Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
-Note de présentation-
Les ressources génétiques représentent le capital génétique de toutes les espèces naturelles
tant de la faune et de la flore sauvages que des espèces élevées ou cultivées. Elles sont un
patrimoine naturel national commun et demeurent un facteur essentiel de développement des
secteurs agroalimentaire et pharmaceutique, et des sources de bioénergies.
A ce titre elles font l’objet de pratiques d’utilisation différentes et différentiées génératrices
d’effets socioéconomiques, culturels et environnementaux importants.
Les ressources génétiques sont déterminantes dans la mise en œuvre de stratégies et de
mesures visant la préservation ou la restauration des écosystèmes et la protection des espèces
de faune et de flore menacées.
Leur répartition géographique sur le territoire national ainsi que leur appropriation par l’Etat,
le secteur privé et les populations locales font de ces ressources naturelles un enjeu réel et,
malgré leur soumission à des règles coutumières, et quelque fois contractuelles, elles
n’obéissent pas, d’une manière générale, à des normes rigoureuses d’accès et d’utilisation.
Cette situation peut entrainer un manque à gagner, en termes de royalties et de dividendes,
pour les propriétaires de ces ressources génétiques et pour les populations locales notamment
lorsque des connaissances traditionnelles y sont associées.
Le Protocole de Nagoya auquel le Royaume du Maroc est Partie encourage les Etats à se doter
d’une législation spécifique et appropriée dans le domaine de l’accès au ressources génétiques
et aux connaissances traditionnelles qui leurs sont associés afin de poser des conditions et des
mesures permettant l’accès. Parmi les conditions prévues par ledit protocole, on peut citer :
Mettre en application le « consentement préalable donné en connaissance de
cause » de la part des propriétaires, ayants droit, populations locales desdites
ressources ou connaissances traditionnelles associées ;
Être autorisés à accéder à ces ressources en respectant le principe du partage
équitable des avantages réels découlant de l'utilisation entre l'utilisateur et le
fournisseur, et ce sur la base des conditions prévues d'un commun accord entre le
fournisseur et l'utilisateur de ces ressources.
A cet effet, l’élaboration de ce projet de loi qui se fonde sur les principes contenus dans le
Protocole susmentionné est venue pour fixer le cadre juridique permettant de garantir, de
déterminer les opérations d'accès aux ressources génétiques dans notre pays et de protéger les
connaissances traditionnelles associées ainsi que de fixer les règles appropriées pour
permettre le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.
Il s’inscrit dans le cadre des principes édictés par la loi-cadre n°99-12 portant Charte nationale
de l’environnement et du développement durable qui prévoit le renforcement de la protection
et la préservation des ressources naturelles et de leurs milieux. Par ailleurs, il vient concrétiser
le 3 ème enjeu de la Stratégie Nationale du développement durale qui vise l’amélioration de la
gestion et la valorisation des ressources génétiques et el renforcement de la protection des la
biodiversité.
Le présent projet de loi met en place le cadre juridique permettant de garantir et de maitriser
les opérations d’accès aux ressources génétiques et la protection des connaissances
traditionnelles associées. Il définit également les règles garantissant le partage juste et
équitable des avantages découlant de l’utilisation des ces ressources.
Ainsi, le présent projet de loi comporte 31 articles répartis en 8 chapitres s’articulant autour
des axes essentiels suivants :
CHAPITRE PREMIER :
ARTICLE PREMIER : Cette loi vise à réglementer l'accès aux ressources génétiques et aux
connaissances traditionnelles associées et à assurer un partage juste et équitable des avantages
découlant de leur utilisation, en application des dispositions du Protocole de Nagoya sur l'accès
aux ressources génétiques et du partage juste et équitable des avantages découlant de leur
utilisation annexé à la Convention sur la diversité biologique fait au Japon le 29 octobre 2010 et
approuvé par la loi n ° 13.12 promulguée par le dahir n ° 1.13.58 du 8 chaaban 1434 (17 juin
2013).
À cet effet, cette loi définit :
- le cadre institutionnel chargé d'examiner les demandes d'accès aux ressources génétiques et
aux connaissances traditionnelles associées ;
- les conditions d’octroi d’autorisation d’accès aux ressources génétiques et aux connaissances
traditionnelles associées ;
- les mécanismes assurant un partage juste et équitable des avantages découlant de l'utilisation
des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles associées.
