Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Unité-Progrès-Justice
BETON ARME II
1
UNDA 2022-2023 BETON ARME II (1ère Partie)
Les états limites ultimes (E .L.U) : Ils correspondent à la valeur maximale de la capacité
portante, dont le dépassement équivaut à la ruine de la structure .
Limite de l’équilibre statique :
(pas de renversement, pas de glissement).
Limite de la résistance de chacun des matériaux :
(pas de rupture de sections critiques de la structure )
Limite de la stabilité de forme :
( pas de flambement)
Les états limites de service (E.L.S) : Ils concernent les conditions de bon
fonctionnement ,d’utilisation et de durabilité des ouvrages .
Limite de compression du béton :
(contrainte de compression bornée par le règlement B.A.E.L).
Limite de déformation :
(limitation des flèches).
Limite d’ouverture des fissures :
(pour éviter la corrosion trop rapide des aciers).
Démarche proposée :
Analyser les actions permanentes et variables pour les combinaisons de
Charges à l’E.L.U ou à l’E.L.S.
Utiliser les extraits de normes et fiches techniques des fabricants qui indiquent :
- Les poids volumiques ou surfaciques
- Les charges d’exploitation.
Évaluer les charges sur les éléments porteurs compte tenu du cahier de charges.
Elles sont notés G et ont une intensité constante ou très peu variable dans le
temps. Elles comprennent :
- Le poids propre de la structure
- Les actions permanentes : (poids des cloisons, revêtements du sol, poids des machines
etc.….. )
- Les poussées des terres ou les pressions des liquides pour les murs de soutènement ou les
réservoirs.
Elles sont notées Q et ont une intensité qui varie de façon importante dans le
temps. Elles comprennent :
- les charges d’exploitation : charges dûes aux poids des utilisateurs ou des matériels
utilisés.
- Les charges climatiques : charges dûes au vent et à la neige.
- Les effets dûs à la température : efforts dûs à la dilatation.
- Actions accidentelles : elles se produisent rarement et de façon instantanée.
ex : les séismes, les chocs de véhicules ou bateaux, les explosions.
c) Combinaisons d’actions :
Cas des poteaux :
Dans les cas les plus courants (poteaux de bâtiment, d’angle, de rive, intérieurs), l’unique
combinaison d’actions à considérer est :
1,35G+1,50Q
E.L.U E.L.S
1,35G+1,50Q G+Q
I. Les bétons :
a) Résistance caractéristique à la compression à j jours :
Dans les cas courants, le béton est défini au point de vue mécanique par sa résistance à la
compression à 28 jours d’âge. (fc28)
Cette résistance est mesurée sur des cylindres droits de révolution de 200 cm² de section
(∅ =16 cm) et ayant une hauteur double de leur diamètre (h =32cm)
Ex : fc28 = 30 MPa
16
32
Eprouvette cylindrique en
béton
La résistance caractéristique à la traction du béton à j jours est déduite de celle à la compression par
la relation :
Aciers en barres :
Types d’aciers ( Es = 200 000 MPa )
Doux et lisses, symbole∅ A haute adhérence, symbole HA
Caractéristiques ( NF A 35- 015 ) ( NF A 35 – 016 )
Treillis soudés :
Types de treillis (NF A 35-022)
A haute adhérence, symbole
Caractéristiques Lisses, symbole T.S.L T.S.H.A
-Caractères mécaniques :
• Le caractéristiques mécanique qui sert de base aux justifications dans le cadre des états limites, est la
limite d’élasticité (fe ) .
• Le module d’élasticité longitudinale
Es = 200 000 MPa.
• Diagramme déformations – contraintes.
σs
fe A B
- 10 % - fe /Es O Allongement εs
Raccourcissement fe /Es 10 %
-fe
Cas de traction :
Droite OA ( domaine élastique )
ε s = fe /Es
AB d’ordonnée σs = fe (domaine plastique)
B correspond à un allongement
ε s = 10 %0
Cas de la compression :
Diagramme symétrique à celui de la traction par rapport à l’origine O.
Diagramme rectangulaire.
Distance à partir de l’axe neutre Contrainte de calcul
0 y 0.20 yu Contrainte nulle
0.85 fc 28
fbu =
0.20 yu y yu θ . γb
valeur constante pour ε bc 3. 5 %ο
0.85 fcj
fbc =
θ γb
θ Durée d’application
1 >24h
0.9 1 durée 24h
0.85 si durée < 1h
• Pour les sections dont la largeur est décroissante vers la fibre la plus comprimée
( ex : section circulaire )
Zone comprimée
0.8 fcj décroissante vers la fibre
fbc = la plus comprimée
θ γb
• Les contraintes de calcul du béton sont données ci-dessous en fonction des résistances
caractéristiques du béton à 28 jours d’âge (ex : section rectangulaire ou en T ).
Le diagramme de calcul se déduit du diagramme conventionnel par une affinité parallèle à la droite de
Hooke et de rapport 1/γs. Tous ces diagrammes ont la même pente à l’origine.
Es =200 000 MPa
Résistance caracté –
ristique fc28 (MPa) 18 20 22 25 27 30 35 40 45 50 55 60
Contrainte limite
σbc (MPa) 10.8 12 13.2 15 16.2 18 21 24 27 30 33 36
On est amené en outre à effectuer une vérification des contraintes de traction de l’acier dans
le but de limiter l’ouverture des fissures, les risques de corrosion et la déformation de la pièce.
On distinguera ainsi trois catégories d’ouvrages :
Les ouvrages où la fissuration est peu nuisible ou (peu préjudiciable) ce qui peut
correspondre aux locaux clos et couverts non soumis à des condensations.
Les ouvrages où la fissuration est préjudiciable lorsque les éléments en cause sont
exposés aux intempéries, à des condensations ou peuvent être alternativement noyés et
émergés en eau douce.
Les ouvrages où la fissuration est très préjudiciable lorsque les éléments en cause
sont exposés à un milieu agressif (eau de mer, atmosphère marine telle qu’embruns et
brouillards salins, gaz ou sols corrosifs) ou lorsque les éléments doivent assurer une
étanchéité.
2- Hypothèse (2) : Il n’y a pas de glissement relatif entre le béton et l’acier, la déformation de
deux matériaux est la même. Il résulte de cette hypothèse que les déformations des fibres
sont proportionnelles à leurs distances par rapport à l’axe neutre.
#−
En appliquant le théorème de Thales on a :
= ⇒ . % = !. # − !.
! %
⇒ . = − !. ()*+, - = )
# % !
# #
⇒ -. % = ! − ! . - ⇒ -. % = ! (1 − -)
1−-
= .
