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Article original

Exposition domestique au radon


et risque de cancer du poumon
Les résultats d’une étude épidémiologique menée en France

H. Baysson1, M. Tirmarche1, G. Tymen2, S. Gouva3, D. Caillaud4, J.C. Artus5, A. Vergnenegre6,


F. Ducloy1, D. Laurier1

Résumé
Introduction Les résultats des études épidémiologiques récen-
tes indiquent une augmentation du risque de cancer du poumon
liée à l’inhalation de radon, gaz radioactif d’origine naturelle pré-
sent dans l’habitat. Dans le cadre d’un vaste programme euro-
péen, une étude cas-témoins a été menée dans quatre régions
françaises : Auvergne, Bretagne, Languedoc-Roussillon et
Limousin
Matériels et méthodes Les données individuelles sur les
caractéristiques socioprofessionnelles, l’historique des habita-
tions occupées, le tabagisme et les expositions professionnelles
ont été collectées au cours d’interviews en face-à-face. La con-
centration de radon a été mesurée dans chacune des habita-
tions occupées par le sujet au cours des 30 années précédant
son inclusion dans l’étude.
Résultats 486 cas de cancer du poumon et 984 témoins ont été
inclus dans l’étude. Après ajustement sur l’âge, le sexe, la
1 Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, région, le tabagisme actif et les expositions professionnelles,
Laboratoire d’Epidémiologie, Fontenay-aux-Roses, France. une augmentation du risque de cancer du poumon est observée,
2
Laboratoire de Recherches Appliquées Atmosphère – fonction de l’exposition au radon cumulée durant les 30 années
Hydrosphère,UFR Sciences et Techniques, Brest, France.
3 précédant le diagnostic de cancer. Cette augmentation est de
Institut de Cancérologie et d’Hématologie, CHU de Brest,
Brest, France. 4% pour 100 Bq/m3.
4 Service de Pneumologie, CHU de Clermont-Ferrand, Conclusion Cette étude indique une association positive entre
Clermont-Ferrand, France.
5
Faculté de Médecine, Université Montpellier 1,
le risque de cancer du poumon et l’exposition domestique au
Montpellier, France. radon. L’estimation du risque par unité d’exposition est concor-
6
Registre des cancers du Limousin, dante avec celles provenant d’autres publications récentes.
Service de pathologie respiratoire, CHU de Limoges,
Limoges, France.
Mots-clés : Étude cas-témoins • Cancer du poumon • Radon •
Financements et soutiens : Tabagisme • Epidémiologie.
ARC (Association pour la Recherche sur le Cancer), Commission
Européenne (4e et 5e Programmes Communs de Recherche et
Développement).

Correspondance : M. Tirmarche
Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), SRBE,
BP 17, 92262 Fontenay-aux-Roses Cedex, France.
helene.baysson@irsn.fr.

Réception version princeps à la Revue : 01.10.2004.


Retour aux auteurs pour révision : 17.12.2004.
Réception 1ère version revisée : 25.04.05. Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 587-94
Acceptation définitive : 02.05.2005.

Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 587-94 © 2005 SPLF, tous droits réservés 587
Doi : 10.1019/200530065

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/10/2018 par Institute Nationale Recherche Securite INRS (173394). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
H. Baysson et coll.

