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3641
PREMIER MINISTRE
ETUDE POLAROGRAPHIQUE
DES PROPRIETES ELECTROCHIMIQUES
DU PLUTONIUM
par
Claude GUICHARD
Rapport CEA-R-3641
1968 S E R V I C E C E N T R A L DE D O C U M E N T A T I O N DU C.E.A
Claude GUICHARD
(Mémoire présenté au Conservatoire National des Arts et Métiers
pour l'obtention du titre d'Ingénieur C.N. A. M. )
- Décembre 1968 -
TABLE DES MATIERES
I - INTRODUCTION
II - TECHNIQUES EXPERIMENTALES
A - Ensemble polarographique
B - Ensemble coulométrique
C - Ensemble spectrophotométrique
D - Préparation des solutions de plutonium
E - Obtention des principaux degrés d'oxydation du plutonium
I - INTRODUCTION
+ 1,043
+ 1,022
- Plutonium(IV)
3,7.10" 4 7,4. 10"4 4,5
C'est le degré d'oxydation le plus stable. Si toutefois on soupçonne la présence des
autres degrés, il est nécessaire d'effectuer la réduction en plutonium(IIl) précédemment citée et
de réoxyder le plutonium(III) à + 0, 910 V/ECS à une électrode de platine.
1.2 - Dismutation du plutonium(IV)
- Plutonium(VI) Pour déterminer le nombre total d'électrons échangés au cours de la réduction pola-
Un moyen commode d'obtenir ce degré d'oxydation est d'effectuer une oxydation rographique, nous avons effectué des coulométries à potentiel contrôlé sur cathode de mercure.
perchlorique à fumées blanches Mais il faut tenir compte de la dismutation du plutonium(IV).
Cette dismutation est mise en évidence par le tracé du spectre d'une solution perchlo-
Q O
rique 0,1 N obtenue à partir de SM'l (solution finale : Pu 10 M, NOQ" 10" M). On peut voir
o
III - ETUDE EN MILIEU PERCHLORIQUE l'apparition de pics caractéristiques à 833 n m (VI) et 562 n m (III) qui indique qu'une petite quan-
tité du degré d'oxydation(IV) s'est dismutée.
A - Degrés d'oxydation(III) et (IV) Ce phénomène peut être prévu en considérant les variations des potentiels normaux
apparents avec le pH. Les potentiels normaux (en milieu perchlorique normal) ont pour valeurs :
1 - Observations
- Pu(Vl)/Pu(IV) E Q = 1, 043 V/ENH
1.1 - Comparaison avec des solutions ferriques - Pu(IV)/Pu(III) E 0 = 0, 982 V/ENH
Le polarogramme des solutions de plutonium(IV) présente une vague confondue avec La formation des complexes hydroxylés de ces différentes espèces est régie par les
celle de l'oxydation du mercure (fig. 8). équilibres suivants
L'hypothèse la plus probable est qu'il s'agit de la réduction :
Pu0ti92+ + H£t90 PuO0jbOH H K = 10 ~ 5 ' 7
Pu(IV) —> Pu(Hl) (E0 = 0,98 V/ENH)
Pu4+ H2O PuOH 3+ K = "lj 6
Dans le but d'étayer cette hypothèse, nous avons polarographié une solution de fer(III)
en milieu perchlorique 0,1 N. Nous avons obtenu une vague de réduction identique qui correspond Pu3"*" -f H20 PuOH2+ + H+ K = 10"7
à la réduction :
et le produit de solubilité global de Pu(OH). s'exprime par la relation suivante :
Fe(HI) Fe(II)
Pu 4+ |OH-|4 = lu' 55
puisque le potentiel normal du système (0, 51 V/ECS) est plus positif que celui de l'oxydation de
mercure (+ 0,4 V/ECS en l'absence d'agent complexant) [9j* D'autre part, nous avons :
Nous avons également polarographié des solutions contenant fer(III) + plutonium(IV).
|OH' 10 -14
Les résultats sont rassemblés dans le tableau suivant (p. il)
En considérant les valeurs des courants limites obtenues et en admettant que les soit = 10 - 56
coefficients de diffusion du fer et du plutonium soient voisins, on peut penser que la réduction du
plutonium met également en jeu un seul électron. |PU4+| 10-56 =|H + I 4 lu' 55
Pu4+| = 10|H + I 4
4+
pH = 0,25 - i log |pu
13
12
Ces conclusions sont valables à l'équilibre, c'est-à-dire sans tenir compte de la B - Degrés d'oxydation(V) et (VI)
cinétique des réactions.
