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ÉVOLUTION SÉMANTIQUE
LES FORMES SÉMANTIQUES DES CHANGEMENT DE SENS
A CONSULTATION du Dictionnaire Historique de la Langue Française (Rey,
1992) nous apprend que le mot tête "est issu du latin testa ‘co- quille’ et ‘carapace
(de tortue)’ d’où ‘récipient en argile cuite ou en terre de potier’, ‘tuile’ et ‘tesson
de tuile ou de poterie’. À basse époque, testa a pris par plaisanterie le sens de
‘crâne’ puis de ‘boîte crânienne, tête’". Aujourd’hui le sens originel de "coquille"
et "carapace (de tortue)" a complètement disparu. En sus de l’évolution
phonologique qui a transformé testa en tête, ce mot à été l’objet d’un changement
sémantique. La succession des étapes du changement : latin testa "coquille,
carapace" > français tête est caractéristique des changements sémantiques en
général.
I. Définition.
Un changement sémantique ou changement de sens est le fait qu'un mot ou une
expression acquiert au fil du temps un sens différent de celui d'origine, ce qui peut
donner lieu à des quiproquos ou des incompréhensions entre locuteurs.
Ce type de changement entraîne souvent un besoin de clarification sémantique. Le
changement sémantique, en ajoutant un nouveau sens ou emploi à un mot, est un
facteur de polysémie.
Par exemple: « Mieulx vault vivre soubz gros bureau / Povre, qu'avoir esté seigneur
Et pourrir soubz tombeau »
Bureau: De l'ancien burel fr., diminutif de *bure (comparer bure moyen français
("tissu de laine grossier"), bourre fr. ("cheveux, peluches")), du latin tardif burra
("laine, peluches, tissu hirsute, tissu grossier") ; semblable au grec ancien βερβέριον
("vêtement minable").
. Passons à l'orthographe, même si plusieurs mots ne s'écrivent pas comme
aujourd'hui. (Povre, mieulx, vault, soubz... au lieu de pauvre, mieux, vaut, sous...),
leur prononciation devait être en gros la même. Mais que veut dire « bureau »? Il n'a
aucun des sens actuellement en usage. Dans le texte. Il désigne une étoffe de laine
grossière, dont était souvent fait le vêtement porté par les gens pauvres. Cette étoffe a
également servi à recouvrir des tables. Par métonymie, on leur a appliqué son nom,
en particulier quand il s'agissait de tables pour lire et écrire. Ainsi se retrouve l'un
des sens actuels. Avec le temps, ce mot prend successivement les sens « pièce où se
trouve un tel meuble. et donc où se livre ce type de travaux », « gens qui les effectuent
par profession », d'où «service administratif». Ces sens peuvent se substituer
aujourd'hui alors que le sens initial, c'est-à-dire le sens primitif (étoffe grossière) a
été éliminé.
II. Évolution et taxonomie du changement
sémantique
Un certain nombre de schémas de classification ont été suggérés pour le changement
sémantique. Des aperçus récents ont été présentés par Blank & Koch (1999). Le
changement sémantique a suscité des discussions académiques depuis l'Antiquité, bien
que les premiers grands travaux aient émergé au XIXe siècle avec Reisig (1839).
Certaines classifications notables appartiennent à Bréal (1899), Bloomfield (1933),
Ullmann (1957, 1962). Beaucoup sont voués à l'imprécision, les catégories se
chevauchent et les phénomènes qu'ils regroupent semblent appartenir à des niveaux
différents, chacun ayant ses défauts. Il n'y a donc pas de classification plus précise
pour le moment. Pour la présentation d'aujourd'hui, nous présenterons un classement
général simple.

Le principe de similarité
Le principe de similarité montre les aspects communs à deux entités concrètes ou
abstraites selon des degrés différents qui servent à classer un représentant périphérique
d’une catégorie en le rapprochant du prototype.

La métaphore
Fondée sur la ressemblance et la similitude, la métaphore s’appuie sur des analogies
existant dans le réel ou construites par le sujet parlant

1e Exemple: le terme virus “germe pathogène” que l’on trouve dans des
phrases telles que “Il a attrapé le virus du paludisme, de la poliomyélite, de la
grippe, de la fièvre jaune” cohabite en français avec les deux lexies
métaphoriquement liées virus dans un sens figuré, “principe de contagion”, “Il
a attrapé le virus de la linguistique” et virus “petit programme
autopropageable dont la fonction est de perturber, par modification ou
destruction, un système informatique” qu’on l’emploie dans des phrases telles
que “Un virus qui se propage par auto-reproduction contamine votre
ordinateur et laisse son empreinte dans tous les programmes infectés”.