%
- !
6- Hypothèse (6) : le raccourcissement unitaire du béton est limité de 3,5‰ en flexion simple,
2‰ en compression simple et l’allongement unitaire des aciers sera limité à 10‰.
Règle des 3 pivots : Le diagramme de déformation d’une section à l’état limite ultime de
résistance représenté par une droite doit obligatoirement passé par l’un des pivots A - B -
C, dont la position sera définie sur la figure ci-après. Cette règle se fixe comme objectif pour
utiliser au mieux le béton et l’acier.
Dans la figure ci-dessous on a les grandeurs suivantes :
H représente la hauteur totale de la poutre
d est la hauteur utile d’une section en flexion simple
As est la section des aciers tendus
Dans la suite on désignera par Yu la distance entre la fibre supérieure et l’axe neutre et on posera :
-; =
;
#
Pivot A-Domaine 1
Les diagrammes passent par A qui correspond à l’état ultime d’allongement des armatures avec un
allongement maximum de 10‰. Les armatures tendues sont supposées concentrées en leur centre
de gravité. Ce domaine est donc caractérisé par :
ε = = 10‰ avec ε = la deformation des aciers tendus
<ε ≤ 3,5‰ avec ε la deformation de la fibre superieure du béton
L ELUR est atteint par les armatures
La caractérisation des deux sous domaines précédents est décrite comme suit :
αH ≤ 0 ⟶ le domaine actif est le domaine 1a
⟹O
0 ≤ αH ≤ 0,2593 ⟶ le domaine actif est le domaine 1b
Pivot B-Domaine 2
les armatures sont donc plastifiées. Le béton est partiellement comprimé et la section est dans
un état de flexion simple ou composée.
• Le sous domaine 2c : les aciers subissent un raccourcissement et ils ne jouent pas vraiment
leur meilleur rôle dans ce cas ou l’axe neutre passe dans l’enrobage (partie inutile d’un point de
Les trois domaines peuvent être caractérisés par la grandeur αH comme on l’a fait pour le cas
vue mécanique de la section).
précèdent.
égal à l’allongement εQ = qui est fonction de la nuance d’acier utilisé et pour lequel αH = αQ
5R
La frontière entre les sous domaines 2a et 2b correspond à un allongement des armatures tendues
9S .TS
#
La frontière entre les sous domaines 2b et 2c est caractérisée par :
αH = = 1
#
W
Les domaines 2 et 3 sont séparés par la frontière correspondante à :
αH =
#
Pivot C-Domaine 3
W− U 1,5W 3W
par le domaine 3 et on a :
= ⟹ 2 U = 1,5W − 1,5 U ⟹ 3,5 U = 1,5W ⟹ U = =
U
3,5 − 2 2 3,5 7
domaine 3(ε = 2‰.) et le cas de la flexion composée avec une section entièrement comprimée
On distingue pour ce pivot, le cas de la compression simple correspondant à la limite verticale du
H
qui correspond à tout le domaine 3. Ce domaine est caractérisé par :
≤ αH ≤ +∞
d
avec ε = ε
σ = E .ε E σ
O ⟹ Mon a σ = σ ⟹ = =η
σ = E .ε E σ
E E
E = 200.000Mpa
⎧
E ⎪E = 11.000 fdf (j ≤ 28)
η= avec
e
E ⎨
⎪ E = 3.700 fdf e (j > 28)
⎩
j = 15(,k+00l,l+mn # +opl*)q+m,+)
Homogénéisation de la section : pour pouvoir appliquer au béton armé qui est un matériau
section de béton armé. Une section d’acier travaille j fois plus qu’une même section de béton.
hétérogène les règles de RDM pour les corps homogènes, Il sera nécessaire d’homogénéiser la
Donc une section d’acier j fois qu’une section de béton. Pour homogénéiser la section de béton
ul v ≤ 5w
t
411
+ 0,5,w ul v > 5w
t
x111
La flèche d’une poutre ne doit pas dépassée :X
v +yz{lwé +m ,w
— > Ÿšš
armatures tendues sera limitée par la valeur suivante :
Application : Soit des barres utilisées dans une construction qui se trouve dans un milieu agressif,
de nuance FeE400 le béton a une résistance de fc28 = 25 MPa.
I – GENERALITES
Une poutre à plan moyen est sollicitée en FLEXION PLANE SIMPLE lorsque
l’ensemble des forces ou couples appliqués à gauche d’une section droite est réductible, au
centre de gravité G de (S) à :
- Un couple de moment M (moment fléchissant)
- Une force T située dans le plan de S (effort tranchant)
M
G
(S)
Les moments fléchissants sont donnés en valeur algébrique ; dans les calculs, nous ne
considérons que la valeur absolue sachant que :
- M > 0 compression en haut, traction en bas.
- M < 0 compression en bas, traction en haut.
Les formules et méthodes de calcul des moments fléchissants et efforts tranchants sont
enseignées dans le cours de résistance des matériaux.
PREDIMENSIONNEMENT DES POUTRES
Considérons la section rectangulaire représentée sur la figure, cette section est soumise à
un moment ultime de flexion simple Mu ( Mu > 0).
Sous l’effet du moment Mu correspond un diagramme des déformations et un diagramme des
contraintes.
µu = Mu
b d²fbu
Le diagramme idéal pour une poutre en flexion est celui pour lequel les limites
mécaniques des matériaux sont atteintes.
• Raccourcissement unitaire maximum de béton de 3.5%o
• Allongement unitaire maximum de l’acier de 10%0
OD l’image de la section avant déformation
AB l’image de la section après déformation
O εbc= 3.5%0
B
yu
A εst =10%0 D
Dans cette situation idéale : les déformations des matériaux étant connues, les
paramètres α et µu sont connus :
αu = 0.259
µu = 0.186
µu(moment de référence) s’exprime également par une équation du second degré en α, qui
une fois résolue nous donne :
αu = 1.25 ( 1 - √ 1- 2 µu )
Selon la valeur du moment ultime réduit µu , la section sera armée soit uniquement par des
armatures tendues, soit par des armatures tendues et comprimées.
