Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pour ce faire, un outil de correction dédié a été développé et est proposé aux enseignants. Il a
comme particularités techniques de permettre de dématérialiser les copies, de corriger en ligne
(une connexion internet suffit) et d’automatiser le calcul des notes ainsi que leur envoi dans le
bulletin de l’étudiant.
Du côté docimologique, l’enseignant réalise la correction à l’aide d’une grille d’évaluation
composée d’échelles descriptives, permettant de rendre cette correction la plus objective et la
plus reproductible possible.
1
30e colloque de l’ADMEE – L’évaluation en éducation et en formation
face aux transformations des sociétés contemporaines
Europe
Cette communication se centre sur l’analyse de la fidélité intra-correcteur des notes attribuées.
Notre objectif est d’analyser si l’objectivisation et la reproductibilité de la correction sont
rencontrées.
Nous présenterons une expérimentation en trois phases :
- Une première correction ;
- Une seconde correction, deux ans plus tard, des mêmes copies, intégrées parmi les
copies de nouveaux étudiants ;
- Une troisième correction, réalisée quatre ans plus tard, suite à laquelle une possibilité
de reviewing a été permise (revisualisation de copies en fonction de la note initialement
attribuée).
Les trois notes obtenues par les étudiants seront comparées afin d’analyser la fidélité du
correcteur et si l’étape de reviewing apporte un avantage supplémentaire.
Un de nos services est de proposer à nos enseignants un système de correction on-line des
questions ouvertes. Notre objectif est double :
- faciliter la fastidieuse étape de correction dans un contexte où la massification des
étudiants est bien présente ;
- réaliser une évaluation valide, en cohérence avec les objectifs d’apprentissage et le
dispositif d’enseignement.
Concrètement, les réponses des étudiants sont rédigées dans un cadre défini sur un formulaire
à lecture optique. Celles-ci sont ensuite scannées. Chacune de ces images est reliée à
l’identifiant de l’étudiant. Le format de réponse, selon la consigne donnée, peut être un texte à
rédiger, un schéma à créer, un schéma à annoter, un graphique à réaliser… De plus, il est
demandé à l’enseignant de fournir une grille de correction. Il est vivement conseillé que l’outil
d’appréciation utilisé pour évaluer les productions des étudiants soit une grille d’évaluation à
échelles descriptives (Scallon, 2004). Une fois les éléments associés, l’enseignant se connecte
via internet au logiciel Sqore pour réaliser ses corrections. À l’écran sont présentées la réponse
anonymisée d’un étudiant ainsi que la grille de correction. Il ne reste plus qu’à scorer chaque
critère avant de passer à la copie suivante. Une fois que toutes les copies sont corrigées, le test
peut être validé et les résultats libérés.
Cette nouvelle plateforme aide les enseignants d’un point de vue logistique. La
dématérialisation et la traçabilité des copies ainsi que le calcul et le transfert automatiques des
notes vers le système de gestion de notes de l’institution soulagent grandement la tâche du
correcteur. Cependant, la plus-value qui nous intéresse est de faire entrer ce type de correction
dans une démarche docimologique de qualité, notamment en imposant l’utilisation d’une grille
30e colloque de l’ADMEE – L’évaluation en éducation et en formation
face aux transformations des sociétés contemporaines
Europe
de correction critériée ayant pour vertu d’améliorer l’objectivité des corrections réalisées et
d’éviter un certain nombre de biais tel que l’effet de distribution forcée (ajuster le niveau de ses
appréciations des performances des étudiants de façon à conserver, d’année en année,
approximativement la même distribution (gaussienne) des notes (loi de posthumus)).
L’anonymisation des copies permet quant à elle de palier les biais suivants :
- l’effet du nom : l’anonymisation des copies permet de ne pas être influencé par la
consonance du nom-prénom (Babad, 1980 ; Fajardo, 1985 ; Amigues, Bonniol, Caverni,
1975)
- l’effet de stéréotypie : le fait de ne pas savoir qui est l’étudiant que l’on corrige permet
de ne plus influencer la note attribuée.
Gilles, J.-L., Detroz, P., Crahay, V. et al. (2011). La plateforme ExAMS, un "assessment
management system" pour instrumenter la construction et la gestion qualité des évaluations des
apprentissages. In Blais, Jean-Guy (Ed.) Evaluation des apprentissages et technologie de
l'information et de la communication - Tome 2 (pp. 11-40). Presses de l’Université Laval,
Quebec.
30e colloque de l’ADMEE – L’évaluation en éducation et en formation
face aux transformations des sociétés contemporaines
Europe
Detroz, P., (2016, avril). L'évaluation des étudiants dans l'enseignement supérieur : vers un
cycle qualité dans la réalisation de tests. Communication présentée à l’Université du
Luxembourg.
Scallon G. (2004). L’évaluation des apprentissages dans une approche par compétences.
Bruxelles : De Boeck.
Babad, E.Y. (1980). Expectancy bias in scoring as a function of ability and ethnic labels.
Psychological Reports, 46, 625-626.
Fajardo, D. M. (1985), Author Race, Essay Quality, and Reverse Discrimination. Journal of
Applied Social Psychology, 15, 255–268.
Amigues, R., Bonniol, J.-J. & Caverni, J.-P. (1975). Les comportements d'évaluation dans les
systèmes éducatifs : Influence d’une catégorisation ethnique sur la notation de productions
scolaires. International Journal of Psychology, 10, 135–145.
Bonniol, J., Piolat, M. (1971). Comparaison des effets d’ancrage obtenus dans une tâche
d’évaluation. Expérience de multi-correction en mathématique et en anglais. In Actes du XVIIe
Congrès international de psychologie appliquée, 8, 1179-1189.