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Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]


Né en janvier 1932 en Guinée1, Djibril Tamsir effectue ses études supérieures à Dakar2, avant de
poursuivre à Bordeaux, où il obtient en 1959 une licence et un DES en Histoire1.

Carrière et prison[modifier | modifier le code]


Après ses études, Djibril Tamsir Niane enseigne à l'Institut polytechnique de Conakry. Il poursuit en
Guinée ses recherches sur le thème retenu pour son DES : l’histoire de Soundjata, encore appelé
Soundiata Keïta, fondateur de l’empire du Mali. Il échange notamment avec des griots dont Mamadou
Kouyaté. Il soumet le manuscrit de son ouvrage, Soundjata ou L'épopée mandingue, à Alioune Diop,
fondateur des éditions Présence africaine, à Paris, qui accepte immédiatement de le publier 1.

Il contribue avec enthousiasme, dans le domaine de l'éducation et de la recherche historique, en Guinée,


à la construction d'un nouvel État, à la suite de l'indépendance. Il dirige, avec Jean Suret-Canale, le
premier manuel d’histoire africaine utilisé par les écoles africaines du secondaire 1.

En 1961, certains de ses écrits lui valent la prison sous le régime de Sékou Touré. Il sort de prison en
1964, et reprend ses recherches historiques. Puis, il est contraint de s'exiler 3. Il s'installe au Sénégal en
19721, et enseigne en particulier à l'Institut fondamental d'Afrique noire à Dakar. Puis il revient en Guinée

Djibril Tamsir Niane a été aussi professeur émérite de l’université Howard (Washington, D.C.) ainsi que de
l’université de Tokyo. Il s'est également intéressé aux récits oraux. En particulier, en 1998, il participe à
un rassemblement suscité par l’agence universitaire de la Francophonie, à Kankan, des spécialistes de la
littérature orale. Une version de la Charte de Kurukan Fuga, « redécouverte » à cette occasion, devient
pour les participants un véritable manifeste d’une pensée décoloniale 1.

Djibril Tamsir Niane meurt le 8 mars 2021 à Dakar (où il a été évacué pour des soins) à l'âge de 89 ans,
victime du Covid-194,3,5. Sa sœur jumelle, Yayè Niane, était morte de la même maladie quelques heures
auparavant à Conakry en Guinée5.

Vie privée[modifier | modifier le code]


Djibril Tamsir Niane est le père de cinq enfants avec son épouse Hadja Aissatou Diallo, originaire de la
ville de Labé. Il s'agit par ordre de naissance de Daouda Tamsir Niane 6, journaliste qui a travaillé au sein
du cabinet de presse de la présidence de la république de Guinée et qui est a présent le Directeur
Général de la Bibliothèque Djibril Tamsir Niane7. Il a pour jeune sœur Katoucha Tamsir Niane, l'une des
premières mannequins noires internationales, qui publie en 2007 Dans ma chair où elle révèle avoir subi
une excision à l'âge de 9 ans8, avant son décès à Paris au début 2008. Elle sera suivie par Raliatou Tamsir
Niane, dite Fifi, actrice ayant joué dans le Mahabarata sous la direction de Peter Brook, réalisatrice et
dramaturge. Fatou Tamsir Niane est éditrice de formation ayant travaillé 20 ans au sein des NEI Nouvelles
Editions Ivoiriennes. Elle a dirigé la SAEC, la Société Africaine d'Edition et de Communication 9, fondée par
le Professeur Djibril Tamsir Niane. Bachir Tamsir Niane, professeur de lettres modernes a l'université
Général Lansana Conté de Sonfonia, écrivain, essayiste et critique littéraire est le cinquième et dernier
enfant du professeur. Il a publié des romans de fiction comme Little Jamaica10 aux Editions Le Manuscrit
à Paris, l'Enfant de Gondar11 aux Editions Edilivre et un ouvrage de vulgarisation scientifique intitulé
Fatalité et Histoire dans les soleils des Indépendances d'Ahmadou Kourouma 12.

Œuvre[modifier | modifier le code]


Son mémoire portant sur l’Empire du Mali, il collecte auprès des griots, notamment Mamadou Kouyaté,
des récits de la tradition orale. C’est à partir de ces recherches qu'il publie en 1960 Soundjata, ou
L'épopée mandingue, son ouvrage le plus connu, qui relate brièvement l'épopée de Soundiata, épopée
ouest-africaine médiévale inspirée de la vie de Soundiata Keïta1.
Il a codirigé avec Joseph Ki-Zerbo la publication du volume IV de l’Histoire générale de l'Afrique sous les
auspices de l’UNESCO1.

Il est également auteur de nouvelles, de recueils de contes, et de pièces théâtrales historiques comme
Sikasso, ou La Dernière citadelle, ou encore Chaka13,14.