Introduction
Indoor radon exposure and lung cancer risk.
Results of an epidemiological study Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle.
carried out in France L’exposition au radon est omniprésente, mais à des concen-
H. Baysson, M. Tirmarche, G. Tymen, S. Gouva, D. Caillaud, trations variables car le radon provient surtout des sous-sols
J.C. Artus, A. Vergnenegre, F. Ducloy, D. Laurier granitiques et volcaniques ainsi que de certains matériaux de
Summary construction. En 1987, il a été reconnu cancérigène pulmo-
naire pour l’homme par le Centre International de Recher-
Introduction Several epidemiological studies have indicated an
che sur le Cancer (CIRC), sur la base des résultats des études
increased risk of lung cancer associated with indoor radon
exposure. As part of a large European project, a hospital based expérimentales sur l’animal et des études épidémiologiques
case-control study was carried out in four regions of France: en milieu professionnel (mineurs d’uranium notamment).
Auvergne, Brittany, Languedoc-Roussillon and Limousin. Pour évaluer le risque de cancer du poumon lié à une exposi-
Material and Methods Individual data on demographic charac- tion domestique au radon, des études épidémiologiques de
teristics, residential history, smoking and occupational expo- type cas-témoins ont été entreprises en Europe [1], aux
sures were collected during face-to-face interviews. Radon États-Unis et en Chine [2]. L’objectif de cet article est de pré-
concentrations were measured in each dwelling occupied by
the subject during the 30-year period prior to the interview. senter les résultats de l’étude cas-témoins menée en France,
publiée au niveau international [3]. Les résultats obtenus à
Results 486 cases and 984 controls were included in the study.
After adjustment for age, sex, region, smoking history and occu- partir des données françaises seront ensuite discutés par rap-
pational exposure, the risk of lung cancer increased by 4% per port à l’estimation globale provenant de l’analyse conjointe
100 Bq/m3, when considering cumulative exposure in the européenne [1], qui regroupe un effectif plus vaste et permet
30-years prior to diagnosis. donc une meilleure prise en compte des autres cancérigènes
Conclusion The study indicates a positive association between pulmonaires.
lung cancer risk and indoor radon exposure. The risk estimate
per unit of exposure is in agreement with other recently pub-
lished indoor case-control studies. Contexte
Key-words: Case-control study • Lung cancer • Radon • Exposition de l’homme au radon
Tobacco smoke • Epidemiology. et à ses descendants
Le radon est issu de la désintégration de l’uranium et
du radium localisés dans la croûte terrestre. La concentration
du radon dans l’air est plus élevée dans les galeries souterrai-
nes que dans les habitations. Dans l’habitat, elle dépend des
conditions de ventilation ou d’aération ainsi que du mode
de vie des occupants. La voie respiratoire est la voie princi-
pale d’incorporation. Après inhalation, le radon est rapide-
ment ré-exhalé car il a peu d’affinité avec les milieux
biologiques notamment le poumon. Par contre, ses descen-
dants solides se déposent le long des voies aériennes pulmo-
naires selon une répartition liée à leur granulométrie. Les
principaux descendants ont une période radioactive de
l’ordre de quelques minutes, qui limite leur action aux tissus
pulmonaires proches du site de dépôt, en particulier au
niveau des cellules de l’épithélium bronchique. Les rayonne-
ments émis sont de type alpha, c’est-à-dire avec des dépôts
d’énergie élevés [4].
Depuis 1982, une campagne nationale de mesure de la
concentration du radon domestique en France a été con-
duite par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté
Nucléaire (IRSN) en collaboration avec la Direction Géné-
rale de la Santé (DGS) et les Directions Départementales des
Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS), avec pour objectif
l’étude de la distribution du radon dans l’habitat privé fran-
çais. La représentation cartographique de ces mesures fait
Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 587-94 apparaître des régions plus particulièrement concernées par
helene.baysson@irsn.fr.
le radon (Bretagne, Auvergne, Limousin, Corse) sachant que

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Radon et risque de cancer du poumon

