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Travaux Pratiques de chimie océanographique
OCE 103
Master Océanographie
2013­2014

T. WAGENER, T. MOUTIN, V. LAGADEC.


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Table des matières

TP N°1 :  DOSAGE DE L'OXYGENE DISSOUS (Méthode 
de Winkler) et mesure de la salinité...................................6

TP N°2 : DOSAGE DE L'AZOTE AMMONIACAL........16

TP N°3 : DOSAGE DES ORTHOPHOSPHATES DANS 
L'EAU DE MER....................................................................20

TP N°4 : MESURE DU pH, DE L'ALCALINITE TOTALE 
ET DE LA TENEUR EN CALCIUM D'UNE EAU DE 
MER ......................................................................................24

TP N°5 : DOSAGE DE L'AZOTE ORGANIQUE 
DISSOUS ET DE L'AZOTE ORGANIQUE 
PARTICULAIRE..................................................................32
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TP N°1 :  DOSAGE DE L'OXYGENE DISSOUS 
(Méthode de Winkler) et mesure de la salinité
I. INTRODUCTION
Les teneurs en oxygène dissous dans l'eau de mer sont la résultante de flux de 
production   (diffusion   de   l'oxygène   atmosphérique,   photosynthèse)   et   de   flux   de 
consommation (respiration, dégradation de matières organiques). Les valeurs varient 
entre 0 et 8 ml.l­1.
Il existe de nombreuses méthodes pour déterminer l'oxygène dissous dans l'eau de 
mer   (chimique,   électrochimique,   chromatographie   en   phase   gazeuse).   Même   si   la 
méthode électrochimique est plus facile à mettre en oeuvre "in situ", la méthode la 
plus précise est la méthode de  Winkler. Nous utiliserons cette méthode, légèrement 
modifiée par Carpenter (1965) et Carritt & Carpenter (1966), qui est considérée comme 
la référence universelle.

II. PRINCIPE DU DOSAGE DE L'OXYGÈNE DISSOUS
Le principe du dosage est de former un précipité  de manganèse (Mn(II)) et de 
l'oxyder par l'oxygène dissous (Mn(III)  et Mn(IV)). En milieu acide et en présence 
d'iodure, le manganèse est réduit, ce qui libère de l'iode. L'iode est alors titré par le 
thiosulfate.
Les réactions intervenant dans le dosage sont :
(1)  Formation du précipité de Mn(II) par la soude
Mn2+ + 2 OH­   ­­­­>   Mn(OH)2
(2) Oxydation du Mn (II) par l'oxygène.
  (a) Mn(OH)2  + 1/4 O2 + 1/2 H2O   ­­­­>   Mn(OH)3
(b) Mn(OH)2  + 1/2 O2 + H2O   ­­­­>   Mn(OH)4
(3)  Réduction du Manganèse par l'iodure en milieu acide
(a) Mn(OH)3  +  I­  +  3 H+   ­­­­>  Mn2+ + 3 H2O + 1/2 I2
(b) Mn(OH)4  +  2 I­  +  4 H+   ­­­­>  Mn2+ + 4 H2O + I2
donc 1 mole d'oxygène (O2) libère 2 moles d'iode (I2)
(4)  Dosage de l'iode par le thiosulfate
2 S2032­  +  I2  ­­­­>   S4O62­  +  2 I­
Finalement, à 1 mole de thiosulfate correspond 1/4 mole d'oxygène.
Le point équivalent du dosage peut être mis en évidence par plusieurs méthodes. 
Nous utiliserons un indicateur coloré d'oxydo­réduction, l'amidon.
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III. MODALITES DU DOSAGE
III.1. Domaine d'application, précision.
Domaine d'application : 0,005­8,000 mM équivalent à 0,06­90 ml.l­1 d'oxygène.
Précision : pour C = 0,7 mM,  ∆C = 0,003/n1/2  mM (précision maximum obtenue 
pour un laboratoire à terre dans les conditions idéales, n : nombre de réplicats, seuil 
de confiance 95%). C'est­à­dire que pour une mesure dans la gamme habituelle des 
concentrations, la précision est de ± 0,035 ml.l­1  (précision maximum obtenue dans 
des conditions de travail idéales).
Dans toute la manipulation, la précaution essentielle consiste à ne pas introduire 
d'oxygène dans l'échantillon. Il faut donc  éviter toute introduction de bulles d'air. 
Les principales sources d'erreurs inhérentes au dosage se résument en 5 points :
• oxydation de l'iodure à l'air
• volatilisation de l'iode
• adjonction d'oxygène par les réactifs
• consommation ou production d'iode par les impuretés des réactifs
• différence entre le point équivalent réel et le point de fin de titrage
La méthode n'est pas applicable dans les eaux contenant beaucoup de matières en 
suspension ou des substances organiques oxydables en milieu fortement basique ou 
susceptible de réagir avec l'iode en milieu acide.
Remarque   :  la   précision   est   déterminée   en   supposant   qu'il   n'y   a   pas   d'erreur 
systématique; la valeur moyenne est la valeur vraie.

III.2. Echantillonnage
L'échantillon   prélevé   est   transféré 
immédiatement de la bouteille dans un 
flacon à l'aide d'un tube souple. 

Illustration 1: Remplissage du flacon d'échantillonnage, à  
partir   de   la   bouteille   de   prélèvement,   pour   l'analyse   de  
l'oxygène dissous : le tuyau pénétrant jusqu'au fond du  
flacon   et   le   contrôle   de   débit   par   la   pince   permettant  
d'éviter tout barbotage (Aminot & Chaussepied, 1983).

• Plonger le tube jusqu'au fond du flacon et le remplir sans introduire de bulles 
d'air en laissant déborder un volume équivalent au volume du flacon. 
• Retirer   le   tube   lentement   en   arrêtant   l'écoulement   juste   avant   que   son 
extrémité ne vienne à l'air. 
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• Ajouter immédiatement 1 ml de réactif 1 et 1 ml de réactif 2.
• Boucher sans introduire de bulles d'air (attention : à un flacon correspond un 
bouchon).
• Agiter, laisser reposer, agiter de nouveau.
• Laisser   reposer   à  l'abri   de   la   lumière   au   moins  jusqu'à   ce   que   le  précipité 
n'occupe plus que le tiers inférieur du volume du flacon et que la température 
du flacon soit égale à celle du laboratoire.
Remarque   :   cette   opération   peut   être   menée   à   bord   d'un   navire.   La   suite   des 
opérations   peut   être   poursuivie   plus   tard.   Dans   ce   cas,   il   est   recommandé   de 
maintenir les flacons en immersion.

III.3. Réactifs
 Réactif 1 : solution de manganèse 3M   #
Dissoudre 600 g de MnCl2 ou 670 g de MnSO 4,4H2O ou 560 g de MnSO4,2H2O ou 
510 g de MnSO4,H2O dans de l'eau déionisée, compléter à 1 l.

 Réactif 2 : solution de KI (4M) et NaOH (8M)   #
Dissoudre 320 g de NaOH dans 400 ml d'eau déionisée. Dissoudre, en chauffant si 
nécessaire, 600 g de NaI dans 300 ml d'eau déionisée en agitant continuellement. 
Mélanger les deux solutions lorsqu'elles sont froides et compléter à 1 l.
Solution de thiosulfate de sodium 0,01 M
A préparer à partir de thiosulfate de sodium Na2S2O3,5H2O

 Solution d'iodate de potassium 0,0017 M   #
Dissoudre  0,3567 g de  KIO3  (séché  à 105° pendant  1 heure)  dans 300 ml d'eau 
déionisée. Chauffer légèrement pour dissoudre. Laisser refroidir. Compléter à 1 l. 
Cette solution est stable indéfiniment à condition de l'agiter avant l'utilisation et de 
reboucher le flacon immédiatement après.

 Amidon 1%   #
Dissoudre 1 g d'amidon soluble dans 100 ml d'eau déionisée en chauffant jusqu'à 
ce   que   la   solution   devienne   claire   ;   ajouter   quelques   gouttes   de   chloroforme   et 
conserver au réfrigérateur. Elle se conserve plusieurs mois. La solution d'amidon est 
à jeter quand la couleur du virage évolue vers le vert ou le brun ou si un trouble s'y 
développe. 

 Acide sulfurique concentré (5 M)   #
Diluer 280 ml d'acide sulfurique concentré (d=1,84) à 1 l d'eau déionisée.
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III.4. Détermination du blanc et étalonnage du thiosulfate
• Remplir un erlen avec environ 100 ml d'eau déionisée. 
• Ajouter 2 ml d'acide sulfurique concentré, puis 1 ml de réactif 2 (solution de 
KI,NaOH) et agiter. 
• Ajouter 1 ml de réactif 1 et agiter de nouveau.
La   solution   est   prête   pour   la   détermination   du   blanc   puis   l'étalonnage   du 
thiosulfate.
La   détermination   du   blanc   et   l'étalonnage   du   thiosulfate   se   font   sur   la   même  
solution.
Détermination du blanc :
Ajouter l'amidon.
• si   la   solution  se  colore,   doser   par   le   thiosulfate   0,01   M   jusqu'à 
décoloration : soit Vb ce volume.
• si la solution reste incolore, doser par la solution de KIO 3  0,0017 M à 
l'aide d'une pipette graduée jusqu'à coloration jaune noirâtre; si Vb' est 
ce volume, le blanc sera Vb = ­Vb'.
Si la coloration apparaît dès la première goutte de KIO3 versée, Vb = 0.
Etalonnage du thiosulfate :
• Ajouter précisément 10 ml de la solution étalon de KIO3 0,0017 M à la solution 
précédente.
• Laisser la réaction se poursuivre à l'obscurité entre 2 et 5 mn. 
• Titrer par le thiosulfate. Soit Vs le volume versé. 
La molarité (ou titre) de la solution de thiosulfate est :
MThio = (6 . MI . VI)/VThio
MThio : titre du thiosulfate
MI : titre de l'iodate utilisé pour la standardisation (0,0017 M)
VI : volume d'iodate utilisé pour la standardisation
VThio : volume de thiosulfate utilisé pour la standardisation
Remarque : le dosage de l'iodate par le thiosulfate a lieu selon la réaction suivante :

6 S2O32­  +  IO3­  +  6 H3O+  ­­­­­­>  3 S4O62­  +  I­  +  9 H2O
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III.5. Titrage
Etant donné les risques de perte d'iode par transvasage et pipettage, le titrage doit 
se faire directement dans le flacon de prélèvement ; On utilise pour cela des flacons 
spéciaux avec des bouchons "plongeurs". Le volume exact d'échantillon servant au 
dosage doit être connu avec précision (attention à bien utiliser le flacon et le bouchon 
correspondant).