On a donc 3 cas qui se présentent :
a) 1ercas
• Calculer α : α = 1.25 ( 1 - √ 1- 2 µ )
• Calculer Z : Z = d (1 - 0.4 α)
• Calculer AS :
Mu . γs AS en m2
AS = Mu en MN.m
Z . fe Z en m
fe en Mpa
b) 2èmecas
εbc = 3.5%0
ε l εst < 10%0
Au point de vue économique εst ne doit pas être inférieur à une certaine valeur
limite que nous désignerons par εl
σs
fe A B
γs
- 10 % εl’ O Allongement εs
Raccourcissement εl = fe / γs . Es 10 %
-fe
γs
3.5 3.5
αl = = = 0.668
3.5 + 1000 εl 3.5 + 1000 εl
µl = 0.392
µl = 0.31
- Calculer α : α = 1.25 ( 1 - √ 1- 2 µ )
- Calculer Z : Z = d(1- 0.4α)
- Calculer As :
Mu . γs
AS =
Z . fe
AS ≥ 0.23 f t 28 b.d
fe
c) 3èmecas
εbc = 3.5%0
εst = ε l
Lorsqu’une section rectangulaire, dont les dimensions sont imposées est soumise à un moment
Mu , supérieur à celui que peut équilibrer la section ne comportant que des armatures tendues,
la partie comprimée de cette section sera renforcée en y disposant des armatures qui seront
évidemment comprimées.
Le moment résistant du béton, est le moment ultime qui peut équilibrer la section sans lui
adjoindre des armatures comprimées.
2. Moment résiduel
Mrés = Mu - MR
Ce moment de flexion équilibré par les armatures comprimées doit être inférieur à 40% du
moment total :
Pour équilibrer MR
Z = d(1- 0.4α)
σst = fe / 1.15
La section d’acier :
MR
ASt 1 = Section d’acier tendu
Z . σst
Mrés
ASt 2 = Section d’acier tendu
( d - d’) . σst
Mrés
ASC = Section d’acier comprimé
(d - d’) . σsc
A st = Ast 1 + Ast 2
II- Notations
• l0 : distance du nu d’appui à la section où Vu(x) s’annule.
• ”′† = (”† − )(… − )
•.¡ †,‚.§.•ˆ‰
™ ¨•†
• ¨•† = ‹Œƒ• ©•† = ©• − ª• . « ƒˆ « = ¡
©•† •
¢† .’ ™
III. Sollicitation de calcul
La sollicitation d’effort tranchant Vu est toujours déterminée à l’état limite ultime (E.L.U).
La combinaison de base dans les cas courants pour calculer Vu est :
1.35G + 1.5Q
Si cette condition n’est pas vérifiée, il convient de revoir les dimensions de la poutre et
notamment sa largeur.
- Reprise de bétonnage
k=0 si - fissuration très préjudiciable
Avec
- cas de flexion simple
k=1 si - sans reprise de bétonnage
- ou reprise avec indentation 5 mm
•. ¡
dans la demi-portée.
ª••‘ ¬ˆ… : ~… = ”′† +
™. ¬ˆ†
•. ¡ ”′† ”′†
St St0/2 St1 St2 Sti
”′ +
™. ¬ˆ†
Nombre de
†
•. ¡ •. ¡ •. ¡
répétitions
”′ + •”′† + }. ”′† +
™. ¬ˆ† ™. ¬ˆ† ™. ¬ˆ†
Nombre
cumulé †
Nombre m1 m2 mi
arrondi
Nombre de n1= m1 n2= m2- m1 ni=mi-mi-1
¬ˆ† ¬ˆ†
répétitions
+ ~… . ¬ˆ… + ~… . ¬ˆ… + ~• . ¬ˆ•
• •
Abscisses St0/2 Absc(Sti-1)+ni.Sti
N.B : Retenir toujours les valeurs minimales de St et arrondir n à l’entier le plus voisin
s’il n’est pas entier.
La répartition des cours d’armatures transversales s’effectue en partant des appuis vers
le milieu de la poutre. L’espace restant entre les deux derniers cours doit être inférieur
ou au plus égal à Stmax.
Cet espace n’est généralement pas coté sur les plans.
EXERCICE
Données :
g= 2000 daN/ml ; q=500 daN/ml ;FP
FeE235 RL 6mm ; Reprise de bétonnage
Enrobage= 2,5 cm
As= 6HA16
fc28= 25 Mpa
Travail demandé :
- Calculer la hauteur utile d
- Calculer l’effort tranchant réduit VU0
- Vérifier la contrainte dans le béton
- Calculer les armatures transversales
- Déterminer la répartition des armatures
- fissuration préjudiciable :
C’est le moment de service maximum que peut équilibrer une section sans lui
adjoindre des armatures comprimées. Les matériaux ont alors atteint leurs
contraintes admissibles.
σbc
α = y1 / d y1
σbc y1
= d
σst d – y1 d – y1
n
σst /n
nσbc
d’où α =
nσbc + σst
Remarque : Lorsque l’E.L.S est atteint. Les contraintes sont alors égales à leurs
valeurs admissibles.
D’ où Mrsb = ½ b y1 σbc.Z
Z= d(1- α /3)
Mser
D’où Aser =
Z . σst
Dans ce cas nous déterminons une section d’acier tendu Ast 1 capable d’équilibrer
le moment résistant du béton, puis une section d’acier tendu Ast 2 et une section
d’acier comprimé Asc capables d’équilibrer le complément de moment pour
atteindre Mser.
Mrsb
Ast 1 =
Z . σst
Nous connaissons :
nσbc
α= ; y1 = α . d
nσbc + σst
et
Z= d(1- α /3)
Ast 2 doit équilibrer un moment ( Mser - Mrsb ) dans cette section le bras de levier est (
d – d’)
Mser - Mrsb
Ast 2 =
( d – d’) . σst
Asc doit équilibrer un moment ( Mser - Mrsb ) le bras de levier est ( d – d’)
Mser - Mrsb
D’où Asc =
( d – d’) . σsc
d’ : enrobage supérieur
avec y1 = α . d
EXERCICES
Exercice I :
Soit à déterminer les sections d’armatures à placer dans la section rectangulaire ci-contre réalisée en béton
armé de résistance à la compression à 28 jours fc28=25 Mpa, armée par des aciers HA feE500 et soumise
successivement aux
aux moments ultimes Mu= 0.193 ; 0.284 et 0.530 MNm.
Paramètres de calcul 5
SOLUTION
ExerciceII
Considérons une poutre de section 30x60 l’enrobage est de 5 cm. Elle est soumise à
un moment Mser = 0.2 MN.m. Le béton a une résistance caractéristique fc28 = 20 MPa.
L’acier a une limite élastique fe = 400 MPa.
La fissuration est préjudiciable. Calculer les armatures.