1 - Observations
lyse de la courbe polarographique (fig. 11) donne pour valeur de a n : 0,41, ce qui indique que la 1.3 - Coulométries
réaction est lente (voir annexe I).
Des réductions à potentiel contrôlé, effectuées en milieu perchlorique 0,1 N à
Pour contrôler, par spectrophotométrie, le degré d'oxydation de l'espèce mise en jeu,
- 0,100 V/ECS sur cathode de mercure, ont permis d'obtenir les valeurs suivantes pour le nombre
il était nécessaire de préparer une solution plus concentrée (Pu = 3,4.10 -3 M). Le spectre d'électrons échangés :
d'absorption de celle-ci, représenté fig. 7, révèle que le plutonium existe au degré d'oxydation(VI)
(maximum d'absorption : 830 n m). = 1,09
Nous avons effectué un essai à blanc dans les conditions utilisées pour l'oxydation du n = 1,08
2
plutonium au degré(Vl) (1 ml HC1O. porté à fumées blanches pendant cinq minutes, puis dilué à
n. = 1,09
100 ml). Nous obtenons un polarogramme avec un courant résiduel de 0,4 uA/V.
Les phénomènes observés ne peuvent donc être attribués à l'électrolyte support. Ces résultats et les spectres d'absorption des solutions enregistrés avant et après
En vue de vérifier ces résultats, nous avons utilisé un plutonium d'origine différente. réduction montrent qu'il s'agit du passage du degré d'oxydation(VI) au degré d'oxydation(V). La
Pour cela, nous disposions de la solution nitrique de plutonium(IV) SM'l (Pu = 21,3 g/1). réduction électrochimique est donc la suivante :
Sur une dilution de celle-ci (Pu = 3, 56.10" M), nous avons enregistré un polaro-
gramme : seule la vague positive confondue avec le mur du mercure (Pu(IV) -» Pu(III) ), appa- Pu(VI) + e Pu(V)
raît. Nous avons alors effectué une polarographie sur un essai identique au précédent, mais après
La figure 12 montre le spectre caractéristique du plutonium(V) enregistré aussitôt
oxydation du plutonium(IV) de la solution nitrique en (VI) par l'acide perchlorique à fumées blan-
après réduction. Deux heures après celle-ci, la dismutation de ce degré d'oxydation est notable ;
ches. Le polarogramme de cette dernière solution est sensiblement identique à celui obtenu pour
on remarque une forte proportion de plutonium(VI).
la solution de Pu(VI) 3,43.10~ M. Les résultats obtenus, concernant la deuxième vague, sont
Une coulométrie effectuée sur une solution de plutonium(VI) en milieu perchlorique
donnés dans le tableau suivant :
0,1 N à un potentiel de - 0, 900 V/ECS sur cathode de mercure (ce potentiel correspond approxi-
mativement au milieu du palier de diffusion de la vague) donne un nombre total d'électrons échan-
gés n = 2, 75. Ceci correspond à la réduction :
Pu X
D lim. E 5- V/ECS I
M Pu(VI) + 3 e -+ Pu(IH)
uA
Si l'on opère sur une solution précédemment réduite à - 0,100 V/ECS, on obtient :
4
3,43.10" 3,06 - 0,540 n1 = 1,83
3,56.10" 4 3,13 - 0,545
Ce résultat et les spectres d'absorption des solutions enregistrés avant et après
réduction, montrent qu'il s'agit du passage du degré d'oxydation(V) au degré (m). La réduction
électrochimique est donc la suivante :
II faut noter que la première vague confondue avec le mur du mercure est également
Pu(V) + 2 e -* Pu(III)
de hauteur légèrement supérieure pour la solution 3,56 -4 M en plutonium.
Nous pouvons donc affirmer que les phénomènes observés sont liés au plutonium.
1.4 - Proportionnalité courant-concentration
1.2 - Plutonium après oxydation argentique La figure 13 et le tableau ci-après montrent que le courant limite de diffusion est
proportionnel à la concentration en plutonium en milieu perchlorique 0,1 N.
Cette vague pouvait être attribuée soit au plutonium seul, soit à un complexe formé
entre celui-ci et un produit de décomposition de l'acide perchlorique. Pour lever l'incertitude,
nous avons essayé d'obtenir le degré d'oxydation(VI) sans utiliser l'oxydation perchlorique.
Pour cela, nous avons oxydé le plutonium par l'oxyde argentique en milieu nitrique 0, 5 N [1\]>
détruit l'excès d'oxyde par chauffage, puis séparé l'argent par précipitation du chlorure. La
solution diluée finalement à 250 ml par l'acide perchlorique 0,1 N nous a permis d'obtenir un
polarogramme présentant les deux vagues précédemment observées (après oxydation perchlorique).