Illustration  2:   Bouchon   plongeur   permettant   d'évacuer   un   certain   volume   d'eau   du   flacon   afin   de  
permettrel'addition du titrant dans le flacon lui­même (Aminot & Chaussepied, 1983).

• Ouvrir délicatement le flacon. 
• Introduire 2 ml d'acide sulfurique concentré. 
• Reboucher   (sans   introduire   de   bulles)   et   agiter   jusqu'à   dissolution   du 
précipité. 

Effectuer le dosage immédiatement en respectant les règles suivantes :
• Titrer  en   agitant  lentement,   pour  homogénéiser,  jusqu'à   décoloration  quasi 
totale,
• ajouter quelques gouttes de solution d'amidon,
• terminer le titrage au goutte à goutte avec une agitation plus rapide, jusqu'à 
décoloration complète persistant 20 secondes. Procéder rapidement mais en 
attendant l'homogénéisation de la solution après chaque ajout. Ne pas tenir 
compte de la recoloration lente se produisant après l' équivalence (oxydation 
de I­ à l'air).
Soit Ve, le volume de thiosulfate utilisé pour doser l'échantillon.
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III.6. Expression des résultats :
Le nombre de moles de thiosulfate utilisé pour doser un échantillon est :
nThio = MThio(Ve ­ Vb)
D'après   les   réactions  de   la   méthode   de   Winckler,   à   1   mole   de   thiosulfate 
correspond   1/4   mole   d'oxygène.   Le   nombre   de  mol  d'oxygène   que   contient 
l'échantillon est de :
nO2 = MThio(Ve ­ Vb)/4 
La concentration en oxygène de l'échantillon en mol.L­1 est de :
M ⋅(Ve−Vb) Vt
[O 2 ]= Thio ⋅
4⋅Vt (Vt−v)
avec
• Vt : volume d'eau de mer prélevée (volume du flacon) sur lequel est fait le 
titrage
• v : volume des réactifs 1 et 2
Vt
• permet de tenir compte de la dilution provoquée par l'addition des 
(Vt −v )
réactifs 1 et 2. L'addition ultérieure d'acide ne produit pas de dilution car il 
remplace un volume équivalent d'eau exempte d'oxygène.

IV. MANIPULATION
La manipulation consiste à doser l'oxygène dissous d'une eau de mer (minimum 3 
réplicats).
• Prélever   les   échantillons   à   la   bouteille   Niskin   en   prenant   les   précautions 
nécessaires indiquées en III­2 .
• Préparer la solution de thiosulfate 0,01 M. 
• Réaliser trois fois la détermination du blanc et l'étalonnage du thiosulfate. 
• Effectuer les dosages des échantillons.
• Exprimer les résultats en µmol.kg­1 d'eau de mer et en mL.L­1. 
• Calculer les intervalles de confiance.
• Calculer l'écart par rapport à la saturation d'oxygène (Voir Annexe 2).
• En   fin   de   manipulation,   laver   soigneusement   les   flacons   à   l'eau   déionisée. 
Veiller à ce qu'il ne reste pas de trace de Mn (II).
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V. MESURE DE LA SALINITÉ ET DÉTERMINATION DE LA MASSE 
VOLUMIQUE
V.1. Introduction
La salinité est une variable essentielle en océanographie. La plupart des propriétés 
physiques de l’eau de mer dépendent de sa température et de sa salinité. Le caractère 
conservatif de ces deux variables a conduit les océanographes à considérer comme 
principal outil dans l’étude de la formation des masses d’eau, de leur mélange et de 
leur circulation, le diagramme température­salinité.

V.2. Définition de la salinité 
La notion de salinité a évoluée au cours du temps. A ce jours deux définitions de la 
salinité coexiste : 
• La salinité pratique (Sp) définit dans  le rapport UNESCO n° 36 « l’échelle de 
salinité pratique de 1978 (PSS­78)» disponible en salle de travaux pratiques. La 
méthode de mesure de Sp repose sur la mesure d’un rapport de conductivité, 
Sp est donc une variable adimensionnelle.
• La   salinité   absolue   (SA)   introduite   en   2010  dans  The   International  
Thermodynamic   Equation   of   Seawater  (Rapport   UNESCO   n°56   ­  TEOS­10) 
représente la masse de soluté dissous dans un kg d'eau de mer. S A  a donc 
exprimmé   en   g.kg­1.   SA  est   utilisé   pour   le   calcul   de   toutes   les   grandeurs 
thermodynamiques   de  l'eau  de   mer   avec  TEOS­10  depuis  2011.  Comme  la 
mesure de SA  est extrêmement compliquée à mettre en œuvre à ce jours, un 
algorithme   de   conversion   de   Sp  en   SA  (tenant   compte   des   variations   de   la 
composition   chimique   relative   de   l'eau   de   mer   en   fonction   de   la   région 
océanographique considérée) est disponible dans TEOS­10.
A   ce   jours   la   salinité   pratique  (Sp)   reste  la   grandeur   mesurée   en   routine   en 
océanographie et  sera donc estimée au cours de ce TP.   

V.3. Manipulation
1. Dés que les prélèvements pour l’oxygène ont été réalisés, prélever de l’eau à la 
bouteille Niskin dans le flacon prévu pour la mesure de la salinité. 
2. Mesurer immédiatement la température que l'on considérera égale à tin situ
3. Laisser le flacon sur la paillasse le temps nécessaire pour que sa température 
soit égale à la température de l’eau normale (K15 = 1).
4. Mesurer   la   température  que   l'on   considérera   égale   à   la   température   du 
laboratoire: tlabo
5. Mesurer   la   conductivité   de   votre   échantillon   (condéch  (tlabo,   p=0))   et   la 
conductivité de l’eau normale (condEN (tlabo, p=0)) en faisant bien attention de 
bien rincer et sécher l’électrode entre chaque mesure.
Cond Žch ( t, p=0 )
6. Calculer Rt :  Rt =
Cond EN ( t, p=0 )
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7. Consulter les tables océanographiques internationales disponibles en salle de 
travaux pratiques pour déterminer :
• Suncorrected à partir de Rt
• ∆S à partir de t et Rt 
8. Calculer Sp : Sp  =  Suncorrected  + ∆S
9. A partir de Sp,  tin   situ  et de  tlabo, déterminer la masse volumique  ρ(S,t,p=0)) de 
votre eau de mer  in situ  et au laboratoire  en utilisant le tableau présenté en 
annexe  1  (Masse   volumique   calculé   avec   TEOS­10).  Pour   information  le 
programme  CSEQETAT.xls  fourni   par   T.   Moutin   permet   de   déterminer   la 
masse volumique avec l'équation international d'état de 1980 (EOS­80). 
10. Pensez   à   afficher   au   tableau   vos   résultats   qui   intéressent   l’ensemble   des 
étudiants (tin situ,tlabo, Sp, ρin situ,ρlabo).
Annexe 1 : Tableau de solubilité de l'oxygène dans l'eau de mer en fonction de la température et de la salinité calculé selon Benson et  
Krausse, 1984.
SALINITE PRATIQUE
33 33,5 34 34,5 35 35,5 36 36,5 37 37,5 38 38,5 39 39,5 40 40,5 41 41,5 42
0 353,3 352 350,6 349,2 347,9 346,5 345,2 343,8 342,5 341,2 339,8 338,5 337,2 335,9 334,6 333,3 332 330,7 329,4
1 344,3 343 341,7 340,4 339,1 337,7 336,4 335,1 333,9 332,6 331,3 330 328,7 327,5 326,2 325 323,7 322,4 321,2
2 335,7 334,4 333,1 331,9 330,6 329,3 328,1 326,8 325,6 324,3 323,1 321,9 320,6 319,4 318,2 317 315,8 314,6 313,4
3 327,5 326,2 325 323,7 322,5 321,3 320,1 318,9 317,7 316,5 315,3 314,1 312,9 311,7 310,5 309,3 308,2 307 305,8
4 319,5 318,3 317,2 316 314,8 313,6 312,4 311,2 310,1 308,9 307,7 306,6 305,4 304,3 303,1 302 300,9 299,7 298,6
5 312 310,8 309,7 308,5 307,4 306,2 305,1 303,9 302,8 301,7 300,6 299,4 298,3 297,2 296,1 295 293,9 292,8 291,7
6 304,7 303,6 302,5 301,4 300,2 299,1 298 296,9 295,8 294,7 293,7 292,6 291,5 290,4 289,3 288,3 287,2 286,1 285,1
7 297,8 296,7 295,6 294,5 293,4 292,4 291,3 290,2 289,2 288,1 287 286 284,9 283,9 282,9 281,8 280,8 279,8 278,7
8 291,1 290 289 287,9 286,9 285,8 284,8 283,8 282,7 281,7 280,7 279,7 278,7 277,6 276,6 275,6 274,6 273,6 272,6
9 284,7 283,7 282,6 281,6 280,6 279,6 278,6 277,6 276,6 275,6 274,6 273,6 272,6 271,6 270,7 269,7 268,7 267,7 266,8
10 278,5 277,6 276,6 275,6 274,6 273,6 272,6 271,7 270,7 269,7 268,7 267,8 266,8 265,9 264,9 264 263 262,1 261,2
TEMPERATURE IN SITU

