œuvre au sein
même de l'école. Bourdieu est allé jusqu'à dire que l'école est "une instance légitimée de reproduction
sociale". En effet, l'école véhicule la culture "dominante" et nie les différences notamment culturelles, ce
qui a pour effet de favoriser les milieux privilégiés et au contraire de défavoriser voire décourager les
enfants des classes populaires, ceux-ci ne se reconnaissant pas dans le modèle divulgué et rencontrant
de nombreux obstacles. Le capital social recouvre le réseau dont disposent les individus, et est en relation
directe avec le capital culturel et économique. Enfin, ces capitaux ont une dimension "symbolique", c'est-
à-dire qu'ils sont plus ou moins reconnus et valorisés par la société. Les capitaux les plus valorisés sont
dits "légitimes".
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la construction des identités sociales
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la construction des identités sociales
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la construction des identités sociales
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Règles ou modèles de conduite propres à un groupe ou à une
Normes société donnée, appris et partagés, légitimés par des valeurs, et
dont la transgression entraîne des sanctions.
Modèles de comportement conformes aux attentes que peuvent
Rôles
avoir les membres de la société.
Pour Robert K. Merton, forme de socialisation où l'individu
Socialisation
intériorise les normes et les valeurs d'un groupe de référence
anticipatrice
auquel il souhaite appartenir.
Socialisation Socialisation différente selon le genre (féminin ou masculin) ou le
différentielle milieu social.
La socialisation primaire désigne le processus de socialisation qui
Socialisation se déroule pendant l'enfance, tandis que la socialisation
primaire/secondaire secondaire correspond à la poursuite de ce processus à l'âge
adulte.
Principes qui déterminent l'orientation de l'action individuelle ou
Valeurs sociale. Elles forment des systèmes qui guident les manières de
penser, d'être et d'agir.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Ensemble d'individus en interaction (directe ou indirecte) et ayant
Groupe social
conscience d'appartenir au même groupe.
Processus d'apprentissage de l'usage des règles, des valeurs et des
Socialisation
pratiques qui permettent à l'homme de vivre en collectivité.
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la construction des identités sociales
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la construction des identités sociales
PROGRAMME OFFICIEL
SOCIOLOGIE – THEME 2 – GROUPES ET RESEAUX SOCIAUX
S2.1. Comment les individus s’associent-ils pour constituer des groupes sociaux ?
S2.2. Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?
Indications complémentaires : On distinguera les groupes sociaux,
caractérisés par l'existence d'interactions (directes ou indirectes)
entre leurs membres et la conscience d'une appartenance commune
(familles, collectifs de travail, associations, etc.), des catégories
statistiques (PCS, groupes d'âge, etc.). (I)
On montrera que les groupes sociaux se différencient en fonction de
leur taille, de leur rôle, de leur mode de fonctionnement et de leur
degré de cohésion. On évoquera les situations où les individus
prennent comme référence un autre groupe que celui auquel ils
appartiennent.
On montrera que les réseaux sociaux constituent une forme
spécifique de coordination entre acteurs et de sociabilité (réseaux
internet, associations d'anciens élèves, etc.). On pourra présenter
quelques exemples très simples de structuration de réseaux sans
entrer dans la théorie des graphes. On s'intéressera surtout au rôle
des réseaux en matière de recherche d'emploi en discutant plus
particulièrement la thèse de « la force des liens faibles ». (II)
NOTIONS-CLES : Groupes primaire / secondaire – Groupes d’appartenance / de référence – Capital
social - Sociabilité
FICHE DE SYNTHESE
a) Capital social b) Groupe d'appartenance c) Groupe de référence d) Groupe primaire e) Groupe
secondaire f) Lien faible g) Lien fort h) Réseau i) Sociabilité j) Syndicat
RESUME DU COURS
Un groupe social et plus qu'un simple agrégat physique ou statistique, comme une file d'attente, une foule
ou une classe d'âge. Entre les membres d'un groupe existe un ensemble d'échanges, d'interactions
sociales directes ou indirectes ; ils partagent un sentiment d'appartenance et sont définis par les autres
comme étant membres du groupe.
DOC 1 p 216
Le lien social au sein du groupe peut être économique (exemple intérêt réciproque), civique (exemple
participation électorale), interpersonnel (relations de face-à-face) ou de solidarité (exemple protection
sociale). Ou comme le montre Serge Paugam, le lien peut être de filiation (parents-enfants), de
participation élective (conjoints, amis …), de participation organique (collègues) et de citoyenneté
(membres d'un même pays).
S’ils sont de nature différente, ces liens s'entrecroisent : être membre d'une association peut participer à
la fois du lien de participation élective et du lien de participation organique ou du lien de participation
organique (ou du lien de citoyenneté).
DOC 4 p 217
Se sentir français ou breton ou supporter d'un club ou fils/fille de : autant de sentiments qui expriment
l’appartenance à des groupes divers où se développe l’identité de l’individu. Au sein de ces groupes,
chacun se socialise et adhère à des normes et valeurs qui influencent ses attitudes et comportements.
DOC 2 p 218 - VID L’expérience de Asch : le pouvoir du conformiste sur les décisions d’un individu au
sein d’un groupe 4’11 - VOC Groupe d’appartenance
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Mais les groupes de référence sont aussi importants dans le processus de socialisation que les milieux
d'appartenance ; au lieu de suivre les normes de son groupe d'appartenance, un individu se réfère aussi
parfois à celle d'un groupe auprès duquel il recherche une reconnaissance sociale ou au sein duquel il
espère être promu dans l'avenir.
VID Extrait du film tout ce qui brille 1’36 - DOC 3 p219 – DOC 4 A p 219 (lecture) - VOC Groupe de
référence
C’est au sein des groupes primaires (la famille par exemple) lors de la socialisation primaire que se
construit l'identité de l'individu. Ces groupes primaires se caractérisent par des relations directes de face-
à-face, par un fort sentiment d'appartenance (expression d'une identité collective, « sentiment de l'unité
du tout ») et impliquent une forte solidarité (cohésion sociale forte).
L'identité de l'individu se développe au sein des groupes restreints, mais aussi dans divers milieux
auxquels il appartient, y compris les groupes secondaires (les associations par exemple). Ces groupes
auxquels les individus participent se différencient aussi bien par leur taille, leur rôle, leur mode de
fonctionnement ou leur degré de cohésion.
DOC 3 p 221 - VOC Groupe secondaire – TD2 – DOC 4 p 221 (travail maison – correction polycop)
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
Avec le développement d'Internet, le langage courant a réduit l'utilisation du terme « réseau social » aux
réseaux numériques. Mais pour les sciences sociales, un réseau est un ensemble d'entités sociales dans
lequel des individus ou des organisations sociales) se trouvent reliés par des liens créés Lors des
interactions sociales, ce qui englobe les réseaux sociaux numériques mais ne s'y réduit pas.
Doc 1 p 222
La sociologie étudie donc les comportements individuels au sein des systèmes de relations sociales afin
d'en comprendre le sens et les effets. Par exemple, le réseau de relations d'un individu lui permet d'accéder
à des ressources (services, informations, …) qu'il peut mobiliser pour réaliser un objectif.
Ce qui compte alors ce sont plus les critères d'appartenance relationnels (groupes informels d'individus
ou organisations plus formelles – associations, entreprises voire pays) que les critères socio-
démographiques d'un individu (âge, genre, résidence, classe, …).
Il s'agit d'étudier les formes de la sociabilité, c'est-à-dire l'ensemble des relations qu’un individu (ou un
groupe) entretient avec d'autres, compte tenu de la forme que prennent ces relations, et la force de ces
liens, c'est-à-dire l'intensité ou la qualité des relations interpersonnelles (liens forts et liens faibles).
VID Les réseaux sociaux, outil de sociabilité ou d’exclusion 3’03 - VOC Sociabilité – Doc 3 p 225 (travail
maison) – TD4 (travail maison)
Si on considère les relations sociales comme des ressources, le nombre de contacts au sein du réseau et
la position occupée dans celui-ci (trou structural : avantage dont dispose le membre d'un réseau pouvant
établir un lien entre deux personnes ne se connaissant pas) peuvent définir un capital social.
Les relations entretenues au sein d'un réseau peuvent apporter une aide pour la réalisation de fins
individuelles ou collectives, et donc être considérées comme un investissement.
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Dans le cadre d'une recherche d'emploi, on peut penser que les opportunités nous seront apportées par
les personnes dont nous sommes proches (famille ou amis, c'est-à-dire les « liens forts »). Or, Mark
Granovetter a montré que c'est par l'intermédiaire des « liens faibles » (anciens collègues, camarades de
classe, amis d'amis) que les opportunités sont plus nombreuses.
Les « liens faibles » nous relient en effet à des personnes qui évoluent dans un environnement différent
du nôtre et peuvent ainsi apporter des opportunités que nous aurions pu connaître sans elles. La richesse
et la puissance des « liens faibles » sont de nous permettre d'accéder à d'autres informations que celles
dont disposent nos proches (lesquelles sont déjà bien souvent en notre possession).
Doc 2 p 228 – Doc 3 p 229 - Doc 4 p 229 (lecture) TD6 - VID Comment les réseaux sociaux fonctionnent-
ils ? 3’44 (synthèse du chapitre)
TD7
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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TRAVAUX DIRIGES
1. Recherchez sur le site de l’INSEE des informations sur la nomenclature des Professions
et Catégories Socioprofessionnelles :
a. La signification de La Nomenclature de catégories socioprofessionnelles (CSP) a
CSP et de PCS. été conçue par l’Insee en 1954. L’objectif était de classer les
individus selon leur situation professionnelle en tenant compte
de plusieurs critères : métier proprement dit, activité
économique, qualification, position hiérarchique et statut.
La nomenclature des professions et catégories
socioprofessionnelles dite PCS a remplacé en 1982, la CSP. Elle
classe la population selon une synthèse de la profession (ou de
l’ancienne profession), de la position hiérarchique et du statut
(salarié ou non).
c. Les noms des 8 Les noms des huit groupes : Agriculteurs exploitants, Artisans,
groupes Commerçants et chefs d’entreprise, Cadres et professions
socioprofessionnels. intellectuelles supérieures, Professions intermédiaires,
Employés, Ouvriers, Retraités, Autres personnes sans activité
professionnelle.
On peut trouver des éléments de réponse sur le site de l’INSEE, sur la page d’accueil à
l’onglet « Définitions et méthode » ; là, on trouve en cliquant sur « Définitions » à la
lettre « N » les définitions de « Nomenclature de catégories socioprofessionnelles ».
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1758
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2. Trouvez pour chacune des professions (niveau 4) dans la liste ci-après la PCS (niveau
2) qui lui correspond :
Vous pouvez utiliser le moteur de recherche sur le lien suivant :
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/pcs2003/categorieSocioprofessionnelleAgregee
/1?champRecherche=true
3. Retrouver la PCS de l’un de vos parents (ou à défaut un membre de votre famille).
4. En quoi le regroupement d’individus selon les critères des PCS peut-il mettre en
évidence des groupes réels ?
Les personnes appartenant à la même catégorie sont présumées être susceptibles
d’entretenir des relations personnelles entre elles, avoir souvent des comportements et
des opinions analogues, se considérer elles-mêmes comme appartenant à une même
catégorie et être considérées par les autres comme appartenant à une même catégorie.
5. Pourquoi une manifestation contre la chute des prix agricoles met-elle en évidence
que la PCS « Agriculteurs exploitants » forme un groupe social ?
La prise de conscience de ces intérêts communs et la mise en place d’une organisation
du groupe pour les défendre transformeront alors le groupe latent en groupe d’intérêt
manifeste (parti, syndicat, …).
Les « Agriculteurs exploitants » manifestant pour défendre leurs intérêts communs ne
sont pas alors qu’une simple catégorie statistique mais un groupe d’intérêt, un groupe
social.
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1. Comptez le nombre de contacts total que vous avez (aussi bien sur votre téléphone
portable que sur votre réseau social préféré).
2. Quel est le nombre d’amis que vous avez sur votre réseau social préféré (Facebook,
Snapchat, Twitter, …) ?
4. Calculez la part du nombre de contacts inscrits sur votre téléphone portable sur le
nombre total de contacts.
5. Que constatez-vous ?
L’enquête devrait montrer qu’on a moins de « vrais amis » que d’amis sur le web.
6. Les liens existant entre « vos amis numériques » et ceux de la « vraie vie » sont-ils de
même nature. Justifiez votre réponse.
Les liens entre les amis de la « vraie vie » sont dans l’ensemble plus forts, plus intenses
et plus réguliers que les liens avec la majorité des « amis numériques » ; et si un lien
s’est distendu avec un ami, il est parfois plus facile de le réactiver qu’avec une
connaissance vague d’un réseau social numérique.
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TD4 – Etudier une représentation des réseaux sociaux numériques : Carmen de Stromae
1. Relevez dans les paroles de la chanson le vocabulaire spécifique aux réseaux sociaux
numériques.
Le vocabulaire spécifique aux réseaux sociaux (Twitter surtout ici) dans la chanson :
Twitter (le nom du réseau de messages courts), follow, followers (ceux qui vous suivent
sur le réseau), like (aimer, apprécier le message), hashtag (ou mot-dièse, pour marquer
un contenu avec un mot-clé).
2. Identifiez les passages de la chanson qui expriment une vision négative des relations
sur les réseaux.
Les passages qui expriment une vision négative :
Le premier couplet :
« L'amour est comme l'oiseau de twitter
On est bleu de lui seulement pour 48 heures
D'abord on s'affilie, ensuite on se follow
On en devient fêlé, et on finit solo »
(Stromae insiste sur le fait que l’on reste solitaire malgré les « amis numériques »,
faiblesse du lien dans la durée, « 48 heures »)
« Les sourires en plastique sont souvent des coups d'hashtag »
« Vous faites erreur, vous avez juste la côte » (sentiment faux)
Le refrain :
« Prends garde à toi si tu t'aimes
Garde à moi si je m'aime
Garde à nous garde à eux
Garde à vous et puis chacun pour soi » (amour égocentrique, isolement)
Le deuxième couplet :
« L'amour est enfant de la consommation
Il voudra toujours toujours toujours plus de choix
Voulez voulez-vous des sentiments tombés du camion
L'offre et la demande pour unique et seule loi » (amour comparée à la consommation
d’un bien à faible prix, « plus de choix », « tombés du camion » et la loi de l’offre et de
la demande du marché)
3. Pourquoi Stromae a-t-il intitulé sa chanson « Carmen » ?
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2. Dans le réseau 2, si B doit faire passer une information à C, par combien de personnes
doit-il passer ?
Dans le réseau 2, B doit passer faire appel à D pour atteindre C. Il a besoin d’un
intermédiaire.
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5. Que peut-on dire du capital social de C et de F (réseau 2) par rapport à celui des
membres du réseau ?
C et F ont un capital social plus important que celui des autres membres du réseau. En
effet, ils font le lien entre les deux sous-réseaux, ce qui signifie qu’ils peuvent exploiter
l’existence d’un trou structural entre les deux sous-parties du réseau. Sans eux, il n’y a
pas de moyen pour les membres de la partie gauche du réseau et ceux de la partie droite
d’entrer en contact entre eux.
6. En utilisant les idées de R. Burt, identifiez le réseau dans lequel A possède le plus de
capital social et donc plus de pouvoir.
A première vue, on pourrait penser que c’est au sein du réseau 2 qu’A possède le plus
de pouvoir. En effet, dans le réseau 2, A est au sommet de la hiérarchie. Pourtant, c’est
bien dans le réseau 1 que le capital social de A est le plus grand. En effet, dans le réseau
1, il existe des trous structuraux : entre D et E ou entre B et C. Or, A est en relation
directe avec ces 4 individus donc, peut servir de « pont » entre eux, ce qui lui donne du
pouvoir et étend son capital social.
TD6 – Le recrutement sur le réseau virtuel
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3. Quel agent économique utilise aujourd’hui ces réseaux sociaux ? Dans quels buts ?
Les recruteurs utilisent Facebook pour disposer d’un maximum d’informations
personnelles sur les individus qui postulent pour un emploi. Ils peuvent ainsi connaître
les traits de caractère et la personnalité des candidats avant même l’entretien.
Les interactions sont l'ensemble des activités réciproques que les individus effectuent entre eux. Par
exemple, discuter, se serrer la main, organiser une activité ensemble, sont des interactions entre
individus.
La conscience ou le sentiment d'une appartenance commune ne peut émerger que si les interactions se
poursuivent pendant un certain temps. Le groupe social a donc une certaine durée, il se construit dans le
temps. On dit que le groupe social est une « construction sociale », car le sentiment d'appartenance
commune est peu à peu élaboré et intégré par les individus, et il n'existe pas chez les individus avant que
le groupe se forme.
À travers ces interactions répétées, les individus établissent peu à peu des valeurs et des normes
communes qui caractérisent tous les individus faisant partie du groupe. Ces valeurs et normes
s'appliquent aux individus qui composent le groupe, car ceux-ci sont conduits à les intégrer, même s'ils
ne les suivaient pas avant.
Un groupe social est un ensemble d'individus en relations directes ou indirectes et qui se reconnaissent
comme membres d'un collectif, en opposition à ceux qui n'en sont pas membres.
Il est nécessaire de distinguer le groupe social de simples ensembles d'individus qui n'ont pas de relations
durables entre eux, par exemple une file d'attente dans un supermarché, ou le public d'un spectacle. Les
individus qui composent ces foules n'ont pas d'identité commune revendiquée, et peu de relations entre
eux.
Le groupe social doit aussi être distingué de la simple association contractuelle (ensemble de personnes
liées par un contrat). L'étude des groupes sociaux en sociologie a été influencée par le courant
interactionniste, qui insiste sur l'étude de l'ensemble des interactions concrètes entre les individus qui se
rencontrent, se côtoie, se parlent, apprennent à se connaître, et font des activités ensemble. On ne peut
donc pas se contenter de définir le groupe social par un lien formel (c'est-à-dire explicite, mais aussi qui
n'est que d'apparence) qui existe entre les individus (par exemple, un contrat).
Le groupe social est également très différent de la simple catégorie statistique, comme par exemple les
Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS). Les catégories statistiques sont des agrégats
inventés par les chercheurs pour regrouper les individus selon des caractéristiques qu'ils ont en commun
(par exemple, leur profession). Cependant, ce n'est pas parce que les individus ont une même profession
qu'ils ont des relations concrètes et agissent ensemble. Les individus appartenant à une même catégorie
socioprofessionnelle (par exemple les "professions intermédiaires") ne se reconnaissent pas forcément
dans cette catégorie statistique.
Il existe toutefois des exemples de catégories statistiques fondées sur des groupes sociaux. Le sociologue
français Luc Boltanski a consacré un ouvrage à la formation du groupe social des « cadres ». Pendant les
Trente Glorieuses est apparu un ensemble de positions socioprofessionnelles qu'on ne pouvait pas
rattacher aux catégories statistiques existantes : des individus salariés, mais appartenant à une classe
sociale différente et supérieure à celle des ouvriers et employés. Parmi ces individus, certains se sont
mobilisés pour se faire reconnaître en tant que « cadres », par exemple en fondant des syndicats de
cadres. Ils ont milité pour la création d'une catégorie statistique, qu'ils ont obtenue, puis la diffusion du
terme de cadre (notamment dans la presse) a permis aux cadres de se reconnaître. La catégorie est
devenue progressivement un groupe social.
La catégorie statistique désigne une collection d'individus, créée par les sociologues pour leurs
recherches. Les individus sont classés en fonction de certains critères, mais ils ne se reconnaissent pas
nécessairement comme membres de ce groupe.
Les ouvriers sont une catégorie. Pour devenir un groupe, il faut qu'ils se pensent appartenir à un collectif.
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
Remarque
Les Catégories socioprofessionnelles (CSP) sont un outil créé par l'INSEE en 1950 pour classer l'ensemble
de la population, ou tout au moins la population active, en un nombre restreint de grandes catégories
représentant chacune une certaine homogénéité sociale. Modifiées en 1982, les CSP sont devenues une
nomenclature, celle des Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS). Les PCS regroupent 486
professions répertoriées en 42 catégories socioprofessionnelles, ces dernières étant regroupées en 6
groupes d'actifs et 2 inactifs, appelés CSP ou PCS :
▪ Agriculteurs exploitants
▪ Artisans, commerçants et chefs d'entreprise (de 10 salariés ou plus pour ces derniers)
▪ Cadres et professions intellectuelles supérieures
▪ Professions intermédiaires
▪ Employés
▪ Ouvriers
▪ Retraités
▪ Autres personnes sans activité professionnelle (dont chômeurs n'ayant jamais travaillé)
EC1 En vous appuyant sur un exemple précis, vous expliquerez en quoi un groupe social se distingue
d'une catégorie statistique.
En partant des deux sources du lien social que sont la protection et la reconnaissance, Serge Paugam a
proposé de distinguer quatre grands types de liens sociaux : le lien de filiation, le lien de participation
élective, le lien de participation organique et le lien de citoyenneté.
Le lien de filiation recouvre deux formes différentes. Celle à laquelle on pense en priorité renvoie à la
consanguinité, c'est-à-dire à la filiation dite « naturelle ». Il ne faudrait toutefois pas oublier la filiation
adoptive reconnue par le Code Civil et qu'il faut distinguer du placement familial. Les sociologues insistent
sur la fonction socialisatrice et identitaire de ce lien. Il contribue à l'équilibre de l'individu dès sa naissance.
Enfin, le lien de citoyenneté repose sur le principe de l'appartenance à une nation. Dans son principe, la
nation reconnaît à ses membres des droits et des devoirs et en fait des citoyens à part entière. Dans les
sociétés démocratiques, les citoyens sont égaux en droit, ce qui implique, non pas que les inégalités
économiques et sociales disparaissent, mais que des efforts soient accomplis dans la nation pour que
tous les citoyens soient traités de façon équivalente et forment ensemble un corps ayant une identité et
des valeurs communes.
Ces quatre types de liens sont complémentaires et entrecroisés. Ils constituent le tissu social qui
enveloppe l'individu. Lorsque ce dernier décline son identité, il peut faire référence aussi bien à sa
nationalité (lien de citoyenneté), à sa profession (lien de participation organique), à ses groupes
d'appartenance (lien de participation élective), à ses origines familiales (lien de filiation). Dans chaque
société, ces quatre types de liens constituent la trame sociale qui préexiste aux individus et à partir de
laquelle ils sont appelés à tisser leurs appartenances au corps social par le processus de socialisation.
Le groupe d'appartenance est le groupe dont l'individu est membre. Il dicte à l'individu les rôles que l'on
attend de lui, en fonction du statut du groupe et du statut dont l'individu dispose dans le groupe.
Le groupe de référence est celui auquel l'individu veut appartenir. C'est donc le groupe sur lequel l'individu
cherche à « calquer » son rôle. Ce groupe peut être différent du groupe d'appartenance et les individus
peuvent se référer à un autre système de normes, valeurs, etc.
En règle générale, le groupe de référence est un groupe dont le statut est plus élevé que celui du groupe
d'appartenance. Cependant, il existe des contre-exemples : par exemple, chez les jeunes, la nouvelle
culture dominante (à laquelle les jeunes essaient de s'identifier) est la culture populaire (beaucoup
écoutent du rap, une musique auparavant produite et écoutée uniquement par les milieux populaires).
Les possibilités de mobilité sociale favorisent l'adoption de comportements et d'attitudes sur le modèle
de conduite du groupe auquel on souhaite appartenir. Ce phénomène a été mis à jour dans les années
1950 par Robert Merton, et a pris le nom de socialisation anticipatrice.
Le décalage possible entre le groupe d'appartenance et le groupe de référence peut également engendrer
des situations de frustration relative. En cas de frustration relative, l'individu est insatisfait non au vu de
sa situation objective, mais par comparaison avec un autre groupe.
EC1 Quel lien peut-on faire entre la socialisation anticipatrice et la notion de groupe de référence ?
EC1 Le rôle social et le comportement d'un individu sont-ils toujours définis par son groupe
d'appartenance ?
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
Pour prendre en compte les différences entre les groupes sociaux, il est possible d'opérer une première
dichotomie en fonction de la taille, du degré d'intimité, mais aussi du type de relations et du sentiment
d'appartenance :
_ Groupe primaire
_ Groupe secondaire
Un groupe primaire est caractérisé par un fort degré d'intimité et par des relations intenses, c'est-à-dire
des relations directes, fréquentes et qui représentent un fort investissement émotionnel pour l'individu.
Ces relations intenses font que le groupe primaire possède un haut degré de cohésion. Ce sont davantage
des groupes de petite taille.
La famille est un groupe primaire. C'est un petit groupe, où les individus se connaissent bien et ont des
interactions directes et régulières.
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
Un groupe secondaire est de taille plus conséquente et les relations sont plus indirectes (plus
superficielles) avec un degré d'intimité (d'appartenance) plus faible. Le comportement des individus et
leurs rôles vont davantage se cantonner au statut occupé dans le groupe.
L'ensemble des employés d'une entreprise forment souvent un groupe social secondaire. Ils se
connaissent de vue, sont conduits à interagir, mais ne tissent souvent pas de relations intimes entre eux.
Les groupes primaires et secondaires se distinguent également par leur fonctionnement (plus formel) et
par l'emprise qu'ils peuvent avoir sur les individus (elle est plus grande dans le groupe primaire).
Les individus appartiennent souvent à un ou deux groupes primaires, et à plusieurs groupes secondaires.
L'individu n'appartient pas à un seul groupe et il peut y avoir concurrence entre ses différents groupes,
car ils ne transmettent pas les mêmes valeurs et les mêmes normes.
De façon générale, plus un groupe est petit, et plus les relations dans ce groupe seront des interactions
directes, entre individus qui se connaissent. Plus un groupe est grand, et plus les relations sont
impersonnelles.
Un exemple de grand groupe est celui des « cadres », qui ont peu de relations directes entre eux, mais
ont tout de même un sentiment d'appartenance au même groupe social. Les relations qu'ils entretiennent
sont avant tout impersonnelles, par exemple lorsqu'ils adhèrent aux mêmes syndicats nationaux.
EC1 Illustrez la notion de groupe primaire puis la notion de groupe secondaire en donnant deux exemples
pour chacun des deux concepts.
EC1 Distinguer groupe primaire et groupe secondaire.
EC1 Expliquez ce qui différencie un groupe primaire d'un groupe secondaire.
EC3 À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous vous demanderez si les jeunes
constituent aujourd’hui un groupe social en France.
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Depuis plusieurs années, le terme de "réseau social" est devenu banal. Dans le langage courant, il désigne
aujourd'hui un type particulier de sites Internet qui ont pour vocation d'entretenir des relations entre les
individus qui y sont inscrits (Facebook, par exemple). Les sites de réseaux sociaux sont des outils qui
permettent aux individus de se rencontrer et de communiquer alors qu'un réseau social, en sociologie,
désigne les relations que les individus entretiennent les uns avec les autres.
Ces relations s'organisent en réseaux, ce qui fait qu'il est insuffisant, pour comprendre comment les
individus interagissent, de ne considérer que les relations directes entre des individus, ou l'appartenance
de l'individu à un groupe. Il est nécessaire de prendre en considération l'ensemble des contacts directs et
indirects (les contacts de ses contacts) de l'individu. L'analyse des réseaux sociaux privilégie l'étude de
ces relations et cherche à décrire les formes ou la structure que prennent ces relations. Les réseaux sont
donc une forme particulière de coordination entre un ensemble d'acteurs qui ne se connaissent par
forcément.
Stanley Milgram, dans les années 1960, a montré que la longueur de la chaîne de personnes requises pour
lier une personne choisie arbitrairement avec une autre dans le même pays est relativement courte. C'est
ce que l'on a appelé l'étude du « petit monde ».
La sociabilité désigne l'ensemble des relations qu'une personne ou qu'un groupe entretient avec les autres.
On peut faire la distinction entre sociabilité formelle et informelle. La sociabilité formelle désigne
l'ensemble des relations imposées et réglées, dans un cadre préalablement organisé (par exemple, lorsque
les individus se fréquentent au cours de réunions dans une entreprise). La sociabilité informelle désigne
des relations plus souples et libres, hors d'un cadre formel (par exemple, lors d'un pique-nique entre
amis).
Une autre distinction importante est celle qui oppose liens forts et liens faibles. Un lien fort entre deux
individus est constitué de relations intenses, c'est-à-dire régulières et intimes. Deux membres d'un
couple, ou un parent et son enfant, ont entre eux des liens forts. À l'opposé, les liens faibles sont des
liens moins intenses, voire qui ne consistent qu'en la connaissance de l'existence de l'autre (par exemple
l'ami d'un ami dont on a seulement entendu parler).
Pour réaliser un projet, par exemple une recherche de stage ou d'emploi, les individus vont mobiliser un
réseau, c'est-à-dire un ensemble d'acteurs grâce auxquels ils pourront réaliser leurs aspirations. On
mobilise un réseau en faisant connaître ses besoins, donc en diffusant une demande via les canaux de
transmission d'un réseau social (par exemple, en envoyant un courriel à tous ses contacts).
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
EC2 Vous présenterez le document, puis vous montrerez comment la sociabilité varie selon l’âge et la
catégorie socioprofessionnelle. Document Voir au moins une fois par semaine sa famille ou ses amis selon
l’âge ou la catégorie socioprofessionnelle
EC2 Vous présenterez le document, puis vous montrerez quel lien de sociabilité il permet de mettre en
évidence. Document Fréquentations des amis selon la catégorie professionnelle (en %)
EC2 Vous présenterez le document, puis vous montrerez l’évolution de la sociabilité en fonction du type
d’interlocuteur, puis de l’âge. Document – La sociabilité selon l’âge
Lorsque les individus mobilisent un réseau, ils ont accès à du capital social. Pierre Bourdieu a forgé la
notion de capital social, qu'il met en relation avec d'autres formes de capital : économique, culturel et
symbolique.
Le capital social désigne l'ensemble des ressources auxquelles le réseau d'un individu lui permet d'avoir
accès. Le capital social désigne ainsi à la fois l'ensemble des personnes qui sont mobilisables (le "carnet
d'adresses" de l'individu) mais aussi les ressources économiques et culturelles mobilisées à travers elles.
Le capital social peut prendre différentes formes : une offre d'emploi, une voiture d'occasion, des
informations, etc.
Des réseaux sociaux peuvent être conçus précisément pour augmenter le capital social de leurs membres.
C'est le cas des réseaux d'anciens élèves des grandes écoles, qui ont pour fonction d'aider les plus jeunes
à trouver des offres d'emploi ou des stages grâce à l'appui des anciens.
Extrait
« Le capital social est l'ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession
d'un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d'interconnaissance et d'inter-
reconnaissance ; ou, en d'autres termes, à l'appartenance d'un groupe, comme un ensemble d'agents qui
ne sont pas seulement dotés de propriétés communes (susceptibles d'être perçues par l'observateur, par
les autres ou par eux-mêmes) mais sont aussi unis par des liaisons permanentes et utiles […]. Le volume
du capital social que possède un agent particulier dépend donc de l'étendue du réseau des liaisons qu'il
peut effectivement mobiliser et du volume du capital économique, culturel ou symbolique possédé en
propre par chacun de ceux auxquels il est lié ».
Bourdieu, Le Capital social, notes provisoires, ARSS, 1980
EC2 Après avoir présenté le document, vous montrerez qu’il permet de décrire l’évolution des
caractéristiques des personnes isolées. Document Structure de la population en situation d'isolement
relationnel en %
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
Mark Granovetter a présenté la thèse de la « force des liens faibles », en s'intéressant au fonctionnement
du réseau social dans la recherche d'emploi.
Il montre dans ses recherches que les liens faibles sont plus efficaces pour trouver un emploi que les liens
forts. Il étudie un groupe de cadres, et il observe qu'ils trouvent plus souvent un emploi par des
connaissances éloignées (ami d'ami, ancien camarade de promotion, etc.) que par les liens forts (famille,
amis ou collègues proches). Cela s'explique par le fait que l'information circule « trop bien » dans les liens
forts. En effet, puisque les liens forts sont caractérisés par des relations fréquentes et intenses, les
personnes qui forment un réseau de liens forts reçoivent toutes les mêmes informations en même temps.
En revanche, les informations qui parviennent à un individu via un lien faible sont souvent exclusives,
c'est-à-dire que les autres personnes de son entourage n'y ont pas accès. Ainsi, une offre d'emploi reçue
via un lien faible a moins de chances d'avoir déjà été prise par un collègue. Les liens faibles permettent
d'avoir accès aux informations d'autres groupes sociaux que son groupe primaire, et donc d'apporter une
information nouvelle.
Le travail du sociologue américain Mark Granovetter sur le processus d’embauche de cadres dans la région
de Boston (États-Unis) permet de souligner l’importance des contacts personnels dans les flux
d’information. Il démontre alors « la force des liens faibles » pour obtenir un emploi. Les relations peu
intenses et peu fréquentes (ou « liens faibles ») peuvent être plus efficaces, dans certains milieux sociaux,
que les « liens forts », pour obtenir un poste. Pour les personnes qui recherchent un emploi, les « liens
faibles », qui permettent de rencontrer des personnes à l'extérieur du groupe de fréquentation habituel,
sont plus efficaces que les « liens forts » puisqu’ils permettent d’avoir accès à des informations nouvelles.
Ainsi, pour Mark Granovetter, la compréhension du marché du travail ne doit pas se limiter à une analyse
en termes d’offre et de demande. Les offreurs (candidats) et les demandeurs (employeurs) ne prospectent
au hasard. Avant la signature du contrat de travail, il y a l'ensemble des relations qui ont permis de devenir
salarié : conseils de proches (parents ou non), connaissances ou reconnaissances entre pairs,
recommandations d’amis ou « d'amis d'amis », etc. Il invite donc à intégrer dans l'analyse du marché du
travail les réseaux sociaux mobilisés avant l'embauche. Mais surtout, il précise que l'efficacité des acteurs,
et donc leur insertion dans l'entreprise, ne repose pas seulement sur leur seule productivité mais aussi
sur la qualité et la diversité de leur réseau, sur « la force des liens faibles ». Cette analyse a été nuancée
dans le cas de la France. En effet, dans les milieux populaires (employés, ouvriers), il semble que se sont
plutôt les « liens forts » (conjoints ou parents) qui sont souvent les plus efficaces pour trouver un emploi
que les relations indirectes.
EC1 Constate-t-on toujours la « force des liens faibles » dans la structure des réseaux sociaux ?
EC1 Rappeler, expliquer et illustrer par un exemple la théorie de la force des liens faibles de Granovetter.
EC1 Que signifie la « force des liens faibles » ?
EC1 Qu’est-ce que « la force des liens faibles » ?
EC2 Après avoir présenté le document, vous comparerez l’influence des différents types de réseau social
mobilisés dans la recherche d’emploi. Document Niveau socioprofessionnel selon le niveau d’éducation
et le moyen utilisé pour trouver
EC1 Quelle relation peut-on établir entre capital social et insertion professionnelle ?
EC3 A partir de vos connaissances et du dossier documentaire, montrez l'importance des réseaux sociaux
dans la recherche d'emploi.
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
THEORIE(S)
Stanley Milgram est un psychologue américain qui réalise plusieurs expériences aux États-Unis.
L'expérience du petit monde est l'objet d'une étude menée en 1967.
Il choisit un individu-cible et trois groupes de départ constitués aléatoirement (217 personnes acceptent
alors de participer à l'expérience). Les personnes du groupe de départ doivent faire parvenir un dossier à
l'individu-cible en le faisant passer par des connaissances : il faut l'envoyer à une connaissance, qui
l'enverra à une de ses connaissances, etc., jusqu'à ce que l'individu-cible le reçoive. Une partie des
dossiers arriveront ainsi jusqu'à l'individu-cible, au terme de chaînes de longueurs variables. Milgram
établit une moyenne de 5 à 6 intermédiaires (les "six degrés de séparation") entre deux individus aux
États-Unis : en moyenne, deux individus ne sont donc séparés que par six personnes qui se connaissent
entre elles. Des études plus récentes, notamment autour d'Internet, ont montré qu'il ne fallait pas plus de
10 à 12 liens pour relier n'importe quel individu de la planète avec n'importe quel autre.
En 1973, Mark Granovetter formule l'hypothèse que plus le lien entre deux individus est fort, plus les
ensembles que forment les relations respectives de chacun sont superposées : si des liens forts, qui
unissent généralement des personnes qui se ressemblent, unissent un individu donné à deux autres
individus, il y a des chances pour que ces deux individus se ressemblent puisqu'ils sont tous deux
semblables au premier, ce qui augmente la probabilité qu'ils deviennent amis lorsqu'ils se rencontrent.
Ainsi, si un individu A est lié à B et à C par des liens forts, il est probable que B et C soient liés au moins
par un lien faible.
Granovetter démontre que les liens forts ne sont pas des "ponts", c'est-à-dire qu'ils ne permettent pas de
relier des groupes d'individus disjoints. Il en déduit que l'information qui circule par ces liens forts est
circonscrite à l'intérieur de groupes. Ce sont au contraire les liens faibles qui permettent de faire circuler
de l'information dans un réseau plus vaste.
Par conséquent, ce sont leurs liens faibles qui procurent aux individus des informations qui ne sont pas
disponibles dans leur cercle restreint.
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Au niveau individuel, ensemble des ressources (informations,
conseils, amitiés …) qu'un individu peut mobiliser en vue d'un
objectif (trouver un emploi par exemple). Au niveau collectif :
Capital social
ensemble des ressources qu'une communauté peut procurer ses
membres (confiance, réciprocité, ...). Ces ressources peuvent
faciliter l'action collective ou la performance économique).
Groupe Groupe auquel l'individu appartient compte tenu de son statut
d'appartenance (place occupée dans la hiérarchie sociale).
Groupe de Groupe dont les normes et les valeurs sont adoptées comme
référence modèle par un individu.
Groupe qui se caractérise par des relations interpersonnelles de
face-à-face, fondées sur la coopération et la solidarité (famille,
Groupe primaire
relations de voisinage, groupe d'amis …). Ce groupe est stable,
fort et non spécialisé.
Groupe de grande taille, dont les objectifs, ainsi que les rôles des
individus, sont précisément définis et dans lequel les relations
Groupe secondaire
interpersonnelles sont fonctionnelles (syndicats, partis politiques,
associations, entreprises …).
Notion qui renvoie, en sociologie, à l'ensemble des relations
Sociabilité sociales effectives, vécues, qui relient l'individu à d'autres
individus par des liens interpersonnels et/ou de groupe.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Par opposition à lien fort, relation entre deux individus qui se
Lien faible côtoient de manière occasionnelle et qui n'ont généralement pas
ou peu de liens communs avec des tiers.
Relation entre deux individus qui se rencontrent fréquemment et
Lien fort qui sont généralement en contact avec un ensemble d'individus
identiques.
Ensemble des relations amicales, professionnelles, politiques
Réseau
tissées entre des acteurs individuels ou collectifs.
Association dont le rôle est la défense des intérêts professionnels
Syndicat
communs de ses membres (syndicat de salariés, d’employeurs ou
de travailleurs indépendants).
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SOCIOLOGIE - THEME 2 – LA SOCIALISATION, LES GROUPES ET LES RESEAUX SOCIAUX - Leçon 04. Groupes et réseaux sociaux
1. Quelles sont les diverses instances de socialisation qui ont contribué à la construction
de l’identité de la jeune femme interviewée ?
Les diverses instances de socialisation nommées sont : la famille, l’école, le groupe de
pairs, les associations sportives et la communauté religieuse.
3. Dans quelles circonstances y-a-t-il eu adéquation entre les normes et les valeurs de
la famille de l’interviewée et d’autres normes et valeurs ?
La famille a compté sur l’école pour la réussite professionnelle et l’intégration de leurs
enfants. Cela explique la correspondance entre les normes et les valeurs des deux
instances de socialisation.
5. Quels changements dans les modes de socialisation l’arrivée de cette famille en France
a-t-elle entraînés ?
À l’arrivée de cette famille en France, il y a eu une remise en cause du rôle de la
communauté familiale dans l’éducation des enfants. En France ce sont les parents qui
élèvent les enfants et non la communauté familiale dans son ensemble. La pratique d’un
sport a également suscité une remise en question de certaines normes et valeurs.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
PROGRAMME OFFICIEL
SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 3 – LA COORDINATION PAR LE MARCHE
E3.1. Qu’est-ce qu’un marché ?
E3.2. Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?
Indications complémentaires : On présentera la diversité des marchés
concrets (depuis les foires du Moyen Âge jusqu'aux achats en ligne ; les
marchés des biens, des services, des actifs, du travail, etc.). On montrera
que le fonctionnement des marchés nécessite des règles de droit, qui
déterminent notamment qui possède quoi, et ce qui peut être ou non
échangé. On montrera que le marché suppose notamment l'existence
d'institutions et de conventions (par exemple, marchandage, achat à l'unité
ou en nombre, enchères, etc.). On expliquera en quoi les droits de propriété
(y compris les droits d'auteur, brevets, marques, etc.) sont au fondement
de l'échange. On s'interrogera sur les limites de l'échange marchand
(existence de commerces illicites, brevetabilité du vivant, interdiction du
commerce d'organes, etc.). (I) On s'attachera à mettre en évidence les
déterminants des comportements des agents, offreurs et demandeurs, puis
on procédera à la construction des courbes d'offre et de demande et à
l'analyse de la formation de l'équilibre sur un marché de type concurrentiel.
La modification des conditions d'offre ou de demande permettra de
montrer comment s'ajustent, dans le temps, prix et quantités d'équilibre.
On étudiera les réactions de l'acheteur aux changements des incitations
(augmentation du prix du tabac, de la fiscalité sur les carburants, prime à
la casse sur le marché de l'automobile, etc.). L'étude de la notion de surplus
et de son partage entre acheteurs et vendeurs permettra d'illustrer
graphiquement les gains de l'échange. On fera apparaître l'existence de
situations de rationnement lorsque le prix est fixé, quelle qu'en soit la
raison, à un autre niveau que celui qui équilibre le marché (files d'attente,
réglementation des loyers, pénuries de places pour des rencontres
sportives ou les spectacles, etc.). (II)
NOTIONS-CLES : Institutions marchandes – Droits de propriété – Offre et demande – Prix et quantité
d’équilibre – Preneur de prix – Rationnement – Surplus – Gains à l’échange – Allocation des ressources
FICHE DE SYNTHESE
a) Allocations de ressources b) Atomicité du marché c) Autorégulation marchande d) Choc d'offre ou de
demande e) Concurrence f) Concurrence pure et parfaite (CPP) g) Conventions h) Coordination i) Demande
j) Droit de propriété k) Echange marchand l) Gain à l'échange m) Institutions marchandes n) Offre o)
Preneur de prix p) Prix q) Prix d'équilibre r) Propriété intellectuelle s) Quantité d'équilibre t) Rationnement
u) Surplus v) Tâtonnement
RESUME DU COURS
Il existe une très grande diversité des marchés : il y a autant de marchés qu'il existe de biens et de services
à échanger (pétrole, travail, actifs financiers, biens immobiliers …) et de manières de procéder à l'échange
(marchandage, enchère …).
Cependant, au-delà de ces différences, ces marchés on a un certain nombre de ressemblances : tous se
définissent par la rencontre, physique ou non, d'une offre (les vendeurs) et d'une demande (les acheteurs).
Sur un marché, quel qu'il soit, ce fixe un prix auquel se réalise une transaction. Étudier un marché, c'est
donc étudier l'offre, la demande et les conditions de leur rencontre. De cette manière, il est possible
d'expliquer le niveau et les variations du prix d'une marchandise.
DOC 3 p 69 – DOC 4 p 69
Le marché ne se suffit pas à lui-même. Le fonctionnement du marché nécessite que soit établi un certain
nombre de règles qui s'imposent aux individus et qui constituent le cadre préalable des transactions
marchandes. En d'autres termes, l'échange marchand exige la présence d'institutions, au premier rang
desquelles on trouve les droits de propriété, la monnaie ou encore la confiance. De ce point de vue, on
peut dire que le marché est lui-même une institution.
