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Université des Sciences et de la Technologie d’Oran “Mohamed Boudiaf“

Faculté de Génie Electrique L3: Energies Renouvelables en Electrotechnique 


Département d’Electrotechnique 5ème Semestre / Unité : UEF 3-1-1
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Préparé par : M  BOUCHETATA  Module : UEF 3-1-1/ ELECTRONIQUE DE PUISSANCE 1

Cours N°6 : Redressement non commandé

Redressement triphasé simple alternance à diode (P3)

1) INTRODUCTION
Les redresseurs monophasés sont largement utilisés dans les applications de faible
puissance en particulier pour les alimentations destinées à des systèmes électroniques
(télévisions, ordinateurs, ...etc). Ils sont également utiles pour alimenter des charges à
courant continu inferieur à 5 kW. Au-dessus de ce niveau de puissance les Redresseurs
triphasés sont généralement employés. Les Redresseurs monophasés présentent plusieurs
inconvénients tels que:
 facteur de forme pour la tension et le courant de sortie relativement élevé.
 ondulation harmonique à faible fréquence considérable provoquant la perte de
puissance et par conséquent, une faible efficacité.
 Très grande capacité de filtrage pour l'obtention d’une tension de sortie continue lisse.
Ces inconvénients sont largement atténués par les Redresseurs triphasés. Ces derniers
peuvent être placés dans l'une des deux topologies en fonction du nombre des diodes
utilisées (P3 pour 3 diodes ou PD3 pour 6 diodes), ces topologies seront analysées en détail.

2) STRUCTURE DE P3
- Structure P3 à cathodes communes

Figure 1 : Redresseur P3 à cathodes communes

HYPOTHESES : Pour simplifier, on considère que les diodes sont parfaites (tension de
seuil, résistance dynamique en direct et courant inverse nuls). Les tensions de source v1(t),
v2(t) et v3(t) sont couplées en étoile. Pour éviter un court-circuit de la source de tension
triphasée, un et un seul interrupteur doit être fermé à la fois. La structure étudiée est la
structure P3 à cathodes communes.

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3) CHARGE RESISTIVE

 Montage
Soit le schéma de la figure 3, il comporte une source de tensions sinusoïdales triphasées
équilibrées :

 sin sin
 sin 2 /3 sin 2 /3
 sin 4 /3 sin 4 /3

ω : la pulsation (rd/s); ω = 2.π.f


Vm : valeur maximale; √2
θ = ωt (rad)

Fig. 3 : Redressement triphasé simple alternance P3 (charge résistive)

Fig. 4 : Allures des trois tensions v1(t), v2(t) et v3(t)

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 ANALYSE DU FONCTIONNEMENT
Seule la diode dont l'anode est au plus haut potentiel peut conduire. Par la fermeture de D1
ou D2 ou D3, la tension vR(t) peut s’identifier à l’une ou l’autre des trois tensions simples
disponibles : v1(t) ou v2(t) ou v3(t). on appele les points M1, M2 et M3 points de commutation
naturelle.
 le point M1 : C’est l’intersection de v1 et v3 dans la partie positive, pour trouver
l’angle correspondant à M1 on doit résoudre l’equation suivante :

v1(θ)=v3(θ) sin sin 4 /3


sin sin /3
selon la relation trigonometrique suivante :

sin sin cos cos sin


on peut dire que : sin /3 sin /3 sin /3
donc : sin sin /3
et on peut ecrire que : 2
Enfin :

M1 est dans la partie positive, donc l’angle correspondent est π/6 rad.

 le point M2 : C’est l’intersection de v1 et v2 dans la partie positive, pour trouver l’angle


correspondent à M2 On doit résoudre l’equation suivante :

v1(θ)=v2(θ) sin sin 2 /3
sin sin /3

puisque : sin /3 sin /3 sin /3


donc : sin sin /3
et on peut ecrire que : 2
enfin :
M2 est dans la partie positive, donc l’angle correspondent est 5π/6 rad.

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 le point M3 : C’est l’intersection de v2 et v3 dans la partie positive, pour trouver l’angle


correspondent à M3 On doit résoudre l’equation suivante :

v2(θ)=v3(θ) sin 2 /3 sin 4 /3


sin 2 /3 sin /3
puisque : sin /3 sin /3 sin /3
donc : sin 2 /3 sin /3

et on peut ecrire que : 2

enfin :

M3 est dans la partie positive, donc l’angle correspondent est 3π/2 rad.