11 272,6 271,7 270,7 269,8 268,8 267,8 266,9 265,9 265 264,1 263,1 262,2 261,3 260,3 259,4 258,5 257,6 256,7 255,7
12 267 266 265,1 264,2 263,2 262,3 261,4 260,5 259,5 258,6 257,7 256,8 255,9 255 254,1 253,2 252,3 251,4 250,5
13 261,5 260,6 259,7 258,8 257,9 257 256,1 255,2 254,3 253,4 252,5 251,6 250,8 249,9 249 248,1 247,3 246,4 245,5
14 256,3 255,4 254,5 253,6 252,7 251,9 251 250,1 249,2 248,4 247,5 246,7 245,8 244,9 244,1 243,3 242,4 241,6 240,7
15 251,2 250,3 249,5 248,6 247,8 246,9 246,1 245,2 244,4 243,5 242,7 241,9 241 240,2 239,4 238,5 237,7 236,9 236,1
16 246,3 245,5 244,7 243,8 243 242,2 241,3 240,5 239,7 238,9 238,1 237,2 236,4 235,6 234,8 234 233,2 232,4 231,6
17 241,7 240,8 240 239,2 238,4 237,6 236,8 236 235,2 234,4 233,6 232,8 232 231,2 230,4 229,6 228,9 228,1 227,3
18 237,1 236,3 235,5 234,7 234 233,2 232,4 231,6 230,8 230 229,3 228,5 227,7 227 226,2 225,4 224,7 223,9 223,2
19 232,8 232 231,2 230,4 229,7 228,9 228,1 227,4 226,6 225,9 225,1 224,3 223,6 222,8 222,1 221,4 220,6 219,9 219,1
20 228,5 227,8 227 226,3 225,5 224,8 224 223,3 222,5 221,8 221,1 220,3 219,6 218,9 218,1 217,4 216,7 216 215,3
21 224,5 223,7 223 222,3 221,5 220,8 220,1 219,3 218,6 217,9 217,2 216,5 215,8 215 214,3 213,6 212,9 212,2 211,5
22 220,5 219,8 219,1 218,4 217,7 216,9 216,2 215,5 214,8 214,1 213,4 212,7 212 211,3 210,6 209,9 209,3 208,6 207,9
23 216,7 216 215,3 214,6 213,9 213,2 212,5 211,8 211,2 210,5 209,8 209,1 208,4 207,7 207,1 206,4 205,7 205 204,4
24 213 212,4 211,7 211 210,3 209,6 208,9 208,3 207,6 206,9 206,3 205,6 204,9 204,3 203,6 202,9 202,3 201,6 201
25 209,5 208,8 208,1 207,5 206,8 206,1 205,5 204,8 204,1 203,5 202,8 202,2 201,5 200,9 200,2 199,6 199 198,3 197,7
26 206 205,3 204,7 204 203,4 202,7 202,1 201,4 200,8 200,2 199,5 198,9 198,3 197,6 197 196,4 195,7 195,1 194,5
27 202,6 202 201,4 200,7 200,1 199,5 198,8 198,2 197,6 196,9 196,3 195,7 195,1 194,5 193,8 193,2 192,6 192 191,4
28 199,4 198,8 198,1 197,5 196,9 196,3 195,6 195 194,4 193,8 193,2 192,6 192 191,4 190,8 190,2 189,6 189 188,4
29 196,2 195,6 195 194,4 193,8 193,2 192,6 192 191,4 190,8 190,2 189,6 189 188,4 187,8 187,2 186,6 186 185,4
30 193,1 192,5 191,9 191,3 190,7 190,1 189,6 189 188,4 187,8 187,2 186,6 186 185,5 184,9 184,3 183,7 183,2 182,6
­14­

Annexe   2:  Tableau   de   masse   volumique   de   l'eau   de   mer   en   fonction   de   la 


température et de la salinité1.
TEMPERATURE IN SITU
10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
31,0 1023,83 1023,67 1023,49 1023,31 1023,11 1022,91 1022,70 1022,48 1022,25 1022,01
31,5 1024,22 1024,06 1023,88 1023,69 1023,50 1023,29 1023,08 1022,86 1022,62 1022,38
32,0 1024,61 1024,44 1024,27 1024,08 1023,88 1023,67 1023,46 1023,24 1023,00 1022,76
32,5 1025,00 1024,83 1024,65 1024,46 1024,26 1024,06 1023,84 1023,62 1023,38 1023,14
33,0 1025,39 1025,22 1025,04 1024,85 1024,65 1024,44 1024,22 1024,00 1023,76 1023,52
33,5 1025,78 1025,61 1025,42 1025,23 1025,03 1024,82 1024,60 1024,38 1024,14 1023,90
34,0 1026,17 1025,99 1025,81 1025,62 1025,42 1025,20 1024,98 1024,76 1024,52 1024,27
SALINITE PRATIQUE

34,5 1026,56 1026,38 1026,20 1026,00 1025,80 1025,59 1025,37 1025,14 1024,90 1024,65
35,0 1026,94 1026,77 1026,58 1026,39 1026,18 1025,97 1025,75 1025,52 1025,28 1025,03
35,5 1027,33 1027,16 1026,97 1026,77 1026,57 1026,35 1026,13 1025,90 1025,66 1025,41
36,0 1027,72 1027,54 1027,35 1027,16 1026,95 1026,74 1026,51 1026,28 1026,04 1025,79
36,5 1028,11 1027,93 1027,74 1027,54 1027,33 1027,12 1026,89 1026,66 1026,42 1026,17
37,0 1028,50 1028,32 1028,13 1027,93 1027,72 1027,50 1027,27 1027,04 1026,80 1026,54
37,5 1028,89 1028,71 1028,51 1028,31 1028,10 1027,88 1027,66 1027,42 1027,18 1026,92
38,0 1029,28 1029,09 1028,90 1028,70 1028,49 1028,27 1028,04 1027,80 1027,55 1027,30
38,5 1029,67 1029,48 1029,29 1029,08 1028,87 1028,65 1028,42 1028,18 1027,93 1027,68
39,0 1030,05 1029,87 1029,67 1029,47 1029,25 1029,03 1028,80 1028,56 1028,31 1028,06
39,5 1030,44 1030,26 1030,06 1029,85 1029,64 1029,41 1029,18 1028,94 1028,69 1028,44
40,0 1030,83 1030,64 1030,45 1030,24 1030,02 1029,80 1029,56 1029,32 1029,07 1028,81
40,5 1031,22 1031,03 1030,83 1030,62 1030,41 1030,18 1029,95 1029,70 1029,45 1029,19
41,0 1031,61 1031,42 1031,22 1031,01 1030,79 1030,56 1030,33 1030,08 1029,83 1029,57

TEMPERATURE IN SITU
20 21 22 23 24 25 26 27 28 29
31,0 1021,76 1021,51 1021,24 1020,97 1020,69 1020,41 1020,12 1019,82 1019,51 1019,20
31,5 1022,14 1021,88 1021,62 1021,35 1021,07 1020,78 1020,49 1020,19 1019,88 1019,57
32,0 1022,51 1022,26 1021,99 1021,72 1021,44 1021,15 1020,86 1020,56 1020,25 1019,93
32,5 1022,89 1022,63 1022,37 1022,09 1021,81 1021,53 1021,23 1020,93 1020,62 1020,30
33,0 1023,27 1023,01 1022,74 1022,47 1022,19 1021,90 1021,60 1021,30 1020,99 1020,67
33,5 1023,64 1023,39 1023,12 1022,84 1022,56 1022,27 1021,97 1021,67 1021,36 1021,04
34,0 1024,02 1023,76 1023,49 1023,22 1022,93 1022,64 1022,34 1022,04 1021,73 1021,41
SALINITE PRATIQUE

34,5 1024,40 1024,14 1023,87 1023,59 1023,31 1023,01 1022,71 1022,41 1022,10 1021,78
35,0 1024,78 1024,51 1024,24 1023,96 1023,68 1023,39 1023,09 1022,78 1022,46 1022,14
35,5 1025,15 1024,89 1024,62 1024,34 1024,05 1023,76 1023,46 1023,15 1022,83 1022,51
36,0 1025,53 1025,27 1024,99 1024,71 1024,42 1024,13 1023,83 1023,52 1023,20 1022,88
36,5 1025,91 1025,64 1025,37 1025,09 1024,80 1024,50 1024,20 1023,89 1023,57 1023,25
37,0 1026,28 1026,02 1025,74 1025,46 1025,17 1024,87 1024,57 1024,26 1023,94 1023,62
37,5 1026,66 1026,39 1026,12 1025,84 1025,54 1025,25 1024,94 1024,63 1024,31 1023,99
38,0 1027,04 1026,77 1026,49 1026,21 1025,92 1025,62 1025,31 1025,00 1024,68 1024,36
38,5 1027,42 1027,15 1026,87 1026,58 1026,29 1025,99 1025,69 1025,37 1025,05 1024,72
39,0 1027,79 1027,52 1027,24 1026,96 1026,66 1026,36 1026,06 1025,74 1025,42 1025,09
39,5 1028,17 1027,90 1027,62 1027,33 1027,04 1026,74 1026,43 1026,11 1025,79 1025,46
40,0 1028,55 1028,28 1027,99 1027,71 1027,41 1027,11 1026,80 1026,48 1026,16 1025,83
40,5 1028,93 1028,65 1028,37 1028,08 1027,79 1027,48 1027,17 1026,85 1026,53 1026,20
41,0 1029,30 1029,03 1028,75 1028,46 1028,16 1027,85 1027,54 1027,23 1026,90 1026,57

1 Les masses volumiques ont été déterminées avec le module Gibbs­SeaWater (GSW) Oceanographic 
Toolbox (voir : http://www.teos­10.org/) par Francesco Nencioli. Les salinités pratiques (Sp) ont 
été transformées en salinité absolue SA en utilisant la position géographique de la baie de 
Marseille. Les températures in­situ ont été transformées en température conservative.  
­15­

TP N°2 : DOSAGE DE L'AZOTE AMMONIACAL

I. INTRODUCTION
L'azote  minéral   dissous   dans  l'eau  de  mer  existe   sous   forme   d'azote  gazeux   et 
d'ions   ammonium,   nitrite   et   nitrate.   L'azote   ammoniacal   est   sous   forme   d'ions 
ammonium (NH4+) dans la gamme de pH des eaux marines. Ils occupent une place 
particulière dans le cycle de l'azote. Ils sont assimilés par les végétaux aquatiques 
comme les ions nitrates et participent donc à la production de matière organique. Par 
ailleurs, la dégradation de l'azote organique particulaire ou dissous donne lieu à la 
formation d'azote ammoniacal (qui peut s'oxyder ensuite en nitrite puis nitrate). Ils 
participent   donc   à   l'activité   autotrophe   et   à   l'activité   hétérotrophe.   Enfin,   le 
zooplancton contribue  à enrichir l'eau de mer en azote ammoniacal par excrétion 
directe.
Les teneurs en ions ammonium dans l'eau de mer sont généralement comprises 
entre 0 et 3 µM.
Dans le cadre de ce TP, l'azote ammoniacal sera mesuré selon une méthode basée 
sur la mesure de la fluorescence d'un complexe d'orthophtaldialdéhyde.

II. ECHANTILLONAGE
Les échantillons doivent être recueillis directement après le prélèvement avec le 
maximum   de   précaution.   Faire   attention   à   la   contamination   atmosphérique 
(interdiction de fumer). Il est préférable de doser les échantillons immédiatement.
La difficulté principale du dosage réside dans le risque permanent de pollution 
(atmosphère polluée au laboratoire, fumée de tabac,...).