la moyenne des concentrations volumiques mesurées pour Critères d’inclusion des sujets dans l’étude
les différents départements varie de 22 Bq/m3 à Paris à Les cas sont des malades ayant un cancer primitif du
264 Bq/m3 en Lozère [5-7]. poumon histologiquement vérifié. Pour chaque cas,
Évaluation du risque de cancer du poumon 2 témoins ont été sélectionnés dans le même hôpital et appa-
riés sur l’âge et le sexe. Seuls les sujets éligibles (i.e. ayant
lié à l’exposition domestique au radon
donné leur accord de participation à l’étude, ayant moins de
Pour évaluer le risque de cancer du poumon lié à l’expo- 75 ans et ayant résidé dans la région étudiée pendant au
sition domestique au radon, deux approches sont possibles. moins 25 ans au cours des 30 dernières années) ont été pré-
La première consiste à utiliser les estimations de risque obte- sentés par l’équipe médicale aux interviewers. Les témoins
nues dans les études sur les mineurs pour les extrapoler à la dont la cause d’hospitalisation était une maladie directement
population générale. Ces extrapolations ont été réalisées par liée au tabagisme ont été exclus afin d’éviter une sur-représen-
des comités d’experts, ils concluent qu’environ 10 % des can- tation des fumeurs.
cers du poumon seraient attribuables au radon [8]. L’impact
en santé publique est important et ceci d’autant plus que la Interview du sujet à l’hôpital
concentration de radon peut être réduite grâce à des travaux Pour chaque sujet, cas ou témoins, les données indivi-
de ventilation ou d’étanchéité [9]. Cette approche d’extrapo- duelles sur les caractéristiques socio-démographiques, l’histo-
lation comporte cependant des limites [10] : absence de don- rique des habitations et les facteurs de risque autres que le
nées chez les femmes et chez les enfants, incertitude sur les radon (tabagisme actif ou passif, expositions professionnelles)
effets du débit d’exposition, absence de données sur le taba- ont été collectées au cours d’interviews réalisées à l’hôpital, en
gisme actif dans la majorité des études chez les mineurs, insuf- face à face. Pour une région donnée, les cas et les témoins ont
fisance du contrôle des facteurs de confusion présents dans les été interrogés par le même interviewer suivant un question-
mines et absents dans les maisons (poussières d’uranium par naire standardisé.
exemple). Le tabagisme de chaque sujet fumeur ou ex-fumeur a été
La seconde approche consiste à mener des études cas- retracé depuis la date à laquelle le sujet a commencé à fumer
témoins sur le terrain, afin de mieux prendre en compte des jusqu’à la date de l’enquête ou jusqu’à la date à laquelle le
cofacteurs, tel que le tabagisme actif ou passif [11]. L’hypo- sujet a définitivement arrêté de fumer. Pour chacune de ses
thèse testée dans ces études est que s’il existe une relation phases de tabagisme, le sujet devait spécifier la période con-
entre le cancer du poumon et l’exposition au radon dans cernée, la consommation journalière de cigarettes, la consom-
l’habitat, le niveau de cette exposition doit être plus élevé mation hebdomadaire de pipes et/ou de cigares, le type de
pour les personnes atteintes d’un cancer du poumon (les cas) tabac (brun, blond), l’utilisation ou non de filtres. Des don-
que pour les personnes non-malades (les témoins), toutes nées sur le tabagisme passif ont été collectées au cours des
choses égales par ailleurs. Les résultats des études actuellement interviews réalisées auprès des sujets non-fumeurs. Néan-
disponibles sont concordants (tableau I) et montrent une moins, en raison du faible nombre de sujets non-fumeurs, ces
association positive entre cancer du poumon et exposition au données n’ont pas été prises en compte dans l’analyse.
radon dans les habitations. Néanmoins chaque étude isolée L’historique professionnel a été reconstitué de manière à
n’a pas forcément une puissance statistique suffisante pour pouvoir rechercher des expositions à des cancérigènes pulmo-
mettre en évidence une tendance positive et statistiquement naires au travail, notamment à l’amiante. Pour l’analyse statis-
significative, entre l’excès de risque par cancer du poumon et tique, une synthèse a été nécessaire. Elle se résume sous forme
l’exposition au radon durant les 30 années précédant le dia- de deux variables dichotomiques (en oui/non) : l’exposition à
gnostic de cancer. un cancérigène pulmonaire reconnu a été regroupée sous le
En Europe, un effort de collaboration internationale libellé : avoir occupé un emploi « à risque » pour le cancer du
soutenu par l’Union Européenne a permis la mise en place poumon pendant au moins une année ; le fait d’avoir été
d’études cas-témoins de grande taille et répondant toutes à un exposé à l’amiante a été considéré séparément.
même protocole [1]. En France, l’étude a été menée dans plu-
sieurs régions caractérisées par des niveaux moyens d’exposi- Exposition individuelle au radon
tion au radon élevés, notamment en Auvergne, Bretagne,
Des mesures de la concentration en radon ont été effec-
Languedoc-Roussillon et Limousin.
tuées dans chaque habitation occupée par le sujet au cours des
30 années précédant l’inclusion dans l’étude. Cette fenêtre
Matériels et méthodes d’exposition a été retenue sur la base des résultats des études de
cohorte des mineurs montrant que les expositions anciennes
Le protocole de l’étude a été détaillé dans Baysson et interviennent moins dans le risque que les expositions plus
coll. [3] ; il est en conformité avec les recommandations inter- récentes. Deux dosimètres Kodalpha LR 115 ont été installés
nationales [12] et le protocole européen [1]. Les points prin- pendant 6 mois dans chaque habitation : l’un dans la chambre
cipaux de ce protocole sont rappelés ci-dessous. à coucher, l’autre dans la salle à manger. Lors de la pose du

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dosimètre, un questionnaire a été rempli de façon à recueillir mesurée par un dosimètre dans l’habitat concerné. Les indivi-
les renseignements relatifs à l’emplacement du dosimètre et dus refusant la mesure de radon dans leur habitat n’ont évi-
aux conditions de mesure (période de mesure, isolation des demment pas été retenus dans l’analyse. Ce pourcentage de
fenêtres et autres ouvertures, etc.). Les concentrations en radon refus était très faible, probablement parce que l’équipe médi-
étant maximales en hiver et minimales en été, une correction cale avait bien expliqué le but de cette étude. Les risques rela-
de l’effet « saison » qui caractérise chaque mesure a été effec- tifs (RR) et les intervalles de confiance à 95 % (IC) ont été
tuée [6] calculés grâce à une régression logistique en ajustant sur l’âge,
L’exposition au radon a été calculée grâce à une moyenne le sexe, la région, le tabagisme actif, les expositions profession-
pondérée des concentrations de radon mesurées dans chaque nelles à des cancérigènes pulmonaires. Un temps de latence de
habitation occupée par le sujet au cours des 30 années précé- 5 années a été retenu entre l’exposition au radon et la survenue
dant l’inclusion, les pondérations étant égales au nombre de la maladie.
d’années passées dans chacune des habitations. Lorsque la con-
centration de radon n’a pas pu être mesurée (habitation
détruite/fermée, refus de l’occupant actuel…), la moyenne de Résultats
la concentration de radon dans les habitations des témoins a
Population étudiée
été utilisée comme valeur remplaçante. Cette valeur rempla-
çante permet de combler des périodes de courte durée, non Au total, 486 cas et 984 témoins, dont au moins une
mesurée, alors que la majeure partie des trente années était habitation a fait l’objet d’une mesure de la concentration de

Tableau I.
Études cas-témoins [11]

