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23/05/2022
17/10/2022
POUPPEVILLE Hadrien
Promotion 2019/ 2022
Référentes mémoire : Mme GLON Catherine session 1
Mme RASSINIER Maggy session 2
NOTE AUX LECTEURS
« Il s’agit d’un travail personnel et il ne peut faire l’objet d’une publication en tout ou
partie sans l’accord de son auteur »
REMERCIEMENTS
Je remercie mes référentes Catherine Glon et Maggy Rassinier, les infirmiers Pierre
et Céline pour leur cordialité et leur collaboration précieuse à ce mémoire.
Je remercie également toutes les personnes de mon entourage qui m’ont soutenu
pendant ce travail.
GLOSSAIRE
INTRODUCTION…………………………...………………………………………………...1
I. La situation d’appel...............................................................................................2
1.1 Exposé de la situation d’appel.............................................................................2
1.2 Analyse et questionnements............................................................................. 4
1.3 Question de départ…………………………………..……………………………….. 6
1.4 Intéréts personnels et professionnels ……………………..……………………….. 6
II. Le cadre référentiel de la douleur....................................................................... 7
2.1 La douleur............................................................................................................ 7
2.1.1 Douleur aigüe et douleur chronique………………………………………..…….. 8
2.2 Le rôle infirmier dans la prise en charge de la douleur ........................................9
2.3 L’évaluation de la douleur...................................................................................11
2.3.1.l’auto-évaluation de la douleur ....................................................................... 11
2.3.2 L'hétéroévaluation de la douleur…………………………………………..…….. 12
2.4. La représentation de la douleur…………………………………………….……... 13
2.4.1 La représentation de la douleur chez le soignant……………………………... 13
2.4.2 La représentation de la douleur chez le patient……………………………….. 15
2.5. Le soulagement de la douleur……………………………………………………..16
III. Le cadre exploratoire....................................................................................... 18
3.1 Méthodologie de l’enquête ................................................................................ 18
3.1.1 Choix de l'outil………………………………………………………….…………... 18
3.1.2 Population ciblée et modalités d'enquête……………………………………….. 18
3.1.3 Elaboration et réalisation des entretiens ......................................................... 18
3.1.4 Ressources et facilités des entretiens ............................................................ 18
3.1.5 Limites et freins rencontrés..............................................................................19
IV.Résultats des entretiens........................................................................................20
4.1 Présentation des résultats bruts..........................................................................20
4.2 Analyse croisée.................................................................................................. 28
4.2.1 La douleur.........................................................................................................28
4.2.2 Le rôle infirmier dans la prise en charge de la douleur………………………… 28
4.2.3 L’évalution de la douleur.................................................................................. 28
4.2.4 La représentation de la douleur chez le soignant et le patient……….……….. 29
4.2.5 Le soulagement de la douleur…………………………………………………….30
SYNTHESE………………………………………………………………….………………31
CONCLUSION……………………………………………………………………………...33
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………….
ANNEXES…………………………………………………………………………………….
INTRODUCTION
Ce mémoire de fin d’études s’inscrit dans l’UE 3.4 « Initiation à la recherche » et 5.6
« Analyse et traitement de la qualité des données scientifiques et professionnelles ».
La thématique de mon travail de fin d’étude est liée à l’évaluation dans la prise en
charge de la douleur du patient. La situation d’appel que j’ai choisie a eu lieu lors de
mon stage du semestre 4 en chirurgie générale et digestive dans une clinique
parisienne.
Si la situation d’appel initiale concernait l’évaluation d’une douleur post opératoire, j’ai
choisi pour mon mémoire de traiter le problème de l’évaluation de la douleur en
général.
Ma situation d’appel s’est déroulée pendant mon stage du semestre 4 dans le service
de chirurgie générale et digestive d’une clinique parisienne.
A son entrée en clinique, la veille de l’opération, Mme L. m’a semblé très anxieuse.
Sa hanche malade la fait souffrir. Mme L. montre beaucoup de difficultés à se
déplacer dans sa chambre. En échangeant avec elle, je comprends qu’elle souffre
depuis longtemps et qu’elle espère que l’opération la soulagera. Elle m’avoue
appréhender les douleurs post-opératoires ainsi que la persistance des douleurs à
son retour à la maison. J’ai relaté cet échange à l’anesthésiste qui lui a prescrit un
anxiolytique pour diminuer son anxiété afin qu’elle aborde l’intervention plus
sereinement.
Cette infirmière expérimentée m’explique qu’il est possible que Mme L., craignant de
fortes douleurs, préfère les anticiper. Elle me conseille de ne pas « prendre à la lettre
» cette évaluation à 9 en l’absence de signes physiques. Elle m’incite à la réévaluer
en m’appuyant sur mes observations sans pour autant nier la douleur exprimée par la
patiente. Craignant que la patiente ait surévalué sa douleur, je décide par prudence
d’administrer en première intention un paracétamol avec un Acupan pour vérifier son
efficacité sur la patiente avant d’utiliser des antalgiques de palier supérieur.
