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1⇒
Preuve. 3 : Si x, y sont premiers entre eux, alors par Bézout il existe a, b ∈ Z tq ax + by = 1,
x −b
donc ∈ SL2 (Z).
y a
1 0
3 ⇒ 2 : si M. = ⃗u, alors ⃗v = M. convient puisque (⃗u, ⃗v ) est l’image de la base
0 1
canonique par la matrice M ∈ SL2 (Z), et la multiplication par M est un automorphisme de Z2
puisque le déterminant de M est inversible dans Z.
2 ⇒ 1 : Si (⃗u, ⃗v ) est une Z-base de Z2 , alors c’est l’image de la base canonique par une
x a
matrice M ∈ GL2 (Z), c’est à dire M = . Comme det(M ) = bx − yb = ±1, x ∧ y = 1.
y b
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2 2 ′ ′
est une quadratique ax + bxy + cy , on peut regarder la forme q = q ◦ µM i.e. q (x, y) =
forme
x
q ◦ µM ( ) = q(αx + βy, γx + δy) = a(αx + βy)2 + . . . qui est bien une forme quadratique
y
à coefficients entiers. Ceci définit une action à droite de GL2 (Z) sur l’ensemble des formes
quadratiques binaires à coefficients entiers.
On a l’habitude de représenter une forme quadratique (ou la forme bilinéaire symétrique
a b/2
associée) par une matrice symétrique : à q = (a, b, c) correspond la matrice Q = car
b/2 c
la forme bilineaire symétrique associée ⟨·, ·⟩q est
′
x x ′ ′ ′ ′ t x x
⟨ , ′ ⟩q = axx + b/2(xy + x y) + cyy = Q .
y y y y
Notons que si b est impair, Q n’est pas à coefficients entiers. La matrice de q ′ = q ◦ µM est
Q′ = t M QM , qui est l’action usuelle (à droite) du groupe linéaire sur les matrices symétriques.
On peut alors réinterpréter le fait qu’un entier est proprement représenté par q en termes de
cette action. Le lemme VIII.4 implique immédiatement :
Lemme VIII.5. q(x, y) représente proprement n ssi il existe une matrice M ∈ SL2 (Z) tq la forme
quadratique q ′ = q ◦ µM vérifie q ′ (1, 0) = n.
Matriciellement, q représente proprement n si et seulement s’il existe M ∈ SL2 (Z) tq n est
le coefficient en haut à gauche de la matrice t M QM .
Remarque VIII.6. En terme de triplet, dire que q ′ (1, 0) = n signifie que q ′ est de la forme
q ′ = (n, ∗, ∗).
Définition VIII.7. On dit que q ′ est équivalente a q s’il existe M ∈ SL2 (Z) tq q ′ = q ◦ M .
Jusque là, on a fixé q et fait varier x, y pour savoir si on pouvait représenter n. Il s’avère plus
efficace de faire varier q (en faisant agir SL2 (Z)) !
VIII.1.c Discriminant
Définition VIII.8. On appelle discriminant de la forme quadratique q = (a, b, c) l’entier disc(q) =
b2 − 4ac.
a b/2
Note : disc(q) = −4 det( ).
b/2 c
Lemme VIII.9. Le discriminant est invariant par l’action de GL2 (Z) : disc(q ◦ µM ) = disc(q).
En effet, disc(q◦M ) = −4 det(t M QM ) = det(M )2 ×(−4 det(Q)) = disc(q) puisque det(M ) =
±1.
Note : modulo 4, disc(q) = b2 , donc disc(q) = 0 ou 1 mod 4 : c’est 0 si b est pair et 1 si b est
impair. Comme disc(q) est invariant par SL2 , la parité de b est invariante par SL2 .
On remarque que q est définie (positive ou négative) ssi son déterminant est > 0, ssi disc(q) <
0 ssi l’equation ax2 + bx + c = 0 n’a pas de solution réelle (elle est donc définie positive si
disc(q) < 0 et a > 0). Au contraire, si disc(q) > 0, q est de signature (1, 1), elle est indéfinie.
b
Si disc(q) = 0, alors (en supposant a non nul), q = a(x + 2a y)2 donc 4aq = (2ax + by)2 , et
savoir si n est représenté par q se ramène a des problèmes de divisibilités faciles.
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VIII.2.a Réduction des formes définies positives
On va essayer de simplifier le plus possible notre forme quadratique par des changements de
base, i.e. par l’action de SL2 (Z). On va essayer de diminuer le coefficient b le plus possible en
valeur absolue, c’est à dire en un certain sens, à choisir une base la plus orthogonale possible
pour q.
1 δ
Le changement de base le plus simple consiste à appliquer la matrice M = i.e. de
0 1
faire (e1 , e2 ) 7→ (e1 , e2 + δe1 ). Les coefficients de la nouvelle matrice sont
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— (x, y) = (±1, 0),
— (x, y) = (0, ±1) et c = a
— (x, y) = ±(1, 1) et a = b = c (i.e. q est un multiple de x2 + xy + y 2 ).