* Contraintes admissibles
* Section d’acier
α = 0.49 Z = 0.46m
Mser 0.2
D’où Aser = = = 2.325.10-3m²
Z . σst 0.46 x 187
Aser = 23.25 cm²
Amin 0.23 f t 28 b.d = 1.7cm²
fe
Aser > Amin donc c’est bon
ExerciceIII
Une poutre en T est une composition de deux rectangles disposés de façon que le 1er,
debout (sur champ), reçoive en tête le second qui est disposé à plat.
Une poutre en T est rare fois isolée. Elle apparaît comme un élément de plancher (dalle
nervurée). C’est notamment le cas des poutrelles dans un plancher à corps creux et à
poutrelles.
Les corps creux servent de remplissage et ne participent à aucune transmission de charges
mais ils favorisent l’isolation thermique et phonique tout en réduisant la quantité de coffrage
pendant l’exécution du plancher.
Dimensions des corps creux couramment utilisés :
Longueur Largeur Épaisseur
(cm) (cm) (cm)
40 20 15
50 20 15
50 20 20
60 20 20
60 20 25
(¢ − ¢† ). ¡† . •¢•
–¯• =
•ƒ’
SF1 est une section rectangulaire, soumise à un moment Mu1 = Mu - Mu2 ; Avec :
¢ − ¢† ¢ − ¢†
°¯• = °-¯ ƒˆ °¯… = °¯ − °-¯ .
¢ ¢
* Moment réduit agissant : µbu1
°•…
±¢•… =
¢† . ’• . •¢•
* Moment réduit limite : µq ;
Voir les valeurs du moment réduit limite dans le tableau ci-dessous :
Aciers αl ou αsl µl ou µsl
FeE215 0,789 0,4321
FeE400 0,668 0,3916
FeE500 0,617 0,3717
* On comparera µq à µ³p1 ;
* Si µ³p1 ≤ 0,186
(Section armée par des armatures tendues uniquement)
°•…
–•… =
´¢… . •ƒ’
A s = Au1 + Au2
* Si 0,186 <µ³p1 ≤ µl
Avec Zb1=d(1-0,4α)
°•…
–•… =
´¢… . •ƒ’
A s = Au1 + Au2
µ •ˆ•Ÿ
–“ > –š}~ = . ; –Œƒ• Œ = ¶
†, Ÿ…. ¡. ©′ •ƒ
* Pour M>0
µ •ˆ•Ÿ
·% > –š}~ = . ; –Œƒ• * = ¡ − ¶ = ¡ − Œ′
†, Ÿ…. ¡. © •ƒ
¡†
¡† ¡† |||“ (’ − ‚ )
º
°-¬¸¹ = ¢. . º » ¢• €’ − Š = . . ¢. ¡•†
• ‚ ‚† (’ − ¡† )
|||¢ = ’ − (¡† )
´
Ce dimensionnement est conduit à celui d’une section rectangulaire de dimensions
‚
: b x h avec
* Pour M<0
µ •ˆ•Ÿ
–“ > –š}~ = . ; –Œƒ• Œ = ¶
†, Ÿ…. ¡. ©′ •ƒ
* Pour M>0
µ •ˆ•Ÿ
·% > –š}~ = . ; –Œƒ• * = ¡ − ¶ = ¡ − Œ′
†, Ÿ…. ¡. © •ƒ
¢† . ¡• + (¢ − ¢† ). ¡•†
© =¾=
•¤¢† . ¡ + (¢ − ¢† ). ¡† ¥
V=h-Y=h-V’
* Moment d’inertie
¡‚ ¡‚†
µ = ¢† . + (¢ − ¢† ). − ¤¢† . ¡ + (¢ − ¢† ). ¡† ¥©′•
‚ ‚
Exercice1
Nous considérons une section réalisée en béton de résistance fc28=25Mpa, armée par des
aciers HA feE500, soit fbc=fbu=14,2 Mpa, σsu=435Mpa et µ l=0,371. Ses dimensions sont
indiquées dans le tableau ci-dessous.
Exercice 2
Calculer à l’ELUR les armatures pour les sections en forme de T ci-dessous :
MU(MN.m) fc28 fe h b h0 b0 d d’
Cas1 1.35 30 500 80 80 20 30 72 5
Cas 2 0.5254 25 500 60 80 12 20 54 4
Cas 3 1.24 25 500 70 80 16 30 65 4
1. Calculer : ρ = lx / ly
Mu
µ= h
bd ² f bu
b = 1.00
Mu en MN.m /m
B et d en m
fbu en MPa
c. Calculer α :
Si µ < 0.392 α = 1.25( 1 - 1 − 2µ )
d. Calculer Z :
Z = d ( 1 - 0.4 α)
e. Calculer As
As : en m²/m
Mu
As = Mu en MN.m /m
Zf su
Z en m
Fsu en MPa
f t 28
As ≥ 0.23 bd
fe
g. Calculer la section des aciers de répartition
As
Asr = pour une dalle portant dans un seul sens
4
h. Vérifier la section d’acier vis-à-vis du pourcentage minimal
As ≥
0.8
As min = bd pour acier feE400
1000
Asr ≥
1°- 2°- 3°- 4° sont les mêmes que pour une dalle portant dans un seul sens
N.B : µx et µy sont calculés par des formules ou bien donnés dans un tableau en
fonction de ρ et de ν (voir les tableaux ci-dessous)
±¿ ±¾
… Â ‚ ¤…,
ž − †, žÂ¥
CALCULS
À(… + •, Á‚ )
Sollicitations à l’ELU et
… ‚
ELS
• Ã… + (… − Â)• Ä
À(… + •Â‚ ) •
Déformations à l’ELS
M ux M uy
µx = ; µy = µx
bd ² f bu M ux
c. Calculer α
αx = 1.25( 1 - 1 − 2µ x ) ; αy = 1.25( 1 - 1 − 2µ y )
d. Calculer Z :
Zx = d ( 1 - 0.4 αx) ; Zy = d ( 1 - 0.4 αy)
e. Calculer As :
M ux M uy
Asx = ; Asy =
Zf su Zf su
Asx ≥
f t 28
0.23 bd
fe
Asy ≥
2. Evaluer d :
d =h – 3 à 6 cm
3. Calculer µ
Mu A
µ=
bd ² f bu
Calculer α
α = 1.25 ( 1 - 1 − 2µ )
Calculer Z :
Z = d ( 1 - 0.4 α)
4. Calculer As :
M
As =
Zf su
(UNDA)
___________
A
BETON ARME II (2ème Partie)
Chapitre 6 : Calcul des poutres continues
D
N
U
Sommaire
10.PREAMBULES...................................................................................................................................i
11. CALCUL DES POUTRES PAR LA METHODE DE CAQUOT.................................................. 3
11.1. DOMAINE D’APPLICATION........................................................................................................... 3
11.2. PRINCIPE DE LA METHODE ......................................................................................................... 3
11.3. CALCUL DES MOMENTS SUR APPUIS ........................................................................................... 4
11.3.1. Cas des charges réparties ............................................................................................ 4
11.3.2. Cas des charges ponctuelles ........................................................................................ 8
11.3.3. Cas des consoles ........................................................................................................ 10
11.4. CALCUL DES MOMENTS EN TRAVEE .......................................................................................... 11
11.5. CALCUL DES EFFORTS TRANCHANTS ........................................................................................ 14
11.6. REACTIONS D’APPUIS.............................................................................................................. 14
11.7. METHODE DE CAQUOT MINOREE. ............................................................................................ 15
11.8. EXERCICE 1 POUTRE CONTINUE A 2 TRAVEES........................................................................... 16
11.8.1. Moment maximum sur l’appui B .................................................................................. 16
11.8.2. Moment en travée AB.................................................................................................. 16
11.9. EXERCICE 2 POUTRE CONTINUE A 3 TRAVEES........................................................................... 18
11.9.1. Recherche des moments sur appuis........................................................................... 18
11.9.2. Recherche des moments sur la travée 1..................................................................... 19
11.9.3. Recherche des moments sur la travée 2..................................................................... 21
11.9.4. Analyse détaillée de la travée 2. ................................................................................. 23
A
D
N
U
i
Béton armé II: Calcul des poutres continues
10. Préambules
Définitions-Rappels
On considère que si :
ℓ
• 0,4 ≤ ≤1 4 é
ℓ
ℓ
• 0,4 > ℓ
ℓ
A
D
Dans le cas n°1, l'évaluation des charges transmises aux poutres ne pose pas de difficulté. Elles sont
proportionnelles à la surface de plancher que supporte chaque poutre.
