Vous êtes sur la page 1sur 30

5.

Phénomènes spatiaux continus

Référence : Caloz et al, 2011


Chapitres 4.1 à 4.3.

Plan :
1. Introduction
2. Échantillonnage spatial
3. Interpolation spatiale
1. Introduction

• Phénomène spatial continu si :


– Défini en tout point de l’espace
– Propriétés varient localement de manière graduelle et structurée
– Ex : altitude, température, humidité d’un sol, teneur en métaux lourds, …
• Deux sources pour des données continues :
– images aéroportées + télédétection par satellite → cf cours
de Télédétection
– acquisition par échantillonnage, puis étendues à l’ensemble du territoire par
inférence spatiale à l’aide de l’interpolation
• Méthodes d’échantillonnage et d’interpolation dépendent de la
connaissance (ou non) de la structure spatiale du phénomène :
– Structure spatiale visible : ex : le relief
– Structure spatiale invisible et inconnue : la teneur en métaux lourds des sols
– Manière d’échantillonner et d’interpolation

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 2


2. Echantillonnage spatial
• = mesure sur une région d’étude la valeur d’une variable en qlq points jugés représentatifs
du phénomène étudié afin de pouvoir, à l’aide de lois statistiques, extraire des indicateurs
valables pour cette région d’étude
• Échantillonnage rarement exhaustif (sauf en télédétection)
• Lois statistiques valides pour un échantillonnage aléatoire, mais validité démontrée aussi
pour un échantillonnage systématique et par extension systématique aléatoire
• Échantillonnage aléatoire difficile en pratique sur le terrain à le long de transects dont
directions aléatoire, ou autour de points dont direction et longueur aléatoires
• ! Aux concordances entre l’échantillonnage et la structure spatiale du phénomène
Aléatoire Systématique

Stratifié

Groupé Systématique et aélatoire

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 3


3.1. Interpolation : introduction

• Interpolation spatiale :
– estimation de la valeur d une variable continue dans l’espace (ex :
température), en un lieu non échantillonné de la zone couverte par les
observations
• Interpolation nécessaire
– quand phénomène continu échantillonné (ex : mesure de la température
pour un réseau de stations météos) ou
– mode de représentation non adapté (analyse ou présentation) – très
courant (ex : représentation de l altitude par des courbes de niveau)
à Interpolation pour
– phénomènes continus dans l espace
– mais connus ou mesurés en des points ou des lignes
– pas pour phénomènes ponctuels

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 4


3.1. Interpolation : Introduction:
• Principe
– 2 observations proches dans l espace se ressemblent plus que 2 observations
éloignées (= auto-corrélation spatiale)
– 2 Ex :
• calculer précipitation en n importe quel lieu à partir des mesures effectuées
en station
• calculer altitude en tout point à partir de courbes de niveau figurant sur une
carte topographique
Interpolation Extrapolation

X1 X X2 X X1 X2
Y=? Y=?
GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 5
3.1. Interpolation : Introduction:

• Enjeux importants
– Choix de la méthode
– Choix de la grille vers laquelle on interpole
– Eviter l'extrapolation

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 6


3.1. Interpolation : Introduction

• Enjeux importants
• Choix de la méthode
• Choix de la grille vers laquelle on interpole
• Eviter l'extrapolation à masque

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 7


3.1. Interpolation : introduction

• 2 groupes de méthodes:
– Déterministe : analyste sélectionne la méthode d’interpolation la + adaptée
% aux connaissances à priori du phénomène – pas d’hypothèse statistique
et donc impossibilité d’estimer la précision des valeurs interpolées
– Stochastique : analyste détermine d’abord l’autocorrélation spatiale
(importance, direction, …)
• Parmi les méthodes déterministes, diversité de techniques :
– Techniques locales ou globales ?
• globale : basée sur une « loi universelle », si chgmt ou erreur, impact
global (cad sur toute la zone d’étude)
• locale : basée sur une règle locale, si chgmt ou erreur, impact local
– Techniques exactes ou approchées ?
• exactes : transformation passe par tous les points connus, suppose
que valeurs connues soient exactes
• approchées : passe «au mieux» par tous les points, utilisé qd erreurs
de mesure possibles
– Techniques tolérant ou non prise en compte de discontinuité ou de
barrières + ou – perméables ?

