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Evaluation à la maison : transposer un texte en croquis.

Il s’agit d’appliquer les savoir-faire acquis durant le chapitre sur les mobilités. Le travail est individuel (je verrai
facilement si des croquis sont recopiés les uns sur les autres) et sera noté.
Pour ne pas surcharger Pronote, envoi de votre production par mail : prenez une (ou 2) photo(s) de votre croquis avec sa
légende à côté. Ne pas oublier de mettre votre nom dans le(s) fichier(s) que vous envoyez.
Consigne :
Réalisez un croquis cartographique représentant les étapes du parcours migratoire du jeune Kouamé depuis l’Afrique
jusqu’en Europe à partir du texte ci-dessous, sur le fond de carte proposé (que vous pouvez recopier sur une feuille
blanche pour éviter l’usage d’imprimante). La légende doit être organisée en plusieurs parties avec des titres (2 ou 3).
Capacité : passer du texte au croquis (exercice de type bac).
Conseils comparables à ceux donnés en cours pour le schéma sur Tijuana/San Diego :
- Repérer toutes les informations cartographiables concernant la mobilité de Kouamé. Dresser une liste au brouillon
des informations que vous allez ainsi garder pour réaliser la légende, si besoin en les reformulant.
- Veillez à utiliser tous les mots de vocabulaire du cours utiles pour décrire cette situation de mobilité.
- Proposer un classement de ces informations afin de prévoir le plan de la légende en 2 ou 3 parties.
- Choisir les figurés adaptés et construire le croquis avec sa légende. Utilisez le fond de carte proposé ou recopiez-le
à la main sur une feuille blanche (sans les frontières internes de l’Europe, inutiles) ou décalquez un fond de carte
équivalent sur une feuille blanche en rajoutant un cadre autour (à partir du planisphère des Etats du monde dans
la page de garde de votre manuel).
- Donner un titre.

Kouamé avait 14 ans quand ses parents ont été assassinés par des miliciens politiques sous ses yeux. Il a fui son pays,
dans l’Ouest de l’Afrique, a traversé des déserts, survécu à la traversée de la Méditerranée, affronté la peur, la faim, la
violence des passeurs, connu l’enfer de l’exode. Il lui aura fallu trois ans pour rejoindre la France et Toulouse, après être
passé par Bordeaux où il est arrivé en bus depuis l’Espagne. L’administration a failli le renvoyer. (…)
Vous avez traversé le Ghana, le Burkina Faso, le Niger, la Libye, l’Algérie, le Maroc, avant d’arriver en Espagne.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile sur cette route ?
Tout. Tout au long de ce voyage, j'ai vu des êtres humains, attirés par l'appât du gain, maltraiter d’autres êtres humains.
J'étais à leur merci, tout le temps.
En 2012, je me suis retrouvé dans une prison à Gatrone (sud de la Lybie à la frontière avec le Niger), où s’entassaient des
centaines de personnes, vêtus de chiffons, (…). Il y avait peut-être vingt personnes par cellule, sous un toit de tôle, avec
juste une couverture. La nourriture, de la farine, du riz parfois, du concentré de tomate, nous rendait malade. Il y avait
trois toilettes pour 300 personnes. C’était la misère totale. Je n’avais plus d’espoir.
Après ce camp, après avoir vécu le racisme à Tripoli en Lybie, vous arrivez à atteindre l’Algérie. Là aussi, vous
atterrissez dans un camp de migrants tout aussi sordide…
A Maghnia à l’extrême nord de la frontière entre le Maroc et l’Algérie, il y a ce camp [gardé par] des chefs de gang. Nous
étions des milliers. Tu parles à n’importe quel migrant de Maghnia, on va te dire "c’est l’enfer total !" Dans ce camp, les
passeurs nous battent, arrachent les femmes aux hommes, les violent. Certains sont coincés là car ils n’ont ni l’argent
pour continuer le voyage, ni l’argent pour repartir.
Vous avez survécu ensuite à la traversée en Méditerranée du Maroc à l’Espagne.
Les passeurs nous ont pris 1.200 euros chacun pour la traversée. D’autres ont payé 2.500 euros parce qu’on leur a fait
croire qu’ils allaient monter dans un vrai bateau. En fait, tout le monde s’est retrouvé dans le même petit zodiac de 6
mètres de long. Nous étions 54 personnes. Trois jours avant le départ, alors que nous attendions dans un bois à côté de
la plage, on nous a seulement donné un pain par jour pour être constipé et pour maigrir afin ne pas alourdir le zodiac.
Les passeurs avaient des armes, des machettes. Ils nous ont dépouillés du peu qu’on avait, nous assurant que de l’autre
côté de la mer, en Europe, on aurait accès à tout ce qu’on voulait.
On est parti à 5 heures du matin de Nador. On nous avait affirmé qu’on serait en Espagne en 45 minutes. On a été
secouru à 19 heures. Le zodiac avait pris l’eau. Malgré nos efforts, inutiles à vrai dire, pour éponger, on avait de l’eau
jusqu’à la taille. Plusieurs personnes sont mortes, dont un enfant. On a jeté leurs corps par-dessus bord.
Quand vous étiez dans votre pays, aviez-vous conscience des atrocités que les réfugiés subissaient sur cette route de
l’exil ?
Bien sûr. Ma famille et moi ne comprenions pas pourquoi tous ces gens voulaient aller en Europe. On les trouvait fous !
Mon père me disait que c’était la crise en Europe. Pour lui, le futur était en Afrique. Il m’encourageait à aller à l’école, à
travailler. Il voulait que j’intègre la fonction publique. Mon avenir était là-bas. J’ai toujours pensé que j’aurai été mieux
chez moi, je n’encouragerai personne à venir en Europe.
Je n’ai pas eu le choix. J’étais sous le choc de l’assassinat de mes parents. J'ai fui sans me retourner, j’ai fui la mort.
D’après Sarah Diffala, « Kouamé, rescapé des camps de migrants : "J’ai fui sans me retourner, j’ai fui la mort" »,
L’Obs, 31 mars 2018
(Pas d’échelle indiquée du fait de la projection cartographique choisie)

Titre :

Rappel des conseils pour réaliser un croquis lisible et soigné :


• Écrire les noms à l’horizontal (sauf pour les fleuves et chaînes de montagnes) et au stylo ou feutre fin.
• Les noms de pays, continents et mers s’écrivent en général en lettres majuscules.
• Ils doivent être lisibles au milieu des couleurs. On les écrit après avoir colorié et tracé les figurés linéaires pour
éviter le chevauchement. Si besoin utiliser un petit chiffre ou une abréviation en renvoi en bas de croquis. Colorier aux
crayons de couleur (pas au feutre ni au surligneur ou autre « fluo ») ou faire des hachures.
• Ne jamais faire figurer la légende derrière le croquis ni sur le croquis lui-même. Rédiger ici la légende sur une
autre feuille.
• Ne pas utiliser de pictogrammes (un avion pour représenter un aéroport par exemple) mais des symboles
géométriques.
• Les plages de couleurs (ou de hachures) sont placées dans un cartouche :

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