 L’EVOLUTION DES TENSIONS DANS UN REDRESSEUR P3

 àθ=0 v1(0)= 0

v2(0)= Vm sin(-2π/3)=-Vm cos(π/6) = -

v3(0)= Vm sin(-4π/3)=Vm cos(π/6) =
√ √
vR(0)= v3(0)= iR(0)= vR(0)/R=

 Pour 0 < θ < π/6


v3(t) > v1(t) et v2(t) D3 est polarisée en direct (D3 fermée (on) )
vD3 = 0, vR = v3, iR = vR / R, aussi vD1 = v1 - v3 = v13, vD2 = v2 - v3 = v23

 Pour π/6 < θ < 5π/6


v1(t) > v2(t) et v3(t) D1 est polarisée en direct (D1 fermée (on)
vD1 = 0, vR = v1, iR = vR / R, aussi vD3 = v3 - v1 = v31, vD2 = v2 - v1 = v21

 Pour 5π/6 < θ < 3π/2


v2(t) > v1(t) et v3(t) D2 est polarisée en direct (D2 fermée (on))
vD2 = 0, vR = v2, iR = vR / R, aussi vD1 = v1 - v2 = v12, vD3 = v3 - v2 = v32

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 Pour 3π/2 < θ < 2π


v3(t) > v1(t) et v2(t) D3 est polarisée en direct ( D3 fermée (on))
vD3 = 0, vR = v3, iR = vR / R, aussi vD1 = v1 - v3 = v13, vD2 = v2 - v3 = v23
Le tableau de conduction ci-contre resume le fonctionnement de P3.

La tension redréssée est formée de trois sommetsd de sinusoïdes par période.


La tension inverse aux bornes de la diode D1 :
- VD1(t) = V1(t) - V1(t) = 0 lorsque D1 est passante
- VD1(t) = V1(t) – V2(t) = 0 lorsque D2 est passante
- VD1(t) = V1(t) – V3(t) = 0 lorsque D3 est passante

Dans ce cas, la tension maximale à laquelle se trouve soumise l’une quelconque des diodes
est donnée par le maximun des tensions composées sur les différents intervales considérés,
on obtient :

√3

Ainsi chaque diode conduit pendant un tières


de la période. On représente les intervalles de
conduction des diodes
(0 :diode bloquée ; 1 :diode passante)

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 Calcul de la tension et du courant de charge moyenne


/ /
3 3
sin
2 2
/ /

3 / 3
cos / cos 5 /6 cos /6
2 2

3 √3 √3

2 2 2

√ √
0,827 ; 0,827

 Calcul de la tension et du courant de charge efficace


/ /
3 3
sin
2 2
/ /

/
/
3 3 1
1 cos 2 sin 2
2 2 4 2 /
/

√ √
, ;

 Facteur de forme de la tension de charge

2 √3
.
27 18

 Facteur de forme du courant de charge

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 Facteur d’ondulation de la tension et du courant de charge

. .

 Composante alternative de la tension de charge : .

 Composante alternative du courant de charge : .


 Puissance active (moyenne) de la charge :

 Puissance apparente :

/ / √
/ /
sin

√ √
3
√ √ √

 Facteur de puissance

√ √
.

 Les courants dans les diodes

/
/

/
/

0
Dans le cas d’une charge RE ou RLE :

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Fig. 5 : chronogrammes des tensions vs, vD, vR et du courant iR pour P3 (charge R)


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4) CHARGE RESISTIVE ET INDUCTIVE (CHARGE R-L)


 Montage
Le montage est illustré par la figure 6.

Fig. 6 : Redressement triphasé simple alternance P3 (charge RL)

 ANALYSE DU FONCTIONNEMENT
Le principe de fonctionnement est presque le même que celui pour la charge résistive, la
seule différence est le lissage d’avantage du courant de charge. Ce courant peut dans la plus
part des cas être considéré comme continu si la constante de temps τ (τ=L/R) est
considérable.

Remarque
 la période de la tension redressée vR est 2π/3; sa fréquence f est donc le triple (trois
fois) de celle de la source vs (v1, v2 et v3).
 le courant ich ou iR ne s'annule pas, donc nous avons un régime de conduction continu.
 chaque diode doit supporter en inverse une tension de √3Vm.
 chaque diode conduit pendant 2π/3 rad (T/3).
 Pour P3 à charge RL on n’a pas besoin de la diode de roue libre (DRL) parce que D2
se ferme au même temps que D1 s’ouvre.
 l’arc entre les points M1 et M2 s’appel calotte.
 La charge RL ou RLE peut être considérée en conduction continue (L>>>), la tension
aux bornes de la charge est identique à celle obtenue avec une charge résistive.

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Fig. 5 : chronogrammes des tensions vs, vD, vR et du courant iR pour P3 (charge RL)
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Exemple d’application 1: Pour Vm = 100V (U V √3 ), R = 100Ω, et L = 100mH

PD3 Vch-moy Vch-eff Ich-moy Ich-eff


Charge : R 82.70 84.06 0.827 0.840

Charge : R L 82.70 84.06 0.803 0.817

Charge : R

Charge : RL

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Exemple d’application 2: Pour Vm = 100V (U V √3 ), R = 100Ω, et U 0

Charge : R E Vch-moy (V) Vch-eff (V) Ich-moy (A) Ich-eff (A)


1ère cas : 0 < E < Vm/2 (E=30V) 84.70 84.06 0.527 0.548

2ème cas : E = Vm/2 (E=50V) 82.70 84.06 0.327 0.360

3ème cas : Vm > E> Vm/2 (E=70V) 85.02 85.80 0.150 0.189

1ère cas : 0<E<Vm/2

2ème cas : E=Vm/2

3ème cas : Vm >E> Vm/2

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