Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mise en situation
Capacités
• Identifier la source d’une règle de droit
• Distinguer les différentes institutions
• Expliquer le sens et la portée d’une décision de justice
Avant la classe
Vidéo : « Vers la fin du tout-jetable en France » – Euronews
◗ Quels textes (national et européen) envisagent de réglementer le gaspillage et la fin du
plastique à usage unique ?
Situation
L’objectif fixé à 2021 par Emmanuel Macron pour l’interdiction partielle du glyphosate ne sera pas tenable.
[…] L’agriculture française n’est pas prête à se défaire de cet herbicide fabriqué par le géant Monsanto.
Avec 8 000 tonnes consommées par an, c’est encore la molécule chimique la plus utilisée. Il y a un peu
plus de deux ans, Emmanuel Macron annonçait dans un tweet son interdiction partielle pour 2021, puis
totale en 2023. Mais petit à petit, le gouvernement a revu à la baisse ses exigences. Emmanuel Macron
s’oriente donc vers une sortie du glyphosate par type de cultures.
1. Pour quelles raisons une réglementation sur les produits phytosanitaires a-t-elle été
adoptée le 27 décembre 2019 ?
Cette règlementation a pour objectif de fixer un cadre juridique de protection des personnes lors
de l’utilisation des produits phytosanitaires et de permettre un dialogue entre la population et les
utilisateurs.
Adoptée en juin 2004, la Charte de l’environnement a été intégrée à la Constitution en mars 2005,
afin de poser comme principe supérieur du droit la préservation de l’environnement.
La Constitution, qui prévoit l’organisation des pouvoirs de l’État et définit les droits et les libertés
des citoyens, est la loi fondamentale car ses principes s’imposent à tous les textes de loi ou
réglementaires.
3
Document 3
C’est au Parlement qu’il revient d’adopter les textes législatifs, comme la loi Labbé.
Cette loi interdit l’achat, la détention et l’utilisation de produits phytosanitaires de synthèse. Elle
s’impose à tous ceux qui s’occupent des espaces verts accessibles au public (non aux agriculteurs).
6. Les agriculteurs peuvent-ils continuer à utiliser les pesticides malgré la loi Labbé ?
Pourquoi ?
→ Document 3 (voir question 4)
4
Les agriculteurs conservent encore la possibilité d’utiliser ces substances chimiques controversées
car la loi Labbé n’interdit l’usage de pesticides qu’aux collectivités territoriales, aux établissements
publics, à l’État et aux particuliers.
Situation
Patrice, habitant de la ville de Sevran, est mécontent. Dans une interview accordée à la revue
municipale, il se demande comment il va pouvoir entretenir son jardin. L’utilisation de
pesticides sur le territoire de Sevran est interdite depuis le 9 septembre 2019.
C’est un arrêté municipal qui interdit les produits phytopharmaceutiques sur la commune de Sevran.
1. Quelle source de droit national a pour objectif de lutter contre les « fake news » ?
Il s’agit de la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information. Cette loi a pour objectif
de lutter contre la diffusion de fausses informations en période électorale, notamment sur Internet.
Cette loi oblige les diffuseurs comme Facebook ou Twitter à être plus vigilants sur les contenus
publiés ou diffusés, à faire preuve de plus de transparence et de coopération. Ils devront
notamment permettre aux internautes de signaler de fausses informations, et en informer les
autorités le cas échéant. Par ailleurs, les services de télévision sous l’influence d’un État étranger
ou contrôlés par cet État peuvent être empêchés de diffuser des informations portant atteinte aux
intérêts fondamentaux de la Nation.
3. Quelle autorité est en charge du contrôle du respect de ces obligations ? Quel est son
rôle ?
C’est actuellement le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) qui est en charge du contrôle du
respect de ces obligations pour les services de télévision. Cette autorité administrative s’assure que
la liberté d’expression est préservée dans l’intérêt du public et des professionnels, en opérant une
régulation protectrice des droits et libertés individuelles.
