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Une flamme de type industriel ou domestique est le résultat d’un mélange de combustible et de
comburant, amené dans un état propice à la combustion par le brû leur. La composition structurelle
théorique d’une flamme est représentée par la figure ci-dessous.
À l'air libre, l'accumulation de gaz combustibles et la présence d'un « point chaud » (étincelle, autre
flamme, particule incandescente) sont indispensables pour que la flamme apparaisse. Quel que soit le
« point chaud », l'inflammation ne se produit qu'au-delà d'un seuil, la « température d'inflammation »,
dont la valeur varie selon les combustibles.
La vitesse de propagation de la flamme (turbulente ou laminaire) par rapport au mélange frais peut
être mesurée sur brû leurs. Elle est déterminée sur brû leur en mesurant la surface de la flamme S f . Si
Q représente le débit volumique de mélange frais par rapport au front de flamme, la vitesse de
propagation de la flamme ou vitesse de déflagration s’écrit UL = Q / Sf
La vitesse de la flamme est définie comme étant la vitesse à laquelle les gaz frais sont happés par la
flamme. Ce n’est donc pas la vitesse de l’interface gaz frais/gaz brû lés. Cette vitesse dépend de
plusieurs paramètres (température, pression, richesse, type de fuel …etc.) et est définie
différemment suivant le régime d’écoulement (laminaire ou turbulent).
La déflagration se propage sous forme d’une onde de combustion appelée front de flamme
cependant la propagation de la détonation s’accompagne d’une onde de choc entre tenue par la
réaction qui suit immédiatement.
L’onde de choc d’une part et le front de flamme d’autre part constituent une zone de séparation
de fine épaisseur entre le domaine réactif (produits initiaux) et celui des produits de combustion
(produits finaux).
2.4.1 Propagation en subsonique (La déflagration)
Une déflagration est l’ensemble des phénomènes consécutifs au passage rapide d’un front de
réaction, le plus souvent d’un front de flamme (combustion d’un gaz ou d’une vapeur), au travers
d’un mélange combustible. Dans un mélange homogène d’air et de gaz de vapeur combustible, une
flamme se propage à une vitesse constante, assez rapide mais qui reste de l’ordre de grandeur de
celle de phénomènes familiers. Elle est souvent de l’ordre de quelques centimètres à quelques
mètres par seconde, donc comparable à celle d’un marcheur ou d’un coureur.
C’est ce qui se passe lors de l’inflammation rapide du mélange de gaz et d’air au-dessus d’un
bec de cuisinière ou dans un four. Si la masse de gaz est faible, le phénomène est sans conséquence ;
si la masse est importante, une explosion peut se produire. La flamme d’un brû leur est une
déflagration se propage à une vitesse constante, dans une direction opposée à celle du lux gazeux.
Dans une déflagration, les gaz brû lés se déplacent dans le sens opposé à celui de la flamme, à
une vitesse subsonique. Dans de nombreux cas, la propagation d’une flamme dans un mélange
gazeux explosif de composition convenable peut accélérer brutalement et se transformer en une
détonation.
La détonation est le résultat d’une réaction chimique extrêmement rapide qui s’accompagne
de la propagation d’une onde de choc, variation très rapide et intense de la pression. La détonation
est causée par la réaction extrêmement rapide de l’explosion mais le passage de l’onde de choc à
travers l’explosif en provoque en même temps la décomposition très rapide : une fois l’onde de choc
amorcée, elle ne s’arrête qu’après réaction quasi complète. L’onde de choc se propage ensuite dans
le sol et l’atmosphère (comme l’onde crée par l’avion passant le mur du son), en amortissant plus ou
moins rapidement, car elle perd rapidement son énergie, tout en causant des dégâ ts souvent très
importants ou catastrophiques, suivant la nature et la quantité d’explosif mis en jeu. La vitesse de la
détonation est de l’ordre de 2 à 4 km par seconde dans les gaz, parfois plus rapide dans les explosifs
solides. Les gaz brû lés se déplacent dans le même sens que l’onde.
Les flammes pouvant être laminaires ou turbulentes selon l’écoulement. Si les flammes laminaires
semblent n’intervenir que dans quelques applications plutô t anecdotiques (bougie, flamme de
briquet), la compréhension de la structure de ces flammes est cependant fondamentale pour la
description et la modélisation de nombreuses situations industrielles.
- une élévation progressive de la température les gaz frais voient leur température s’élever
jusqu’à atteindre la température d’inflammation du mélange,
- C’est dans cette région que le carburant est consommé et que les produits majoritaires de
combustion sont formés.