Vir
Vir Métaphore us
petit programme autopropageable dont
us
germe pathogène la fonction est de perturber, par
de principe de contagion modification ou destruction, un
système informatique
Dans la communication, en pratique, le contexte et les situations dans lesquelles les gens parlent de “virus” suffise à
résoudre l’homonymie ou la polysémie (on est chez le vétérinaire, on lit une revue d’Informatique, on est à la
campagne, etc.). Les phrases absolument susceptibles d’apparaître avec une égale probabilité dans n’importe quelle
situation ne sont pas les plus nombreuses.

Leur richesse n'est qu'une preuve de la capacité que l’esprit humain a de


découvrir sans cesse des analogies qui permettent d’utiliser un mot existant
avec un sens nouveau et de l’appliquer à de nouveaux référents.

L’extension et la restriction de sens


La similarité taxinomique est représentée par les phénomènes d’extension et de
restriction de sens, changements sémantiques qui dérivent de la relation entre un
concept et sa conceptualisation prototypique.
Pour les exemples de spécialisation nous signalons le mots unicorne > une
icorne, puis l’icorne > licorne), et dans d’autres, à un changement de sens (lat.
foris "en dehors" > fr. forain. Initialement, marchand forain signifiait donc
"marchand sans boutique, marchand ambulant". Parallèlement, lat. feria
"vacances, repos, loisir" > fr. foire. La similarité phonologique entre forain et
foire, conjuguée à la présence de marchands ambulants dans les foires a
conduit à fr. forain "marchand ambulant" > "personne itinérante qui exerce
son activité dans des foires".)

similarité phonologique
forain foire
(en dehors) (+) (vacances, repos, loisir)

forain
marchand forain (personne itinérante qui exerce son
(marchand sans boutique, marchand activité dans des foires)
ambulant)

Le verbe ouvrer avait le sens général de “travailler” et on le trouvait dans des


phrases telles que “Il est défendu d’ouvrer les jours fériés”. Ce terme n’a plus
actuellement que le sens de “mettre en œuvre (des matériaux)” (dans le
domaine technique) et on l’emploie dans des cas relativement restreints:
“ouvrer du bois”, “ouvrer du linge”.

ouvrer (- ouvrer
travailler en general ) mettre en œuvre (des matériaux)

L'extension sémantique s’explique comme la conséquence d’une suite continuelle de


transferts cohyponymes:
Quant au mot “thé”, “arbre ou arbrisseau à feuilles persistantes, originaire
d’Extrême Orient, cultivé pour ses feuilles qui contiennent la théine” , a vu son
sens s’étendre et actuellement ce terme désigne “la boisson préparée avec le thé
du commerce, infusé”.

Le principe de contiguïté

La contiguïté conceptuelle

La métonymie
Reboul en étudiant la diffusion du vocabulaire de la télématique simultanée à la
mise à disposition gratuite du “Minitel” pour les abonnés au téléphone, signale que,
pour les spécialistes, “Minitel” est le nom propre du terminal qui donne accès au service
dénommé “Vidéotex”. Lors de la banalisation de ce vocabulaire, “Minitel” est devenu
un nom commun polysémique car il désigne maintenant “le terminal” et “le service”:
“on s´informe, on achète… par Minitel”.

Minitel
le nom propre du terminal qui donne Minitel
accès au service dénommé le terminal, le service
“Vidéotex”

➡ Ces deux acceptions étant reliées par la métonymie qui s’établit entre
l’appareil et son utilisation, par le rapport de contiguïté entre la structure de cet objet
et sa fonction. Cet exemple met en exergue le fait que la métonymie comme la
métaphore, connaît une organisation en schémas, que nous appelons, par analogie,
“métonymies conceptuelles” (Blank, 1999).