L'hypothèse d'un complexe du plutonium avec un produit de décomposition de l'acide perchlorique
peut donc être écartée.
16 17
/ i i \
Pu(Vl)/Pu(V) E O = 0,925 V/ENH
Pu *D HA • T") O
moy
i
M uA Pu milïimole \Pu Pii )% Pu(V)/Pu(IV) E 0 = 1,161 V/ENH
Pu02+ + 4 H+ + 2 e -* Pu3"1" + 2 HO
18 19
l'espèce PuOH2+ ne devenant prépondérante qu'à pH 7 flOj. Quatre protons interviennent au prélevé une partie de la solution avant l'arrêt de l'électrolyse et dosé le plutonium par radiochi-
cours de la réduction qui s'effectue avec échange de deux électrons. Nous pouvons donc prévoir mie (comptage global de l'émission a du dépôt laissé par 0, 1 ml de solution après séchage). Le
un déplacement de la vague observée vers les potentiels plus négatifs lorsque le pH augmente. résultat obtenu montre que la concentration du plutonium en solution n'a pas changé. Le spectre
Ce déplacement sera environ de 120 mV par unité de pH. Cette valeur semble à peu près véri- de cette solution est caractéristique du plutonium (III). L'hypothèse de la formation d'un amalgame
fiée en considérant les essais à force ionique 0,1. de plutonium peut donc être écartée.
Cette méthode devient insuffisante lorsque l'on considère les essais à force ionique 1, Nous avons retrouvé un phénomène analogue à celui observé par NEBEL et SCHWABE,
où le déplacement est plus important. Ceci tendrait à prouver la formation d'un complexe entre en laissant vieillir un mois une solution perchlorique 0,1 N de plutonium(III) au contact de l'air.
l'ion PuO + et les hydroxy]es, ce qui paraît bien improbable si l'on considère que la première L'importance de cette vague augmente considérablement si une nappe de mercure existe en pré-
forme hydroxylée de PuO22+, qui est un ion analogue et de charge supérieure, ne devient prépon- sence de la solution. Nous avons remarqué également que l'oxydation de cette dernière solution
dérante qu'à partir de pH 5, 7 à + 0,850 V/ECS amplifie ce phénomène.
Il faut remarquer toutefois que l'interprétation de ces polarogrammes est compliquée La figure 18 représente le polarogramme de la solution tracé après oxydation : on
par le fait que la force ionique semble influencer la stabilité du plutonium (V) et également la peut constater l'existence de la vague de réduction du plutonium (IV) en (III) et vers - 1 V/ECS, la
rapidité du système. Dans certains cas, la proximité du mur de réduction des protons complique présence d'une vague de réduction comportant un fort maximum.
encore l'interprétation. Cette vague se situe à peu près au potentiel de réduction de l'eau oxygénée. Nous
avons soupçonné la présence de celle-ci et la formation du complexe coloré avec le titane (IV) nous
2 - Interprétation des phénomènes a permis de vérifier cette hypothèse.
En accord avec les observations faites par spectrophotométrie, la polarographie 1.2 - Essais sur l'électrolyte support
montre que le plutonium (V) est stable en milieu perchlorique 0, 1 N, pendant la durée de vie
d'une goutte, ce qui permet d'observer la réduction : Dans le but de vérifier la production électrochimique possible d'eau oxygénée, nous
avons electrolyse de l'acide perchlorique 0,1 N.
Pu(V) + 2 e -» Pu (in) Le potentiel de l'électrode de travail a été fixé successivement à :
Cette observation est rendue possible par le fait que Pu(V)/Pu(IV) est un système + 0, 850 V/ECS : pour ce potentiel, la valeur du courant était négligeable (10 uA),
suffisamment lent pour que la réduction du degré d'oxydation (V) au degré (IV) se situe dans le
+ 1,2 V/ECS pendant 45 minutes : un polarogramme enregistré sur une prise d'essai de
domaine d'utilisation de l'électrode à goutte. Le plutonium(IV) formé est immédiatement réduit
la solution anodique montre la présence de la vague, mais elle est peu importante ; nous avons
en (HI).
donc poursuivi l'électrolyse .
La réaction électrochimique globale peut être représentée de la manière suivante :
+ 1,5 V/ECS pendant une heure.
PuO2+ + 4 H+ + 2 e -» Pu3+ + 2 HgO
Dans le compartiment séparé le niveau du liquide a baissé au cours de l'opération.
l'espèce PuOH 2+
ne devenant prépondérante qu'à pH 7 [lOj. Il y a eu diffusion de la solution à travers le "fritte".