III. PRINCIPE DU DOSAGE 
La   méthode   de   dosage   fluorimétrique   remplace   l’ancienne   méthode   au   bleu 
d’indophénol, qui donne souvent des résultats incohérents notamment lorsque les 
concentrations sont faibles [Holmes et al. 1999]. La méthode fluorimétrique permet 
de déterminer avec exactitude une large gamme de concentrations d’ammonium et 
de   salinités   au   niveau   sub­micromolaire.   En   plus   de   résoudre   des   problèmes 
analytiques, cette méthode simplifie la procédure de collecte et de conservation des 
échantillons.   Elle   fait   appel   à   un   seul   réactif   constitué   d’orthophtaldialdéhyde 
« OPA », de sulfite de sodium et de borate de sodium qui demeurent stables pendant 
des mois lorsque conservés à l’obscurité. L’OPA est également utilisé pour quantifier 
les acides aminés, mais lorsqu’il est combiné au sodium sulfite il perd sa sensibilité à 
ceux­ci et devient spécifique de l’ammonium. Le réactif et l’échantillon peuvent être 
mélangés   immédiatement   après   le   prélèvement   et   la   réaction   s’effectue   en   2   ­   3 
heures à T° ambiante. Cette méthode donne des résultats très reproductibles même 
aux très faibles concentrations d’ammonium.
­16­

IV. RÉACTIFS
 Solution stock de borate    #: 
Dissoudre 80 g de tétraborate de sodium dans 2L d’eau déminéralisée dans un 
flacon   plastique   transparent.   Cette   solution,   bouchée   hermétiquement,   doit   être 
conservée à T° ambiante (risque de précipitation au froid). Elle est stable plusieurs 
mois. Si des particules sont visibles dans la solution dès sa préparation ou après une 
longue conservation, la filtrer avant usage sur 1­2 µm.
 Solution stock d’OPA dans l’éthanol    #: 
Dissoudre   5   g   d’OPA   dans   125   ml   d’éthanol.   La   dissolution   complète   prend 
quelques minutes, agiter de temps en temps. Le flacon devra impérativement être 
protégé   de   la   lumière   et   conservé   au   noir.   Cette   solution,   en   flacon   de   verre 
hermétiquement   bouchée   (de   préférence   avec   un   bouchon   à   joint   de   silicone 
téflonné), se conserve au moins 1 an au frigo. Noter que la solution est initialement 
de couleur jaune clair et qu’elle se décolore après quelques jours au froid sans perdre 
ses propriétés.
 Solution stock de sulfite    :# 
Dissoudre  200  mg   de  sulfite  de   sodium  dans  25 ml d’eau  déminéralisée.  Cette 
solution, en flacon hermétiquement bouché, peut se conserver au moins une semaine 
à T° ambiante. Cependant, en raison du risque d’oxydation du sulfite par l’oxygène 
de l’air, il est préférable de la préparer le jour de la fabrication du réactif de travail 
(WR).
Réactif de travail (WR – working reagent)#
Dans une grande bouteille en PE ou verre sombre (>2L), ajouter 2 L de borate,10 
ml de sodium sulfite et 100 ml d’OPA. Ce mélange est stable 3 mois si il est conservé 
au noir et à T° ambiante.

V. MODE OPÉRATOIRE
V.1. Dosage
A   100   ml   d'échantillon,   ainsi   que   pour   les   solutions   standards   et   les   blancs 
(Attention :   l’ajout   des   réactifs   s’effectue   dans   les   flacons   à   bouchons   noirs   ou   le 
volume de 100 ml a été repéré) :
Ajouté 5 ml de réactif de réactif de travail.
La réaction demande 2 h au moins pour se développer à la température ambiante 
(20°C). En plaçant les échantillons à l'étuve à 40°C, le temps de réaction peut être 
réduite à 1 heure. La fluorescence est mesuré  avec  le fluorimètre "Trilogy" équipé 
d'un module pour la fluorescence dans le domaine des UV.
­17­

V.2. Etalonnage
Peser 66 mg de sulfate d'ammonium (NH4)2SO4 et les dissoudre dans 200 ml d'eau 
déionisée (milli­Q). Ajouter 1 goutte de chloroforme, compléter à 1000 ml. Conservée 
au réfrigérateur, cette solution est stable plusieurs mois. #
Préparation de la gamme étalon :
A partir de la solution mère, réaliser une solution fille à 50 µM puis des solutions 
standards à 0, 0.25,  0.5, 1,  2,  3 et 5 µM  dans de l'eau de mer pauvre en ammonium. 
Réaliser également une droite de calibration dans de l'eau Ultrapur afin de mettre en 
évidence un éventuel effet de matrice

V.3. Détermination des blancs
Sur un échantillon d'eau de mer, mesurer la valeur de fluorescence immédiatement 
après l'ajout des réactifs. La formation du complexe n'ayant pas eu le temps de se 
former, la valeur de fluorescence mesurée est uniquement du à la fluorescence de 
l'eau de mer et des réactifs sans formation de complexe fluorescent. Cette valeur de 
blanc est à déduire des fluorescence mesurées pour les échantillons.
Penser à déduire systématiquement la valeur de fluorescence mesurée sur l'eau 
Milli­Q à toutes les valeurs de fluorescences mesurées 

VI. MANIPULATION
• Réaliser les deux   gammes étalons et doser les échantillons en effectuant au 
minimum 3 réplicats.
• A la  fin de  la  manipulation,  rincer   abondamment  les  flacons "ammonium" 
(c'est­à­dire avec un bouchon noir), ajouter 100 ml d'eau déionisée (milli­Q) et 
5 ml  réactif de travail Fluorescence et ranger les flacons. 
• Exprimer les résultats en µmol.kg­1, en µg.l­1 (N) et en µM. 
• Comparer   les   résultats   des   deux   droites   de   calibration   et   discuter   de 
l'importance de l'effet de matrice pour cette méthode. 
­18­
­19­

TP N°3 : DOSAGE DES ORTHOPHOSPHATES 
DANS L'EAU DE MER.

I. INTRODUCTION
Le phosphate minéral dissous dans l'eau de mer est essentiellement sous forme 
d'orthophosphates   (H2PO4­  et  HPO42­).   La   concentration   en   orthophosphates   dans 
l'eau   de  mer  dépend  de   phénomènes   physiques   (advection, diffusion), chimiques 
(précipitation, dissolution) et biologiques (consommation, excrétion, régénération). 
Elle   varie   de   moins   de   0,01   µM   dans   l'eau   de   surface   (pendant   la   période   de 
croissance du phytoplancton) à 3 µM en profondeur.

II. PRINCIPE
La méthode utilisée pour le dosage des orthophosphates a été mise au point par 
Murphy et Riley (1962). Les ions orthophosphates sont susceptibles de réagir avec le 
molybdate   d'ammonium   en   milieu   acide   pour   former   un   complexe   jaune,   le 
phosphomolybdate   d'ammonium.   Par   réduction   de   ce   complexe,   on   obtient   une 
coloration bleue. L'utilisation de l'acide ascorbique comme agent réducteur donne les 
résultats  les plus reproductibles  et il a l'avantage de pouvoir  être utilisé dans un 
réactif   unique   :   molybdate   d'ammonium,   acide   ascorbique,   acide   sulfurique   et 
antimonyl tartrate de potassium. L'antimoine fourni par l'antimonyl réduit le temps 
de développement de la coloration de 24 h à quelques minutes.

III. MODALITES DU DOSAGE
III.1. Limite d'emploi
De 0,03 à 5 µM
Précision :  3 ± 0,03/n1/2 µM
0,3 ± 0,02/n1/2 µM
La précision est donnée pour un seuil de confiance de 0,95.

III.2. Echantillonnage
Les  échantillons sont recueillis dans des flacons (bouchons blancs) rincés 2 fois 
avec l'eau à analyser. La mesure doit être effectuée si possible dans la demi­heure qui 
suit le prélèvement et avant 2 h sinon les échantillons doivent être congelés à ­20 °C : 
ceci permet de les conserver pendant plusieurs mois.

III.3. Réactifs
 S olution d'acide ascorbique :
   
Dissoudre 2 g d'acide ascorbique dans 50 ml d'eau déionisée (milli­Q).
­20­

 Solution de molybdate d'ammonium :   #
Dissoudre 15 g de paramolybdate d'ammonium (NH 4)6Mo7O24,4H2O dans 500 ml 
d'eau   déionisée   (milli­Q).   Conserver   dans   une   bouteille   en   plastique,   hors   de   la 
lumière (solution très stable).

 Acide sulfurique :   #
Ajouter 140 ml d'acide sulfurique (d = 1,82)  à 900 ml d'eau déionisée (milli­Q). 
Laisser refroidir et conserver dans une bouteille en verre.

 Solution émétique:   #
Dissoudre   0,34   g   d'"émétique"   (antimonyl   tartrate   de   potassium),   dans   250   ml 
d'eau déionisée (milli­Q) (en chauffant si nécessaire). La solution est stable plusieurs 
mois si elle est conservée au frais.

 Réactif combiné:   #
Les solutions 2,3 et 4 sont préparées au préalable. Mélanger 50 ml de molybdate 
d'ammonium,   125  d'acide   sulfurique,   et   25  ml  d'émétique.   Ce   mélange   est   stable 
quelques mois.