L’Acupan n'a pas suffi et il a donc fallu réadministrer un antalgique.
En effet, cette liberté prise par l’infirmière avec l’évaluation faite par la patiente et
avec le protocole établi par le service m’a surpris.
Je me suis alors posé les questions suivantes : Le soignant peut-il ne pas écouter le
patient et se fier à son expérience ? En occultant ainsi les dires et ressentis du
patient, il m’a semblé qu’elle minimisait et banalisait le ressenti de la douleur de la
patiente. Peut-être qu’avec son expertise des suites opératoires d’une prothèse de
hanche et son habitude des soins infirmiers dans ce cadre, la prise en charge de ses
patients en devient comme automatisée ?
L’infirmière ayant une grande expérience dans ce service a pu penser que la patiente
avait surévalué son évaluation par anticipation anxieuse d’une douleur aigüe. De
mon côté, je me suis demandé si la douleur postopératoire ressentie par la patiente
pouvait influencer son autoévaluation et si son anticipation anxieuse d’une douleur
aigüe pouvant devenir chronique pouvait aussi l’influencer. Je pensais ainsi car je
savais qu’elle avait en mémoire une douleur chronique due à sa coxarthrose. .
Dès lors, surpris par le décalage entre ce que j’ai pu observer du ressenti de la
douleur de la patiente et ses dires, je m’interroge sur le crédit à accorder à
l’évaluation verbale et non-verbale du ressenti de la douleur du patient.
Par sa présence régulière au lit du patient, l’infirmier est l’interlocuteur privilégié auquel
il confie le soulagement de sa douleur. L’infirmier porte sa confiance et, de ce fait, une
grande responsabilité.
Pour élaborer et formuler ma question de départ, je suis parti de ce que j’ai compris de
la situation pour améliorer la pratique de la prise en charge de la douleur, mais aussi
de ce qui m’a interpellé et dérangé dans la construction de mon identité
professionnelle.
Le choix de ce sujet coïncide avec les valeurs qui m’ont amené à choisir ce métier.
Pour moi, l’infirmier a pour mission, dans le cadre de ses rôles sur prescription,
propres ou encore en collaboration, d’évaluer et de soulager la souffrance des patients
avant même de les soigner.
J’ai choisi ce sujet de mémoire dans le but d’améliorer ma pratique professionnelle car
le soignant est confronté chaque jour à la douleur. Envisageant de travailler dans un
service d’urgence, cet aspect est d’autant plus important.
La situation initiale ayant montré que malgré les moyens à disposition pour évaluer la
douleur, elle peut ne pas être soulagée à sa hauteur et qu’il convient de trouver les
moyens de bien l’évaluer pour bien la soulager.
Pour ce faire dans le cadre référentiel je retiendrai les concepts suivants : la douleur et
le rôle infirmier dans la prise en charge de la douleur.
II LE CADRE REFERENTIEL
2.1 La douleur
Selon la définition officielle de l’IASP, "la douleur est une expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou
décrite dans ces termes »1.
Dans son dossier sur la douleur, l’INSERM précise que : « Le ressenti de la douleur
est un phénomène très subjectif qui peut être extrêmement différent selon les
individus, mais aussi chez une même personne, selon son environnement : contexte
affectif, socio culturel, ethnologique ou religieux. » (ajouter note en bas de page)
« Il n’y a pas une douleur, mais des douleurs, et la façon dont un homme ressent la
douleur physique, indépendamment de sa durée, relève de sa perception et de sa
sensibilité au moment où elle survient. Elle est auréolée d’une tonalité affective qui
dépend de l’état psychique dans lequel il se trouve et qui va jouer un rôle
considérable pour la rendre plus ou moins supportable. »2 Livre blanc douleur
chronique AFVD Fibromyalgie France.
Le ressenti de la douleur est donc subjectif et contextuel. Chaque patient à son vécu
de la douleur qui favorise résistance ou sensibilité à celle-ci.
1
IASP Définition de la douleur
2
Livre blanc de la douleur chronique AFVD Fibromyalgie France. SFETD
Cependant pour la prise en charge de la douleur il y a lieu de distinguer ce qui relève
de la douleur aigüe et de la douleur chronique.
3
INSERM – Douleur, un symptôme fréquent, parfois vécue comme une fatalité
On considérera donc que la subjectivité du ressenti de la douleur et l’aspect aigu ou
chronique de la douleur sont à prendre compte par l’infirmier dans sa prise en
charge.
