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ANALYSES DE PHRASES
La terminologie que nous avons retenue est celle en vigueur dans la plupart des écoles primaires en
Belgique. Cependant, la grammaire scolaire est loin d’être une discipline scientifique. Nous
rencontrerons donc de nombreux obstacles dans nos tentatives d’analyses.
Nous adopterons ici un point de vue critique qui vous aidera, je l’espère, à y voir clair dans les
grammaires scolaires, à comprendre les partis-pris de chacune d’elles et à construire des leçons
pertinentes.
Conventions :
A. PHRASES SIMPLES
Explications :
1. En général, dans les manuels scolaires, on parle de « groupe sujet » et de « groupe verbal ».
Or, la notion de « groupe » relève de la nature et le « sujet » de la fonction exercée par ce
groupe dans une phrase. Nous avons ajouté la notion de « prédicat » (empruntée à la logique),
pour faire le pendant avec la fonction sujet.
Notons aussi que la mobilité d’un groupe entraîne presque toujours des modifications
sémantiques, même minimes.
3. Le groupe verbal prédicat se résume ici à la base. En effet, « brille » est intransitif, c’est-à-dire
construit sans CDV (COD) ni CIV (COI).
4. C= centre
« soleil » est le centre (le « noyau », le mot syntaxiquement et sémantiquement le plus
important du groupe) du groupe nominal « le soleil ».
Explications :
1. Dans beaucoup de manuels scolaires, on indique « groupe nominal sujet », même s’il ne s’agit
pas à proprement parler d’un groupe de mots (ici « Maïté ») parce qu’on peut commuter avec
un groupe de mots. Nous avons décidé de n’indiquer dans ce cas que « S ».
2. Dans cette phrase, le verbe « a commandé » est transitif direct. Il est construit avec un
complément direct (sans préposition) du verbe (=COD). Les compléments du verbe font partie
du groupe verbal.
Explications :
1. Dans beaucoup de manuels scolaires, on indique « groupe nominal sujet », même s’il ne s’agit
pas à proprement parler d’un groupe de mots (ici « Paul ») parce qu’on peut commuter avec
un groupe de mots. Nous avons décidé de n’indiquer dans ce cas que « S ».
2. Le verbe « parler » est transitif indirect. Il se construit avec un complément « à ma sœur »
introduit par une préposition (ici « à »). Ce complément est un CIV (complément indirect du
verbe) ou COI dans l’ancienne terminologie. Les compléments du verbe font partie du groupe
verbal.
3. La fonction d’une préposition est d’introduire (=I) un mot ou groupe de mots. Ici « à »
introduit le groupe «ma sœur ».
4. « hier » est complément de phrase (CP) mobile et facultatif.
1. Le verbe « enseigner » est transitif double car il se construit avec un CDV (COD) et un CIV
(COI). Les compléments du verbe font partie du groupe verbal.
2. GNP= groupe nominal prépositionnel. Le groupe nominal « ses élèves » est introduit par la
préposition « à ».
Explications :
1. Attention à toujours regarder à quel type de verbe on a affaire. « est » est un verbe copule. Il
permet d’attribuer une caractéristique au sujet. Évitez de vous contenter de poser les questions
« qui » quoi » pour trouver les fonctions dans une phrase. Erreur fréquente : *Le temps est
quoi ? magnifique.
2. « magnifique » a la fonction d’attribut du sujet « le temps ». Il s’accorde en genre et en
nombre avec celui-ci. Il ne peut être supprimé : * Le temps est.
3. « ce matin » est un complément mobile et facultatif. Il s’agit d’un complément de phrase
(sémantiquement « complément circonstanciel de temps »).
1. On a fait le choix ici d’englober le présentatif dans un groupe verbal qui fonctionne sans sujet.
Notons qu’étymologiquement voilà est formé de l’impératif vois et de l’adverbe là , ce qui
explique ce choix.
2. Attention à bien regarder la nature de la base (ici présentatif) pour nommer le groupe de mots
qui s’y rattache (complément du présentatif).
3. L’épithète est une fonction, remplie par un adjectif ou un participe. Il s’agit d’une expansion
du nom (ici idée ). On dit « une épithète » !
Explications :
1. Attention : Il fallait repérer ici que le verbe est au passif (indicatif présent passif)
2. de tous ses voisins est complément du verbe passif (critère syntaxique), appelé aussi
complément d’agent (critère sémantique). Le complément d’agent est introduit par la
préposition de et par . Attention à ne pas le confondre avec un CIV/COI. Le complément
d’agent apparaît dans une phrase au passif ; il devient sujet si l’on tourne cette phrase à
l’actif ( Tous les voisins apprécient ce vieil homme. )
Explications :
bavard est un adjectif qui a la fonction d’épithète détachée. Il est en effet détaché du nom auquel il se
rapporte ( garçon ) et avec lequel il s’accorde en genre et en nombre par une virgule. On pourrait le
confondre avec un complément de la phrase car comme celui-ci, il est mobile et facultatif. Toutefois, il
Explications :
Explications :
1. Il est le sujet grammatical ( sujet apparent dans l’ancienne terminologie) et de la farine »est
le complément du verbe impersonnel (sujet réel, d’un point de vue sémantique, parfois appelé
sujet logique dans les grammaires françaises).