Article 2 : Les dispositions de la présente loi sont fondées sur les principes généraux
suivants :
- assurer que les avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques et / ou des
connaissances traditionnelles associées soient partagés de manière juste et équitable avec la
population locale ;
15. Population locale : Communauté d’habitants, qui s'appuient sur leurs connaissances
traditionnelles pour assurer leur subsistance à partir du milieu naturel des ressources
génétiques, et dont le mode de vie présente un intérêt pour la conservation et
l’utilisation durable des ressources.
Article 4: Les dispositions de la présente loi s'appliquent aux ressources génétiques à la fois
in situ et ex situ et / ou les connaissances traditionnelles associées aux fins de leur utilisation,
en tenant compte des dispositions législatives particulière relatives à la conservation des
espèces de flore et de faune sauvages et des micro-organismes et au contrôle de leur
commerce, à la protection de la propriété industrielle, aux signes distinctifs d’origine et de
qualité, et d’une manière générale, de toute autre disposition relative aux conditions de
prélèvement dans la nature de tout matériel génétique ou spécimen de la faune ou de la flore.
CHAPITRE III :
COMMISSION NATIONALE DES RESSOURCES GENETIQUES ET DES
CONNAISSANCES TRADITIONNELLES ASSOCIEES
ARTICLE 7 :
Il est créé sous la présidence de l’autorité gouvernementale chargée du développement
durable une commission nationale des ressources génétiques et des connaissances
traditionnelles associées qui a pour mission de :
- Étudier et donner avis conforme concernant les demandes d’autorisations d'accès aux
ressources génétiques et / ou aux connaissances traditionnelles associées ;
- Veiller à ce que les termes du consentement préalable en connaissance de cause et les
conditions mutuellement convenues entre le fournisseur et l'utilisateur des ressources
génétiques et / ou des connaissances traditionnelles associées soient conformes aux
exigences de la présente loi et de ses textes d’application ;
- Veiller à ce que le partage des avantages découlant de l'utilisation des ressources
génétiques et des connaissances traditionnelles associées soient justes et équitables ;
- Fournir des conseils sur toute question afférente aux ressources génétiques et des
connaissances traditionnelles associées ;
- Maintenir la confidentialité professionnelle conformément à la législation en vigueur lors
de l'étude des demandes de licences d'accès aux ressources génétiques et / ou aux
connaissances traditionnelles associées.
Chapitre V
Partage juste et équitable des avantages découlant de l'utilisation des ressources
Connaissance traditionnelle associée génétique
Chapitre VI
Recherche et constatation des infractions
Article 22 : Outre les agents les officiers de la police judiciaire, il procède à la recherche et à
constatation des infractions en violation des dispositions de la présente loi et les textes pris
pour son application :
- les inspecteurs de la police de l’environnement ;
- les agents de l’administration des douanes et impôts indirects commissionnés à la
constatation des infractions des douanes conformément aux lois en vigueur ;
- les agents assermentés et commissionnés à cet effet par l'administration et les collectivités
territoriales.
-les officiers de la gendarmerie royale et de la marine royale.
Les fonctionnaires et agents mentionnés ci-dessus sont assermentés conformément à la
législation en vigueur et portent une carte professionnelle délivrée par l'administration à
laquelle ils appartiennent. Ils doivent présenter leurs cartes à chaque opération de recherche
ou constatation.
Les fonctionnaires et agents susmentionnés doivent maintenir le secret professionnel
conformément aux sanctions prévues par le code du droit pénal.
Article 25 : Les ressources génétiques saisies peuvent, soit être conservés sur place, si les
installations du contrevenant le permettent, aux frais et sous la responsabilité de celui-ci,
jusqu’à ce qu’il soit statué sur leur destination finale, soit conservées, aux frais dudit
contrevenant, dans tout lieu ou installation publique ou privée disposant des compétences
humaines et des installations nécessaires à cette conservation. Dans ce cas, la destination des
ressources génétiques est mentionnée sur le procès-verbal de saisie visé à l’article 24 ci-
dessus.
CHAPITRE XIII:
DISPOSITIONS FINALES