N
Dans le cas n°2, les calculs, on définit des charges uniformément réparties équivalentes :
- pv : produisant le même effort tranchant sur appui de la poutre de référence, que la charge
apportée par la dalle,
- pm : produisant le même moment fléchissant à mi-travée de la poutre de référence, que la charge
U
.ℓ
.ℓ
!
3
1 − #.
pm
3 2
ℓ
= , : ℎ ( /*! , v: ℎar( /*l *: ℎ ( /*
ℓ%
,
NB : Pour deux panneaux de part et d’autre de la poutre, ces charges se cumulent.
Souvent afin de simplifier les calculs, quelle que soit la valeur de α, les charges appliquées aux
poutres sont évaluées suivant le cas n°1 (Déconseillé si on veut des résultats précis)
Pour le calcul de MB
U
A B C
Pour le calcul de MC
B C D
Pour le calcul de MD
C D E
Ensuite, en tenant compte des travées chargées-déchargées, on calcule les courbes de moments
fléchissants.
Béton armé II: Calcul des poutres continues 4
avec li = longueur réelle de la travée i (prise en compte entre-nus d’appuis dans le cadre du BAEL)
A B C
B C D
C
A D E
D
l’w = 0,8.l3 l’e = l4
p w .l'3w + p e .l' 3e
U
i est égale à : Mi = −
8,5(l' w + l'e )
pw pe
l’w l’e
i
p w .l'3w + p e .l' 3e
trouve M i = − .
8(l' w + l'e )
ATTENTION, ces formules ne sont valables que si l’inertie I de la poutre est constante entre les deux
travées.
Béton armé II: Calcul des poutres continues 5
La différence entre la méthode de Caquot et la méthode des 3 moments réside dans le coefficient de
8,5 au lieu de 8, pour tenir compte du fait que les inerties sont variables pour chaque travée, du fait de
la fissuration du béton.
En effet pour une section en T, on aura des états de fissuration différents sur appui et en travée qui
conduiront à mener le calcul en tenant compte de section résistante en T ou rectangulaire :
Dans le cas où les inerties des travées de part et d’autres de l’appui sont différentes, on applique les
formules suivantes :
A
D
K K
M i = − M w' e + M e' 1 − e
D D
Avec :
N
p w .l w' ² pe .le' ²
M =
'
w et M e =
'
8,5 8,5
Iw I
Kw = ; K e = 'e et D = K w + K e
U
'
lw le
Attention, dans les expressions précédentes, les inerties I w et I e doivent être calculées en
bh 3
considérant la section de béton seule (soit pour une section rectangulaire) sans tenir compte
12
des armatures.
Béton armé II: Calcul des poutres continues 6
Démonstration
Pour démontrer les formules précédentes, on part de l’équation générale des 3 moments :
ω 'i +1 et ω ' 'i = rotations sur l’appui Gi des travées de référence encadrant cet appui
Les rotations des travées isostatiques (avec les notations précédentes) d’une poutre uniformément
chargée valent :
3
Pe .le'
ωi' +1 = −
24.EI e
3
P .l '
ω = w w
''
i
24.EI w
On a donc M i −1 = M i +1 = 0 .
A
Caquot ne considère que les deux travées adjacentes pour déterminer le moment sur appuis.
I + I . M i = − 8 . I + 8 . I
w e e w
le' '
lw
'2 ' 2
Pe .l e Ie Pw .l w Iw
Mi = − . ' + . '
8 l w le' 8 l w l e'
+ +
Iw Ie I w I e
On cherche à exprimer Mi en fonction de raideur, donc de rapport I/L (le module E étant considéré
comme constant).
Béton armé II: Calcul des poutres continues
7
Ie I w
On multiplie donc tous les termes par le rapport . , ce qui nous donne:
le' lw'
Ie Iw le' lw'
. '2 ' 2
le' lw' Pe .le . I e + Pw .lw . I w
Mi = −
Ie Iw 8 lw' le' 8 lw' le'
. + +
le' lw' Iw Ie I w I e
le' I I lw' Ie I w
'2 × 'e . 'w 2 × .
Pe .le I e le lw Pw .lw' I w le' lw'
=− . + . '
8 lw' I e I w le' I e I w 8 lw I e I w le' I e I w
× . + × '. ' × . + × '. '
I w le' lw' I e le lw I w le' lw' I e le lw
Iw Ie
P .l ' 2 '
lw ' 2
Pw .lw le' P .l ' 2 Kw Pw .lw'
2
Ke
= − e e
. + . = − e e
. + .