DOC 1 p 70 – DOC 2 p 70 – TD2 - VOC Institutions marchandes – VOC Droits de propriété – TD3 – TD4 –
TD5
DOC 1 p 72 (à l’oral)
Si beaucoup de choses sont l'objet d'échanges sur des marchés, des limites existent néanmoins à
l'extension de la sphère marchande. Au nom de divers principes, éthiques le plus souvent, il est interdit
d'échanger certains biens et services. Il n'est ainsi pas possible en France de faire commerce de l'ivoire ou
de recourir à la gestation pour autrui.
Il est néanmoins difficile de faire respecter totalement ces interdictions. Des marchés illicites (dit
également « noirs ») apparaissent alors où s'échangent, en dehors de toute légalité et de tout contrôle,
les biens et services prohibés.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
DOC 1 p 74 (à l’oral)
La demande des consommateurs pour un bien ou un service donné est (le plus souvent) d'autant plus
faible que le prix est élevé. Et l'offre des entreprises pour un bien ou un service donner est d'autant plus
importante que le prix est élevé.
DOC 2 p 74
La quantité demandée pour chaque niveau de prix dépend du prix des autres biens, des goûts et du
revenu du consommateur. Ainsi, en général, plus le revenu est élevé, plus la quantité demandée pour
chaque niveau de prix sera grande.
Quant aux quantités offertes pour chaque niveau de prix, elles dépendent des techniques de production
à la disposition des entreprises, et du prix des facteurs de production (travail, consommations
intermédiaires, machines) et de la réglementation à laquelle sont soumises les entreprises.
DOC 1 p 76 (à l’oral)
Il existe différentes structures de marché. La concurrence est l'une d'entre elles. On dira qu’un marché est
concurrentiel si aucun des participants on a le pouvoir, à lui seul, d'influencer le prix du marché.
Autrement dit, offreurs et demandeurs sont preneurs de prix.
Selon les néoclassiques, un marché concurrentiel est un marché de concurrence pure et parfaite autrement
dit un marché qui réunit 5 conditions :
▪ L’atomicité du marché (= grand nombre d’offreurs et de demandeurs) ;
▪ La transparence de l’information (= la même information disponible du côté de l’offre et de la
demande) ;
▪ L’homogénéité des produits (= marché qui présente des produits semblables) ;
▪ La parfaite mobilité des facteurs de production ;
▪ Le libre accès au marché (= pas d’entrave à l’entrée d’un nouveau concurrent sur le marché).
La concurrence pure et parfaite est un modèle vers lequel il faut tendre pour assurer une allocation des
ressources optimale c’est à dire la meilleure répartition possible des ressources (biens, services, capitaux)
entre offreurs et demandeurs.
Si, pour une raison ou pour une autre, ces ajustements ne peuvent avoir lieu, le marché sera en
déséquilibre : c'est ce que l'on observe sur les marchés où les prix sont autoritairement et arbitrairement
fixés, où apparaissent des phénomènes de rationnement, c'est-à-dire des situations où les agents ne
trouvent pas à acheter (ou à vendre) autant de biens qu'ils le souhaitent aux prix affichés.
DOC 1 p 78 (à l’oral)
Le marché assure l'allocation des ressources. Nos sociétés sont en effet caractérisées par la rareté des
ressources disponibles (en temps, en matières premières, en travail …). Une même ressource peut être
affectée (allouée) à des usages alternatifs. Or, tout n’est pas possible. Il est donc nécessaire de faire des
choix. Il existe divers modes (la planification, le tirage au sort, la file d'attente …) ; mais le marché présente
aux yeux de ses défenseurs l’avantage d’éviter l’intervention d’une autorité centrale et de garantir que les
quantités demandées seront égales aux quantités offertes.
Si les marchés sont concurrentiels, les choix auxquels ils conduisent s'accompagnent d'un autre avantage :
ils maximisent le surplus collectif permet de mesurer la totalité des gains à l'échange des offreurs et des
demandeurs à l'occasion de l'échange. En effet, le marché impose aux consommateurs et aux producteurs
un seul et même prix unitaire, identique quelle que soit la quantité que chacun des deux décide finalement
d'acheter ou de vendre. Or, si les différentes unités qui constituent la quantité d'équilibre sont produites
et consommées à un même prix, elles ne sont pas valorisées de la même manière par le producteur et le
consommateur. Lors de l'échange, l'un et l'autre dégage ainsi, sur les premières unités produites et
achetées, un surplus ; en effet ils étaient prêts à vendre moins cher, ou acheter cher, que le prix
d'équilibre.
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
TRAVAUX DIRIGES
4. Quelles sont les protections existant sur Internet pour les consommateurs ?
Il existe sur Internet plusieurs protections pour les consommateurs :
- Des chartes (charte de déontologie par exemple) ;
- Des moyens de paiement sécurisés ;
- Hadopi.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
a) 1. Lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, quel que soit le marché (lutte
contre les ententes entre entreprises, lutte contre les abus de position
dominante, …).
d) 2. Veiller à la protection de l’épargne investie sur les marchés financiers, à
l’information des investisseurs, au bon fonctionnement des marchés financiers
(surveillance des fusions et acquisitions, lutte contre les délits d’initiés, …).
f) 3. Veiller à l’exercice d’une concurrence effective et loyale au bénéfice des
consommateurs sur le marché des communications électroniques (fixation des
conditions d’abonnement, fourniture des fréquences des opérateurs, nombre
d’opérateurs,…).
g) 4. Veiller à ce que toute entreprise ferroviaire puisse accéder sans
discrimination, de manière équitable, au réseau ferroviaire et aux services liés
(fixation du montant du péage versé par les utilisateurs du réseau, …).
e) 5. Assurer la régulation du marché français des jeux d’argent en ligne (paris
hippiques, paris sportifs et poker).
c) 6. Veiller à ce que les conditions d’accès aux réseaux de transport et de
distribution d’électricité et de gaz naturel n’entravent pas le développement de
la concurrence (fixation du prix de l’énergie, normes de sécurité, …).
b) 7. Délivrer les autorisations de diffusion aux chaînes de télévision, aux radios et
aux distributeurs de services (bouquets satellites, ADSL, etc.) et décider de
l’attribution des fréquences des opérateurs.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
3. Quels sont les problèmes communs à ces différents marchés qui justifient l’existence
de telles autorités administratives ?
Tous ces marchés laissés à eux-mêmes connaissent des formes de concurrence
imparfaite (non-respect de la transparence de l’information, de l’atomicité du marché…).
Les autorités administratives mentionnées dans le tableau ont pour fonction de limiter
le pouvoir de marché dont bénéficient certaines entreprises et de permettre au marché
de fonctionner dans de bonnes conditions.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
TD4 - Le marché repose sur des règles, des institutions et des conventions
Les échanges marchands sont encadrés par des 1. règles. Celles-ci peuvent prendre des
formes variées : il peut s’agir d’organismes 2. publics émanant de l’Etat, ou privés
lorsque les acteurs eux-mêmes créent ce dont ils ont besoin ; mais aussi des 3.
institutions formelles, comme les labels, ou informelles, à l’image des 4. conventions
qui sont des croyances partagées. Une des règles de base du fonctionnement des
marchés est la concurrence mise en œuvre à travers un dispositif institutionnel et
juridique.
TD5 - Le marché, un lieu fictif ou réel fondé sur les droits de propriété
Pour chacune des affirmations suivantes, précisez si elle est vraie ou fausse.
VRAI FAUX
1. Un marché est un lieu réel. X
2. Les droits de propriété définissent ce qu’on a le droit de faire avec ce
X
que l’on possède.
3. Sans droits de propriété, il n’y aurait pas d’échanges marchands. X
4. Il y a des droits de propriété sur tout ce qui existe. X
5. Il existe des droits de propriété intellectuelle sur les inventions et sur
X
les œuvres artistiques.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
revenu technologie
préférences coût des facteurs de
prix des autres biens production
réglementation
Courbe de demande Courbe d’offre
décroissante décroissante
MARCHE
O et/ou D → baisse du prix
D et/ou O → augmentation du prix
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Offre Demande
Acteurs Agent économique Acteur Agent économique
Vendeurs Entreprises Acheteurs Ménages
= [-400/700] / [100/300]
= -1,714
500
Marché des tablettes numériques de marque X
450
400
Prix
Quantité demandé
350 Quantité offerte
300
250
0 100 200 300 400 500 600 700 800
QUANTITES
5. Suite à une récession économique, le budget des ménages diminue fortement. Leur
demande pour la tablette de marque X va fortement baisser. On vous communique les
nouvelles quantités demandées dans le tableau suivant :
7. Compléter la synthèse.
Du côté de la demande
La demande est une fonction décroissante du prix. Plus la courbe de la demande est
horizontale, plus l’élasticité-prix est forte. Une courbe de demande verticale signifie que
la demande pour le bien est faiblement élastique (exemple : demande de tabac).
Du côté de l’offre
L’offre est une fonction croissante du prix. Plus la courbe de l’offre est horizontale, plus
l’élasticité-prix est forte. Une courbe de l’offre verticale signifie que l’offre pour le bien
est faiblement élastique (exemple : ressources naturelles disponibles en quantités
limitées).
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Soit la table des prix maximum au m² que huit individus sont prêts à payer pour la
location d’un appartement de 20 m².
Individu A B C D E F G H
Prix 40 25 30 35 10 18 15 5
1. Calculez la différence entre le prix que le consommateur A était prêt à payer et le prix
qu’il paie effectivement. Dans quelle mesure peut-on dire qu’il fait un gain lors de
l’échange ?
Le surplus de A est de 40 ‒ 20 = 20 euros. Il retire un gain à l’échange dans la mesure
où il obtient l’appartement à un prix plus faible que celui qu’il était prêt à payer
effectivement.
3. Quel est le montant total des gains que les consommateurs retirent de leur
participation au marché ?
Individu A B C D E F G H
Surplus 20 5 10 15 0 0 0 0
Total = 50
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Intentions de vente
Intentions d’achat
des producteurs
Prix
(en €)
850 6 0
900 5 1
950 4 2
1 000 3 3
1 050 2 4
1 100 1 5
1 150 0 6
3. Quelle est la quantité et le prix d’équilibre sur le marché ? Pourquoi ?
q*=3 et p*=1000 car offre = demande.
9. Un mouvement de
grève dans les usines
des producteurs
entraîne une pénurie.
Tracez la nouvelle
courbe de l’offre.
Intentions
Prix de vente
(en €) des
producteurs
850 0
900 0
950 1
1 000 2
1 050 3
1 100 4
1 150 5
14. Que vont penser Ibtissam, Maeva, Théo face à ce nouveau prix d’équilibre ? Quelle
pourrait être leur réaction ?
Ils ne pourront plus se procurer le bien. Ils pourront donc augmenter le prix proposé
afin de se procurer le bien.
15. Si tous les élèves révisent leurs intentions d’achat en proposant un prix de 50€
supérieur, quelle sera l’incidence sur le marché ? Tracez la nouvelle courbe de demande
sur le graphique.
La quantité d’équilibre repasse à 3, mais à un prix d’équilibre de 1 050 €.
16. Quelques jours plus tard, le mouvement de grève cesse. Comment va réagir l’offre
fasse à cette nouvelle demande ?
Face à l’augmentation de la demande, l’offre va augmenter ce qui va faire baisser le prix
d’équilibre.
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Si le prix est supérieur à celui de l’équilibre, alors les « forces du marché » assurent le
rééquilibrage : la demande 1.(ou)diminue et l’offre 2.(ou)augmente jusqu’au point
d’équilibre. On parle alors d’3.autorégulation marchande. Différents facteurs peuvent
modifier 4.(DouO)la demande (variation du prix de produits substituables ou
complémentaires, variation du revenu, anticipations, facteurs naturels…) ou
5.(DouO)l’offre (variation des conditions de la production, facteurs naturels,
anticipations…). On parle de 6.chocs de l’offre ou de la demande. Ils provoquent un
déséquilibre sur le 7.marché : offre supérieure à la demande ou offre inférieure à la
demande. La variation des prix permet alors au marché de se rééquilibrer. Par exemple,
si l’offre de céréales est inférieure à la demande du fait de la sécheresse (choc affectant
l’offre), le cours des céréales 8.(ou)augmente. Cela réduit 9.(DouO)la demande,
augmente 10.(DouO)l’offre jusqu’à ce qu’elles s’égalisent de nouveau.
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1. Suite au choc d’offre, comment évoluent le prix des loyers et le nombre de bureaux
disponibles ? Justifiez au moyen de la représentation graphique.
prix loyers (p’>487,85) et nb bureaux dispos (Q’<7,1)
3. D’après le graphique, quel a été le choc le plus important : celui d’offre ou celui de
demande ?
Choc d’offre : en quantité : (7,1-Q’) > (Q’-5,3)
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Supposons qu’il y ait, sur le marché du sandwich d’une petite ville, une sandwicherie qui
doit répondre à la demande de sandwichs de tous les consommateurs :
Demande Nouvelle de
Offre globale de
Prix (€) globale de demande de
sandwichs
sandwichs sandwichs
1 100 300 180
2 150 250 150
3 200 200 120
4 250 150 90
5 300 100 60
7. Comme l’élasticité obtenue est comprise entre -1 et 1, peut-on dire que la demande
de sandwichs est très sensible au prix du sandwich ?
Cette élasticité est faible (comprise entre -1 et 1) donc la demande est peu sensible au
prix.
Les entreprises écoulent leur production sur le marché. Celui-ci, lorsqu'il est concurrentiel, permet
d'accorder l'offre et la demande grâce au mécanisme des prix.
Pendant longtemps, la notion de marché était rattachée à un lieu physique (on le retrouve par exemple
avec les "marchés de fruits et légumes" hebdomadaires) ; mais cette notion s'est beaucoup diversifiée. Les
marchés peuvent prendre des formes très différentes, du marché de fruits et légumes aux marchés
d'enchères sur Internet, en passant par les bourses nationales. On y échange des biens et services, mais
aussi du travail, des capitaux financiers, ou encore des droits comme sur le marché européen de quotas
d'émission de gaz à effet de serre.
Le marché est un lieu réel ou fictif où se rencontrent l'offre et la demande, à travers un processus de
formation d'un prix.
Si le marché est un lieu de rencontre, réel ou fictif, entre une offre et une demande donnant lieu à la
formation d’un prix, il existe en réalité une multitude de marchés différents selon :
▪ Les acteurs en présence (ménages, entreprises, administrations publiques ...) ;
▪ Le type de produits échangés (biens, services, capitaux) ;
▪ Le degré d’abstraction du marché (des rencontres directes entre offreurs et demandeurs dans les foires
du Moyen-Age ou les marchés de Noël d’Alsace en passant par les échanges à distance par internet
jusqu’aux échanges totalement fictifs sur les marchés de capitaux) ;
▪ Les conventions qui déterminent le mode de fonctionnement du marché (prix déterminé, ventes aux
enchères, marchandage…).
Adam Smith a contribué à la construction des hypothèses centrales de l'analyse économique libérale. Il
existerait selon lui un mécanisme appelé "la main invisible" permettant l'harmonie du marché. Ce
mécanisme permet de réaliser l'intérêt général quand bien même les individus poursuivent leurs propres
intérêts. Le marché serait donc autorégulateur.
Cependant, pour Adam Smith, l'État a un rôle à jouer dans les processus économiques. Il a notamment
une place, dans les investissements collectifs et l'éducation, que le marché ne suffit pas à assurer. Adam
Smith explique qu'entre deux parties inégales (le maître et le serviteur), l'échange n'est pas égal. Les
mécanismes économiques et l'incessante poursuite de la concurrence empêchent justement les salaires
de se fixer à un prix décent.
L'encadrement du marché est par ailleurs favorable aux investissements : un climat économique et
juridique stable permet d'instaurer une certaine confiance. Les droits de propriété permettent
d'encourager l'innovation, ce qui encourage la croissance du pays.
Les institutions marchandes fixent les règles de l'échange et protègent le droit des individus.
Les droits de propriété sont des droits dont dispose le propriétaire d'un bien pour l'utiliser comme il le
souhaite (en tirer un revenu, l'utiliser ou le céder).
Exemple : Lorsque l'on achète une voiture d'occasion, il est nécessaire d'avoir une copie de la carte grise
du propriétaire qui cède le véhicule. Cela permet à l'acheteur de s'assurer que le véhicule appartenait bien
au propriétaire qui le cède (et que celui-ci n'est pas en train de revendre une voiture volée, par exemple).
Les droits de propriété sont au fondement de l'échange marchand, puisque l'échange consiste précisément
à en céder une partie. La législation sur ces droits de propriété structure les échanges marchands, et
définit quels échanges sont possibles ou non.
Exemple : En France, le Code de la propriété intellectuelle distingue la propriété d'une œuvre et celle du
support. Par exemple, en musique, le propriétaire d'un CD n'est pas le propriétaire des musiques
enregistrées dessus. Il peut écouter son CD, le revendre ou le modifier, mais il n'a pas le droit de mettre
la musique en téléchargement sur Internet, car elle ne lui appartient pas.
Tout marché est régi par un certain nombre de conventions entre acheteurs et vendeurs, qui portent sur
le fonctionnement du marché. Les conventions déterminent non seulement ce qui peut se vendre et
s'acheter sur le marché, mais aussi de quelle façon les échanges doivent se passer. Il existe en effet de
nombreux types d'échanges différents : selon les marchés, la vente et l'achat peut se faire en gros ou à
l'unité, les prix peuvent être fixes ou déterminés par des enchères, etc.
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Les conventions ne sont pas forcément des règles formelles et écrites, elles peuvent être négociées par
les acteurs sur le marché.
Exemple : La possibilité de marchander, c'est-à-dire de négocier le prix, est une convention. Elle peut être
annoncée par le vendeur, par exemple lorsque celui-ci indique "prix à débattre" à la fin d'une petite
annonce. Mais elle peut aussi être imposée par l'acheteur, qui impose au vendeur de baisser son prix pour
acheter le produit. Si l'acheteur est le seul intéressé par le produit, il y a une forte probabilité pour que le
vendeur accepte.
EC1 Pourquoi les droits de propriété sont-ils nécessaires au bon fonctionnement des marchés ?
EC1 Sur quelles institutions repose l'échange marchand ?
EC1 A l'aide d'un exemple, rappeler ce qu'est un droit de propriété.
EC1 Montrez que le droit de propriété est au fondement de l’échange marchand.
EC1 Pourquoi les droits de propriété sont-ils nécessaires au bon fonctionnement des marchés ?
EC1 Montrez que les droits de propriété sont indispensables au fonctionnement du marché.
EC1 Montrez que l'échange marchand serait impossible sans règles de droit.
EC1 En quoi des règles et les droits de propriété sont-ils nécessaires pour faire fonctionner un marché ?
EC3 Pourquoi le marché a-t-il besoin d’institutions ? Vous répondrez à cette question à l’aide du dossier
documentaire et de vos connaissances.
On assiste à une marchandisation progressive des activités, c'est-à-dire que de plus en plus d'échanges
se réalisent sur des marchés. En témoigne le développement d'un marché des "droits à polluer" : on peut
désormais échanger sur un marché la possibilité de polluer plus ou moins. On peut aussi penser au
développement d'entreprises de covoiturage, qui organisent sur Internet les échanges marchands de
services de covoiturage entre particuliers.
La sphère non marchande est toutefois un marché non négligeable : le développement de système
d'échanges locaux, la persistance du don, etc. en sont des témoins.
La détermination de ce qui échangeable ou non est marquée par des normes sociales et culturelles.
Les modalités des biens et services échangeables diffèrent d'un pays à l'autre comme en témoignent les
débats récents en France sur les mères porteuses ou encore sur le commerce du cannabis.
Les normes juridiques constituent donc également une limite qui encadre les échanges, ce qui n'empêche
pas le développement de commerces illicites.
EC1 Tout bien et service peut-il être échangé ou susceptible d’être marchandisé ?
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La concurrence, c'est-à-dire la compétition entre des entreprises qui veulent faire du profit sur un marché,
doit en théorie permettre :
▪ D'éliminer les déséquilibres de marché, comme les monopoles qui pratiquent des prix élevés.
▪ D'obtenir par une pression à la baisse sur les prix une situation bénéfique pour les consommateurs.
▪ D'améliorer l'organisation et l'efficacité productive de l'entreprise, car pour baisser les prix, l'entreprise
doit constamment rechercher la baisse des coûts.
▪ De favoriser les innovations, car pour gagner en compétitivité, les entreprises doivent chercher à se
différencier, ce qui permet d'obtenir des gains de productivité.
Le modèle de concurrence pure et parfaite est une structure de marché théorique qui doit permettre
d'assurer la concurrence la plus bénéfique possible sur les marchés. Pour les économistes libéraux, c'est
le modèle de marché idéal. Elle repose sur les hypothèses suivantes :
▪ Atomicité de marché : il doit y avoir sur le marché un grand nombre d'offreurs et de demandeurs.
Ainsi, aucun agent ne peut influencer les prix par sa seule action. On dit alors que les agents sont
preneurs de prix (price taker).
▪ Homogénéité des produits : sur un marché, les productions ne doivent se différencier que par le prix.
▪ Libre entrée (et sortie) du marché : il ne doit pas y avoir de barrières (technique, commerciale,
financière) à l'entrée ou à la sortie. Par exemple, la concurrence sur un marché international ne peut
pas être pure et parfaite s'il existe des droits de douane.
▪ Parfaite mobilité des facteurs de production : les agents, les biens et les capitaux doivent pouvoir
circuler sans entrave (financière, géographique, etc.) et de manière instantanée.
▪ Transparence du marché : toute l'information disponible doit être connue de tous, en temps réel et
sans coût (par exemple, chacun doit connaître tous les prix que pratiquent les offreurs pour un même
produit).
Sur un marché concurrentiel, être preneur de prix signifie qu'aucun acteur ne peut influencer le prix qui
s'impose aux agents économiques.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
L'offre correspond à la quantité de biens ou services que les vendeurs souhaitent vendre à un prix donné.
L'offre est une fonction croissante du prix.
Exemple : Plus le prix d'un produit est élevé et plus les quantités offertes sur le marché sont élevées. En
effet, plus le prix d'un produit est élevé, et plus le bénéfice réalisable en vendant ce produit est important,
donc plus les producteurs sont nombreux.
La demande correspond à la quantité de biens ou services que les acheteurs sont prêts à acquérir pour
un certain prix. La demande pour un bien est normalement une fonction décroissante de son prix.
Exemple : Plus le prix d'un produit est élevé et moins la demande est importante, car lorsque le prix est
élevé, de moins en moins de consommateurs sont prêts à acheter le produit.
EC1 Expliquez les conséquences d’une augmentation des prix sur les comportements des demandeurs
sur un marché de CPP.
EC1 Expliquez les conséquences d’une augmentation des prix sur les comportements des offreurs sur un
marché de CPP.
EC1 Par quels mécanismes l’augmentation du prix d’un produit fait-elle diminuer sa consommation ?
EC1 Pourquoi la demande est-elle, en général, une fonction décroissante du prix ?
EC1 Quels sont les déterminants de l'offre et de la demande sur un marché concurrentiel ?
EC1 Comment réagissent l'offre et la demande en fonction du prix ?
EC1 Quels sont les déterminants de l’offre et de la demande sur un marché concurrentiel ?
EC1 Décrivez les déterminants de l'offre et de la demande sur un marché concurrentiel.
EC2 Après avoir présenté le document, vous expliquerez l’évolution de l’indice du prix des pâtes en
précisant le rôle joué par l’évolution de l’indice du prix du blé.
EC2 Vous présenterez le document, puis vous montrerez les réactions des consommateurs à
l’augmentation du prix du tabac.
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EC3 A l’aide de vos connaissances et des documents, vous montrerez comment les déterminants de la
baisse de la demande de tabac agissent.
EC3 A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez quelles ont été les
conséquences de l’augmentation du prix du tabac sur sa consommation.
La loi de l'offre et de la demande correspond ainsi aux variations de l'offre et de la demande lorsque les
prix se modifient.
Sur un marché en concurrence pure et parfaite, le prix et la quantité d'équilibre se fixent de telle façon
que l'offre est égale à la demande.
EC1 Vous montrerez comment le marché en concurrence pure et parfaite peut s’autoréguler et absorber
ces chocs.
EC1 Après avoir identifié les déterminants des chocs d’offre et de demande sur un marché,
EC1 Expliquez, à l’aide d’un exemple, dans quelle situation de marché on peut parler de preneur de prix.
EC1 Quelle situation représente l'équilibre sur le marché ?
EC1 Qu'appelle-t-on prix d'équilibre ?
EC1 Comment un marché concurrentiel parvient-il à s'autoréguler ?
EC1 Qu'appelle-ton qu'un offreur et un demandeur preneurs de prix ?
EC1 Pourquoi peut-on dire que sur des marchés concurrentiels, les agents économiques sont preneurs
de prix ?
EC1 Sur le marché du travail, à quoi correspondrait une allocation optimale des ressources ?
EC1 Quelles sont les conséquences d’un prix fixé en dessous ou au-dessus du prix d’équilibre ?
EC1 Pourquoi le marché concurrentiel est-il toujours équilibré ?
EC1 Comment peut se résoudre un déséquilibre sur le marché ?
EC1 Montrez comment se déterminent le prix et la quantité d’équilibre sur un marché concurrentiel.
EC1 Expliquez pourquoi les entreprises sont preneuses de prix.
Un prix plafond est un prix maximum imposé sur un marché par les pouvoirs publics, au-dessus duquel
un bien ou un service ne peut être vendu.
Un prix plancher est un prix minimum imposé sur un marché par les pouvoirs publics, en dessous duquel
un bien ou un service ne peut être vendu.
L'équilibre sur le marché peut être contraint par l'administration des prix, c'est-à-dire par un contrôle
exercé généralement par les pouvoirs publics.
Le contrôle des prix, s'il ne répond pas à des intérêts sociaux, est souvent inefficace, au sens économique,
car il engendre une mauvaise allocation des ressources.
Exemple : Sur le marché du travail, l'existence du SMIC (qui est un prix plancher du travail) expliquerait
selon les économistes néoclassiques la persistance du chômage. Le travail aurait un prix minimal trop
élevé : les entreprises seraient prêtes à embaucher si le salaire était plus bas, et des individus seraient
disposés à travailler pour un salaire plus bas. Selon cette théorie, le SMIC empêche donc de réaliser des
échanges de travail mutuellement avantageux.
Exemple : Par exemple sur le marché du logement, le plafonnement des loyers répond à une volonté de
permettre un meilleur accès au logement pour les ménages moins aisés mais il entraîne une pénurie : les
propriétaires souhaitant louer leur bien plus cher se retirent du marché. Les ménages qui auraient été
disposés à payer plus cher ne trouvent pas de logement, ou des logements ne correspondant pas à leurs
attentes. La pénurie de logements peut également entraîner une hausse généralisée des prix des loyers.
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Si le prix était libre, il se fixerait au prix d'équilibre P*, et la quantité échangée serait Q*.
Étant donné le prix plafond Pp, les offreurs, qui le trouvent bas, n'offrent sur le marché qu'une quantité
Qo inférieure à la quantité d'équilibre, alors que les demandeurs voudraient acquérir une quantité Qd
supérieure à la quantité d'équilibre.
La différence Qd – Qo est le volume de demande non satisfaite. Seule la quantité Qo est échangée au prix
plafond, et on voit sur le graphique que le surplus collectif est diminué d'une perte sèche par rapport au
surplus collectif possible s'il n'y avait pas eu de prix plafond.
Le rationnement est une situation de marché dans laquelle les prix ne peuvent se fixer librement sur le
marché, ce qui conduit à limiter l'offre ou la demande.
▪ Il y a rationnement de l'offre lorsque le prix effectif est supérieur au prix d'équilibre (prix plancher).
▪ Il y a rationnement de la demande lorsque le prix effectif est inférieur au prix d'équilibre (prix plafond).
Exemple : Dans le cas du marché du travail, l'analyse néoclassique du chômage explique que le salaire
minimum se fixe au-dessus du prix d'équilibre du marché. Les offreurs ne peuvent proposer leur travail
en dessous du prix minimum, l'offre est rationnée.
EC1 Montrer comment la fixation d’un prix plancher par l’Etat (salaire minimum) entraîne un rationnement
de l’offre de travail.
EC1 A l'aide d'un exemple, montrer comment le contrôle des prix par l'Etat modifie l'allocation des
ressources.
EC1 Expliquez pourquoi le SMIC peut provoquer un rationnement sur le marché du travail.
EC1 Pourquoi le marché concurrentiel permet-il d'éviter les rationnements ?
EC1 A l'aide d'exemples, illustrer une situation de rationnement de l'offre ou de la demande.
EC1 Quels sont les risques d'un contrôle des prix sur les quantités offertes et demandées ?
EC1 Qu’est-ce qui peut expliquer l’existence de situations de rationnement sur le marché ?
EC1 Pourquoi l'État intervient-il sur certains marchés en fixant le prix ?
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Les mécanismes du marché montrent l'importance du rôle joué par les prix : ils sont un signal qui permet
d'orienter les ressources vers les secteurs où la demande est forte et qui indiquent aux producteurs quelle
combinaison productive choisir. C'est ce mécanisme qui effectue l'allocation des ressources.
L'allocation des ressources correspond à l'affectation des ressources rares (et notamment les facteurs de
production) pour satisfaire la demande de biens et services.
La rencontre de l'offre et de la demande sur un marché doit permettre d'atteindre un équilibre dit "équilibre
optimal de Pareto" : c'est une situation telle qu'il n'est pas possible d'améliorer la satisfaction d'un agent
sans diminuer la satisfaction d'au moins un autre agent. Autrement dit, tous les échanges mutuellement
avantageux (c'est-à-dire les échanges qui améliorent à la fois la satisfaction de l'offreur et du demandeur)
ont été réalisés.
On peut compléter la mesure de la satisfaction des échangistes par la notion de surplus, qui met en
exergue le gain à l'échange.
On peut distinguer :
▪ Le surplus du consommateur (SC) : exprime la différence entre la disposition à payer d'un acheteur et
le prix de marché.
▪ Le surplus du producteur (SP) : exprime la différence entre le prix de réservation d'un vendeur et le
prix de marché.
▪ Le surplus total : c'est l'addition du surplus du consommateur et du producteur, il mesure le gain à
l'échange de la collectivité.
Les gains à l'échange correspondent à la satisfaction supplémentaire que les agents retirent de l'échange.
Le surplus mesure le gain net total que font les consommateurs et les producteurs. C'est la différence
entre le prix auquel un acheteur (un producteur) est prêt à payer (à vendre) et le prix de marché.
Exemple : Si le prix de marché est de 50 € et que le consommateur était prêt à payer ce même bien 70 €,
le surplus du consommateur est de 20 €. Si le prix de marché est de 50 € et que le producteur était prêt
à vendre ce même bien 30 €, le surplus du producteur est de 20 €.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
Le surplus du consommateur (SC) est l'aire qui représente la différence entre le prix que le consommateur
est prêt à payer pour une certaine quantité de bien (représenté par la courbe de demande) et le prix de
marché (représenté par la droite de prix d'ordonnée 100).
Le surplus du producteur (SP) est l'aire qui représente la différence entre le prix auquel le producteur est
prêt à vendre pour une certaine quantité de bien (représenté par la courbe d'offre) et le prix de marché
(représenté par la droite de prix).
THEORIE(S)
Main invisible
Adam Smith
Abordée dans Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776
Adam Smith (1723 − 1790) est professeur de philosophie lorsqu'il publie en 1759 une Théorie des
sentiments moraux, dans laquelle il laisse une place prépondérante à la notion de "sympathie". Cet
ouvrage lui vaudra d'être précepteur d'un jeune duc et lui permettra d'obtenir une rente, laquelle lui servira
à rédiger son ouvrage majeur, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations en 1759
(souvent abrégé en La Richesse des nations).
Adam Smith pose les bases du raisonnement économique : c'est l'intérêt qui guide les hommes, l'échange
qui permet l'amélioration du bien-être collectif et la division du travail qui est à l'origine de l'efficacité
productive. Il instaure les fondements de l'analyse libérale : le mécanisme de la "main invisible" met en
évidence l'idée que le marché réalise l'intérêt général, quand bien même les individus poursuivent leurs
propres intérêts.
« Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre
dîner, mais plutôt du soin qu'ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en remettons
pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ».
Adam Smith Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Tome 1, chap. 2, livre 1
1776
Interprétation
Il n'y a pas besoin que les agents économiques soient altruistes ou bienveillants pour assurer le bien-être
collectif. Au contraire, si chacun est égoïste et veut uniquement obtenir le maximum de satisfaction, tout
le monde va essayer de produire le plus et le mieux possible, afin d'obtenir un gain maximal de la
production. Cela bénéficie aux consommateurs et à la nation tout entière, puisque c'est ainsi que la
richesse nationale (mesurée par la production nationale) est maximale.
Contrairement aux idées reçues, Smith n'en déduit pas que l'État n'a pas à intervenir dans les économies.
L'État a pour lui une place, notamment dans les investissements collectifs et l'éducation. Il expliquera
qu'entre les deux parties (le maître et le serviteur), l'échange n'est pas égal. Les mécanismes économiques
et l'incessante poursuite de la concurrence empêchent justement les salaires de se fixer à un prix décent.
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MECANISME(S)
Si le marché est en concurrence pure et parfaite, les prix sont flexibles. Les changements affectant la
demande ou l'offre provoquent un déplacement des courbes et permettent au marché de trouver un nouvel
équilibre pour lequel les quantités demandées seront égales aux quantités offertes.
Ainsi, une augmentation de la demande de pétrole va se traduire par un déplacement de la courbe de
demande vers la droite (situation 1) et l'offre peut rester inchangée. Le nouvel équilibre se traduit par une
hausse du prix et des quantités échangées.
De même, une sécheresse sur le marché du blé constitue un choc exogène pour les producteurs (c'est-à-
dire un choc extérieur au marché, par opposition avec un choc interne au marché comme une variation
des prix). La courbe d'offre se contracte et se déplace vers la gauche (situation 2), tandis que la demande
peut rester inchangée. Le nouvel équilibre se traduit par une diminution des quantités échangées et une
augmentation des prix.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 05. La coordination par le marché
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
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FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Manière dont une économie utilise ses ressources, en hommes,
connaissances, capital, équipements, …, pour produire des biens
Allocations de
et des services. L'Etat peut intervenir pour modifier cette allocation
ressources
des ressources, soit en produisant directement, soit en modifiant
la production des agents privés.
Quantité d'un bien ou d'un service qu'un consommateur (individu,
Demande entreprise ou Etat), ou l'ensemble des consommateurs, désire
acheter sur un marché.
Capacité donnée à son détenteur d'utiliser librement un bien ou un
Droit de propriété
service et de le vendre.
C'est le surplus que l'on réalise suite à l'échange marchand de ce
Gain à l'échange
que l'on produit.
Institutions Ensemble des organes et des règles, formelles et informelles, qui
marchandes permettent et encadrent les échanges marchands.
Quantité d'un bien ou d'un service qu'une entreprise (ou un
Offre individu) ou l'ensemble des entreprises, désire vendre sur un
marché.
Situation d'une entreprise sur un marché concurrentiel qui ne peut
Preneur de prix influencer le prix selon la quantité qu'elle produit (en anglais, price
taker).
Prix d'équilibre Prix pour lequel l'offre et la demande sont égales.
Quantité d'équilibre Quantité pour laquelle l'offre et la demande sont égales.
Situation résultant d'un déséquilibre entre l'offre et la demande sur
un marché. Lorsque le prix est fixé au-dessous du prix d'équilibre,
Rationnement
la demande est supérieure à l'offre ; toute la demande ne peut être
satisfaite, elle est donc rationnée.
Gains issus de l'échange entre offreurs et demandeurs. Le surplus
Surplus des consommateurs est l'écart entre le prix du marché et les prix
auxquels certains étaient prêts à vendre.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Situation de marché dans laquelle il existe une multitude
Atomicité du d'offreurs et de demandeurs, de sorte qu'aucun ne dispose d'une
marché puissance qui pourrait lui permettre d'exercer son action sur les
prix.
Autorégulation Ensemble des mécanismes permettant un retour à l'équilibre
marchande entre offre et demande.
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4. Dans le cadre de quelle dispositif, les agriculteurs français peuvent être indemnisés ?
Le principal syndicat agricole français demande déjà des indemnisations à la
Commission européenne dans le cadre de la Politique Agricole Commune.
FICHE DE SYNTHESE
a) Asymétrie d'information b) Biens collectifs (ou publics) c) Défaillance du marché d) Différenciation de
produit e) Duopole f) Entente g) Externalités (ou effets externes) h) Guerre des prix i) Monopole j) Oligopole
k) Passager clandestin l) Pouvoir de marché m) Risque (ou aléa) moral n) Sélection adverse o) Structures
de marché.
RESUME DU COURS
DOC 1 p 92 (à l’oral)
Les conditions de la concurrence pure et parfaite (CPP) sont très rarement respectées et les structures de
marché rencontrées s'éloignent du marché concurrentiel.
La structure de marché la plus fréquente est l'oligopole, dans laquelle les producteurs sont en position de
force par rapport aux demandeurs : ils peuvent fixer plus librement leur prix de vente que dans le cadre
de la CPP.
DOC 3 p 93 - ART Duopole IOS et Android - VOC Oligopole – ART L’Indice Herfindahl-Hirschmann et la
concentration du marché – TD2
Dans la situation de monopole, en l'absence de concurrence, l'entreprise fixe un prix supérieur au prix
d'équilibre, qui lui permet de réaliser des bénéfices importants.
Pour échapper à la concurrence, les entreprises cherchent à renforcer leur pouvoir de marché. Les
entreprises peuvent mettre en œuvre différentes stratégies.
La concurrence monopolistique et une stratégie qui vise à différencier les produits pour se démarquer des
concurrents. En proposant un produit innovant et original, en étant la seule à offrir un certain type de
produit, l'entreprise peut se démarquer de ses rivaux, obtenir une position proche de celle d'un monopole
et dès lors imposer un prix de vente plus élevé que le prix d'équilibre.
DOC 2 p 94
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
La guerre des prix est une stratégie qui consiste à diminuer fortement le prix de vente de manière à gagner
des parts de marché et donc à renforcer dans l'avenir le pouvoir de marché de l'entreprise. Cependant, ce
type de stratégie peut mettre en péril les finances de l'entreprise et la conduire à la faillite, notamment si
elle n'est pas en mesure de diminuer ses coûts de production.
DOC 3 p 95
Enfin, certaines entreprises ont recours à des stratégies illégales pour s’extraire de la concurrence. Les
cartels sont des ententes officieuses entre des entreprises qui cherchent à se partager un marché tout en
maintenant des prix de vente élevés. Ce type d'entente, qui se fait au détriment des consommateurs, est
condamné par la loi et passible de lourdes amendes.
DOC 4 p 95
La politique de la concurrence est menée au niveau de l'Union européenne. Son objectif général est de
faire en sorte que les biens puissent circuler sans entrave au sein du marché commun et que la
concurrence ne soit pas faussée, dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs. Pour cela, les États
membres ont édicté des règles communes.
DOC 1 p 96 – DOC 2 p 96
Les ententes entre entreprises (cartels) sont formellement interdites tout comme les abus de position
dominante (lorsqu'une entreprise possède plus de 50 % des parts de marché). Enfin, la Commission
européenne contrôle les projets de fusion entre entreprises, en veillant à ce qu'ils ne déstabilisent pas la
concurrence.
VID Amende européenne pour Microsoft 2’12 – VID Téléphonie : amende record 2’26 – VID Exemple
d’entente 3’46 - DOC 3 p 97
Au niveau des Etats, la politique de la concurrence vise à contrôler les aides accordées par l'État aux
entreprises et à démanteler les monopoles octroyés à des entreprises par l'État, notamment dans le cadre
des missions de service public.
VID L’Europe accuse Google d’abus de position dominante 4’41 – DOC 4 p 97 – TD3
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marché
Le marché peut être défaillant, c'est-à-dire que certains phénomènes peuvent entraver son
fonctionnement.
DOC 1 p 98 (à l’oral)
L'information n'est pas transparente sur les marchés. La plupart du temps il existe des asymétries
d'information. Par exemple, sur le marché des véhicules d'occasion, le manque d'informations peut
conduire les acheteurs à proposer des prix trop bas, qui entraînent le départ des vendeurs de voitures de
qualité. On parle alors de sélection adverse (les bons quittent le marché, les mauvais restent).
Il est possible de lutter contre les asymétries d'information en produisant et en diffusant de l'information
aux agents économiques. La mise en place de labels, la publicité, les magazines de consommateurs, les
certifications, etc. peuvent permettre d'améliorer la transparence de l'information sur le marché.
Dans certains cas, l'activité économique d'un agent génère des externalités négatives. Par exemple, dans
le cas de la pollution de l'air, les usines responsables de la pollution engendrent un important coût
sanitaire qu'elles ne prennent pas en charge (maladie, décès). Dans ce cas, c'est la collectivité qui supporte
le coût social lié aux activités polluantes.
Des réglementations ou des taxes visant à modifier le comportement de l’agent économique à l'origine
des externalités négatives permettent de lutter contre celles-ci. Par exemple, la taxe carbone est un
dispositif visant à faire payer le coût de la pollution de l’air aux entreprises émettrices de CO2.
DOC 3 p 101 - VID Les externalités négatives et le théorème de Coase 4’31 – TD5
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
Les biens collectifs sont des biens non rivaux et non excluables. Ce caractère particulier fait qu’ils ne
peuvent pas être produits par des agents économiques privés, qui n’auraient pas les moyens de faire
payer les usagers. Le marché ne permettant pas d’assurer la production de tels biens, c’est l’Etat qui les
produit en s’appuyant sur l’impôt pour les financer (exemple : la Défense nationale).
DOC 1 p 102 – DOC 2 p 102 – DOC 3 p 103 – DOC 4 p 103 - VOC Biens collectifs - VID Les défaillances
du marché 5’08 – TD6 – TD7 – TD8
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
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marché
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
TRAVAUX DIRIGES
Offre
Quelques Nombreux
Un vendeur
vendeurs vendeurs
Demande
Un acheteur a) Monopole b) Monopole c) Monopole
bilatéral contrarié
Quelques d) Monopsone e) Oligopole f) Oligopole
acheteurs contrarié bilatéral
Nombreux g) Monopsone h) Oligopsone i) Concurrence
acheteurs parfaite
MVNO
10%
Free Orange
mobile 35%
17%
Bouygues
Telecom SFR
16% 22%
MVNO : Opérateur de réseau mobile virtuel (exemples : Virgin mobile, NRJ mobile, Crédit
mutuel mobile, …).
Source : Journal du net, le 18/05/2016
2. Selon vous, de quel type de structure de marché s’agit-il ? Justifiez votre réponse.
Il s’agit d’un marché de type oligopolistique car le marché est dominé par quelques
offreurs (Orange, SFR, Bouygues et Free).
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
4. Selon vous, de quel type de structure de marché s’agit-il ? Justifiez votre réponse.
Il s’agit d’un marché de type oligopolistique car le marché est dominé par quelques
offreurs (Facebook, Youtube, Myspace et Twitter).
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marché
L’Autorité de la concurrence (AC) a menacé en Avril 2014 Nespresso d’une amende égale
à 10 % de son chiffre d’affaires mondial. Que reprochait-elle au fabricant de café ?
5. Comment l’agent économique va-t-il effectuer son choix lorsqu’il est victime
d’asymétrie d’information ?