« L’infirmier :
« L’infirmier référent douleur aura pour rôle au sein des établissements de santé :
La lutte contre la douleur suppose que chaque infirmier ait acquis un raisonnement
adapté. Le cadre supérieur de santé Pascale Thibault-Wanquet, responsable
pédagogique AMAE-SANTE et membre de la SFETD à Paris, Société Française
d’Etude et de Traitement de la Douleur en déroule ainsi le fil :
4
Programme de lutte contre la douleur – Ministères des solidarités et de la santé – Chef de projet Dr Daniel
Annequin
5
Rôle infirmier et douleur écrit par Pascale Thibault Wanquet
Pour Pascale Thibault-Wanquet, la lutte contre la douleur commence avant même
que le patient s’en plaigne. Elle recommande à l’infirmier de s’appuyer sur ses
connaissances pour rechercher l’éventuelle douleur du patient. L’infirmier peut retenir
que prévenir c’est déjà soulager.
Cet article est pertinent dans le cadre de ma réflexion sur la démarche à acquérir
pour appréhender la douleur du patient.
Une fois la douleur identifiée, l’infirmier doit l’évaluer afin de mettre en place les
moyens de la soulager.
Le premier but d’une évaluation de la douleur est de déterminer s’il y en a une. Dans
la pratique infirmière, elle est généralement faite lors du premier contact avec le
patient
(à l’admission en hôpital ou en clinique, à domicile), après un changement de l’état
de santé, après une intervention chirurgicale ou lors d’un examen à visée
diagnostique pour en voir l’évolution. Pour évaluer ou mesurer une douleur, un
certain nombre d’outils sont disponibles pour chiffrer son intensité et suivre son
évolution. Ces outils permettent de l’objectiver. L’évaluation est l’étape préalable au
soulagement de la douleur.
Dans ma situation initiale au cours d’un échange avec la patiente à son arrivée, j’ai
eu connaissance de la douleur chronique qui l’amenait à se faire opérer mais aussi
de la douleur psychique qu’elle manifestait au travers de son anxiété à l’approche de
l’opération. Après l’opération, la patiente a ressenti de la douleur dont il s’agissait
d’évaluer l’intensité pour la soulager. Pour cela j’ai fait une évaluation s’appuyant sur
celle qu’en fait le patient appelée auto-évaluation et sur celle qu’en fait le soignant
appelée hétéroévaluation
6
Ministères des solidarités et de la santé – La douleur
7
Site Vidal, Comment mesure-t-on la douleur ? Outil d’auto-évaluation – Date vendredi 15 octobre 2021
L’auto-évaluation et l’hétéroévaluation participent à la représentation que se fait
l’infirmier de la douleur de son patient.
« Le savoir concernant la douleur peut avoir plusieurs effets : soit il permet, à partir
de questions pertinentes, des échanges fructueux au cours desquels le patient peut,
dans un climat de confiance et d’écoute, décrire sa douleur ; soit il bloque l’échange,
et alors le patient ne se reconnaît pas dans les questions et les dires du soignant.
Donner la parole au patient engendre de l’insécurité, car nous ne savons pas à priori
ce qu’il va
Ainsi l’écoute du patient est à privilégier. Etablir une relation de confiance entre
soignant et soigné pour éviter de bloquer la parole du patient permet de recueillir une
auto-évaluation « fiable » sur laquelle le soignant pourra établir une évaluation la plus
objective possible.
affectifs, auraient des tendances à exagérer leur douleur. Par contre, les
Britanniques auraient une sensibilité très élevée et une tendance à moins se plaindre.
» 10
Cet article révèle l’influence du contexte culturel du patient sur son ressenti de la
douleur.
L’infirmier doit avoir connaissance de cet aspect et trouver les moyens d’en mesurer
l’influence pour mieux soulager.
Cet article est intéressant pour la pratique infirmière car il permet de prendre
conscience que la prise en charge de la douleur ne se limite pas à une administration
médicamenteuse. Son soulagement commence par une écoute et une
compréhension de la douleur. L’attitude empathique « je suis là, tu requiers toute
mon attention », « je comprends, on va la soulager » aide à instaurer un sentiment de
confiance soignant-soigné mais ne doit pas rester sans prise en charge
thérapeutique par la suite.
L’attitude empathique est précieuse pour agir entre le moment de l’évaluation et
l’administration du traitement antalgique. Le cadre exploratoire me permettra de
confronter mon cadre théorique à la réalité du terrain.
11
Jean Monnet – INSERM L’empathie soulage
III Le cadre exploratoire
Pour le cadre exploratoire j’ai choisi d’élaborer une grille d’entretien semi-directif en
cinq questions précédées d’un recueil d’informations sur le profil des infirmiers
interrogés. Les cinq questions ont pour objectif de recueillir l’expérience des infirmiers
sur la prise en charge des patients algiques. Elles portent sur les points importants
étudiés dans le cadre de référence, afin de pouvoir le « confronter » à la « réalité »
d’un infime « échantillon » sur le terrain, à savoir en autres : l’évaluation de la douleur
et son soulagement, puis la représentation de la douleur chez le soignant et chez le
patient.