9. À quelle situation certains salariés agricoles doivent-ils faire face ? Quels éléments de
la réglementation peuvent-ils mettre en avant ?
Certains salariés agricoles ont développé une hypersensibilité aux produits chimiques et aux
pesticides avec différents maux physiques (maux de tête…). Ils ont la possibilité de faire valoir des
accords collectifs protecteurs conclus entre les partenaires sociaux.
10. Quels sont les différents accords collectifs qui organisent les relations entre
employeurs et salariés ?
→ Document 5
Le droit négocié
En droit du travail, certaines situations professionnelles sont régies par le droit négocié. Il
s’agit d’un ensemble de textes – accords interprofessionnels, conventions collectives de
branche, accords d’entreprise – négociés entre les partenaires sociaux (syndicats de
salariés et organisations patronales), pour adapter le Code du travail de façon concrète. Il
s’articule de la façon suivante :
Accord
Convention collective Accord d’entreprise
interprofessionnel
11. Que prévoit la convention collective des salariés agricoles du Gers ? À qui
s’applique-t-elle ?
→ Document 5 (voir question précédente) et Document 6
Cette convention collective prévoit que les employeurs du Gers prennent les dispositions
nécessaires pour protéger leurs salariés lors de l’utilisation de produits chimiques et sanitaires
classés dangereux ou cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.
La justice lyonnaise a annulé l’autorisation de mise sur le marché du Roundup pro 360 sur le
territoire national.
13. À quelles conditions pourra-t-on dire que cette décision fait jurisprudence ?
→ Document 8
8
La jurisprudence
La jurisprudence est constituée par les solutions apportées par les décisions de justice
dans l’application du droit.
L’organisation pyramidale de la justice place la Cour de cassation au sommet. Elle juge de
la bonne application du droit par les autres juridictions. Elle joue ainsi un rôle
d’unification du droit. Lorsque le point de vue adopté par un tribunal ou par la Cour de
cassation est systématiquement suivi par les autres juridictions, on dit alors que la décision
concernée « fait jurisprudence ».
Cette décision fera jurisprudence si elle est approuvée par la Cour de cassation.
Situation
Le 13 février 2012, le tribunal de grande instance 1 de Lyon a condamné la société Monsanto a
indemnisé Paul François, agriculteur, qui soutenait avoir été intoxiqué par les vapeurs
d’herbicide. Ce jugement a été confirmé par la cour d’appel de Lyon en septembre 2015, mais
censuré par la Cour de cassation en juillet 2017. Celle-ci avait alors renvoyé l’affaire devant la
cour d’appel de Lyon, qui, dans un arrêt du 11 avril 2019, a reconnu la responsabilité de
Monsanto pour le dommage causé à l’agriculteur sur le fondement de la responsabilité du fait
des produits défectueux.
www.ah-avocats.fr, 15/04/2019.
1. Les tribunaux judiciaires remplacent les tribunaux d’instance et de grande instance depuis le 1er janvier 2020.
14. Quelles sont les différentes étapes de la procédure menée par Paul François ?
Paul François a saisi un tribunal qui a condamné Monsanto à l’indemniser, jugement confirmé par la
cour d’appel saisie par Monsanto, qui a obtenu un arrêt de cassation de cet arrêt. Mais la cour
d’appel de renvoi a elle aussi condamné Monsanto.
15. Quel rôle la Cour de cassation a-t-elle joué dans cette affaire ?
→ Document 8 (voir question 13)
La Cour de cassation a vérifié si le droit avait bien été appliqué par la Cour d’appel.
Ce sont les ordonnances du travail de septembre 2017 qui ont modifié le champ de la négociation
collective et l’organisation du dialogue social dans l’entreprise.
Le comité social et économique, obligatoire dans toutes les entreprises d’au moins 11 salariés, est
le nouvel acteur qui peut participer au dialogue social dans les entreprises.