III.4. Mode opératoire
Dosage
A 100 ml d'échantillon, ajouter 1 ml de la solution d'acide ascorbique, mélanger 
puis ajouter 4 ml du réactif combiné et agiter.
Après 30 mn et avant 2 h, mesurer l'absorbance de la solution à 700 nm par rapport 
à l'eau déionisée (milli­Q).
Corriger la mesure en soustrayant le blanc des réactifs et s'il y a lieu la turbidité.
Remarque : la température des échantillons doit être comprise entre 15 et 30 °C.
Détermination des blancs 
Sur un échantillon d'eau de mer, mesurer la valeur de absorbance  en ajoutant que 
du réactif combiné sans acide ascorbique. La  complexe coloré ne pouvant se former 
en l'absence d'acide ascorbique, la valeur d'absorbance mesurée est uniquement du à 
la turbidité de l'eau de mer ou du réactif combiné. Cette valeur de blanc réactif est à 
déduire des absorbances mesurées pour les échantillons.
La   valeur   de   la   Turbidité   de   l'eau   de   mer   peut   être   importante   pour   les 
échantillons d'eau de mer de surface jusqu'à une profondeur de 10 m.
Etalonnage
La salinité n'a pas d'influence sur le développement de la coloration : l'étalonnage 
est effectué dans de l'eau déionisée (milli­Q).
Solution mère de phosphate# :
Dissoudre 68 mg de phosphate acide de potassium anhydre (KH 2PO4) dans 1000 
ml d'eau déionisée (déionisée (milli­Q)).
Solutions pour l'étalonnage :
Préparer  des solutions  à  0,  1, 2, ... 5  µM. Ne pas oublier  de préparer  un blanc 
simultanément.
­21­

IV. MANIPULATION
La manipulation consiste à réaliser le dosage des orthophosphates d'une eau de 
mer.
Préparer   la   courbe   d'étalonnage   et   doser   l'eau   en   effectuant   au   minimum   3 
réplicats.
Exprimer les résultats en µmol.kg­1, en µg.l­1 (P), en µg.l­1 (PO4),  et en µM.
­22­
­23­

TP N°4 : MESURE DU pH, DE L'ALCALINITE 
TOTALE ET DE LA TENEUR EN CALCIUM D'UNE 
EAU DE MER 

I. INTRODUCTION
L'étude du cycle biogéochimique du carbone nécessite de comprendre le système 
gaz   carbonique­bicarbonates­carbonates.   Ce   système   peut   être   totalement   défini, 
comme nous allons le montrer, à l'aide de deux variables : le pH et l'alcalinité totale.
Le   pH   est   par   définition   égal   au   cologarithme   de   l'activité   des   ions   H3O+  en 
solution : pH = ­log(H3O+). Dans l'eau de mer, il est généralement compris entre 8.0 
et 8.3. Il dépend en particulier de la teneur en dioxyde de carbone (c'est­à­dire de 
l'équilibre photosynthèse­respiration), de la température  et de la pression. Il peut 
atteindre   8.5 en  présence  d'une   forte   activité  photosynthétique   consommatrice  de 
CO2.   En   revanche,   il   diminue   en­dessous   de   la   couche   euphotique   en   raison   de 
l'enrichissement en CO2 dû à la minéralisation des déchets organiques. Des valeurs 
inférieures à 7.5 se rencontrent dans la couche des minima d'oxygène du Pacifique 
Nord.
La notion d'alcalinité totale dans l'eau de mer a été redéfinit par Dickson en 1981 
comme   "...   le   nombre   de   moles   d'ions   hydrogènes   équivalent   à   l’excès   d'accepteurs   de  
protons (bases formées à partir d'acides faibles donc la constante de dissociation K < 10­4.5 à 
25°C et à une force ionique nulle) par rapport aux donneurs de protons (acide avec K > 10 ­4.5) 
dans 1 kilogramme d'échantillon ". On a donc
AT =  [HCO3­] + 2[CO32−] + [B(OH)4­] + [OH−] + [HPO42−] + 2 [PO43−] + [H3SiO4­] 
+ [NH3] + [HS−] + [...] ­ [H+] ­ [HSO4­] ­ [HF] ­ [H3 PO4] – [HNO2] ­ […]
Par définition, l'alcalinité due aux carbonates est égale à AC = [HCO3­]+2[CO32­].
L'alcalinité peut être exprimé comme une différence portées par les ions majeurs 
de l'eau de mer (voir TD5). Il devrait exister, conformément à la loi de Dittmar, un 
rapport   sensiblement   constant   entre   alcalinité   et   salinité.   On   calcule   souvent 
l'alcalinité normalisée à la salinité 35 :
AT35 = AT*(35/S)
Cette valeur devrait être unique pour une eau de mer de salinité donnée, mais en 
réalité elle varie notablement. Il n'est donc pas possible de déduire l'alcalinité totale 
de la salinité, il faut la mesurer indépendamment.
Les fortes variations relatives de l'alcalinité, en contradiction apparente avec la loi 
de Dittmar, sont expliquées par le fait qu'elle résulte de la différence entre le nombre 
de charges positives et négatives des ions majeurs. Un écart à la loi de Dittmar de 
3/10000ème  sur   les   charges   positives   (ou   négatives),   difficilement   perceptible   au 
niveau   de   la   salinité,   entraîne   une   variation   de   7,8%   de   l'alcalinité   totale.   Ces 
variations sont  à attribuer  essentiellement aux  écarts des ions calcium  à la loi de 
­24­
Dittmar.   En   effet,   le   calcium   est   extrait   des   eaux   de   surface   par   de   nombreux 
organismes marins qui construisent leurs coquilles avec du carbonate de calcium et il 
est remis en solution en profondeur au cours de la minéralisation.

II. PRINCIPE
Le principe de la manipulation est de déterminer le pH et l'alcalinité totale d'une 
eau   de   mer   de   surface   afin   de   déterminer   les   variables   suivantes   :   [H +],   [OH­], 
[B(OH)4­],   pCO2,   [CO2*],   [HCO3­],   [CO32­]   et   AT  qui   caractérisent   son   "système 
carbonate".

Illustration  3:   Diagramme   logarithmique   montrant   les   variations   des  


systèmes   de   l'acide   carbonique   et   de   l'acide   borique   avec   le   pH  
(Copin­Montégut, 1989).

Voici 5 relations (vues en cours) qui permettent de décrire le système carbonate 
dans l'eau de mer.  Les valeurs de KH, KA1, KA2, KB  et Ke  peuvent être calculés  à la 
température et à la salinité de l'échantillon à partir du formulaire fourni en cours. 
(1) KH = [CO2*]/pCO2 
CO2* : acide carbonique mesuré analytiquement ([CO2*] = [CO2] + [H2CO3])
(2) KA1=[HCO3­][H+]/[CO2*] 
(3) KA2=[CO32­][H+]/[HCO3­]
(4) [B(OH)4­] = 1.2 10­5 S (KB/([H+]+KB)) 
(5) Ke  = [H+][ OH­]

Nous   nous   baserons   ici   sur   une   définition   simplifiée   de   l'alcalinité   totale   pour 
effectuer les calculs
(6)  AT = [HCO3­]+2[CO32­]+[B(OH)4­]+[OH­]­[H+]
­25­

Ce   système  contient  8  inconnues  [H+],  [OH­],  [B(OH)4­],  pCO2,  [CO2*],  [HCO3­], 


[CO32­] et AT. Pour une température, une salinité et une pression données, il suffit 
donc de se fixer (ou de mesurer) deux des concentrations du système pour connaître 
toutes les autres.
Parmi ces constituants, quatre seulement sont mesurables en pratique. Ce sont le 
pH,   l'alcalinité   totale   AT,   la   pression   partielle   de   CO 2  et   le   carbone   inorganique 
dissous total CT (CT = [CO2*] + [HCO3­] + [CO32­]).
Dans   le  cas  où  les  variables  pH  et   AT  sont  mesurées,   c'est­à­dire   notre   cas,  on 
calcule d'abord l'alcalinité due aux carbonates A C (AC=[HCO3­]+2[CO32­]) à partir des 
équations 4, 5 et 6 :
AC=AT ­ 1.2 10­5 S (KB/([H+]+KB)) ­ Ke/[H+] + [H+] (cf remarque)
On a dès lors :
pCO2 = (AC/KH * [H+]/KA1) / (1+2 KA2/[H+])
[CO2*] = (AC * [H+]/KA1) / (1+2 KA2/[H+])
[HCO3­] = AC / (1+2 KA2/[H+])
[CO32­] = (AC * KA2/[H+]) / (1+2 KA2/[H+])
CT = [CO2*] + [HCO3­] + [CO32­]
Remarque : Dans le domaine des pH habituels des eaux de mer, les concentrations des ions H +  et 
OH­  sont   négligeables   devant   celles   des   ions   HCO3­,   CO3­­  et   B(OH)4­  (Fig.   1).   Il   est   donc 
généralement suffisant de calculer l'alcalinité des carbonates sous la forme simplifiée suivante (qui 
rend inutile la connaissance du produit ionique de l'eau) :
AC=AT ­ 1.2 10­5 S (KB/([H+]+KB))
Compte tenu de la valeur de KB (environ 10­8,6 à 25°C), on peut voir que l'alcalinité des carbonates 
représente une part importante de l'alcalinité totale : 94% à pH=8.3; 96,5% à pH=8,0. C'est pourquoi il 
peut être utile dans un calcul préliminaire de faire l'approximation AC=AT.

III. MODE OPERATOIRE ­ DÉTERMINATION DU PH DE L'EAU DE 
MER PAR COLORIMÉTRIE
La détermination du pH de l'eau de mer reste un des domaines les plus confus de 
la chimie océanographique. Ici le pH est mesuré par colorimétrie selon le protocole 
mis au point par Clayton et Byrne [1993].

III.1. Principe :
La valeur du pH est déterminée en ajoutant un indicateur coloré à l'eau de mer. 
Pour les indicateurs colorés de type sulfonephtaleine, comme le violet de m­crésol, la 
réaction en jeu déterminant le pH de l'eau de mer est la seconde dissociation :
HI­(aq) = H+(aq) + I2­ (aq)  (1)
I  représente  l'indicateur  coloré, présent  en faible quantité  dans l'échantillon. La 
concentration en ion hydronium de l'échantillon peut alors être déterminée comme 
suit :
pH= pK2 + log [I2­]/[HI­]  (2)
­26­
Cette approche se base sur le fait que les différentes formes de l'indicateur coloré 
ont des  spectres d'absorption substantiellement  différents.  L'information comprise 
dans le spectre composite peut donc être utilisée pour estimer le rapport [I2­]/[HI­].
A une longueur d'onde λ, l'absorbance mesurée dans une cellule de trajet optique  l 
est estimée par la loi de Beer­Lambert :

=ε λ ( HI⁻ ) [ HI⁻ ] +ε λ ( I²⁻ ) [ I²⁻ ] +B λ +e (3)
l
B  correspond   au   bruit   de   fond   d'absorbance   de   l'échantillon   et  e  est   un   terme 
d'erreur dû au bruit instrumental. Si les valeurs des coefficients d'extinction ελ(HI­) et 
ελ(I2­) ont été mesurées en fonction de la longueur d'onde, les mesures d'absorbance à 
deux longueurs d'onde (ou plus) peuvent être utilisées pour estimer le rapport [I2­] / 
[HI­].
Si seulement deux longueurs d'ondes sont utilisées, et si on considère que le bruit 
de fond peut être efficacement éliminé par une procédure soustractive, l'équation (3) 
peut être réarrangée de la manière suivante (en considérant qu'il n'y a pas d'erreur 
instrumentale) :
[ I²⁻ ] A1 / A 2−ε 1 ( HI⁻ ) /ε 2 ( HI⁻ )
=
[ HI⁻ ] ε 1 ( I²⁻ ) /ε 2 ( HI⁻ )−( A1 / A2 ) ε 2 ( I²⁻ ) /ε 2 ( HI⁻ ) (4)
Les   valeurs   1   et   2   correspondent   aux   longueurs   d'onde   choisies.   Pour   une 
sensibilité optimale, on choisit les longueurs d'ondes qui correspondent aux maxima 
d'absorbance de la forme basique I2­ et de la forme acide HI. Les différents termes ε 
correspondent   aux   coefficients   d'extinction   des   espèces   spécifiées   aux   longueurs 
d'onde 1 et 2.