♣ cause/effet: “lavage”, action de nettoyer le minerai et quantité de minerai


nettoyé
♣ inventeur/invention: diesel, de Rudolf Diesel;
♣ producteur/produit: acier Siemens-Martin de Williams Siemens et Pierre
Martin;
♣ savant célèbre/unité nommée en son honneur: Pa, “pascal” unité de
pression, de Blaise Pascal, C “coulomb” , unité de quantité électrique de
Charles Coulomb;
♣ matière/objet: une acétate pour une pellicule en acétate, “un diamant”
pour une foret à diamant, “un fer” pour une épée;
♣ contenant/contenu: “boire un verre”, “terminer son assiette”, “réparer
une baie d’équipement” dans le sens de réparer les pièces qu'elle contient
♣ lieu/produit: un beaujolais “vin de la Côte du Beaujolais”, un emmenthal
pour désigner “le fromage de la vallée de la Grande Emme en Suisse”, un jean
pour “faire allusion au tissu fait à Gênes”, première métonymie, puis au
“vêtement fait en jean”, deuxième métonymie;
♣ activité/résultat: “emprunt”, “abréviation”

La synecdoque
Basée sur la contiguïté conceptuelle, la synecdoque est considérée par certains comme
un cas particulier de métonymie; d’autres la classent à part. On parle de synecdoque en
allusion à un rapport entre partie et tout, entre le plus et le moins et donc à un rapport
d’inclusion

Par exemple si on dit “transistor” pour désigner le “poste récepteur de radio


portatif, équipé de transistors” (Le Petit Robert 1, 1990: 2003) et non la “triode
à cristal” ou si l’on emploie “diamant” pour désigner “l’instrument du vitrier”
tout entier.

Transitor
(leposte récepteur de radio
portatif, équipé de transistors)

Métonymique

Transitor
(la triode à cristal)

➡ À la différence de ce qui se passe dans la métonymie, les deux objets, individus ou


événements évoqués ne sont pas indépendants l’un de l’autre mais liés par un lien de
type définitionnel.
Similarité des signifiants et contiguïté conceptuelle
La similarité de forme entre deux mots de prononciation voisine peut provoquer le
phénomène nommé “attraction paronymique” ou “étymologie populaire”. Les locuteurs
attribuent une fausse étymologie à un mot dont ils ne saisissent plus le sens.
On trouve en français des fausses étymologies de toutes sortes: ainsi “un jour
ouvrable” n’est pas “un jour où l’on ouvre les boutiques, les usines, les
écoles…” Il s’agit d’un “jour où l’on ouvre”, c’est-à-dire “où l’on travaille”:
“ouvrable” (Le Petit Robert 1, 1990: 1334) vient du verbe “ouvrer”, qui signifie
“travailler, façonner” et dont on trouve la trace dans “œuvrer” et “opérer”. Sous
l’influence de “œuvre”, de même étymologie, “oeuvrer” a été remplacé par
“ouvrer”.
Nous sommes donc en présence d’un phénomène qui a pour effet de rapprocher les
signifiés de deux termes et qui devient, dans certains cas, une source d’erreurs non
négligeable en traduction.

La contiguïté syntagmatique

Glissement sémantique par disparition des termes “concurrents”


La disparition éventuelle de la “concurrence” est susceptible de favoriser un glissement
sémantique, comme l’illustre l’exemple analysé par A. Martinet:
“tant qu’il y avait des voitures à chevaux, on parlait d’automobiles; aujourd’hui
il n’y a plus, de nouveau, que des voitures” (Martinet, 1969: 37). Selon cet
auteur “voiture” s’est chargé des sèmes précédemment attribués à “automobile”.

L’absorption lexicale
Moins fréquent, le principe de contiguïté syntagmatique peut contribuer à l’innovation
lexicale. Un exemple représentatif est celui de l’absorption lexicale qui repose sur la
formation des mots et des syntagmes lexicalisés:
Ex: un ordinateur portable, un “téléphone portable”. Dans l’usage quotidien
cet emploi se révèle trop long : “ordinateur” et “téléphone” disparaissent
laissant leur place à “portable”.

Changement sémantique basé sur la combinaison de


différentes relations associatives: l’analogie
L’extension par analogie consiste à attribuer à un mot une acception nouvelle parce que
son premier référent rappelle par sa forme ou sa fonction une autre réalité:
Exemple d’analogie de fonction. En Informatique on parle de “diagnostic” pour
désigner la “méthode de recherche et de correction des erreurs, dans un
programme” (Le Petit Robert 1, 1990: 534). En évaluation d’entreprise on
emploie ce terme pour désigner la technique qui sert à évaluer “l’état de santé”
dont elle jouit. Ces deux fonctions rappellent le “diagnostic du médecin” qui,
par “l’examen du malade”, cherche à déterminer la nature de la maladie dont ce
dernier souffre. La comparaison s’établit sur l’usage de l’objet ou plutôt dans cet
exemple, sur la technique mise en œuvre.