Les courbes 1 A et 1 C de la figure 19 représentent respectivement les polaro-
C - Vague située à - 1, 0 V/ECS grammes des solutions anodique et cathodique. Dans les deux cas, la vague située à - 1, 0 V/ECS
est de même importance.
En milieu perchlorique 0, 125 N, NEBEL et SCHWABE [5j signalent une vague Au cours d'une deuxième electrolyse, nous avons utilisé une séparation des deux
polarographique qu'ils attribuent à la réduction du plutonium (IV) en amalgame (E ^ «/ - 1,0 compartiments par verre "vycor". Le potentiel de l'électrode de travail a été porté à 1,2 V/ECS
V/ECS). pendant 45 minutes, puis à 1, 5 V/ECS pendant deux heures.
Les essais que nous avons effectués en milieu perchlorique montrent que le pluto- A l'inverse du cas précédent, le volume de la solution du compartiment séparé n'a
nium (IV) est réduit au degré d'oxydation(III), à un potentiel supérieur à celui de l'oxydation pas varié au cours de l'opération.
du mercure. Or, cette réduction est une étape du passage du degré d'oxydation(IV) au degré (0). La figure 19 montre que les polarogrammes des solutions cathodiques (courbe 2 C)
Il n'est donc pas possible que celui-ci ait lieu à - 1, 0 V/ECS. et anodique (courbe 2 A) sont différents. La vague de réduction est beaucoup plus importante pour
la dernière solution.
1 - Observations
2 - Interprétation
1.1 - Essais en présence de plutonium
Nous avons effectué une réduction à potentiel contrôlé du plutonium à - 1, 0 V/ECS, Dès que l'on electrolyse de l'acide perchlorique 0,1 N, en portant le potentiel de
20 21
l'électrode de travail à des valeurs pour lesquelles l'eau peut s'oxyder, on constate la production Deux faits rendent possible cette observation :
d'eau oxygénée dans les deux compartiments. 1. le plutonium (V) est stable dans ce milieu, au niveau de la durée de vie et de la goutte de
mercure.
Compartiment cathodique :
2. le système Pu(V) /Pu(IV) est suffisamment lent pour que la réduction du degré d'oxydation (V)
La réduction de l'oxygène dissous produit de l'eau oxygénée suivant la réaction élec- au degré (IV) se situe dans le domaine d'utilisation de l'électrode à goutte.
trochimique : La réaction électrochimique globale observée à - 0, 540 V/ECS peut être représen-
OL0 + H + 2 e s± tée de la manière suivante :
L'oxydation de l'eau peut s'effectuer suivant la réaction : En milieu perchlorique 0,1 N la loi d'ILKOVIC est suivie de façon satisfaisante, et
il y a possibilité de aosage polarographique du plutonium, après oxydation de celui-ci au degré (VI).
2 H 2 0 - 2 e ;» H202 + 2 H+ Nous avons été gênés, au cours de l'observation des différents degrés d'oxydation du
plutonium, par l'apparition sur certains polarogrammes, d'une vague de réduction située à - 1,0
Le niveau ayant baissé dans le compartiment séparé, lorsque nous avons effectué
V/ECS. Nous avons alors mis en évidence la présence d'eau oxygénée. Celle-ci a été produite au
l'oxydation du plutonium (III), la diffusion de l'eau oxygénée est possible. Il apparaît donc probable
cours de nos essais, par voie chimique, ou par voie électrochimique.
que l'eau oxygénée ; obtenue après réoxydation à + 0,850 V/ECS d'une solution perchlorique de
plutonium (III), s'est formée dans le compartiment cathodique (celui-ci n'est pas sous atmos-
phère inerte). IV - ETUDE EN MILIEU ACETIQUE
D'ailleurs REGNAUD F., CORPEL J., REGNAUT P. [I3j ont observé, en rédui-
sant de l'uranium (VI) à Ues potentiels inférieurs à - 0, 300 volts, mesurés par rapport à l'élec-
Après avoir étudié, par polarographie, le plutonium en milieu non complexant, nous
trode à sulfate mercureux (+ 0,100 V/ECS), des rendements anormaux et ils ont mis également
nous proposons d'observer les modifications apportées par un complexant au comportement des
en évidence l'eau oxygénée par formation du complexe avec le titane (IV). divers degrés d'oxydation de ce métal.
