Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ce chapitre aborde les phénomènes d’espacements entre barres, d’adhérence, les ancrages, les
recouvrements, les mandrins de cintrage pour pliage des aciers, etc.
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
III-1 ESPACEMENT DES ARMATURES (clause 8.2 EC2)
(1)P L'espacement des armatures de béton armé (barres) doit permettre une mise en place et un
compactage satisfaisants du béton, et ainsi garantir le développement d'une bonne adhérence.
Il convient d'adopter une distance libre (horizontalement et verticalement) entre barres parallèles ou entre
lits horizontaux de barres parallèles supérieure de façon à permettre:
• le passage des aiguilles vibrantes et assurer un bon compactage du béton,
• un enrobage parfait des armatures pour garantir une bonne adhérence,
• d’épouser les formes les plus complexes du coffrage.
k1f
Ch ou Cv ≥ à Max (dg + k2) mm,
cv 20 mm
ch où dg est la dimension du plus gros granulat.
Les valeurs recommandées sont k1 = 1 et k2 = 5 mm.
f
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
III-2 DIAMETRES ADMISSIBLES DES MANDRINS DE CINTRAGE POUR LES
BARRES PLIEES (clause 8.3)
III-2.1 Diamètre minimal du mandrin afin d'éviter les dommages aux armatures
(1)P Le diamètre de courbure minimal des barres doit être tel qu'il évite toute fissure de flexion dans
l'armature ainsi que toute rupture du béton situé dans la partie courbe de celle-ci.
(2) Afin d'éviter d'endommager les armatures, il convient de plier la barre avec un mandrin de diamètre
Il n'est pas nécessaire de justifier le diamètre du mandrin vis-à-vis de la rupture du béton si les
conditions ci-après sont remplies :
• la barre n'est pas disposée près de la surface (plan de flexion proche du parement) et il existe
Fbt 1 1 Fbt : est l'effort de traction dû aux charges ultimes dans une barre ou un groupe de
fm barres en contact à l'origine de la partie courbe.
f cd ab 2f f bc : : résistance de calcul du béton à la compression est limitée à la valeur de
résistance correspondant à la classe de béton C55/67.
pour une barre donnée (ou groupe de barres en contact), est la moitié de l'entraxe entre les
/ 2 barres voisines (ou groupes de barres voisines) perpendiculairement au plan de la courbure.
ab
f
c Pour une barre ou un groupe de barres proches du parement de l'élément
2
Exemple 1: Déterminer les diamètres des mandrins pour des barres (intérieure et proche du parement) d’une poutre :
• Enrobage c = 38 mm
• Entraxe des barres = d = 60 mm
• Diamètres des barres f = 20 mm
• fck = 25 MPa;
• Fbt = 0,136 MN (ss = 435 MPa)
• ab = c + f/2
Fbt 1 1 f 2 f yk
• ab = /2 fm Fbt
f cd ab 2f 4 s
R10 –R20
III-3 ANCRAGE DES ARMATURES LONGITUDINALES (clause 8.4 EC2)
(1)P Les barres, fils ou treillis soudés doivent être ancrés de manière à assurer une bonne transmission
des forces d'adhérence au béton, en évitant toute fissuration longitudinale ainsi que tout éclatement du
béton. Un ferraillage transversal est à prévoir si nécessaire.
Ancrer une barre d’armature consiste à s’assurer que l’effort de traction auquel elle est soumise
peut intégralement transiter dans le béton par adhérence.
L’ancrage peut être réalisé de manière rectiligne ou courbe, et renforcé grâce à des armatures
transversales soudées, un confinement transversale, etc.
Différents modes d'ancrage autre que le scellement droit
Les coudes et les crochets ne contribuent pas aux ancrages des barres comprimées.
Il convient d'éviter la rupture du béton à l'intérieur des coudes en respectant le diamètre du mandrin vis-
à-vis de la rupture du béton (fm).
(1)P Le calcul de la longueur d'ancrage requise doit tenir compte du type d'acier et des propriétés
d'adhérence des barres.
La longueur d’ancrage de référence lb,rqd est la longueur requise pour ancrer une armature rectiligne
dans un bloc de béton.
f s sd
lb ,rqd
4 f bd
ssd : est la contrainte de calcul (fyd) de la barre dans la section à partir de laquelle on mesure l'ancrage.
L’adhérence désigne l’ensemble des forces qui s’opposent au glissement d’une armature par rapport au
béton qui l’enrobe. L’essai d’arrachement permet de mettre en évidence ces efforts.
2 1,0
2
132 f
100
250 mm h 600 mm
Exemple 1 : déterminer la longueur d’ancrage de référence (C20/25 à C50/60) pour une dalle de
trois travées.
On donne :
• PElu = 59,25 Kn/m
• Ma = - 138 kN.m
• Lnu = 5,10 m et Leff = 5,26 m
• Section d’aciers sur appui de rive As = 26 HA8 espacés de 196 mm soit (24,5f).
• Soit 13 cm2 /ml
f bd 2,25 1 2 f ctd
VEd, nurive= PElu x Leff/2 – Ma/Leff – 0,08 PElu (clause 9.2.1.4)
FEd = VEd aL/z = VEd / 0,9
ssd = FEd/As f ctk , 0, 05
f s sd f ctd
lb ,rqd c
4 f bd
fck (MPa) 20 25 30 35 40 45 50
fctm
f ctk , 0, 05 0,7 f ctm
fctk,0,05
fbd
Lb,rqd /f f ctm 0,3 f ck( 2 / 3)
Exemple 2 :
Considérons une dalle de 20cm d’épaisseur, encastrée dans un voile de 20cm d’épaisseur.