Auteur Année Pays Population Effectifs Durée Risque Intervalle


de la mesure Relatif1 640 de confiance
du radon Bq/m3 (a) à 95 %

Schoenberg 1990 USA (New Jersey) femmes 480 cas, 442 témoins 1 an 1,49 0,89-1,89
Blot 1990 Chine femmes 308 cas, 356 témoins 1 an 0,95 Indéfini-1,08
Pershagen 1992 Suède femmes 201 cas, 378 témoins 1 an 1,16 0,89-1,92
Pershagen 1994 Suède - 1 281 cas, 2 576 témoins 3 mois 1,10 1,01-1,22
Lagarde 1997 1,17(b) 1,03-1,37
Letourneau 1994 Canada - 738 cas, 738 témoins 1 an 0,98 0,87-1,27
Alavanja 1994 USA (Missouri) femmes, 538 cas, 1 183 témoins 1 an 1,08 0,95-1,24
non fumeuses
Auvinen 1996 Finlande 517 cas, 517 témoins 1 an 1,11 0,94-1,31
Ruosteenoja 1996 Finlande hommes 164 cas, 331 témoins 2 mois 1,80 0,90-3,50
Darby 1998 Grande Bretagne - 982 cas, 3 185 témoins 6 mois 1,08 0,97-1,20
1,12(b) 0,95-1,33
Alavanja 1999 USA (Missouri) femmes 247 cas, 299 témoins 1 an 0,85(c) 0,73-1,00
372 cas, 471 témoins 1,63(d) 1,07-2,93
Field 2000 USA (Iowa) femmes, 413 cas, 614 témoins 1 an 1,24 0,95-1,92
Kreienbrock 2001 Allemagne (Ouest) - 1 449 cas, 2 297 témoins 1 an 0,97(e) 0,82-1,14
1,09(f) 0,86-1,38
Pisa 2001 Italie - 138 cas, 291 témoins 1 an 1,40 0,3-6,6
Lagarde 2001 Suède non-fumeurs 436 cas, 1 649 témoins 3 mois 1,10 0,96-1,38
Wang 2002 Chine - 768 cas, 1 659 témoins 1 an 1,19 1,05-1,47
Barros-Dios 2002 Espagne - 159 cas, 237 témoins 90 jours min - -
Lagarde 2002 Suède non-fumeurs 110 cas, 231 témoins 3 mois 1,33(c) 0,88-3,0
1,75(d) 0,96-5,30
Kreuzer 2003 Allemagne (Est) - 1 192 cas, 1 640 témoins 1 an 1,08 0,97-1,20
(a) Les valeurs en italique ont été calculées par un groupe de travail [22] à partir des données relatives à une exposition à 150 Bq/m3 ; (b) après prise en compte
des erreurs de mesure ; (c) analyse fondée sur des dosimètres traditionnels ; (d)analyse fondée sur des mesures sur des objets en verre ;(e)ensemble de la région
d’étude, période 5-15 années avant inclusion dans l’étude ; (f ) régions à fort potentiel d’exhalation de radon, période 5-15 années avant inclusion dans l’étude.

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Radon et risque de cancer du poumon