3. À votre avis, pour quelle raison ce nouvel acteur a-t-il le pouvoir de négocier des
accords entre salariés et direction (employeurs) ?
La présence du CSE peut faciliter le dialogue entre les salariés et la direction en l’absence de
délégué syndical. C’est pourquoi, au niveau de l’entreprise, le législateur a choisi de lui donner
compétence pour conclure des accords avec l’employeur.
Les députés ont débattu du projet de loi agriculture et alimentation et de l’opportunité d’inscrire
ou non l’interdiction du glyphosate dans la loi dans le délai de trois ans.
17. Pour quelles raisons est-ce l’Assemblée nationale qui est saisie de ce débat ?
→ Document 9
10
Assure le
fonctionnement des
Président de la
pouvoirs publics Décret
République
Préside le Conseil
des ministres
Dirige l’action du
gouvernement Décret
Pouvoir Premier ministre
Assure l’exécution Arrêté
exécutif
des lois
Détermine et
conduit la politique
Ordonnance
Gouvernement de la nation
Décret
(ministres) Soumet des projets
Arrêté
de lois au vote du
Parlement
L’Assemblée nationale est une des deux chambres du Parlement (avec le Sénat) chargée de
l’examen et du vote des lois. C’est la raison pour laquelle elle a été saisie de ce débat.
Un arrêté municipal, norme inférieure, ne pourrait contredire une loi, norme supérieure.
Situation
Le 31 janvier 2020, le Conseil constitutionnel a décidé que l’interdiction en 2022 de la
production, du stockage et de la circulation de certains produits phytopharmaceutiques était
conforme à la Constitution. L’association Union des industries de la protection des plantes
(UIPP), à l’origine de la saisine, soutenait que cette interdiction, inscrite dans la loi EGALIM du
30 octobre 2018, « par la gravité de ses conséquences, était contraire à la liberté
d’entreprendre sans qu’il n’y ait de lien avec l’objectif de protection de l’environnement et
de la santé ».
20. Quel problème l’association UIPP a-t-elle soulevé ? Par quelle procédure ?
→ Document 11
12
Le contrôle de constitutionnalité
Le contrôle de conformité des lois à la Constitution a pour objet de faire respecter la
hiérarchie des normes, dont l’ordonnancement fonde le principe de légalité
démocratique : la loi n’est pleinement légitime que si elle respecte les principes
supérieurs posés par la Constitution et si elle a été adoptée selon une procédure régulière.
« Le contrôle de constitutionnalité des lois », www.senat.fr
À l’origine, le recours au Conseil constitutionnel était réservé aux plus hautes instances de
l’État : président de la République, Premier ministre, présidents de l’Assemblée nationale
et du Sénat, tout groupe de 60 députés ou sénateurs. Depuis une réforme du 23 juillet
2008, toute personne qui estime être jugée par un tribunal appliquant une loi non
conforme à la Constitution a le droit de soulever une question prioritaire de
constitutionnalité, pour saisir le Conseil constitutionnel.
L’association UIPP soutenait que la Loi EGALIM était contraire à la liberté d’entreprendre, principe
général de valeur constitutionnelle. L’association a soulevé une QPC (question prioritaire de
constitutionnalité).
C’est le Conseil constitutionnel qui est chargé de vérifier que la loi a été adoptée de façon régulière
et qu’elle est conforme à la Constitution.
La proposition de loi a d’abord été adoptée par l’Assemblée nationale (en Commission puis en
séance publique), puis modifiée et adoptée par le Sénat avant d’être définitivement adoptée par
l’Assemblée.
Il s’agit d’une loi, définitive après son adoption par les deux chambres du Parlement. Le but de
cette loi est d’encadrer l’exploitation commerciale de l’image des moins de 16 ans sur les
plateformes en ligne.
