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Chapitre 2.

7 – Le potentiel électrique et les conducteurs


Le potentiel dans un conducteur en équilibre électrostatique
v
Nous savons que le champ électrique E à l’intérieur
d’un conducteur est toujours nul à l’équilibre
électrostatique, car les électrons se déplacent à l’intérieur
du conducteur sous l’effet du champ électrique extérieur v v
v Eint = 0 E ext
E ext pour réduire à zéro le champ électrique à l’intérieur
v
du conducteur E int .

Puisque c’est en se déplaçant dans un champ électrique Variation du potentiel


v électrique :
E qui fait varier le potentiel électrique ∆V , on peut v v
affirmer que le potentiel électrique est constant en tout ∆V = − ∫ E ⋅ d s
point à l’intérieur d’un conducteur.

Ainsi :
 Le potentiel électrique est toujours uniforme à la surface et à l’intérieur d’un
conducteur idéal.
 La surface d’un conducteur est toujours une équipotentielle.

Situation X : Le potentiel d’une sphère conductrice chargée positivement. Une sphère


conductrice de 10 cm de rayon porte une charge de +2 nC. On désire tracer le graphique
du potentiel V(r) généré par la sphère en fonction de la distance r à partir du centre de la
sphère à l’équilibre électrostatique.

Évaluons le potentiel électrique à l’extérieur de la sphère :


o r=∞ : Vr = ∞ = 0 V (V)
200
Q 150
o ∞ > r ≥ 0,1 : V = k
r 100
50
) (2 ×(010,1) ) = 180 V
−9
o r = 0,1 : (
Vr =0,1 = 9 × 10 9 0
0,1 0 ,2 0,3 r (m)

Puisque le champ électrique est nul à l’intérieur d’un conducteur à l’équilibre


électrostatique, il n’y a pas de variation du potentiel entre 0 < x ≤ 0,1 :

V (V)
200
150
o 0 < r ≤ 0,1 : Vr ≤ 0 ,1
= 180 V 100
50
0
0,1 0 ,2 0,3 r (m)

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Volume B Page 1


Note de cours rédigée par : Simon Vézina
Situation 1 : Le potentiel d’une sphère conductrice chargée. Une
sphère conductrice de 20 cm de rayon porte une charge de -4 nC. On
désire tracer le graphique du potentiel V(r) généré par la sphère en r
fonction de la distance r à partir du centre de la sphère à l’équilibre
électrostatique.

Évaluons le potentiel électrique à l’extérieur de la sphère :


o r=∞ : Vr = ∞ = 0
V (V) 0,2 0 ,4 0,6
Q 0
o ∞ > r ≥ 0,2 : V = k –60 r (m )
r –90

) (− 4(0×,10 ) = −180 V
−9
o r = 0,2 : (
Vr = 0, 2 = 9 × 10 9
2)
– 180

Puisque le champ électrique est nul à l’intérieur d’un conducteur à l’équilibre


électrostatique, il n’y a pas de variation du potentiel entre 0 < x ≤ 0,2 :

V (V) 0,2 0 ,4 0,6


0
r (m )
o 0 < r ≤ 0,2 : Vr ≤ 0, 2
= −180 V –60
–90

– 180

Situation 2 : Une sphère chargée au centre d’une coquille chargée. Une coquille
conductrice sphérique dont le rayon interne est égal à 20 cm et le rayon externe est égal à
30 cm porte une charge de -9 nC. Au centre de la coquille se trouve une sphère conductrice
de 10 cm de rayon qui porte une charge de 4 nC. On désire tracer le graphique du potentiel
électrique en fonction de r. (L’axe r est un axe radial dont l’origine coïncide avec le centre
de la sphère.)

Voici la représentation du champ électrique l’équilibre électrostatique en ligne de champ


(1 ligne/nC) et de la répartition des charges électrique sur les surfaces des conducteurs :
Ligne de champ électrique Répartition des charges électriques

