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:
-Le Turkménistan depuis l’indépendance (1991) :
De l'indépendance du pays en 1991 jusqu'en décembre 2006, le Turkménistan est gouverné
par le dictateur Niazov, qui se faisait appeler le « Père des Turkmènes ». Niazov pratiquait
un culte de la personnalité. Le niveau de vie de la population d'un peu plus de quatre millions
de personnes n'augmentait pas malgré les importantes ressources de gaz du pays. Son parti,
le Parti démocratique du Turkménistan, a été proclamé parti unique en 1992. Le culte de la
personnalité du dictateur se manifeste partout : portraits, statues, citations sont présents dans
toutes les villes jusqu'à une statue dorée à l'effigie de Niazov qui tourne suivant la course du
Soleil. Le nom de certains mois du calendrier a été changés, un mois porte désormais le nom
de sa mère. Les bibliothèques, théâtres et opéras ont été fermés. Seules la musique et les
danses traditionnelles sont autorisées.
-La transition :
Le président Niazov décède le 21 décembre 2006 sans que la succession ait été préparée.
Constitutionnellement, le président du parlement turkmène, Öwezgeldi Ataýew aurait dû
devenir président par intérim. La justice a opportunément ouvert une enquête sur Ataýew qui
n'a pas pu accéder au poste de président par intérim. Le vice-premier ministre Gurbanguly
Berdimuhamedow a été nommé au poste de président par intérim par le conseil de sécurité. Le
Conseil du Peuple a fixé la date de l'élection présidentielle au 11 février 2007 et a modifié la
Constitution pour permettre à Berdimuhamedow de se présenter. Et il l'a emporté avec
89,23 % des suffrages, scrutin auquel près de 99 % des électeurs auraient participé.
La situation actuelle politique :
CONSTITUTION ET SYSTEME INSTITUTIONNELLE :
La politique au Turkménistan repose sur un modèle d'État qui prend la forme
d'une république présidentielle unitaire ;le président gouverne sans nécessairement avoir
l'appui de la branche législative.
Le président du pays (Serdar Berdimuhamedov, élu en Mars 2022) dirige le pays avec une
main de fer et impose un culte de la personnalité.
Le pouvoir exécutif est assuré par le Président de la République et son cabinet des
ministres. Au Turkménistan, le président est à la fois le chef de l’Etat et le chef du
Gouvernement. Il a toute autorité sur les affaires de politique étrangère et est le chef
suprême des armées. Il nomme les hâkim (gouverneurs) de province, il décide de
l’organisation administrative, et peut annuler ou modifier les décisions de l’administration
centrale ou locale.
Le Président est à présent élu pour 5 ans et certains pouvoirs, précédemment détenus par
le Conseil du peuple (« Halk Maslahaty »), qui était le second organe législatif avant sa
suppression en 2008, lui sont transférés (par exemple, la nomination des gouverneurs
régionaux). Depuis 2008, le pouvoir législatif est unicaméral, détenu par l’Assemblée
Nationale (« Méjlis »), composée de 125 membres élus pour 5 ans.
Le pouvoir judiciaire est détenu par la Cour Suprême (art. 48 de la Constitution)
SYSTEME JURIDIQUE :
ORGANISATION JUDICIAIRE :
Le pouvoir judiciaire est exercé par les tribunaux (« kazyety ») qui relèvent de la Cour
Suprême.
La Cour Suprême du Turkménistan est composée de 22 juges soit du président et de 21
juges « associés ». Les juges sont désignés par le président.
La Cour Suprême est divisée en chambres civiles, criminelles et militaires et traite des
affaires des différents tribunaux (provincial, district, and city courts), des affaires de la
Haute chambre de commerce et des tribunaux militaires. Elle n’est compétente que pour
les affaires d’intérêt national et n’est à ce titre pas une cour d’appel.
Les tribunaux d’exceptions ne sont pas autorisés par la Constitution (article 100).
Les juges de tous les tribunaux sont nommés par le Président pour un mandat de cinq ans
et peuvent être révoqués uniquement pour des raisons prévues par la loi.