La présence d'eau oxygénée dans les solutions réduites de plutonium que l'on a laissé
La structure des ions Pu 4+ et Pu3+ permet de prévoir le déplacement du système
évoluer, peut s'expliquer par la réoxydation à l'air du plutonium (III) selon la réaction suivante :
Pu(IV)/Pu(III) vers les potentiels négatifs par suite d'une complexation plus forte de la forme
2 H+ - 2 Pu4+
oxydée.
2 Pu 3+
Les observations faites par NEBEL et SCHWABE [5j sur le plutonium (IV) en
Dans le cas de la solution réduite, laissée au contact du mercure, il est probable milieu acétique nous ont conduits à choisir les acétates comme complexants.
qu'une réaction tournante se produit. Il y a oxydation à l'air du plutonium (III) selon la réaction
envisagée ci-dessus. Le plutonium (IV) formé est réduit, par le mercure, au degré d'oxyda- A - Degrés d'oxydation (III) et (IV)
tion (III). Ce que laissent prévoir les courbes polarographiques et ce que nous avons observé en
laissant évoluer une solution de plutonium (IV) au contact du mercure. Nous avons étudié des solutions de plutonium préparées de la manière suivante :
A des prises de 0,1 ml de la solution SM'l (Pu = 8, 9.10~ 2 M, HNCLN),
O
nous avons
D - Conclusion ajouté des quantités d'une solution molaire en tampon acétique, comprises entre 0 et 24,9 ml et
complété éventuellement à 25 ml avec une solution de perchlorate de sodium molaire.
En milieu perchlorique 0,1 N, le polarogramme d'une solution de plutonium (ni) ne
De cette façon, la concentration en plutonium est constante d'une solution à l'autre
présente aucune vague de réduction. (3, 5.10" M) et la force ionique reste voisine de 1. La concentration totale en acétate varie
Le plutonium (IV) en milieu perchlorique 0,1 à 2 N est réduit à l'électrode à goutte
de 2.10"3 à 2 M.
à un potentiel supérieur à celui de l'oxydation du mercure.
L'ensemble des courbes obtenues fait l'objet de la figure 20. Il nous permet de
La réduction du plutonium (VI) en milieu perchlorique 0,1 N nous a permis
distinguer trois vagues de réduction.
d'observer : Dans le tableau I, nous avons rassemblé les résultats relatifs à deux de ces vagues,
- une première vague confondue avec l'oxydation du mercure et qui correspond à la réduction : la troisième, qui n'apparaît qu'à des concentrations supérieures à 2.10~ 1 M en acétate, étant
Pu (VI) - Pu(V) mal définie.
Les paramètres étudiés sont les suivants :
- une deuxième vague de réduction (E g- = - 0, 540 V/ECS) :
Pu(V) -» Pu(III)
23
22
dans le sens de la formation d'acide acétique. Il n'y a pas, dans ce domaine, suffisamment d'acé-
,, 4+ .
tate pour complexer Pu F
E
1
PH 2 an ^PA Remarques
Pour étayer notre hypothèse et rapprocher ces observations de celles faites précé-
V/ECS
demment en milieu perchlorique, nous avons effectué trois séries d'essais :
Sol. départ confondue dismutation notable
1.1.1 - Acidification d'une solution nitrique diluée de plutonium (IV) avec le mur ~ 20 3 Pu(IV) - 2 Pu(ni)
HNOg «/ 0, 1 N du mercure + Pu(VI)
Nous avons, pour une concentration constante de plutonium 3,5.10" M, augmenté n solution trouble
0,8 ^ 18 suspension blanche
l'acidité par ajouts de HC1O4. Nous comparons (fig. 21) les courbes obtenues à pH : 2, 4, 1, 85 et
1, 3. Pour cette dernière valeur, le courant limite de diffusion est plus important. Ceci s'explique confondue La vague confondue
avec le mur 1 avec le mur du
par le fait qu'une plus grande quantité de plutonium reste en solution. du mercure mercure a presque
Lorsque le pH diminue, on observe que la vague de réduction se déplace vers les 0,98 disparu
potentiels positifs. Par analogie avec ce que nous avions constaté en milieu perchlorique, nous blanc verdâtre
+ 0,095 2,15 5
V
pouvons admettre qu'il s'agit de la réduction du plutonium (IV) en (ni).
1 blanc verdâtre
1,30 + 0,025 1,5 6,0 1 plus dense
1. 1.2 - Neutralisation d'une solution de plutonium (IV)
En diluant dix fois la solution SM'l, nous avons préparé une solution de plutonium
3
1,84 - 0,073 0,85 6,0 verdâtre foncé
8, 9. 10~ M, de force ionique 1 (Na C1O4) et de pH calculé 1.