Pour ce type de flamme l’oxydant et le carburant sont séparés en des zones distinctes avant de
réagir. La combustion est pilotée essentiellement par la diffusion des réactifs l’un dans l’autre, alors
que la flamme va se développer au niveau de la zone de diffusion Les produits de combustion sont
ensuite évacués par la diffusion moléculaire de part et d’autre de la zone de réaction. Pour ces raisons,
les flammes non pré mélangées sont souvent appelés flammes de diffusion. La structure d’une flamme
de diffusion se rencontre dans une flamme de bougie, dans les moteurs à injection directe (Diesel) et
divers brû leurs industriels.
Une flamme non pré mélangée laminaire peut se diviser en trois zones
Zone 02 : la zone de diffusion des espèces : elle peut être caractérisée par
- les réactifs présents de chaque cô té de la flamme sont mélangés aux produits de combustion
évacués par diffusion moléculaire,
- une élévation progressive de la température des gaz, provoquée par la diffusion thermique et
la dilution des réactants par les gaz brû lés,
Zone 03 :
- elle peut être caractérisée par on trouve de part et d’autre des zones de diffusion les deux
écoulements de gaz frais alimentant la flamme en carburant et en oxydant.
Il est très rare que les deux types de flammes précédentes interviennent directement dans les
configurations industrielles, en raison que les réactifs ne sont jamais injectés sous la forme d’un
prémélangée parfait.
Une flamme partiellement pré mélangées est une flamme rencontrée dans la plupart des dispositifs
industriels (un système de combustion réaliste), dans les laboratoires, ainsi que les applications
aéronautiques.
Deux types de flammes partiellement pré mélangées peuvent être rencontrés [3] :
- Les flammes où les réactifs sont progressivement mélangés aux gaz brulés avant de réagir
(flammes stabilisées par recirculation, flammes riches).
- Les flammes où les réactifs sont mélangés avant de réagir, mais avec des variations locales de
richesse (flammes stratifiées).
La structure interne d’une flamme turbulente est considérée, comme étant : Une flamme laminaire
très fine plissée et rapidement convectée par la turbulence de telle sorte que la zone de flamme
apparaisse épaisse à l’œil nu.
Les flammes turbulentes prémélangées sont contrô lées par les temps caractéristiques de la
turbulence et de la chimie.
Un temps caractéristique chimique est associé au temps nécessaire à la flamme pour qu’elle se
propage sur une distance égale à son épaisseur caractéristique, il est défini généralement du rapport
entre l’épaisseur et la vitesse de la flamme laminaire :
δl
rc=
Ul
Si l’on considère les plus grandes structures de l’écoulement décrites par l’échelle intégrale 𝑙𝑡, on trouve :
lt
r tl =
u'l
La fluctuation de la vitesse u ' y est reliée à la dissipation turbulente 𝜖, tel que pour une échelle
donnée 𝑟, on a :
u' ( r 3 )
ε=
r
On peut définir des nombres sans dimensions à partir des rapports entre les différents temps, ces
nombres adimensionnels permettant de caractériser les différents régimes de la combustion
turbulente. La classification de ces régimes est sur un diagramme en fonction des rapports des
Le nombre de Damkö hler est défini comme le rapport entre le temps lié à l’échelle intégrale de la
turbulence et le temps chimique :
2. Le nombre de Karlovitz
Le nombre de Karlovitz est égal au rapport entre le temps chimique et le temps lié à l’échelle
de Kolmogorov :
On peut écrire le nombre de Reynolds turbulent en fonction des deux nombres précédents :
Ret =D2a K 2a
Les fluctuations turbulentes sont très petites devant la vitesse de propagation de la flamme
laminaire par conséquence la turbulence ne produit aucun effet sur la flamme qui reste laminaire.
Le second régime : k a< 1 et Da >1: le régime des flammelettes ou le régime des flammes minces.
- La turbulence peut augmentant la surface, le taux de consommation des réactifs par unité de
temps et la vitesse de déplacement du front.
On peut distinguer deux régions qui sont séparées par la ligne 𝑢′𝑙⁄𝑈𝑙 =1.
- Les plus petites structures de la turbulence possèdent une taille caractéristique inférieure à
l’épaisseur de la flamme,
La limite correspondant à k a=1 00 délimitant la région où les plus petits tourbillons de l’écoulement
deviennent plus petits que l’épaisseur de la zone de réaction. Cette ligne représente la limite
supérieure du régime des flammes épaissies.
Figure. Diagramme des différents types de flammes proposé par Peters (5)
(1)Large eddy simulation and modelisation of supersonic combustion figure 04
(2)Numerical simulations of separated reactive flow using an hybrid RANS-LES approach figure 02
(3)Simulation numérique de la combustion turbulente : Méthode de frontières immergées pour les
écoulements compressibles, application à la combustion en aval d’une cavité page 22-23
(4) Numerical simulation of the effect of electric field on the stability of diffusion flames figure 02
(5) Contribution à la modélisation des écoulements turbulent réactifs partiellement prémélangés
figure 01