2. Attention : de la est le déterminant article partitif ( de la = un peu de ) et pas la préposition
de suivie du déterminant article défini la .
Dans la phrase proposée pour l’analyse (les étudiants trouvent cet exercice très amusant), il est
difficile de comprendre le verbe trouver autrement que comme un verbe de jugement.
2. Très amusant est un groupe adjectival puisque le centre du groupe est un adjectif. Très est un
complément de l’adjectif amusant.
Explications :
1. Réussir cette épreuve est un groupe de mots dont le centre est un infinitif. Il s’agit donc d’un
groupe de l’infinitif (=GI). La fonction de ce groupe de l’infinitif est d’être sujet.
1. Etranges est un adjectif qui a la fonction d’épithète du nom péripéties. Elle n’est pas
détachée du nom auquel elle se rapporte au moyen d’une virgule.
4. Dans l’apposition Premier ministre de l’Empereur, le centre est Premier ministre (on a
considéré cette appellation comme faisant un tout). Ce nom a une expansion qui réduit son
extension. Il ne s’agit pas de n’importe quel Premier ministre mais de celui de l’empereur. De
l’empereur est un complément du nom (groupe nominal introduit par une préposition).
Il permet d’attribuer une caractéristique au sujet. Évitez de vous contenter de poser les
questions « qui » quoi » pour trouver les fonctions dans une phrase. Erreur fréquente :
*Les étranges péripéties… constituent quoi ? le principal sujet de ce roman,
difficile à résumer.
6. Difficile à résumer est un groupe de mots dont le centre est l’adjectif difficile. Il s’agit donc
d’un groupe adjectival se rapportant au nom roman. Il est séparé de ce nom par une virgule,
c’est pourquoi on lui donne la fonction d’épithète détachée de ce nom.
Explications :
1. La difficulté dans cette phrase est de bien identifier le sujet postposé : ce sont les clairs reflets
de l’eau qui dansaient. Erreur fréquente : poser la question quoi ? après le verbe dansaient et
faire de les clairs reflets de l’eau un complément direct du verbe.
2. Dressé sur l’esquif est un groupe de mots dont le centre est un participe passé fonctionnant
comme adjectif. On choisira de le nommer groupe participial ou groupe adjectival. Il a la
fonction d’épithète détachée. Dressé est suivi d’un groupe nominal prépositionnel qui a la
fonction de complément de l’adjectif dressé (on peut dire également complément du
participe).
3. Le mot reflets a deux expansions du nom : clairs qui est un adjectif qualificatif dont la
fonction est épithète et de l’eau qui est un groupe nominal prépositionnel dont la fonction est
complément du nom.
Explications :
1. Jusqu’ici, nous avons rencontré 4 expansions du nom : l’épithète (adjectif ou participe accolé
au nom ; devant ou derrière ce nom) ; l’épithète détachée (adjectif ou participe se rapportant
à un nom, séparé de ce nom au moyen d’une virgule et jouissant d’une certaine mobilité dans
la phrase) ; l’apposition (nom ou infinitif se rapportant à un nom et ayant le même contenu
référentiel que ce nom) et enfin le complément du nom (nom, pronom ou infinitif introduit
par une préposition dans la plupart des cas et restreignant l’extension de ce nom, pronom ou
infinitif). Le complément du nom peut également être une P2 relative (introduite par un
pronom relatif). C’est le cas dans cette phrase. Il faut veiller à ne pas confondre la conjonction
de subordination que (ex.je veux que tu rentres) et le pronom relatif que qui a une fonction au
sein de la P2. Ici la fonction de que est double : que est à la fois complément direct du verbe
mangent et introducteur de la P2 (d’où CDV/I).
2. Attention dans cette phrase à bien identifier le sujet postposé mes neveux. Ce sont mes neveux
qui mangent que (=les seuls légumes).
3. Attention au verbe être, verbe copule qui est construit avec un attribut du sujet. Cet attribut du
sujet a pour centre le pronom ceux. Ce pronom a une expansion du jardin, qui a pour fonction
d’être complément du pronom.
Explications :
1. La phrase toute la famille se mit au travail est enrichie de 4 compléments de phrase qui
expriment diverses circonstances.
Explications :
Explications :
1. Le groupe épithète « très grosse » se rapporte au nom « tête » ; « très » fait partie du groupe
épithète. Il s’agit d’un adverbe qui a la fonction de complément de l’adjectif « grosse ».