III.2. Manipulation
Réactifs
 Solution de violet de  m
   ­crésol #
   
Une solution concentrée (minimum 2 mM) d'indicateur coloré, ajustée à 7,9 ± 0,1 
unités de pH (choisie pour correspondre à la mesure de pH d'un profil océanique) 
est nécessaire. Ceci implique pour le violet de  m­cresol un rapport A1/A2  ~ 1,6. En 
pratique, 76,5 mg de  m­cresol sont dissous dans 100 mL d'eau distillée. Le pH est 
ensuite ajusté par ajouts d'une solution de NaOH 2 M.

III.3. Échantillonnage
Le   prélèvement   s'effectue   immédiatement   après   celui   destiné   à   l'analyse   de 
l'oxygène   dissous   et,   éventuellement,   d'autres   gaz.  Dans   l'idéal,   les   échantillons 
sont   directement   collectés   dans   des   cellules   de   mesure   pour   spectrophotomètre, 
susceptibles d'être scellées. Dans le cadre des travaux pratiques, de telles cellules ne 
sont pas disponibles. Ici, des flacons d'un volume de 100 ml environ sont rincés deux 
fois avec l'eau à analyser avant d'être remplis (en évitant tout brassage d'air).

III.4. Mesure
Il est nécessaire d'attendre que les échantillons aient atteint la température de la 
pièce (attendre au moins une heure). Les mesures doivent être réalisées au minimum 
en triplicat.
­27­
1. Mesure de l'absorbance de la cellule + eau de mer.
Rincer puis remplir délicatement une cuve de spectrophotomètre avec de l'eau de 
mer. Nettoyer et sécher l'extérieur de la cuve. Mesurer et noter les absorbances à trois 
longueurs d'ondes : une longueur d'onde non absorbante (730 nm pour le violet de 
m­cresol)   et   deux   longueurs   d'ondes   correspondant   aux   maxima   d'absorbance 
respectivement de la forme basique I2­ et de la forme acide HI­ de l'indicateur coloré 
(soit 578 et 434 nm).
2. Ajout de l'indicateur coloré à l'eau de mer 
Sur le restant d'eau de mer dans le flacon, ajouter entre 0,1 et 0,2 cm 3 d'indicateur 
coloré concentré et agiter. La quantité d'indicateur coloré nécessaire est celle qui va 
produire   des   valeurs   d'absorbance   comprises   entre   0,4   et   1   pour   les   deux   pics 
d'absorbance.
3. Mesure de l'absorbance de la cellule + eau de mer + indicateur coloré.
Remplir la cuve de spectrophotomètre et mesurer à nouveau l'absorbance aux trois 
longueurs   d'onde   utilisées   précédemment.   La   cuve   doit   être   positionnée   avec   un 
alignement constant entre les mesures d'absorbance du bruit de fond de l'eau de mer 
et de l'indicateur coloré.

III.5. Calcul et expression des résultats 
Correction des mesures d'absorbance
A chacune des trois longueurs d'ondes, soustraire les absorbances de mesure du 
bruit   de  fond  (sans  indicateur  coloré)  des  absorbances  correspondantes  mesurées 
avec l'indicateur coloré.
L'absorbance   mesurée   à   la   longueur   d'onde   non   absorbante   est   utilisée   pour 
estimer et corriger les glissements de la ligne de base, qui sont dus à des erreurs de 
positionnement de la cellule ou des changements instrumentaux. Nous considérons 
ici que l'amplitude des variations de la ligne de base est identique sur l'ensemble du 
spectre visible. Pour cela, soustraire la variation mesurée d'absorbance de bruit de 
fond   corrigée   aux   longueurs   d'onde   1   et   2   pour   obtenir   les   valeurs   finales 
d'absorbance, corrigées à chaque longueur d'onde.
Ces   valeurs   finales   d'absorbance   sont   utilisées   pour   calculer   A1/A2,   le   rapport 
d'absorbance qui décrit l'amplitude de protonation de l'indicateur coloré.
Calcul du pH de l'eau de mer + indicateur coloré
Le pH de l'eau de mer + indicateur coloré dans la cellule est déterminé à partir de 
l'équation suivante :

pH=pK 2 +log
( A1 / A2−ε 1 ( HI⁻ ) /ε 2 ( HI⁻ )
ε 1 ( I²⁻ ) /ε 2 ( HI⁻ )−( A1 / A2 ) ε 2 ( I²⁻ ) /ε 2 ( HI⁻ )
  (5)
)
pK2  est la constante de dissociation acide de l'espèce HI­  (exprimée sur l'échelle 
d'ion   hydrogène   total   en   mol.kg­sol­1).   A1  et   A2  sont   les   absorbances   corrigées, 
mesurées   aux   longueurs   d'ondes   correspondant   aux   maxima   d'absorbance   des 
formes   basique   et   acide.   Les   différents   termes   des   coefficients   d'extinction   ε 
correspondent   aux   valeurs   mesurées   pour   les   espèces   spécifiées   aux   longueurs 
d'ondes 1 et 2 (Table 1).
­28­

ε1(HI­) / ε2(HI­) 0,00691
ε1(I2­) / ε2(HI­) 2,2220
ε2(I2­) / ε2(HI­) 0,1331
Table 1: Rapport de coefficients d'extinction pour le violet de m­cresol
La constante d'équilibre K2 est fonction de la salinité et de la température ; elle a été 
déterminée par des mesures précises de laboratoire. 
Pour le violet de m­cresol, elle peut être calculée de la manière suivante :
1245,69
pK 2 = +3,8275+0,00211 ( 35−S )
T/K   (6)
avec 293<T/K<303 et 30 <S < 37.

IV. MODE OPERATOIRE ­ DÉTERMINATION DE L'ALCALINITÉ 
TOTALE PAR TITRAGE ACIDE DE L'EAU DE MER :
IV.1. Principe : 
L'alcalinité totale est déterminée par potentiométrie. L'échantillon d'eau de mer de 
volume   V   est   titré   dans   un   récipient   hermétique   par   une   solution   d'acide 
chlorhydrique de titre connu C.
En   tout   point   du   dosage   l'électroneutralité   est   vérifiée,   ce   qui   se   traduit   par 
l'équation suivante si on considère que v est le volume d'acide ajouté :
Cv/(V+v) = AT*V/(V+v) ­ [HCO3­]­2[CO32­]­[B(OH)4­]­Ke/[H+]+[H+]
Remarque : Le but de travailler dans un récipient hermétique est de considérer que l'on travaille 
dans   un   système   fermé   (on   opère   à  ΣCO2  constant).   Dans   le   cadre   de   cette   manipulation,   les 
échanges   de   CO2  avec   l'atmosphère   sont   possibles   mais   nous   considérons   qu'ils   ne   sont   pas 
suffisamment rapides pour induire une modification de  ΣCO2. En d'autres termes, l'approximation 
visant à considérer que l'on travaille en système fermé reste valable. Par ailleurs, tous les calculs sont 
généralement  réalisés  en concentrations  massiques  et non en concentrations  volumiques,  donc  ils 
sont légèrement simplifiés ici.
La   courbe   présente   deux   points   d'inflexion.   On   peut   montrer   que   pour   le 
deuxième, on a [HCO3­]= [H+] (Fig. 1). En reportant cette  égalité dans la relation 
précédente,   et   en   remarquant   qu'à   ce   pH   acide   [CO32­],   [B(OH)4­]   et   [OH­]   sont 
négligeables, on obtient :
v2 . C = AT . V d'où la mesure de l'alcalinité totale de l'eau de mer AT = v2 C/V
v2 est égal au volume d'acide versé pour atteindre le 2ème point d'inflexion.

IV.2. Mode opératoire :
Titrer un volume précis de 100 ml en ajoutant l'acide chlorhydrique 0.02 M préparé 
à partir de la solution M  et en suivant  le potentiel d'une  électrode  à Hydrogène. 
Titrer rapidement au début puis de plus en plus lentement près du deuxième point 
équivalent. Déterminer ce point par la méthode des tangentes (En réalité, pour plus 
de précision, on utilise divers perfectionnements de la méthode de Gran qui consiste 
à travailler sur l'ensemble des points au voisinage du point équivalent). 
­29­

V. MODE OPERATOIRE ­ DOSAGE DU CALCIUM :
V.1. Principe :
Le   principe   du   dosage   est   de   complexer   les   ions   calcium   avec   l'EDTA   (acide 
éthylène diamine tétraacétique).  On utilise comme indicateur  coloré le calcon qui 
forme   un   complexe   rouge   avec   le   calcium.   Lors   du   dosage,   les   ions   calcium 
réagissent avec l'EDTA; d'abord les ions libres puis ceux combinés avec l'indicateur 
qui vire alors de la couleur rouge à la couleur bleu clair.
On se place à un pH compris entre 12 et 13 pour précipiter le magnésium sous 
forme d'hydroxyde et éviter ainsi qu'il soit pris en compte dans le dosage.

V.2. Réactifs :
­Hydroxyde de sodium 2M : dissoudre environ 8 g d'hydroxyde de sodium dans 
100 ml d'eau fraîchement distillée. Conserver dans une bouteille en polyéthylène. #
 ­EDTA solution titrée de Na 2  EDTA 0,01 M :
    dissoudre 0,931 g de sel disodique de 
l'acide   éthylènediaminetétraacétique   (C10H14N2O8Na2,2H2O)   dans   de   l'eau   et 
compléter à 250 ml dans une fiole jaugée.
­Calcon   :  mélanger   soigneusement   0,2   g   d'acide   calcone   carboxylique 
(C21H14N2O7S,3H2O) et 100 g de chlorure de sodium. #
Note : cet indicateur est également désigné HSN. Un autre indicateur utilisé pour 
le dosage du calcium est la calcéine (C30H26N2O13).

V.3. Mode opératoire :
Diluer 5 fois votre eau de mer. A l'aide d'une pipette, introduire 50 ml exactement 
de cette solution dans un bécher. Ajouter 2 ml de la solution d'hydroxyde de sodium 
(2M) et une pincée de l'indicateur acide calcone carboxylique. 
Mélanger et doser immédiatement. Ajouter la solution d'EDTA tout en continuant 
à   mélanger.   Verser   lentement   en   fin   de   dosage.   Le   virage   est   atteint   lorsque   la 
couleur devient nettement bleue. La couleur ne doit plus changer avec l'ajout d'une 
goutte supplémentaire de la solution d'EDTA.