Dans le dernier bloc, pour ne pas prendre trop de place dans le tableau, les propos de
même ordre ne sont pas alignés mais soulignés par une même couleur pour respecter
leur ordre d’apparition.
Pierre Céline
Objectifs Questions
Infirmier, 42 ans Infirmière, 50 ans
A connu deux
Ne dis pas de quoi il a sciatiques très
souffert douloureuses
Question 4 : A domicile :
Par un échange expliquer le par un échange,
Connaitre la Quelle position adoptez- soin et son objectif amener le patient
démarche de vous lorsqu’il y a ou son entourage à
chaque infirmier divergence entre reconnaitre les
quand les résultats
l’autoévaluation de la signes de la douleur
de l’auto-évaluation
et de douleur du patient et ce et la soulager en
l’hétéroévaluation que vous observez chez conséquence.
de la douleur se celui-ci ?
contredisent A l’hôpital :
Corriger le soin
apporté par l’équipe
précédente.
Vérifier la
prescription
Ecouter les aides-
soignants
Interpeller le
prescripteur.
Profil :
Comme nous l’avons vu précédemment, les infirmiers interrogés ont une expérience
riche de la prise en charge de la douleur tant en intra qu’en extra hospitalier.
Pierre répond que la douleur est subjective. Céline dit que la prise en charge de la
douleur est une priorité après l’urgence vitale.
Leurs réponses évoquant leur conception professionnelle plutôt que personnelle de
la douleur, il m’a fallu les relancer pour l’obtenir. En leur rappelant la tonalité de
l’entretien et la question suivante, ils répondent enfin à cette première question.
Pierre ne supporte pas la douleur d’autant plus qu’il est soignant et homme. Comme
les paysans, Céline ne se plaint jamais . Ils confient tous deux avoir connu la douleur
dans leur chair. Pierre est réservé sur son mal. Céline a fait par deux fois une
sciatique.
L’analyse croisée met en relation les résultats bruts des entretiens avec le cadre
référentiel de la douleur traité en partie II.
4.2.1 La douleur
Pierre reprend la définition de la douleur de l’INSERM décrite comme subjective.
Tous deux s’accordent à reconnaitre l’influence du contexte affectif, socio culturel,
ethnologique précisé par l’INSERM. Céline évoque la différence de prise en charge
des patients souffrant de douleur aigüe et de douleur chronique. En tant qu’infirmière
libérale, elle recommande la prise d’antalgiques dans le premier cas et propose des
méthodes non médicamenteuses pour ceux souffrant de douleur chronique.
Pierre et Céline agissent en conformité avec le rôle propre et prescrit de l’infirmier tel
qu’inscrit dans le programme de lutte contre la douleur intégrée au décret relatif aux
actes professionnels et à l’exercice de la profession. Céline est marquée et guidée
encore aujourd’hui par son expérience de référente douleur à l’hôpital. Céline montre
qu’elle a intégré le raisonnement clinique adapté à la prise en charge de la douleur
décrit par Pascale Thiebault Wanquet. Elle pense douleur, elle identifie les douleurs,
les évalue et elle met en œuvre l’association de moyens thérapeutiques adaptée à la
situation. Pierre n’explicite pas son raisonnement dans l’entretien, il est plus dans
l’agir. Il s’exprime par contre sur les moyens à mettre en œuvre, pharmacologiques
ou non, pour soulager la douleur.
Pierre et Céline pratiquent tous les deux l’E.N. Pierre la trouve plus adaptée à la
population rurale. Les entretiens cependant ne disent pas qu’ils utilisent les échelles
de manière systématique comme le recommande la faculté de médecine de
Strasbourg afin « d’éviter les dérapages de l’interprétation. » En complément de
l’auto-évaluation, tous deux s’appuient sur l’observation clinique de la douleur et
l’échange avec le patient pour mieux comprendre ce qu’il vit.
Pierre et Céline écoutent leurs patients comme le préconise Turgay Tuna. Ils se
gardent bien de mêler leurs préjugés lors de l’évaluation. Leur expérience
personnelle de la douleur intervient néanmoins au travers de l’empathie qu’ils
manifestent pour la douleur de leurs patients. A l’hôpital, Céline a constaté comme
Turgay Tuna qu’il arrive que certains soignants ne se gardent pas de leurs préjugés.
Pierre et Céline croient sans réserve ce que disent leurs patients de leur douleur et
ne comparent pas les patients entre eux, comme le préconise Stéphanie Van
Haesebrouck. Ils ne mettent pas non plus en avant leur expérience de soignants et
leur savoir pour mettre en doute la douleur d’autrui comme le redoute la Faculté de
Médecine – ULP- Strasbourg – France – 2003. Au contraire, Céline s’appuie sur son
savoir pour interroger positivement les patients sur leur éventuelle douleur. Quant à
Pierre, il ne la supporte pas pour lui-même, en tant que soignant et en tant
qu’homme. Il a perçu que l’expérience du soignant est un atout pour gagner la
confiance du patient nécessaire au soin.