A la suite de Keynes, on a des problématiques sur les incertitudes radicales (Que se
passe-t-il quand on ne sait pas ?). Nécessairement, les entrepreneurs font des
anticipations, un pari sur l’avenir. C’est de la sociologie économique. L’information va
se construire à travers de dispositifs de jugements, à savoir l’acquisition par le
consommateur d’éléments qui lui donne une confiance dans l’achat qu’il va faire. Le
consommateur face à l’incertitude du bien peut avoir une position active (il va chercher,
construire, participer à des jugements) ou bien être relativement passif. Et suivant les
biens qu’il va chercher à acquérir (est-ce que c’est un marché de niche ou est-ce que
c’est un marché de grand public ?), il va avoir à des dispositifs très différents : le top 50
(j’achète quelque chose qui est beaucoup vendu donc j’estime que le fait que ce soit
beaucoup vendu est un critère pour moi de qualité) ou je vais m’adresser à des journaux
ou des médias qui jouent le rôle de prescripteurs (le guide Michelin comme les
incorruptibles).
TD5 – Evaluer les effets d’une taxe pour réduire la pollution (principe du pollueur-
payeur)
Une des solutions pour lutter contre les externalités négatives consiste à faire payer une
taxe aux pollueurs, qui les oblige à tenir compte des conséquences indésirables de leurs
productions.
Prenons l’exemple fictif d’un marché composé d’entreprises qui fabriquent des produits
chimiques. Ces entreprises polluent abondamment l’air et les nappes phréatiques autour
de leurs sites de production. Sur ce marché, sans intervention de l’Etat, le prix d’équilibre
est fixé grâce à la confrontation entre l’offre et la demande.
On suppose que l’Etat, qui s’est rendu compte des effets indésirables de l’activité de ces
entreprises, instaure une taxe sur la pollution (Tp) qui va s’ajouter au prix de vente.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
2. Qui est concerné par cette taxe : la demande ou l’offre ? Dans quel sens la courbe
concernée va-t-elle se déplacer ? Pourquoi ? Représentez sur le graphique la nouvelle
courbe et le nouvel équilibre (P1, Q1).
C’est la courbe d’offre qui est affectée par cette taxe : elle se déplace vers la gauche. En
effet, la taxe réenchérit le coût de production des offreurs de Tp.
c) 1. Logiciels protégés.
d) 2. Télévision publique.
c) 3. Télévision payante.
a) 4. Voiture.
d) 5 Paysage de forêt ou de montagne.
b) 6. Ressources halieutiques.
d) 7. Plages publiques.
a) 8. Vêtements.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
Après avoir lu le rappel de cours sur la théorie des défaillances du marché, vous
répondrez aux questions suivantes.
Il devient alors nécessaire pour l’État d’intervenir pour corriger cette défaillance et établir
une situation optimale. La défense nationale, le phare, le feu d’artifice, le revenu sont
autant d’exemples de biens (ou services) dont l’Etat doit assurer la production. On parle
de biens collectifs purs : il s’agit de biens non-rivaux et non-exclusifs.
La non-rivalité traduit l’idée que la consommation du bien par un agent n'a aucun effet
sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus. On dit aussi que l’offre
du bien collectif est indivisible, c’est-à-dire que la consommation d’un tel bien par un
individu n’entraîne aucune diminution de la consommation de ce même bien par les
autres individus. L’indivisibilité de l’offre conduit à la non rivalité de consommation.
La non-exclusion signifie qu’une fois que le bien public est produit, tout le monde en
bénéficie, par exemple le fait que quelqu'un regarde un panneau de circulation
n'empêche pas que quelqu'un d'autre regarde ce même panneau.
Bien privé : exclusif et, le plus souvent, rival. Exemples de biens privés : logement,
habits, voitures, jouets, etc.
Bien public impur ou bien commun : dit aussi bien collectif, est un bien qui n'est pas
divisible et dont le coût de production ne peut être imputé à un individu en particulier,
ce qui rend difficile, voire impossible, la fixation des prix. La consommation de ce bien
par un individu ou par plusieurs est identique : un consommateur supplémentaire
n'implique donc pas un coût supplémentaire pour l'opérateur.
Bien de club ou bien à péage : lorsque l'on peut instaurer un contrôle d'accès. La
télévision cryptée en est l'exemple type.
Bien public pur ou bien collectif pur : Un bien sans rivalité devient un bien collectif
pur s’il est impossible pour un agent privé d’exclure les utilisateurs de ce bien lorsqu’il
est produit.
TD8 – Le marché
Le nombre d'offreurs ainsi que la différenciation de produits permettent de déterminer trois structures en
concurrence imparfaite :
▪ Le monopole
▪ L'oligopole
▪ La concurrence monopolistique
Le monopole est une structure de marché dans laquelle il n'y a qu'un seul offreur face à un grand nombre
de demandeurs. Le monopole peut être public (par exemple la SNCF qui a un monopole sur l'exploitation
des chemins de fer français) ou privé.
L'oligopole est une situation de marché caractérisée par un petit nombre d'offreurs face à un grand
nombre d'acheteurs.
La concurrence monopolistique est une situation de concurrence dans laquelle les entreprises (en nombre
limité) différencient fortement leurs produits, de sorte à disposer d'un certain monopole pour leur propre
produit. Cela leur permet d'augmenter les prix.
Afin d'augmenter leur profit, les entreprises peuvent chercher à disposer d'un pouvoir de marché.
Le pouvoir de marché représente la capacité pour une entreprise à influencer le prix du marché et à le
fixer au-dessus de son équilibre en situation de concurrence pure et parfaite.
Sur les marchés imparfaitement concurrentiels, des entreprises disposent d'un pouvoir de marché. Cela
explique que les prix y soient généralement plus élevés que le prix en situation de concurrence libre et
parfaite : les entreprises, notamment si elles sont en situation de monopole, peuvent fixer librement le
prix qu'elles veulent.
EC3 À l'aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les mécanismes du
marché ne sont pas toujours efficaces.
Les stratégies de concentration permettent aux entreprises de se regrouper (par segments ou par
activités). Les concentrations permettent de coopérer mais aussi de diminuer les coûts fixes et de
renforcer le pouvoir de marché.
L'innovation permet aux entreprises de disposer d'un monopole temporaire à court et moyen termes, car
elle est protégée par un brevet qui confère une exclusivité.L'innovation permet aux entreprises d'obtenir
des rentes d'innovation (rentes demonopole) et de fixer des prix plus élevés.
Les cartels caractérisent une situation d'entente entre producteurs sur le marché afin :
▪ D'échanger des informations stratégiques ;
▪ De conserver les parts de marché (par exemple, ce qu'avaient mis en place les opérateurs historiques
de téléphonie mobile dans les années 2000) ;
▪ De décider des prix (prix de vente, promotion) et des quantités offertes.
On peut citer également la différenciation des produits (par la qualité, la localisation, ou encore par le
marketing et la publicité), la fidélisation de la clientèle par des stratégies de récompense, la constitution
de marchés captifs (= marché sur lequel les consommateurs sont obligés d'acheter un produit ou un
service à un nombre très faible de producteurs ou vendeurs), les guerres de prix destinées à affaiblir ou
éliminer un concurrent. L’exemple du low cost montre aussi combien est forte la pression concurrentielle
exercée par les entreprises qui le pratiquent alors même qu’elles ne détiennent qu’une part de marché
limitée, et comment les entreprises installées sur les secteurs concernés sont amenées à mettre en œuvre
des stratégies variées pour y faire face.
L'Autorité de la concurrence intervient au sein des pays de l'Union européenne afin de faire respecter les
règles de la concurrence. Le droit de l'Union européenne interdit aux entreprises :
▪ De s'entendre sur les prix : c'était par exemple le cas d'un cartel de fabricants mondiaux de lessive,
amendé par l'Autorité de la concurrence pour entente sur les prix en France entre 1997 et 2004.
▪ De se répartir le marché entre elles : c'est le cas de certains cartels, notamment celui de la téléphonie.
▪ D'abuser de sa position dominante : les opérations de concentrations (notamment les fusions) sont
soumises à l'autorisation de l'Autorité de la concurrence, afin que les entreprises créées par fusion ne
disposent pas d'un pouvoir de marché qui pourrait être défavorable aux consommateurs.
Sur les marchés, l'information est dite asymétrique lorsque l'une des parties dispose d'un certain nombre
d'informations essentielles à la bonne conclusion de l'échange (ou contrat) dont l'autre est dépourvue. Ce
dysfonctionnement du marché crée une véritable "rente informationnelle", c'est-à-dire un bénéfice
exclusif que la partie la mieux informée peut tirer de l'échange.
Exemple : L'exemple le plus célèbre développé à ce sujet est celui du marché des voitures d'occasion,
"The Market for lemons" développé par George Akerlof en 1970. Il fait l'hypothèse que le vendeur connaît
mieux que l'acheteur la qualité et l'état des véhicules vendus et que, de fait, les mauvaises occasions (les
"lemons") chassent les bonnes. L'acheteur sait qu'il existe de bonnes et de mauvaises voitures d'occasion,
mais il ne sait pas quelle voiture est bonne ou mauvaise. Il propose donc à tous les vendeurs un prix
moyen, situé entre la valeur d'une bonne occasion et celle d'une mauvaise. Ce prix sera supérieur au prix
escompté par les vendeurs de mauvaises occasions, mais inférieur au prix escompté pour une voiture de
bonne qualité. Les vendeurs de voitures de bonne qualité vont donc se retirer du marché. On dit que les
mauvaises occasions "chassent" les bonnes.
Les asymétries d'information sont présentes sur presque tous les marchés. Pour y remédier, des mesures
sont mises en place, comme par exemple :
▪ La mise en place de certifications par les pouvoirs publics (les bilans énergétiques par exemple lors
de la location ou la vente d'un logement)
▪ Des comparateurs de prix développés sur Internet (comparateurs de tarifs bancaires par exemple)
▪ Des associations de consommateurs ("UFC-Que-Choisir", etc.)
Les asymétries d'information sont des situations d'échange dans lesquelles une partie dispose
d'informations que l'autre n'a pas.
EC1 Pourquoi une information asymétrique peut-elle conduire à des rationnements ou à l’extrême à une
disparition du marché ?
EC1 Illustrer par un exemple de votre choix l'existence d'une asymétrie de l'information sur le marché.
EC1 Pourquoi une asymétrie de l'information peut-elle nuire au bon fonctionnement du marché ?
EC1 Quelles sont les solutions possibles pour réduire le problème de l'asymétrie de l'information ?
EC1 Expliquer le mécanisme d'asymétrie d'information et son incidence sur le marché en fournissant un
exemple.
EC1 Illustrez une situation d’asymétrie d’information.
EC1 À partir d’un exemple, montrez quels sont les effets d’une asymétrie d’information.
EC3 À l'aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous répondrez à la question suivante :
Comment les acteurs de la vie économique parviennent-ils à limiter les conséquences de l’information
imparfaite ?
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
Une autre défaillance de marché est l'incapacité du marché à prendre en compte le problème des
externalités.
Les externalités sont des conséquences positives ou négatives, non prises en compte par le marché, d'une
action individuelle sur la collectivité.
Le marché n'est pas en mesure d'inciter les agents qui produisent des externalités à les réduire : les
entreprises polluantes ne sont pas incitées par le marché à réduire les externalités négatives qu'elles
produisent par leur activité de production. On dit que le coût social (le coût pour la collectivité tout entière)
est supérieur au coût privé (le coût pour l'individu ou l'entreprise qui émet des externalités), ou encore
que le rendement social est inférieur au rendement privé.
De même, le marché est impuissant à encourager les actions à l'origine d'un accroissement du bien-être
collectif, car elles ne sont pas récompensées.
Exemple : La vaccination a des externalités positives. Elle profite non seulement à l'individu, qui ne risque
pas de tomber malade, mais aussi à la collectivité tout entière, puisque si un individu contracte une
maladie contagieuse, d'autres membres tomberont malades à leur tour. Si on laisse la vaccination au choix
des individus sur le marché, ils pourraient considérer que le prix d'un vaccin est trop cher et qu'ils
préfèrent prendre le risque d'avoir une maladie contagieuse, ce qui nuit au bien-être collectif. Les pouvoirs
publics ont donc intérêt à ne pas laisser la vaccination être proposée sur le marché, mais à l'imposer par
la loi.
Les pouvoirs publics mettent ainsi en place des mesures qui visent à réduire les externalités négatives ou
à encourager les externalités positives.
Certains biens nécessitent un investissement élevé, alors qu'ils ont pour le producteur une rentabilité à
court terme faible.
Exemple : Pour mettre en place le chemin de fer français, il a fallu de très grands investissements (creuser
des tunnels et construire des ponts, poser les rails, construire les gares), qui n'étaient pas rentables à
court terme (les investissements ne peuvent être remboursés via la vente de billets de train qu'après
plusieurs dizaines d'années d'exploitation).
Des biens peuvent aussi être difficilement divisibles : par exemple, il est difficile d'estimer le coût que
chacun doit payer pour bénéficier de l'éclairage public. Puisqu'il est difficile de faire payer chacun pour
l'utilisation de cet éclairage, si l'on confie l'éclairage public au marché (c'est-à-dire si l'on attend que des
producteurs privés fournissent l'éclairage public), l'éclairage public ne sera sans doute pas réalisé. Ceci
est d'autant plus vrai que pour ce type de biens, certains individus peuvent se comportent en passagers
clandestins, c'est-à-dire en bénéficier sans avoir participé à l'investissement initial. On peut par exemple
imaginer que si l'éclairage public était financé par ceux qui s'en servent, certains individus diraient qu'ils
ne vont pas s'en servir, ne participeraient donc pas au financement des réverbères, mais en profiteraient
tout de même ensuite. Hume écrivait ainsi, en 1898 : « Chacun cherche un prétexte pour se libérer des
ennuis et de la dépense et souhaiterait faire porter le fardeau à tous les autres. »
Pour toutes ces raisons, ce sont les pouvoirs publics qui sont les mieux à même de financer ce type de
biens, dits « biens collectifs ».
Non rival (La consommation Bien collectif à péage, ou "bien Bien collectif "pur" : éclairage
d'un individu n'empêche pas la de club" : chaîne de télévision public, défense nationale, air
consommation d'un autre payante, accès wi-fi, e-book
individu)
EC1 Montrez que le marché n’est pas spontanément adapté à la prise en charge des biens collectifs.
EC1 Quelles sont les caractéristiques des biens collectifs ?
EC1 Pourquoi les biens collectifs doivent-ils être produits par l'Etat ?
EC1 En quoi l'existence de biens collectifs indique-telle une certaine inefficience du marché ?
EC1 En quoi l’existence de biens collectifs justifie-t-elle une intervention de l’Etat ?
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Quand, sur un marché, l'un des deux acteurs dispose d'une
Asymétrie
meilleure information. Cette asymétrie, fréquente, risque de
d'information
compromettre le fonctionnement efficace du marché.
Biens ou services qui peuvent être consommés simultanément par
Biens collectifs (ou plusieurs personnes (non-rivalité) et pour lesquels il est
publics) impossible d'exclure celles qui refusent de payer (non-
excluabilité).
Conséquence de l'activité de consommation ou de production d'un
agent sur un autre et qui ne fait pas l'objet d'une transaction
Externalités (ou
économique. On distingue les externalités négatives (la pollution
effets externes)
par exemple) et les externalités positives (comme l'innovation
technique).
Situation de marché où un unique offreur est confronté à une
Monopole demande abondante. Le vendeur unique ne subit pas la
concurrence d'autres producteurs, il est libre de fixer ses prix.
Situation de marché comportant un petit nombre de firmes
d'importance comparable. Chacun dispose donc d'un pouvoir sur
Oligopole
le marché, mais elle sait que ses concurrentes en ont aussi. Elle
peut donc influencer ses concurrents ou subir leur influence.
Capacité d'une entreprise à imposer un prix de vente élevé en
Pouvoir de marché
raison de son poids sur le marché.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Groupe de concurrents qui s'unissent pour limiter la concurrence,
Cartel
par exemple en contrôlant les prix ou en partageant les marchés.
Augmentation de la taille moyenne des entreprises et diminution
Concentration de leur nombre sur un marché donné, pouvant engendrer une
situation d'oligopole ou de monopole.
Défaillance du Situation dans laquelle le marché échoue dans l'allocation optimale
marché des ressources économiques et des biens et services.
Différenciation de Modification des caractéristiques d'un produit par une entreprise
produit pour le distinguer de celui des concurrents.
Structure de marché caractérisée par la présence de deux offreurs
Duopole
face à un grand nombre de demandeurs.
Accord entre entreprises qui a pour objet ou pour effet
Entente
d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
sur un marché. Seuls les accords qui ont plus d'effets positifs que
négatifs sont autorisés.
Stratégie dans laquelle les entreprises pratiquent des réductions
Guerre des prix
mutuelles de prix pour affaiblir ou éliminer un concurrent.
Celui qui bénéficie d'un avantage sans en supporter le coût (salarié
qui refuse de faire grève, mais bénéficie de l'augmentation de
Passager clandestin
salaire, ou individu pratiquant l'évasion fiscale, mais bénéficiant
des services publics, par exemples). Free rider en anglais.
Situation où un agent, non ou mal informé, ne peut pas contrôler
Risque (ou aléa) l'action d'un partenaire qui peut en profiter (par exemple, dans un
moral contrat d'assurance, le client, une fois assuré, peut être incité à
prendre plus de risque).
Dans une situation d'informations asymétriques et insuffisantes,
Sélection adverse les agents économiques sont conduits à prendre des décisions
contraires à ce qu'ils recherchaient initialement.
Structures de Manière dont se composent l'offre et la demande sur un marché.
marché
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 06. Imperfections et défaillances du
marché
3. Que reproche-t-on aux trois opérateurs de téléphonie mobile ? Pourquoi ont-ils agi
ainsi ?
On leur reproche de s’être illégalement entendus en échangeant des informations
stratégiques. Cette entente a été mise en place afin de réduire la concurrence et
d’augmenter leur bénéfice en augmentant les prix.
Télé 2 est un offreur. Le nouveau concurrent peut permettre une baisse des prix. Cette
question peut être complétée par une évocation de l’entrée de Free sur le marché en
2012 et le rachat de SFR par Numericable en 2014.
9. Quelles peuvent être les limites de la régulation du marché par les pouvoirs publics ?
Cette amende, considérée comme importante, peut porter préjudice au développement
et au fonctionnement des entreprises. Or ces entreprises sont à l’origine de créations
d’emplois et, par conséquent, soutiennent la croissance.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 07. La monnaie et le financement de
l’économie
SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
FICHE DE SYNTHESE
a) Action b) Autofinancement c) Banque centrale d) Circuits de financement e) Crédit f) Création monétaire
g) Échéance de prêt h) Epargne i) Financement direct j) Financement indirect k) Fonctions de la monnaie
l) Formes de la monnaie m) Intérêt n) Marché monétaire o) Masse monétaire p) Monnaie q) Obligation r)
Prêteur en dernier ressort s) Risque de crédit t) Taux d'intérêt
RESUME DU COURS
La monnaie est constituée de l'ensemble des moyens de paiement directement utilisables pour acquérir
des biens et des services sur le marché, c'est-à-dire acceptés par tous les agents économiques.
La monnaie remplit trois fonctions économiques : elle est intermédiaire des échanges et permet ainsi de
dépasser les limites du troc ; elle est une unité de compte, ce qui permet de comparer la valeur d'une
multitude de biens et de services hétéroclites ; elle est un instrument de réserve de valeur ce qui permet
de différer dans le temps la consommation (épargne). Cette fonction n’est remplie qu'à la condition que
le pouvoir d'achat de la monnaie reste constant au cours du temps. De plus, la monnaie a pour propriété
d'être parfaitement liquide, c'est-à-dire immédiatement utilisable pour toute transaction.
Une monnaie fiduciaire est une monnaie dont la valeur repose uniquement sur la confiance que les agents
économiques accordent à l'organisme qui l'émet. Ainsi, la valeur d'une pièce n'a aucun lien avec la valeur
du métal qui la constitue. De même, la valeur d'un billet ne correspond pas à une contrepartie en métal
physique qu'une banque garantirait. Cette confiance se manifeste en règle générale au sein d'une nation
mais une communauté monétaire peut regrouper plusieurs pays, comme le prouve l'existence de la
monnaie européenne (l'euro).
La monnaie prend plusieurs formes : monnaie fiduciaire (pièces et billets), monnaie scripturale qui circule
entre les agents par différents moyens (chèque, carte bancaire, e-paiement). L'essentiel de la monnaie et
aujourd'hui scripturale et on assiste au développement des systèmes de paiement dématérialisés.
DOC 2 p 120 – DOC 3 p 121 (lecture) – DOC 4 p 121 – DOC 4 p 121 (à l’oral) -TD3 – TD4 – TD5 - VOC
Formes de la monnaie
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l’économie
Un agent qui ne peut financer l'intégralité de ses dépenses (de consommation ou d'investissement) sur
ses ressources propres, c’est-à-dire par autofinancement, doit avoir recours à un financement externe. Il
existe deux possibilités : la finance directe et la finance indirecte.
DOC 1 p 122 (à l’oral) – DOC 2 p 122 – DOC 3 p 123 – DOC 4 p 123 – TD6 - VOC Autofinancement
Depuis les années 1980, un nouveau système financier se met en place dans lequel les marchés de
capitaux prennent de l'importance par rapport au financement bancaire. Les marchés de capitaux
comprennent le marché monétaire pour les capitaux à court et moyen terme et le marché financier sur
lequel se négocient les capitaux à long terme telles que les valeurs mobilières représentant soit des droits
de propriété (actions), soit des créances à long terme (obligations).
DOC 1 p 124 (à l’oral) – DOC 2 p 124 – DOC 3 p 125 (à l’oral) – DOC 4 p 125 (à l’oral) – DOC 5 p 125 (à
l’oral) - TD7 – TD8 - VOC Financement direct
Cette libéralisation des marchés financiers n'est pas sans risque en raison notamment de l'instabilité des
titres.
Les agents non financiers peuvent aussi se financer en recourant crédit bancaire. Le taux d'intérêt
rémunère le prêteur et représente un coup pour l'emprunteur. Intermédiaire financier doit rendre
compatible les objectifs des épargnants et ceux des emprunteurs ainsi un épargnant cherche souvent
déplacement peu risqué tandis qu'une entreprise emprunteuse cherche un financement à long terme pour
un investissement comportant des risques. Le prêteur subit donc un risque de crédit. Le taux d'intérêt
incorpore une prime de risque qui dépend de l'évaluation du risque.
DOC 2 p 126 – DOC 3 p 127 (à l’oral) – DOC 4 p 127 (à l’oral) – DOC 5 p 127 (à l’oral) – TD9 – TD10 -
VOC Financement indirect – VOC Taux d’intérêt – VOC Risque de crédit
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L'essentiel de la création monétaire est réalisé par les banques quand elles accordent des crédits à des
agents non financiers ou quand elles achètent des titres comme les bons du trésor ou même des valeurs
mobilières (actions et obligations). Symétriquement, lorsque les agents non financiers remboursent crédit,
il y a une destruction monétaire. À la fin d'une année, la masse monétaire a augmenté si la création a été
supérieure à la destruction.
TD11 – TD12 (travail maison) - DOC 2 p 126 – DOC 3 p 129 (à l’oral) - TD13 - VID La création monétaire
4’54 - VOC Masse monétaire
La capacité de création monétaire des banques est limitée : la monnaie qu'elle créent n’est que de la
monnaie scripturale et elles doivent se procurer de la monnaie banque centrale pour assumer les
demandes de retrait en billets de leurs clients. Elles peuvent en emprunter aux banques « surliquides »
sur le marché interbancaire.
DOC 1 p 130 – DOC 3 p 131 - TD14 – DOC 4 p 131 - VOC Marché monétaire
Le système bancaire est un système hiérarchisé et supervisé par la Banque centrale. Celle-ci détient le
monopole de l'émission de monnaie fiduciaire. Elle mesure et contrôle la quantité de monnaie en
circulation dans l'économie de façon à défendre la valeur de la monnaie. Elle oblige les banques centrales
à détenir des réserves obligatoires en monnaie banque centrale sur leur compte courant auprès d’elle. La
banque centrale contrôle la création monétaire par les conditions auxquelles elle accepte de refinancer
les banques. Elle tient aussi le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de grave crise de liquidité d’une
ou plusieurs banques, en augmentant le montant des prêts en monnaie centrale qu'elle leur accorde.
VID Une banque centrale, à quoi ça sert 3’14 – DOC 1 p 132 – DOC 2 p 132 – DOC 3 p 133 – TD15 – TD16
- VID La politique monétaire conventionnelle 5’56 – TD15 – TD16 - VOC Banque centrale – DOC 4 p 133
- VOC Prêteur en dernier ressort
TD17
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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TRAVAUX DIRIGES
2. Selon vous, quels sont les différents facteurs qui compliquent les échanges entre les
individus de cette économie ?
_ La difficulté à comparer la valeur des biens entre eux,
_ La double coïncidence des besoins,
_ L’existence de biens périssables dont la vente ou l’achat ne peuvent être différés, _ _
_ L’impossibilité de fractionner ces biens en quantités plus petites.
3. Remplissez le tableau suivant, sachant que le nombre de prix relatifs se calcule selon
la formule [n*(n-1)/2], avec n représentant le nombre de biens à échanger :
Nombre de biens
400 4 000 400 000
échangeables (n)
Nombre de prix 400*399/2= 4000*3999/2= 400000*399999/2=
relatifs 79 800 7 998 000 79 999 800 00
Fonction de la Définition
monnaie
La monnaie rend possible l’usage différé dans le temps de la
Réserve de valeur ➔
valeur d’échange qu’elle représente.
3. Pour les exemples, choisissez parmi les quatre ci-dessous (l’un d’entre eux n’est pas
utilisable. Pourquoi ?).
a. Mathilde dépose 100 € sur son livret jeune b. Nourdine compare le prix des tablettes
sur un site Internet c. Neilla donne des cours de mathématiques à sa voisine qui en
échange garde son fils après l’école d. Un homme fait ses courses au marché
b
Banque du débiteur Banque d’un créancier
e
c
d
b
b
Client ou débiteur Commerçant ou créancier
a
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é
d. Chèque e. Billets en euros f. Paiement électronique
3. Quels sont ceux qui n’ont plus cours dans un pays comme la France ?
Monnaie marchandise et Monnaie en métal précieux
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Besoin de Capacité de
financement financement
1. Paul demande un crédit à une banque pour s’acheter
X
un scooter.
2. Jeanne dépose chaque mois 50 € sur un livret
X
d’épargne.
3. La banque « W » accorde à Marc un découvert de 500
X
€.
4. L’entreprise « Marie » a accumulé depuis trois années
X
des bénéfices d’une valeur de 200 000 €.
5. Emilie, orthophoniste, n’a pas assez d’argent pour
X
s’installer à son compte.
6. La société Bernard dispose d’une épargne de
250 000 € mais l’investissement prévu coûte 400 000 X
€.
2. Indiquez, pour chacune des opérations suivantes s’il s’agit d’un financement interne
ou externe, direct ou indirect.
Cochez la bonne réponse, une à deux croix possibles par lignes.
Marché interbancaire
Marché
monétaire
Marché monétaire élargi
Titres de créances négociables
Marché des
capitaux
Marché primaire
Emission d’actions
Emission d’obligations
Marché
financier
Echange d’actions
Echange d’actions
Echange d’obligations
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2. Pour chacun des arguments énoncés ci-dessous, précisez s’il s’agit d’un avantage
ou d’un inconvénient d’une action ou d’une obligation.
Cochez la bonne réponse, une seule croix par ligne.
Action Obligation
Elément
Avantage Inconvénient Avantage Inconvénient
1. Préserve la propriété de
X
l’entreprise.
2. Représente un coût
X
fixe (les intérêts versés).
3. Permet d’augmenter les
fonds propres (= le capital X
sociale de l’entreprise).
4. Les dettes peuvent être
X
allégées grâce à l’inflation.
5. Evite l’endettement. X
6. Permet de maintenir la
X
solvabilité de l’entreprise.
7. Augmente
l’endettement et diminue
X
la solvabilité de
l’entreprise.
8. Versement de
dividendes plus ou moins
X
importants (charge
variable).
9. Risque de dispesion du
capital et de perte du X
contrôle de l’entreprise.
10. Financement
généralement réservé aux X
grandes entreprises.
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1. Quels sont les titres échangés en bourse ? Que représentent-ils et quels revenus
procurent-ils ?
Les titres échangés en Bourse sont des actions. Les actions représentent une fraction du
capital de l’entreprise. Lorsqu’un investisseur croit dans la capacité d’une entreprise à
gagner de l’argent, il va acheter ces actions pour bénéficier de dividendes dont le
montant dépendra des bénéfices réalisés.
2. Quels sont les deux types de marchés financiers ? A quel type de marché financier la
Bourse appartient-elle ?
On distingue deux marchés. Le marché où les titres sont proposés pour la première fois.
On parle du marché primaire. Ces titres sont vendus à un certain prix de vente : le prix
d’émission. Et le marché où les titres s’échangent ensuite entre les investisseurs. On
parle du marché secondaire : le prix de ces titres dépend alors de la confrontation entre
l’offre et la demande. Il s’agit de la Bourse au sens strict.
3. Pourquoi la Bourse est un marché réglementé ? Par quel organisme est-elle contrôlée ?
La Bourse est aussi un marché réglementé. Les entreprises émettrices doivent respecter
une obligation de publication d’informations. Les investisseurs doivent en effet pouvoir
prendre des décisions en toute transparence. En France, c’est l’Autorité des marchés
financiers qui est chargée de contrôler son bon fonctionnement.
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1. TAEG : taux annuel effectif global, c’est-à-dire le coût réel d’un crédit à la
consommation. Il intègre les frais de dossiers, commissions diverses, coût de garanties
particulières.
2. Retrouvez les explications qui permettent de justifier les écarts de taux d’intérêt
débiteurs entre les différents emprunteurs.
Le risque de crédit est estimé moins important pour Karim que pour André puisque son
revenu est double pour une même somme empruntée. Celui de Jeanne est estimé
inférieur à celui de Karim car elle emprunte sur une durée plus courte.
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« Admettons que M. et Mme Merck, clients du Crédit Mutuel, obtiennent de leur banque
un crédit de 10 000 euros afin de finance l’achat d’une voiture d’occasion. On fait ici
abstraction des intérêts. Leur compte va être crédité de 10 000 euros, au passif de la
banque (la banque doit 10 000 euros à M et Mme Merck auxquels elle a accordé un
crédit), mais en contrepartie elle détiendra une créance sur M. et Mme Merck(qui devront
lui rembourser les 10 000 euros empruntés à la date convenue).
ACTIF PASSIF
Créance sur M et 10 000 € Compte de M et 10 000
Mme Merck Mme Merck
Le passif de la banque s’est donc accru 10 000 € (compte de M et Mme Merck) de même
que la quantité de monnaie détenue par M et Mme Merck […]. Il y a eu une création de
monnaie scripturale Crédit Mutuel pour un montant de 10 000 euros.
L’actif de cette banque s’est aussi accru de 10 000 puisque la banque a acquis une
créance de 10 000 sur M et Mme Merck.
Ainsi, la banque n’octroie pas des crédits en fonction de ses dépôts. »
3. Que se passe-t-il si M Merck effectue un achat auprès d’une entreprise ayant un dépôt
à vue ou compte courant (DAV) au Crédit Mutuel ? Même question si l’entreprise possède
un DAV dans une autre banque ?
Pour la banque, l’opération est « indolore » : par un simple jeu d’écriture, elle fait passer
de la monnaie scripturale du DAV de M. Merck à celui de l’entreprise. En revanche, si
l’entreprise a son DAV dans une autre banque, les choses se compliquent pour le Crédit
mutuel. En effet, la monnaie scripturale « Crédit mutuel » n’est pas acceptée par la
banque concurrente.
Deux cas sont possibles : soit, au même moment, un client de la deuxième banque
effectue un achat de même montant auprès d’un client ayant un DAV auprès du Crédit
mutuel. Les deux opérations se compensent et en quelque sorte « s’annulent ».
Soit le Crédit mutuel doit verser de la monnaie à sa concurrente, monnaie acceptée par
tous les agents économiques du pays, c’est-à-dire de la monnaie banque centrale.
6. Recherchez (sur Internet) ce que signifie la notion de désinflation. Elle est synonyme
d’inflation ? Pourquoi ?
En économie, la désinflation désigne une réduction de l'inflation, dans le cas où celle-ci
reste néanmoins positive. Par exemple, un pays a connu une désinflation si l'inflation, le
rythme d'augmentation des prix, est passée de 10 % par an à 3 % par an. La désinflation
ne doit pas être confondue avec la déflation, qui correspond à une baisse des prix
pendant une période prolongée. La déflation est donc l'opposé de l'inflation, alors que
la désinflation désigne une période dont l'inflation diminue.
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Transformation de devises en
monnaie nationale
Par la banque
centrale
Les banques peuvent détenir des créances les unes sur les autres.
Plutôt que de régler leurs soldes deux à deux, elles procèdent à une compensation
multilatérale de leurs créances et de leurs dettes respectives.
Situation
créatrice Société
Banque Postale BNP Total débit
Situation Générale
débitrice
Banque Postale - 25 000 1 500 26 500
BNP 5 000 - 20 000 25 000
Société 37 500 7 500 - 45 000
Générale
Total crédit 42 500 32 500 21 500 96 500
1. Calculer le montant des soldes que les banques se règlent entre elles.
2. Compléter le tableau suivant pour identifier quel est le solde de chaque banque à la
fin de la compensation.
Hausse du volume de crédit par les banques commerciales
et baisse du taux d’intérêt
Hausse de la
consommation Hausse de l’investissement
Hausse de la production
Hausse de l’emploi
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Création Consommation
monétaire des ménages
Volume
Taux Coût du
des
directeur refinancement
crédits
accordés
Formation
Taux
brute de
d’intérêt
capital fixe des
créditeur
SNF
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Principal taux d’intérêt de la BCE et de la Réserve fédérale (FED) 1998 – 2009 (en %)
2. Quels sont les effets escomptés de ce type de mesure sur les crédits de l’économie ?
Une relance des crédits car les banques peuvent baisser leur taux d’intérêt.
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4. Compléter le schéma ci-dessous pour montrer l’incidence d’une hausse des taux
directeurs de la BCE sur l’inflation.
Complétez le schéma d’implication par une flèche ou pour chaque élément.
crédits consommation
taux
taux des des ménages
intérêt des
directeur ménages et
banques inflation
BCE et des investissement
commerciales
entreprises des
entreprises
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1. Pour chaque affirmation, préciser si elle est vraie ou fausse (en cochant la bonne case).
Vrai Faux
1. Une augmentation de la masse monétaire supérieure à
X
l’augmentation de la production peut générer de l’inflation.
2. L’essentiel de la monnaie en circulation est de la monnaie
X
scripturale.
3. Les banques commerciales créent de la monnaie fiduciaire. X
4. Le chèque est de la monnaie divisionnaire. X
5. Ce sont les dépôts qui font les crédits. X
6. Les interventions de la BCE sur le marché monétaire ont pour
X
objectif de contrôler la quantité de monnaie en circulation.
2. Pour chaque question, cochez les réponses justes (1 ou plusieurs bonnes réponses
par questions).
Lorsqu’une entreprise se développe, elle finit par avoir besoin de fonds supplémentaires.
Soit elle dispose alors des ressources nécessaires qu’elle aura accumulées au fil des
années (on appelle cela l’1.f) autofinancement), soit elle devra emprunter auprès d’une
banque ou des marchés financiers, ce qu’on appelle un 2.a) financement externe. En
règle générale, les entreprises n’ont pas de réserves suffisantes pour permettre un
développement basé uniquement sur de l’autofinancement. On les qualifie donc
d’agents économiques à déficit – ce qui veut dire qu’ils ont un 3.e) besoin de
financement - par opposition aux ménages pris dans leur ensemble qui sont souvent
des agents à excédent – ce qui veut dire qu’ils ont une 4.g) capacité collective de
financement. Bien entendu, il ne faut pas en déduire que tous les ménages pris
individuellement ont des excédents et que toutes les entreprises prises individuellement
ont des déficits. On peut dès lors généraliser ce qui vient d’être dit à l’ensemble des
agents économiques. Le financement de l’économie, pris dans son ensemble, peut se
faire par mobilisation de l’5.d) épargne existante, soit par émission de monnaie. Sachant
que la plupart des grandes économies du monde ont dévolu le pouvoir de 6.c) création
monétaire à une banque centrale indépendante, il ne reste plus que la première
possibilité. D’où l’importance des établissements de crédit et des 7.b) marchés
financiers.
Raphaël Didier, Les grands mécanismes de l’économie, Ellipses, 2011.
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Exemple : Cette relation est bien illustrée par l'exemple de l'hyperinflation. Dans l'Allemagne des années
1920, l'émission excessive de monnaie et la perte de confiance des agents économiques ont conduit à
l'effondrement du Mark : contre un dollar, on pouvait avoir 420 Marks en juillet 1922, puis 50 000 Marks
en février 1923, 5 millions de Marks en août 1923, 5 milliards de Marks en octobre 1923, 4200 milliards
de Marks en novembre 1923… comme plus personne n'avait confiance dans la valeur de la monnaie, les
agents en demandaient toujours plus. Ainsi, les commerçants augmentaient leurs prix plusieurs fois par
jour, car le Mark valait de moins en moins.
Exemple : Un système monétaire est plus efficace qu'un système de troc, car dans une économie de troc,
il n'y a pas : D'intermédiaire des échanges : si on détient un bien A et que l'on veut un bien B, il faut
trouver un individu qui détienne le bien B et soit prêt à l'échanger contre un bien A.
D'unité de compte : il faut évaluer chaque bien par rapport à un autre, ce qui complique les échanges.
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La monnaie assure un lien social et politique au sens où elle est fédératrice : elle permet d'appartenir à
une communauté. Elle assure la création d'une communauté d'intérêt et un sentiment d'appartenance
entre les individus qui utilisent la même monnaie.
La monnaie a pris des formes très diverses au cours de l'Histoire. Traditionnellement, les unités de
monnaie avaient une valeur en soi, et pas uniquement la valeur symbolique de ce qu'elles permettaient
d'acquérir.
Les monnaies marchandises étaient des marchandises utilisées comme monnaie. C'est une forme de
monnaie qui est encore proche de l'économie de troc. Cela a par exemple été le cas des cauris, des
coquillages du Pacifique occidental qui ont été utilisés comme monnaie en Chine et dans certains pays
d'Afrique.
Les métaux précieux ont ensuite succédé à cette forme de monnaie trop encombrante ou périssable. La
monnaie divisionnaire (pièces métalliques) fait son apparition dans l'Antiquité. À l'origine, la valeur faciale
représentait le poids de métal précieux que la pièce contenait, mais cette valeur s'est peu à peu émancipée
du cours des métaux précieux.
Dans les économies contemporaines, on utilise principalement deux formes de monnaie : la monnaie
fiduciaire et la monnaie scripturale.
2. La monnaie fiduciaire
La monnaie fiduciaire fait son apparition au XVe siècle. Le billet est au départ un certificat représentatif
de métaux précieux : il y a autant de billets qu'il y a de quantités de métaux précieux. L'avantage du billet
est d'être plus facilement transportable qu'un lingot. Puis, à partir du XVIIe siècle, les banques émettent
plus de billets qu'il n'y a d'or, car les détenteurs de certificats ne réclament pas de conversion en or. Le
système repose donc sur la confiance. Les billets ne sont plus aujourd'hui indexés sur l'or et reposent
toujours sur la confiance qu'on leur porte, car leur valeur intrinsèque (la valeur de quelques centimètres
de papier) est bien inférieure à la valeur des biens qu'ils permettent de se procurer. La valeur de la monnaie
est donc une valeur symbolique, celle des biens et services qu'elle permet d'acquérir. Elle repose sur la
confiance que les agents économiques ont dans sa capacité à acquérir ces biens et services.
La monnaie fiduciaire est un instrument de paiement reposant sur la confiance (du latin fides, "confiance")
et comprenant la monnaie divisionnaire, c'est-à-dire les pièces, ainsi que les billets, dont la valeur faciale
est très supérieure à la valeur intrinsèque.
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3. La monnaie scripturale
On assiste à une dématérialisation progressive de la monnaie, ce qui constitue une vraie révolution dans
l'histoire de la monnaie. Les chèques ont succédé aux billets comme moyen prépondérant de paiement
au cours du XXe siècle. La monnaie est de moins en moins représentée par un bien mais de plus en plus
par des écritures, c'est-à-dire des montant inscrits sur des registres de comptes, désormais informatisés,
et les comptes-chèques.
La monnaie scripturale regroupe ainsi l'ensemble des dépôts à vue sur les comptes courants. Elle
représente bien de l'argent immédiatement disponible, et revêt différentes formes (par exemple chèque,
carte bancaire, virement, carte prépayée, etc.). Elle est constituée simplement de jeux d'écritures et c'est
ainsi qu'elle circule. Elle est en outre convertible à tout moment en monnaie fiduciaire.
Certains agents ont traditionnellement des capacités de financement, c'est-à-dire qu'ils dégagent des
ressources sous la forme d'épargne : ils ne dépensent pas tout l'argent qu'ils gagnent. Généralement, ce
sont les ménages qui sont en capacité de financement.
D'autres agents ont des besoins de financement, leurs dépenses (en consommation et en investissement)
dépassent leur épargne. Il s'agit généralement des entreprises, mais également des administrations
publiques.
Il est donc efficace de mettre en relation ceux qui ont de l'argent à prêter et ceux qui souhaitent emprunter
: c'est le système financier qui se charge de cette mise en relation.
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Dans le cas du financement interne, ou autofinancement, un même agent (une entreprise) a des capacités
et des besoins de financement : l'entreprise se finance donc elle-même.
C'est un financement réalisé sans apport de capitaux extérieurs. Il est réalisé sur la base.
▪ De l'épargne éventuelle de l'entreprise.
▪ Des bénéfices non distribués aux actionnaires et mis en réserve dans le but d'investir.
▪ Des dotations aux amortissements, c'est-à-dire les sommes mises de côté par les entreprises pour
financer le remplacement du capital productif existant.
L'autofinancement correspond aux moyens de financement obtenus au sein même de l'entreprise grâce à
son activité.
Le financement externe indirect ou financement intermédié est un financement qui se fait par recours aux
intermédiaires financiers : les banques. L'entreprise empruntera aux banques qui, elles, se chargeront de
trouver les fonds. Le plus souvent, elles prêtent les fonds que les ménages déposent chez elles. Les
banques se rémunèrent grâce au taux d'intérêt : l'entreprise qui emprunte doit leur rembourser le capital
emprunté, mais aussi des intérêts, qui sont un pourcentage de la somme empruntée.
Le financement indirect est un financement de l'économie par des intermédiaires financiers comme les
banques.
Le taux d’intérêt est le pourcentage d'une somme prêtée que le débiteur doit payer au créancier en
rémunération d'un service.
Le financement externe direct est un financement qui s'opère par recours aux marchés financier et
monétaire. L'entreprise peut directement être mise en relation avec les fournisseurs de capitaux :
▪ Soit en empruntant : l'entreprise émet alors des obligations qui sont des titres de créances
représentant une partie de l'emprunt de l'entreprise. L'émission d'obligations est une procédure
d'endettement et l'entreprise doit rembourser en payant en supplément un intérêt, fixé selon les
conditions du marché au moment de l'émission des obligations.
▪ Soit en émettant des titres de propriété : l'entreprise émet des actions représentant une partie du
capital de l'entreprise. Les agents qui achètent ces titres deviennent alors propriétaires d'une partie
de l'entreprise, ce sont les actionnaires. L'entreprise n'a pas de remboursement à effectuer aux
actionnaires (elle ne paie pas d'intérêts aux actionnaires), mais les actionnaires ont droit à des
dividendes, c'est-à-dire une partie des bénéfices de l'entreprise.