V.4. Expression des résultats :
[Ca2+] = 5000.V1.M1/V2 (mM)
V1 : volume de la solution d'EDTA utilisé pour le dosage (ml).
V2 : volume d'échantillon dosé (ml)
M1 : molarité de la solution d'EDTA (M)
­30­

VI. MANIPULATION
• Réaliser trois dosages de calcium. 
• Déterminer en triplicat l'alcalinité totale et le pH 
• Calculer  l'ensemble   des   variables   qui   permettent   de   définir   le   système 
"carbonate" de votre eau.
• Déterminer si votre eau de mer est en équilibre par rapport à la calcite.
• Déterminer si l'eau de la calanque d'Endoume est une  source ou un puit de 
CO2 pour l'atmosphère.
­31­

TP N°5 : DOSAGE DE L'AZOTE ORGANIQUE 
DISSOUS ET DE L'AZOTE ORGANIQUE 
PARTICULAIRE
Méthode de Raimbault & Slawyk (1991) et Pujo­Pay & Raimbault (1994)

I. INTRODUCTION
L'étude   du   cycle   biogéochimiques   de   l'azote   et   du   phosphate   repose   sur   la 
connaissance et la quantification des différentes formes de ces éléments. Il existe de 
nombreuses méthodes pour déterminer les formes organiques. Nous allons utiliser 
une méthode développée par Pujo­pay et Raimbault en 1994, méthode qui permet de 
doser simultanément l'azote et le phosphate, particulaire (Tot­N part  ≅ Org­Npart  & 
Tot­Ppart) ou total (Tot­N & Tot­P). On peut ainsi en déduire l'azote et le phosphate 
total dissous (Tot­Ndiss & Tot­Pdiss). Si par ailleurs on mesure les formes minérales 
dissoutes   de   l'azote   et   du   phosphate,   on   peut   en   déduire   la   fraction   organique 
dissoute (Org­Ndiss & Org­Pdiss).
Les   différentes   fractions   de   l'azote   et   du   phosphate   peuvent   être   représentées 
ainsi :

Tot-N

≅ org-Npart
Tot-Npart Tot-Ndiss

Org-Ndiss Min-Ndiss

NH+ NO-3 NO-2


4

Tot-P

Tot-Ppart Tot-P
diss

org-P Min-PpartOrg-Pdiss Min-Pdiss


part

o-P poly-P
(orthophosphates)
(polyphosphates)
­32­

II. PRINCIPE
Le principe du dosage est de minéraliser la matière organique par autoclavage en 
milieu oxydant, alcalin puis acide, et de doser les éléments minéraux formés. Dans 
les conditions expérimentales, toute la matière organique est transformée en nitrate 
pour l'azote et en orthophosphates pour le phosphate.

III. RÉACTIF
#  
 Réactif pour la minéralisation    :
Ajouter directement  dans la dosipette  de 250 ml placée  sur la balance, 15 g de 
persulfate de potassium K2S2O8 (Merck 5092), 7.5 g d'acide borique (Merck 165), 70 
ml d'une solution d'hydroxyde de sodium NaOH à 60 g/l et 170 ml d'eau déionisée 
(milli­Q). Le réactif doit être stocké à l'abri de la lumière

IV. MANIPULATION
Pour une question de temps de manipulation, nous nous intéressons uniquement à 
déterminer les différentes fractions de l'azote. Préparer vos échantillons à minéraliser 
puis votre gamme étalon pour le dosage des ions nitrate + nitrite. Quand l'autoclave 
est en route, passer votre gamme étalon au technicon.
Echantillonnage :
Les prélèvements sont effectués à la bouteille Niskin après les prélèvements pour 
l’analyse des gaz dissous. Pour obtenir une précision correcte, il doit être demandé 
aux précédents utilisateurs de ne surtout pas toucher l'embout de la bouteille Niskin 
avec   leurs   doigts   (des   gants   sont   généralement   recommandés).   En   cas   de 
contamination, nettoyer l'embout avec de l'acide chlorhydrique 10%.
Pour chaque prélèvement, rincer 3 fois le flacon avec l'eau de mer.
Minéralisation :
Réaliser les opérations suivantes en parallèle :
• Pour obtenir la concentration en azote total, prélever environ 40 ml d'eau de 
mer  directement  dans les flacons autoclavables et ajouter  2,5 ml de réactif 
(faire 3 réplicats).
• Pour obtenir le blanc réactif, préparer 1 flacon avec seulement 2,5 ml de réactif 
(faire 2 réplicats). 
• Pour obtenir la concentration en azote particulaire, prélever 250 ml d'eau de 
mer dans le flacon en plastique prévu à cet effet et les filtrer sur filtre GF/F 
(Les filtres dans le dessicateur ont été préalablement calcinés au four à 450°C 
pendant 4 h et nettoyés à l'acide chlorhydrique M). Placer ensuite le filtre dans 
un flacon autoclavable et ajouter 40 ml d'eau déionisée (milli­Q) et 2,5 ml de 
réactif (faire 3 réplicats).
• Pour obtenir le blanc Filtre, préparer un flacon avec 40 ml d'eau déionisée 
(milli­Q), 2,5 ml de réactif et 1 filtre (faire 2 réplicats).
­33­
Placer l'ensemble des flacons autoclavables, correctement fermés, dans l'autoclave. 
VERIFIER QU'IL Y A DE L'EAU DANS L'AUTOCLAVE AVANT DE LE FAIRE 
FONCTIONNER. Minéraliser pendant 30 minutes à 120°C (1 bar). Laisser refroidir 
les échantillons à température ambiante avant de procéder aux analyses. 
Pour   le   blanc   Réactif,   ajouter   40   ml   d'eau   déionisée   (milli­Q)   avant   d'effectuer 
l'analyse des sels nutritifs.
Analyse des sels nutritifs :
Le dosage de l'azote des ions nitrate + nitrite est réalisé à l'aide d'un autoanalyseur 
Technicon selon le protocole développé en V.
Résultats :
Déterminer les concentrations de vos échantillons :
• en nitrate (NO3­). On considère dans notre cas que la concentration en nitrite 
est négligeable  devant la concentration en nitrate.
• en azote total :
Tot­N = (Htot­N ­ Heffet de sel ­ Hblanc réactif)*F*(42,5/40)
avec H qui correspond à une hauteur de pic et F au facteur déterminé au  
paragraphe V
• en azote particulaire (prendre en considération le volume filtré)
Tot­Npart = (Htot­Npart ­ Hblanc filtre)*F*(42,5/Vfiltré)

En déduire les concentrations organiques dissoutes. Exprimer vos résultats en µM 
et en µg.l­1 de N.
N'oubliez pas de bien rincer vos flacons en fin de manipulation.
­34­

V. DOSAGE DE L'AZOTE SOUS FORME DE NITRATE ET DE 
NITRITE (NO3  + NO2 ) ­ ­

V.1. Principe :
Les   ions   nitrate   dans   l'eau   de   mer   sont   réduits   en   ions   nitrite   (d'une   manière 
supposée  quantitative  dans  ce  TP)  par   passage   sur  une   colonne  Cd­Cu.  Les   ions 
nitrite ainsi formés ainsi que ceux initialement présents forment un diazoïque avec la 
sulfanilamide en milieu acide (pH<2) selon la réaction :
NH SO C H ­NH  + NO ­ + 2H+ => [NH SO C H ­N≡N]+ + 2H O
2 2 6 4 2 2 2 2 6 4 2
Le   diazoïque   est   ensuite   copulé   avec   le   chlorhydrate   de   N­naphtyl 
éthylènediamine pour fournir un colorant azoïque : 
[NH SO C H ­N≡N]+ + C H ­NH­CH ­CH ­NH  =>
2 2 6 4 10 7 2 2 2

NH SO C H ­N=N­C H ­NH­CH ­CH ­NH  + H+


2 2 6 4 10 6 2 2 2
La mesure de l'absorbance s'effectue à 543 nm.
Par soustraction de la concentration propre en nitrite de l'échantillon (sans passage 
par la colonne Cd­Cu), il est possible de déterminer la concentration en nitrate après 
un étalonnage. Dans le cadre de ce TP, la concentration en azote minéral sous forme 
de nitrate + nitrite est considérée uniquement.

V.2. Modalités du dosage :
Limites d'emploi : de 0,01 à 30 µmol.l­1

V.3. Réactifs et colonnes réductrices pour le dosage du nitrate :
 ­Réactif 1 : solution de Sulfanilamide   #
Verser   5g   de   sulfanilamide   (C 6H8N2O2S)   dans   500   ml   d'eau   déionisée   (milli­Q). 
Ajouter 50 ml d'acide chlorhydrique concentré (HCl 37%). Agiter. Compléter à 1000 
ml d'eau déionisée (milli­Q). Ajouter 1 ml de BRIJ (mouillant).

 ­Réactif 2 : Solution de N­naphtyl éthylènediamine dichlorhydrate   #
Dissoudre   500   mg   de   N­naphtyl   éthylènediamine   dichlorhydrate   (C12H16Cl2N2) 
dans 1000 ml d'eau déionisée (milli­Q).

 ­Réactif 3 : Solution de chlorure d'ammonium   #
Dissoudre 15 g de NH4Cl dans 1000 ml d'eau déionisée (milli­Q). Ajouter 2 ml 
d'ammoniaque pour amener le pH autour de 8.

 ­Solution étalon de nitrate à 5 mM (solution A)   #
Dissoudre  0,506  g  de  nitrate   de  potassium  KNO3  anhydre   dans 1000  ml d'eau 
déionisée (milli­Q). Ajouter 2 gouttes de chloroforme et conserver la solution à l'abri 
de la lumière dans un flacon hermétiquement fermé.
­35­
­Solution étalon de nitrate à 100 µM (Solution B à préparer chaque jour)
Dans   une   fiole   de   100   ml   préalablement   rinçée,   verser   précisément   2   ml   de   la 
solution A. Compléter à 100 ml avec de l'eau déionisée (milli­Q).
­Solutions standards : 
Rincer 4 fioles de 100 ml (marquées 1, 2, 5, 10) avec de l'eau déionisée (milli­Q). 
Verser précisément 1 ml de solution B dans la fiole 1, 2 ml dans la fiole 2, 5 ml dans 
la fiole 5 et 10 ml dans la fiole 10. Compléter à 100 ml chacune des fioles.
Selon   les   échantillons   à   analyser,   des   solutions   standards   plus   ou   moins 
concentrées peuvent être préparées.