Le spectre de cette solution (fig. 22, courbe 2) montre une dismutation notable du
degré d'oxydation (IV) en (VI) et (III).
Pour SEABORG [11] la principale espèce existant dans des solutions nitriques de
concentration < 4, 6 M est Pu NOg3+. Pour cet auteur, la formation de cette espèce est régie
24 25
La valeur de pH obtenue après la première addition de soude est inférieure à celle polarogramme de cette solution, la vague de réduction observée avant electrolyse à potentiel
attendue. Ceci peut s'expliquer par la libération, au cours de la dismutation de protons, suivant contrôlé a disparu, comme on pouvait s'y attendre.
le schéma : A partir de la solution réduite, nous avons oxydé le plutonium par les nitrites, puis
éliminé l'excès d'acide nitreux par addition d'acide sulfamique. Une vague confondue avec le mur
3 Pu4++ 2 H 0 O 2 Pu3+ + + 4H
ta
du mercure apparaît sur le polarogramme. On note 24 heures plus tard un déplacement de la vague
Au cours de cette étude, entre pH 0, 98 et 1, 84, nous avons bien retrouvé l'espèce de réduction vers les potentiels négatifs (E ?r = 0,0 V/ECS). Le spectre d'absorption de la solu-
électroactive obtenue précédemment et que nous soupçonnons être du plutonium (IV). tion montre la présence des degrés d'oxydation (III) et (IV), ce dernier se trouvant sous une forme
Cette espèce ne peu'c être le plutonium (VI) puisque nous avons vu, dans la première poly merise e.
partie de cette étude, que la dismatation du degré d'oxydation (V) étant très ralentie à pH 1, on L'oxydation chimique incomplète du plutonium (III) est certainement due au fait que
pouvait observer une réduction Pu(VI) -» Pu(III) en deux stades : le milieu est peu acide. Nous pensons que le déplacement de la vague au cours du temps est le
fait de l'hydrolyse du plutonium (IV).
- Pu(Vl) -» Pu(V) confondue avec le mur du mercure (fig. 23)
- Pu(V) -» Pu(III) E i < - 0,5 V/ECS (fig. 23) 1.2 - Interprétation du phénomène
ce que nous n'observons pas.
La vague de réduction, obtenue dans un domaine où la concentration totale en acétate
En outre, la précipitation de Pu(OH)4 déplace l'équilibre de dismutation dans le sens o
est supérieure à 2,10 M, a été retrouvée en railieu nitrique dilué. Dans l'un et l'autre cas, les
de la formation du degré d'oxydation (IV). Ce qui a été observé sur des spectres tracés en cours
spectres d'absorption des solutions ont permis de faire les observations suivantes :
de neutralisation.
- Absence du plutonium (VI)
1.1.3 - Réoxydation du plutonium (ni) en milieu peu acide - Entre 400 et 600 n m, existence d'un front d'absorption dû au plutonium (IV) polymerise.
En effet, KRAUSS a montré [15J que ces polymères absorbaient à 400 n m avec un coefficient
A partir de la solution SM'l, nous avons préparé par dilution une solution de pluto-
q d'extinction très supérieur à celui des ions Pu .
nium 3,5.10 M de pH 2,3 et force ionique 1.
Une quantité importante de plutonium est précipitée. Le spectre d'absorption enre-
Remarque :
gistré après centrifugation prouve l'absence de plutonium (VI), mais la concentration de l'espèce
en solution est trop faible pour que l'on puisse mettre parfaitement en évidence le degré d'oxyda- On constate sur le tableau de la page 36 des valeurs très différentes de a n (0, 7 à
tion (IV). 2,15). Nous verrons plus loin que nous interprétons ceci comme un indice de la polymérisation.
Le polarogramme de cette solution comporte une vague dont les caractéristiques Tous ces essais, qualitatifs, nous permettent de conclure à l'existence, en milieu
sont les suivantes : nitrique dilué (pH > 1) d'une forme de plutonium (IV) hydroxylée et polymérisée, qui est réduc-
= tible à partir de + 0,1 V/ECS.