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 07. La monnaie et le financement de
l’économie
Le marché monétaire est le marché des capitaux à court et moyen terme. Il comprend deux compartiments
principaux :
▪ Le marché interbancaire (réservé aux banques)
▪ Le marché des "titres de créances négociables" (TCN) sur lequel les banques, l'État et les entreprises
peuvent émettre ou échanger des titres négociables, parmi lesquels : les billets de trésorerie (pour les
entreprises) et les bons du Trésor (émis par l'État, rendent le propriétaire créancier de l'État).
Le marché financier est le marché des capitaux à long terme. Il est constitué de deux compartiments :
▪ Le marché primaire, sur lequel les agents qui ont besoin de financement émettent des titres. Les
émetteurs reçoivent des capitaux.
▪ Le marché secondaire, sur lequel se négocient les titres déjà émis. Le marché secondaire ne contribue
pas directement au financement des agents qui ont émis les titres, mais il est le complément
indispensable du marché primaire puisqu'il permet aux apporteurs de capitaux de revendre facilement
les titres achetés antérieurement, leur conférant ainsi de la liquidité.
Le financement direct est le financement sur les marchés (monétaire pour le court terme, financier pour
le long terme). Les agents à besoin de financement émettent des titres achetés directement par les agents
à capacité de financement.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 07. La monnaie et le financement de
l’économie
Si l'on excepte la solution de financement externe qui consiste à augmenter les fonds propres en faisant
appel aux associés actuels ou à de nouveaux associés (émission d'actions), les autres modes de
financement externe sont basés sur des opérations de crédit, qu'il s'agisse du recours à un prêt bancaire
ou de l'émission de titres de créances à court, moyen ou long terme.
Exemple : Si une entreprise emprunte à une banque 1000 € pour un an à un taux d'intérêt de 3 %, à
l'échéance du prêt, elle devra avoir remboursé à la banque :
Le capital emprunté : 1000 €
Les intérêts : 3% de 1000 €, soit 3/100 × 1 000 = 30 €
Pour le prêteur, le taux d'intérêt représente le bénéfice lié à l'emprunt. Le taux d'intérêt rémunère le
prêteur, car :
▪ Le prêteur accepte de ne pas pouvoir disposer de son argent avant le remboursement du crédit : il
diffère donc dans le temps son usage de l'argent. En conséquence, généralement, plus un prêt est
consenti à long terme, et plus le taux d'intérêt est élevé, car cela impose que le prêteur attende plus
longtemps avant de retrouver son argent.
▪ Le prêteur accepte de prendre un risque : si l'emprunteur ne rembourse pas le prêt (on dit qu'il "fait
défaut"), le prêteur aura perdu ses fonds.
En conséquence, plus le risque de défaut de la part de l'emprunteur est grand, et plus le prêteur
demandera des taux d'intérêt élevés.
Exemple : Ce lien entre risque de défaut et taux d'intérêt peut être observé au niveau des emprunts
nationaux.
Les pays en lesquels les créanciers (les prêteurs) ont confiance peuvent emprunter à faible coût, c'est-à-
dire à des taux d'intérêt faibles. En 2012, l'Allemagne pouvait ainsi emprunter à long terme au taux de
1,5 % : les prêteurs avaient confiance dans le fait qu'elle rembourserait l'argent prêté.
En revanche, les pays en lesquels les prêteurs ont peu confiance doivent payer des taux d'intérêt beaucoup
plus élevés pour que les prêteurs acceptent de prendre le risque de prêter. En 2012, les prêteurs n'avaient
pas confiance en la Grèce, car ils pensaient qu'elle ne rembourserait probablement pas l'intégralité de
l'argent prêté. Ils ont donc exigé de la Grèce qu'elle emprunte à long terme au taux de 22,5 %. Ainsi, en
empruntant 100 000 €, la Grèce s'engageait à rembourser €. En dessous de ce taux, la rémunération
n'était pas jugée suffisante par les prêteurs pour qu'ils prennent le risque de lui prêter.
Le risque de crédit est le risque pris par un agent lorsqu'il accorde un prêt (risque de ne pas être
remboursé) et par un agent lorsqu'il emprunte (risque de ne pouvoir rembourser l'emprunt).
Une partie importante du travail des banquiers consiste donc à pallier le risque de crédit. Pour cela, ils
essaient d'évaluer la solvabilité d'une entreprise (ou d'un ménage) à qui ils font crédit. La solvabilité est la
capacité d'un agent financier à rembourser ses dettes à l'échéance attendue.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 07. La monnaie et le financement de
l’économie
Exemple : La crise des subprimes de 2007 illustre une sous-évaluation du risque de crédit. Les banques
américaines ont consenti des prêts à des ménages de moins en moins solvables par le biais de taux
d'intérêt variables. Les ménages garantissaient le remboursement des prêts, en mettant leur logement en
garantie ("hypothèque") : s'ils faisaient défaut, leur maison était vendue pour rembourser les banques.
Ainsi, les banques ont consenti des prêts à des ménages de moins en moins solvables, en comptant sur
la revente des maisons s'ils faisaient défaut. Mais à partir de 2006, le marché de l'immobilier américain
s'est effondré, ce qui a diminué la valeur des maisons. Les banques se sont donc retrouvées dans
l'incapacité de pallier les défauts de crédit des ménages par la revente des maisons, ce qui les a mises en
difficulté, et plusieurs ont fait faillite, déclenchant une gigantesque crise économique et financière.
1. Economie d’endettement
Exemple : La période des Trente Glorieuses est caractéristique d'une économie d'endettement. Les
marchés de capitaux étaient peu développés et l'autofinancement était relativement faible.
L'inflation qui caractérise cette période est par ailleurs favorable à une diminution des taux d'intérêt réels.
Grâce à l'inflation, les entreprises peuvent s'endetter à un moment, et rembourser plus tard le montant de
l'emprunt avec de la monnaie qui a perdu de la valeur. Les entreprises bénéficient ainsi de l'effet de levier,
c'est-à-dire que le coût de l'emprunt est très faible compte tenu de la rentabilité.
Le taux d'intérêt réel correspond au taux d'intérêt nominal déflaté, c'est-à-dire auquel est retiré le taux
d'inflation.
2. Economie de marché
Depuis les années 1980, on note le développement d'une économie de marchés financiers, qui se substitue
en partie à l'économie d'endettement. Cela peut s'expliquer par une déréglementation des marchés
financiers (qui étaient auparavant plus encadrés et auxquels moins d'acteurs pouvaient accéder), ainsi que
par des incitations fiscales de la part des États. Ceux-ci ont favorisé le développement des marchés
financiers afin de développer les prêts (notamment aux entreprises) et l'investissement. Les entreprises
ayant des besoins de financement de plus en plus grands, les prêts bancaires (limités par l'épargne
déposée auprès des banques) ne suffisaient plus à les satisfaire.
Le crédit reste cependant une activité importante des banques, car il permet aux agents non financiers
qui n'ont pas accès aux marchés de se financer (ménages et PME).
Remarque
Dans une économie d'endettement, la Banque centrale est le prêteur en dernier ressort : si les agents ne
veulent plus se prêter de l'argent entre eux, elle peut injecter des liquidités dans l'économie pour
débloquer la situation.
Dans une économie de marchés financiers, la Banque centrale n'a pas un rôle si bien défini. Elle n'est pas
censée prêter aux autres institutions que les banques, or, ce sont précisément d'autres institutions (des
fonds souverains par exemple) qui sont les prêteurs sur le marché financier. En cas de crise de liquidité
sur le marché financier, il est donc plus compliqué de trouver des prêteurs en dernier ressort.
La masse monétaire est la quantité de disponibilités monétaires détenues par les agents économiques et
rapidement mobilisables et convertibles en moyen de paiement.
Remarque
La monnaie détenue par les banques sur leur compte à la Banque centrale ne fait pas partie de la masse
monétaire, mais de la « base monétaire ».
Les banques commerciales (ou « banques de second rang ») créent de la monnaie scripturale par l'octroi
de crédits à des particuliers ou des entreprises. 90 % de la création monétaire provient de ces banques
commerciales. On dit que les crédits font les dépôts, car les montants sont crédités sur le compte du
bénéficiaire par un jeu d'écriture. Les sommes créditées n'existaient pas auparavant, la monnaie est créée
ex nihilo.
Cette somme sera retirée par le bénéficiaire du crédit sous forme de billets de banque ou en utilisant des
instruments de paiement. Lorsque le crédit arrive à échéance (lorsqu'il est remboursé), il y a à l'inverse
destruction monétaire (il y a autant de monnaie en moins à disposition dans l'économie).
Une autre source de création monétaire réside dans la conversion de devises étrangères en devises locales
: de la monnaie qui n'existait pas dans l'économie locale est alors créée. Lorsque, à l'inverse, les devises
locales sont converties en devises étrangères, il y a destruction monétaire, puisque des devises ne sont
plus disponibles dans l'économie locale.
L'évolution de la masse monétaire résulte ainsi d'un processus de création et de destruction monétaire. Si
les opérations à l'origine de la création monétaire l'emportent sur les opérations de destruction, la masse
monétaire en circulation s'accroît, et inversement.
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l’économie
Le pouvoir de création monétaire par les banques de second rang est limité par la nécessité de se procurer
les liquidités nécessaires à l'octroi des crédits. Les banques de second rang ne détiennent pas toutes les
liquidités correspondant aux crédits qu'elles octroient (elles octroient des crédits sans détenir les billets
ou pièces correspondants, c'est le principe même de la création monétaire). Cependant, elles doivent tout
de même en détenir une partie, car les créditeurs vont en retirer une partie sous forme fiduciaire.
De ce fait, le pouvoir de création monétaire est aussi limité par la nécessité de garder des liquidités pour
régler les soldes de compensation. Les banques détiennent en effet des créances les unes sur les autres,
qu'il faut solder.
Les banques doivent constituer les réserves obligatoires : c'est un minimum de dépôt obligatoire qu'elles
doivent déposer auprès de la Banque centrale.
Exemple : Si une personne qui a un compte à la banque A fait un chèque de 1000 € pour une personne
qui le dépose dans une banque B, la banque A doit 1000 € à la banque B. Si, par ailleurs, la banque A a
prêté à la banque B 10 000 € dans la journée, à la fin de la journée, la banque B doit donc 10 000 – 1 000
= 9 000 € à la banque A. C'est le solde de compensation que la banque B doit régler à la banque A, et
pour cela, il lui faut des liquidités. Cela limite son pouvoir de création monétaire, puisqu'elle ne peut créer
de la monnaie qu'à mesure des liquidités dont elle dispose.
La Banque centrale est garante de la liquidité bancaire : elle assure la fonction de « prêteur en dernier
ressort ». Cette fonction est utilisée pour assurer la liquidité des banques ou injecter massivement des
liquidités (c'est-à-dire de la monnaie banque centrale) sur le marché monétaire, afin d'éviter des faillites
bancaires en chaîne.
Exemple
Une banque Z peut avoir beaucoup de créances à long terme (de l'argent qui lui est dû et sur lequel elle
peut compter), mais avoir de grands besoins de liquidités à court terme. Schématiquement, elle peut
devoir rembourser 100 000 € demain, et n'avoir aucune liquidité, alors qu'une entreprise C lui doit 100
000 € dans un mois. Si personne ne veut lui prêter d'argent aujourd'hui, la banque connaît une crise de
liquidité et fait faillite alors qu'elle est solvable (c'est-à-dire qu'elle était en capacité de rembourser ses
prêts, mais à long terme).
Ainsi, si la Banque centrale estime que cette banque Z sera bien en capacité de rembourser plus tard
l'argent qu'on lui prête aujourd'hui, la Banque centrale va lui prêter des liquidités (elle va lui prêter
aujourd'hui les 100 000 € que la banque Z remboursera dans un mois, grâce à l'argent dû par l'entreprise
C). Cela permet à la banque centrale d'éviter les faillites en chaîne : si la banque Z devait déjà de l'argent
à une autre banque Y et qu'elle faisait faillite, elle mettrait la banque Y en difficulté, et celle-ci pourrait
faire faillite à son tour.
La Banque centrale européenne est ainsi intervenue de façon forte lors de la crise financière de 2007 qui
a anéanti la confiance entre les banques. Les banques refusaient de se prêter de la monnaie banque
centrale entre elles, et la Banque centrale européenne a donc décidé de leur prêter massivement de l'argent
"frais".
La fonction de prêteur en dernier ressort est une fonction des banques centrales qui permet de garantir
la fourniture de liquidités aux agents économiques, notamment en cas d'insuffisance de liquidités.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 07. La monnaie et le financement de
l’économie
3. La régulation de l’économie
La Banque centrale est garante de la confiance accordée à la monnaie. Elle doit en ce sens préserver le
pouvoir d'achat de la monnaie. Cela se mesure notamment par le niveau général des prix.
▪ Un excès de monnaie va ruiner la confiance en son pouvoir d'achat (il faut plus de monnaie pour
acheter la même quantité de marchandises).
▪ Une pénurie de monnaie ne permet pas à l'activité économique de se développer.
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l’économie
La Banque centrale a la capacité de réguler la quantité de monnaie en circulation, elle peut :
▪ Adapter la fraction de réserves obligatoires que les banques commerciales doivent détenir auprès de
la Banque centrale. Cela peut limiter la quantité de crédits accordés par les banques.
▪ Agir sur les liquidités disponibles sur le marché monétaire (en modifiant son offre de monnaie
centrale).
▪ Adapter le taux d'intérêt directeur : c'est le taux d'intérêt de la monnaie que la Banque centrale prête
aux banques de second rang. C'est donc le coût du crédit que la Banque centrale fait aux banques de
second rang. Les banques de second rang empruntent de l'argent à la Banque centrale et le prêtent à
leur tour aux ménages et aux entreprises. Elles répercutent donc les variations des taux d'intérêt
directeurs que pratique la Banque centrale sur les taux d'intérêt qu'elles pratiquent elles-mêmes
auprès des agents économiques.
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l’économie
Remarque
Différentes banques centrales peuvent adopter des objectifs différents.
▪ La Banque centrale européenne (BCE) mène ainsi une politique de lutte contre l'inflation (son objectif
est que l'inflation ne dépasse pas 2 %). Elle a toutefois accepté des taux plus élevés pour soutenir la
croissance.
▪ La Fed (Banque centrale des États-Unis) mène plutôt une politique de soutien à la croissance et vide
le plein-emploi, bien qu'elle cherche aussi à limiter l'inflation.
Milton Friedman (1912 − 2006) est le fondateur de "l'École de Chicago" et a été un critique virulent de
l'interventionnisme étatique et des politiques économiques keynésiennes. Il est le père fondateur des
"monétaristes" et va permettre de rétablir la théorie quantitative de la monnaie des néoclassiques, en
prolongeant les travaux d'Irving Fisher (1911).
Selon ce courant, la monnaie n'a d'influence que sur le niveau général des prix et non sur le
fonctionnement de l'économie. C'est par ailleurs l'augmentation de la masse monétaire qui est la cause
unique de la hausse des prix.
L'analyse de Friedman s'inscrit dans une période de forte inflation et va permettre d'expliquer la
« stagflation » (croissance faible et forte inflation).
Il ne suffit pas de diminuer les taux d'intérêt (ce qui favorise en retour l'inflation) pour relancer
l'investissement et la consommation. Friedman va recommander de lutter contre l'inflation, phénomène
dangereux et pour lui sans bienfait sur l'économie, en réduisant la masse monétaire par le biais d'une
hausse des taux d'intérêt.
Friedman considère que la demande de monnaie dépend de plusieurs facteurs, mais surtout du niveau
anticipé des prix. S'il y a une diminution du taux d'intérêt, la consommation des agents augmente, mais
l'augmentation des prix qui suit ralentira rapidement cette hausse.
Selon les monétaristes, il n'y a donc pas d'effet durable de la politique monétaire. Elle influence le niveau
des prix et non le pouvoir d'achat (c'est-à-dire la quantité de biens et services que l'on peut se procurer).
« L'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire en ce sens qu'elle est et qu'elle ne peut être
générée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production ».
Milton Friedman, Inflation et systèmes monétaires, 1968
Interprétation
Cette citation confirme l'idée selon laquelle la monnaie n'a d'influence que sur les prix et ne détermine
pas la quantité de biens et services produits. L'émission excessive de monnaie, par rapport aux prévisions
de production à venir, est seule responsable de l'inflation qui suivra.
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l’économie
La théorie quantitative de la monnaie, reprise par Friedman et les monétaristes, a d'abord été énoncée par
les économistes classiques, à la fin du XIXe siècle. La formulation la plus célèbre est celle de Jean-Baptiste
Say.
La production suppose des revenus supplémentaires pour ceux qui les produisent et la possibilité pour
ces produits d'être demandés. L'inadéquation entre l'offre et la demande est provisoire, car pour Say,
l'offre crée sa propre demande. La monnaie ne joue donc pas de rôle direct et serait neutre.
Pour Keynes, la monnaie n'est pas neutre, c'est-à-dire qu'elle n'est pas sans influence sur le
fonctionnement de l'économie. Keynes explique que la monnaie peut être thésaurisée, c'est-à-dire
conservée pour elle-même (par précaution ou par spéculation). Cette thésaurisation de la monnaie rend
possible l'existence de déséquilibre entre l'offre et la demande, ce qui est une preuve de l'influence de la
monnaie, qui n'est pas qu'un « voile ».
Plus les revenus augmentent, plus l'épargne est importante, ce qui se fait au détriment de la demande de
biens. Les entrepreneurs vont donc limiter la production et limiter les embauches, ce qui génère un
équilibre de sous-emploi. Cela justifie l'intervention de l'État afin de corriger les déséquilibres sur le
marché. L'intervention publique doit soutenir le pouvoir d'achat des ménages, à travers la manipulation
du taux d'intérêt.
La hausse de l'emploi constitue l'objectif final de la politique monétaire. En augmentant l'offre de monnaie,
donc en optant pour une politique monétaire expansionniste, les autorités monétaires obtiennent une
diminution du taux d'intérêt qui a une influence sur le comportement des ménages et des entreprises :
_ Des taux d'intérêt plus bas poussent les ménages à demander et utiliser de la monnaie pour des motifs
de transaction (consommation, investissement) plutôt qu'à la conserver, ce qui a un effet positif sur la
demande globale et la demande effective.
_ La baisse des taux d'intérêt fait que des investissements deviennent rentables. Par exemple, un
investissement qui rapporte 5% de l'argent investi n'est pas rentable s'il faut emprunter l'argent pour
investir à 10% de taux d'intérêt, mais devient rentable si le taux d'intérêt passe sous les 5%. Cette baisse
des taux d'intérêt pousse donc les entreprises à investir plutôt qu'à placer leurs fonds sur le marché
financier. Cela stimule la demande de biens de production et la demande effective, donc la croissance.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 07. La monnaie et le financement de
l’économie
« Le long terme est un horizon peu intéressant. À long terme, nous serons tous morts. Les économistes
n'apportent rien si, en pleine tempête, tout ce qu'ils trouvent à dire est qu'une fois l'orage passé la mer
sera calme. »
John Maynard Keynes, Essais sur la monnaie et l'économie, 1931
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Autofinancement Financement d'un agent économique par sa propre épargne.
Institution financière qui met en place la politique monétaire et qui
Banque centrale
alimente le marché en liquidité.
Financement direct Financement par le marché financier.
Financement Financement par le crédit bancaire.
indirect
Fonctions de la Les fonctions économiques de la monnaie sont au nombre de trois
monnaie : intermédiaire des échanges, unité de compte et réserve de valeur.
Formes de la La monnaie a pris différentes formes au cours du temps :
monnaie marchandise, métallique, fiduciaire et scripturale.
Marché de capitaux sur lequel les banques s'échangent des
Marché monétaire
liquidités.
Quantité de monnaie (pièces, billets, dépôts) en circulation dans
Masse monétaire
une économie.
Rôle joué par la banque centrale, consistant à créer de la monnaie
Prêteur en dernier
centrale pour alimenter le marché en liquidité lorsque les banques
ressort
commerciales en ont besoin.
Risque qu'une contrepartie ne s'acquitte pas intégralement d'une
Risque de crédit
obligation à la date d'échéance ou ultérieurement.
Rapport entre l'intérêt, c'est-à-dire la rémunération annuelle reçue
Taux d'intérêt ou versée, et la somme prêtée ou empruntée. Ce taux peut être
fixe ou variable.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Action Titre de propriété du capital d'une entreprise.
Circuits de Moyens permettant de mettre en relation les apporteurs de
financement capitaux et les demandeurs de financement.
Création monétaire Processus par lequel la quantité de monnaie en circulation dans
une économie s'accroît.
Somme consentie par un prêteur qui recevra en échange un intérêt,
Crédit
en plus de la somme remboursée.
Date à laquelle le remboursement d'un crédit ou un paiement doit
Échéance de prêt
être effectué.
Epargne Partie du revenu qui n'est pas destinée à la consommation.
Revenu de l'agent économique qui accorde un crédit, ou
Intérêt rémunération d'un agent économique qui place son argent auprès
d'un établissement financier.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 3 – LE MARCHE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE - Leçon 07. La monnaie et le financement de
l’économie
2. Quel est le premier équivalent pour les Grecs et les Romains jusqu’aux VIème et Vème
siècle avant J.C. ?
Le bœuf est le premier équivalent.
PROGRAMME OFFICIEL
SOCIOLOGIE – THEME 3 – CONTROLE SOCIAL ET DEVIANCE
S3.1. Comment le contrôle social s’exerce-t-il aujourd’hui ?
S3.2. Quels sont les processus qui conduisent à la déviance ?
S3.3. Comment mesurer le niveau de délinquance ?
Indications complémentaires : On s'interrogera sur l'évolution des formes du
contrôle social dans les sociétés modernes et sur leurs effets. On montrera qu'au
fur et à mesure que les relations sociales deviennent plus impersonnelles, le
contrôle social par des instances spécialisées tend à prédominer sur le contrôle
informel exercé par les groupes primaires. On pourra s'interroger également sur
les effets produits par le recours à des formes de contrôle social prenant appui
sur les ressources des nouvelles technologies. (I) On définira la déviance comme
une transgression des normes et on montrera qu'elle peut revêtir des formes
variées selon les sociétés et, en leur sein, selon les groupes sociaux. On
analysera la déviance comme le produit d'une suite d'interactions sociales qui
aboutissent à « étiqueter » certains comportements comme déviants et, en tant
que tels, à les sanctionner. On montrera que les comportements déviants
peuvent aussi s'expliquer par des situations d'anomie. (II) On précisera que la
délinquance n'est qu'une forme particulière de déviance : celle qui fait l'objet
d'une sanction pénale. On s'intéressera aux modes de construction des
statistiques produites par la police et la justice. On confrontera ces données avec
celles que révèlent les enquêtes de victimation. (III)
NOTIONS-CLES : Contrôle social formel/informel – Stigmatisation – Déviance – Anomie – Chiffre noir
de la délinquance – Enquête de victimation
FICHE DE SYNTHESE
a) Anomie b) Chiffre noir de la délinquance c) Contrôle social d) Contrôle social formel e) Contrôle social
informel f) Délinquance g) Déviance h) Déviance primaire i) Déviance secondaire j) Dissuasion k) Enquête
de victimation l) Etiquetage m) Fait social n) Stigmatisation o) Taux de criminalité
RESUME DU COURS
DOC 1 p 242
Le contrôle social vise à assurer la conformité du comportement des individus aux règles prescrites par
la société. Il peut prendre de multiples formes des plus institutionnalisées (un contrôle d'identité) aux plus
diffuses (respect des normes vestimentaires). Et il peut s'inscrire dans des cadres très différents : la famille
est un lieu de contrôle social informel (manger correctement à table) alors que l'État produit un contrôle
social formel (police et justice).
DOC 1 p 244
Dans les sociétés traditionnelles, le contrôle social s'exerçait essentiellement au sein des groupes
primaires (famille, voisinage, corporation, Eglise, …). Ce contrôle informel était puissant, chacun étant en
permanence sous le regard des autres.
DOC 2 p 244
La montée de l'individualisme a largement affaibli ce contrôle social de proximité au profit des institutions
spécialisées (prison, caserne, école ou encore hôpital). Ainsi, l'État étend progressivement son contrôle
sur de multiples domaines d'activités des individus, y compris la vie privée. Aujourd'hui, les nouvelles
technologies renouvellent et accentuent les formes du contrôle social (vidéosurveillance, réseaux sociaux,
etc).
DOC 1 p 246
Le contrôle social cherche à mettre le comportement des individus en conformité avec les règles sociales.
Il produit ainsi du conformisme, indispensable pour assurer la cohésion sociale. Mais il peut aussi conduire
à annihiler le libre arbitre des individus, qui vont se soumettre aveuglément à une autorité si celle-ci leur
semble légitime, ouvrant ainsi la porte à toutes les formes de tyrannies.
DOC 2 p 246
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Symétriquement, celui qui enfreint la règle va être l'objet d'une stigmatisation : il est montré du doigt et
mis à l'écart, que ce soit de manière symbolique, par un simple regard réprobateur, ou de manière
physique, par un emprisonnement.
La déviance peut se définir comme une transgression des normes propres à un groupe. Elle peut revêtir
de multiples formes (de l'impolitesse au crime) qui appellent des sanctions fortement différenciées (de la
simple réprobation à l'emprisonnement).
VID Le mariage pour tous, phénomène de société 1’51 - DOC 2 p 248 (lecture) - VID Le mouvement punk
4’34 - VOC Déviance
La définition de la déviance est étroitement liée aux normes et valeurs de chaque société. Elle est donc
très relative et peut varier selon les époques, les cultures et les groupes sociaux (exemple de
l'homosexualité acceptée ou non).
Certains sociologues tentent de trouver des causes sociales globales pour expliquer la déviance : des
individus sont insuffisamment intégrés aux instances traditionnelles de socialisation (famille, école, vie
professionnelle, …). Ces individus peuvent alors se trouver dans une situation d'anomie, qui favorise la
transgression d'énormes, selon Émile Durkheim.
Selon Durkheim, l’anomie est un état d’une société dans laquelle il y a carence ou déficience de règles
sociales communément acceptées, de sorte que les individus ne savent plus comment orienter leur
conduite (= exemples : crise économique, augmentation des divorces, …). Merton va préciser la situation
d’anomie et faire le lien avec la déviance sociale. Il va tenter de répondre à la question suivante : Si une
société sécrète des normes qui assurent la stabilité du système et poussent à la conformité, qu'est-ce qui
pousse alors à la déviance (transgression des normes) ? Selon lui, cette anomie vient d’un décalage entre
les objectifs que la société va valoriser et les moyens que les individus ont pour les réaliser.
De plus, la montée de l'individualisme assigne aux individus un modèle de réussite sociale qu’ils n'ont
pas toujours les moyens de réaliser : certains emploient alors des moyens illégaux pour y parvenir. Merton
les qualifie « innovateurs ».
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Pour d'autres sociologue, le point de départ de l'analyse n'est plus l'individu qui commet un acte déviant,
mais le groupe social qui va le désigner comme déviant. Est donc déviant celui qui est considéré comme
tel par la collectivité. Pour Howard Becker, cet étiquetage est le résultat d'une série d'interactions sociales :
l'individu est stigmatisé par le groupe, il va ensuite se réapproprier l'identité déviante qu'on lui impose,
ce qui peut le conduire à entrer dans une « carrière délinquante ». Ainsi, c'est le contrôle social qui crée
la déviance.
La délinquance correspond aux actes punis pénalement (les délits et les crimes) : elle est donc un sous-
ensemble de la déviance. La mesure de ces actes de délinquance est principalement le fait des institutions
spécialisées que sont la police, la gendarmerie et la justice. La police et la gendarmerie enregistrent des
dépôts de plainte, et en fin de procédure, la justice publie les chiffres des personnes condamnées.
Or, cette mesure de la délinquance dépend en partie de l'activité de ses institutions, qui peuvent être
amenées à enregistrer davantage certaines infractions plutôt que d'autres, soit parce que cela répond à
une priorité politique (lutte contre la délinquance juvénile), soit pour gonfler les chiffres en s'attaquant à
des cibles plus faciles (consommateur de cannabis plutôt que chef du réseau).
DOC 3 p 255
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Les statistiques officielles ne reflètent pas la totalité des actes délinquants : certaines victimes ne déposent
pas plainte : certaines infractions ne font pas de victimes directes. L'écart entre la délinquance observée
et la délinquance réelle correspond à ce qu'on nomme le « chiffre noir de la délinquance ».
Les sociologues ont tenté d'améliorer cette mesure par des enquêtes de victimation, en recueillant sur un
échantillon de la population le nombre de personnes qui ont été victimes d'une infraction, qu’elles aient
ou non porté plainte. On constate ainsi que la mesure des actes délinquants qui ressort des enquêtes de
victimation est systématiquement plus élevée que celle des statistiques de police.
DOC 2 p 256 – TD10 - DOC 3 p 256 – TD11 - VOC Enquête de victimation - TD12
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
TRAVAUX DIRIGES
* Au sens sociologique, la conformité désigne les conduites qui respectent les normes
et valeurs du groupe ou de la société.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Moyens légitimes
Modes d’adaptation Buts valorisés par
Description pour atteindre ces
des individus la société
buts
Conformisme* L’individu se Acceptés Acceptés
soumet aux
attentes du groupe
Innovation* L’individu adhère Acceptés Rejetés
aux valeurs du
groupe mais n’a pas
les moyens
légitimes pour y
accéder
Ritualisme L’individu applique Rejetés Acceptés
les règles sans se
soucier de leur
adaptation aux buts
Evasion L’individu vit en Rejetés Rejetés
marge de la société
Rébellion L’individu conteste Rejetés Rejetés ou acceptés
et combat les
normes sociales
avec des moyens
légitimes ou non
*Merton prend l’exemple, dans les années 1950 aux Etats-Unis, d’individus ayant pour
objectif de s’enrichir mais ne possédant pas les moyens de le faire (manque d’argent,
d’éducation, etc.). Ils vont utiliser des moyens illégaux pour s’enrichir. Le sociologue les
appelle « Innovateurs » même si ceux-ci sont considérés comme des criminels.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Conformisme
Innovation
Ritualisme
Rébellion
Evasion
1. Un résistant dans la France occupée X
2. Un bureaucrate scrupuleux X
3. La mafia X
4. Un SDF X
5. Un militaire obéissant X
6. Un militaire écologiste X
7. Un habitué des casinos et des jeux de course X
8. Un ermite X
Nouveaux moyens
Nouveaux objectifs E : Rebelle
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Associer chaque exemple de déviance (ci-dessous) aux institutions suivantes qui en sont
responsables :
a) Ecole b) Famille c) Groupe de pairs d) Justice e) Police f) Prison
Indiquer la lettre correspondante en face de chaque exemple.
4. Comment a-t-on longtemps expliqué la délinquance juvénile ? Quelles sont les limites
de cette analyse ?
On a longtemps considéré que pour lutter contre la délinquance juvénile, il fallait
s’attaquer aux problèmes d’insécurité (alcoolisme, pauvreté et mal logement) et que le
manque de régulation et de contrôle social au sein des familles pouvait l’expliquer. La
délinquance juvénile était donc attachée à un certain groupe social et relevait d’une
pathologie. Or, on s’est rendu compte que des jeunes issus de milieux favorisés
pouvaient eux aussi commettre des actes de délinquance.
B. Pour Merton, c’est le décalage entre les buts valorisés par la société et les moyens
qu’elle offre pour les atteindre qui génère de la déviance
II. Pour les interactionnistes, c’est au contraire le contrôle social qui produit la déviance
1. Classer les exemples suivants selon qu’il s’agit d’un délit ou d’un crime (une seule
croix par ligne).
Contravention Délit Crime
1. Fumer dans un lieu public. X
2. Ne pas embaucher un individu en X
raison de sa couleur de peau.
3. Voler un objet dans un magasin. X
4. Tuer. X
5. Ne pas s’arrêter à un feu rouge. X
6. Commettre un viol. X
7. Ouvrir son magasin le dimanche X
sans autorisation.
8. Détourner des fonds de son X
entreprise.
3. Délinquant
Situation d’ébriété sur la voie publique ; Conduite en état d’ivresse ; Conduites à risque
telles que des bagarres.
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et déviance
Taux de
Femmes Hommes
variation
Infractions mises en mis en Total
2005-
cause cause
2010
Toutes les infractions 184,1 962,3 1 146,4 + 7,4
Dont :
Atteintes aux biens 55,6 258,9 314,5 - 1,1
Atteintes volontaires à l’intégrité
33,5 206,4 239,9 + 21,8
physique
Escroqueries et infractions
24,7 58,9 83,6 + 8,3
économiques et financières
4. Quels sont les deux sources qui collectent des statistiques sur la délinquance ?
_ Première source : les plaintes déposées par les victimes dans les commissariats et les
gendarmeries ;
_ Deuxième source : l’INSEE avec les enquêtes de victimation.
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7. Pourquoi les statistiques sont-elles différentes entre les deux sources de collecte des
chiffres sur la délinquance ?
_ Selon une étude de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales
(ONDRP), un organisme indépendant, plus de la moitié des victimes de vols avec
violences ne déposent pas plainte et on atteint les 3 quarts quand il s’agit d’agressions
physiques. Mais malgré cela, la tendance observée par l’ONDRP reste la même : une
baisse généralisée de la criminalité ces dernières années. Un seul chiffre augmente
fortement : celui du sentiment d’insécurité. Plus de 16% des français déclarent se sentir
en insécurité à leur domicile. Et cela dépasse 20% hors de chez eux. L’insécurité semble
donc une croyance bien éloignée de la réalité criminelle.
_ Par ailleurs, certains faits délinquants ne seront pas enregistrés par les services de
police (cela dépendra de l’orientation de la politique sécuritaire).
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1. Exprimer dans une même phrase les trois données chiffrées concernant les
cambriolages en 2008.
D’après le CESPID, l’INSEE et le ministère de l’intérieur, en 2008, en France, les enquêtes
de victimation ont dénombré 884 000 cambriolages dans une résidence principale ; ces
mêmes enquêtes ont estimé que 488 000 cambriolages avaient été déclarés à la police
alors que, de son côté, la police a recensé 302 000 cas.
2. Effectuer les calculs appropriés pour mesurer l’écart entre les données des enquêtes
de victimation et celles des statistiques policières en 2008. Ces écarts sont-ils
importants ? Justifier.
L’écart est important, puisque, en 2008, les enquêtes de victimation ont dénombré près
de trois fois plus de cambriolages que les statistiques policières. (884/302 = 2,9). Les
enquêtes de victimation corrigées en ont comptabilisé près de 2/3 de plus que les
statistiques policières ((488 – 302) / 302 x 100 = 61,6 %).
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et déviance
Pour chaque question, cochez les réponses justes (1 ou plusieurs bonnes réponses par
questions).
QCM3 La déviance :
a) Est toujours un acte délibéré de l’individu.
b) Peut s’expliquer par des règles insuffisamment contraignantes. X
c) Dépend de la façon dont les autres réagissent par rapport à un acte. X
Le contrôle social correspond à l'ensemble des moyens et des processus par lesquels une société parvient
à faire respecter ses normes. Le contrôle social est un processus par lequel les membres d'un groupe ou
d'une collectivité entraînent les individus à respecter et reproduire les comportements favorables aux
normes et valeurs en vigueur. Dans un sens plus restrictif, il regroupe les mesures destinées à faire
respecter les règles et à sanctionner la déviance, il est alors réduit à l'ensemble des sanctions encourues
par les individus dont la conduite est déviante. Le contrôle social permet ainsi de rendre prévisible le
comportement des individus.
On distingue :
▪ Le contrôle social formel : il est assuré par des groupes et des institutions spécifiques et entend ainsi
faire respecter les normes formelles, c'est-à-dire celles qui sont explicites et codifiées (le droit).
▪ Le contrôle social informel : il est assuré dans la vie quotidienne et entend ainsi faire respecter les
normes informelles, c'est-à-dire celles qui relèvent davantage des coutumes. Cette forme de contrôle
social est assurée par et à travers les interactions.
Le contrôle social formel correspond au respect des normes formelles et prévoit ainsi de manière explicite
des sanctions en cas de transgression.
Par exemple, une verbalisation par un policier si on ne respecte pas le Code de la route est une sanction
formelle, élément du contrôle social formel. La verbalisation punit la transgression d'une norme formelle
(établie dans le Code de la route).
Le contrôle social informel correspond au respect des normes informelles et passe par une surveillance
accrue des membres et par une pression sociale. Le contrôle social exerce ainsi des sanctions positives
(approbation, récompense) et négatives (actions punitives, répressives ou correctrices de la société).
Par exemple, si le premier individu à se servir à table vide le plat entier dans son assiette, il transgresse
les règles informelles des bonnes manières à table. Il sera probablement sanctionné par des regards
désapprobateurs, voire une remarque désobligeante.
Il faut donc distinguer entre sanctions positives (encouragements, félicitations, récompenses) et sanctions
négatives (actions répressives, punitives ou correctrices de la société).
Le contrôle social est de plus en plus formel. On voit se développer progressivement un droit répressif
dans des domaines où les coutumes et la morale suffisaient auparavant à régler les manières de vivre
ensemble. Le droit tend à se développer dans tous les domaines de la vie quotidienne.
Les nouvelles technologies tiennent une place croissante dans les nouvelles formes du contrôle social.
Cette évolution peut être perçue positivement (le travail de plus en plus scientifique de la police est perçu
comme plus rigoureux) ou négativement (le développement de la vidéosurveillance est perçu comme une
violation de la vie privée). Les nouvelles technologies présentent également la particularité de chercher à
prévenir plutôt qu'à sanctionner (régulateur de vitesse, démarrage d'une voiture au moyen d'un alcootest,
etc.).
Remarque
On peut soulever la capacité des nouvelles technologies à mémoriser ce qui concerne les individus, en les
situant géographiquement et dans le temps. Si cela peut relever de la protection et de la sécurité des
individus, cela peut également être perçu comme une atteinte à la liberté de chacun.
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et déviance
La cohésion sociale désigne l'ensemble des mécanismes (normes, valeurs, relations sociales) par lesquels
les individus d'une même société vivent ensemble. La cohésion sociale doit ainsi assurer le bien-être de
ses membres et réduire les disparités.
Un effet des sanctions peut être la stigmatisation de l'individu qui ne respecte pas les normes.
On parle de "stigmate", en sociologie, pour désigner un signe qui différencie un individu d'un groupe
auquel il appartient. Ce signe discrédite souvent l'individu aux yeux du groupe : il est le signe que
l'individu n'a peut-être pas sa place dans le groupe.
Par exemple, au sein d'un groupe d'amis qui ont tous un même diplôme, le fait de ne pas avoir ce diplôme,
pour un individu, est un stigmate.
À un stigmate est souvent associée une certaine identité, qu'elle soit justifiée ou non. On dit de l'individu
qu'il est stigmatisé quand une certaine identité lui est appliquée parce qu'il possède un stigmate, alors
même que cette identité ne correspond peut-être pas vraiment.
Certaines sanctions sociales, notamment les sanctions négatives, peuvent avoir un effet stigmatisant. Par
exemple, l'individu arrêté chez lui et conduit au commissariat est stigmatisé comme criminel et
dangereux, de mauvaise fréquentation, alors même qu'il s'agit peut-être d'une erreur judiciaire. Certaines
sanctions peuvent ainsi aboutir, à cause de la stigmatisation, à une amplification des comportements
déviants. L'individu sanctionné une fois et dès lors stigmatisé comme délinquant est exclu de tous les
groupes de sociabilité, à l'exception des groupes de délinquants, qui sont les seuls à l'accepter. Il est donc
conduit à fréquenter d'autres délinquants, et à s'identifier lui-même comme délinquant. Il risque alors de
commettre de nouveau des crimes.
EC1 Quels sont les points communs et les différences entre contrôle social formel et contrôle social
informel ?
EC1 Quelles formes peut prendre le contrôle social dans les sociétés contemporaines ?
DIS Dans quelle mesure peut-on parler d’un affaiblissement du contrôle social ?
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Le contrôle social peut échouer à faire respecter les normes collectives. Dans ce cas, un individu commet
un acte qui transgresse les normes en vigueur dans la société. C'est un acte qualifié de déviant.
La déviance désigne les conduites que les membres d'une société ou d'un groupe réprouvent ou
sanctionnent car elles sont jugées non conformes à leurs propres normes ou valeurs.
Les systèmes de normes et de valeurs ont évolué avec les sociétés : ce qui était sanctionné ou interdit
peut progressivement devenir une norme. Par exemple, le divorce était contraire aux valeurs de la religion
catholique et réprimé par la société française il y a moins de deux siècles. Il a été peu à peu accepté par
la société et dans la loi. Aujourd'hui, le divorce est une norme, au sens où il n'est pas « anormal » de
divorcer, et il n'y a plus de sanctions à l'encontre des gens divorcés.
La diversité des groupes au sein d'une même société peut se traduire par des oppositions entre la culture
dominante et la culture des sous-groupes, qui n'appliquent pas forcément les mêmes normes.
Par exemple, l’Ecole de Chicago, dans les années 1930, a ainsi étudié la criminalité, la délinquance et les
déviances. Les sociologues de ce courant ont montré que le crime organisé (très présent à Chicago dans
les années 1930) était une réponse à la désorganisation sociale. Les adolescents des classes populaires,
souvent immigrés d'Europe de l'Est, se trouvaient dans un milieu social « désorganisé » : ils étaient
partagés entre d'un côté les valeurs traditionnelles de leurs parents, et de l'autre les valeurs plus libérales
de la société américaine. Ils trouvaient alors une place et une identité propre dans le système de valeurs
et de normes des « bandes » de jeunes délinquants, s'opposant aux normes dominantes de la société
américaine. C'est ainsi que peut s'expliquer la délinquance juvénile, par la recherche de repères sociaux,
ainsi que par une sociabilité de quartiers propre aux bandes délinquantes.
La culture en sociologie correspond à l'ensemble des valeurs, des normes et des pratiques acquises et
partagées par les membres d'un même groupe.
Une sous-culture désigne la culture d'un groupe particulier, au sein d'un groupe culturel plus grand. La
sous-culture se caractérise par certaines normes, valeurs et pratiques différentes, qui manifestent un
écart avec la culture dominante. Elle peut toutefois rester en adéquation avec la culture globale de la
société.
Par exemple, la culture française est une sous-culture de la culture européenne.
Par exemple, les fans de hard-rock forment une sous-culture spécifique (caractérisée par un ensemble de
références, d'habitudes musicales, mais aussi vestimentaires et comportementales) au sein des cultures
liées à la musique rock.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
L'anomie est une perte des repères sociaux qui fait que les attentes des individus ne sont pas cohérentes
avec les moyens dont il dispose pour les réaliser.
L'anomie correspond à une déficience des règles sociales. Ce relâchement du lien social pousse les
individus à ne plus savoir orienter leurs conduites car ils ont perdu leurs repères.
L'anomie est un concept sociologique forgé par Émile Durkheim puis repris par Robert K. Merton.
Durkheim développe l'idée d'un « mal de l'infini » dans Le Suicide, écrit en 1897. Il montre que les désirs
des individus s'accroissent dans les sociétés modernes car une plus grande place est laissée à l'individu.
Les instances socialisatrices et intégratrices ont de moins en moins d'influence. Cela donne lieu à une
extension des désirs de l'individu et une certaine dissolution des liens sociaux traditionnels. Pour
Durkheim, l'anomie caractérise le processus par lequel les règles sociales perdent leur pouvoir de
régulation et les liens de solidarité se distendent.
R. K. Merton, dans un article de 1938, insiste sur une contradiction présente dans la société qui peut
donner lieu à des actes de déviance. La société fixe des idéaux à atteindre à ses membres, alors même
qu'elle est incapable de donner à tous les moyens de réaliser ces projets. Il y a un décalage entre les
objectifs valorisés et leur accessibilité. La déviance est alors un moyen de répondre à ces décalages. Elle
peut donc s'expliquer par les structures sociales de répartition des buts et des moyens pour y parvenir.