Céline a bien rappelé que la lutte contre la douleur est une priorité comme c’est
précisé dans la définition officielle de IASP. Ainsi comme nous l’avons étudié dans le
cadre conceptuel, le soulagement de la douleur est un droit fondamental de toute
personne, reconnu dans la loi relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé du 4 mars 2002.
SYNTHESE
Enfin, mes entretiens confirment ce qui est dit dans mon cadre conceptuel sur la
représentation de la douleur chez le patient à savoir que cette évaluation dans la
prise en charge de la douleur peut être impactée par le vécu douloureux du patient,
le contexte familial, générationnel et culturel, mais aussi par la confiance qu’a le
patient dans l’expérience du soignant.
Face à ces différents facteurs qui rentrent en compte dans ce contexte de soins, on a
pu observer que les deux infirmiers avaient une adaptabilité en accordant du temps,
en reportant le soin si nécessaire ou en adoptant d’autres techniques antalgiques
non médicamenteuses complémentaires.
A l’issue de cette synthèse, nous pouvons évoquer le fait, qu’il n’y a pas que les
représentations de l’IDE qui peut être un frein à l’objectivité de l’évaluation de la
douleur du patient et donc un frein à sa prise en charge. On voit bien qu’il existe
d’autres freins à cette prise en soins si particulière, comme par exemple le contexte
intra ou extrahospitalier mais également les représentations de la douleur propres
aux patients : son vécu, sa culture et aussi la confiance qu’il porte aux soignants
expérimentés.
CONCLUSION
Le témoignage des 2 infirmiers m’a aussi ouvert à des méthodes alternatives non
médicamenteuses pour traiter au mieux les douleurs induites par les soins. Ces
méthodes pourraient être au cœur d’un prochain travail.
BIBLIOGRAPHIE
IASP - Définition de la douleur
https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/douleur/
article/la-douleur
Livre blanc de la douleur chronique AFVD Fibromyalgie France . SFETD
https://www.sfetd-douleur.org/wp-content/uploads/2019/09/livre_blanc-2017-10-24.pdf
INSERM – Douleur, un symptôme fréquent, parfois vécue comme une fatalité
https://www.inserm.fr/dossier/douleur/
Programme de lutte contre la douleur – Ministères des solidarités – Chef de projet Dr Daniel
ANNEQUIN
https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/programme_lutte_douleur_2002-05.pdf
Rôle infirmier et douleur – Pascale Thibault WANQUET
https://www.afidtn.com/medias/annuaire_bibliographie/1013-revue-101-p41_.pdf
Ministères des solidarités et de la santé – La douleur
https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/douleur/
article/la-douleur#:~:text=L'%C3%A9valuation%20et%20la%20prise,droit%20fondamental
%20de%20toute%20personne.
Vidal, Comment mesure-t-on la douleur ? Outil d’auto-évaluation
https://www.vidal.fr/maladies/douleurs-fievres/prise-charge-douleur/mesure-evaluation.html
« La douleur, l’écouter pour mieux la traiter » Article Stéphanie VAN HAESEBROUCK
https://www.enmarche.be/sante/medecine/la-douleur-l-ecouter-pour-mieux-la-traiter.htm
Faculté de médecine ULP Strasbourg 2003 Evaluation de la douleur
https://sofia.medicalistes.fr/spip/IMG/pdf/valuation_des_douleurs.pdf
L’influence de la culture dans l’expression verbale de la douleur : étude comparative entre
des patients cancéreux et syriens – Romain Lebreuilly, Sam SAKOUR, Joëlle LEBREUILLY –
Cairn
https://hal.univ-lorraine.fr/hal-02313669/document
INSERM – L’empathie soulage Jean Monnet
https://www.inserm.fr/actualite/douleur-comment-empathie-soulage/
ANNEXES
Annexe 1 : GRILLE D’ENTRETIEN
Homme
42 ans
Milieu ouvrier
Personnellement, la douleur c’est quelque chose qui est difficile à supporter et,
comme chez tous les soignants, je suis un très mauvais malade, je n’aime pas ça.
Être soignant et, encore en plus, un homme, ça n’aide pas.
Quand on voit quelqu’un de douloureux dès qu’on touche par exemple une plaie, on
va être beaucoup plus attentif et on va essayer d’apporter le maximum de confort
dans la réalisation du soin. Par contre, à contrario quelqu’un qui n’est pas sensible à
la douleur facilite les soins douloureux.