Le principe de contraste
Le contraste conceptuel ou co-taxinomique est une condition essentielle de tout système
sémiotique. Fréquent dans le discours pour exprimer l’euphémisme ou l’ironie, les
termes ainsi créés ne se lexicalisent que rarement. Pourtant il ne faut pas négliger leur
effet sur l’évolution du sens de certains mots.
Par exemple l’emploi du mot stupide dans la langue actuelle, est le résultat de
cette tendance à l’euphémisme. Stupide signifiait “engourdi, paralysé,
insensible” et “stupidité”, “insensibilité”. De même “imbécile” signifiait
“faible, débile”; “l’imbécillité” était la “faiblesse physique” et non “la
faiblesse intellectuelle”. Il s’agit donc d’un principe d’association réciproque
puisque la non-identité implique automatiquement un contraste tandis que
toute opposition a besoin d’un fonds commun.
Par comparaison à la métaphore, la métonymie y compris la synecdoque est de
beaucoup moins fréquente ce qui sert à démontrer l’idée préalablement annoncée sur
l’inégale importance de différents types de changement sémantique: les procédés qui
dominent en fonction de leur fréquence et leur pertinence cognitive pour les locuteurs
sont la métaphore, la métonymie et l’absorption lexicale suivis par l’extension et la
restriction de sens. Les autres procédés jouent un certain rôle au niveau lexical ou
encore dans le français argotique, mais ne se voient que rarement lexicalisés.
III. Les causes de changements de sens
1. Causes psychologiques :
- La loi du moindre effort, dite encore tendance à l'économie, entraîne des
phénomènes de changements sémantiques qui permettent de parler et de
comprendre à moindres frais. Elle se manifeste en particulier dans la
métonymie.
EX:
➢ Au lieu de demander un verre de vin de Beaujolais, on se contente de
dire « un verre de beaujolais » ou « un beaujolais », tout simplement.
➢ Au lieu de dire « le chemin de fer métropolitain », on dit tout court «
métro ».
- La recherche de la bienséance: le respect des règles de politesse entraîne
souvent à renoncer au mot ou à la locution propre, à plus forte raison à
l'expressivité, quand il faut évoquer des réalités considérées comme pénibles ou
répugnantes. Le sens est alors transféré à d'autres termes, sentis comme plus
présentables.
EX:
C'est pourquoi on demande à un malade s'il est allé à la selle,
On parle de décédé à propos d'un mort,
On cherche le petit coin si on a un besoin pressant et quand on sue, on se
contente de constater qu' on transpire.
2. Causes sociales et historiques
2.1. Causes historiques
Les causes historiques entraînent des changements sémantiques du fait,
paradoxalement, du conservatisme des langues par rapport à d’autres champs
culturels. Ces causes interviennent lorsqu’il y a évolution des artefacts, des
institutions, des idées ou des concepts scientifiques de manière concomitante avec le
maintien du mot pour désigner l’objet en évolution.
EX: On peut, à ce propos, citer le cas de voiture par exemple. Ce mot, qui ne désignait
que des véhicules hippomobiles, réfère aujourd'hui aux automobiles ou aux wagons
de chemin de fer.
● L'apparition de nouveaux référents entraîne également soit des innovations
lexicales (aéroplane et aéronef, puis avion, bien plus tard hélicoptère ont été
créés pour désigner des engins volants plus lourds que l'air).
● Soit des innovations sémantiques : le terme « ballon » (sens propre : grosse
balle) s'est appliqué aux engins volants ronds plus légers que l'air et nommés
précédemment aérostats.
2.2. Causes sociales: Ces causes rassemblent les cas d’appropriation d’un mot par une
partie spécifique d’une communauté linguistique, ou, au contraire, d’adoption par
l’ensemble de la communauté d’un mot auparavant d’usage restreint.
● extension de sens par généralisation: EX: « arriver », employé autrefois dans le
langage de la navigation maritime (atteindre la rive) est devenu actuellement «
parvenir à un endroit » dans la langue générale.
● restriction de sens par spécialisation: EX: le verbe « traire » (tirer) a pris le
sens précis qu'on connaît aujourd'hui en perdant son emploi général dans la
langue et en se restreignant au lexique agricole.