Supposons a ̸= c et que q ′ = q ◦ µM est aussi réduite. Dans ce cas les deux vecteurs ±(1, 0)
sont les seuls vecteurs où q atteint son minimum sur Z2 \{0}. Donc q ′ a aussi un unique minimum
(au signe pres), et comme q ′ est réduite, ±(1, 0) réalise ce minimum, donc M doit envoyer e1 sur
±e1 . Quitte a composer
par −id (qui laisse q et q ′ inchangées), on peut supposer que M.e1 = e1 ,
1 δ
i.e. M = , donc q ′ = (a, b + 2δa, c + δb + δ 2 a). Si δ ̸= 0, alors |b′ | = |b + 2δa| ≥ 2a − |b| > a
0 1
ce qui contredit q ′ réduite.
Dans le cas qui reste, on peut supposer a = c ET a′ = c′ et donc b, b′ ≥ 0. Si M envoie
e1 sur e1 , le calcul ci-dessus donne une inégalité stricte sauf si a = |b|, et donc b′ = a(1 + 2δ),
ce qui force b′ = a puisque 0 ≤ b′ ≤ a. L’autre possibilité est que M envoie e1 sur ±e2 , et
0 −1
en multipliant M par −id on peut alors supposer que e1 7→ e2 , donc M = et la
1 δ
forme quadratique q = (a, b, a) se transforme en (a, −b + 2δa, a − δb + δ 2 a). Si δ ̸= 0, alors
|b′ | = | − b + 2δa| ≥ 2a − |b| > a dès que b ̸= a. Donc b = a, b′ = a(−1 + 2δ) donc δ = 1 et
c′ = a(1 − δ + δ 2 ) = a, donc q ′ = q. Si δ = 0, (a, b, a) 7→ (a, −b, a), donc réduit seulement si
b = 0, auquel cas q ′ = q.
Il reste le cas où M envoie (1, 0) sur (1, 1), donc q ′ = (a, a, a) a 3 vecteurs minimisants donc
q aussi, donc q = (a, a, a) = q ′ .
Si x et y sont non nuls, on obtient q(x, y) ≥ a − |b| + c ≥ a avec égalite seulement si a = |b| = c.
Dans ce cas b ≥ 0, donc q(x, y) = a(x2 + xy + y 2 ), et q vaut a pour ±(1, 0), (0, 1), (1, 1). Sinon,
x ou y est nul, et q(x, y) = ax2 ≥ a [et on a égalite qu’en ±(1, 0)] ou q(x, y) = cy 2 ≥ c ≥ a, et
on n’a égalite que si y = ±1 et c = a.
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En particulier, b2 ≡ ∆ mod 4n donc b est égal à l’un
des bi mod 4n, i.e. b = bi + 4nl pour un
1 δ
certain entier l. L’action de la matrice M = transforme (n, b, c) en (n, b + 2δn, c′ ), donc
0 1
en prenant δ = 2l, on se ramène au cas où q = (n, bi , c′ ). Mais c′ est maintenant complètement
déterminé : c′ = (b2i − ∆)/4n, donc c′ = ci et q = qi .
Remarque VIII.14. Si bi vérifie b2i ≡ ∆ mod 4n, alors b′i = bi + 2n aussi ; de plus, comme on l’a
vu dans la preuve, les formes quadratiques (n, bi , ci ) et (n, b′i , c′ ) (avec c′ tel que b′2 ′
i − 4nc = ∆)
sont équivalentes. Donc dans la liste des bi du théorème, on peut ne garder que ceux qui sont
dans l’intervalle J1, 2nK.
VIII.2.c Application à la représentation d’un nombre par une forme binaire définie positive
On déduit de ce qu’on a vu une méthode pour déterminer si un entier n ≥ 1 est proprement
représenté par une forme binaire définie positive q.
1. Calculer le discriminant ∆ de q
2. Déterminer les formes q1 , . . . , qk de discriminant ∆ représentant n données par le théorème
VIII.13
3. Pour chaque i ≤ k, déterminer l’unique forme réduite qi′ ∼ qi
4. Déterminer d’autre part l’unique forme réduite q ′ ∼ q
5. Si q ′ = qi′ pour un certain i ≤ k, q ∼ qi et donc q représente n proprement. Si q ′ ∈ /
′ ′
{q1 , . . . , qk }, alors q n’est équivalente à aucune des formes q1 , . . . , qk et q ne représente
donc pas n proprement.
Remarque VIII.15. A l’étape 2, il se peut qu’il n’y ait pas de qi (si ∆ n’est pas un carré modulo
4n) ! Dans ce cas q ne représente pas n, et en fait, il n’y a aucune forme de discriminant ∆ qui
représente n.
100