radon, ont été inclus dans l’analyse. Près de 90 % des sujets quante sur les 30 années précédant l’inclusion, c’est-à-dire
sont des hommes. L’âge moyen est de 59 ans. Les cas et les 257 cas et 593 témoins, nous observons que le risque de can-
témoins sont comparables selon le niveau d’études cer du poumon est de 1,07 (IC à 95 % 1,00-1,14) pour une
(tableau II). Comme attendu, le pourcentage de fumeurs est
plus élevé parmi les cas que parmi les témoins. Néanmoins, la
Tableau II.
prévalence du tabagisme actif est forte y compris chez les Caractéristiques des cas et des témoins.
témoins (plus de 60 % de fumeurs parmi les témoins, sauf en
Auvergne). Les cas ont été plus fréquemment exposés profes-
Caractéristiques Cas Témoins
sionnellement à des cancérigènes pulmonaires, mais la diffé- (n = 486) (n = 984)
rence avec les témoins n’est pas statistiquement significative.
No % No %
Historique résidentiel et mesures Région
de la concentration de radon dans les habitations Auvergne 100 20,6 195 19,8
La distribution du nombre de cas et de témoins selon le Bretagne 202 41,6 417 42,4
nombre d’habitations occupées est comparable chez les cas et Languedoc 98 20,1 187 19,0
chez les témoins (tableau II). C’est une population relative- Limousin 86 17,7 185 18,8
ment stable puisqu’en moyenne, les cas et les témoins ont Sexe
résidé dans leur « habitation actuelle » respectivement pen- Hommes 433 89,1 878 89,2
dant 24 années et 26 années. Femmes 53 10,9 106 10,8
Le nombre moyen d’années couvertes par les mesures est
Âge (ans)
de 21,4 années pour les cas et de 21,8 années pour les
< 55 141 29,0 324 32,9
témoins. Le pourcentage d’habitations mesurées est de
55-64 171 35,2 293 29,8
68 % pour les cas et de 69 % pour les témoins ; il est indé-
65-75 174 35,8 367 37,3
pendant du statut du sujet, cas ou témoins [13], mais varie
suivant la région : de 41 % dans le Languedoc à 93 % en Moyenne : cas, 59 ans ;
témoins, 59 ans
Auvergne. Au total, 2 195 habitations ont fait l’objet de
Statut tabagique
mesures de la concentration de radon. (tableau III).
Non-fumeurs 44 9,0 345 35,1
Risque de cancer du poumon Ex-fumeurs (>10 ans) 67 13,8 254 25,8
associé à l’exposition domestique au radon Ex-fumeurs (2-10 ans) 84 17,3 116 11,8
Fumeurs actuels 291 59,9 269 27,3
Après remplacement des données manquantes, l’exposi-
tion moyenne au radon est de 146 Bq/m3 chez les cas et de Exercice d’une profession
à risque pour le cancer
140 Bq/m3 chez les témoins. Après ajustement sur l’âge, le du poumon
sexe, la région, le tabagisme actif et les expositions profession- Non 263 54,1 577 58,6
nelles à des cancérigènes pulmonaires, les risques relatifs de Oui 223 45,9 407 41,4
cancer du poumon (avec leurs intervalles de confiance à Exposition à l’amiante
95 %) sont les suivants : 1,00, 0,85 (0,59-1,22), 1,19 Non 433 89,1 907 92,2
(0,81-1,77), 1,04 (0,64-1,67), 1,11 (0,59-2,09) pour respec-
Oui 53 10,9 77 7,8
tivement < 50 Bq/m3, 50-99 Bq/m3, 100-199 Bq/m3,
Niveau scolaire
200-399 Bq/m3, > 400 Bq/m3. Le risque de cancer du pou-
Minimum (élémentaire), 305 62,7 649 66,0
mon est de 1,04 (IC à 95 % 0,99-1,11) pour une augmenta-
Intermédiaire (secondaire), 116 23,9 207 21,0
tion de l’exposition au radon de 100 Bq/m3 au cours de la
Maximum (Bac et plus), 49 10,1 104 10,6
période considérée. Ce résultat indique une augmentation fai-
ble du risque de cancer du poumon par unité d’exposition, Données manquantes 16 3,3 24 2,4
donc une tendance positive en fonction de l’exposition Nombre d’adresses
(période 5-30 années)
domestique au radon. Aucune différence statistique significa-
1 184 37,9 405 41,2
tive n’a été observée selon le type histologique du cancer du
2 149 30,6 280 28,5
poumon.
3 74 15,2 153 15,6
Les analyses de sensibilité effectuées pour différentes
fenêtres d’exposition et différentes méthodes de remplace- 4 51 10,5 93 9,4
ment des données manquantes conduisent à des résultats 5 15 3,1 39 3,9
similaires. >5 13 2,7 14 1,4
Si nous limitons notre analyse à la population pour Moyenne : cas, 2,2 ;
témoins, 2,1
laquelle aucune donnée d’exposition au radon n’était man-

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augmentation de l’exposition au radon de 100 Bq/m3 au cours Discussion