E -~ - 0,05 V/ECS iD = 1,38 uA an = 0,7
û
A ce sujet, PASCAL [ij signale l'existence de trois types de produits d'hydrolyse :
Le courant limite de diffusion a une valeur identique à celle obtenue pour une solu- - produit monomère d'hydrolyse
tion de plutonium (IV) 3,5.10 M en milieu perchlorique 0,1 N. En supposant les coefficients - polymères de faible poids moléculaire en équilibre entre eux et avec le monomère de Pu4+.
de diffusion voisins, ceci explique qu'effectivement la quantité de plutonium (IV) en solution est - polymères de haut poids moléculaire qui ne sont pas en équilibre avec le monomère.
trop faible pour que l'on puisse distinguer par spectrophotométrie ce degré d'oxydation. Mais les
Il est généralement admis [ij que les complexes hydroxylés se polymérisent par
potentiels de demi-vague différents indiquent que le plutonium n'est pas sous la même forme
formation de ponts oxygène. En supposant que nous soyons en présence d'un composé non chargé,
ionique dans les deux cas.
il y aurait formation en milieu nitrique dilué d'un complexe que l'on peut écrire de la manière
Nous avons prélevé 20 ml de la suspension obtenue et effectué une réduction sur
suivante :
cathode de mercure à - 0, 5 V/ECS. Ce potentiel se situe à mi-palier de la vague observée. Le
courant initial était de 6 mA. Au bout d'une heure, sa valeur était encore de 600 uA. Nous Pu
n °n-l
avons alors arrêté l'opération. Le nombre de coulombs échangés correspond à 50 % de la quan-
tité initiale de plutonium. Puisque nous savons qu'environ 10 % seulement de cette quantité exis- qui se réduirait suivant le schéma :
tait en solution avant réduction, il faut admettre que nous avons réduit une partie du plutonium 3+
Pu (OH) 2 n + 2 ne H 4 n HO
précipité. n 2° nPu
La solution étant plus concentrée, nous obtenons, après séparation du précipité, un 2+
l'espèce PuOH ne devenant prépondérante- ou'à partir de pH 7 [5j . Les spectres d'absorption
spectre où l'on distingue très nettement les maximums d'absorption du plutonium (III). Sur le de Pu ne se modifient pas entre pH 0 et pH 2, 3, ce qui est en accord avec le schéma ci-dessus.
26 27
— V
2 - Concentration en acétate total > 2.10 M l'air, nous avons préparé par dilution les solutions suivantes :
2.1 - Observations (fig. 20, tableau 1) Pu = 8,5.10 M tampon acétique 0,5 M pH 4,6
Sur les polarogrammes existe une vague de réduction (E ^ « - 0,2 V/ECS). Lorsque Pu = 4,25.10" 4 M tampon acétique 0,25 M pH 4, 6
le pH varie de 3, 7 à 4, 6, le courant limite de diffusion croît. La concentration en complexant Les polarogrammes de ces solutions présentent un dédoublement de la vague de
augmente et une plus grande quantité de plutonium reste en solution. réduction ( + 0 , 1 et - 0,24 V/ECS).
Pour des concentrations en acétate total > 2.10~ M, un deuxième phénomène appa- Pour la première solution, la vague de E g- = - 0,24 V/ECS, ne représente qu'une
raît sous la forme d'une prévague (E ^ ~ + 0,100 V/ECS). Nous avons tracé plusieurs polaro- faible partie de la hauteur totale. Les résultats sont inversés pour la deuxième solution. Le
grammes de l'électrolyte support en faisant varier les proportions de tampon acétique et de rapport -= est très légèrement inférieur pour la solution dont la concentration est 4,25.10" 4 M.
perchlorate. Aucune vague de réduction n'existe sur les polarogrammes dans cr-s conditions. Nous avons suivi l'évolution de ces solutions en fonction du temps. Au bout d'une
semaine, la vague de E =• = + 0,1 V/ECS apparaît encore sur le polarograrame de la première
2.1.1 - Evolution d'une solution de plutonium (IV) en milieu acétique concentré solution, alors qu'elle a disparu pour la deuxième.
. Au cours de ces dilutions, le rapport p^ -- reste constant, tandis que le rapport
Les deux vagues observées peuvent être attribuées à l'existence de deux espèces
.pu .' est multiplié par deux d'un essai à l'autre.
électroactives de plutonium (IV) en milieu acétique concentré.
Ceci met en évidence l'influence des HO" sur l'apparition et le développement de
Nous avons suivi (fig. 24) l'évolution, en fonction du temps, d'une solution de pluto-
l'espèce, qui se réduit à - 0,24 V/ECS.
nium (IV) 3,1.10" 3 M en tampon acétique plus concentré (2 M). Cette concentration supérieure
en acétate a été choisie dans le but de mettre en évidence les deux vagues.