8 Ie + Iw 8 Ie Iw
+
8 K e + K w 8 K e + K w
le' lw' le' lw'
P .l ' 2 K + K − K
= − e e
8
. w e
Ke + Kw
e
+
Pw .lw'
2
.
Ke
= −
8 K e + K w
A
P .l ' 2
e e
8
.(1 −
Ke
Ke + K w
)+
Pw .lw'
2
.
Ke
8 K e + K w
D
On retrouve bien les termes de la page 5.
Caquot a remplacé le coefficient 8 par un coefficient 8,5 pour tenir de l’adaptation de la méthode
N
classique au dimensionnement des sections en Béton Armé.
U
Béton armé II: Calcul des poutres continues 8
Soit :
Pw la charge ponctuelle située sur la travée de gauche et distante de aw de l’appui considéré.
Pe la charge ponctuelle située sur la travée de droite et distante de ae de l’appui considéré.
k .Pw .l' w2
Mi = − pour la charge Pw
l' w + l' e
k .Pe .l'e2
Mi = − pour la charge Pe
l ' w + l' e
Pw aw ae Pe
l’w i l’e
k=
A
Le coefficient k dépend du rapport a/l’ et prend les valeurs suivantes :
1 a a a
. . 1 − . 2 −
2,125 l' l' l'
D
a = aw et l’ = l’w pour la travée à gauche de l’appui
N
a = ae et l’ = l’e pour la travée à droite de l’appui
De la même façon, lorsque les inerties des travées de part et d’autres de l’appui sont différentes, on
applique les formules suivantes :
U
K K
M i = − M w' . e + M e' .1 − e
D D
avec :
1 a w a w a 1 a e a e a
kw = . ' .1 − ' 2 − 'w et k = . ' .1 − ' 2 − 'e
2,125 l w l w lw e 2,125 l e l e le
1 8 1
le coefficient provient de l’application de la méthode Caquot : .
2,125 8,5 2
Lorsqu’il y a plusieurs charges ponctuelles, il suffit de sommer les effets de chacune des
charges.
Béton armé II: Calcul des poutres continues 9
Démonstration
Pour démontrer les formules précédentes, on part également de l’équation générale des 3 moments :
ω 'i +1 et ω ' 'i = rotations sur l’appui Gi des travées de référence encadrant cet appui
Les rotations des travées isostatiques d’une poutre soumise à une charge ponctuelle, distante de "a"
par rapport à l’appui gauche, valent :
Pe .a e .(l e' − a e )( 2l 'e − a e )
ω '
i +1 =−
6 E . I e .l 'e
Pw .a w .(l w' − a w )( 2l w' − a w )
ω =
''
i
6 E . I w .l w'
Caquot ne considère que les deux travées adjacentes pour déterminer le moment sur appuis.
On a donc M i −1 = M i +1 = 0 .
A
On peut donc écrire en simplifiant l’équation générale des 3 moments :
Pe .a e .(l e' − a e )( 2l e' − a e ) Pw .a w .(l w' − a w )( 2l w' − a w )
D
l w' l e'
3EI + . M = − −
3EI e
i
w 6 E. I e .l e' 6 E. I w .l w'
I + I . M i = − 2 . l ' .1 − l ' 2 − l ' I + 2 . l ' .1 − l ' 2 − l ' I
U
w e e e e e w w w w
Pe .le'
2
Pw .l w'
2
1 a e a e ae I e 1 a w a w aw I w
M i = − . ' .1 − ' 2 − ' ' + . .1 − ' 2 − ' '
2 le l e le l w l e' 2 l w' l w l w l w l e'
+ +
Iw Ie I w I e
Caquot a remplacé le terme « 2 » par « 2,125 » de façon à avoir la même correction que pour les
charges réparties (2/2.125=8/8.5)
1 a w a w a 1 a e a e a
En posant kw = . ' .1 − ' 2 − 'w et k e = . ' .1 − ' 2 − 'e , on retrouve
2,125 l w l w lw 2,125 le l e le
les formules précédentes.
Béton armé II: Calcul des poutres continues
10
Les charges appliquées sur la console vont induire un moment sur l’appui i-1. On cherche donc à
déterminer les effets de ce moment sur l’appui i.
= Mi-1
l’w l’e l’w l’e
i-1 i i
ω'e = 0 et ω ' ' w = 0 car les deux travées ne sont pas chargées (influence uniquement de la
console).
On a donc :
l w' l w'
. M i −1 + +
l e'
A
. M i = 0
D
6. E . I w 3.E . I w 3. E . I e
l w'
6. E . I w
Mi = − . M i −1
N
l w' l'
+ e
3. E . I w 3. E . I e
1 l w' . I e
Mi = − .M i −1
2 l w' . I e + le' . I w
De la même façon que précédemment, Caquot a modifié le coefficient 2 en 2.125, ce qui nous
donne :
1 l w' . I e
Mi = − .M i −1
2.125 l w' . I e + le' . I w
Si la console est à droite de la poutre continue, il faut inversé le rapport des travées dans la formule
précédente, ce qui nous donne :
= Mi+1
l’w l’w l’e
l’e i+1
i i
1 le' . I w
Mi = − .M i +1
2.125 l w' . I e + le' . I w
1 l e'
Mi = − . M i +1
2.125 l w' + le'
travées.
Travée i
Travée i
Travée i
Béton armé II: Calcul des poutres continues
12
Cas 1 : Pour le calcul des moments maximum sur appuis, donc des aciers maxi en chapeaux
Cas 2 : pour le calcul du moment maximum en travée, donc des aciers maxi en travée et leurs
longueurs.
Cas 3 : pour le calcul du moment minimum en travée, donc de la longueur des aciers en
ème
chapeaux. Dans le cas des travées soulevées (voir 2 exercice), il se peut que le cas I
soit plus défavorable que le cas III en ce qui concerne les longueurs d’aciers sur
appuis.
Ainsi on peut dresser la courbe enveloppe des moments fléchissants qui a en général l’allure
suivante :
Mw max
Cas 1
A Me max
D
Cas 3
N
Cas 2
U
Mt max
x x
M ( x ) = M o ( x ) + M w 1 − + M e.
l l
Avec Mo(x) Moment fléchissant de la poutre considéré isolée (calcul isostatique) :
plx px 2
Pour une charge répartie : M o ( x ) = −
2 2
Pour une charge ponctuelle :
Pbx P
o M o ( x) = pour x < a
l
Pbx
o M o ( x) = − P( x − a ) pour x ≥ a a b
l
Le moment maximum en travée est obtenu au point x0, tel que l’effort tranchant V(x0) est nul en
ce point.
