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Chapitre II GC+TP Association acier béton : adhérence, ancrage, recouvrement.

Chapitre II : Association acier béton : adhérence, ancrage, recouvrement.

A- Adhérence :

I- définition : le fonctionnement du béton armé est essentiellement basé sur l’adhérence


entre les éléments béton et acier. Dans un élément en béton armé, les forces extérieures
étant appliquées sur le béton ; la transmission à l’armature des efforts qui doit les
supporter suppose que ces armatures ne peuvent pas glisser dans la gaine de béton qui les
entoure ou enrobe. On appelle adhérence l’action des forces des liaisons qui s’opposent au
glissement des armatures dans leurs gaines de béton ; l’adhérence est le phénomène
fondamental sans lequel le matériau béton armé n’avait pu exister. Cette adhérence joue
un rôle important.
- elle assure les scellements ou les ancrages de barres arrêtés
- elle assure le recouvrement des barres.
- Avant la fissuration, elle permet aux armatures de travailler en collaboration avec le
béton tendu et après fissuration, elle assure la répartition des fissures et l’équilibre des
efforts de traction par les armatures en maintenant une liaison entre le béton et l’acier
dans les zones comprises entre les fissures.

II- Mesure du caractère d’adhérence d’une barre :


II-1- Essai d’adhérence par traction P.O.T (Pull Out Test) Dl

100

Eprouvette de béton âgée de


28jours (27MPa<fc28<33MPa)

Manchon en plastique

Plaque d’assise en
caoutchoucs
Plaque en acier
F

Lors de cet essai ; on applique une force de traction F à la partie inférieure de la barre et
on mesure en fonction de F le déplacement relatif de l’acier et de béton. La contrainte
d’adhérence ultime s’obtient par la formule suivante :
P 30
 u  0.0637 2
D fcr
 u : Contrainte d’adhérence ultime
P : force d’arrachement
D : diamètre en mm
fcr : contrainte de rupture en compression du béton en MPa

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Chapitre II GC+TP Association acier béton : adhérence, ancrage, recouvrement.

II-2- Essai par flexion (beam test): 10D 10D

DL

Articulation
P
u  k
10D 2
Cet essai sert à reproduire la condition normale de sollicitation de l’armature et permettre
la détermination de caractère réel d’adhérence. Il consiste à mesurer le glissement d’une
barre qui forme l’armature inférieure commune à deux blocs de béton distincts dans un
essai de flexion au cours duquel les blocs peuvent pivoter autour d’une articulation en
acier.

II-3- Interprétation des résultats des essais : l’analyse des résultats d’essai et
l’interprétation des courbes forces glissement montre que l’adhérence ne résulte pas d’un
collage de l’acier au béton, mais le phénomène est plutôt analogue au frottement, la
tendance à l’arrachement de la barre provoque la formation de bielle oblique comprimé
qui s’appuient elles même sur les zone de béton plus éloignés en y engendrant des
contrainte tangentielle. On constate, en effet, que la rupture par défaut d’adhérence
s’accompagne de la formation des fissures dans les plans contenant l’axe de la barre.

II-4- Contraintes d’adhérence : par définition la contrainte moyenne d’adhérence


 s est le quotient de la variation d’effort par unité de longueur par périmètre nominal.
dx

 Fb
s

df
dx  d s ( ) / 4   d
2
s  Le calcul réglementaire suppose que la contrainte
 dx 4 dx
moyenne  s est constante dF   s dx ; entre deux section distante de l on peut écrire
FA  FB   s ( x a  xb )
(Fa>Fb)
FA  FB   s l  FA  FB   s l

II-5- Facteurs influençant le caractère d’adhérence :


- L’état de surface et la forme de la barre : une surface rugueuse améliore nettement
l’adhérence d’une barre. C’est ainsi les barre HA ont une meilleure adhérence que la
barre RL.
- Le diamètre de la barre : les résultats d’essai montrent que la contrainte d’adhérence
diminue lorsque le diamètre augmente.
- La résistance du béton à la traction : la rupture de l’adhérence du béton intervient par
éclatement de béton situé autour de l’armature. Il est donc naturel que la résistance de
l’armature au glissement (adhérence) soit proportionnelle à la résistance du béton à la
traction.
- La distance à la surface libre du béton : l’adhérence augmente avec l’augmentation de
l’enrobage.