Vue en coupe –5 nC
–4 nC
4 nC

C B A i ii iii iv
r

10 cm
10 cm 20 cm
Vue en
20 cm coupe 30 cm
30 cm

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Volume B Page 2


Note de cours rédigée par : Simon Vézina
Évaluons le potentiel électrique de chaque surface A, B et C séparément à l’extérieur de la
sphère, à la surface et à l’intérieur de la surface comme si les autres surfaces n’existaient
pas. Il est important de rappeler que le champ électrique à l’intérieur d’une sphère
uniformément chargé est nul.
QA
Pour A : VA = k (potentiel d’une charge ponctuelle)
r
) (4 × 10 ) = 36
−9
(
∞ > x ≥ 0,1 : VA = 9 × 10 9
r r
360 V 0 < r ≤ 0,1
) (4 × 10 ) = 360
−9
VA (r ) =  
x = 0,1 : (
VA = 9 × 10 9
(0,1)
V 36 / r 0,1 ≤ r ≤ ∞ 

0 < x < 0,1 : VA = 360 V ( E A = 0 à l’intérieur)

QB
Pour B : VB = k (potentiel d’une charge ponctuelle)
r
) (− 4 × 10 ) = − 36
−9
(
∞ > x ≥ 0,2 : VB = 9 × 10 9

r r
− 180 V 0 < r ≤ 0,2 
) (− 4 × 10 ) = −180
−9
VB (r ) =  
x = 0,2 : (
VB = 9 × 10 9

(0,2)
V − 36 / r 0,2 ≤ r ≤ ∞ 

0 < x < 0,2 : VB = −180 V ( E B = 0 à l’intérieur)

QC
Pour C : VC = k (potentiel d’une charge ponctuelle)
r
) (− 5 ×r10 ) = − r45
−9
(
∞ > x ≥ 0,3 : VC = 9 × 10 9
− 150 V 0 < r ≤ 0,3 
) (− 5 × 10 ) = −150
−9
VC (r ) =  
x = 0,3 : (
VC = 9 × 10 9
(0,3)
V − 36 / r 0,3 ≤ r ≤ ∞ 

0 < x < 0,3 : VC = −150 V ( E C = 0 à l’intérieur)

Appliquons le principe de superposition aux potentiels VA , VB et VC évalués dans les


quatre régions i, ii, iii et iv :
Avec : V = VA + VB + VC
(i) 0 < x ≤ 0,1 : V = (360 ) + (− 180 ) + (− 150 ) = 30 V V (V) i ii iii iv
30 r (m)
(ii) 0,1 < x ≤ 0,2 : V = (36 / r ) + (− 180) + (− 150) = 36 / r − 330 0
0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
(iii) 0,2 < x ≤ 0,3 : V = (36 / r ) + (− 36 / r ) + (− 150 ) = −150 V –90

(iv) 0,3 ≤ x < ∞ : V = (36 / r ) + (− 36 / r ) + (− 45 / r ) = −45 / r –150

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Volume B Page 3


Note de cours rédigée par : Simon Vézina
L’effet de pointe
À l’équilibre électrostatique, un surplus de charges se trouvant dans un conducteur se
répartissent à la surface de celui-ci afin de produire un champ électrique nul à
l’intérieur du conducteur ce qui permet à la surface de devenir une équipotentiel
électrique.

Lorsque l’objet est une sphère, les charges sont v Q


uniformément réparties à la surface de la sphère et la E = k 2 rˆ
r
densité surfacique σ de charges est constante tel + +
+ +
qu’illustré sur le schéma ci-contre. v
σ
+ +
Eint = 0
Pour un conducteur de forme quelconque, les charges se + +
+ +
répartissent à la surface de façon non homogène. Afin
de produire un champ électrique nul à l’intérieur du
conducteur, les charges doivent être plus concentrées v
dans les régions du conducteur où la courbure locale E fort
est plus prononcée (là où il y a des pointes) tel ++
+
qu’illustré sur le schéma ci-contre. +
+
Puisqu’il y a plus de lignes de champ qui sont émises + v
Eint = 0
aux pointes, le module du champ électrique à l’extérieur +
+
du conducteur près de ces zones est plus élevé. +
+
v
On donne le nom d’effet de point à ce phénomène. E faible

Situation 3 : Le potentiel de deux sphères


conductrices reliées entre elles. Une sphère
conductrice A de 20 cm de rayon est reliée par un B
mince fil conducteur à une sphère conductrice B de 10 A
cm de rayon afin de former un seul objet conducteur. rB = 10 cm
On donne à l’objet une charge de 15 nC. On désire
déterminer (a) le potentiel à la surface de l’objet, (b) la rA = 20 cm
charge qui se trouve sur chacune des sphères ainsi que On suppose que le fil reliant la sphère A et B est
(c) la densité surfacique de charge pour chacune des très long et qu’il possède une capacité nulle
(il n’accumule pas de charge).
sphères.