2. Dans cette analyse, nous avons choisi d’analyser « semblait alourdie » comme la forme
verbale « était alourdie », à l’indicatif imparfait passif. L’on pourrait analyser la phrase
différemment en considérant « semblait » comme un verbe attributif et considérer « alourdie »
comme un participe passé à valeur adjectivale. Dans ce cas, nous aurions l’analyse suivante :
3. Nous remarquons que le groupe nominal « une barbe inculte qui foisonnait sur ses joues » est
coordonné au groupe nominal prépositionnel « par une épaisse chevelure blanche ». La
préposition « par » n’est pas répétée devant le deuxième élément coordonné. La fonction des
deux groupes coordonnés est la même. Si l’on considère « alourdie » comme un participe
passé à valeur adjectivale, on fera de ces deux groupes des compléments du participe ou de
l’adjectif. Si l’on veut mettre en évidence la nature verbale du participe « alourdie », on
donnera à ces deux groupes coordonnés la fonction de complément du verbe passif
(=complément d’agent).
4. La fonction de la conjonction de coordination « et » est de coordonner (coo).
1. Attention à la postposition du sujet « un horrible monstre ». C’est un horrible monstre qui
habitait.
2. « sur le pont en bois » et « au bord du précipice » ne sont pas des compléments de la phrase
car ils sont indispensables à la construction du verbe « habiter ». La phrase « Un horrible
monstre habitait » est syntaxiquement incorrecte car incomplète. On peut enlever l’un de ces
deux compléments mais pas les deux. Le verbe « habitait » doit être construit avec un
complément.
Explications :
1. « s’était transformé en arbre » : lorsque le verbe est pronominal mais pas essentiellement
pronominal, on analyse la fonction de « se ». Il avait transformé qui ? « se » (CDV)= lui-
même en arbre (attribut du CDV « se »).
2. « les oisillons » : attention à ne pas poser la question « qui, quoi » mécaniquement après le
verbe. « Les oisillons » est bien le sujet postposé du verbe « recevaient ».
3. Le pronom relatif « que » a la fonction de CDV du verbe « recevaient ». et en même temps il
introduit la P2. Les oisillons recevaient « que » (CDV), c’est-à-dire « les leçons » .
4. On appelle « gérondif » le participe présent précédé de la préposition « en ».
Explication :
« On appelle préposition vide ou explétive celle qui introduit une fonction dont la construction est
normalement non prépositionnelle, notamment l’attribut, l’épithète, l’apposition…
Je crains de le rencontrer.
Dans ces phrases, les compléments « à parler l’anglais » et « de le rencontrer » ont ici les propriétés de
groupes nominaux CDV (COD) comme si la préposition n’existait pas.
1
Gobbe, T. ; Tordoir, M., Grammaire française, Plantyn, 1984.
Explications :
Il jugeait qui ? « se ». « un peu ridicule » est un attribut du CDV (COD) « se ». « ridicule »
prend les marques de genre (on ne le voit pas avec l’adjectif ridicule) et de nombre du CDV (COD).
Dans la phrase, « Il les jugeait un peu ridicules », l’adjectif doit se mettre au pluriel.
Explications :
Explications :
1. Le verbe « trouver » ici est un verbe de jugement. On porte un jugement sur le fait de résumer
des textes, on dit que c’est plus facile. « plus facile » est l’attribut du CDV (COD) « de
résumer…explicites ».
2. Le groupe de l’infinitif prépositionnel « de résumer… » est bien un CDV (COD) malgré la
présence de la préposition qui est ici une préposition vide. Voir ci-dessus l’explication sur les
prépositions dites « vides » .
Explications :
1. Le GNP « de l’océan », bien qu’exprimant une circonstance de lieu, n’est pas un complément
de la phrase car il n’est pas mobile, il est complément indirect du verbe « montent ». On a
appliqué la même analyse pour « de la terre ».
2. « cernés par les odeurs qui surgissent de la terre » est un groupe participial qui a la fonction
d’épithète détachée et non un complément de la phrase, malgré son caractère mobile et
Explications :
1. « dans une ville d’Allemagne » n’a pas été considéré comme un complément de la phrase car
si l’on supprime ce groupe de mots, la phrase change de sens. En effet, « un couple de braves
gens vivaient » signifie que ces gens « étaient vivants » alors que dans cette phrase, le verbe
« vivait » signifie plutôt « habitait ». Il s’agit donc d’un groupe de mots indispensable au sens
de la phrase, complément indirect du verbe « vivait ».
2. « durement » fait partie du groupe verbal car il n’est pas déplaçable comme l’est un
complément de la phrase. Il est complément du verbe « travaillaient » mais n’est pas
complément d’objet direct (pas de mise au passif possible, pas de pronominalisation).
« comme tout le reste » peut aussi être considéré comme une P2 conjonctive elliptique, équivalant
à « comme tout le reste était léché ». Dans ce cas, la P2 serait constituée d’un introducteur et d’un
groupe sujet, le groupe verbal étant sous-entendu.