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Chapitre II GC+TP Association acier béton : adhérence, ancrage, recouvrement.

- Le groupement des barres en paquet : l’adhérence d’un groupe de barres conjonctive


est inférieure à la somme des adhérences de chaque barre considérée séparément.
-
B- ancrage des armatures :

I- Ancrage rectiligne :

I-1- Définition : soit une barre rectiligne supportant dans une section A un effort de
traction F, on dira que la barre est encrée lorsqu’on peut assurer la transmission à partir de
point A de l’effort au béton par adhérence. On appelle ancrage total un encrage dont
s=e (F=Ae)
F=A
B
A

=e
Contrainte dans la barre

=0

I-2- valeur limite d’adhérence : pour assurer un ancrage correct c à d empêcher le


glissement des armatures dans leurs gaines de béton, la contrainte d’adhérence doit être
limitée. La valeur maximale réglementaire pour calcul des ancrages est  s  0.6 s f t 28
s : valeur limite d’adhérence, s : coefficient de scellement (=1 pour Rl,=1.5 pour HA),
t28 : résistance à la traction de béton à 28 jours.
I-3- Longueur de scellement droit ls: on appelle longueur de scellement droit ls la
longueur nécessaire pour assurer sous contrainte d’adhérence limite(s=s) l’ancrage
total (s=e) d’une barre droite tendu
 2
 fe
FA  FB   s l  FB  0  FA   s A  feA   s l s  fe   s l s  l s 
4 4s
En pratique, on peut prendre les valeurs forfaitaires suivantes :
Barre HA feE400 ls=40
Fils tréfilés
RL feE220
feE240 ls=50
HA feE300

II- Ancrage des barres courbe: la longueur ls nécessaire pour ancrer une barre droite
est souvent trop importante par rapport à la place dont on dispose (cas d’une
poutre à son extrémité). Aussi on est amené à utiliser des ancrages courbes. Le
calcul de l’ancrage procuré par la courbure de la barre s’effectue en admettant qu’à
la contrainte d’adhérence défini à propos de l’ancrage rectiligne se superpose une
force de frottement provoquée par l’effet de courroie de la courbure sur le béton

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FB
FB  FA   'r s

  e 
1  e 
' 
r 

FA

 : effet de courroie
’ : effet d’adhérence
 : coefficient de frottement0.4
Quelques types d’ancrage :
 Crochet normal CONSIDER

3.5 2. l

 Crochet à 45°
6

3.5 l
10

 Retour d’équerre

3.5 2. l

C) recouvrement :

I- But de recouvrement : lorsque les longueurs des barres nécessaires pour le ferraillage
dépassent les longueurs commerciales (cas des poutres à grande portée), l’armature doit
être nécessairement formée de différents tronçons pour lequel on doit assurer la continuité
mécanique. Le procédé le plus courant consiste à faire appel à l’adhérence en faisant
chevaucher deux tronçons successifs de barre sur une certaine longueur. On obtient ainsi
une jonction par recouvrement et cette longueur est appelée longueur de recouvrement lr.
Remarque : on peut aussi avoir recours au soudage des deux tronçons mais cette solution
est plus coûteuse.

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III- longueur de recouvrement : la jonction de deux barre rectiligne parallèle est


identiques de diamètre nominal  est assuré lorsque leurs extrémités se
chevauchent sur une longueur au moins égale à (lr=ls si c<5, lr=ls+c si c>5)

lr

fe fe
fe
=

Si 1=2 ; lr=sup (ls1, ls2)


IV- barre couvre joint (chaînage) :

lr
1 2
c

2 barres couvre joint (relais)


fe fe
fe
=

fe

Les barres couvre joint sont utilisées pour transmettre les efforts entre deux barres placées
bout à bout dans le prolongement l’une de l’autre ce qui évite la création de moment
secondaire parasite au niveau de la jonction.

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