Par exemple, dans la société, il est valorisé d'avoir un statut social élevé associé à des gains monétaires
importants. Cette réussite s'affiche notamment à travers la possession de voitures, notamment de grandes
marques. Selon l'analyse de Merton, quelqu'un issu d'un milieu populaire qui commet un braquage pour
s'acheter une telle voiture commet un acte déviant qui est résultat de l'anomie. Cette anomie désigne le
décalage entre les objectifs socialement valorisés (avoir une belle voiture) et les moyens effectivement
accessibles pour les atteindre (de nombreuses personnes ne gagneront jamais assez d'argent pour pouvoir
se permettre d'en acheter une).
Pour les sociologues interactionnistes, la déviance est le produit d'interactions sociales. L'un des chefs de
file de l'interactionnisme est le sociologue américain Howard Becker. Il s'est appliqué à étudier ce que l'on
qualifie de déviance, et comment on en arrive à cette qualification. Pour H. Becker, la stigmatisation passe
par l'étiquetage de certains individus, l'application d'une « étiquette » qui entrave leur intégration et
favorise ainsi des comportements déviants, en particulier délinquants. L'institution de normes conduit à
un étiquetage des individus qui les transgressent. Pour H. Becker, la déviance est une étiquette appliquée
avec succès. Autrement dit, la déviance est produite par le regard qui est posé sur l'individu ou ses actes.
Cette approche permet de souligner que la déviance n'est pas uniquement un comportement particulier,
mais elle dépend entièrement de ce que la société considère ou non comme normal, de ce que l'on décide
de sanctionner. En conséquence, on ne peut pas chercher les causes de la déviance uniquement dans des
particularités des individus qui commettent des actes déviants, par exemple un déséquilibre mental. Pour
étudier la déviance, selon Becker, il faut étudier tout le processus qui conduit à l'établissement de normes.
La délinquance est une forme particulière de déviance, correspondant aux conduites sanctionnées
pénalement car elles sont des infractions aux normes de droit (juridiques) en vigueur dans une société.
Attention
Ne pas confondre déviance et délinquance. La délinquance est une forme particulière de déviance qui
correspond à la transgression des normes juridiques.
Remarque
La mesure du niveau de délinquance reste tributaire de la manière de fonctionner des institutions de
contrôle social, notamment de la tolérance vis-à-vis de certains délits ou encore de l'activité de la police.
Tous les délits ne sont pas visibles de la même manière dans le temps et dans l'espace :
▪ Des crimes peuvent être sous-estimés ou mal connus, notamment lorsque les victimes portent
rarement plainte (les viols, les violences conjugales). Il peut exister un sentiment de honte ou une
crainte de représailles.
▪ Le nombre de délits enregistrés peut augmenter lorsqu'il y a un intérêt pour la victime à les déclarer :
indemnisation par les sociétés d'assurance (les cas de vols par exemple).
▪ Les services de police peuvent se concentrer sur certains actes et moins s'intéresser à d'autres actes
de délinquance, voire encourager ou décourager certaines victimes à porter plainte, ce qui fausse les
statistiques policières.
La mesure de la délinquance pose ainsi problème car toutes les victimes ne portent pas plainte. La police
et les tribunaux enregistrent les plaintes déposées par les victimes et les condamnations ; or, il existe un
écart entre la délinquance réelle et la délinquance recensée.
Les statistiques pénales peuvent sous-estimer la délinquance commise et surestimer certains actes : c'est
le chiffre noir de la délinquance.
Le chiffre noir est la différence entre la délinquance "réelle", dont le niveau est par essence mal connu, et
la délinquance mesurée par les statistiques pénales. Celles-ci comptabilisent les personnes catégorisées
comme délinquantes et non toutes celles qui ont transgressé les lois.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Face aux limites des statistiques produites par diverses instances pénales, les sociologues ont construit
un nouvel outil : les enquêtes de victimisation. Celles-ci doivent :
▪ Permettre d'évaluer l'importance de certains types de délinquance à partir des déclarations des
victimes ;
▪ Permettre de mesurer le taux de plainte selon les infractions ;
▪ Permettre de rendre compte de l'évolution de ce taux de plainte.
Elles rendent mieux compte du niveau de délinquance subie mais comportent des limites. Notamment,
puisqu'elles ne s'intéressent qu'aux victimes, elles ne peuvent pas mesurer les crimes pour lesquels il n'y
a pas de victimes identifiables (par exemple l'évasion fiscale ou le trafic de stupéfiants).
Anomie
Émile Durkheim
Abordée dans Émile Durkheim, Le Suicide, 1897
Émile Durkheim (1858 − 1917) est le père fondateur de la sociologie en France. Il développe l'idée d'un
« mal de l'infini » dans Le Suicide, écrit en 1897, et met ainsi en évidence la contradiction entre les
aspirations des individus (leurs désirs) et les possibilités de les satisfaire. Les désirs des individus
s'accroissent dans les sociétés modernes car une plus grande place est laissée à l'individu et les instances
socialisatrices et intégratrices sont moins présentes.
Pour Durkheim, l'anomie caractérise le processus par lequel les règles sociales perdent leur pouvoir de
régulation et les liens de solidarité se distendent. Ce concept s'applique particulièrement dans son analyse
de la société et dans le passage d'une solidarité mécanique (traditionnelle, où le groupe a une importance
prépondérante face à l'individu) à une solidarité organique (société moderne où s'affirme le primat de
l'individu).
Durkheim parle également de perte de repères. Cette situation a des conséquences négatives sur le corps
social, conduisant notamment à l'augmentation de phénomènes pathologiques dont le suicide peut être
une manifestation.
Analyse de la délinquance
Robert King Merton
Abordée dans Robert King Merton, Éléments de théorie et de méthode sociologique, 1965
Robert King Merton (1910 − 2003) est un sociologue américain, le premier à recevoir la plus haute
distinction scientifique américaine, la National Medal of Science (1994).
Dans un recueil d'articles écrit de 1936 à 1950 et publié en 1953, il établit une typologie des adaptations
individuelles à la société.
Merton explique la déviance par le résultat d'une confrontation entre les buts (les valeurs) et les moyens
pour y parvenir. Pour Merton, certains crimes sont motivés par le désir de réussite sociale, valeur partagée
par tous aux États-Unis. Cependant, tous les individus n'ont pas les moyens d'atteindre cette réussite en
respectant la légalité, faute de diplômes ou de revenus. Les moyens illicites sont ainsi une tentation non
négligeable pour parvenir à l'idéal collectif.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
Merton distingue cinq types de comportements face aux buts valorisés (valeurs) et aux moyens (normes)
d'y arriver :
_ Le conformisme : c'est le comportement d'un individu qui adhère aux valeurs de la société et respecte
les moyens légaux pour y parvenir.
_ Le ritualisme : comportement des individus qui respectent les normes sociales, les comportements
prescrits, mais sont indifférents aux valeurs. Ainsi, ils appliquent les règles prescrites, même lorsque
celles-ci ne permettent pas d'atteindre le but visé.
_ L'innovation : comportement des individus qui acceptent les valeurs sociales mais utilisent des moyens
illégaux pour parvenir aux idéaux de la société (par exemple, un élève qui triche aux examens pour les
réussir, ou encore un individu qui, pour s'enrichir utilise le vol).
_ L'évasion : comportement de ceux qui n'adhèrent pas aux valeurs et normes de la société, et se mettent
en retrait de la société, sans chercher à atteindre les objectifs socialement valorisés. C'est le cas des
« marginaux ».
La rébellion : comportement de ceux qui n'adhèrent ni aux valeurs, ni aux normes de la société, mais
luttent pour changer ces normes et valeurs plutôt que de se mettre en retrait.
Pour Howard Becker, sociologue américain né en 1928, la stigmatisation passe par l'étiquetage de certains
individus qui entrave leur intégration et favorise ainsi des comportements déviants, en particulier
délinquants. La déviance est une étiquette appliquée avec succès, autrement dit, elle est produite par le
regard qui est posé sur l'individu ou ses actes.
L'institution de normes conduit à un étiquetage des individus qui les transgressent. Pour qu'un
comportement soit déviant, la transgression d'une norme est une condition nécessaire mais non suffisante
: l'acte doit être classé comme déviant. Cela enferme donc les individus et peut selon H. Becker les pousser
à rentrer dans ce rôle et à épouser « une carrière de déviant » (résultant d'un apprentissage social et
passant par une redéfinition de l'identité sociale).
Becker refuse donc l'idée que la déviance est uniquement le produit de facteurs pesant sur les individus
qui commettent des actes déviants. L'acte déviant est le résultat d'un double processus :
_ L'acte doit être défini comme déviant par la société. Becker s'intéresse ainsi aux « entrepreneurs de
morale », c'est-à-dire ceux qui se mobilisent pour qu'une activité soit caractérisée comme déviante.
_ L'acteur entreprenant une action déviante doit être étiqueté comme tel lors d'une interaction sociale.
Il établit la typologie suivante, qui permet de mettre en évidence qu'il n'existe pas simplement deux
catégories d'individus, les « conformes » et les « déviants » :
Perçu comme
Déviant Non déviant
Obéissance Accusé à tort Conformisme
Comportement réel
Désobéissance Pleinement déviant Secrètement déviant
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et déviance
Analyse de la délinquance
École de Chicago
Abordée dans William Thomas, Florian Znaniecki, Le Paysan polonais en Europe et en Amérique, 1919
Clifford Shaw, Mac Kay, Juvenile Delinquency and Urban Areas, 1942
L'École de Chicago, dans les années 1930, étudie la criminalité, la délinquance et les déviances,
notamment à Chicago et dans ses alentours. Les chercheurs de cette école ont montré que le crime
organisé (très présent à Chicago dans les années 1930) est une réponse à la désorganisation sociale.
Ainsi, les adolescents des classes populaires sont partagés entre, d'une part, les valeurs traditionnelles
diffusées par leur famille et le système d'enseignement, et, d'autre part, le système de valeurs et normes
des "bandes" s'opposant aux normes dominantes de la société américaine. Ils expliquent ainsi la
délinquance juvénile comme un moyen pour les adolescents de combler un vide, de trouver des repères,
alors que leurs parents, souvent des immigrés d'Europe de l'Est déracinés, sont en décalage avec les
normes et valeurs de la société américaine. Ils insistent également sur l'effet d'une socialisation de
quartier, car c'est notamment au contact des bandes de délinquants que les jeunes deviennent
délinquants.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Ce terme peut prendre des sens différents. Chez Durkheim,
l'anomie représente une absence ou un affaiblissement des
normes collectives qui désoriente l'individu. Chez Merton,
Anomie
l'anomie résulte de la discordance entre les buts culturels
proposés par une société à ses membres et les moyens
légitimes dont disposent ces derniers pour y parvenir.
Chiffre noir de la Désigne l'écart entre la criminalité réelle et la criminalité légale.
délinquance Par définition, il est inconnu.
Le contrôle social formel est mis en œuvre par des institutions
Contrôle social spécialisées (police, justice, école, église) alors que le contrôle
formel/informel social informel est exercé par une pression diffuse de
l'entourage, des amis, de la famille.
Transgression des normes sociales et juridiques en vigueur
Déviance dans une société, plus ou moins tolérée, et qui implique des
sanctions.
On interroge un échantillon représentatif pour connaître la
délinquance subie, indépendamment des déclarations
Enquête de victimation
officielles. Cette mesure est dépendante des questions posées
et de l'époque. Il peut exister des surdéclarations.
Processus au terme duquel une personne se voit déconsidérée,
et ainsi privée d'opportunités - d'emploi, de lieu d'habitation,
Stigmatisation
de fréquentation de certains lieux - auxquelles elle aurait eu
accès en l'absence du discrédit porté sur elle.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Ensemble des moyens mis en œuvre par une société pour
Contrôle social s'assurer de la conformité de ses membres aux normes en
vigueur.
Transgression des normes juridiques, qui est réprimée par des
Délinquance sanctions juridiques allant de la simple amende à la peine de
prison à perpétuité.
Déviance primaire Acte de transgression d'une norme sociale.
Reconnaissance et qualification de la déviance par une
Déviance secondaire instance de contrôle social. L'individu est "étiqueté" comme
déviant.
Mécanisme par lequel la peur de la sanction dissuaderait le
Dissuasion
candidat potentiel à la déviance.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 08. Contrôle social
et déviance
1. Comment ont évolué les braquages de bijouterie ces quatre dernières années ?
Ils ont augmenté de 180 %.
FICHE DE SYNTHESE
a) Action publique b) Agenda politique c) Cohésion sociale d) Désaffiliation e) Discrimination f)
Disqualification sociale g) Etat social h) Légitimitation i) Pauvreté j) Problème public k) Problème social l)
Solidarité nationale
RESUME DU COURS
I. Comment l'État providence contribue-t-il à la cohésion sociale ?
La cohésion sociale représente l'intensité des liens qui unissent les membres d'une société. Le
développement de la précarité, de l'exclusion ou encore de la pauvreté fragilise ces liens et met à mal la
cohésion sociale. Faire vivre la solidarité entre les membres de la société est un moyen de renforcer la
cohésion sociale ; c'est un des objectifs de l'État-providence. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale,
l'État s'est efforcé de développer un ensemble de droits sociaux basés sur la solidarité nationale, donnant
naissance à un véritable Etat social.
L'État-providence français est avant tout corporatiste puisqu'il a très tôt pris en charge les risques sociaux
(maladie, vieillesse, chômage, …) auxquels pouvaient être confrontés les travailleurs, risques les privant
de revenus. Néanmoins, il compte aussi des mesures plus universalistes comme les allocations familiales
mises en place dès 1946. On parle alors d'État-providence hybride.
DOC 3 p 311 (lecture) – DOC 4 p 311 – TD2 - VID Les moyens dont dispose l’Etat Cours 4’45
À côté des prestations sociales, s'est développé un système de transferts en nature sous la forme de
services publics principalement, entretenant ainsi la vie collective et limitant les dépenses des ménages
en matière de santé ou encore d'éducation.
Le développement du chômage de masse et de la précarité (depuis le début des années 1980) maintient
une partie de la population dans des situations de pauvreté menant souvent à l'exclusion et donc à
l’affaiblissement de la cohésion sociale. En effet, la pauvreté est souvent source d'un véritable processus
de désaffiliation où l'individu s'éloigne des solidarités traditionnelles (familiales par exemple) mais aussi
de celles basées sur l'emploi.
L'État, grâce à la mise en place de divers minima sociaux, tente de limiter le développement de sa pauvreté
et de l'exclusion. Si ces prestations évitent le développement important de la pauvreté monétaire, elles
sont moins efficaces pour lutter contre l'exclusion et la disqualification sociale puisqu'elles peuvent
participer à la stigmatisation des personnes qui en bénéficient.
En France, les discriminations sont nombreuses et touchent de nombreux domaines : l'emploi, l'accès au
logement, l'éducation, l'accès aux biens et services. Elles sont le plus souvent basées sur les critères de
sexe, d'âge, d'appartenance ethnique ou religieuse … et sont donc à l'origine de nombreuses inégalités
qui mettent à mal la cohésion sociale.
L'État tente de lutter contre ces discriminations, notamment à travers la mise en place de lois comme celle
favorisant l'accès à l'emploi des travailleurs handicapés. Ces lois sont parfois difficiles à mettre en place
(comme la loi sur le CV anonyme) car elles peuvent aller à l'encontre du principe d'égalité de traitement
des citoyens. C'est une des raisons des réticences face aux dispositifs de discrimination positive.
Tous les phénomènes sociaux ne deviennent pas des problèmes politiques. Pour beaucoup d'entre eux, il
n'y a pas de mise à l'agenda politique. Trois éléments doivent être réunis pour qu'un phénomène social
devienne l'objet de l'action publique.
Tout d'abord, le phénomène social doit faire l'objet d'un litige, première étape à la prise de conscience
qu'il existe un problème qui peut être désigné clairement (« naming »). Ensuite, ce litige doit être imputé
à un groupe ou une organisation particulière, clairement identifié comme responsable de la situation de
certains individus (« blaming »). Enfin, la dernière étape, dit « claiming », se produit lorsque les individus
victimes de ce litige demandent aux pouvoirs publics de prendre en charge ce problème. Ce processus ne
peut se mettre en route sans l'existence d'acteurs-clés qui portent les revendications (associations,
syndicat, …) ou les relaient (les médias par exemple). Inscrit à l'agenda politique, le problème social peut
faire l'objet de mesures de la part du pouvoir politique.
Il en est ainsi de la lutte contre l'illettrisme. En effet, celui-ci engendre des coûts importants pour la
collectivité (perte de compétitivité, mal-être, …), ce qui pousse l'État à mettre en œuvre diverses mesures
pour le limiter : lois, campagnes de presse, formations, ... L'accession des couples homosexuels au
mariage est un autre exemple de mise à l'agenda.
TD10
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
Des associations d'homosexuels (SOS Homophobie, LGBT, …) demandaient depuis longtemps que le
mariage des couples homosexuels soit reconnu devant la loi au même titre que celui des hétérosexuels
au nom de l'égalité des citoyens. Cette revendication a été relayée par des partis politiques (PS, parti de
gauche, ...) mais aussi des associations (Amnesty International, AIDES...), ainsi que diverses personnalités
médiatiques. Pour faire entendre leur voix, notamment auprès de l'opinion publique, de nombreuses
manifestations ont été organisées, des pétitions et des pages Facebook créées, faisant des réseaux
sociaux un moyen d'information privilégié. Avec le projet de loi sur le mariage pour tous, le gouvernement
a répondu à ces revendications. Et malgré d'importantes manifestation contre ce mariage, la loi a été votée
le 18 mai 2013.
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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et régulation sociale
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et régulation sociale
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et régulation sociale
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et régulation sociale
TRAVAUX DIRIGES
TYPE D’ETAT-PROVIDENCE
A LIBERAL (ou RESIDUEL)
B SOCIAL-DEMOCRATE
C REGIME CONSERVATEUR CORPORATISTE (ou CONTINENTAL)
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et régulation sociale
OBJECTIF
B Egalité des citoyens : tous les citoyens doivent avoir accès à une couverture
sociale
A Seuls les plus pauvres bénéficient d’une couverture sociale
C Seuls les travailleurs sont couverts contre les risques sociaux afin de maintenir
leur revenu
PAYS
C France, Allemagne, Italie
B Pays scandinaves (Suède, Finlande, …)
A Pays anglo-saxons (Etats-Unis, Angleterre, …)
EXEMPLES D’INSTRUMENT
A « medicaid » : prise en charge des dépenses de santé des plus pauvres (Etats-
Unis)
C Allocations retraites, allocations-chômage
B Assurance maladie
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et régulation sociale
Etat-providence français
1.b) Assurance 2.a) Assistance
3.f) Vieillesse 4.d) 5.c) Emploi 6.e) Pauvreté,
298,3 mds d’€ Maladie/invalidité 39,8 mds d’€ exclusion,
Ex : Retraites 226,6 mds d’€ Ex : Allocation logement
Ex : chômage 32,7 mds d’€
Remboursement Ex : Allocation
médicaments logement
Définition(s)
La pauvreté est une situation dans laquelle un individu a des ressources inférieures au
seuil de pauvreté, qui correspond à 60 % du revenu médian (revenu tel que la moitié de
la population gagne moins et l'autre moitié gagne plus).
Affirmation
L’État, à travers ses politiques sociales comme le versement de prestations sociales et
plus particulièrement le RSA permet de limiter le développement de la pauvreté.
Explication
En versant des prestations sociales, l’État-providence permet aux individus soumis à des
risques sociaux tels que le chômage ou la maladie d’avoir des revenus de substitution.
C’est la solidarité nationale qui est donc activée. Sans cette dernière, le taux de pauvreté
serait sans doute plus important.
Illustration
D’après la DREES, en 2010, en France, 22 % des familles étaient en situation de pauvreté
avant redistribution contre 14, 1 % après redistribution.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
3. « J’ai une carte d’invalidité, qui donne droit à rentrer dans tous les lieux publics avec
mon chien, cela n’a pas empêché le serveur d’un restaurant branché de me faire choisir
entre mon chien et une table ». Claire, Toulon.
Critère : orientation sexuelle Contexte : accès à un lieu réservé
4. « Nous avions réservé par téléphone mon compagnon et moi, une chambre dans un
petit hôtel pour passer un week-end au bord de la mer. En nous voyant arriver, le
directeur de l’hôtel nous a dit qu’il s’était trompé, et qu’il n’avait plus aucune chambre
libre à nous offrir ». Pierre et Jérôme, Amiens.
Critère : orientation sexuelle Contexte : accès à un lieu réservé
5. « Cela fait des mois que je recherche à Lyon une chambre d’étudiant auprès d’agences
immobilières et de propriétaires, aucun résultat. Puis j’ai changé mon nom en le
francisant, miracle. J’ai été contacté dans la semaine qui a suivi ». Soufiane, Lyon.
9. Connaissez-vous d’autres solutions mises en place par les entreprises pour lutter
contre les discriminations ?
On trouve les CV anonymes, les quotas (exemple des travailleurs handicapés), la loi sur
la parité …
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et régulation sociale
1. Quelles sont les dates et événements clés qui ont permis une loi sur le remboursement
de l’IVG ?
1971 : manifeste des 343 (témoignage de femmes qui ont avorté
1975 : vote de la loi Veil (avortement autorisé en dessous de 10 semaines)
1982 : remboursement par la Sécurité sociale de l’IVG
TD8 – Classer des actions publiques selon une typologie de politiques publiques
Classer dans le tableau ci-dessous les exemples suivants selon le type de politiques
publiques auxquels ils appartiennent.
1. La scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans.
2. L’obligation de cotiser pour la Sécurité sociale.
3. La vitesse limitée à 50 km/heure en ville.
4. Les procédures de débat public pour des projets d’infrastructures de transport.
5. Attribution d’un permis de construire.
6. Les bourses de l’enseignement supérieur.
Noter uniquement les chiffres des exemples dans le tableau.
Classer dans l’ordre chronologique (de 1 à 6), les différentes étapes du processus de
mise à l’agenda des politiques publiques.
3. En quoi les interventions dans les classes de maternelle de l’association Lire et faire
lire sont-elles importantes ?
Les actions menées par l’association donnent l’envie d’entendre, écouter, parler et lire.
La maternelle est un moment stratégique car c’est là que l’enfant apprend le sens des
mots et des phrases.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
4. A l’aide de données chiffrées, montrez que face à l’illettrisme, les inégalités sont
grandes en fonction des milieux sociaux.
Un enfant de milieu défavorisé entrant en CP connaît 150 mots contre plus de 700 mots
pour d’autres enfants.
5. A votre avis, pour quelles raisons ce problème a-t-il déclenché l’intervention des
pouvoirs publics ?
Ce phénomène n’est pas négligeable statistiquement et il a une certaine légitimité
scientifique. Par ailleurs, divers acteurs se sont mobilisés (parents, associations, écoles).
Enfin, il est facteur d’exclusion sociale et économique.
6. Citez d’autres problèmes qui ont entraîné l’intervention des pouvoirs publics.
On pourra citer la lutte contre l’échec scolaire, le tabagisme, la délinquance routière.
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et régulation sociale
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et régulation sociale
L'État favorise la cohésion sociale en cherchant à lutter contre les inégalités et à assurer le bien-être
général. L'action publique s'est particulièrement développée après 1945 et les politiques publiques sont
le résultat de l'interaction de nombreux acteurs. Le coût et les critiques concernant le manque d'efficacité
de certains politiques remettent aujourd'hui en cause l'État-providence.
Les actions de l'État peuvent répondre à trois de ses fonctions économiques (qui s'ajoutent à ses fonctions
régaliennes) :
▪ La fonction d'allocation des ressources (avant la production) : réponse aux défaillances de marché et
veille au respect de la concurrence ;
▪ La fonction de répartition des revenus (après la production) : lutte contre les inégalités et protection
contre les risques sociaux ;
▪ La fonction de stabilisation : régulations des grands déséquilibres macroéconomiques.
La fonction de répartition des revenus fait l'objet d'une attention particulière car elle pose la question des
moyens dont dispose l'État pour enrayer les inégalités, la pauvreté et l'exclusion. L'ensemble des
institutions publiques dédiées à la prise en charge des risques sociaux s'appelle l'État-providence.
L'État-providence désigne l'ensemble des interventions de l'État dans le domaine social qui visent à
garantir un niveau minimum de bien-être à l'ensemble de la population, en particulier à travers un système
étendu de protection sociale.
2. Le développement de l'État-providence
Les fonctions de l'État ont évolué au cours de l'histoire, notamment avec la centralisation du pouvoir.
L'État « gendarme » assurait pour l'essentiel des fonctions régaliennes (faire la loi, assurer la sécurité et
la défense, battre la monnaie) jusqu'au milieu du XIXe siècle. Les économistes classiques considèrent que
l'intervention de l'État doit se réduire à ces fonctions et s'assurer du bon fonctionnement du marché
concurrentiel. Pour eux, l'État n'a pas à intervenir sur les marchés, où les mécanismes économiques sont
régis par la loi de l'offre et de la demande. En effet, le marché est selon eux autorégulateur. Selon le
principe de la « main invisible », la recherche de l'intérêt individuel par tous les acteurs concourt à
l'augmentation du bien-être collectif, et il n'est pas nécessaire que l'État intervienne pour résoudre les
déséquilibres économiques et sociaux.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
Jusqu'au XIXe siècle, dans la plupart des pays d'Europe occidentale, la redistribution des revenus n'est
donc pas assurée par l'État. Les personnes incapables de travailler sont laissées à la charge de leurs
familles et de leurs proches ; si ceux-ci ne peuvent s'en occuper, ils sont parfois pris en charge par des
institutions religieuses et/ou locales : l'Église, des paroisses, des municipalités. Les personnes sans travail
stable qui sont jugées en état de travailler sont qualifiées de « vagabonds », ce qui est à l'époque un crime
dans la plupart des sociétés d'Europe occidentale. Les vagabonds sont exclus de la société, emprisonnés,
mis au travail de force dans des conditions néfastes.
Le développement de la révolution industrielle et les premières révoltes ouvrières font émerger une prise
de conscience de ce qui devient pour les gouvernements « la question sociale ».
Par l'expression de « question sociale », on désigne le fait que l'existence et le maintien d'une population
pauvre à travers les époques met en question la cohésion et la stabilité de la société. En effet, une société
incapable d'assurer à tous ses membres un niveau de vie considéré comme le minimum nécessaire pour
demeurer intégré dans cette société semble connaître une crise du lien social. La question sociale est
récurrente et se répète à toutes les époques, sous des formes différentes.
Peu à peu, une tentative de réponse étatique à cette question sociale se met en place en France via la
construction de l'« État social ».
Les tentatives de la IIIe République pour assurer la protection sociale de tous les citoyens sont tardives et
souvent de faible ampleur. La construction de l'État-providence s'effectue surtout à partir de la fin de la
Seconde Guerre mondiale et des ordonnances de 1945.
C'est avec l'instauration de la Sécurité sociale que l'on parle du développement de l'État-providence dont
le but est la réduction des inégalités et le renforcement de la solidarité.
▪ 1898 : première loi française qui mutualise les coûts liés à un risque. Elle assure la protection des
salariés de l'industrie contre les accidents de travail.
▪ 1910 : loi créant le premier système de retraite interprofessionnel. Elle se révèle cependant rapidement
être un échec.
▪ 1928 et 1930 : adoption d'une première assurance sociale. Elle assure les risques de maladie,
vieillesse, invalidité, maternité, décès pour les titulaires d'un contrat de travail, ainsi qu'un régime
propre aux agriculteurs. Cependant, elle est de faible ampleur et ne change pas vraiment les conditions
de vie des travailleurs.
▪ 1936 : le Front populaire fait voter plusieurs grandes lois sociales.
▪ 1944 : le Conseil national de la Résistance propose dans son programme un « plan complet de sécurité
sociale visant à assurer, à tous les citoyens, des moyens d'existence dans tous les cas où ils sont
incapables de se les procurer par le travail ».
▪ Ordonnances de 1945 : instauration de la Sécurité sociale.
C'est avec l'instauration de la Sécurité sociale que l'on parle du développement de l'État-providence dont
le but est la réduction des inégalités et le renforcement de la solidarité.
La solidarité désigne les pratiques et valeurs d'entraide dans une société. La solidarité peut être privée (la
famille) ou publique (l'État-providence).
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
3. Les formes de l'État-providence
L'émergence de l'État-providence correspond, pour le sociologue français Robert Castel, au passage d'une
société d'assistance (où la bienfaisance publique est limitée aux pauvres les plus démunis et où la
protection des travailleurs est dévolue à des caisses de secours mutuels, qui relèvent de l'initiative privée)
à une société d'assurance (où la puissance publique organise la protection généralisée des travailleurs
contre les risques sociaux). Cette transformation a pour socle la généralisation du salariat. En même temps
que la forme normale du travail est devenue celle de la relation salariale, les salariés se sont vu reconnaître
une « propriété sociale » en plus de la propriété privée, c'est-à-dire qu'ils détiennent une partie de la
richesse collective. Cela prend la forme de revenus garantis pour les salariés s'ils ne sont plus en état de
les gagner par eux-mêmes, et ces revenus sont financés par des cotisations de tous les travailleurs.
Selon Robert Castel, le développement de l'urbanisation et les transformations dans les modes de vie
représentent un bouleversement majeur des formes de la cohésion sociale. Au XIXe siècle, ces
transformations ont mené les sociétés occidentales à faire du salariat la situation fondamentale et
« normale » du citoyen. Cette situation est celle du salarié qui reçoit en échange de son travail un salaire
de la part de son employeur, et en échange de ses cotisations une garantie de protection sociale de la
part de la société tout entière. Le salariat s'est développé dans un contexte économique et social
dynamique, notamment lors des Trente Glorieuses. Bien qu'il existe toujours des inégalités, au fil du XXe
siècle, la société s'enrichit et les salariés ont de plus en plus accès à la consommation de masse et à la
propriété, voient leurs conditions de vie s'améliorer, nourrissent des espoirs de promotion sociale, etc.
Mais dans les années 1970 et 1980, la crise économique et le tournant libéral au niveau politique a
provoqué un affaiblissement de la fonction intégratrice de l'emploi et une remise en cause de la protection
sociale. Le chômage massif et la précarisation croissante de l'emploi ont eu pour conséquence un
délitement du lien social. C'est ce que Robert Castel nomme la désaffiliation sociale (zone d'isolement).
Serge Paugam (sociologue français né en 1960) s'intéresse à la relation entre une société et ses pauvres,
et parle de disqualification sociale. Selon Paugam, la société désigne ses pauvres : il y a un phénomène
d'étiquetage, de stigmatisation induit par les prestations sociales et qui conduit les individus disqualifiés
à avoir conscience de cette étiquette. Pour Paugam, dans Le Lien social (2010), lorsque « la pauvreté est
combattue et jugée intolérable par la collectivité [...] son statut social ne peut être que dévalorisé ».
L'humiliation associée à ce statut « d'assisté » conduit les individus à entretenir des relations plus
distendues avec leur entourage et les empêche de développer un sentiment d'appartenance à un groupe.
Ainsi, les prestations ciblées sur ces populations à risque participent à ce processus d'exclusion qu'est la
disqualification sociale.
La désaffiliation est un processus par lequel un statut social perd son caractère protecteur.
Par exemple, le développement des emplois atypiques relève de la précarisation de l'emploi. C'est un
processus qui conduit d'une part à l'augmentation des travailleurs pauvres, et d'autre part à la fragilisation
des salariés.
La disqualification sociale est un processus de constitution d'une image négative des pauvres car ils se
sentent stigmatisés par l'étiquetage de « pauvres » ou « d'assistés », notamment par les services sociaux.
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et régulation sociale
Extrait
Les populations en situation de précarité économique et sociale, connues des travailleurs sociaux, font
l'expérience de la disqualification sociale en ce sens qu'elles ont conscience de l'infériorité de leur statut
et qu'elles se savent désignées comme des « pauvres », des « cas sociaux » ou des « inadaptés » de la
civilisation. La disqualification sociale est donc avant tout une épreuve, non pas seulement en raison de
la faiblesse des revenus ou de l'absence de certains biens matériels, mais surtout en raison de la
dégradation morale que représente dans l'existence humaine l'obligation de recourir à l'appui de ses
semblables et des services d'action sociale pour obtenir de quoi vivre dans des conditions décentes.
Serge Paugam, La disqualification sociale, 1991
Émile Durkheim s'interroge sur le maintien de la cohésion sociale dans une société où progresse
l'individualisme, et montre la transition entre deux types de liens sociaux. Selon lui, dans les sociétés
traditionnelles, le lien social prend la forme d'une solidarité mécanique, qui relie des individus
relativement semblables et proches (c'est la solidarité qui s'exerce traditionnellement dans la famille, les
corporations, etc.). Avec la division du travail et la montée de l'individualisme, de plus en plus, les sociétés
modernes sont liées par une solidarité organique, qui est plutôt fondée sur les différences et
complémentarités entre individus. Ainsi, au fil des époques, le lien social ne disparaît pas, mais change
de forme. La solidarité sociale, de plus en plus organique, est de plus en plus inscrite dans le droit et les
règles formelles, et prise en charge par des institutions, notamment publiques (État, école, Sécurité
sociale).
Robert Castel distingue trois zones où la cohésion sociale est plus ou moins forte, non plus entre différents
types de société, mais au sein même de la société. Il distingue la zone d'intégration (pour les individus
qui ont emploi stable et qui entretiennent souvent avec les autres des relations fortes), la zone de
vulnérabilité (individus dont l'emploi est précaire, et dont les relations avec les autres sont souvent
fragiles) et la zone de désaffiliation (individus sans emplois, souvent isolés relationnellement).
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Parmi les fonctions de l'État figure la garantie de la cohésion sociale. Il le fait notamment à travers son
rôle d'État-providence, en luttant contre la pauvreté, l'exclusion et les discriminations.
Un exemple de lutte contre la pauvreté est la création du SMIG (Salaire minimum interprofessionnel
garanti) en 1950, qui correspond à la volonté de l'État d'assurer aux individus les conditions minimales
nécessaires à leur développement, en leur garantissant la protection de la santé, le repos, la sécurité
matérielle, etc. Le SMIG a été indexé sur l'inflation en 1952 et remplacé en 1970 par le SMIC (Salaire
minimum interprofessionnel de croissance) afin de rattraper ou réduire l'écart avec le salaire moyen des
Français.
Un exemple de lutte contre l'exclusion est la création de minima sociaux (revenus versés sans contrepartie
aux personnes les plus nécessiteuses) se développe particulièrement dans les années 1980 avec la montée
de la précarisation de l'emploi et du chômage. Elle permet de lutter contre une nouvelle pauvreté, qui ne
touche plus seulement les inactifs mais aussi les « travailleurs pauvres ». Le RMI (Revenu minimum
d'insertion) est mis en place en 1988. C'est un revenu assistanciel et non assurantiel, avec lequel l'aide
sociale prend un caractère d'universalité. Le RMI n'incite cependant pas à reprendre un emploi, ce qui
explique son remplacement par le RSA qui rend le retour à l'emploi plus avantageux.
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3. La crise de l'État-providence
Un certain nombre de critiques ont été formulées à l'égard de l'État-providence. On peut en citer
quelques-unes :
▪ Les dispositifs existants présentent des défauts. Par exemple, le RMI, en permettant un cumul partiel
avec l'emploi (mécanisme d'intéressement), a révélé la « trappe à inactivité » : les gains monétaires du
retour à l'emploi étaient égaux ou inférieurs aux gains procurés par les revenus de l'assistance. Il était
plus intéressant de rester au RMI que de retrouver un travail. C'est pour cela qu'il a été remplacé par
le RSA.
▪ L'État-providence est souvent impuissant à combattre les inégalités. Les revenus assistanciels
permettent aux plus pauvres de survivre, mais la hiérarchie de la société reste la même. De plus, la
pauvreté se transmet souvent de génération en génération : les enfants issus de milieux pauvres ont
une grande probabilité d'être pauvres à leur tour.
▪ Les individus pris en charge sont déresponsabilisés. Selon une critique libérale, par exemple menée
par Margaret Thatcher (Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990), les individus doivent se
prendre en charge eux-mêmes et ne pas compter sur l'État pour les aider.
▪ L'État-providence est un système trop coûteux pour la collectivité. Au cours des dernières décennies,
c'est le budget des Administrations de sécurité sociale (ASSO) qui s'est creusé le plus vite au sein des
dépenses publiques françaises. La croissance des dépenses publiques de sécurité sociale est
supérieure à l'augmentation des recettes, enfermant les États dans une persistance du déficit public
et de la dette publique.
Dans un ouvrage de 1981 intitulé La Crise de l'État-providence, Pierre Rosanvallon met en évidence trois
crises que traverse l'État-providence dans les démocraties occidentales :
▪ Crise de solvabilité. Le ralentissement de la croissance après les Trente Glorieuses a remis en cause le
contrat salarial, système qui assurait les prélèvements sociaux à la base du système de redistribution.
Parallèlement, le ralentissement de la croissance a fait augmenter les besoins de dépenses sociales,
notamment à cause de l'augmentation du chômage. En conséquence, le financement de la protection
sociale se complexifie, et les ASSO sont de plus en plus déficitaires.
▪ Crise d'efficacité. Malgré la redistribution, les inégalités persistent et certaines se creusent. Par ailleurs,
l'augmentation soutenue des prélèvements obligatoires et les charges pesant sur le coût du travail
freineraient la compétitivité des entreprises et nuirait à la croissance.
▪ Crise de légitimité. Dans les années 1970 et 1980, les idées libérales gagnent du terrain. Elles
progressent sur le plan politique d'abord, notamment avec les élections de Reagan aux États-Unis et
Thatcher au Royaume-Uni. Ces libéraux favorisent une logique de privatisation au détriment de la
solidarité nationale et professionnelle.
Une partie de la population est victime d’inégalités diverses (accès au logement, etc.) du fait d’une logique
de discrimination. Une discrimination consiste à défavoriser une personne, en raison de certaines de ses
caractéristiques comme, par exemple, son origine, son sexe, ses mœurs, sa religion, son apparence
physique … Pour lutter contre ce phénomène, l’État peut mettre en œuvre des solutions de différentes
natures.
Tout d’abord, il peut produire de nouvelles lois qui permettent d’établir une égalité juridique entre les
individus. Cela a été le cas au cours du XX° siècle pour l’égalité entre les hommes et les femmes concernant
le droit de vote par exemple. Et, plus récemment, la loi concernant le mariage pour tous a permis de
permettre à tous les couples de se marier quelle que soit leur orientation sexuelle.
L’État peut aussi développer des moyens judiciaires pour faire respecter la loi. En effet, il ne suffit pas
qu’une loi existe pour qu’elle soit respectée, encore faut-il qu’une police et une justice en contrôlent
réellement l’application. On sait ainsi que l’efficacité de la lutte contre les discriminations dépend
fortement des moyens mis en œuvre pour vérifier que les employeurs, les propriétaires de logement ou
encore de lieux de loisirs ne sélectionnent pas leurs clients en fonction de critères illégaux comme la
couleur de la peau.
Enfin, l’État peut mettre en œuvre des mesures de discrimination positive. La discrimination positive
désigne le traitement préférentiel volontairement accordé aux membres d’une minorité traditionnellement
désavantagée afin de compenser les désavantages associés à cette appartenance. Notons que cette
politique est née aux États-Unis pour lutter contre les inégalités dont étaient et sont encore victimes les
populations noires (logique de « réparation » de l’esclavage).
On peut illustrer ce type de mesures avec l’exemple du dispositif concernant les salariés handicapés. En
effet, tout employeur occupant au moins 20 salariés depuis plus de 3 ans est tenu d’employer à plein
temps ou à temps partiel des travailleurs handicapés dans une proportion de 6 % de l’effectif total de
l’entreprise. Les établissements ne remplissant pas ou que partiellement cette obligation doivent
s’acquitter d’une contribution à l’Agefiph, le fonds pour l’insertion professionnelle des personnes
handicapées.
Dans le même ordre d’idées, Sciences Po Paris a mis en place une procédure de recrutement particulière
pour les élèves de lycées situés dans des zones socialement défavorisées.
Si l’État contribue à travers ces dispositifs à réduire les inégalités, il se heurte toutefois à des obstacles de
nature diverse.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
Il est nécessaire d'opérer une distinction entre phénomène social et problème public.
Un phénomène qui pose problème à certains acteurs de la société est d'abord privé. Il ne devient public
que lorsque le grand public est conscient de ce problème, et notamment lorsqu'il est mis en exergue par
des médias de masse. Un problème « public » est le fruit de revendications menées par différents acteurs,
par exemple des associations, des syndicats ou des scientifiques.
Un phénomène social ne devient donc un problème public que s'il fait l'objet d'une attention particulière
et d'une catégorisation comme problématique par une partie importante de la société.
La médiatisation du problème joue donc un rôle important pour qu'un problème devienne public. Elle a
aussi des conséquences sur les solutions apportées, puisqu'elle définit le problème d'une certaine
manière, et selon la façon dont il est défini, les solutions recherchées peuvent varier. L'utilisation de
personnalités charismatiques fait aussi partie d'un processus qui consiste à "monter" un phénomène social
en phénomène public.
Par exemple, à l'hiver 1954, l'abbé Pierre lance un appel à la radio pour venir en aide aux sans-abris. De
nombreux Français prennent alors conscience de la dimension du problème des sans-abris. Celui-ci
devient ainsi un problème public, médiatisé par les grands organes de presse et de radio, et que les
pouvoirs publics cherchent à résoudre.
Le problème public peut être pris en charge par les pouvoirs publics au nom de la collectivité. Ils mettent
alors en place des politiques publiques visant à résoudre le problème.
Les politiques publiques désignent les moyens (les mesures) mis au service d'une fin (le traitement du
problème). Les pouvoirs publics interviennent dans la sphère économique et sociale pour atteindre un but
précis.
Par exemple, Bernard Lahire a publié en 2005 un livre intitulé L'Invention de l'« illettrisme ». Dans cet
ouvrage, il s'intéresse à la façon dont le fait que des individus soient analphabètes, qui a toujours existé,
est devenu un problème, objet de débat public et de politiques publiques en France. Il montre que cela
s'est notamment fait sous l'influence d'une association, ATD Quart Monde, qui a été un entrepreneur de
morale sur le sujet. Cette association a inventé le terme d'« illettrisme », pour désigner l'existence
d'adultes analphabètes, afin d'éviter cette appellation d'« analphabète » trop négativement connotée. ATD
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
Quart Monde a cherché à imposer ce problème dans le débat public en produisant des statistiques sur les
illettrés (ce pour quoi il a fallu trouver des critères pour définir qui était illettré et qui ne l'était pas), en
montrant que l'illettrisme était un problème de société car les personnes illettrées sont souvent aussi les
plus pauvres, les milieux où il y a le plus de délinquance, etc. Cette campagne d'ATD Quart Monde a été
un succès, car elle a été relayée dans les médias et a fait l'objet d'une attention publique, puis a été prise
en charge par les pouvoirs publics, notamment avec la création d'une Agence nationale de lutte contre
l'illettrisme en 2000. Lahire montre ainsi comment a été inventé non seulement le terme, mais aussi le
problème public de l'illettrisme, qui n'existait pas auparavant.
L'agenda politique désigne l'ensemble des problèmes que la puissance publique cherche activement et
explicitement à résoudre, et qui sont donc susceptibles de faire l'objet de politiques publiques.
L'action publique désigne l'ensemble des actions engagées par les pouvoirs publics pour répondre à un
problème mis sur l'agenda politique.