3. Causes linguistiques: Elles peuvent être d'ordre phonétique, morphologique ou
syntaxique, qui président aux changements de sens des mots du lexique. Elles donnent
naissance aux phénomènes suivants:
3.1. l'étymologie populaire: c'est une fausse étymologie par laquelle le locuteur
rattache deux formes qui n'ont aucune parenté du point de vue de leur origine; ce
phénomène de contagion dû à une ressemblance formelle contribue à rapprocher
sémantiquement les termes qui le subissent:
EX: le locuteur français voir « ouvrir » dans « ouvrable », alors que ce mot est issu de
« ouvrer » (travailler); de la même façon, il peut voir « chou » et « croûte » dans «
choucroute » tandis que ce mot est de l'origine allemande dialectale surkrut
(sauerkraut) qui signifie « aigre-chou ».
3.2. l'homonymie: c'est le conflit entre deux formes voisines. En général, la langue
s'accommode assez bien des homonymes car, pour la plupart des cas, grâce aux
situations de communication, on peut éviter les confusions éventuelles. On ne se
trompe pas « prendre un verre » et « prendre un ver ».
EX: On peut citer le cas de deux verbes nouer en ancien français: l'un provient du latin
nautare (nager) et l'autre de nodare (faire un nœud). Le premier a été sacrifié et
remplacé par nager (du lat. navigare); nager a eu jusqu'au XVIè siècle le sens
étymologique de « naviguer » puis ce sens originel a été pris en charge par naviguer,
doublet savant. Considérée comme accidentelle ou comme un phénomène général,
l'homonymie a entraîné des glissements de sens importants.
Influence étrangère
Un changement sémantique peut être l’imitation d’un changement déjà réalisé dans
une autre langue. Par exemple, jusqu’à la fin du 19e siècle, le verbe fr. réaliser avait
comme unique sens "accomplir, achever". Parallèlement, le verbe ang. realize avait
acquis le sens de "comprendre, se rendre compte". Ce changement en anglais a alors
été emprunté de l’anglais par le français.
Besoin d’un nouveau nom
Enfin, la dernière cause de changements sémantiques identifiée est l’apparition d’un
nouvel objet ou d’une nouvelle idée et la nécessité qui en découle de le ou la nommer.
À cette fin, trois stratégies sont possibles : créer un nouveau mot, l’emprunter dans
une langue étrangère, ou bien utiliser un mot existant de la langue, imposant alors à
celui-ci un changement sémantique.
IV. Conclusion
Comme le lexique d'une langue est une classe ouverte, il est en constante
expansion.
L'objectif direct est de gagner des mots pour de nouveaux phénomènes,
concepts, etc. dans la société qui utilise la langue en question. L'effet secondaire
est une augmentation de la taille du lexique
Le changement sémantique est un processus graduel. Le sens d'un mot ne
change pas simplement en un instant, cela peut prendre de nombreuses années.
Le changement sémantique se produit souvent lorsque les valeurs sociétales
changent. Cela signifie que différents groupes sociaux ou ethniques peuvent
vivre des changements sémantiques différemment pour différents mots.

V. Exercices
Cherchez dans le dictionnaire étymologique le sens anciens des mots suivants:
a. poulain
b. viande
c. muer
d. tourmenter
a. poulain: une espèce de traîneau, un assemblage de bois, une tumeur maligne
b. viande: une personne qui aime bien manger, est paresseuse et ne veut pas
travailler.
c. muer: changer, véhicule de chasse, des chevaux qui quittent leur poil du moins
une fois l’année.
d. tourmenter: supplicier, torturer
References:
Vũ Thị Ngân. Dẫn luận ngữ nghĩa, Édition de l'UNIVERSITÉ NATIONALE DE HANOI | version
ebook
Semantic change. (2022). Dans Wikipédia. | url
Semantic change. Studying the History of English. uni-due.de | url
Jean-Philippe Magué. Changements sémantiques et cognition : Différentes méthodes pour différentes
échelles temporelles. Linguistique. Université Lumière - Lyon II, 2005. Français. tel-00410044 |
version ebook
Eurrutia , Mercedes. Aspect sémasiologique du changement sémantique lexical en français spécialisé
Ibérica , núm . 11 , 2006 , pp . 81-98 Asociación Europea de Lenguas para Fines Específicos Cádiz ,
España | version ebook

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