Oui, en effet, c’est notre premier rôle d’être à l’écoute de son patient. En allant au
domicile, on se rend vraiment compte du contexte socio culturel. Quand on tombe
sur des gens qui sont contre la médecine, contre les méthodes des médicaments, il
faut arriver à composer et expliquer pourquoi il est conseillé de faire comme ça. Avec
des explications, on arrive à beaucoup de choses.
Souvent le corps se rappelle de certaines douleurs. Des femmes qui accouchaient
sans péridurale il y a quelques années de ça étaient très, très douloureuses. Parfois
quand elles ont des plaies d’amputation par exemple, elles ne vont rien dire parce
qu’elles ont connu une douleur beaucoup plus forte.
Les personnes âgées, nos grands-parents sont des gens beaucoup plus résistants à
la douleur que surtout les jeunes filles de maintenant. J’ai un souvenir de tout ça,
par exemple ma grand-mère quand une braise tombait de la cheminée, elle la
ramassait et la jetait dans le feu. Personne ne fait ça maintenant.
L’origine socio-culturelle des gens, l’éducation, c’est sûr, ça compte.
C’est plus difficile parfois dans les fratries de 3 ou 4 ! En ce qui me concerne ça n’a
pas joué spécialement. Mes parents accordaient une attention égale à chacun de
nous si on avait quelque chose.
Des fois, on préfère faire des soins au cabinet que d’être avec toute la famille autour
de vous qui, dès que vous touchez quelque chose, dit : « Il a mal, il a mal ». Un
exemple : un enfant qui commence à marcher et qui tombe par terre, si la maman
est tout de suite à dire : « Mon pauvre loulou. », le gamin va l’intégrer. Par contre, si
la maman dit : « Ce n’est rien, lève-toi et avance. », le cerveau assimile la douleur
différemment.
Pour une prise de sang chez un enfant déjà je ne vais pas la faire en semaine mais
obligatoirement le samedi matin pour avoir plus de temps. Si je vais au domicile de
l’enfant, souvent on lui met la tv. Comme ça, il est attaché à autre chose, il ne retient
pas la douleur. Il y a des études là-dessus. Quand les personnes travaillent en néo
natal on donne souvent de l’eau sucrée. On se rend compte que le sucre alimente le
cerveau et permet d’oublier la douleur.
Avec votre grand-père par exemple, je l’attire sur autre chose par exemple sur le
jardin. Tout de suite, il va mordre là-dessus, il ne va plus penser. Pour maitriser son
soin de A à Z, il faut emmener la personne ailleurs, là où on a envie de l’emmener
dans sa tête pour arriver à faire ce qu’on veut.
Quand les soins sont très douloureux et que la personne se recentre sur sa douleur,
il faut arrêter et la reprogrammer le lendemain pour pouvoir retravailler à nouveau.
Ça plutôt que continuer parce que le problème est que le lendemain la personne
aura enregistré de la douleur de la veille et sera crispée, tendue et ne décrochera
pas un mot. Là vous n’aurez plus qu’à repartir et, du coup, vous n’aurez pas plus
réussi. Ça arrive 2 à 3 fois dans le mois. Faire les choses au rythme des gens c’est
une conception du soin.
Enlever la fibrine est un acte douloureux. On peut demander au médecin de prescrire
des antalgiques locaux pour apporter du confort lors du soin.
La prise en charge de la douleur est très différente quand on travaille à l’hôpital ou en
libéral. Quand vous arrivez stressé parce que vous n’avez que 5 mn pour faire un
pansement douloureux, c’est très mauvais pour la prise en charge. Dans ce cas je le
programme à un autre moment.
Après on parle beaucoup dans les médias de soulager la douleur mais ce n’est pas
une équipe mobile de soins qui vient juste1 heure qui peut le faire. Ce matin, une
dame me racontait qu’elle avait été admise à l’hôpital pour une cruralgie. On lui a
donné de la morphine. Après elle a fait un coma. Comme elle me dit : « Je n’ai pas
eu de douleur pendant 24 h, mais par contre quand je suis revenue à la maison ! »
C’est bien qu’on prenne en charge tout ça comme à l’hôpital mais qu’on donne les
moyens aux infirmières et aide soignantes de le faire.
Je suis en train de me former pour faire de l’hypnose pendant les soins pour une
prise en charge adaptée de la douleur. L’hypnose, c’est emmener les gens là où on
veut. Tout le monde n’est pas réceptif. C’est un outil de plus.
Femme
50 ans
Aînée dans un milieu paysan
C’est une priorité après l’urgence vitale. C’est à évaluer rapidement parce, que
maintenant, on a les moyens de soulager les douleurs. C’est inadmissible que
quelqu’un souffre.
Personnellement, j’ai vraiment galéré avec les sciatiques. C’est vraiment très
douloureux.
J’étais déjà sensibilisée avant. Dès que je suis arrivée comme infirmière en service
de cardiologie, j’étais déjà référente douleur. Dès le départ, je ne pouvais pas
ignorer ça parce qu’on avait des réunions entre plusieurs professionnels de différents
services.