Une question récurrente en matière de débats publics et d'action publique est de comprendre quels
éléments permettent de créer ou de faire émerger des problèmes publics et comment ceux-ci ont retenu
l'attention des décideurs quand d'autres n'y parviennent pas.
Le problème public ne devient politique qu'à partir du moment où les autorités publiques décident
explicitement d'intervenir pour y trouver une solution. La prise en considération de ce problème équivaut
à une inscription sur l'agenda politique, en vue d'une action publique. Si cette mise sur agenda n'est pas
automatique, c'est parce qu'elle est le résultat d'interactions entre les entrepreneurs de morale, les acteurs
du débat public et les autorités publiques.
Par exemple, jusqu'en 1974, l'avortement était puni par la loi. Au début des années 1970, entre 60 000
et 250 000 avortements clandestins ont été pratiqués. En 1971, Simone de Beauvoir, écrivain célèbre,
rédige un manifeste dans lequel elle déclare avoir avorté, et réclame la légalisation de l'avortement. 343
femmes célèbres signent ce manifeste, s'exposant à des poursuites. L'année suivante, lors d'un procès,
les médias s'emparent du sujet. Ces entrepreneurs de morale ont permis ainsi le développement d'un
débat sur l'avortement, qui est devenu une question publique et qui a abouti à une décision politique. En
janvier 1975, une loi proposée par Simone Veil, ministre de la Santé, est votée, supprimant le délit
d'avortement et créant l'IVG (Interruption volontaire de grossesse).
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
2. La mise en œuvre de l'action publique
Pour comprendre la construction et la mise en œuvre des politiques publiques, il faut prendre en
considération la multiplicité des acteurs qui interviennent dans ce processus, ainsi que la multiplicité des
ressources mobilisées et des positions divergentes (parfois antagoniques) qui les caractérisent. Des
acteurs peuvent être opposés à l'inscription de la question dans l'agenda politique, mais peuvent
également rivaliser pour imposer une certaine vision de l'enjeu.
Les politiques publiques font l'objet d'arbitrage, c'est-à-dire qu'il faut forcément qu'un choix soit fait
entre les différentes politiques publiques possibles. En effet, les moyens de l'État sont limités.
L'action publique est le fruit d'interactions multiples. Des acteurs peuvent coopérer et militer ensemble
pour une mesure, alors même qu'ils s'opposent sur d'autres points.
Par exemple, en France, une question qui fait débat est celle de la politique à adopter quant au phénomène
de la prostitution. Si certains acteurs militent pour une légalisation de la prostitution qui pourrait
permettre de mieux l'encadrer, la législation actuelle se situe du côté abolitionniste, qui vise à abolir la
prostitution, et à en faire sortir un maximum d'individus. Au cours des débats autour de la législation,
diverses associations se sont prononcées en faveur de lois abolitionnistes qui pénalisent le client, à la fois
des associations féministes et des mouvements issus du catholicisme progressiste.
L'efficacité de la politique mise en œuvre permet de vérifier si les objectifs ont été atteints ou non.
Une fois la politique mise en place et évaluée, il sera possible de redéfinir la politique et de donner lieu à
une nouvelle action publique.
Pour comprendre le processus qui mène à une action publique, il faut en saisir les différentes étapes (dans
l'ordre).
▪ Un phénomène social doit d'abord devenir un problème public.
▪ Ce problème public doit être mis sur l'agenda politique.
▪ Les pouvoirs publics doivent choisir une politique publique qui répond à ce problème.
▪ La politique publique doit être mise en œuvre, puis évaluée, et éventuellement poursuivie, modifiée
ou supprimée.
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et régulation sociale
Au cours de ces différentes étapes, de nombreux acteurs interviennent, privés ou publics, avec des
motivations différentes, convergentes ou contradictoires.
- 26 janvier 2012 : le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande dévoile ses 60 propositions
pour la France. La numéro 31 proclame : « J'ouvrirai le droit au mariage et à l'adoption aux couples
homosexuels. »
- 6 mai 2012 : François Hollande est élu président, à l'issue du second tour.
- 29 juin 2012 : à l'occasion de la marche des fiertés lesbiennes, gays, trans et bi (LGBT), Dominique
Bertinotti, la ministre déléguée à la Famille, redit « oui » à l'ouverture du mariage et de l'adoption aux
couples homosexuels. Elle annonce qu'une loi sera votée d'ici au premier semestre de 2013. Un objectif
confirmé par le premier ministre Jean-Marc Ayrault.
- 7 novembre 2012 : le projet de loi du mariage pour tous franchit l'étape du Conseil des ministres.
- 20 novembre 2012 : François Hollande sème la confusion lors du Congrès des maires, à Paris, en
envisageant la possibilité pour les maires de déléguer la célébration du mariage de personnes du même
sexe au nom du respect de la liberté de conscience. Il est ensuite contraint de revenir sur cette déclaration
et de réaffirmer qu'il soutient pleinement ce texte.
- 13 janvier 2013 : 340 000 selon la police, environ 800 000 selon les organisateurs, défilent dans les
rues de Paris, contre le projet de loi sur le « mariage pour tous ».
- 27 janvier 2013 : 125 000 manifestants selon la police - 400 000 selon les organisateurs - défilent à
Paris pour défendre le projet de loi.
- 29 janvier 2013 : lancement des débats à l'Assemblée. Quelque 5000 amendements sont déposés. La
garde des Sceaux Christiane Taubira fait son plaidoyer.
- 30 janvier 2013 : en diffusant une circulaire appelant les tribunaux à ne plus faire obstacle à la
naturalisation d'enfants nés à l'étranger d'une mère porteuse, la garde des Sceaux met le feu aux poudres
à Assemblée.
- 2 février 2013 : les députés adoptent l'article clé du projet de loi sur le mariage et l'adoption pour les
couples homosexuels qui supprime l'exigence de la différence des sexes comme condition du droit au
mariage, après de longues heures de débats. Des dizaines de milliers d'opposants manifestent dans toute
la France.
- 12 février 2013 : le mariage gay franchit la première étape à l'Assemblée. Le texte est adopté par 329
voix contre 229. La gauche vote pour, la droite contre, malgré quelques exceptions notables : les UMP
Benoist Apparu et Franck Riester, Jean-Louis Borloo (UDI), Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Yves Jego
(UDI).
- 24 mars 2013 : 300.000 (police) à 1,4 million (organisateurs) d'opposants manifestent à Paris, l'un des
plus importants rassemblements de la droite sur un sujet de société depuis 1984. Des incidents éclatent.
98 arrestations.
- 4 avril 2013 : le Sénat entame l'examen du projet de loi.
- 10 avril 2013 : environ 5.000 partisans du mariage homosexuel se rassemblent à Paris pour dénoncer
« l'homophobie » des opposants.
- 12 avril 2013 : les sénateurs adoptent le texte. 2.300 opposants au mariage pour tous selon la police,
7.500 selon les organisateurs manifestent dans le Quartier latin à Paris.
- 15 avril 2013 : 67 opposants sont placés en garde à vue avant d'être relâchés dans la journée.
- 22 avril 2013 : le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, reçoit une lettre de menaces
contenant de la poudre de munitions, le mettant « en demeure de surseoir au vote définitif de la loi sur le
mariage pour tous » signée d'une « interaction des forces de l'ordre ».
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
- 23 avril 2013 : le Parlement adopte le projet de loi, après une tentative d'opposants dans les tribunes
de perturber le vote. Le texte recueille 331 voix pour, 225 contre. Les élus de l'UMP transmettent leurs
recours contre le texte au Conseil constitutionnel.
- 5 mai 2013 : bien que la loi ait été votée, les opposants au mariage pour tous continuent à se mobiliser,
à Paris et dans les grandes villes de province.
- 17 mai 2013 : le Conseil constitutionnel valide l'intégralité de la loi tout en soulignant que le texte ne
reconnaissait pas un « droit à l'enfant » pour les couples du même sexe, le principe à respecter pour tout
agrément d'adoption devant être « l'intérêt de l'enfant ». François Hollande a annoncé qu'il promulguerait
la loi le 18 mai.
EC1 À partir d'un exemple concret, expliquez comment un groupe peut-il imposer un thème dans le débat
politique ?
EC1 À partir d’un exemple (tabagisme, délinquance routière, ou tout autre exemple de votre choix),
montrez que la mise à l’agenda dépend de l’interaction des acteurs.
EC1 A partir d’un exemple, vous expliquerez que divers acteurs interviennent dans la construction d’une
politique publique.
EC1 A partir d’un exemple, vous montrerez que l’inscription à l’agenda politique d’un problème public
peut être source de conflit.
EC1 A partir d’un exemple, vous montrerez que l’inscription à l’agenda politique d’un problème public
peut être objet de coopération.
EC1 Précisez en quoi consiste la mise à l’agenda politique d’un phénomène social.
Peut-on dire qu’un problème public est le résultat d’une interaction ?
EC1 A partir d’un exemple, vous montrerez comment un phénomène social peut devenir un problème
public.
EC1 Votre détaillerez un ensemble de mesures qui illustrent l’action publique face à un phénomène social
érigé en problème public.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
THEORIE(S)
Désaffiliation
Robert Castel
Abordée dans Robert Castel, Les Métamorphoses de la question sociale, 1995
Robert Castel est un sociologue français (1933 − 2013) qui a analysé la construction de la société salariale
puis son effritement à partir des années 1970. Il a notamment étudié les conséquences de cette dislocation
du lien social sur l'intégration sociale, mettant en évidence l'apparition de l'insécurité sociale que génèrent
la précarité et le chômage de masse.
Selon Robert Castel, le développement de l'urbanisation et les transformations dans les modes de vie
représentent un bouleversement majeur des formes de la cohésion sociale. À partir du XIXe siècle, les
sociétés occidentales étaient devenues des « sociétés salariales » : la situation de référence (la situation
« normale » pour le citoyen) était celle de salarié. Le salarié est un travailleur qui reçoit, en échange de
son travail, un salaire et une garantie de revenu sous la forme de protection sociale.
Le salariat s'est développé dans un contexte dynamique : accès à la consommation de masse, accès à la
propriété, améliorations des conditions de vie, espoir de la promotion sociale (même si les inégalités n'ont
pas été résolues). Mais à partir des années 1970 et 1980, la crise économique ainsi que le virage libéral
des gouvernements ont provoqué un affaiblissement de la fonction intégratrice de l'emploi, devenu de
plus en plus incertain. C'est le phénomène du chômage massif et de la précarisation croissante de l'emploi,
c'est-à-dire une incertitude de plus en plus grande face à l'avenir et aux revenus qu'un travailleur peut
espérer. C'est ce que Robert Castel nomme la désaffiliation sociale.
« La désaffiliation est la forme limite de ce processus. J'ai utilisé ce terme pour éviter un abus de l'usage
du mot exclusion à propos de situations complètement hétérogènes. Dire d'un sans-abri, d'un jeune de
banlieue ou encore d'un cadre au chômage qu'ils sont des exclus, cela ne veut plus rien dire à part qu'ils
seraient dehors, dans le "hors-social". Il faut plutôt comprendre les processus qui y mènent. Avant d'en
arriver là, on est vulnérable. Ces situations doivent être analysées : elles mènent à la limite d'être
déconnecté des rapports de travail, des échanges et des réseaux de sociabilité familiaux, de voisinage, de
territoire … »
Robert Castel, Interview dans L'Humanité, Mars 2013
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
Disqualification sociale
Serge Paugam
Abordée dans Serge Paugam, La Disqualification sociale, 1991
Serge Paugam est un sociologue français né en 1960 qui s'intéresse particulièrement à la sociologie des
inégalités et des ruptures sociales.
Pour Paugam, la société désigne ses pauvres : il y a un phénomène d'étiquetage, de stigmatisation, induit
par les prestations sociales et qui conduit les individus disqualifiés à avoir conscience de cette étiquette.
L'humiliation associée à ce statut « d'assisté » conduit les individus à entretenir des relations plus
distendues avec leur entourage et les empêche de développer un sentiment d'appartenance à un groupe.
Ainsi, les prestations ciblées sur ces populations à risque participent à ce processus d'exclusion qu'est la
disqualification sociale.
« Les populations en situation de précarité économique et sociale, connues des travailleurs sociaux, font
l'expérience de la disqualification sociale en ce sens qu'elles ont conscience de l'infériorité de leur statut
et qu'elles se savent désignées comme des « pauvres », des « cas sociaux » ou des « inadaptés » de la
civilisation. La disqualification sociale est donc avant tout une épreuve, non pas seulement en raison de
la faiblesse des revenus ou de l'absence de certains biens matériels, mais surtout en raison de la
dégradation morale que représente dans l'existence humaine l'obligation de recourir à l'appui de ses
semblables et des services d'action sociale pour obtenir de quoi vivre dans des conditions décentes. »
Serge Paugam, La Disqualification sociale, 1991, préface à la nouvelle édition
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Action publique Action menée par les autorités étatiques.
Ensemble des problèmes qui sont perçus comme appelant un
Agenda politique
débat public, voire l'intervention des pouvoirs publiques.
Processus de fragilisation du lien social conduisant à la pauvreté,
qui s'explique par un affaiblissement des solidarités de proximité
Désaffiliation
(familles, principalement) et la précarité de l'emploi. On doit cette
notion à Robert Castel.
Processus conduisant à l'exclusion, par lequel les individus mal
intégrés sur le marché du travail intériorisent l'étiquette d'"exclus"
Disqualification
(stigmatisation que leur attribuent les différentes institutions, en
sociale
particulier, celles gérant les aides sociales. On doit cette notion à
Serge Paugam.
Lien volontaire ou involontaire, qui peut être privé ou collectif,
Solidarité nationale
entre des individus afin de s'entraider.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Situation dans laquelle les individus, malgré les inégalités, sont
Cohésion sociale unis par des valeurs communes et une solidarité qui cimentent la
société.
Inégalité de traitement et préjudices subis par des individus ou
des groupes en raison de leurs caractéristiques sociales (raciales,
Discrimination
sexuelles, religieuses, physiques ou mentales) réelles ou
supposées.
Ensemble des droits résultant des dispositions législatives ayant
Droits sociaux trait aux contrats de travail et aux dispositifs sociaux
d'assurance.
Etat protecteur ayant pour exigence d'assurer à tous le minimum
Etat social de ressources et de reconnaissance nécessaires pour participer à
la vie en société.
Loi organique relative aux lois de finances. Elle définit le budget
LOLF
de l'Etat par grands objectifs.
Situation dans laquelle un individu a des ressources inférieures
au seuil de pauvreté, qui correspond à 60 % du revenu médian
Pauvreté
(revenu tel que la moitié de la population gagne moins et l'autre
moitié gagne plus).
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 4 – CONTROLE SOCIAL, DEVIANCE ET COHESION SOCIALE - Leçon 09. Action publique
et régulation sociale
Le troisième modèle, soit le modèle français, est une combinaison des deux précédents.
Initié en France par le juriste Pierre Laroque en 1945, ce modèle d’Etat-providence vise
autant un système de Sécurité sociale pour les travailleurs et les démunis que la mise en
place d’un système centralisé, généralisé et global.
PROGRAMME OFFICIEL
SCIENCE ECONOMIQUE – THEME 5 – REGULATIONS ET DESEQUILIBRES MACROECONOMIQUES
E5.3. Quelles politiques conjoncturelles ?
Indications complémentaires : On présentera les principaux
déséquilibres macroéconomiques et leurs instruments de mesure. On
montrera comment ils sont liés à la dynamique de la demande globale
(I). En s'appuyant sur les développements du point 5.2, on montrera
comment les pouvoirs publics peuvent utiliser la politique budgétaire
pour agir sur les déséquilibres. En se référant au point 4.3, on
présentera également les moyens d'action des banques centrales
(notamment la Banque centrale européenne) et leur rôle dans la
régulation conjoncturelle de l'activité économique (II).
NOTIONS-CLES : Demande globale – Inflation – Chômage – Déséquilibre extérieur – Politique
budgétaire – Politique monétaire
FICHE DE SYNTHESE
a) Chômage b) Demande globale c) Déséquilibre extérieur d) Inflation e) PIB potentiel f) Policy-mix g)
Politique budgétaire h) Politique de relance i) Politique expansionniste j) Politique monétaire k) Politiques
publiques l) Politique restrictive m) Taux de chômage
RESUME DU COURS
La demande globale est composée de la consommation des ménages (C), de l'investissement des
entreprises et des ménages (I), des dépenses de l'État (G) et des exportations (E). On distingue la demande
intérieure (C+I+G) et la demande extérieure (X). Dans les pays développés la consommation des ménages
en est l'élément le plus important. Le niveau de la demande dépend des anticipations des agents
économiques et de leur degré de confiance.
Si la demande est insuffisante le chômage augmente, mais si elle est trop élevée, c'est l'inflation qui
guette. Le déséquilibre extérieur peut aussi bien être dû à une insuffisance qu'un excès de la demande
globale.
La situation idéale est une croissance forte, une inflation et un chômage faibles et un équilibre ou un faible
excédent extérieur, comme le montre le carré magique de Kaldor.
Des pays sont structurellement excédentaires, exportant plus qu’ils n’importent (l’Allemagne), alors que
d’autres (France) sont structurellement déficitaires. L'Allemagne bénéficie d'une spécialisation dans des
produits à haute valeur ajoutée, alors que la France est pénalisée par l’euro fort et les coûts de production
élevés, car elle n’est pas spécialisée dans des produits haut de gamme.
VID Hollande en Chine – Le déséquilibre du commerce extérieur pas soutenable et durable 1’45 - DOC 1
p 169
La Grèce, le Portugal, l'Espagne ont eu un équilibre extérieur (voire un excédent) en 2013-2014 à cause
de la diminution de la demande intérieure.
Le chômage, élevé dans de nombreux pays depuis les années 1970, a augmenté avec la crise de 2008.
Ses causes sont multiples : insuffisance de la demande globale, coût du travail trop élevé. À cela s'ajoutent
des causes structurelles : gains de productivité, mode de formation des salaires, parfois qualifications des
travailleurs inadaptées aux besoins des entreprises.
VID Les différentes causes du chômage 3’16 - Doc 1 p 170 – Doc 2 p 170 – Exercice p 173
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 10.
Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Le chômage a des conséquences délétères : perte de compétences de chômeurs, baisse des revenus,
pression à la baisse sur les salaires, frein à la consommation. Il freine la demande globale.
L'inflation forte des années 1970 a été combattue par les politiques économiques. Ces causes sont
multiples : une masse monétaire trop importante pour les besoins des transactions selon les monétaristes,
la hausse du coût des matières premières, les conflits relatifs au partage des revenus.
L'inflation peut entraîner une baisse du pouvoir d'achat, si les revenus n'augmentent pas au même rythme
que les prix. Elle favorise les emprunteurs mais pénalise les épargnants. Elle freine les exportations mais
augmente les importations.
Ne pas confondre l’inflation qui est la hausse des prix, avec la désinflation qui est la baisse de la hausse
des prix et la déflation qui est la baisse des prix.
Cependant, la crise de 2008 à fait ressurgir le risque de la déflation (baisse des prix et de la production).
Elle menace aujourd'hui la zone euro, du fait des politiques d'austérité. Le niveau élevé du chômage, la
baisse des dépenses publiques, la hausse des impôts réduisent la demande globale, et les prix sont
entraînés à la baisse. La baisse des prix entraîne la baisse de la production et renchérit le poids des dettes.
A. La politique budgétaire
Face à un déséquilibre économique, l'Etat peut augmenter les investissements publics : les entreprises
doivent alors augmenter leur production pour répondre à la demande publique ; l'emploi et les revenus
distribués augmentent.
Doc 1 p 174
L’Etat peut aussi, a minima, laisser jouer les stabilisateurs automatiques. En cas de crise, mécaniquement,
le déficit du budget de l'État se creuse créant un effet multiplicateur. En cas de surchauffe et d'inflation,
les recettes augmentent, les dépenses diminuent, l'activité est freinée.
Doc 2 p 174
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 10.
Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Après la crise de 2008, les États ont utilisé des mesures de relance budgétaire d'autant plus efficace qu'ils
ont été prompts à réagir. Mais les États européens, dans le cadre de leurs traités, ont rapidement
enclenché des politiques d'austérité et n'ont pas retrouvé le niveau de PIB par habitant d'avant crise (sauf
l’Allemagne).
Doc 3 p 175
La politique budgétaire expansive augmente la dette publique. Mais si la production intérieure peut
répondre à l’augmentation de la demande et si le gouvernement privilégie les dépenses publiques sur les
réductions d'impôts, la production nationale peut augmenter et, avec elle, les recettes fiscales.
Les politiques budgétaires de relance (ou expansionnistes) visent à relancer la croissance économique, au
risque parfois de provoquer de l’inflation. Les politiques budgétaires de rigueur (ou d’austérité) visent à
faire ralentir l’économie pour freiner l’inflation et/ou assainir les finances publiques pour soulager la dette
publique.
B. La politique monétaire
Face aux difficultés économiques, la Banque centrale peut mettre en œuvre la politique monétaire en
augmentant ses taux directeurs pour freiner l'activité en cas d'inflation, en les baissant pour relancer
l'activité ou en agissant sur les taux de change pour lutter contre un déficit extérieur.
Doc 1 p 176
Si les banques répercutent la baisse des taux directeurs sur les crédits qu’elles accordent, les ménages
réduisent leur épargne et consomment davantage et les entreprises investissent. Parallèlement, les
placements étant moins attractifs, les capitaux quittent le pays, la monnaie se déprécie, ce qui doit réduire
les importations et favoriser les exportations.
En 2008, les banques centrales ont baissé leurs taux directeurs, mais cela a été insuffisant ; elles ont alors
adopté des mesures non conventionnelles (assouplissement quantitatif, rachat de titres toxiques,
monétisation de la dette …).
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 10.
Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Doc 4 p 177
Les politique monétaires et budgétaire peuvent avoir des effets contradictoires : il faut un savant dosage
de chacune pour en corriger les déséquilibres.
VID Le rôle des politiques macroéconomiques Cours 5’30 - VID Austérité ou relance 3’03 - VID Les limites
de l’efficacité des politiques économiques Cours 14’31
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
TRAVAUX DIRIGES
En 2013
Taux de Balance
Taux de Taux
croissance du courante1 en %
chômage d’inflation
PIB du PIB
France 0,3 10,8 1,0 - 1,6
Allemagne 0,5 5,3 1,6 7,5
Etats-Unis 1,9 7,4 1,5 - 2,3
Zone euro - 0,5 12,1 1,3 2,9
Source : Alternatives économiques, hors-série n°98, 2013.
1. Balance des paiements courants (ou Compte des transactions courantes) : elle
enregistre l’ensemble des échanges de biens, de services, de revenus et de transferts
courants entre un pays et l’étranger.
2. Qu’en concluez-vous ?
Dans les quatre pays (ou zones), la croissance est très faible, elle ne permet pas de créer
des emplois, donc le chômage est élevé. En revanche, l’inflation est faible (on peut
ajouter que R. Solow et P. Samuelson ont montré, en reprenant les travaux d’A. Phillips,
qu’en deçà d’un certain niveau de chômage, l’inflation augmente, au-delà, l’inflation est
faible.
Les économies auraient le choix entre l’inflation ou le chômage, d’où l’idée que le carré
est « magique » dans le sens où réaliser les quatre objectifs en même temps relèverait
de la magie).
La faiblesse de la croissance vient en partie du déficit extérieur (sauf pour l’Allemagne
qui conserve une compétitivité hors prix pour ses produits industriels, ce qui explique
en partie l’excédent extérieur de la zone euro). Les quatre pays ou zones sont loin de
réaliser le carré magique.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
La France exporte un parfum qui vaut 100 euros et importe un logiciel qui vaut 50 $.
Supposons que l’euro passe de 1 € = 1,20 $ à 1 € = 1,30 $.
1. Calculer le prix du parfum aux Etats-Unis lorsque l’euro vaut 1,20 $, puis lorsqu’il
vaut 1,30 $.
Lorsque le cours est de 1 € = 1,20 $, le parfum vaut 120 $ (100 × 1,20) aux États-Unis
; lorsque le cours passe à 1 € = 1,30 $, le parfum vaut 130 $.
2. Calculer le prix du logiciel en France lorsque l’euro vaut 1,20 $, puis lorsqu’il vaut
1,30 $.
Lorsque le cours est de 1 € = 1,20 $, le logiciel vaut 41,66 € (50/1,20) en France ;
lorsque le cours passe à 1 € = 1,30 $, le logiciel vaut 38,46 € (50/1,30).
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
3. Quel est l’impact d’une monnaie forte sur les exportations ? sur les importations ?
Une monnaie forte (c’est-à-dire une monnaie qui permet d’acquérir beaucoup de
monnaie étrangère, donc qui a un pouvoir d’achat important à l’étranger) favorise les
importations et pénalise les exportations.
a) A partir de cet exemple, en déduire les conséquences de l’inflation pour les salariés.
L’inflation peut faire diminuer le pouvoir d’achat des salariés si les salaires n’augmentent
pas au même rythme que l’inflation.
c) Que faut-il faire pour que l’inflation ne diminue pas le pouvoir d’achat du salaire ?
L’inflation ne diminuera pas le pouvoir d’achat des salariés si les salaires augmentent au
même rythme que les prix. C’est le cas lorsque les salaires sont indexés sur l’indice des
prix.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Si les prix augmentent régulièrement de 4% (i) chaque année, la valeur actuelle (VO) de
son remboursement (VO = Vn / (1+i)n) sera de :
1ère année 12 000/(1,04) = 11 538,46
2ème année 12 000/(1,04)2 = 11 094,67
3ème année 12 000/(1,04)3 = 10 667,96
4ème année 12 000/(1,04)4 = 10 257,65
5ème année 12 000/(1,04)5 = 9 863,13
Luc remboursera chaque année en valeur actuelle (c’est-à-dire déduction faite de
l’inflation).
a) Quel peut être l’effet de l’inflation sur les exportations de viande d’Argentine ?
Justifiez votre réponse.
Le prix des exportations de viande d’Argentine va augmenter de 28 %, si les exportateurs
pratiquent les mêmes prix pour la viande vendue en Argentine et à l’étranger (effet prix).
Il est probable que les exportations baisseront (effet volume) car les Brésiliens
préféreront consommer de la viande brésilienne dont le prix aura moins augmenté.
c) Vous en déduirez les conséquences de l’inflation sur les importations et sur les
exportations.
Si un pays connaît une inflation plus forte que celle de ses partenaires commerciaux, il
verra ses exportations diminuer et ses importations augmenter.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Politique de
Impôt sur le Revenu Consommat
revenu disponible ion
Demande Inflation rigueur
Politique de
Dépenses Consommat
publiques
Emploi Offre Croissance relance
ion
Politique de
Pouvoir
TVA Demande Offre Croissance relance
d’achat
Politique de
Prestations Revenu
sociales
Demande Offre Croissance relance
disponible
Politique Politique
de de
relance rigueur
1. Instauration d’une prime à la casse sur les véhicules d’occasion
pour inciter les ménages à acheter des voitures neuves et favoriser la X
reprise de l’industrie automobile.
2. Baisse les taux des cotisations sociales versées par les entreprises. X
3. Augmentation du montant de l’aide au logement. X
4. Non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux. X
5. Hausse de la TVA. X
6. Austérité budgétaire en matière de dépenses publiques. X
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
3. On vous présente l’évolution du taux de croissance du PIB (en %) en France entre 1950
et 2004 :
Années 1957 1958 1975 1983 2008 2009 2010 2013 2014
Taux de
croissance du PIB 5,5 2,7 -1,0 1,3 0,2 -2,9 2,0 0,7 0,2
(en %)
VRAI FAUX
1. De 2013 à 2014, la production a augmenté. X
2. De 1957 a 1958, la production a baissé. X
3. De 2008 à 2009, la production a baissé. X
4. En 2014, un plan de rigueur semble nécessaire au vu du taux de X
croissance du PIB.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
La politique monétaire agit sur la demande globale par au moins trois canaux : le taux
d’intérêt, le crédit et le taux de change.
Compléter les schémas avec les symboles ou (après chaque *), pour mettre en
évidence l’effet de chacun d’eux sur la demande globale, d’abord dans une situation
d’inflation, puis dans une situation de récession.
EN SITUATION D’INFLATION
Dans une situation d’inflation, les taux directeurs *1. et la banque centrale *2. les
possibilités de crédit données aux banques de second rang.
EN SITUATION DE RECESSION
Dans une situation de récession, les taux directeurs *1. et la banque centrale *2.
les possibilités de crédit données aux banques de second rang.
3.a) Baisse
Baisse des 1.c) Impacte
des taux 4.d) Hausse de
taux le
→ → d’intérêt → la →
d’intérêt refinancement
Crédit moins consommation
directeurs des banques
coûteux
Hausse de Croissance
→
l’investissement
Moindre
2.e) Baisse
attrait des Meilleure 5.b) Hausse des
→ des taux de → → →
placements compétitivité exportations
change
en euros
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Document - Taux directeur de la BCE et taux d’inflation de la zone euro entre 1999 et
2012 (en %)
Q03 Quelles sont les deux conceptions du rôle de l’Etat qui s’opposent en économie ?
a) Le collectivisme économique et l’individualisme économique.
b) Le libéralisme économique et l’interventionnisme économique. X
c) Le capitalisme économique et le marxisme économique.
Q04 Dans le cas d’un Etat providence quel est le rôle de l’Etat ?
a) Il intervient dans l’économie. X
b) Il n’intervient pas dans l’économie.
c) Il intervient dans la politique.
Q06 La fonction d’allocation de l’Etat peut être représentée par l’exemple suivant :
a) Les autorités chinoises ont lancé un plan d’investissement de 1 000 milliards de
X
yuans dans des infrastructures publiques.
b) L’allocation de rentrée scolaire, versée aux familles ayant un enfant de 6 à 18 ans
scolarisé, a augmenté de 25 % pour la rentrée.
c) La loi de finances française pour 2013 prévoyait un taux d’imposition marginal
de 75% pour les revenus annuels supérieurs à 1 million d’euros.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Le 1.g) libéralisme est la doctrine selon laquelle l’État ne doit pas intervenir en matière
économique et sociale : l’initiative individuelle est le moteur des activités humaines. Le
rôle de l’État doit se borner à un certain nombre de domaines : édicter la loi, rendre la
justice, assurer l’ordre public (police) et la défense du territoire national (armée).
Dans la conception libérale, l’État doit également veiller au maintien de la 2.a)
concurrence : son intervention est ainsi justifiée pour lutter contre les monopoles et les
ententes.
L’« État 3.f) gendarme » du XIXe siècle a cédé la place à l’« État 4.j) providence ». Cette
approche correspond à l’interventionnisme.
La politique économique est l’ensemble des actions mises en œuvre par les 5.i) pouvoirs
publics pour lutter contre les déséquilibres économiques. La politique économique de
l’Etat vise à ajuster les déséquilibres macroéconomiques. La croissance économique
n’est pas un processus linéaire : elle connaît des 6.e) fluctuations.
Les politiques conjoncturelles visent à lutter contre les déséquilibres économiques à 7.b)
court terme.
Les politiques structurelles visent à améliorer, sur le 12.h) long terme, le fonctionnement
du système économique d’un pays en faisant évoluer ses structures. Parmi les politiques
structurelles, on peut citer la politique industrielle, la politique de transport, la politique
de commerce, l’aménagement du territoire.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
La demande globale est constituée de la demande intérieure et de la demande extérieure. Elle comprend
donc la demande totale du secteur public et privé (consommation finale, consommation intermédiaire,
investissement), aussi bien exprimée par les agents à l'intérieur du pays que par les agents extérieurs (les
exportations).
Equilibre emplois-ressources
Avec X les exportations, C et I la consommation et l'investissement des agents privés (entreprises,
ménages) en biens et services, G les dépenses des APU en biens et services, et M les importations. VS
représente les variations de stocks.
PIB + M = C + G + I + X ± VS
▪ La demande intérieure est constituée de C, G et I.
▪ L'offre intérieure est composée par le PIB.
▪ L'offre et la demande extérieure sont représentées respectivement par M et X.
Le solde des flux extérieurs (échanges monétaires avec le reste du monde) est mesuré principalement par
le solde des transactions courantes de la balance des paiements (aussi appelé « balance courante »).
Un déséquilibre extérieur négatif (les flux entrants sont supérieurs aux flux sortants) peut provenir du
dynamisme de la demande intérieure (augmentation des flux entrants) mais également de la faible
compétitivité de l'économie (diminution des flux sortants).
Le solde courant donne lieu à un déficit ou un excédent courant, c'est-à-dire un solde positif ou négatif
de la balance des transactions courantes. Il se traduit par la capacité ou le besoin de financement de
l'économie. Un déficit courant signifie qu'une économie doit faire appel à l'extérieur : elle consomme et
investit plus qu'elle ne produit.
Le taux de couverture est le rapport entre les exportations et les importations d'un pays. Il peut être relatif
à un produit ou à l'ensemble des échanges de biens et services. Il mesure l'équilibre des échanges
extérieurs.
Taux de couverture = Exportations / Importations × 100
Le déséquilibre extérieur représente la différence entre les exportations et les importations. On utilise
principalement le solde courant pour estimer le déséquilibre extérieur.
Remarque
Le solde du commerce extérieur est la différence entre la valeur des exportations et celle des importations
entre deux pays ou deux zones. Il peut être relatif à un produit ou à l'ensemble des échanges de produits
(biens et services). C'est le rapport entre ces deux valeurs que mesure le taux de couverture.
Le chômage désigne l'état des personnes sans emploi, disponibles pour travailler et recherchant
activement un emploi.
Ces deux indicateurs ne mesurent donc pas la même chose, et il peut y avoir des écarts entre les deux.
Lorsque le nombre de chômeurs diminue, cela peut signifier qu'une partie des personnes au chômage ont
retrouvé un emploi, mais cela peut aussi être dû au fait que certains chômeurs cessent de chercher un
emploi. Ces derniers ne sont plus des chômeurs, mais des inactifs. On les appelle cependant souvent les
« chômeurs découragés ».
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
On trouve deux explications majeures à l'existence d'un chômage de masse :
▪ Pour les économistes classiques, le marché du travail devrait fonctionner comme un marché
concurrentiel. Le niveau d'emploi correspondrait à un salaire d'équilibre résultant de la confrontation
de l'offre et de la demande ; le chômage serait alors un phénomène volontaire, lié au refus des
individus de diminuer leurs revendications salariales (c'est-à-dire le refus de travailler pour un salaire
plus faible). L'existence d'un salaire minimum est un frein au fonctionnement du marché et fait
apparaître un chômage involontaire : des individus seraient prêts à travailler pour un salaire plus bas,
mais les employeurs n'ont pas le droit de les payer ainsi.
▪ Pour les économistes keynésiens, le marché du travail n'est pas un marché comme les autres. Lorsque
la demande de biens et services diminue, lors d'une récession par exemple, les entreprises diminuent
la production et le nombre d'embauches. Le chômage est involontaire et lié au faible niveau d'activité
économique. Keynes préconise ainsi des politiques volontaristes de la demande pour soutenir l'activité
et l'emploi.
Remarque
Keynes parle d'un équilibre de sous-emploi. En effet, selon lui, la demande effective dépend de la
demande anticipée de biens et services par les entrepreneurs. Cette demande détermine un niveau de
production et d'investissement permettant de fixer un niveau d'emploi. Or, pour Keynes, la demande
anticipée dépend de la conjoncture et du climat de confiance des entrepreneurs (il introduit ainsi des
variables psychologiques). Si la demande effective est faible, le niveau de production se fixe à un niveau
qui ne correspond pas au plein-emploi.
L'inflation est mesurée par l'Indice des prix à la consommation (IPC). Cet instrument statistique est édité
chaque mois. C'est une moyenne pondérée des prix d'un panier de biens consommés par les ménages et
regroupés en différents postes. La pondération correspond à la part de chacun dans la consommation
moyenne des Français.
La déflation est également un phénomène risqué pour l'économie. Elle augmente le pouvoir d'achat et
stimule la consommation à court terme, mais elle a aussi des conséquences économiques négatives
importantes :
▪ Les consommateurs vont avoir tendance à repousser leurs achats, car ils anticipent que les prix vont
continuer à baisser. Cela contribue à diminuer la demande et à ralentir l'activité économique, ce qui
entretient la spirale déflationniste.
▪ La déflation augmente les taux d'intérêt réels. Les dettes doivent être remboursées dans une monnaie
qui vaut plus que celle avec laquelle on avait emprunté.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Attention
Ne pas confondre déflation et désinflation. La désinflation correspond à un ralentissement de l'inflation,
alors que la déflation correspond à une baisse des prix.
Remarque
L'expérience de la période qui a précédé la crise de 2007 montre que la mesure de l'inflation rend mal
compte des déséquilibres monétaires : il conviendrait de prendre en compte le prix des actifs et pas
seulement les prix à la consommation.
Les politiques conjoncturelles des États suivent différents objectifs, que l'on peut résumer par la
représentation graphique du « carré magique ».
Le carré magique est une représentation imaginée par l'économiste britannique Nicholas Kaldor (1908 −
1986) afin de visualiser les objectifs de la politique conjoncturelle d'un pays. De par sa fonction de
stabilisation, l'État poursuit quatre objectifs qu'il voudrait combiner : une croissance économique forte,
un solde du commerce extérieur positif, des taux de chômage et d'inflation faibles.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Les politiques conjoncturelles sont des politiques de court terme et correspondent aux mesures prises
par les autorités publiques sur les « grands équilibres » (taux de chômage, d'inflation, de croissance et
solde extérieur).
Toutefois, les économies contemporaines mènent simultanément les deux types de mesures : les
politiques sont donc affaire de dosage entre des objectifs parfois contradictoires. Ces politiques doivent
donc s'apprécier au travers de l'objectif et des canaux de transmission par lesquelles les politiques
conjoncturelles agissent sur les déséquilibres.
Les politiques de la demande, d'inspiration keynésienne, ont pour objectif de stimuler la consommation
des ménages et l'investissement des entreprises, afin de relancer la demande globale et de résorber le
chômage. Ces politiques marquent la période des Trente Glorieuses, caractérisée par une forte inflation.
Les politiques de l'offre, d'inspiration libérale, visent davantage à soutenir l'offre, c'est-à-dire à rétablir la
compétitivité des entreprises. Cela peut passer par des mesures d'allègement fiscal, des investissements
dans la formation, une réduction du coût du travail, etc. Elles visent aussi à lutter contre l'inflation. Les
années 1970 ont marqué un changement d'orientation des politiques économiques, avec l'apparition de
la « stagflation » (c'est-à-dire à la fois un ralentissement de la croissance et une forte inflation) et
l'insuffisance des politiques keynésiennes (incapables de résorber le chômage en période de stagflation).
Attention
Ne pas confondre politiques conjoncturelles et politiques structurelles. La politique conjoncturelle agit à
court terme, alors que la politique structurelle vise à modifier sur le moyen et long terme les structures
de l'économie.
Remarque
Le dosage des politiques monétaires et budgétaires correspond à ce que l'on appelle la policy mix et
correspond à une stratégique macroéconomique globale. De plus, pour de nombreux économistes,
politique de l'offre et politique de la demande sont par ailleurs loin d'être incompatibles.
Les politiques économiques conjoncturelles ne se distinguent pas uniquement selon leurs buts, mais aussi
selon leurs moyens : c'est la distinction entre politique monétaire et politique budgétaire.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
A. La politique budgétaire
La politique budgétaire est une politique conjoncturelle qui cherche à agir sur l'activité économique en
modulant les recettes et les dépenses de l'État.
On distingue les politiques budgétaires de relance et de rigueur :
▪ Une politique budgétaire expansionniste (relance) consiste à augmenter les dépenses publiques afin
de stimuler la demande des ménages et l'investissement public. La demande intérieure augmente,
d'où une augmentation de la production des entreprises, qui devrait se traduire par une hausse de
l'emploi. Elle a pour effet immédiat une augmentation du déficit public.
▪ Une politique budgétaire de rigueur consiste à réduire les dépenses publiques et permet de lutter
contre l'inflation et d'éviter également un creusement des déficits publics.
L'État peut ainsi mener des politiques de la demande : augmentation des salaires, notamment le salaire
minimum pour soutenir la consommation, diminution de la fiscalité, investissements publics, etc.
Il peut également mener des politiques de l'offre comme l'allègement de certaines charges pour permettre
aux entreprises d'être plus compétitives (et d'embaucher) ou encore le financement de la recherche et du
développement.
EC1 Quelles sont les limites auxquelles un Etat fait face lorsqu’il veut mener une politique budgétaire
expansive ?
EC1 Quelles sont les différences entre une politique budgétaire expansive et une politique budgétaire de
rigueur ?
EC1 Comment le budget de l'État permet-il d'agir sur l'économie ?
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
B. La politique monétaire
La politique monétaire est une politique qui, pour agir sur la masse monétaire, augmente ou diminue le
taux d'intérêt.
La politique monétaire est menée par les banques centrales. On distingue deux types de politiques
monétaires :
▪ Une politique monétaire expansionniste qui consiste à augmenter la masse monétaire, l'objectif étant
de stimuler l'activité économique. Cette politique passe par une baisse des taux d'intérêt directeurs,
donc une diminution « du coût de l'argent ». En effet, en diminuant les taux directeurs auxquels elle
prête aux banques commerciales, la Banque centrale diminue le coût du crédit pour les banques
commerciales. Celles-ci peuvent à leur tour diminuer les taux d'intérêt (et donc le coût des crédits)
qu'elles accordent aux agents économiques (ménages et entreprises). L'investissement des entreprises
et la consommation des ménages devraient donc augmenter, ce qui doit permettre, à terme, une
croissance de l'emploi et de la production. Une création excessive de monnaie peut toutefois conduire
à de l'inflation.
▪ Une politique monétaire restrictive qui diminue au contraire la masse monétaire, l'objectif principal
étant de lutter contre l'inflation. Cette politique passe donc par une hausse des taux d'intérêt
directeurs, qui limite ainsi l'octroi de crédits par les banques, entraînant une baisse de la demande et
de l'investissement. Le risque est qu'en diminuant ainsi la demande, la croissance ralentisse.
Les politiques budgétaires sont du ressort des États. Cependant, dans la zone euro, le Pacte de stabilité
et de croissance (PSC) limite les possibilités de relance budgétaire, puisque le déficit des États doit rester
sous les 3 % de PIB.
Les politiques monétaires sont elles aussi contraintes. L'union monétaire a conduit les membres de la
zone euro à abandonner leur politique monétaire au profit d'une politique monétaire commune conduite
par la Banque centrale européenne. L'objectif principal de la BCE est la lutte contre l'inflation. Elle a pour
moyen le taux d'intérêt directeur, qui est le coût du crédit qu'elle accorde aux banques commerciales.
Cependant, la crise actuelle a poussé la BCE à outrepasser ces règles. La BCE est intervenue pour sauver
des banques de la faillite et limiter la récession en zone euro, et elle a mis en œuvre des politiques dites
« non conventionnelles », c'est-à-dire passant par d'autres moyens que les taux d'intérêt directeurs : elle
a notamment racheté des obligations d'États en difficulté.
Remarque
La Fed (la Banque centrale des USA), elle, poursuit un triple objectif : lutter contre l'inflation, assurer la
croissance et le plein-emploi.
La difficulté de la politique monétaire commune en zone euro est que les différents pays de cette zone
ont des caractéristiques différentes, et notamment des taux d'inflation différents. Les différents pays ont
donc besoin de politiques monétaires différentes, adaptées à leur situation particulière.
Ainsi, le PSC et la politique monétaire commune rendent difficile la mise en place de politiques budgétaires
de relance de la demande. Cela peut mettre en difficulté les pays où la croissance est faible et le taux de
chômage élevé.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
EC1 Montrez comment la politique monétaire peut favoriser l’augmentation de la demande globale.
EC1 Présentez les objectifs et les outils d’une politique monétaire restrictive.