LE PERSONNEL DU JUSTICE :
Les magistrats sont indépendants et doivent être guidés, d’après la Constitution par la loi et
leur intime conviction. L’immixtion dans leurs attributions est punissable par la loi. Les
magistrats se voient garantir une immunité légale.
L’opposition
La rédaction d’une nouvelle Constitution, publiée en 2008, met fin au parti unique (Parti
démocratique du Turkménistan) en promettant l’ouverture politique. En février 2010, G.
Berdymoukhamedov autorise alors officiellement la création et l’enregistrement de nouveaux
partis politiques en déclarant que « si quelqu'un souhaite créer un nouveau parti politique,
nous pouvons l'enregistrer dès cette année » Mais la demande de Myrat Garyev, à la fin du
mois d’octobre 2010 (soit après l’autorisation de l’enregistrement de nouveaux partis
politiques) au président G. Berdymoukhamedov d’accepter de devenir président à vie qui
acceptera sûrement « sous la pression de la volonté du peuple turkmène », ce qui mettra fin
aux aspirations de l’émergence progressive d’un multipartisme.
Le Turkménistan dispose de 9,3% des réserves de gaz prouvées au monde, 4ème derrière l’Iran, la
Russie et le Qatar. Il s’efforce de diversifier son économie par une politique de substitution aux
importations (en particulier agro-alimentaires) et la création de nouveaux secteurs d’activité (chimie
gazière, engrais potassiques). Avec un PIB de 37,93 Mds$ pour 2017 (Banque mondiale), en hausse
par rapport à 2016, (36,18 Mds$), le Turkménistan est la troisième économie d’Asie centrale, derrière
le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Son taux de croissance, qui dépassait les 10% entre 2011 et 2014, a
diminué en 2015 et 2016, pour atteindre respectivement 6,5 et 6,2%, en raison de la baisse des cours
internationaux des hydrocarbures, du ralentissement de l’économie chinoise et, dans une moindre
mesure, de la crise russe.
Paysage médiatique
Les journaux, la radio, la télévision et internet sont strictement contrôlés par l'État. La population n’a
pas accès au réseau en ligne mondial et risque une amende si elle utilise un VPN. Les principaux
médias tels que TDH, les journaux Turkménistan et Neïtralny Turkménistan ou la chaîne Altyn
Asyr déversent la propagande du gouvernement, et les médias indépendants ou d’opposition, tels
que Turkmen.news, Chronicles of Turkménistan, Turkmen Yurt TV ou Gundogar.org, travaillent
depuis l’étranger.
Contexte politique
Après l’élection en mars 2022 du nouveau président Serdar Berdimuhamedov, fils du président
sortant, la censure et la surveillance des journalistes ont été renforcées. Tous les médias sont obligés
de diffuser la ligne officielle du gouvernement et de donner une “image positive du Turkménistan”.
La critique du président et des autorités publiques est interdite. Les journalistes qui s’y sont risqués ont
été persécutés, emprisonnés, torturés, voire assassinés.
Cadre légal
Malgré la loi de 2013 qui interdit la censure, toutes les publications sont contrôlées par les autorités et
reçoivent une autorisation spéciale avant publication. Il n’existe pas de registre public de “sites
interdits”, mais régulièrement, de nouveaux médias sont bloqués dans le pays. Pour se débarrasser des
journalistes qui publient des informations dérangeantes, les autorités n’hésitent pas à falsifier des
affaires pénales.
Contexte économique
Tous les médias, dont une majorité a été créée par Saparmourat Niazov, président du pays jusqu’à sa
mort en 2006, appartiennent et sont financés par l’État. Les médias indépendants turkmènes sont basés
à l’étranger et financés par des fonds étrangers.
Contexte socioculturel
Sécurité
Les quelques journalistes restés au pays, ainsi que les sources des journalistes en exil, travaillent sous
couverture, risquant des poursuites, la prison ou la torture. Leurs familles subissent de fortes pressions
de la part des autorités.