Puisque le fil est très mince, on peut supposer qu’il n’y aura pas d’accumulation de charges
sur celui-ci ce qui fait en sorte que la charge totale va se répartir sur les deux sphères :
Qtot = QA + QB = 15 × 10 −9 C

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Volume B Page 4


Note de cours rédigée par : Simon Vézina
Il est important de remarquer que la charge totale ne sera pas répartie uniformément. La
répartition des charges va s’effectuer afin d’obtenir un potentiel électrique identique à la
surface des deux sphères puisque les sphères sont conductrices et qu’elles sont reliées par
un fil conducteur :
QA ≠ Q B

Puisque le potentiel électrique généré par une sphère uniformément chargée est équivalent à
celui d’une charge ponctuelle, évaluons l’expression du potentiel électrique de chaque
sphère afin de déterminer la charge électrique sur chacune :
QA Q Q
VA = V B ⇒ k =k B (Potentiel charge ponctuelle : V = k )
rA rB r
Q A QB
⇒ = (Simplifier k)
rA rB
QA (Qtot − QA )
⇒ = (Remplacer QB = Q tot − QA )
rA rB
QA Qtot QA
⇒ = − (Développer la fraction)
rA rB rB
QA QA Qtot
⇒ + = (Isoler termes en QA )
rA rB rB

1 1 Q
⇒ QA  +  = tot (Factorier QA )
 rA rB  rB
r +r  Qtot
⇒ QA  B A  = (Dénominateur commun)
 rA rB  rB
rA Qtot
⇒ QA = (Isoler QA et simplifier rB )
rB + rA

(0,2 )(15 × 10 −9 )
⇒ QA = (Remplacer valeurs numériques)
(0,1) + (0,2)
⇒ QA = 10 × 10 −9 C (b) (Évaluer QA )

Nous pouvons maintenant évaluer la charge sur la sphère B :


Qtot = QA + QB ⇒ (15 × 10 ) = (10 × 10 ) + Q
−9 −9
B (Remplacer valeurs numériques)

⇒ QB = 5 × 10 −9 C (b) (Évaluer QB )

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Volume B Page 5


Note de cours rédigée par : Simon Vézina
Nous pouvons maintenant évaluer le potentiel électrique des deux sphères :

VA = k
QA
⇒ VA = (9 × 10 −9 )
(10 × 10 ) −9
(Remplacer valeurs numériques)
rA (0,2)
⇒ VA = 450 V (a) (Évaluer VA = VB )

Évaluons la densité surfacique de charges à la surface de nos deux sphères :

σ=
Q
⇒ σA =
QA
=
(10 × 10 ) −9
⇒ σ A = 1,989 × 10 −8 C/m 2
2 2
A 4π rA 4π (0,2 )

σB =
QB
=
(5 × 10 )
−9
⇒ σ B = 3,979 × 10 −8 C/m 2 (c)
2 2
4π rB 4π (0,1)

P.S. Il est important de remarquer que la densité surfacique de charges est plus élevée
sur la sphère B dont la courbure est plus prononcée ce qui est une autre
manifestation de l’effet de pointe. Le champ électrique sera alors plus intense à la
surface de la sphère B que de la sphère A.

Le paratonnerre
Inventé par le physicien américain Benjamin
Franklin en 1752, le paratonnerre permet par
l’effet de pointe d’augmenter la probabilité de
faire chuter la foudre sur la structure métallique
du paratonnerre qui est reliée à une mise à la terre.

Benjamin Franklin La tour Eiffel joue le rôle de


(1706-1790) paratonnerre dans la ville de Paris.

Quand l’air devient conducteur


Lorsqu’il y a un arc électrique qui survient dans l’air, cela signifie E > 3000 kV/m
que l’air est devenu conducteur. Sous la présence d’un champ ∆V > 30 kV
électrique très élevé, les molécules présentes dans l’air se font ioniser
(électrons arrachés de la structure) et deviennent ainsi conductrices. v
E arc
Voici l’ordre de grandeur du champ électrique requis pour observer électrique
dans l’air
un tel phénomène. Avec un tel champ électrique, on ne peut pas
considérer l’air comme un bon isolant. 1 cm

En N / C En V / m
E = 3 000 kV/m
E = 3 000 000 N/C
E = 3 0 kV/cm

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Volume B Page 6


Note de cours rédigée par : Simon Vézina

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