de la période considérée ; cette augmentation de 7 %, statisti-
quement significative, est proche de notre estimation globale. Les résultats de cette étude française, conçue spécifique-
Elle est également peu différente de l’estimation publiée ment pour évaluer le risque de cancer du poumon lié à l’expo-
récemment à partir d’une vaste analyse conjointe, dont fait sition domestique au radon, s’appuient sur 486 cas et
partie l’étude française, et qui situe l’excès de risque par unité 984 témoins vivant dans 4 régions françaises (Auvergne,
d’exposition (100 Bq/m3) à 1,08 (IC à 95 % 1,03-1,16). Dans Bretagne, Languedoc-Roussillon et Limousin) où se trouvent
cette étude internationale [1], ainsi que dans notre étude fran- de nombreuses habitations avec des fortes concentrations de
çaise, l’ajustement précis sur les différentes composantes de la radon. La population étudiée est restreinte aux sujets ayant
consommation tabagique a permis de préciser l’estimation du vécu au moins 25 ans dans la région étudiée et ayant au moins
risque de façon notoire. une habitation dont la concentration de radon a été mesurée.
Dans l’étude française, après ajustement sur l’âge, le sexe, Le tabagisme actif des sujets a été pris en compte de manière
la région, le tabagisme actif et les expositions professionnelles à très détaillée que ce soit en termes de consommation journa-
des cancérigènes pulmonaires, les risques relatifs de cancer du lière ou en termes de durée. Comme il nous était impossible
poumon sont les suivants (en ne considérant que les cas et d’extraire les cas à partir d’un registre national de cancer, les cas
témoins ayant eu une mesure sur la totalité de la période) : 1,00, de cancer du poumon ont été recrutés en milieu hospitalier.
0,85 (0,52-1,40), 1,26 (0,75-2,13), 1,42 (0,79-2,55), 1,36 Pour les cas et les témoins, les données individuelles ont été
(0,63-2,95) pour respectivement < 50 Bq/m3, 50-99 Bq/m3, recueillies dans les mêmes conditions (au cours d’une hospita-
100-199 Bq/m3, 200-399 Bq/m3, > 400 Bq/m3. lisation), à partir d’un questionnaire standard et par la même
Dans l’étude internationale, qui a une puissance statisti- enquêtrice, spécialement formée dans le cadre de cette étude.
que plus importante, et a utilisé une méthodologie d’analyse Les résultats indiquent une association positive entre le
légèrement différente, le risque relatif estimé, comparativement risque de cancer du poumon et l’exposition domestique au
au niveau < à 25 Bq/m 3 est le suivant : pour une exposition radon, avec un risque relatif de 1,04 (IC à 95 % 0,99-1,11)
entre 100 et 199 Bq/m 3 il est de 1,20 (IC 95 % : 1,08-1,32) pour une augmentation de l’exposition au radon de 100 Bq/m3
pour une exposition entre 200 et 399 Bq/m 3 il est de 1,18 (IC Quand l’analyse est restreinte aux 257 cas et 593 témoins
95 % : 0,99- 1,42) ; il est de 1,43 (IC 95 % : 1,06-1,93) pour pour lesquels les mesures de la concentration de radon ont été
le niveau d’exposition 400 à 799 Bq/m 3, et de 2,02 (IC 95 % : effectuées dans l’ensemble des habitations recouvrant les
1,24-3,31) pour les expositions supérieures à 800 Bq/m 3. Il est 30 années précédant l’inclusion, et pour lesquels l’incertitude
à noter que dès le groupe 100 à 199 Bq/m 3 l’excès de cancer autour de la mesure de l’exposition est moindre, le risque de
observé (risque relatif = 1,20) est statistiquement significatif cancer du poumon est légèrement plus élevé : il est de 1,07
(IC 95 % : 1,08-1,32). (IC à 95 % 1,00-1,14) pour une augmentation de l’exposition
au radon de 100 Bq/m3 au cours de la période considérée.
L’estimation de risque obtenue est cohérente avec celle
obtenues dans d’autres études cas-témoins (tableau I) et avec
Tableau III. celle obtenue par extrapolation des résultats des mineurs
Distribution des mesures de la concentration de radon dans les d’uranium. L’estimation de l’excès de risque relatif dans la
habitations occupées au cours des 30 années précédant l’inclusion cohorte française des mineurs d’uranium est de 0,8 % par
du sujet dans l’étude.
WLM (Working Level Month) [14]. En considérant qu’une
exposition cumulée de 1 WLM dans les mines est équivalente
Cas Témoins
(n=486) (n=984)
à une année d’exposition à 230 Bq/m3 dans l’habitat, l’esti-
mation de l’excès de risque relatif est de 9 % pour une aug-
Nome d’habitations mesurées 734 (100%) 1461 (100%) mentation de l’exposition de 100 Bq/m3 sur 30 ans. Cette
Concentration de radon(*) estimation de risque est donc très proche de l’estimation de
<=25 71 (9,7%) 128 (8,8%) 4 %, voire de 7 %, obtenue à partir des données de l’étude
25-50 164 (22,4%) 343 (23,5%) cas-témoins français, et de 8 % obtenu par l’analyse conjointe
50-100 195 (26,6%) 407 (27,8%) européenne [1].
100-200 175 (23,8%) 317 (21,7%) Peu d’études cas-témoins prises isolément ont une puis-
200-400 92 (12,5%) 172 (11,7%) sance suffisante pour démontrer une augmentation statisti-
>400 37 (5,0%) 94 (6,5%)
quement significative du risque de cancer du poumon
(tableau I). La mise en place dans le cadre européen d’études
Moyenne arithmétique* 140 141
menées parallèlement et aboutissant à une analyse conjointe
Médiane* 79 77
de l’ensemble de ces données a été une étape importante et
Minimum : Maximum 9 : 4606 6 : 2609
indispensable permettant la prise en compte de l’ensemble des
(*)Bq/m3 facteurs de risque du cancer du poumon. Cette analyse a été

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Radon et risque de cancer du poumon