Puisqu’il est question d’une proposition de loi, on peut en conclure que c’est un parlementaire
(député ou sénateur) qui en est à l’origine. Il s’agit ici d’un député, Bruno Struder. On parle de
projet de loi, lorsque le gouvernement est à l’origine du texte examiné avant son adoption.
4. Que prévoit-il ?
Le texte prévoit différentes mesures destinées à protéger les enfants mineurs de moins de 16 ans,
dès lors que des vidéos en ligne utilisant leur image est publiée et génère une somme d’argent dont
le montant sera fixé par décret en Conseil d’État. Outre les modalités de versement des sommes
dues aux mineurs, le texte prévoit aussi la possibilité pour un enfant mineur de faire cesser la
diffusion de son image, même lorsque celui-ci sera devenu majeur.
23. Quels sont les principaux textes à l’origine de la création de l’Union européenne et de
ses institutions actuelles ?
→ Document 12
Les principaux textes à l’origine de la création de l’UE et de ses règles de fonctionnement sont des
traités internationaux, comme le traité de Rome de 1957 et le traité de Maastricht de 1992.
24. Pour quelle raison l'association Générations Futures souhaite-t-elle qu'un million de
citoyens au moins signent son texte ? Que se passera-t-il si tel est le cas ?
→ Document 13
Le pouvoir législatif : la Commission européenne propose les textes et définit leur base
juridique, mais c’est le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne qui les
adoptent
Le pouvoir exécutif : il est du ressort de la Commission européenne
Le pouvoir judiciaire : il appartient à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)
Un million de citoyens est le seuil minimum de signatures pour qu’une initiative européenne soit
examinée par la Commission européenne. Si tel est le cas, celle-ci étudiera l’initiative citoyenne et
formulera des propositions d’actes juridiques en conformité avec les traités.
25. La décision prise d'interdire le diméthoate est-elle appliquée dans les États
membres ? Justifiez votre réponse.
→ Document 13 ( voir question précédente) et document 14
La décision prise par l’UE est un règlement. Comme tel, il est directement applicable dans tous les
États membres, à compter du 16 décembre 2020, conformément aux termes du texte.
26. Comment cette décision a-t-elle été adoptée ? Par quels organes institutionnels ?
→ Document 13 ( voir question 24)
Situation
La CJUE a rendu le 1er octobre 2019 un arrêt […] sur la validité du règlement européen
concernant les méthodes d’évaluation des pesticides.
La Cour apporte des précisions et interprétations essentielles sur le règlement européen qui
remettent en cause un grand nombre d’autorisations de mise sur le marché de produits
pesticides dont le très controversé glyphosate. Les procédures d’évaluation ne sont pas
correctement appliquées par les autorités.
[…] La Cour [indique] que « les procédures conduisant à l’autorisation d’un produit
phytopharmaceutique doivent impérativement comprendre une appréciation non seulement
des effets propres des substances actives contenues dans ce produit, mais aussi des effets
cumulés de ces substances et de leurs effets cumulés avec d’autres composants dudit
produit. » […] Or ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Me Guillaume Tumerelle, www.avocats-tumerelle.fr, 01/10/2019.
27. Quel était l’objectif poursuivi par la saisine de la Cour de justice de l’Union
européenne ?
La saisine de la Cour de justice de l’Union européenne avait pour objectif de trancher la question
de la validité du règlement européen concernant les méthodes d’évaluation des pesticides.
Elle exerce le pouvoir judiciaire, c’est-à-dire qu’elle tranche les litiges au niveau de l’UE.
Vidéo : « Les eurodéputés valident la réforme du transport routier dans l'UE » – Aract
Paca.
17
Il s’agit d’adopter des règles communes aux membres de l’Union européenne, d’améliorer les
conditions de travail des chauffeurs routiers dans l’Union européenne, de renforcer la lutte contre
les pratiques illégales, et d’assurer une concurrence juste entre les entreprises européennes.