Donc, c’est quelque chose qui a toujours fait partie de ma pratique.
Oui, ça intervient dans la rapidité de prise en charge. Pour avoir fait des sciatiques,
je sais qu’il ne faut pas trainer parce que tu ne dors plus, c’est infernal, ça rend
dingue.
Il faut vraiment intervenir, il faut appeler le médecin pour qu’il change de molécule
parce qu’elle ne convient pas. Tu conseilles de ne pas attendre, tu sais que ça ne
s’améliorera pas.
Par contre, moi, je ne dis pas facilement si j’ai mal ou pas. J’aurais plutôt tendance à
être en éveil à la douleur des autres et leur demander : « Vous êtes sûr que vous
n’avez pas mal. », surtout avec des gens durs à cuire comme moi. Là, tu dis : «
Vous pouvez vous lever, tousser. » Quand il commence à te regarder et dit non : «
Eh ben non. » Tu lui réponds : « Ne faites pas le dur à cuire, il faut prendre les
cachets. Ça ne va pas se calmer comme ça. Les anti-inflammatoires, c’est normal, il
faut les prendre. » Pour les avoir utilisés moi-même, je recommande des petits
moyens pour soulager par exemple les douleurs chroniques des gens âgés qui ont
de l’arthrose mais qui ont déjà beaucoup de traitements. Je leur propose les
macérats de cassis qui sont antiinflammatoires. Je leur laisse pour qu’ils puissent se
masser plusieurs fois. Les petits moyens parce qu’ils ont déjà une batterie de
médocs et toi tu ne peux pas leur en ajouter, t’as pas toutes les données, leurs
antécédents. Ou encore, j’ai toujours mon tapis d’acupression dans la voiture, je leur
prête. « Faites un peu de tapis comme antalgique. » Au début, ils ont du mal à tenir
puis après ils s’endorment dessus. Ça marche ou pas ! Pour certaines douleurs aux
épaules, aux cervicales, ça peut calmer le jeu.
Des fois, je donne au patient une échelle de façon à ce qu’il puisse dire au médecin
qu’«au passage de l’infirmière, j’avais une douleur évaluée à ça. » pour qu’ils aient
une base et qu’ils se rappellent. Des fois, je leur dis qu’il ne faut pas dépasser cette
EVA, qu’il faut prendre le traitement ou qu’il faut intervenir, faire appel à un
prescripteur.
Quand tu as en face de toi quelqu’un susceptible d’avoir mal ou dans une attitude pas
sereine, pas bien sur les appuis, qui a pris une position antalgique ou encore en
postopératoire, je lui demande si la douleur est bien gérée, si ça va.
Dernièrement, après une intervention sur l’épaule, la personne avait une épaule
surélevée par rapport à l’autre. Là, je lui ai dit : « Regardez-vous dans la glace ou
dites aux personnes avec qui vous vivez de regarder si votre épaule commence à
prendre une mauvaise posture. Dans ce cas, il faut prendre l’antalgique. N ’attendez
pas, votre corps est déjà en train de faire une protection parce que ça devient
douloureux. N’attendez pas, ce n’est pas grave si vous en prenez 15 jours-3
semaines, après vous serez tranquille. »
L’autre fois, un petit jeune était tombé de moto. Son coude et son genou étaient
écorchés. Ces blessures font mal comme des brulures. Aux urgences, ils lui avaient
mis, bien entendu, des interfaces qui collent à la plaie. Or c’est déjà douloureux
quand on les enlève. On sait qu’il existe des interfaces Mepilex transfer que met
SOS mains qui absorbent sans coller à la plaie. On sait aussi que dans les cas de
brulures ce qui marche c’est la pommade la Flammazine. J’en mets parce que j’en ai
et je dis aux parents d’en demander au pharmacien, même si c’est sur ordonnance.
De même je leur dis de donner du Doliprane pour la douleur. On ne peut pas laisser
un gamin de
15 ans avoir mal comme ça et ne pas dormir même s’il a le sourire et qu’il était
sympa.
Et puis il y a parfois des gens qui vivent dans des conditions un petit peu insalubres ;
rien n’est adapté pour eux. T’es obligé de dire : « Un lit médicalisé vous faciliterait la
vie ». Tu ne le fais pas toujours en une fois. C’est au bout de plusieurs fois à
l’occasion des passages pour le pansement ou d’autres raisons, tu finis par dire : «
Ce serait plus pratique. » Le contexte joue, c’est sûr.
Ici les gens n’ont pas d’accès aux soins. Le médecin traitant ne répond pas aux
urgences, l’hôpital : t’oublies. Il faut leur dire d’anticiper, de ne pas trainer. Ce n’est
pas le vendredi à 16 h quand on a mal depuis mardi. C’est tout de suite qu’on
appelle et qu’on règle le problème de molécule et de …... il faut vraiment anticiper….