publiée très récemment [1] ainsi qu’une analyse conjointe de Une autre solution consiste à utiliser des mesures effec-
données provenant d’études nord-américaines [2]. tuées sur des objets en verre qui permettent d’estimer une
La difficulté majeure de ce type d’étude est d’évaluer exposition au radon cumulée sur plusieurs années. Cette tech-
rétrospectivement et le plus précisément possible l’exposition nique, relativement récente, a été utilisée dans l’étude menée
passée au radon en tenant compte d’une part de la mobilité dans le Missouri [20] et dans celle menée en Suède [21]. Les
des sujets, d’autre part des modifications des habitations au estimations de risque sont alors plus élevées que celles obte-
cours du temps (isolation, double vitrage, etc.) et qui peuvent nues à partir des mesures effectuées grâce à des dosimètres
influer sur la concentration en radon. Si, dans l’étude fran- « traditionnels ». Ces résultats demandent confirmation sur
çaise, l’analyse du risque est limitée à l’étude en fonction de d’autres études cas-témoins et soulignent la difficulté de la
l’exposition au radon dans l’habitation actuelle, le résultat mesure de l’exposition au radon et à ses descendants dans
obtenu est similaire (RR = 1,05, IC à 95 % 0,99-1,12) pour l’habitat. Un projet européen visant à comparer les deux tech-
une augmentation de l’exposition au radon de 100 Bq/m3. niques de mesure du radon est en cours.
Cette méthode est pertinente car les sujets ont résidé en
moyenne dans leur habitation actuelle pendant 24 ans ; elle a
été utilisée dans d’autres études considérant que la dernière
Conclusion
maison est un bon indicateur de l’exposition individuelle de Les résultats de cette étude, comprenant près de 500 cas
la personne étudiée [15]. Les mesures de la concentration en et 1 000 témoins, s’appuient sur une reconstitution de l’expo-
radon effectuées dans les habitations actuelles couvrent donc sition individuelle au radon sur plus de 20 années en
l’essentiel de l’exposition individuelle au radon. De plus, les moyenne. Le radon est un polluant à l’intérieur de l’habitat et
mesures ont été effectuées dans les conditions de vie « réelles » cette étude a été possible grâce à une très bonne collaboration
du sujet, ce qui augmente la précision de l’évaluation rétros- de l’ensemble des habitants des maisons entrant dans cette
pective de l’exposition. étude.
En ce qui concerne les données manquantes, les efforts Après un ajustement précis sur la consommation tabagi-
déployés sur le terrain ont conduit à les limiter autant que pos- que, il a été possible de mettre en évidence une augmentation
sible. Cependant toutes les habitations occupées au cours des du risque de cancer du poumon liée à cette exposition domes-
30 dernières années n’ont pas pu être mesurées pour des raisons tique. L’estimation de risque obtenue est faible comparative-
diverses (refus de l’occupant, maison détruite ou non localisée, ment à un risque de tabagisme actif, mais les résultats sont
perte ou mauvais fonctionnement du dosimètre). Une appro- cohérents avec ceux obtenus dans d’autres études cas-témoins
che a consisté à remplacer les mesures manquantes par la publiées récemment, avec ceux de l’analyse conjointe interna-
moyenne de la concentration en radon dans les habitations des tionale et avec ceux extrapolables à partir des modèles issus des
témoins, selon la méthodologie proposée par Weinberg [16]. mineurs d’uranium. D’autre part, cette estimation est relative-
Enfin, même lorsque l’habitation a pu être mesurée, il ment stable, ne variant que très peu en fonction des différen-
existe une incertitude liée aux erreurs de mesure qui, si elle est tes approches testant la meilleure estimation de l’exposition
négligée, entraîne une sous-estimation du risque. En prenant cumulée dans les trente années précédant le diagnostic.
en compte les incertitudes liées à la mesure, les Suédois [17] ont L’ensemble des données épidémiologiques actuellement
calculé un risque relatif pour une exposition de 100 Bq/m3 égal disponibles montre que l’exposition au radon accroît le risque
à 1,17 (IC à 95 % 1,03-1,37) alors que l’estimation initiale de cancer du poumon dans une proportion comparable à
était égale à 1,10 (IC à 95 % 1,01-1,22). De manière similaire, celle du tabagisme passif. Dans l’étude conjointe internatio-
dans l’étude menée en Angleterre [18], l’analyse prenant en nale, un doublement du risque est observé dans le groupe
compte les incertitudes liées à la mesure montre un risque rela- dépassant une exposition de 800 Bq par m3 sur une période
tif pour une exposition de 100 Bq/m3 égal à 1,12 (IC à 95 % de 30 ans.
0,95-1,33) en comparaison d’un risque relatif de 1,08 (IC à Pour la majorité de la population française, exposée à
95 % 0,97-1,20). Ces travaux essaient de tenir compte de moins de 100 Bq par m3, ce risque reste faible et nettement
l’erreur possible autour de la précision de la mesure du radon. inférieur à celui du tabagisme actif. Cependant, son interac-
Dans la majorité des études cas-témoins publiées, des dosimè- tion, par exposition répétée, et donc chronique, avec d’autres
tres fermés ou ouverts sont utilisés pour mesurer le radon dans polluants et cancérigènes, en particulier le tabac, peut avoir
l’air. Ceux-ci sont installés dans une ou plusieurs pièces de un effet plus qu’additif sur le risque de cancer du poumon. En
l’habitation et les sources d’erreur sont multiples. Certaines effet, dans l’analyse conjointe européenne le modèle d’une
erreurs sont liées à l’appareil de mesure ou aux conditions de la interaction de type additif entre le tabagisme et le radon a été
mesure (chauffage, aération, saison de mesure…). Le dosimètre rejeté (p = 0,05). Mais même en absence du tabagisme, le ris-
utilisé dans l’étude française a été intégré dans un exercice que radon existe. Grâce à son effectif élevé, l’étude euro-
d’intercomparaison des appareils utilisés dans d’autres pays péenne a pu donner une bonne estimation du risque chez les
européens [19]. Par ailleurs, les concentrations de radon varient non-fumeurs (884 cas et 5 418 témoins) : dans ce groupe,
au plus de 20 % entre les mois d’été et ceux d’hiver [6]. l’excès pour 100 Bq par m3 est estimé à 11 %. L’étude de