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 8


3.2. Interpolation par régression polynomiale (ou surface de tendance)
• H0
– il existe une tendance
– indépendance spatiale des erreurs
• ajuste surface
– par méthode des moindres carrés
(passant au mieux par tous les Polynôme de premier ordre
points)
– décrite par polynôme
– + ordre gd, + surface se courbe, +
R2 augmente
– Ajustement aux points de
l’échantillon mesuré par le R2, mais
si l’échantillon n’est pas
représentatif de la réalité,
interpolation peut être mauvaise
Polynôme de deuxième ordre
même si R2 est élevé
• technique globale
– produit surface très lissée
• facile à calculer
• localisation de points en dehors de
zone d étude
• points assez nombreux
GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 9
• carto des résidus intéressante Polynôme de troisième ordre
Exemple de surface de tendance
– Températures mesurées le 12/2/2002 à 12 h pour 20 stations
météorologiques en Belgique
– Interpolation par surface de tendance linéaire (gradient sud-nord)
– Coefficient de détermination de 53 %

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 10


Interpolation par surface de tendance quadratique
Coefficient de détermination de 68 %

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 11


Interpolation par surface de tendance cubique
Coefficient de détermination de 95 %

Qualité de l interpolation influencée par nombre de stations et par


l absence de stations en dehors du territoire belge

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 12


Autre exemple : Le PNB/hab. des régions de l'Union
Européenne en 1996, Claude Grasland
• Ajustement à une surface de
tendance d'ordre 1
• PNB = 0.88 X + 3.90 Y + 7580
• (r2 = 19.5%)

• gradient principal NNE-SSW


• diminution moyenne de 4
euros/hab/km du NNE vers
SSW
• qualité de l'ajustement très
médiocre (r2=19.5%)
• Modèle ne peut être retenu
pour décrire les variations de
richesse à l'intérieur de l'Union
Européenne.

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 13


Ajustement à une surface de tendance d'ordre 2
PNB = -20.1 X - 8.28 Y + 0.032 XY + 0.0054 X2 -0.0013 Y2 - 0.0000088 X2Y-
0.000004 XY2 + 0.0000000014 X2Y2 + 14857 (r2 = 51.1%)
• ajustement nettement meilleur
(r2=50%)
• opposition centre-périphérie +tôt
qu à gradient Nord-Sud.
• Perspective d analyse : analyse
des résidus des régions par
rapport à cette surface de
tendance d'ordre 2.

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 14


3.3. Valeur du + proche voisin
• technique simple d interpolation de valeurs ponctuelles
• affecte valeur du + proche voisin
• résultat = polygone de Thiessen, construit par les médiatrices entre un pt et
un de ses + proches voisins, appelé aussi diagramme de Voronoï
• chgmt abrupt aux limites – transformation de la variable continue en variable
discontinue
• utilisé pour variable nominale
• pas de prise en compte de structure spatiale

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 15


Interpolation d une variable nominale :
exemple de l occupation du sol

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 16


3.4. Réseau de triangles ou structure TIN (Triangulated Irregular Network)

• Structure TIN développé


dans 70, intégré aux SIG
dans 80
• alternative efficace à
représentation matricielle -
Très utilisé en vectoriel
pour l’altitude
• représentation la + simple
d une surface continue à
partir pts irrégulièrement
espacés
• points particuliers du relief
reliés par des triangles,
• espacement fonction de la
complexité du paysage

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 17


3.4. Réseau de triangles ou structure TIN
(Triangulated Irregular Network)
• Identification - sélection de points représentatifs du relief (sommet,
cuvette, ligne de crête, fond de vallée, col)
– localisation lors de digitalisation par opérateur
– filtres en matriciel
• Construction de triangles les plus compacts possibles (méthode de
Delaunay)
– estimation d autant + précise que point d altitude inconnue est proche d un
sommet d altitude connue
– angle proche de 60
• Chaque triangle forme un petit morceau de plan d’équation
z=ax+by c
• Interpolation linéaire à l’intérieur du triangle, cad selon la proximité
relative aux sommets

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 18


3.5. B-Spline

• Spline = historiquement en anglais, latte de bois longue et


mince utilisée par les jardiniers pour dessiner une courbe
passant par des pieux plantés en terre à en dessin technique =
règle déformable appelée « cobra »