Béton armé II: Calcul des poutres continues
13
Remarque
Dans notre exemple, ce mode de calcul permet de déterminer la courbe enveloppe des moments d’une
poutre continue à trois travée simplement en étudiant 3 cas de charges différents.
Cette décomposition est tout à fait exacte pour la détermination des moments sur appuis et en travée
mais amène à sous-estimer légèrement la valeur des efforts tranchants aux appuis.
Travée i
A
Travée i
D
Cas 3 : On charge uniquement la travée i
1,35G 1,35G+1,5QB 1,35G
N
Travée i
Travée i
Cas 1 et 2 : Pour le calcul des moments maximum sur appuis, donc des aciers maxi en
chapeaux
Cas 3 : pour le calcul du moment maximum en travée, donc des aciers maxi en travée et leurs
longueurs.
Cas 4 : pour le calcul du moment minimum en travée, donc de la longueur des aciers en
chapeaux.
La différence entre les deux décompositions (3 cas ou 4 cas) est d’environ 5% sur l’effort tranchant aux
appuis de la travée centrale (la décomposition en 4 cas est plus précise).
Béton armé II: Calcul des poutres continues
14
En général l’effort tranchant Vu est maximum sur appuis lorsque les travées qui encadrent l’appui
considéré sont chargées (voir remarque au paragraphe précédent).
travée i
Vw Ve
Me − Mw
Effort tranchant sur l’appui de gauche de la travée i : Vw = Vo (0) +
l
Me − Mw
Effort tranchant sur l’appui de droite de la travée i : Ve = Vo (l ) +
l
Me − Mw
Effort tranchant le long de la travée i :
A Vu ( x ) = Vo ( x ) +
Quelque soit le chargement, l’équation de l’effort tranchant ainsi obtenue doit vérifier la
U
relation :
dM ( x )
= V ( x)
dx
On a : Ri = Vi+' 1 − Vi ''
Béton armé II: Calcul des poutres continues
15
Dans ce cas, on applique la méthode de Caquot décrite précédemment en réduisant uniquement les
charges permanentes (pas de réduction sur les surcharges) d’un coefficient compris entre 1 et 2/3,
pour le calcul des moments sur appuis.
A
D
N
U
Béton armé II: Calcul des poutres continues
16
A B C
6,00 6,00
A
Le moment max sur l’appui B est calculé en chargeant les deux travées adjacentes :
D
A 6,00 B 6,00 C
N
On a donc :
p w = p e = qu = 50 kN/m
p l ' + pe l ' e
3 3
U
qu l 2
MB = − w w . MB = − = −211.765KN .m
8,5(l ' w + l ' e ) 8,5
Pour avoir le moment max sur la travée AB, on ne charge que cette travée :
A B C
Les moments d’appuis en A et C sont nuls car ce sont des appuis de rive.
Béton armé II: Calcul des poutres continues
17
50,0 × 63 + 18,0 × 63
MB = − = −144 KN .m
8,5(6 + 6)
x x
Le moment en travée est défini par M ( x ) = M o ( x ) + M w 1 − + M e . .
l l
qu .l . x qu . x 2
Le moment isostatique vaut M o ( x) = −
2 2
50 × 6 50 144
Soit M ( x) = .x − .x ² − x = −25. x ² + 126 x
2 2 6
Moment à mi-travée :
En x=l/2, on a :
l l2
M 0 (x = ) = q u = 225,0 kN.m
2 8
M + Me 0 − 144
l
M x (x = ) = M 0 + w
2
Moments maximal en travée AB
2
= 225 +
2
A
= 153kN .m
D
Pour déterminer l’abscisse où le moment est maximal, il nous faut déterminer le point ou l’effort
tranchant s’annule.
Me − Mw q .l
Vu ( x ) = Vo ( x ) + avec Vo ( x ) = u − qu . x
N
On a
l 2
qu .l M − M w 50 × 6 144
Vu ( x ) = − qu . x + e = − 50. x − = −50. x + 126
U
2 l 2 6
V(x) = 0 pour x = 2,52 m.
l1 l2 l3
A 6 B 7 C 6 D
MA = MD = 0 appuis de rive
Les portées de calcul, pour la détermination des moments sur appuis, sont les suivantes :
A
l '1 = l 1 = 6
B
A
l ' 2 = 0,8l 2 = 5,60
C
D
On calcul les moments sur appuis pour les 3 scénarios de chargement :
ère
2 1 travée chargée uniquement.
1,35g+1,5q
1,35g
50 × 63 + 18 × 5,603
MB = − = −141,59 KN .m
8,5(6 + 5,6)
Béton armé II: Calcul des poutres continues
19
ème
3 2 travée chargée uniquement.
1,35g+ 1,50q
1,35g
18 × 63 + 50 × 5,603
MB = − = −128,49 KN .m
8,5(6 + 5,6)
A
11.9.2. Recherche des moments sur la travée 1
D
On cherche à déterminer les courbes enveloppes des moments de la travée 1 :
x x
M ( x ) = M o ( x ) + M w 1 − + M e .
N
l l
M w = 0 et M E dépend des cas étudiés.
p.l . x p. x ²
M 0 ( x) = −
U
2 2
p.l . x p. x ² x
M ( x) = − + M e.
2 2 l
On détermine donc les courbes de moments pour les 3 cas étudiés précédemment, qui correspondent
à trois valeurs de moment différentes.
Cas 1 : M e = −198,59 KN .m
50 × 6 50 x 2 198,59
M ( x) = .x − − x
2 2 6
M ( x ) = 150 x − 25 x 2 − 33,10 x
M ( x ) = 116,90 x − 25 x 2
o M ( x ) = 0 => x (116,90 − 25 x ) = 0 => x = 4,68m
V ( x ) = 116,90 − 50 x
o V ( x ) = 0 pour x = 2,34m M max = M ( x = 2,34m ) = 136,66 KN .m
Béton armé II: Calcul des poutres continues
20
- 198,59 kN.m
4,68
136,66 kN.m
Cas 2 : M e = −141,59 KN .m
50 × 6 50 x 2 141,59
M ( x) = .x − − x
2 2 6
M x= 150 x − 25 x 2 − 23,60 x
M x = 126,40 x − 25 x 2
A
M ( x ) = 0 => x (126,40 − 25 x ) = 0 => x = 5,06m
o
V x = 126,40 − 50 x
D
o V ( x ) = 0 pour x = 2,53m => M max = M ( x = 2,53m ) = 159,77 KN .m
5,06
159,77 kN.m
Béton armé II: Calcul des poutres continues
21
18 × 6 18 x 2 128,49
M ( x) = .x − − x
2 2 6
M ( x ) = 54 x − 9 x 2 − 21,415 x
M ( x ) = 32,585 x − 9 x 2
M ( x ) = 0 => x(32,585 − 9 x ) = 0 => x = 3,62m
o
V x= 32,585 − 18 x
o V ( x ) = 0 pour x = 1,81m => M max = M ( x = 1,81m) = 29,49 KN .m
- 128,49 kN.m
3,62
A
D
29,49 kN.m
N
11.9.3. Recherche des moments sur la travée 2
De la même façon, on veut déterminer les courbes enveloppes des moments de la travée 2 :
U
x x
M ( x ) = M o ( x ) + M w 1 − + M e .
l l
p.l . x p. x ²
M 0 ( x) = −
2 2
M w et M E dépendent des cas étudiés.
p.l . x p. x ² x x
M ( x) = − + M w 1 − + M e.