EC1 Présentez les instruments de la politique monétaire.
EC1 Expliquez par quels mécanismes la Banque centrale peut lutter contre l’inflation.
EC1 Quelles sont les différences entre une politique monétaire expansive et une politique monétaire
restrictive ?
EC1 A l’aide d’un exemple, montrez comment une politique de rigueur peut limiter l’inflation.
EC1 Montrez les objectifs des politiques conjoncturelles de relance et de rigueur (au-moins 2 objectifs
par type de politique), puis distinguez les politiques budgétaires et monétaires.
EC2 Après avoir présenté le document, vous analyserez l’évolution de l’économie américaine au cours de
la présidence de Bill Clinton, en soulignant les effets des politiques budgétaire et monétaire sur la
croissance et le déficit public.
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SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 10.
Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 10.
Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Situation dans laquelle l'offre de travail qui émane de la population
active (ensemble des personnes qui travaillent ou qui souhaitent
Chômage
travailler) est supérieure à la demande de travail (besoin en main-
d'œuvre des producteurs).
Demande de biens et services qui émane de l'ensemble des agents
économiques d'un pays (ménages, entreprises, administrations
Demande globale
publiques, agents étrangers) et qui s'adresse aux producteurs de
ce pays.
Situation dans laquelle la valeur des exportations est différente de
Déséquilibre celle des importations. Il peut prendre la forme d'un excédent
extérieur (exportations supérieures aux importations) ou d'un déficit
(exportations inférieures aux importations) commercial.
Augmentation générale et autoentretenue du niveau général des
Inflation
prix.
Action des pouvoirs publics sur l'activité économique, qui passe
par une modification des prélèvements obligatoires et/ou des
Politique budgétaire
dépenses publiques (consommation et investissement des
administrations et revenus de transfert).
Action de l'autorité monétaire (auparavant les Etats, aujourd'hui les
banques centrales) sur la création monétaire des banques de
Politique monétaire
second rang pour réguler la quantité de monnaie en circulation
dans l'économie.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Niveau de production qu'une économie est capable de produire
PIB potentiel
durablement, sans accélération de l'inflation.
Combinaison de la politique monétaire et de la politique
Policy-mix budgétaire. Elle passe par la mise en œuvre de politiques
macroéconomiques qui poursuivent les mêmes objectifs.
En période de récession, politique de soutien l'activité économique
grâce, notamment, à des dépenses publiques supplémentaires ou
Politique de relance
à des baisses d'impôts. Elle s'oppose aux politiques de rigueur qui
visent à réduire le déficit public.
Politique publique (monétaire ou budgétaire) dont l'objectif est de
Politique
stimuler la demande globale pour augmenter la croissance
expansionniste
économique et réduire le chômage.
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Déséquilibres macroéconomiques et politiques conjoncturelles
FICHE DE SYNTHESE
a) Administrations publiques b) Budget de l'Etat c) Déficit public d) Dépenses publiques e) Dette publique
f) Etat-providence g) Fonctions économiques de l'Etat h) Impôt i) Incidence fiscale j) Prélèvements
obligatoires k) Répartition l) Stabilisation
RESUME DU COURS
Les marchés ne peuvent exister sans un cadre institutionnel, notamment sans l'existence de droits de
propriété.
De plus, laissé à la seule initiative des acteurs privés, le fonctionnement du marché fait état de diverses
défaillances conduisant à une situation peu avantageuse économiquement et socialement parlant.
L'État remplit ainsi des missions d'intérêt général, assurées par les services publics à la charge des
administrations publiques ou de certaines entreprises (privées ou publiques). Les missions de service
public permettent ainsi de pallier en partie les défaillances de marché et leur incapacité à produire des
biens collectifs.
DOC 2 p 152
DOC 3 p 149
La fonction d’allocation doit permettre de rétablir une allocation optimale des ressources. L’Etat peut ainsi
modifier l'affectation des ressources entre les agents, conformément à l'objectif d'intérêt général pour
remédier aux défaillances de marché et rétablir une concurrence juste (exemple de la production de biens
publics).
DOC 2 p 146
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Puissance publique et régulation économique
La fonction de répartition des revenus consiste donc à lutter contre les inégalités et à assurer les individus
contre un certain nombre de risques sociaux car le marché peut aboutir à des situations économiques et
sociales qui ne sont pas jugées équitables par la société. Elle peut répondre à deux logiques : une logique
assurantielle (redistribution horizontale) et une logique assistancielle (redistribution verticale).
DOC 3 p 147
La fonction de stabilisation assigne à l'État la tâche de lutter contre les déséquilibres macroéconomiques
(au niveau de l'activité économique nationale tout entière) liés à l'instabilité de l'activité économique. Les
principaux déséquilibres contre lesquels peut lutter l’Etat sont l’inflation, le chômage, la récession et le
déficit courant.
DOC 4 p 147 - VOC Fonctions économiques de l’Etat (allocation, répartition, stabilisation) – VID
Comprendre l’intervention de l’Etat dans l’économie 5’16 – TD2
TD3
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Puissance publique et régulation économique
VID Le projet de loi de finances – Comment ça marche 3’25 – DOC 1 p 150 (à l’oral) – TD4
Les dépenses publiques sont constituées au ¾ des prestations sociales, de la masse salariale et des
consommations intermédiaires. Ces dépenses publiques ne cessent d’augmenter. Leur évolution est
encadrée par le Pacte de stabilité et de croissance pour les limiter.
Les prélèvements obligatoires peuvent être utilisés comme des outils de fiscalité incitative afin de modifier
les comportements des agents économiques. Cette démarche est de plus en plus mise en pratique dans
les domaines qui concernent l’environnement.
DOC 1 p 154 (à l’oral) – DOC 2 p 155 (à l’oral) – DOC 3 p 155 (à l’oral) – TD5
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Puissance publique et régulation économique
C. Déficit et dette
1. Principes généraux
Le déficit public correspond au solde négatif du budget lorsque les dépenses publiques sont supérieures
aux recettes publiques. La dette publique est l'ensemble des emprunts contractés par toutes les
administrations.
DOC 4 p 251 – VID Dette publique – définition et traduction 0’46 - VOC Déficit public – VOC Dette publique
Le déficit public peut être financé de différentes façons : la création monétaire (interdite dans l’UE), Les
impôts ou l’emprunt public.
L'endettement peut jouer un rôle positif sur la croissance en dynamisant l'offre et la demande, mais il peut
aussi créer un effet d'éviction : l'épargne disponible se déplace vers le secteur public.
La dégradation des finances publiques peut provoquer une crise des dettes souveraines (c'est-à-dire une
crise de confiance en la capacité des États à continuer de garantir leurs dettes). Et lorsque la dette n'est
pas soutenable, les gouvernements risquent de faire défaut (ce qui revient à la faillite d'un État).
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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Puissance publique et régulation économique
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Puissance publique et régulation économique
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Puissance publique et régulation économique
TRAVAUX DIRIGES
Pour répondre au sujet : « Pourquoi les marchés ont-ils besoin d’un cadre
institutionnel ? », on vous demande de classer les arguments présentés dans le tableau
1 à l’intérieur du plan détaillé du tableau 2 (en reportant uniquement les lettres des
arguments).
Tableau 1 – Arguments
a) Assurer une confiance dans la monnaie
b) En affichant les prix
c) En assurant un revenu minimum
d) En évitant les mauvaises conditions de travail qui seraient possibles avec un
fonctionnement complètement libre des entreprises
e) Eviter l’asymétrie d’information
f) Instaurer des droits de propriété pour permettre une rémunération des innovateurs
g) Instaurer des normes de qualité à respecter pour protéger la santé
h) Les protéger contre le vol de leur outil de travail
i) Permettre un accès au marché pour les plus pauvres
j) Surveiller les situations de monopole
k) Un système de mesures commun facilite l’échange
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Puissance publique et régulation économique
2. Face à chaque mesure, préciser le moyen utilisé dans la dernière colonne du tableau.
Reporter uniquement les chiffres dans le tableau.
1. Distinguer les dépenses des recettes en reportant chaque lettre dans le tableau
suivant :
Recettes Dépenses
b) Cotisations (295,2 milliards) a) Prestations maladie (183,9 milliards)
c) Cotisation sociale généralisée (74,7 h) Prestations vieillesse (217,2 milliards)
milliards)
f) Impôts, taxes et autres contributions d) Prestations familles (39,8 milliards)
sociales (61 milliards)
l) Contributions versées par l’Etat (8 m) Prestations accident du travail et
milliards) maladies professionnelles (10,7 milliards)
j) Autres recettes (25,7 milliards) g) Frais de gestion (13,4 milliards)
n) Autres charges (9,4 milliards)
2. Eliminez une recette qui ne constitue pas un prélèvement réalisé par les organismes
de Sécurité sociale.
L’impôt sur le revenu est prélevé par l’Etat et non par la Sécurité sociale.
3. A l’aide des calculs de votre choix, dites si les organismes de Sécurité sociale (régime
de base) devront emprunter en 2014.
Pour pouvoir fonctionner en 2014, le régime de base devra emprunter 9,8 milliards
d’euros en 2014 (= 474,4 – 464,6).
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Puissance publique et régulation économique
Etudions le cas de deux producteurs de ciment. Leur production et leur impact sur
l’environnement sont consignés dans le tableau ci-dessous. La filière évolue et de
nouveaux procédés de fabrication permettent de limiter la pollution tant pour le
combustible utilisé que pour la quantité d’argile et de calcaire à porter à 1 450 °C. Or,
face aux enjeux sur le réchauffement climatique, le gouvernement introduit une taxe de
100 € la tonne sur les émissions de CO2 pour les industriels du secteur.
3. Si la taxe est prolongée dans le temps, les décisions économiques seront-elle les
mêmes ?
Ils seront gagnants la seconde année si la taxe est reconduite car l’investissement sera
rentabilisé.
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Puissance publique et régulation économique
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Puissance publique et régulation économique
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Puissance publique et régulation économique
L'existence de défaillances de marché rend nécessaire l'intervention de l'État. Les fonctions de l'État, soit
l'allocation de ressources, la stabilisation de l'économie et la fonction de répartition, fondent son
intervention sur le plan économique mais aussi en termes de justice sociale. L'État peut ainsi utiliser son
budget pour financer la production non marchande. Les prélèvements obligatoires permettent par ailleurs
de modifier les incitations des agents.
Les fonctions mêmes de l'État ont évolué au cours du temps, ce qui a modifié progressivement les raisons
de son intervention.
Les marchés ne peuvent exister sans un cadre institutionnel, notamment sans l'existence de droits de
propriété. De plus, laissé à la seule initiative des acteurs privés, le fonctionnement du marché fait état de
diverses défaillances conduisant à une situation peu avantageuse économiquement et socialement parlant.
L'État remplit ainsi des missions d'intérêt général, assurées par les services publics à la charge des
administrations publiques ou de certaines entreprises (privées ou publiques). Les missions de service
public permettent ainsi de pallier en partie les défaillances de marché et leur incapacité à produire des
biens collectifs.
Le service public désigne toute activité économique d'intérêt général s'exerçant sous l'égide des pouvoirs
publics.
Par exemple, l'éducation et l'électricité sont des services publics.
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Puissance publique et régulation économique
Remarques
▪ L'intervention de l'État s'est accrue depuis le XIXe siècle. « L'État gendarme » assurait jusqu'au début
du XXe siècle des fonctions régaliennes (justice, protection du territoire) et prenait en charge certains
biens collectifs comme l'éducation ou la santé.
▪ L'intervention de l'État dans le domaine économique et social s'est donc faite au cours du XXe siècle
avec le développement de l'État-providence : il prend ainsi en charge le bien-être matériel des
populations. L'État-providence se rattache à la mise en œuvre et au déploiement des mécanismes de
la protection sociale, mais également à son intervention pour stimuler la croissance économique et
réduire les inégalités.
▪ À partir des années 1980, on assiste à un désengagement progressif de l'État dans un contexte
simultané de mondialisation, de construction européenne et de retour des idées libérales.
EC1 Pourquoi la puissance publique intervient-elle dans la régulation des économies contemporaines ?
EC1 Pourquoi l’intervention de l'État est-elle nécessaire pour produire les biens collectifs ?
L'intervention publique modifie ainsi le comportement des agents à plus ou moins long terme par
l'incitation ou la contrainte.
Par exemple, en France, le schéma national des infrastructures de 2010 a donné la priorité au transport
ferroviaire. Les investissements publics devaient donc favoriser le transport ferroviaire de marchandises
et le déploiement du réseau. Cette orientation des dépenses de l'État était nécessaire afin d'assurer le
développement de ces infrastructures. En effet, d'une part, ce développement nécessite des
investissements très lourds que les entreprises peuvent difficilement se permettre. D'autre part, ces choix
d'investissements sont déterminés par la prise en compte du bien-être général à long terme, notamment
dans la prise en compte des enjeux environnementaux (les transports collectifs ferroviaires étant moins
polluants que les voitures individuelles). Ces investissements n'auraient donc pas été effectués par des
entreprises, car celles-ci recherchent le profit et non le bien-être général, et raisonnent plus à court terme
qu'à long terme.
Par exemple, la pollution constitue une externalité négative qui n'est pas prise en charge par le marché.
Pour y remédier, les pouvoirs publics peuvent imposer des contraintes, comme par exemple la
normalisation des pots d'échappement sur les véhicules. Ils peuvent aussi inciter les agents économiques
à réduire leur pollution, en proposant par exemple des primes lors de l'installation de panneaux
photovoltaïques.
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Puissance publique et régulation économique
L'État doit permettre de rétablir une allocation optimale des ressources. Il peut ainsi modifier l'affectation
des ressources entre les agents, conformément à l'objectif d'intérêt général pour remédier aux défaillances
de marché et rétablir une concurrence juste.
Par exemple, dans le cas des biens publics, comme l'éclairage public, le marché est défaillant à fournir les
biens aux consommateurs : personne ne veut payer l'éclairage public pour tout le monde. Il est donc
optimal que ce soit l'État qui prenne en charge cette production et alloue les ressources nécessaires à
l'éclairage public, en prélevant équitablement une partie du coût auprès des citoyens via les impôts.
Le fonctionnement du marché peut aboutir à des situations économiques et sociales qui ne sont pas
jugées équitables par la société. La fonction de répartition des revenus consiste donc à lutter contre les
inégalités et à assurer les individus contre un certain nombre de risques sociaux. Cette fonction s'exerce
par une réglementation attenante aux revenus primaires telle que l'instauration d'un salaire minimum, et
par le biais des revenus de transferts issus des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales).
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Puissance publique et régulation économique
On distingue deux logiques :
▪ Logique assurantielle : appelée aussi système bismarckien, du nom du chancelier allemand qui fonde
entre 1880 et 1890 un système d'assurance. Dans ce système, les prestations sociales sont
contributives : la protection sociale est obligatoire et fondée sur le travail, elle repose sur le versement
de cotisations sociales, proportionnelles au salaire. Seuls ceux qui travaillent ont ainsi droit à une
protection sociale.
▪ Logique assistancielle : appelée également système beveridgien, du nom de l'économiste britannique
qui, à la demande du gouvernement en 1942, a proposé une refonte du système de protection sociale.
Dans ce système, la protection sociale est universelle : l'ensemble de la population est protégée et le
financement se fait par l'impôt. Le montant des prestations n'est pas fondé sur le risque de perte de
revenus, mais sur le besoin des individus.
Remarque
En France, le système de protection sociale est mixte.
Les risques sociaux sont par exemple la maladie, les accidents de travail, la vieillesse, le chômage ou
encore la maternité.
3. La fonction de stabilisation
La fonction de stabilisation assigne à l'État la tâche de lutter contre les déséquilibres macroéconomiques
(au niveau de l'activité économique nationale tout entière) liés à l'instabilité de l'activité économique. Les
principaux déséquilibres sont :
▪ L'inflation, une hausse générale et durable des prix.
▪ Le chômage, le fait qu'une partie de la population active soit inoccupée.
▪ La récession, une diminution du PIB.
▪ Le déficit courant, lorsque le solde de la balance des transactions courantes est négatif.
Cette fonction a pris son sens lorsque certains économistes comme John Maynard Keynes ont mis en
évidence l'intérêt de l'intervention de l'État pour corriger les déséquilibres macroéconomiques que le
marché ne pouvait résoudre. Avant la Grande Dépression des années 1930, les économistes considéraient
majoritairement que le marché était autorégulateur. La crise de 1929 et ses conséquences économiques,
sociales et politiques ont suscité une demande d'intervention de l'État de la part des agents économiques.
Keynes a alors progressivement imposé l'idée que des politiques conjoncturelles relançant la demande
pouvaient venir en aide aux économies déprimées.
La balance des transactions courantes, ou compte de transactions courantes, est un compte statistique
qui retrace l'ensemble des échanges de biens et de services entre un pays donné et l'étranger. Ce compte
regroupe la balance commerciale (import et export de biens), les échanges de services, de revenus et de
transferts courants (par exemple, la contribution de la France au budget de l'Union européenne est un
transfert courant de la France vers l'extérieur).
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Puissance publique et régulation économique
Attention
Ne pas confondre solde commercial et solde courant :
▪ Le solde commercial correspond au solde de la balance commerciale, c'est-à-dire les échanges de
marchandises (de biens matériels) entre un pays et le reste du monde.
▪ La balance de transactions courantes (solde courant) est composée de la balance commerciale, mais
aussi des balances de services, revenus et transferts courants.
Les niveaux de pouvoir se différencient par leurs domaines de compétences et par leur degré d'autonomie.
En France, les compétences des administrations publiques sont délimitées par l'État au travers des lois de
décentralisation. Ces compétences relèvent soit de la contrainte (imposée par l'État et supportée par les
collectivités) soit d'une relative autonomie (gestion de l'économie locale).
L'Union européenne dispose de compétences exclusives (lorsqu'elle seule peut légiférer dans un domaine),
partagées (lorsqu'elle partage avec l'État le droit de légiférer dans un domaine) et d'appui (lorsqu'elle ne
peut que soutenir ou compléter la législation d'un État dans un domaine).
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Puissance publique et régulation économique
1. Le budget public
Avec la décentralisation, une partie du budget des administrations centrales a été déplacée vers les
administrations locales en même temps que les compétences étaient transférées de l'État central vers les
collectivités locales. L'État pilote une partie des investissements réalisés par les APUL via les subventions.
En 2013, les dépenses publiques ont représenté 57 % du PIB, et les recettes publiques 53 % du PIB. Lorsque,
sur une année, les dépenses publiques sont supérieures aux recettes publiques, l'État est en situation de
déficit. En 2013, le déficit public a donc été d'environ 4 % du PIB. Pour compenser ce décalage, il s'endette
: la France a ainsi accumulé une dette publique d'environ 2000 milliards d'euros, soit approximativement
le montant du PIB annuel.
Au niveau européen, le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) impose à terme aux États membres d'avoir
des budgets proches de l'équilibre, voire excédentaires. Le PSC prévoit ainsi des « limites » : le déficit
public ne devrait pas excéder 3 % du PIB. Face à la récurrence des déficits publics et aux difficultés
conjoncturelles, l'Union européenne concède des dépassements, moyennant une discipline budgétaire et
un objectif de réduction des déficits publics.
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Puissance publique et régulation économique
Les dépenses publiques sont l'ensemble des dépenses engagées pour couvrir les dépenses courantes
d'administration, pour les services publics et la redistribution.
On peut noter que les dépenses des ASSO sont les dépenses les plus importantes : en France, ces
administrations sont principalement la Sécurité sociale constituée de quatre branches (maladie, vieillesse,
famille, accidents du travail) et l'Unédic (chargée de l'assurance-chômage, en relation avec Pôle emploi).
Au sein de ces dépenses, la vieillesse et la maladie représentent respectivement 45 % et 27 % des
prestations sociales selon un rapport de la DRESS en 2013.
Les dépenses publiques donnent souvent lieu à une production non marchande, une production de
services qui ne sont pas vendus à prix de marché. Ainsi, l'activité des administrations publiques est une
production qui n'est pas vendue, mais offerte aux citoyens. C'est le cas des services d'administration
centrale (les ministères, par exemple) mais aussi des agents de l'Éducation nationale ou de la Défense
nationale : les citoyens n'achètent pas sur un marché l'éducation publique ou la protection des armées.
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Puissance publique et régulation économique
Les dépenses publiques des États ont fortement augmenté au cours du XXe siècle. On le mesure par leur
poids dans le PIB : en 1912, les dépenses publiques représentaient 13 % du PIB français, alors qu'en 2010,
elles représentaient 57 %.
Cette forte croissance des dépenses publiques au cours de la seconde moitié du XXe siècle s'explique
avant tout par l'augmentation des dépenses publiques d'éducation, de retraite et de santé. Ces deux
dernières augmentent avec le vieillissement de la population.
En 2013, les recettes publiques représentaient 53 % du PIB. Pour l'essentiel, elles sont constituées de
prélèvements obligatoires : en 2013, ils représentaient 44 % du PIB, soit plus de 80 % des recettes
publiques.
Les prélèvements obligatoires sont des versements effectués par les agents économiques aux
administrations publiques (l'État, les APUL et les ASSO), ils sont constitués d'impôts et de cotisations
sociales.
Les prélèvements obligatoires sont des recettes fiscales qui constituent la majeure partie des recettes
publiques. Le taux de prélèvements obligatoires dépend surtout de la conjoncture économique.
Ces prélèvements sont sans contrepartie directe, c'est-à-dire que la consommation d'un service public ne
dépend pas des montants versés. Les impôts, sauf exception, ne sont pas affectés à une dépense
particulière. Les cotisations sociales, en revanche, ouvrent des droits à des prestations sociales et sont
versées aux ASSO.
Par exemple, l'impôt sur le revenu est un impôt progressif, qui se calcule par « tranches », et qui
fonctionne de la même façon pour tous les ménages :
▪ Si le ménage gagne moins de 9 690 € par an, le taux d'imposition est de 0 % : il n'est pas taxé.
▪ Si le ménage gagne entre 9 690 et 26 674 € par an, les premiers 9 690 € de revenu ne sont pas taxés
; les euros de revenu supplémentaires sont taxés à 14 %.
▪ Si le ménage gagne entre 26 674 et 71 754 € par an, les premiers 9 690 € de revenu ne sont pas taxés
; les 26 674 – 9 690 = 16 948 € suivants sont taxés à 14 % ; les euros de revenu restant sont taxés à
30 %.
Les prélèvements obligatoires peuvent être utilisés comme des outils de fiscalité incitative afin de modifier
les comportements des agents économiques. Cette démarche est de plus en plus mise en pratique dans
les domaines qui concernent l’environnement.
Remarque
Les recettes non fiscales de l'État constituent une partie des recettes publiques et ne sont pas issues des
prélèvements obligatoires. Elles sont par exemple constituées des amendes.
C. Déficit et dette
1. Principes généraux
Le déficit public correspond au solde négatif du budget de l'ensemble des administrations publiques
(l'État, les collectivités territoriales et les administrations de Sécurité sociale). Les dépenses publiques sont
supérieures aux recettes publiques.
Par exemple, en 2013, le déficit public de la France s'élève à 4,3 % du PIB, soit 87,6 milliards d'euros selon
l'INSEE.
La dette publique est l'ensemble des emprunts contractés par l'État (généralement pour couvrir le déficit
public), les administrations publiques locales et les administrations de la Sécurité sociale.
Par exemple, en 2013, la dette publique de la France représentait 93,5 % du PIB. L'INSEE annonçait 95,2 %
à la fin du troisième trimestre 2014 (soit plus de 2000 milliards d'euros).
Lorsque la dette est soutenable, l'endettement peut jouer un rôle positif sur la croissance en dynamisant
l'offre et la demande.
Il peut aussi créer un effet d'éviction : l'épargne disponible se déplace vers le secteur public, au détriment
des autres agents économiques, ce qui peut peser sur les investissements.
Lorsque la dette n'est pas soutenable, les gouvernements risquent de ne plus être capables de rembourser,
au risque de faire défaut, c'est-à-dire de se déclarer dans l'incapacité de rembourser ses dettes (ce qui
revient à la faillite d'un État).
La soutenabilité de la dette dépend à la fois de la croissance (qui fait augmenter les recettes) et des taux
d'intérêt que l'État se voit appliquer. Une augmentation des taux d'intérêt peut créer un effet boule de
neige, puisqu'ils sont une charge pesant dans le budget de l'État. Si les taux d'intérêt augmentent, le poids
de cette charge fait augmenter le déficit public, et menace la soutenabilité de la dette. Alors, les créanciers
perdent confiance dans la capacité de l'État à rembourser ses dettes, et pour compenser le risque de
crédit, augmentent encore les taux d'intérêt. Cet effet est accéléré lorsque les taux d'intérêt payés sont
supérieurs au taux de croissance du PIB, car dans ce cas, la dette croît plus rapidement que la richesse du
pays.
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Puissance publique et régulation économique
La dégradation des finances publiques, la faiblesse de la croissance et l'incapacité des États à faire baisser
le ratio dette publique / PIB peut provoquer une crise des dettes souveraines (ce sont les dettes émises
ou garanties par les États), c'est-à-dire une crise de confiance en la capacité des États à continuer de
garantir leurs dettes.
EC1 Expliquez comment la formation des déficits publics participe à l’accumulation de la dette publique
et leurs effets bénéfiques et pervers sur l’économie.
EC2 Vous présenterez le document puis décrirez la relation entre l’évolution du déficit public et celle de
la dette publique qu’il permet de mettre en évidence.
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Puissance publique et régulation économique
THEORIE(S)
Le carré magique
Nicholas Kaldor
Le carré magique est une représentation imaginée par l'économiste britannique Nicholas Kaldor (1908 −
1986) afin de visualiser les objectifs de la politique conjoncturelle d'un pays.
De par sa fonction de stabilisation, l'État cherche à combiner une croissance économique forte, un solde
du commerce extérieur positif, un taux de chômage et d'inflation faibles.
Cependant, Kaldor insiste sur le fait qu'il est impossible pour un État d'atteindre les quatre à la fois. Le
carré est dit « magique » parce qu'irréalisable. Par exemple, si on suit l'analyse keynésienne, un État qui
veut réduire le taux de chômage doit nécessairement accepter d'avoir un taux d'inflation élevé. La
comparaison des carrés magiques entre les différents pays peut donc mettre en évidence les choix
différents des États, selon qu'ils ont choisi d'abandonner l'un ou l'autre des quatre objectifs.
Une politique monétaire expansionniste consiste pour la Banque centrale à augmenter la masse monétaire,
soit l'offre de monnaie. L'objectif est de stimuler l'activité économique. Cette politique passe par une
baisse des taux d'intérêt directeurs, entraînant une diminution du "coût de l'argent" pour les banques
commerciales. Cela leur permet d'octroyer plus de crédits, en conséquence de quoi l'investissement des
entreprises et la consommation des ménages augmentent. À terme, la croissance et l'emploi sont censés
augmenter.
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 11.
Puissance publique et régulation économique
Politique monétaire de rigueur
Une politique monétaire restrictive consiste pour la Banque centrale à diminuer la masse monétaire,
l'objectif principal étant de lutter contre l'inflation. Cette politique passe donc par une hausse des taux
d'intérêt directeurs, ce qui permet de limiter l'octroi de crédits par les banques commerciales. Les
entreprises investissent moins et les ménages consomment moins, ce qui diminue la demande globale et
freine l'inflation.
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 11.
Puissance publique et régulation économique
Politique budgétaire de relance
Une politique budgétaire de relance consiste pour un État à augmenter ses dépenses publiques, afin de
stimuler la demande des ménages et l'investissement public. La demande globale est alors plus
importante, d'où une augmentation de la production des entreprises, qui se traduira par une hausse de
l'emploi.
Une politique budgétaire de rigueur consiste pour un État à réduire les dépenses publiques et
éventuellement augmenter les prélèvements obligatoires, afin de lutter contre l'inflation et l'augmentation
des déficits publics. Cette politique agit directement sur la demande. Elle risque de peser sur la production
des entreprises et la demande, et donc d'être un potentiel frein à la croissance.
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 11.
Puissance publique et régulation économique
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Situation dans laquelle les dépenses sont supérieures aux recettes
Déficit public
de l'Etat.
Ensemble des dépenses des administrations publiques (centrales,
locales ou de sécurité sociale). Il s'agit, pour l'essentiel, de la
Dépenses publiques
production de services non marchands et du versement de
prestations sociales.
Ensemble des emprunts des administrations publiques. Elle est
Dette publique
alimentée par les déficits publics.
L'économiste américain Richard Musgrave a distingué en 1959
Fonctions trois fonctions de l'Etat : l'allocation des ressources, c'est-à-dire
économiques de la production de certains biens publics ; la redistribution des
l'Etat revenus et des patrimoines ; la stabilisation de l'activité
économique, c'est-à-dire la lutte contre les crises économiques.
Ensemble des impôts, taxes et cotisations sociales perçus par les
Prélèvements
administrations publiques (Etat, collectivités locales,
obligatoires
administrations de Sécurité sociale).
Répartition Distribution des revenus et des richesses au sein d'une société
(fonction entre les individus ou les groupes sociaux. La redistribution par
économique de l'Etat modifie cette répartition.
l'Etat)
Stabilisation Ensemble des politiques visant à limiter les fluctuations de
(fonction l'activité économique.
économique de
l'Etat)
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Unités institutionnelles dont la fonction principale est de produire
Administrations des services non marchands ou d'effectuer des opérations de
publiques redistribution du revenu. Elles se financent par des prélèvements
obligatoires.
Budget de l'Etat Ensemble des dépenses et des recettes de l'Etat.
Expression désignant, au sens large, l'ensemble des interventions
économiques et sociales de l'Etat. Dans un sens plus restreint, elle
Etat-providence
renvoie uniquement à l'intervention de l'Etat dans le domaine
social.
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SCIENCE ECONOMIQUE - THEME 5 – LA REGULATION DES DESEQUILIBRES DE L’ECONOMIE PAR LES POUVOIRS PUBLICS - Leçon 11.
Puissance publique et régulation économique
6. Quelles sont les difficultés évoquées si le budget des APU diminue, notamment pour
les collectivités locales et territoriales ?
Les collectivités locales et territoriales recevront moins de financement des services
publics, moins de financement pour l’éducation, pour les infrastructures routières, etc.
PROGRAMME OFFICIEL
SOCIOLOGIE – THEME 4 – ORDRE PUBLIC ET LEGITIMATION
S4.1. Pourquoi un ordre politique ?
S4.2. Quelles sont les formes institutionnelles de l’ordre politique ?
Indications complémentaires : On mettra en évidence
l'avènement d'un ordre politique distinct des ordres
économiques, sociaux et culturels. On pourra prendre
l'exemple de l'évolution de l'État dans le monde occidental.
On apprendra aux élèves à distinguer la construction étatique
et la construction nationale. (I)
On familiarisera les élèves au vocabulaire juridique et
politique qui permet de distinguer les formes étatiques et de
préciser le contexte institutionnel dans lequel elles se sont
développées. À partir d'exemples contemporains, on
sensibilisera aussi les élèves à l'émergence de nouvelles
formes de participation politique et de légitimation
démocratique. (II)
NOTIONS-CLES : Etat – Etat-nation – Souveraineté – Etat de droit – Etat unitaire/fédéral – Démocratie
représentative / participative
VIDEO DE SENSIBILISATION :
https://www.rtl.be/info/video/161167.aspx
Durée : 5 min 35 s
Le co-président du Rassemblement Wallonie France répond aux questions de Grégory Goethals sur la
question de l’existence réelle d’un Etat belge au vu des divisions existantes.
Questions
1. Quel est l’objectif de ce parti politique ?
2. Quels sont les trois conditions nécessaires à la formation d’un Etat ? Selon cet
homme politique, pourquoi la Belgique ne constitue pas un Etat ?
3. Selon cet homme politique, pourquoi la Belgique ne constitue pas une nation ?
4. Chercher (sur Internet) quel est le régime politique belge. Quel changement, le
rattachement à la France de la Belgique impliquerait-elle ?
5. La Belgique est-elle un Etat unitaire ou fédéral ?
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
FICHE DE SYNTHESE
a) Démocratie participative b) Démocratie représentative c) Etat d) Etat de droit e) Etat fédéral f) Etat-
nation g) Etat unitaire h) Légitimité i) Nation j) Participation conventionnelle k) Participation non
conventionnelle l) Politique m) Pouvoir n) Séparation des pouvoirs o) Souveraineté
RESUME DU COURS
Les sociétés sont hiérarchisées selon différentes modalités. D'après le sociologue Max Weber, il existe
trois domaines de l'existence (appelés « ordre ») dans lesquels il est possible de hiérarchiser les individus.
L'ordre social renvoie au niveau de prestige des individus, l'ordre économique renvoie à la répartition des
richesses et l'ordre politique renvoie au niveau de pouvoir politique. L'ordre politique a donc une
spécificité : il peut être défini comme l'ensemble des relations qui déterminent la manière dont le pouvoir
est exercé sur un territoire.
DOC 2 p 268
L'État est l'incarnation de l'ordre politique : il consiste en un mode d'organisation politique et juridique
sur un territoire donné. En effet, à travers le monopole de la violence physique légitime et le monopole
fiscal qu'il exerce sur un territoire, il contrôle la société et monopolise le pouvoir.
DOC 3 p 269 – DOC 4 p 269 (à l’oral) - VID Réflexion sur l’Etat 1’39 - VOC Etat
L'État dispose du monopole d’édiction de la règle de droit, c'est-à-dire qu'il décide des lois en vigueur
sur son territoire. Il est souverain sur le territoire qu'il contrôle. À ce titre, il dispose de fonctions
régaliennes, c'est-à-dire qu'il assure certaines fonctions qui ne peuvent faire l'objet d'une délégation,
comme le maintien de l'ordre public, la défense extérieure, le droit et la justice.
Cependant, au cours du XXe siècle, les États occidentaux ont vu leur champ d'action se développer au-
delà des prérogatives régaliennes. Certains économistes, comme JM Keynes, ont en effet montré que l'État
a un rôle central à jouer dans la stimulation de la croissance économique (à travers notamment
l'investissement public ou la redistribution des revenus de transfert). Par ailleurs, certains Etats, comme
la France, ont mis en place après la Seconde Guerre mondiale un système de protection sociale contre les
risques de l'existence (maladie, vieillesse, chômage). On parle alors d'État-providence pour désigner l'État
qui protège les citoyens et qui agit sur l'activité économique.
Une nation est une communauté d'individus ayant conscience d'être unis par une identité commune
(historique, culturel, linguistique ou religieuse). La nation ne correspond pas toujours à un Etat sur un
territoire délimité. En effet, il existe des Etats sans nation clairement définie, notamment lorsqu'ils abritent
des communautés très différentes d'un point de vue culturel. Par ailleurs, il existe également des nations
sans Etat, lorsque des communautés n'ont pas la possibilité d'édicter elles-mêmes leurs règles de droit.
Les Etats-nation supposent donc une coïncidence entre un Etat et une nation sur un territoire donné. Pour
construire un État-nation, il faut mettre en œuvre à la fois une construction nationale (création d'une
identité commune) et une construction étatique (mise en place de structures étatiques visant à encadrer
le territoire). La France est un exemple d'État-nation, qui se construit à travers la transmission d'une
langue et d'éléments culturels communs, et le développement de structures étatiques au niveau national
et local (départements, régions).
DOC 3 p 273 – DOC 4 p 274 – TD3 - VID Les enseignements de l'Histoire - Partie 4/10 : La naissance d'un
Etat-Nation 14’54 - VOC Etat-nation
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
Les États peuvent prendre différentes formes. Il est possible de distinguer les Etats unitaires et les Etats
fédéraux.
DOC 1 p 274 – DOC 2 p 274 – DOC 3 p 274 – DOC 4 p 275 – DOC 5 p 275 - TD4 - VOC Etat unitaire/fédéral
La France est un exemple d’Etat unitaire décentralisé et déconcentré : tous les citoyens sont soumis à la
même loi, et édictée par un pouvoir central. Cependant, un rôle accru est accordé aux collectivités
territoriales (départements, régions).
L'État de droit soumis au droit la puissance de l'État, ainsi limitée et encadrée, de manière à protéger les
individus. Il assure ainsi le respect des libertés publiques, à travers la définition de certains droits pour
les citoyens (liberté, propriété, sûreté, résistance à l'oppression ; voir la Déclaration des Droits de l'Homme
de 1789).
DOC 1 p 276
Par ailleurs, selon Montesquieu, l'État de droit doit organiser la séparation des pouvoirs. Le pouvoir
législatif (faire les lois) doit être distinct du pouvoir exécutif (appliquer les lois) et du pouvoir judiciaire
(veiller au respect des lois), de manière à éviter qu'un ou des individus puisse édicter puis appliquer les
lois tyranniques.
L'État de droit apparaît comme le pilier de la démocratie puisqu'il permet de protéger les citoyens contre
l'arbitraire et de mettre en place une société fondée sur le bien-être collectif, respectueuse des droits de
chacun.
DOC 4 p 277 - VID Peut-on s’affranchir de l’Etat de droit ? 1’57 - VOC Etat de droit
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
La démocratie représentative est aujourd'hui en crise. En effet, l'abstention électorale est importante et
croissante. Par ailleurs, la défiance envers les représentants et les partis politiques et très développée.
DOC 1 p 278 – DOC 2 p 278 - VID Démocratie représentative selon Françoise Verchère 3’11 - ID
Houellebecq contre la démocratie représentative 1’39 - VOC Démocratie représentative
DOC 3 p 279 – DOC 4 p 279 - TD VID Démocratie participative sur la commune de Grigny 3’41 - VOC
Démocratie participative
TD7
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
TRAVAUX DIRIGES
Mister Univers
Ordre
Social
Terminator
Ordre
Economique
AFFIRMATIONS
I. L’Etat-providence connaît une crise de financement
II. L’Etat-providence connaît une crise d’efficacité
III. L’Etat-providence connaît une crise de légitimité
EXPLICATIONS
A. En effet, certains économistes libéraux remettent en cause l’action de l’Etat-
providence en estimant que les individus doivent se protéger eux-mêmes contre les
risques de l’existence, sans compter sur l’aide de l’Etat.
B. En effet, avec le ralentissement de la croissance et la montée du chômage, l’Etat-
providence se retrouve en difficulté financière, car moins de salariés peuvent cotiser.
Par ailleurs, le vieillissement de la population entraîne une hausse des prestations
retraite et maladie qui amplifie les difficultés financières.
C. En effet, l’Etat-providence ne parvient pas à résoudre le problème du chômage de
masse, ni à endiguer la progression des inégalités dans la société française.
ILLUSTRATIONS
1. Fin décembre 2014, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s’élevait à
3 496 000 (soit 9,9 % de la population active) selon Pôle emploi.
2. Ils estiment, par exemple, que les aides sociales freinent le retour à l’emploi des
chômeurs et les dissuadent de retrouver un emploi.
3. Pour 2014, le déficit de la Sécurité sociale devrait ainsi s’élever à 15,3 milliards
d’euros.
On vous présente le résultat d’un sondage sur l’identité française. Pour chaque principe
proposé, préciser s’il se rattache à la notion d’Etat ou de nation.
Cocher la case correspondante (une seule croix par ligne).
« Pour chacun des principes suivants, dites si, selon vous, ils sont des éléments
constitutifs très importants, plutôt importants, plutôt peu importants ou pas importants
du tout de l’identité française ? »
Principes % Etat Nation
Les droits de l’homme 71/25 X
Très important/Plutôt important 2/1
Peu important/Pas important 1
Sans opinion
La langue française X
Très important/Plutôt important 68/27
Peu important/Pas important 3/1
Sans opinion 1
Le système de protection sociale X
Très important/Plutôt important 62/32
Peu important/Pas important 4/1
Sans opinion 1
La culture, le patrimoine X
Très important/Plutôt important 48/44
Peu important/Pas important 6/1
Sans opinion 1
La laïcité X
Très important/Plutôt important 44/36
Peu important/Pas important 13/3
Sans opinion 4
La capacité d’intégration des diversités culturelles et X
ethniques
Très important/Plutôt important 33/48
Peu important/Pas important 12/3
Sans opinion 4
L’héritage chrétien X
Très important/Plutôt important 12/29
Peu important/Pas important 35/21
Sans opinion 3
Sondage TNS-Sofres pour La Croix, novembre 2009.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
Une constitution est la loi fondamentale d'un Etat qui définit les droits et les libertés des
citoyens ainsi que l'organisation et les séparations du pouvoir politique (législatif,
exécutif, judiciaire). Elle précise l'articulation et le fonctionnement des différentes
institutions qui composent l'Etat (Conseil constitutionnel, Parlement, gouvernement,
administration...).
Pour chacun de ces exemples, préciser s’il s’agit d’un exemple de démocratie
représentative, participative ou délibérative.
La construction de l'ordre politique dans les pays occidentaux est le fruit d'un processus lent. Ce processus
a abouti à l'avènement d'États-nations de formes diverses où citoyenneté et nationalité vont de pair. Des
régimes politiques démocratiques se sont progressivement imposés au sein de ces États, sous la forme
de démocraties représentatives. Les évolutions contemporaines laissent néanmoins apparaître de
nouvelles formes de participation politique, comme la démocratie participative.
L'ordre politique est la structure de répartition du pouvoir dans une société. La question du pouvoir est
au centre de la notion de « politique », qui désigne étymologiquement ce qui concerne la vie de la cité, de
la société. Faute d'un gouvernement de la cité ou de l'État, l'organisation collective ne pourrait pas résister
aux affrontements entre les groupes. Il est donc nécessaire qu'existe un pouvoir qui se situe au-dessus
des intérêts des individus, qui unifie et pacifie le groupe social.
Le pouvoir désigne la capacité d'une personne ou d'un groupe à faire appliquer une décision par une ou
plusieurs personnes, même contre leur gré.
Remarque
La notion de pouvoir en sociologie comme en sciences politiques désigne en premier lieu une relation
sociale entre des individus ou des groupes sociaux.
Pour le sociologue allemand Max Weber, l'État dispose du monopole de la violence physique. La violence
n'est pas l'unique moyen de l'État, mais elle est un moyen spécifique. Le monopole d'usage de la violence
permet à l'État d'assurer la sécurité pour l'ensemble des citoyens. Nul autre que l'État n'a le droit
d'appliquer la violence physique à un citoyen. Ainsi, toute atteinte à l'intégrité d'un membre de l'État porte
atteinte à la société qui le défend par l'intermédiaire de la police et de la justice.
Dans les sociétés modernes, seul l'État détient le pouvoir d'user de la violence physique dans le cadre des
lois. L'État détient également le monopole fiscal (seul l'État a le droit de prélever des impôts, et donc
d'obliger un citoyen à lui remettre de l'argent sans contrepartie) et le monopole monétaire (seul l'État a le
droit d'émettre de la monnaie).
Le pouvoir politique est considéré comme le pouvoir le plus haut, car c'est un pouvoir de décision, qui
organise les autres pouvoirs (économique, social, etc.).
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
Le sociologue allemand Norbert Elias (1887 − 1990), dans La Dynamique de l'Occident paru en 1939,
essaye d'expliquer la formation progressive de l'État en prenant comme exemple l'État français.
Il distingue ainsi plusieurs étapes dans la construction étatique à travers la progressive monopolisation
du pouvoir par les rois puis la République. Sous la monarchie, le pouvoir (notamment le droit d'user de la
violence physique et de collecter des impôts) se centralise progressivement dans les mains d'une seule
entité, le roi.
Avec les rois de l'époque moderne et notamment le règne de Louis XIV (1643 − 1715), la centralisation
du pouvoir se manifeste avec l'affirmation de la souveraineté du roi, c'est-à-dire l'assurance qu'il n'y a
personne au-dessus de lui. Les impôts se généralisent et l'association du monopole fiscal à celui de la
violence assoit le pouvoir royal.