Publications[modifier | modifier le code]


• Soundiata ou L'Épopée mandingue, Paris, Présence africaine, 1960
• Recherche sur l'empire du Mali au Moyen Âge, suivi de Mise en place des populations de la
Haute-Guinée, Paris, Présence africaine, 1975
• Méry (recueil), 1975
• Contes d'hier et d'aujourd’hui, Paris, Présence africaine, 1985
• Histoire des Mandingues de l'ouest', Paris, Karthala, 1989
• « Le Mali et la deuxième expansion mande » in Histoire générale de l'Afrique, vol. IV, 1991

Théâtre[modifier | modifier le code]


• Sikasso, ou La Dernière citadelle
• Chaka

Contes[modifier | modifier le code]


• Contes d'hier et d'aujourd'hui, 1985
• Contes de Guinée, 2006

Notes et références[modifier | modifier le code]


1. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e f g et h Elara Bertho, « L’historien guinéen Djibril Tamsir Niane, spécialiste de l’histoire médiévale
africaine, est mort », Le Monde, 11 mars 2021 (lire en ligne [archive])
2. ↑ Pierrette Herzberger-Fofana, « Djibril Tamsir Niane, ou Le récit historique », dans Écrivains africains et identités
culturelles : entretiens, Tubingen,, Stauffenburg, 1989, 94-102 p. (ISBN 3-923721-92-7, lire en ligne [archive])
3. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Guinée: décès de l'intellectuel Djibril Tamsir Niane », Radio France internationale, 8 mars 2021
(lire en ligne [archive]).
4. ↑ Alpha Camara, « Page noire : l’écrivain Djibril Tamsir Niane est décédé! » [archive], sur Generation 224, 8 mars 2021
(consulté le 8 mars 2021)
5. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Culture : l’écrivain Djibril Tamsir Niane est mort », Guinée Matin, 8 mars 2021 (lire en ligne
[archive]).
6. ↑ « Daouda, fils de Djibril Tamsir Niane : louange à Allah de nous avoir donné cette grâce, d'avoir eu ce père
extraordinaire..." » [archive], sur Mediaguinee.org, 15 mars 2021 (consulté le 24 mars 2021)
7. ↑ « La Bibliothèque Djibril Tamsir Niane reçoit un important lot de livres – Ambassade Guinée » [archive] (consulté le 24
mars 2021)
8. ↑ Katoucha Niane, Dans ma chair, Paris, Michel Lafon, 2007
9. ↑ « Structures | Africultures : Société Africaine d'Edition et de Communication » [archive], sur Africultures (consulté le 24
mars 2021)
10. ↑ Guinee7.com, « Little Jamaica du guinéen Bachir Tamsir Niane, ‘’ prix du premier roman en ligne’’ (vidéo) » [archive],
sur Guinee7.com, 31 juillet 2014 (consulté le 24 mars 2021)
11. ↑ « L'Enfant de Gondar - Bachir Tamsir Niane » [archive], sur Edilivre (consulté le 24 mars 2021)
12. ↑ Bachir Tamsir Niane, Fatalité et histoire dans *Les Soleils des indépendances* d'Ahmadou Kourouma: Radioscopie
littéraire d'un texte phare du roman africain, Connaissances & Savoirs, 30 décembre 2016 (lire en ligne [archive])
13. ↑ « Niane Djibril Tamsir(1932- ) » [archive], sur Encyclopedia Universalis
14. ↑ Kahiudi Claver Mabana, « Les voix de démystification : Djibril Tamsir Niane, Chaka (1971) », dans Des transpositions
francophones du mythe de Chaka, Lang, 2002, 59-65 p. (ISBN 9783906769400)

Annexes[modifier | modifier le code]


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• Djibril Tamsir Niane, sur Wikiquote


• Djibril Tamsir Niane, sur Wikinews
Bibliographie[modifier | modifier le code]
• Pierrette Herzberger-Fofana, « Djibril Tamsir Niane, ou Le récit historique », in Écrivains africains
et identités culturelles : entretiens, Stauffenburg, Tubingen, 1989, p. 94-102 (ISBN 3-923721-92-7)
• Lilyan Kesteloot, « Djibril Tamsir Niane », in Anthologie négro-africaine. Histoire et textes de 1918
à nos jours, EDICEF, Vanves, 2001 (nouvelle éd.), p. 354-362
• Kahiudi Claver Mabana, « Les voix de démystification : Djibril Tamsir Niane, Chaka (1971) », in
Des transpositions francophones du mythe de Chaka, Lang, 2002, p. 59-65 (ISBN 9783906769400)

Djibril Tamsir Niane est un écrivain et historien guinéen. Il est spécialiste de l’histoire du Mandé,
notamment l'Empire du Mali .

Étudiant en histoire à l’Université de Bordeaux (France), Djibril Tamsir Niane est titulaire d’une licence et
d’un DES. Son mémoire portant sur la recherche sur l’Empire du Mali, il collecte auprès des griots,
notamment Mamadou Kouyaté, les récits de la tradition orale. C’est à partir de ces recherches qu’il
publie en 1960 Soundjata, ou l’épopée mandingue, son ouvrage le plus connu. Il a participé à l’écriture de
l’Histoire générale de l’Afrique sous les auspices de l’Unesco avec Joseph Ki-Zerbo.

Il est également auteur de pièces de théâtre comme Les fiançailles tragiques. Certains de ses écrits lui
valent la prison sous le régime de Sékou Touré, puis l’obligent à l’exil au Sénégal dans les années 1970.

Djibril Tamsir Niane est professeur honoraire de l’Université Howard (Washington DC) ainsi que de
l’Université de Tokyo.

Djibril Tamsir Niane est le père de Katoucha Niane (1960-2008) qui a été l'un des premiers mannequins
noirs internationaux, auteur d'un livre intitulé Dans ma chair où elle révèle son excision à l'âge de 9 ans,
avant son décès à Paris au début 2008.

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