2 2 l l
On détermine donc les courbes de moments pour les 3 cas étudiés précédemment, qui correspondent
à trois valeurs de moment différentes.
Béton armé II: Calcul des poutres continues 22
Cas 1 : M w = M e = −198,59 KN .m
50 × 7 50 x 2 x 198,59
M ( x) = .x − − 198,591 − − x
2 2 7 7
M ( x ) = 175 x − 25 x − 198,59
2
-198,59 kN.m
A
D
107,66 kN.m
-141,59 kN.m
-31,34 kN.m
Béton armé II: Calcul des poutres continues 23
Cas 3 : M w = M e = −128,49 KN .m
50 × 7 50 x 2 x 128,49
M ( x) = .x − − 128,491 − − x
2 2 7 7
M ( x ) = 175 x − 25 x 2 − 128,49 + 18,36 x − 18,36 x
M ( x ) = 175 x − 25 x 2 − 128,49
o M ( x ) = 0 => x = 0,833m ou x = 6,17m
V ( x ) = 175 − 50 x
o V ( x ) = 0 pour x = 3,50m M max = M ( x = 3,50m ) = 177,76 KN .m
-128,49 kN.m
A
D
177,76 kN.m
N
Les moments de la travée 3 sont obtenus par symétrie de la travée 1.
Nous maintenant analyser de façon détaillée la travée 2 en partant des hypothèses suivantes :
Section de la travée centrale : 25*60cm
Béton B25 et acier Fe500.
Hauteur utile : d=0.9h= 0.54m.
Pour le calcul de ces armatures, on prend compte la courbe de moment du cas III (qui donne le
moment max en travée) qui correspond au chargement de la travée centrale et au non-chargement
des travées adjacentes.
Calcul de α : [ A ] [ ]
α u = 1,25 1 − (1 − 2µb ) = 1,25 1 − (1 − 2 × 0,172) = 0,237
Calcul du bras de levier zb : zb = d (1 − 0,4α ) = 0,54(1 − 0,4 × 0,237) = 0,489m
D
Calcul de la section d’armatures :
Mu 0,178
o Au = = = 8,37.10− 4 m ² = 8,37cm²
zb Fed 0,489 × 434.78
N
On peut mettre en place 3HA16+3HA12= 6.03 + 3.39= 9.42 cm².
Pour le calcul des aciers sur appuis, on prend en compte le cas de chargement donnant le moment
maximum sur appui, à savoir le cas I : chargement des travées de part et d’autres de l’appui.
Le signe du moment n’a pas d’influence sur le dimensionnement en flexion simple mais indique
simplement que la fibre tendue est en partie supérieure de la poutre.
[ ]
α u = 1,25 1 − (1 − 2 × 0,192) = 0,269
zb = d (1 − 0,4α ) = 0,54(1 − 0,4 × 0,269) = 0,482m
0,198
Au = = 9,45.10 − 4 m ² = 9,45cm ²
0,482 × 434.78
Vu le faible écart, on peut mettre en place 3HA16+3HA12= 6.03 + 3.39= 9.42 cm².
Béton armé II: Calcul des poutres continues
25
Pour l’arrêt des barres des aciers inférieurs, on va utiliser la courbe de moments du cas III qui nous a
donné le moment max en travée.
On a donc :
M ( x) = 175 x − 25 x 2 − 128,49 = 126 A
175 x − 25 x 2 − 254,49 = 0 => x=2.06m et x=4.93m
D
A l’abscisse x=2.06m, il faut retrancher le décalage de la courbe de moment, soit 0.8h= 0.48m.
ème
Le 2 lit d’armature commence donc à x=2.06-0.48= 1.58m.
N
er
On vérifie ensuite qu’en projetant une perpendiculaire sur le 1 lit et en y ajoutant la longueur de
scellement (ls=50φ=50*1.2=60cm), on ne coupe pas la courbe de moment.
U
2.06
0.48 0.60
1.92
3.50
Béton armé II: Calcul des poutres continues
26
Théoriquement, pour le calcul des longueurs d’aciers de chapeaux, on part de la courbe de moment
du cas II, à savoir le cas qui donne le point de moment nul le plus éloigné de l’appui, et donc la
longueur d’acier de chapeaux la plus importante (voir §11.4).
En analysant la courbe de moment, on se rend compte que le cas II correspond à une travée centrale
entièrement soulevée, c'est-à-dire que le moment sur appui ne s’annule pas le long de la travée. Pour
er
des raisons de simplification de ferraillage, on prolonge donc le 1 lit (3HA16) sur toute la longueur de
la travée, ce qui suffit largement à reprendre le moment de -31.34KN.m.
ème
Ensuite, on arrête le 2 lit (3HA12) par rapport à la courbe du cas II :
M ( x ) = 63 x − 9 x 2 − 141,59
ème
Pour connaitre l’abscisse à laquelle on doit arrêter le 2 lit, on chercher à déterminer x tel que M(x)=
-0.126MN.m soit -126KN.m
On a donc :
M ( x) = 63 x − 9 x 2 − 141,59 = −126
63 x − 9 x 2 − 15,59 = 0 => x=0.26m et x=6.74m
A l’abscisse x=0.26m, il faut ajouter (car on décale en sens inverse par rapport au moment en travée)
Le 2
ème
A
le décalage de la courbe de moment, soit 0.8h= 0.48m.
On se rend compte que dans le cas de notre exemple, c’est la courbe de moment du cas I (moment
U
ème
max sur appui) qui donne la longueur du 2 lit la plus importante. Cela vient du fait que la travée
centrale est entièrement soulevée sous le cas II, à savoir que le moment ne change pas de signe en
travée et reste toujours négatif.