La souveraineté caractérise un pouvoir qui n'a pas de pouvoir supérieur ou concurrent sur un territoire
donné. La souveraineté nationale correspond alors au principe de l'autorité suprême reposant sur le
peuple réuni au sein de la nation.
La Révolution française et la IIIe République instaurée en 1871 ont cherché à promouvoir le principe de
séparation des pouvoirs politiques énoncé par Montesquieu au XVIIIe siècle :
▪ Le pouvoir exécutif, qui désigne le pouvoir de gérer les affaires courantes de l'État et de mettre en
application la loi.
▪ Le pouvoir législatif, qui désigne la capacité à voter des lois.
▪ Le pouvoir judiciaire, qui veille à la conformité de la loi.
La centralisation du pouvoir sous la République permet alors l'avènement d'une société démocratique
dans laquelle tous les citoyens ont les mêmes droits.
L'État n'est donc pas le cadre « naturel » de l'activité politique. Il a existé des sociétés sans État, et l'État a
pris des formes différentes au cours de l'Histoire. L'État est donc une construction historique, sociale et
culturelle.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
L'État est une forme d'organisation politique caractérisée par le monopole du pouvoir de contrainte sur
un territoire et une population donnés et définie par un ensemble de règles juridiques stables. Il se
compose d'organes politiques et administratifs (gouvernement, parlement, etc.).
La construction de l'État est un processus lent, mais son autorité constitue une forme de pouvoir acceptée
par tous les individus du territoire concerné. C'est ce que l'on appelle la légitimité du pouvoir. Celle-ci,
tout comme l'État, n'est pas immédiatement donnée, mais construite dans le temps et acquise peu à peu
auprès de la population concernée. C'est le travail de légitimation du pouvoir qui conduit les individus à
reconnaître l'autorité de l'État.
Si les États modernes utilisent principalement la règle de droit (domination rationnelle légale) pour asseoir
leur légitimité, le recours à une culture commune (diffusion d'un message collectif, utilisation du
nationalisme par exemple lors de grands événements sportifs) et l'usage du charisme en sont des moyens
supplémentaires.
Par exemple, Nelson Mandela était très populaire au sein de la population noire des Sud-Africains. De
plus, à travers le sport, il a réussi à signifier qu'il appartenait à la même communauté que les Sud-Africains
d'ascendance européenne et qu'il ne cherchait pas la vengeance ou la domination.
Attention
Ne pas confondre État et gouvernement. L'État est la personne morale qui recouvre l'ensemble des
pouvoirs publics. Le gouvernement est le pouvoir exécutif de la collectivité nationale.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
2. La nation
La nation est une communauté humaine définie comme entité politique, réunie sur un territoire propre et
partageant une identité collective.
3. État-nation
Un État peut construire une nation par des éléments symboliques et matériels : un drapeau, une devise,
la mémoire collective, etc. En France, l'école devient laïque et obligatoire sous la IIIe République et permet
de renforcer le sentiment d'appartenance à la nation. À l'inverse, les unifications italiennes (1870) et
allemandes (1871) résultent principalement de la conscience de la population de partager une même
langue et une même culture, c'est-à-dire d'un sentiment national, qui les pousse à revendiquer leur
unification étatique.
Par exemple, en France, la fête nationale du 14 juillet est un dispositif de construction de la nation. Le 14
juillet a été déclaré fête nationale en 1880, sous la IIIe République, dont les gouvernants souhaitaient que
les Français renouent avec l'héritage idéologique républicain de la Révolution. Le choix du 14 juillet a été
fait en référence à la Révolution et la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, mais aussi en référence à la
fête de la Fédération du 14 juillet 1790, qui fut une grande fête d'union nationale. Ainsi, en 1880, le choix
du 14 juillet a permis de mettre d'accord des députés qui tenaient à l'héritage révolutionnaire du 14 juillet
1789 et les députés qui s'en méfiaient mais acceptaient de célébrer l'union nationale du 14 juillet 1790
(c'était notamment le cas de députés monarchistes). C'est donc une date doublement symbolique de la
nation française et de son unité. À travers les âges, cette fête du 14 juillet a permis de réunir et unifier les
Français autour de symboles communs.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
Un État-nation est un État qui coïncide avec une nation établie sur un territoire délimité.
Remarques
▪ Le nationalisme tend à renaître en Europe : d'une part, des identités locales se transforment en identité
nationale ; d'autre part, la montée du nationalisme dans certains États pourrait favoriser une
recrudescence de la xénophobie et du racisme.
▪ La mondialisation tend à remettre en cause les pouvoirs de l'État car elle provoque un effacement
progressif des frontières et l'existence d'une culture mondiale pourrait tendre à un effacement
progressif des spécificités culturelles.
▪ De même, l'Union européenne tend à la mise en place d'un pouvoir supranational : les décisions prises
par la Commission européenne priment sur le droit national, les États ont donc concédé une part de
leur souveraineté.
EC1 Montrez que les notions d'État et de nation ne sont pas synonymes.
EC1 En quoi l'Etat et l'Etat-nation se distinguent-ils ?
EC1 Montrez ce qui distingue la construction étatique de la construction de la nation.
EC1 Distinguez les notions d'État et d'État-nation
L'État de droit peut revêtir différentes formes. On oppose ainsi État unitaire et État fédéral.
Cette diversité des formes de l'État peut s'expliquer par des facteurs historiques, culturels et politiques.
L'État unitaire est marqué par une indivisibilité de la souveraineté. Seul l'État central, regroupant
l'ensemble de ses composantes, est souverain. Les États peuvent toutefois mettre en œuvre une
décentralisation consistant à déléguer des compétences aux régions ou aux départements (collectivités
territoriales). Cette décentralisation peut aller plus loin : en Espagne, les régions disposent de nombreuses
compétences, allant jusqu'à une indépendance fiscale pour le Pays basque, ou encore une langue
spécifique. Cependant, l'État reste unitaire : les compétences que les régions exercent sont des
compétences qui leurs sont confiées par l'État. Celui-ci délègue des compétences, mais peut à tout
moment décider de les reprendre. Aucune autre citoyenneté, nation ou République que celles de l'État
central ne saurait être reconnue dans un État unitaire (la Constitution française proclame par exemple que
« la République est une et indivisible »).
L'État fédéral est composé d'États fédérés. La Constitution répartit les pouvoirs entre l'État fédéral et les
États fédérés. L'État fédéral et les États fédérés sont souverains mais sur des compétences différentes et
définies à l'avance pour éviter les tensions. Ainsi, l'Allemagne est composée de seize Länder. Chaque Land
a sa Constitution, son gouvernement et son propre parlement. L'État fédéral, dirigé par le chancelier, est
compétent pour la défense, la justice, la fiscalité, la santé mais aussi les affaires étrangères et la politique
européenne. En cas de désaccord, c'est la cour constitutionnelle qui tranche sur la base de la loi
fondamentale (la Constitution).
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
L'État unitaire est un État qui se caractérise par l'unité de la souveraineté. Il ne reconnaît qu'une seule
nation, qu'une seule citoyenneté. Ces États peuvent être centralisés ou décentralisés.
L'État fédéral se caractérise par le partage de la souveraineté. Les compétences sont réparties entre les
entités fédérées et l'État fédéral, chacun étant souverain dans son domaine de compétence.
Un État de droit est un État qui protège ses citoyens des abus de pouvoir grâce aux respects des lois et
des droits de l'Homme. Les décideurs politiques eux-mêmes sont soumis à la loi.
Ce concept est en opposition à un État totalitaire, c'est-à-dire un État au sein duquel les autorités
gouvernementales et administratives agissent à leur guise.
L'État de droit, lorsqu'il est effectif, prend la forme d'une organisation démocratique du pouvoir et de la
délégation de ce pouvoir des citoyens à leurs représentants.
La démocratie représentative semble toutefois souffrir d'un certain nombre de limites. Les électeurs ne
peuvent, une fois leur représentant élu, infléchir les décisions politiques qui les concernent. La pratique
démocratique est en proie à de profonds renouvellements.
Ainsi voit-on émerger une démocratie participative dont l'objectif principal est de redonner du pouvoir à
la « base citoyenne ». Les conseils de quartiers, les associations, les groupes d'intérêts peuvent permettre
aux citoyens de s'exprimer et de combler le décalage entre les décisions politiques et les préoccupations
quotidiennes des citoyens.
Remarque
On peut également souligner l'existence d'une conception délibérative de la démocratie, qui prône
l'organisation systématique d'un processus de délibération publique avant toute prise de décision
politique. Les citoyens devraient alors se retrouver pour débattre et discuter avant chaque prise de
décision.
Il faut toutefois noter que cette participation directe des citoyens aux décisions publiques est difficile à
mettre en œuvre, ne serait-ce que parce que les citoyens n'ont pas forcément le temps ni l'envie de
débattre des sujets législatifs. Ceci rend nécessaire la délégation de pouvoir, des citoyens vers leurs
représentants.
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SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
La démocratie représentative (ou délégative) est une démocratie dans laquelle les citoyens expriment leur
volonté par l'intermédiaire de représentants élus en fonction de leur appartenance politique et à qui ils
délèguent leurs pouvoirs.
Attention
Ne pas confondre démocratie directe et démocratie participative. Dans une démocratie directe, les
citoyens gouvernent directement. Dans la démocratie participative, les citoyens choisissent leurs
représentants et peuvent participer aux débats.
FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Dans une démocratie représentative, les élus s'expriment au nom
du peuple qui n'a pour faculté que de les désigner ou de les
Démocratie
révoquer périodiquement. Dans une démocratie participative, les
représentative/particip
décisions sont prises par les représentants d'élus, avec la
ative
participation des citoyens : prise en compte d'initiatives populaire
et la concertation avec les citoyens par exemple.
Forme d'organisation politique caractérisée par le monopole du
Etat
pouvoir de contrainte sur un territoire et une population donnée.
Etat caractérisé par sa soumission au droit. Un Etat de droit doit
respecter les procédures juridiques et ne peut pas édicter de
Etat de droit
normes juridiques contraires aux principes fondamentaux du
droit.
Un Etat est dit unitaire lorsque tous les citoyens sont soumis au
même et unique pouvoir (en France, par exemple). Il s'oppose à
Etat unitaire/fédéral l'Etat fédéral, composé d'Etats fédérés, où la souveraineté est
partagée entre l'Etat fédéral et les Etats fédérés (en Allemagne,
par exemple).
Association d'un Etat et d'une nation (communauté d'individus
qui possède une certaine unité du fait d'une langue, d'une
Etat-nation
religion, d'une histoire ou d'une culture communes). Il existe des
nations sans Etat et des Etats comportant plusieurs nations.
Caractéristique d'un pouvoir dont les décisions ne sont soumises
Souveraineté
à aucune autorité supérieure ou extérieure.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Participation à la vie de la Cité, à la jouissance des droits qui lui
Citoyenneté
sont attachés, et à l'exercice des devoirs qui lui sont attribués.
Qualité d'un pouvoir accepté et reconnu par les membres d'un
Légitimité groupe ou d'une société. A distinguer de la légalité qui définit ce
qui est conforme à la loi.
Ensemble d'individus vivant sur un même territoire, liés par la
Nation conscience de son unité (historique, culturelle …) et constituant,
ou cherchant à constituer, une entité politique.
Participation
La participation politique conventionnelle comprend la
conventionnelle et
participation électorale et la participation partisane alors que la
non conventionnelle
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 12. Ordre publique et légitimation
2. Quels sont les trois conditions nécessaires à la formation d’un Etat ? Selon cet homme
politique, pourquoi la Belgique ne constitue pas un Etat ?
Un Etat est une collectivité qui se compose d’un territoire, d’une population et d’un
pouvoir politique organisé. Il considère que le pouvoir politique belge n’est pas organisé.
3. Selon cet homme politique, pourquoi la Belgique ne constitue pas une nation ?
Une nation est un groupement d’individus ayant entre eux des éléments communs à la
fois objectifs et subjectifs qui les unissent. Or en Belgique, il y a une forte division.
4. Chercher (sur Internet) quel est le régime politique belge. Quel changement, le
rattachement à la France de la Belgique impliquerait-elle ?
La Belgique est une monarchie constitutionnelle et parlementaire qui fonctionne sur le
principe de la démocratie représentative. La Belgique, rattachée à la France deviendrait
une République.
PROGRAMME OFFICIEL
REGARDS CROISES – THEME 1 – ENTREPRISE, INSTITUTION, ORGANISATION
R1.1. Comment les rapports sociaux s’organisent-ils au sein de l’entreprise ?
Indications complémentaires : On montrera comment l'entreprise
constitue un mode de coordination des actions par la hiérarchie (I).
On mettra aussi en évidence comment coopération (II) et conflits
(III) s'entremêlent dans la production de l'action collective. On
mobilisera pour cela les apports de la science économique
(économie de la firme) et de la sociologie (mobilisation et logiques
d'acteurs).
FICHE DE SYNTHESE
a) Contrat de travail b) Conflit (du travail) c) Coopération d) Division du travail e) Gouvernance d'entreprise
f) Grève g) Hiérarchie h) Organisation i) Parties prenantes j) Subordination
RESUME DU COURS
Les entreprises sont des acteurs majeurs des économie de marché. Elles offrent des biens contre un prix
que verseront des clients soucieux de satisfaire leurs besoins. Pour ce faire, elles mettent en œuvre les
stratégies nécessaires à leur compétitivité. Ainsi, elles s'imposent face à la concurrence à condition que
leur production répondre aux exigences des demandeurs, en termes, par exemple, de rapport qualité-
prix. Elles sont donc soumises à la loi du marché.
Pourtant, dans l'entreprise, ce n'est pas le système de prix qui définit les relations des participants. Le
fonctionnement interne de la firme n'est pas fondé sur la règle marchande selon laquelle le client verse le
prix, l'entreprise livre le bien et chacun est quitte. La coordination des actions dans l'entreprise passe par
un principe organisationnel différent : c'est la hiérarchie. Par exemple, les salariés sont subordonnés aux
ordres de l'employeur, les propriétaires du capital imposent leur volonté au dirigeant, les salariés
d'exécution ont à répondre aux attentes des cadres … Autrement dit, au sein de l'entreprise, les rapports
sociaux sont inégaux.
DOC 1 p 292 (à l’oral) – TD1 - DOC 2 p 293 – DOC 3 p 293 - VOC Hiérarchie
Comment expliquer la coexistence de ces deux modes de coordination, marché et entreprise ? Pour les
économistes, dans certains cas, le recours au marché impose une recherche d'information qui peut être
coûteuse. Ainsi, la coordination hiérarchique, l'entreprise, peut être plus avantageuse que la coordination
par les prix, le marché. Des situations hybrides peuvent émerger : la firme-réseau en témoigne.
DOC 4 p 293
L'entreprise structure donc un collectif d'individus. Chacun connaît son statut et son rôle dans
l'organisation. En outre, ce collectif se soumet à des règles, développe un projet économique, voire une
histoire commune : l'entreprise est une institution. Elle met en œuvre une action collective. Par
conséquent, les rapports sociaux ils sont à la fois coopératifs et conflictuels.
TD2
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
Chaque entreprise développe un projet économique qui sera atteint par l'action collective. Or, chacun des
acteurs qui y participe a des objectifs propres (augmenter ses dividendes, conserver son poste de
dirigeant, obtenir une promotion, avoir un emploi motivant, ...). L'organisation des rapports sociaux dans
l'entreprise est alors confrontée à une difficulté : il ne faut pas que les intérêts individuels immédiats
mettent en cause l'action collective, entrent en contradiction avec le projet commun. Autrement dit,
l'entreprise ne peut exister sans une coopération minimale de ses membres.
Comment dans un contexte hiérarchique obtenir la coopération nécessaire ? Il est évident que la contrainte
ne peut suffire : chacun trouvera des stratégies pour y échapper. Ainsi, dans l'entreprise, des incitations
sont mises en place et permettent d'orienter des comportements. Par exemple, les efforts des salariés
sont valorisés, leur mérite traduit en promotions ... Ces incitations contribuent à instaurer une confiance
mutuelle favorisant la coopération. Les rapports sociaux sont hiérarchiques, mais cette règle et bien
comprise, voir acceptée. De plus, les instances représentatives du personnel, dont font partie les
syndicats, contribuent à la légitimation de la hiérarchie : intermédiaire entre la direction et les salariés,
elles contribuent au dialogue social, à des ajustements mutuels et donc à la pérennité du projet commun.
C'est le principe hiérarchique qui permet de coordonner les actions des individus. Par là même, des
oppositions peuvent émerger. Dans l'entreprise, comme dans toutes actions collectives, le conflit peut
survenir et prendre des formes diverses : du conflit individuel au conflit collectif, de la pétition à la grève
en passant par le débrayage.
DOC 1 p 296 – DOC 2 p 296 – DOC 3 p 297 (à l’oral) – TD5 – TD6 (travail maison) - VOC Conflit
De plus, au vu de la diversité des actions individuelles à coordonner, les sources de désaccords sont
multiples et peuvent avoir lieu, de façon évidente, entre subordonnés et supérieur hiérarchique mais aussi
entre fonctions (commerciale et productive) par exemple, voire entre pairs.
Les institutions représentant les salariés participent alors à la résolution du conflit qui peut déboucher sur
un nouvel équilibre, permettant de restaurer la coopération. Par exemple, à la suite d'une grève ayant
pour objectif une augmentation de la rémunération des salariés, un accord peut être trouvé suite à des
négociations (augmentation accordée, au moins partiellement, ou promise dans un futur proche) et
l'activité de l'entreprise, un moment perturbé, reprend.
DOC 4 p 297 – TD7 (travail maison) - VID Les tutos du social : le Comité Social et Economique 1’32 – VID
Le Comité Social et Economique CSE 1’58 – TD8
APPROFONDISSEMENTS
FICHE DE SYNTHESE
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
TRAVAUX DIRIGES
Agents de 3.c)
maîtrise Responsables
de rayon –
Responsable
de sport
Tout était propre, clair, bien au carré. Les relations de travail étaient bonnes ; il y avait
une ambiance d’entraide. On avait tous le sentiment de faire quelque chose de pointu.
Il fallait par exemple respecter de gros protocoles de sécurité pour constituer des
palettes d’expédition. […] Les portes arrière du camion et le hayon étaient même scellés
pour que personne ne puisse rien toucher à l’intérieur. Et, avant que le chauffeur ne
fasse lui-même une même inspection, il fallait vérifier que l’étiquette « Produits
dangereux » était bien collée et visible.
Tout ça faisait vraiment pro et j’avais le sentiment d’être reconnu comme quelqu’un de
sérieux, sur qui on pouvait compter. On sentait aussi que la boîte avait une vraie
politique sociale. On se sentait considérés et on pouvait par exemple faire des VAE1.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
Si quelqu’un disait qu’il avait trop mal au dos sur un type de chariot, on le mettait sur
un autre. Il y avait aussi les syndicats qui faisaient des réunions avec la direction pour
améliorer les conditions de travail. Je n’ai plus jamais retrouvé ça après. Les trois mois
du contrat se sont donc super bien passés. A 9,11 euros de l’heure, c’était un peu mieux
que le SMIC de l’époque. J’avais tout pour être content. »
Moi, Anthony, ouvrier d’aujourd’hui, Editions du Seuil, « Raconter la Vie », 2014.
1. VAE : Validation des Acquis de l’Expérience
1. Compléter le tableau avec les éléments du texte qui montrent comment est instaurée
la coopération dans cette entreprise.
La technicité : des La reconnaissance : Les liens entre les Les liens entre
métiers nécessitant les salariés ont le salariés : confiance employeur et
des savoirs et sentiment d’être et solidarité salariés : confiance
savoir-faire bien traités et réciprocité
- C’était très - Tout était propre, - Les relations de - Une vraie
technique clair, bien au carré travail étaient très politique sociale
- Faire quelque - Etre reconnu bonnes - VAE
chose de pointu comme quelqu’un - Ambiance - Syndicats et
- Respecter des de sérieux d’entraide évolution des
protocoles de - On se sentait - Si quelqu’un disait conditions de
sécurité considéré qu’il avait trop mal travail
- Hayon scellé, au dos sur un type - 9,11 euros de
dernière inspection de chariot, on le l’heure (plus que le
par le chauffeur, mettait sur un autre SMIC)
étiquette « produits
dangereux »
- Tout ça faisait
vraiment pro
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SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
génèrent
Les salariés doivent coopérer et participer à l’activité productive pour plusieurs raisons
:
▪ Leur 3.a.contrat de travail l’impose (ainsi, la collaboration n’est pas forcément
volontaire). Il fixe en effet l’ensemble des droits et des devoirs du salarié. Un non-
respect de dernier pourrait se traduire par un licenciement ;
▪ Ils peuvent également coopérer dans l’espoir d’en retirer un 4.d.gain (sous la forme
de primes aux résultats par exemple) ;
▪ Ils peuvent être motivés par les projets de l’entreprise et adhérer à un « 5.c.esprit
d’équipe » commun à tous les membres de l’organisation.
Cette coopération n’est toutefois pas toujours naturelle. L’implication du salarié peut
parfois être mal perçue par ses collègues. Par ailleurs, un salarié pourra décider de
négocier, voire de s’opposer à son employeur, en revendiquant un meilleur 6.f.statut.
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SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
En face de chaque caractéristique de conflit, placez les numéros des formes de conflit
décrites par le texte.
Pour chaque proposition préciser si elle est vraie ou fausse (en cochant la bonne
colonne) :
VRAI FAUX
1 En 2007, plus de la moitié des grèves ont porté sur les X
rémunérations.
2 22% des salariés ont participé à une grève liée aux conditions X
de travail, en 2007.
3 24% des entreprises françaises ont connu une grève portant X
sur les questions d’emploi, en 2007.
4 57% des salariés ont fait grève pour leur rémunération, en X
2007.
5 En 2007, le temps de travail n’a représenté que 8% des conflits dans les X
entreprises en France.
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SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
D’une part, le poids institutionnel des confédérations syndicales est important, en raison
de leur présence dans de nombreux organismes officiels et dans toutes les négociations
(au niveau national, au niveau des branches professionnelles et dans les entreprises).
D’autre part, le pouvoir de mobilisation des syndicats peut être important car ils sont
largement représentés dans les entreprises et les administrations. L’implantation
syndicale se serait même renforcée depuis 1996. En 2005, plus de 40 % des salariés
déclaraient qu’un syndicat était présent sur le lieu de travail. C’est dans les petits
établissements que les syndicats sont rarement présents.
Danièle Linhart et Nelly Mauchamp, Le Travail, Coll. Idées reçues, Le Cavalier Bleu
Editions, 2009.
3. Pourquoi les syndicats sont-ils surtout présents dans les grandes entreprises et peu
dans les petites ?
Les salariés des petites entreprises ont peur d’être sanctionnés.
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SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
Les conflits au sein de l’entreprise peuvent s’expliquer par la divergence des intérêts des
acteurs, notamment entre salariés et employeurs. Ces conflits du travail portent
principalement sur les 1.j. rémunérations. L’enjeu est donc pour les salariés de faire
évoluer le partage de la 2.l. valeur ajoutée en leur faveur, via une augmentation de leurs
salaires. Les 3.b. conditions de travail représentent également un motif croissant de
conflits. Elles désignent l’environnement dans lequel les salariés vivent sur leur lieu de
travail. Elles renvoient donc à la pénibilité, aux risques du travail effectué, mais aussi au
cadre dans lequel s’effectue le travail (en termes de rythme de travail – délais de
production ou de vente d’un produit -, mais aussi de bruit, de chaleur, etc.).
Les 8.k. syndicats ont un rôle important pour régler les conflits du travail opposant
salariés et employeurs. Ils ont une mission de 9.j. représentation des syndiqués, mais
aussi de 10.g. négociation auprès des pouvoirs politiques. Ils cherchent à garantir un
certain nombre de droits du salarié (en termes de salaire et de conditions de travail
notamment) et négocient souvent de façon collective (dans toute l’entreprise, ou dans
toute la branche professionnelle). Ils doivent donc permettre de trouver une solution au
conflit avant que celui-ci ne s’étende trop gravement. Les moyens d’action des syndicats
sont principalement les grèves ou les manifestations publiques.
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SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
Celles-ci peuvent contribuer à renforcer le 11.f. lien social entre les salariés, ce qui est
source de 12.a. cohésion sociale et d’intégration. Malgré une baisse importante du taux
de syndicalisation (la part des syndiqués dans le total des salariés) en France ces
dernières décennies, les syndicats restent des acteurs importants dans la gestion des
conflits du travail. Il existe d’autres acteurs pouvant intervenir dans la régulation de ces
conflits. Les conflits individuels liés au contrat de travail peuvent être réglés par le
Conseil des Prud’hommes, une juridiction composée de salariés et d’employeurs (les
conseillers prud’homaux). Les salariés sont directement représentés par des délégués :
les délégués du personnel, chargés de transmettre directement à l’employeur leurs
diverses réclamations.
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L'entreprise n'est pas le simple lieu de l'activité productive, c'est un lieu de coopération et de conflits. Elle
correspond à un mode de coordination des actions différent du marché, qui explique l'existence des
entreprises, et répond ainsi à une coordination par la hiérarchie.
En sciences économiques, une entreprise est une unité économique et juridique produisant des biens et
services destinés à être vendus sur un marché afin de réaliser un bénéfice.
Cette définition, purement économique, masque la composition très hétérogène de l'entreprise : elle est
un ensemble humain pouvant comprendre des milliers d'acteurs, aux aspirations et intérêts divergents,
qui doivent toutefois être coordonnés en vue de la production de richesses.
L'entreprise fait ainsi partie des organisations dont la sociologie des organisations cherche à comprendre
le fonctionnement.
L'organisation est une structure qui coordonne l'activité des individus pour les rendre capables de
coopérer en vue de réaliser un objectif commun.
Par exemple, les entreprises, les administrations et les associations sont des organisations.
Une entreprise est une unité économique et juridique produisant des biens et services destinés à être
vendus sur un marché afin de réaliser un bénéfice.
A. La division du travail
L'une des caractéristiques de l'organisation des entreprises est la division du travail. Frédéric Winslow
Taylor (1856 − 1915) est considéré en ce sens comme l'un des premiers scientifiques à avoir étudié
l’organisation du travail. Dans un ouvrage de 1911, La Direction scientifique des entreprises, il décrit les
principes de l'Organisation scientifique du travail (OST).
L'objectif de la mise en place de l'OST est l'augmentation de la productivité. Pour cela, l'OST réalise une
division verticale (séparation entre conception et exécution des tâches) et horizontale (parcellisation des
tâches : chaque ouvrier n'en réalise qu'une toute petite partie) du travail. Taylor adopte une vision très
mécaniste, c'est-à-dire qu'il considère le travail ouvrier comme un outil, et donne peu de liberté d'action
aux ouvriers. Pour Taylor, le pouvoir se déplace vers la direction.
Extrait
La direction se charge de réunir tous les éléments de la connaissance traditionnelle qui, dans le passé,
était en la possession des ouvriers, de classer ces informations, d'en faire la synthèse et de tirer de ces
connaissances des règles, des lois et des formules. […] Tout travail intellectuel doit être enlevé à l'atelier
pour être concentré dans les bureaux de planification et d'organisation.
Frédéric W. Taylor, La Direction scientifique des entreprises, 1911
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
Remarque
Le taylorisme a été une base au développement du fordisme (du nom d'Henry Ford), système
d'organisation tayloriste où les gains de productivité sont en partie redistribués aux ouvriers, afin de
favoriser la consommation, les investissements et la croissance.
Cette vision théoriquement très rationnelle a été largement remise en cause, notamment parce qu'elle
engendre une forte diminution de l'autonomie des ouvriers et rend le travail de ceux-ci pénible, répétitif
et ennuyeux (travail à chaîne). Ce mal-être a pour effet une diminution de l'efficacité du travail, car les
ouvriers tombent malade ou organisent de violents conflits pour protester.
L'école des relations humaines met ainsi en lumière progressivement plusieurs éléments caractéristiques
de l'organisation des entreprises :
▪ La dynamique de groupe ainsi que la satisfaction ou l'insatisfaction des ouvriers/travailleurs ont une
incidence sur la productivité.
▪ Le type d'encadrement joue un rôle non négligeable sur la productivité.
▪ Les acteurs éprouvent un besoin de reconnaissance au travail et recherchent du sens dans le travail
effectué, à tous les niveaux de l'organisation.
Ces différents travaux concernant la division du travail ont permis de développer plusieurs approches
relatives au type de structure organisationnelle des entreprises. L'approche la plus classique repose sur
l'organigramme organisationnel (représentation schématique de tous les acteurs d'une entreprise et de
leurs liens) et est encore aujourd'hui largement utilisée pour rendre compte des différentes fonctions
occupées mais aussi des différents niveaux de décisions de l'entreprise. Elle permet de définir des types
d'entreprises différents, selon la forme de l'organisation.
Pour les économistes, l'entreprise participe à l'ensemble des processus économiques mais repose sur un
mode de coordination différent de celui du marché. L'existence de coûts spécifiques lors du recours au
marché explique la coordination par l'entreprise.
Ronald Coase (1910 − 2013) remet ainsi en cause la théorie néoclassique des marchés parfaits. Si les
marchés pouvaient parfaitement permettre la coordination des acteurs économiques, selon Coase, il n'y
aurait pas d'entreprises. En effet, pour produire une voiture, chaque ouvrier ferait sa part du travail et
vendrait le fruit de sa production à l'ouvrier suivant. S'il existe des entreprises qui produisent, c'est parce
que les marchés ne permettent pas d'échanger « sans coût ». En effet, indépendamment du prix d'un
produit, l'action de l'acheter et le vendre a un coût, que l'on appelle « coût de transaction ».
Les coûts de transaction sont l'ensemble des coûts que doivent supporter les acteurs économiques
lorsqu'ils souhaitent échanger un bien ou un service.
Par exemple, les coûts de transaction sont liés à l'accès au marché (il faut du temps pour y avoir accès,
comprendre comment il fonctionne), la collecte d'informations (le temps de repérer tous les échanges
potentiellement intéressants et de les comparer entre eux), la rédaction et la signature d'un contrat (qui
prend du temps et de l'énergie), etc.
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SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
Pour Ronald Coase, chaque fois que l'entreprise a besoin d'un bien ou d'un service, elle compare les coûts
pour l'obtenir :
▪ Si elle l'achète sur un marché (externalisation). Le coût est alors celui du bien augmenté des coûts de
transaction, c'est l'externalisation.
▪ Si elle le produit elle-même (internalisation). Le coût est alors le coût de production du bien ou service.
Remarque
Plus les entrepreneurs « internalisent » des activités (par exemple, si un constructeur automobile se met
à produire lui-même les pneus de ses voitures pour éviter les coûts de transaction sur le marché), et plus
les coûts d'organisation interne sont élevés, car l'entreprise est de plus en plus complexe et difficile à
gérer. Il existe donc un seuil d'activité au-delà duquel il est plus avantageux de recourir au marché (dans
les faits, les constructeurs automobiles achètent des pneus sur le marché, et ne produisent pas les leurs).
La hiérarchie désigne l'ensemble des relations de pouvoir entre les individus. Au sein d'une entreprise, la
hiérarchie est le système de relations de subordination entre tous les acteurs.
Le recours aux règles formelles permet une gestion d'ensembles humains à grande échelle. Une
organisation productive peut ainsi être conçue comme une ligne hiérarchique reliant tous les acteurs. Au
sein d'une organisation, les relations sont basées sur l'application de normes formelles, c'est-à-dire
explicites et connues de tous (souvent, elles émanent d'un cadre légal et réglementaire). Pour Weber, le
recours aux normes formelles permet de dépersonnaliser les relations, et donc de faire mieux accepter
les rapports hiérarchiques, car les normes impersonnelles atténuent les rivalités personnelles.
Par exemple, Weber appelle « bureaucratie » le meilleur modèle d'organisation où s'appliquent des règles
formelles, impersonnelles et explicites. Les agents y sont recrutés par concours, et non par un réseau
personnel. Les postes sont définis par un niveau de compétences et une fonction, indépendamment des
personnes qui l'occupent. L'organisation ne laisse à l'individu que la plus petite marge de manœuvre
possible. Cette organisation réduit le plus possible les aléas, car tout y est aussi réglé et encadré que
possible.
Les parties prenantes font référence à l'ensemble des acteurs internes à l'entreprise qui sont directement
concernés par les résultats, le fonctionnement de l'entreprise, etc. Pour elles, l'existence de l'entreprise
représente des enjeux de nature différente.
Attention
Au XIXe siècle, les grands patrons étaient souvent à la fois propriétaires et directeurs généraux des
entreprises. Aujourd'hui, le plus souvent, les président-directeurs généraux sont eux-mêmes des salariés
des propriétaires (ces derniers étant souvent des actionnaires). Il ne faut donc pas penser que les salariés
d'une entreprise sont forcément des ouvriers ou des employés.
Cette approche permet de visualiser les intérêts communs et divergents des acteurs de l'entreprise. Tous
les acteurs ont intérêt à ce que l'entreprise génère des revenus, afin de rémunérer leur contribution à la
production, mais certains éléments divergent, c'est-à-dire que les objectifs ne sont pas tous les mêmes :
▪ Les actionnaires cherchent la maximisation de leur dividende (la part du bénéfice qui est reversée
pour chaque action détenue).
▪ Le dirigeant (qui est souvent nommé par les actionnaires, dans les grandes entreprises) cherche à
maximiser le chiffre d'affaires, dans une perspective d'investissement pour l'entreprise, de
rémunération et de prestige pour lui.
▪ Les salariés cherchent la pérennité de leur emploi, une amélioration de leurs conditions de travail et
une progression des salaires.
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SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
Plus ces services sont nombreux et plus il est compliqué de s'assurer que les actions de chaque service
sont compatibles avec celles de tous les autres. Il peut donc y avoir des rivalités entre départements pour
s'assurer un certain pouvoir dans l'entreprise. Une des fonctions de la direction (qui est un service
hiérarchiquement situé au-dessus des autres) est d'assurer la coopération entre ces différents acteurs de
l'entreprise.
L'entreprise est un espace de coopération : elle doit obtenir la collaboration de ses salariés par des
techniques de management afin de produire et d'en tirer un bénéfice. Le seul recours à la hiérarchie n'est
aujourd'hui plus le fondement légitime de la gestion des ressources humaines.
La coopération désigne le fait pour des individus de travailler ensemble à la réalisation d'objectifs
communs alors que leurs intérêts ne sont pas spontanément convergents.
Remarque
Les nouvelles techniques du management cherchent à trouver d'autres sources de motivation que la
hiérarchie pour faire coopérer les salariés. Par exemple, il s'agit d'intéresser les salariés à leurs tâches, en
les invitant à développer des projets personnels en termes de mobilité professionnelle ou de progression
dans l'entreprise.
La coopération se fonde sur des règles juridiques (loi, conventions collectives, accords d'entreprise).
L'entreprise est un lieu de négociation entre les différents acteurs et introduit progressivement des
méthodes de management fondées sur les motivations salariales.
EC1 Montrez que les salariés et les propriétaires de l’entreprise peuvent avoir des intérêts communs.
EC1 A partir d'un exemple, montrez que l'entreprise est un lieu de coopération.
EC1 Montrez que la division du travail nécessite la mise en place d’une coopération entre les différentes
composantes de l’entreprise.
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SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
L'entreprise doit trouver des solutions pour permettre la coopération efficace d'acteurs aux intérêts
divergents. Cette coopération peut cependant être source de conflits, qui peuvent avoir différentes
origines :
▪ Les parties prenantes ont des intérêts de nature différente. Les actionnaires recherchent avant tout
une amélioration de la rentabilité de l'entreprise, alors que les salariés seront plus sensibles à
l'amélioration des conditions de travail.
▪ Les parties prenantes s'opposent sur la répartition des richesses à mettre en place, notamment sur la
question de la valeur ajoutée de l'entreprise. Si l'entreprise dégage des bénéfices, les actionnaires vont
réclamer une augmentation de leurs dividendes, et les salariés une augmentation des salaires.
▪ Les parties prenantes luttent entre elles, et les acteurs luttent entre eux au sein des parties prenantes,
en ce qui concerne la répartition du pouvoir. Les différents services administratifs, les différents
groupes de salariés, et les parties prenantes dans leur ensemble peuvent chercher à obtenir plus de
pouvoir.
Un conflit est une situation dans laquelle les individus ou les groupes ont des intérêts antagoniques.
Les conflits sociaux sont qualifiés d'ouverts lorsqu'ils sont l'expression explicite de revendications
collectives (manifestations, grèves, pétitions, etc.). Ils sont qualifiés de latents lorsqu'ils constituent une
opposition implicite au mode de fonctionnement de l'entreprise (absentéisme, vol, ralentissement de la
production, etc.).
Les syndicats jouent un rôle majeur dans l'expression de ces conflits et dans leur résolution. Les conflits
se résolvent en effet par des négociations entre les parties prenantes, où les syndicats représentent les
travailleurs. Ces négociations peuvent être imposées par la puissance publique. La loi impose en effet
souvent l'ouverture de négociations, notamment pour prévenir les conflits.
Ces négociations débouchent soit sur la domination de l'une des parties, soit sur la constitution d'un
compromis. Les parties prenantes cherchent alors des solutions satisfaisant leurs intérêts.
Remarque
On peut noter le cas particulier des conflits entre les gestionnaires et les actionnaires : la fin du XXe siècle
marque le développement d'un capitalisme actionnarial marqué par la séparation de la propriété et de la
direction : les dirigeants ne sont plus les propriétaires des entreprises, mais des salariés de ces
propriétaires (les actionnaires). Ceux-ci cherchent donc à garder un maximum de contrôle sur les
directeurs de leurs entreprises, à travers le choix d'une structure organisationnelle qui leur permette
d'influencer les choix du dirigeant.
L'étude des différentes façons possibles d'organiser la production et les rapports entre les parties
prenantes (c'est-à-dire l'étude de la « gouvernance » de l'entreprise) doit permettre de trouver une
organisation de la production qui garantit une bonne coopération des acteurs et une résolution des
conflits dans l'entreprise. Elle vise à concilier les intérêts antagonistes des différents acteurs.
Cours de Sciences économiques et sociales – Première ES
SOCIOLOGIE ET REGARDS CROISES - THEME 6 – L’ETAT ET L’ENTREPRISE, DES STRUCTURES D’ORGANISATION DES RAPPORTS
SOCIAUX - Leçon 13. Entreprise, institution, organisation
Remarque
Le conflit n'est pas opposé à la coopération : ils sont complémentaires. Le conflit peut pousser les acteurs
à dépasser des tensions génératrices d'inefficacité et permettre de mettre en œuvre des solutions et des
résultats utiles pour les salariés par exemple. Le conflit amène la négociation, et peut ainsi générer les
conditions de la coopération.
EC1 Présentez deux exemples qui permettent de montrer que les intérêts des salariés et des propriétaires
de l’entreprise ne sont pas toujours les mêmes.
EC1 Les intérêts des managers et des propriétaires de l’entreprise sont-ils toujours les mêmes ?
EC1 A partir d'un exemple, montrez que l'entreprise est un lieu de conflit.
EC1 À partir d’exemples de l’actualité, vous montrerez que la situation économique de l’entreprise peut
générer des conflits sociaux.
EC1 Pourquoi le partage de la valeur ajoutée peut-il générer des conflits dans l’entreprise ?
EC1 L’intérêt des salariés et des actionnaires dans l’entreprise peut-il conduire à des conflits ?
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THEORIE(S)
Ronald Coase est un économiste britannique né en 1910 et décédé à Chicago en 2013. Il reste un auteur
incontournable, notamment pour son analyse de la firme, mais également dans son analyse des
défaillances de marché et de l'économie de l'environnement. Il a reçu le prix Nobel de l'économie en 1991
pour l'ensemble de son œuvre.
La théorie néoclassique n'explique pas l'existence des firmes. Coase interroge donc leur raison d'être dans
« The Nature of the Firm ». La solution formulée par Coase est assez simple : le recours au marché suppose
des coûts pour les acteurs (collecter l'information, négocier les contrats), qu'il nomme « coûts de
transaction ». L'utilisation d'un mode de coordination différent, fondé sur la hiérarchie (pour lui, il s'agit
de la caractéristique fondamentale de l'entreprise), peut se révéler intéressante et permet d'économiser
les coûts liés au marché.
La coordination par l'entreprise suppose des coûts d'organisation, mais ceux-ci peuvent être moins
importants que les coûts de transaction. Il semble alors judicieux pour l'entreprise de comparer les coûts
d'organisation et les coûts de transaction sur le marché. Tant que les coûts d'organisation sont inférieurs
aux coûts de transactions, l'entreprise repose sur un mode de coordination qui diffère du marché et lui
permet notamment d'avoir recours à l'internalisation de certaines activités. Lorsque les coûts de recours
au marché sont inférieurs aux coûts d'internalisation des activités par la firme, celle-ci a intérêt à avoir
recours au marché, elle externalise ses activités.
Dans le prolongement de Coase, Carl J. Dahlman (The Problem of Externality, 1979) établit trois types de
coûts :
_ Ceux liés à la recherche de l'information (sur les prix par exemple)
_ Ceux liés au contrat (négociation, conclusion d'un contrat, résolution de conflits)
_ Ceux liés à l'incertitude
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FICHE VOCABULAIRE
NOTIONS-CLES
Conflit (du travail) Blocage des mécanismes de décision au sein d'une entreprise.
Fait d'impliquer les individus appartenant à l'entreprise de façon à
Coopération ce qu'ils agissent conjointement et intègrent totalement ses
objectifs.
Structure de pouvoir telle que chacun des éléments de
Hiérarchie
l'organisation soit subordonné au suivant.
NOTIONS COMPLEMENTAIRES
Mode d'organisation rationnel caractérisé par la division du travail,
Bureaucratie la spécialisation des fonctions, une structure d'autorité
hiérarchique et un système de règles et de règlements.
Contrat liant le salarié à un employeur et définissant les droits et
Contrat de travail devoirs de chacun (fonction occupée par le salarié, niveau de
rémunération, durée du travail, lieu de travail, …).
Spécialisation dans une activité précise (professionnelle ou non),
Division du travail aussi bien au niveau d'une entreprise que d'une nation, ou encore
au niveau international.
Rapport par lequel des individus ou des groupes parviennent, pour
diverses raisons, à rendre dépendant d'autres individus ou
groupes et à leur faire accepter l'inégalité de positions, de statuts
Domination
et de ressources qui profite aux premiers. Max Weber distingue
trois formes de domination en fonction du type de légitimité qui
leur est propre : traditionnelle, charismatique et rationnelle légale.
Ensemble des processus, des institutions, des objectifs, des
Gouvernance
normes et de lois influant sur la manière dont l'entreprise est
d'entreprise
dirigée, administrée et contrôlée.
Action collective consistant en une cessation concertée du travail
Grève
par les salariés d'une entreprise, souvent à l'initiative de syndicats.
Lieu de coordination s'opposant au marché et fonctionnant sur le
Organisation
principe de la hiérarchie.
Individu ou groupe d'individus qui contribuent, volontairement ou
non, à la capacité de l'entreprise à créer de la valeur et de l'activité
Parties prenantes
et qui en sont ses bénéficiaires potentiels et/ou en assument les
risques.
Exécution d'un travail par une personne sous l'autorité d'une autre
Subordination
personne (dans le cadre du contrat de travail : l'employeur) qui a
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3. Quels sont les effets du programme de lutte contre le stress au sein de l’entreprise
Scania ?
On observe une baisse de l’absentéisme (baisse de moitié) qui entraîne des économies
de 4 millions d’euros par an. L’entreprise Scania recherche la productivité : pour cela,
elle agit sur l’organisation du travail, et notamment sur la réduction du stress : les
salariés discutent quotidiennement de l’amélioration des processus de production et de
l’organisation de leur travail. Ils sont impliqués dans la prise de décision.