Caloz et al., 2011

• B-spline en mathématique
– = surface décrite par un polynôme passant par un petit nombre de points
successifs
– Polynôme ajusté pour chaque ensemble de points successifs

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 19


3.5. B-Splines (surface)
• surface passant par points connus ajustée par morceaux
• fonction polynomiale continue ayant dérivée 1ère et 2de continue
• représentation impossible des discontinuités - adapté aux variations
spatiales modérées
• résultats représentés en mode matriciel
• pas toujours disponibles dans logiciels

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 20


3.6. Moyennes mobiles pondérée ou non

• Moyenne mobile
– Simple
– taille de fenêtre ? et nbre de points ? (min 30)
• Moyenne pondérée par la distance (Inverse Distance Weighting)
– Calculée dans une fenêtre mobile
– taille de fenêtre ? et nbre de points ? (Selon la loi des grands nombres à
min 30)
– très utilisé
– inclus dans nombreux logiciels
å wi Z ( xi ) wi = k
1 d = distance
Z= i où d k = exposant
å wi
i wi = e- dk
– Mais soulève bcp de questions (qui sont reliées entre elles):
• Taille du voisinage – de la fenêtre mobile ?
• Combien de points ?
• Comment choisir k ?

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 21


Fenêtre mobile et filtre
• Opérations « locales »
ou pixel par pixel

• Opérations sur le voisinage


dans une fenêtre
mobile, ou filtre

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 22


Précipitations

IDW – influence de k

k=1

k=2

Quand k augmente, les points


distants n’interviennent pas dans k=3
l’interpolation, et le résultat montre
des valeurs maximales plus locales

23
https://www.e-education.psu.edu/geog486/node/1877
IDW – Influence de la distance

d = 25 km

d = 50 km

Quand d augmente, le nombre de


points compris dans l’interpolation
augmente, et le résultat est plus d = 100 km
lissé

24
https://www.e-education.psu.edu/geog486/node/1877
IDW – influence du nbre de points

n=5

n = 12

Quand n augmente, le résultat est


plus lissé
n = 25

25
https://www.e-education.psu.edu/geog486/node/1877
3.7. Comparaison des méthodes d’interpolation

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 26


3.8. Validation croisée

• Méthodes déterministes ne comprennent pas de mesures de


l’erreur sur l’interpolation
• Validation croisée permet de mesurer l’erreur
• Principe :
– Divise aléatoirement échantillon en 2
– Une division pour interpolation et deuxième division pour la valider
– Compare la valeur estimée avec la valeur mesure à mesure de l’erreur
quadratique moyenne
– À répéter un grand nombre de fois avec nouvelle subdivision aléatoire
– Fournir incertitude locale ou globale des valeurs interpolées

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 27


3.9. Analyse structurale

• Par opposition à toutes les autres méthodes, l’analyse


structurale (ou géostatistiques) suppose :
– Description de la structure spatiale de la variable
– Vérifier si cette variable se comporte de façon homogène sur la région
d’étude
• Approche + performante car interpolation prend en compte la
connaissance de la structure spatiale de la variable et fournit
une erreur sur l’estimation des valeurs interpolées,
– Variogramme mesure la structure spatiale de la variable
– Après modélisation du variogramme, on interpolation par krigeage
• Mais plus complexe et plus lourde à mettre en œuvre, le +
souvent dans des modules ou logiciels séparés des SIG
• Expliqué dans les chapitres 4.4 à 4.8 de Caloz et al. (2011)

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 28


3.10. Conclusion : méthodes d interpolation

• Interpolation pour phénomène continu dans l espace


• Choisir méthode pertinente
– Type de variable (nominale, ordinales, repérées ou cardinales)
– fiabilité valeurs observées (statistiques ou déterministe)
– selon variation observée (abrupte ou graduelle)
– mode de représentation des résultats
– temps de calcul
– hypothèse de base
• Prêter aussi attention au choix des paramètres
• Choix guidé par tableau comparatif des techniques
d interpolation
• mais choix reste empirique car on ne connaît pas toujours la
variation spatiale entre deux observations/mesures ponctuelles
• Quelque soit la méthode choisie, mesurer l’erreur de
l’interpolation si non fournie par validation croisée

GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 29


GEOG-F-211 - SIG - 5. Phénomènes spatiaux continus - Eléonore WOLFF 30

Vous aimerez peut-être aussi