On donne :
• VElu = 50 KN/m
• Charge sur voile Fvoile = 150 kN/m
• Section d’aciers sur appui de rive As = 5 HA8 /m ; soit HA8 e = 20cm.
f bd 2,25 1 2 f ctd
Calculer Lb,rqd et Lbd , Lb,min
f ctk , 0, 05
f ctd
c
: tient compte de l'effet de la forme des barres (coude, crochet, boucles), l'enrobage étant supposé correct
cd f
: tient compte de l'effet de l'enrobage minimal (voir Figure 8.3)
0,7 2 1 0,15 1,0
f
III-3.1 Longueur d'ancrage de calcul (clause 8.4.4 EC2)
III-3.1 Longueur d'ancrage de calcul (clause 8.4.4 EC2)
lb ,eq 4 lb ,rqd
lb ,eq 1 lb ,rqd
III-3.1 Longueur d'ancrage de calcul (clause 8.4.4 EC2)
III-3.1 Longueur d'ancrage de calcul (art. 8.4.4 EC2)
Figure 8.4 : Valeurs de K pour les poutres et les dalles (pour la détermination de 3)
Exemple 3 : déterminer la longueur d’ancrage de calcul pour l’exemple 1 ci-avant.
On donne :
• PElu = 59,25 Kn/m
• Ma = - 138 kN.m
• Lnu = 5,10 m et Leff = 5,26 m
• Section d’aciers sur appui de rive As = 26 HA8 = 13 cm2 espacés de 196 mm soit (24,5f).
Outre les ancrages indiqués en ci-dessus, on peut réaliser un ancrage au moyen de barres transversales soudées
Fbtd ltd f t s td 1
Fwd As f yd
2
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
III-4 ANCRAGE AU MOYEN DE BARRES SOUDÉES (clause 8.6 EC2)
• Si deux barres de même diamètre sont soudées chacune sur un côté de la barre à ancrer, la
résistance à l'entraînement peut être doublée.
• Si deux barres sont soudées du même côté, avec un espacement minimal de 3f , il convient de
Durabilité et sécurité Structurale des Constructions
multiplier la résistance à l'entraînement par un facteur 1,41.
III-4 ANCRAGE AU MOYEN DE BARRES SOUDÉES (clause 8.6 EC2)
• Pour les barres de diamètre nominal inférieur ou égal à 12 mm, la résistance à l'entraînement d'une
barre transversale soudée dépend essentiellement de la résistance de calcul de l'assemblage soudé.
Elle peut être calculée comme suit :
• En l’absence de confinement ou si celui-ci est réalisé par des armatures transversales non soudées aux barres
ancrées :
lbd = lb,rqd sans être inférieur à lb,min = max (0,6 lb,rqd; 10f; 100 mm)
• si le confinement est réalisé par des armatures transversales soudées aux barres ancrées :
lbd = 0,7 lb,rqd sans être inférieur à lb,min = max (0,6 lb,rqd; 10f; 100 mm)
Il convient normalement :
• de décaler les recouvrements et de ne pas les disposer dans des zones fortement sollicitées (rotules
plastiques, par exemple). Des exceptions sont indiquées en (4) ci-dessous ;
• de disposer les recouvrements de manière symétrique quelle que soit la section.
Des armatures transversales sont nécessaires au droit des recouvrements pour s'opposer aux efforts
transversaux de traction.
Toutes les armatures de répartition peuvent être ancrées par recouvrement dans une même section
il convient que la longueur de recouvrement l0 (tableau 8.4) d'armatures de répartition recoupe au moins deux
armatures principales.
Pour le calcul, le paquet est remplacé par une barre fictive équivalente présentant la même section et le
même centre de gravité que le paquet.
Les paquets de barres tendues peuvent être arrêtés au droit des appuis d'extrémité et des appuis
intermédiaires.
• Les paquets dont le diamètre équivalent est < 32 mm peuvent être arrêtés au voisinage de l'appui
sans qu'il soit nécessaire de décaler les arrêts de barre.
• Dans le cas des paquets dont le diamètre équivalent est ≥ 32 mm et qui sont ancrés au voisinage d'un
appui, il convient de décaler les arrêts de barre longitudinalement comme indiqué sur la Figure 8.12.
Il n'est pas nécessaire de décaler les arrêts de barre dans le cas de paquets de barres comprimées.
• Dans le cas de paquets de diamètre équivalent ≥ 32 mm, il convient de prévoir au moins quatre cours
d'armatures transversales d'un diamètre ≥ 12 mm aux extrémités du paquet ainsi qu'un cours
supplémentaire juste après l'arrêt de la barre.
• Dans le cas de paquets constitués de deux barres, avec un diamètre équivalent < 32 mm, le
recouvrement des barres peut être effectué sans décalage des arrêts de barre. Dans ce cas, il
convient d'utiliser le diamètre équivalent pour calculer l0.
Dans le cas de paquets constitués de deux barres, avec un diamètre équivalent ≥ 32 mm, ou de trois
barres, il convient de décaler les arrêts de barre d'au moins 1,3l0 dans la direction longitudinale, comme
indiqué sur la Figure 8.13, l0 étant la longueur de recouvrement pour une barre unique. Dans ce cas, une
4e barre peut être utilisée comme barre de recouvrement. Il convient de veiller à ce qu'il n'y ait pas plus
de quatre barres dans une section de recouvrement.