Les femmes méditerranéennes vont exprimer tout de suite la douleur, elles sont
beaucoup plus à l’écoute de leur corps.
Nous, on serre les dents. Les méditerranéens eux crient quand ils ont mal. C’est eux
qui arrivent à supporter les plus grosses douleurs parce qu’ils l’extériorisent. C’est ce
qu’on nous expliquait pour les formations aux douleurs. Une amie sage-femme me
disait notamment qu’à la maternité, les femmes méditerranéennes sont plus
expressives. Elles hurlent mais ça leur permet de supporter l’accouchement plus
facilement. Ça ne change pas l’intensité de leur douleur.
Ceux qui crient sont souvent ceux qui ont la phobie des piqures. On voit ça pour les
vaccins et pour les perfusions. Là, tu mets un patch DEMLA un quart d’heure ou une
demie heure avant, ça permet de calmer le jeu. Même psychologiquement, la
personne a vu que tu avais fait un geste pour éviter qu’elle ait mal. Alors, dans sa
tête, ça bascule.
On disait pendant un temps partout que les enfants n’ont pas mal. Certains
raisonnent encore comme ça. On recoud encore sans antalgique. Des parents disent
: « Tu ne vas pas faire la comédie. » Moi, je ne fais pas un soin à un enfant qui
refuse un soin, s’il n’en a pas envie, c’est son corps, ça s’appelle le droit des enfants,
c’est fondamental. Tu lui dis : « Tu m’appelles quand t’es prêt ». Cinq minutes après,
il te rappelle. C’est vite vu. Je sais aussi qu’enlever des fils dans la tête à un petit
bout de chou peut potentiellement lui faire mal. Moi, j’ai toujours un gel anesthésiant.
Je passe un quart d’heure avant lui mettre du gel. Laisser des gens souffrir quand
on a tout ce qu’il faut, c’est inadmissible. On n’est pas en 1914 quand on donnait un
coup de gnole.
Quand je dois faire un soin à quelqu’un qui le craint, je lui demande s’il veut que je
passe à un autre moment.
J’avais vu dans une formation sur la douleur que l’hypnose permet de détourner
l’attention de quelqu’un sur autre chose. Sans faire de l’hypnose, je le fais souvent
dès qu’il y a un soin, je l’emmène ailleurs en parlant des fleurs ou autre chose, peu
importe. Je détourne son attention pour qu’il ne se focalise pas sur le geste.
Quand les gens ont mal et qu’ils oublié de prendre l’ordonnance ou quand le
médecin a oublié d’en prescrire je leur dis de prendre quand même des antalgiques.
A l’hôpital comme à domicile, être à l’heure est important. Quand je leur dis que je
viens entre telle et telle heure, je tiens ma promesse. En cadrant le truc, ils sont prêts
dans leur tête, t’es attendue, le soin est attendu.
Mon cadre de référence théorique s’appuie sur les concepts de douleur, de représentation de la douleur chez le
soignant et chez le patient, sur l’évaluation de la douleur à travers l’autoévaluation et l’hétéroévaluation et enfin
sur le soulagement.
J’ai mené une enquête qualitative avec des questions semi-directives auprès de deux infirmiers libéraux, un
homme de 42 ans et une femme de 50 ans.
J’ai confronté leurs réponses dans l’analyse des résultats. Tous deux ont une représentation de la douleur à peu
près semblable. Leur prise en charge s’appuie sur les mêmes bases.
J’ai procédé ensuite à une analyse de l’enquête. Celle-ci a montré que ces deux infirmiers étaient très au fait des
précautions requises pour la prise en charge des patients douloureux. Ces précautions sont conformes à celles
évoquées dans mon cadre de référence.
En conclusion, ce travail m’a permis de préciser l’ensemble des facteurs à prendre en compte pour se représenter
la douleur du patient et y remédier dans ma future pratique professionnelle.
ABSTRACT
My dissertation is entitled "To what extent can the registered nurse's perception of pain match with the objectivity
of pain evaluation, in order to relieve the patient " ?
My theoretical reference framework is based on the concept of pain, the representation of pain for the carer and
for the patient, the evaluation of pain through self-evaluation and hetero-evaluation in order to satisfy patient
relief.
I conducted a qualitative survey with semi-directive questions towards two independant nurses, one being a
42year-old man and the other a 50-year-old woman. I compared their answers in the analysis of the results.
Both of them had quite similar representation of pain. Their diagnosis and treatment approach was based on
similar skills.
I then proceeded to the survey review. This indicated that these two nurses were very aware of taking
precautions for the processing of patients in pain. These precautions are consistent with those mentioned in my
framework of reference
In conclusion, my work has enabled me to specify all the factors to be taken into account in order to perceive the
patient's pain and to manage it in my future professionnal practice.