 ­Préparation de la colonne de cadmium   #

 Préparation du cadmium   #
• Laver plusieurs fois le cadmium à l'acétone afin de le dégraisser.
• Rincer scrupuleusement à l'eau déionisée (milli­Q).
• Nettoyer à l'HCl 10% plusieurs fois.
• Rincer plusieurs fois à l'eau déionisée (milli­Q).
• Attaquer  le  cadmium  avec  de   l'acide   nitrique   (HNO3)  à 0.5  M  (attention  : 
dégagement gazeux très dangereux, à ne pas respirer). Remuer plusieurs fois 
et attendre environ 5 minutes
• Rincer   de   nouveau   à   l'HCl   10%   après   avoir   enlevé   le   maximum   d'acide 
nitrique.
• Rincer à l'eau déionisée (milli­Q).
• Mettre le cadmium dans une solution de sulfate de cuivre (CuSO4  20 g.l­1). 
Bien remuer. Laisser agir.  Le cadmium ne doit plus être en contact avec l'air à  
partir de ce moment.
• Rincer plusieurs fois avec le chlorure d'ammonium (NH4Cl 15 g.l­1, réactif 3), 
sans jamais exposer le cadmium à l'air.
• Quand tout le sulfate de cuivre est éliminé, le cadmium peut être stocké dans 
la solution de chlorure d'ammonium.
#  
 Préparation de la colonne    :
Prendre une colonne de verre. Installer un bouchon de laine d'argent à une de ses 
extrémités. Prolonger la colonne par un tuyau en plastique à cette même extrémité. 
Remplir la colonne et le tuyau avec du NH4Cl et clamper le tuyau. Vérifier qu'il n'y 
ait aucune bulle d'air dans la colonne. 
Remplir la colonne avec le cadmium préparé sans faire entrer de bulle d'air dans la 
colonne. Mettre un autre bouchon de laine d'argent à l'autre extrémité et fermer avec 
le tuyau en ayant pris soin de le remplir de NH4Cl afin qu'il n'y ait aucune bulle 
dans la colonne.

 Mise en place dans le circuit  #  : 
Le circuit nitrate étant fonctionnel (réactif 3 branché), enlever la colonne à changer 
au niveau du robinet de fermeture. Le NH4Cl s'écoule alors librement. Enlever un 
côté du tuyau plastique de la colonne neuve. La raccorder  au robinet. Le NH4Cl 
circule   alors   dans   toute   la   colonne   neuve.   Après   qu'il   se   soit   écouler   quelques 
­36­
secondes,   enlever   totalement   le   tuyau   plastique   et   raccorder   la   colonne   à   l'autre 
extrémité.
Récupérer le cadmium de la colonne enlevée dans un flacon contenant du NH4Cl 
afin de le retraiter ultérieurement.
Lors de la première mise en place, faire passer pendant quelques minutes, comme 
pour un échantillon, une solution très concentrée de nitrate (solution B par exemple) 
afin d'activer la colonne neuve. Bien rincer le système afin de retrouver une ligne de 
base correcte.

V.4. Dosage (à réaliser en présence du responsable des TP) :
• Allumer les colorimètres.
• Remplir les flacons qui alimentent en eau deionisée .
• Placer la porte sur la pompe et la mettre en marche. Après quelques minutes, 
vérifier la circulation dans les tuyaux et la régularité du bullage. Contrôler 
l'absence de fuite.
• Brancher   les  réactifs.   Après   5  minutes,   ouvrir   la   colonne   Cd­Cu   si  aucune 
bulle d'air ne risque d'y entrer. Attendre 5 minutes.
• Allumer les enregistreurs. Régler la ligne de base avec le zéro du colorimètre.
• Lorsque   la   ligne   de   base   est   stable,   passer   les   standards.   Si   les   valeurs 
obtenues sont correctes, vous pouvez passer vos échantillons.
• En fin de dosage, fermer la colonne Cd­Cu, débrancher les réactifs et mettre le 
circuit   en   rinçage   pendant   15   minutes   avec   de   l'eau   déionisée   (milli­Q). 
Eteindre l'enregistreur, enlever la porte de la pompe et éteindre le colorimètre.
Détermination de l'effet de turbidité dû à l'eau de mer ou effet de sel :
Enlever le réactif 2, le remplacer par de l'eau déionisée (milli­Q).
Attendre   la   stabilisation   de   la   nouvelle   ligne   de   base   puis   passer   quelques 
échantillons de manière normale (garder les mêmes calibres que ceux choisis pour 
l'analyse des échantillons).
Les pics obtenus sont dûs à la turbidité de l'eau de mer et leurs hauteurs sont à 
retrancher des hauteurs des pics des échantillons d'eau de mer (environ 0.1 cm pour 
le circuit nitrate au calibre 3).
Mesures des hauteurs de pics, calcul des concentrations.
STANDARDS :

Relier les lignes de base qui encadrent les standards. Mesurer la hauteur des pics 
en cm à partir de cette ligne. Le facteur F se calcule en divisant la concentratiuon de  
l'étalon C par la hauteur H du pic correspondant : 
F = C/H
La hauteur H des pics est fonction du calibre choisi, le facteur F qui en découle 
n'est applicable qu'aux échantillons analysés sur le même calibre (calibre 3 pour une 
concentration comprise entre 0 et 10 µmole.l­1)
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ECHANTILLONS D'EAU DE MER : 

Relier les lignes de base  qui encadrent une série d'échantillons (en principe tous 
les 10­15 échantillons). Mesurer chaque pic à partir de cette ligne.
La concentration se calcule en retirant à chaque hauteur de pic la valeur de l'effet 
de   sel   (sur   le   même   calibre   de   préférence)   et   en  multipliant   cette   hauteur   par   le 
facteur F correspondant au même calibre :
C = (H ­ effet de sel) x F.
Sur la voie nitrate , le sel dosé est en fait nitrite + nitrate; pour avoir la valeur réelle 
du   nitrate   il   suffirait   de   retrancher   aux   valeurs   trouvées   la   valeur   du   nitrite 
correspondant ([NO3­]= (H ­ effet de sel) x F  ­ [NO2­].
­38­

Références :
Carpenter, J.H. 1965. The accuracy of the Winkler method for dissolved oxygen analysis. Limnol.  
Oceanogr. 10, 135­140.
Carritt,   D.E.   &   J.H.   Carpenter.   1966.   Comparison   and   evaluation   of   currently   employed  
modifications   of   the   Winkler   method   for   determining   dissolved   oxygen   in   sea­water;   a   NASCO  
Report. J. Mar. Res. 24, 286­318.
Clayton,   T.D.   and   Byrne,   R.H.   1993.   Spectrophotometric   seawater   pH   measurements:  total 
hydrogen ion concentration scale calibration of m­cresol purple and at­sea results. Deep­Sea Res. 40 : 
2115–2129.
Copin­Montégut, G. 1989. Physico­Chimie de l'eau de mer. OCEANIS, volume 15.
Dickson, A.G. 1981. An exact definition of total alkalinity and a procedure for the estimation of  
alkalinity and total inorganic carbon from titration data. Deep­Sea Res. 28A : 609–623.
Holmes  R. M.,  Aminot   A., Kérouel   R., Hooker  B.A.,  Petersen   B.J.  (1999)  A  simple  and  precise 
method for measuring ammonium in marine and freshwater ecosystems, Can. J. fish. Aquat. Sci., 56,  
1801­1808 
Millero, F.J. & A. Poisson. 1981. International one­atmosphere equation of state of seawater. Deep  
Sea Research. 28A(6) : 625­629.
Murphy,   J.   and   J.P.   Riley.   1962.   A   modified   single   solution   method   for   the   determination   of  
phosphate in natural waters. Anal. Chem. Acta. 27. 31­36.
Pujo­pay, M & P. Raimbault. 1994. Improvement of the wet­oxidation procedure for simultaneous 
determination of particulate organic nitrogen and phosphorus collected on filters. Mar. Ecol. Prog. 
Ser., 105 : 203­207.
Raimbault, P. & G. Slawyk. 1991. A semi­automatic, wet oxidation method for the determination of 
particulate organic nitrogen collected on filters. Limnol. Oceanogr., 36 : 405­408.
Strickland et Parsons. 1968. A practical handbook of seawater analysis. Fisheries Research Board of 
Canada, Ottawa.
­39­

Rappel de statistiques :

Calcul des intervalles de confiance :

Considérons une variable ayant une distribution normale, ce qui est généralement 
le cas en chimie analytique. Considérons également que la moyenne de plusieurs 
résultats tend vers la valeur vraie : c'est à dire qu'il n'y a pas d'erreur systématique 
(comme   par   exemple,   la   dérive   d'un   appareil   de   mesure   qui   entraînerait 
systématiquement une sous­ ou une sur­estimation de la moyenne des résultats par 
rapport à la valeur vraie). On peut alors calculer l'intervalle de confiance autour de 
cette valeur moyenne.

Pour un nombre d'échantillons (N) inférieur à 30, l'intervalle de confiance est égal 
à
x±tSm
avec :
t donné par la table de Student pour ν = N ­ 1 degrés de liberté
et    


N
∑ ( xi−x )2 S
et  Sm=
S= i=1 √N
N −1

Test de la validité du modèle linéaire :

Afin de comparer deux méthodes d’analyse d’un même composé, on peut calculer 
le coefficient de corrélation R entre ces deux variables. Le test qui permet de dire si le 
modèle   linéaire   peut   être   accepté   se  référe  à   la   table   des   valeurs   critiques   du 
coefficient de corrélation affichée en salle de TP.
Il peut être intéressant d’effectuer une régression linéaire entre les deux variables 
et de discuter sur la pente et l’ordonnée à l’origine.
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Conseils pour la rédaction des compte­rendus :

Les   compte­rendus   doivent   être   succints   (une   feuille   double   maximum).   Il   ne 
doivent   renfermer   que   les   données   indispensables   pour   vérifier   les   résultats   et 
permettre la compréhension de la manipulation.
Dans ce but, toutes les réactions chimiques mises en jeu au cours des titrages ainsi 
que les résultats expérimentaux doivent être indiqués très clairement. 

En ce qui concerne les résultats, il est essentiel :
• de préciser à quoi ils se rapportent (quelle eau, quelle profondeur,...)
• de préciser les unités choisies (M, g.l­1,...)
• de   calculer   les   intervalles   de   confiance   quand   vous   faîtes   plus   de   2 
réplicats.
• de ne présenter que des décimales ayant une signification par rapport à 
la précision de la méthode employée.

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