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H. Baysson et coll.

l’interaction du risque radon avec d’autres polluants cancéri- 6 Baysson H, Billon S, Laurier D, Rogel A, Tirmarche M : Seasonal
gènes continue dans le cadre d’un projet international, coor- correction factors for estimating radon exposure in dwellings in
donné par le laboratoire d’épidémiologie de l’IRSN : le but de France. Radiation Protection Dosimetry 2003 ; 104 : 245-52.
7 Billon S, Morin A, Caër S, Baysson H, Gambard JP, Rannou A,
cette collaboration est l’analyse conjointe de l’ensemble des
Tirmarche M, Laurier D : Évaluation de l’exposition de la popula-
données des études américaines, canadiennes, chinoises et tion française à la radioactivité naturelle. Radioprotection 2004 ; 39 :
européennes, constituant ainsi une base de travail unique 213-32.
pour mieux comprendre l’action de cette irradiation chroni- 8 De Brouwer C, Lagasse R : Le principe de précaution appliqué au ris-
que de type alpha en présence ou absence d’autres cancérigè- que de cancer du poumon causé par le radon domestique. Rev Epide-
nes pulmonaires. miol Sante Publique 2002 ; 50 : 147-57.
9 Robé MC, Tirmarche M : Radon dans les bâtiments. Techniques de
l’Ingénieur 2003 ; 384 : 1-16.
Remerciements 10 Tirmarche M, Laurier D, Baysson H, Catelinois O : Évaluation du
risque de cancer lié à l’inhalation de radon. Contrôle 2003 ; 153 :
Les auteurs remercient les pneumologues qui ont sup- 11-8.
porté l’étude en permettant l’accès des interviewers dans 11 Baysson H, Tirmarche M : Exposition domestique au radon et risque
leurs services, en particulier le Pr Clavier et le Dr Larzul de cancer du poumon : bilan des études cas-témoins. Rev Epidemiol
(Bretagne), le Pr Catanzano (Limousin). Les auteurs tien- Sante Publique 2004 ; 52 : 161-71.
nent également à remercier les collaborateurs qui ont parti- 12 Samet JM, Stolwijk J, Rose SL : Summary: International workshop
cipé à la réalisation de l’étude sur le terrain, et tout on residential radon-epidemiology. Health Phys 1991 ; 60 : 223-7.
particulièrement les personnes ayant conduit les entretiens 13 Baysson H, Tirmarche M, Tymen G, Ducloy F, Laurier D : Risk of
dans les hôpitaux ; Joëlle Coutelle, Fabienne Jayoux, Anne lung cancer and indoor radon exposure in France. Proceedings of the
Fort et Jacqueline Foissac. Les auteurs sont également recon- 11th International IRPA Congress, Madrid, 24-28 May 2004,
CD-Rom, IRPA 11: full paper 1b3.
naissant à Florence Jourdain pour sa contribution à la ges-
14 Rogel A, Laurier D, Tirmarche M, Quesne B : Lung cancer risk in the
tion des données et au Pr Lothar Kreienbrock pour ses French cohort of uranium miners. J Radiol Prot 2002 ; 22 : A101-6.
commentaires pertinents sur le manuscrit. 15 Kreienbrock L, Kreuzer M, Gerken M, Dingerkus G, Wellmann J,
Keller G, Wichmann H : Case-control study on lung cancer and resi-
dential radon in western Germany. Am J Epidemiol 2001 ; 153 :
42-52.
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excess relative risk model. Epidemiology 1996 ; 7 : 490-7.
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Kreienbrock L, Kreuzer M, Lagarde F, Mâkeläinen I, Muirhead C, radon and lung cancer in Sweden : risk analysis accounting for ran-
Oberaigner W, pershagen G, Ruano-Ravina A, Ruosteenoja E, Schaf- dom error in the exposure assessment. Health Phys 1997 ; 72 :
frath Rosario A, Tirmarche M, Tormasek L, Whitley E, Wichmann 269-72.
H E, Doll R : Radon in homes and risk of lung cancer: collaborative 18 Darby S, Whitley E, Silcocks P, Thakrar B, Green M, Lomas P,
analysis of individual data from 13 European case-control studies. Miles J, Reeves G, Fearn T, Doll R : Risk of lung cancer associated
BMJ 2005 ; 330 : 223-7. with residential radon exposure in south-west England: a case control
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and China. Radiation Protection Dosimetry 2003 ; 4 : 315-9. 19 Kreienbrock L, Poffijn A, Tirmarche M, Feider M, Kies A, Darby SC :
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Vergnenegre A, Ducloy F, Laurier D : Case-control study on lung epidemiological studies. Health Physics 1999 ; 76 : 558-63.
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