2.1.5 - Influence de |Ac"| et
Nous remarquons que le courant limite de diffusion de la première devient de plus
en plus important aux dépens de l'autre. Après un mois, la deuxième vague a presque disparu. Au cours des essais suivants, nous avons fait varier le pH, en gardant constants
Au cours de cette évolution, la hauteur totale des deux paliers s'est accrue légèrement. On peut deux facteurs :
noter (fig. 25) les différences entre les spectres enregistrés avant et après évolution : le
- concentration en Plutonium (IV) 1,09.10"3M
front d'absorption à 400 n m permet de conclure à une décroissance de la polymérisation.
Les deux espèces électroactives existant en' solution sont donc liées par une réaction - concentration totale en acétate :
lente. |Ac"| + |ACH| + |Ac complexé | = 2 M
Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau III et font l'objet de la
2.1.2 - Coulométries
figure 28.
Nous avons effectué des coulométries sur des solutions de plutonium (IV) en tampon Le passage d'une forme électroactive à l'autre est visible. On voit que les rapports
acétique 0,1 et 2 N (voir tableau II). T croissent avec le te.-mps, ce qui laisse supposer qu'il y a une évolution lente. L'équilibre
Dans les deux cas, nous avons établi qu'il y avait un électron échangé par atome de
n'étant pas atteint, il est impossible de déduire de nos résultats une constante d'équilibre entre
plutonium au cours de la réduction. Les différentes valeurs obtenues sont comprises entre 1,10
les deux formes.
et 1,15. Les spectres enregistrés avant et après réduction (fig. 25, courbe 1 et fig. 26, courbe 2)
En conclusion, nous pouvons noter deux tendances :
ont confirmé la réduction du plutonium du degré d'oxydation (IV) au degré (III).
- lorsque le pH croît, l'espèce qui se réduit à - 0,24 V/ECS se développe aux dépens de l'autre.
2.1.3 - Réoxydation à l'air du plutonium (III) A pH 6,3, cette espèce existe seule en solution,
- dans une zone de pH voisine de 4, 8 l'espèce qui se réduit à un potentiel moins négatif (+ 0,1
La stabilité à l'air de ce degré d'oxydation en présence d'acétate est précaire. Ceci
V/ECS) croît au dépens de celle précitée, lorsqu'on laisse évoluer la solution en fonction du
a déjà été observé par NEBEL et SCHWABE. Au cours de l'évolution d'une solution de plutonium
temps.
(III), on constate sur les polarogrammes l'apparition et l'augmentation de la vague située à + 0,1
V/ECS. Lorsque l'évolution est terminée, le spectre d'absorption montre que nous sommes en
2.2 - Interprétation
présence de plutonium (IV). On ne distingue pas de polymérisation (fig. 27).
En tampon acétique suffisamment concentré, le plutonium (IV) existe sous la forme
2.1.4 - Influence de HO de deux espèces en équilibre. En faisant varier la concentration du tampon acétique, nous avons
Q pu suivre le passage de l'une à l'autre espèce, par enregistrement des spectres d'absorption des
A partir d'une solution de plutonium (III) 3,4.10 M que l'on a laissé s'oxyder à
différentes solutions.
28 29
et
2.3 - Complexe simple acétate -plutonium (IV)
Pu3+ + (P-l) Ac" ^ Pu Acjp-_Pj+
Le complexe simple peut s'écrire sous la forme -I (P-l)
I PU 3+ I I AC "
= K (in)
Pu Ac p < 4 - P > + [ puAc (4-P)+ |
|PUAC
•-. " (P-1) I
Nous nous proposons d'étudier la réduction de ce complexe.
L'expression de potentiel sera :
Nous avons refait ce calcul en utilisant les autres résultats du tableau III.
L'ensemble de ces résultats permet de dire que
K
lo gir = - (11,3 t 0,5)
(ni) 2.5 - Conclusion
Nous voyons que le complexe acétique du plutonium (IV) est plus stable que celui
En tampon acétique de concentration < 0,1 M (acétate total < 0,2 M) le plutonium
du plutonium (III).
(IV) existe sous la forme d'un complexe mixte polymerise que nous proposons de représenter par
la formule :
2.4 - Complexe acétique de plutonium (IV) polymerise
Pu AC
n 2 n+2
Nous avons noté que la formation de ce complexe dépendait de la concentration en
Ac" et OH" Comme nous l'avons vu dans la première partie de ce chapitre, la polymérisation Lorsque la concentration en acétate total est supérieure à 0,2 M, le plutonium (IV)
se fait vraisemblablement par formation de pont s-oxygène, avec disparition, entre deux atomes peut exister sous la forme d'un complexe simple de formule possible :
de plutonium, d'une molécule d'eau. En conséquence, nous proposons l'écriture la plus simple
que l'on peut envisager :
Pu Ac p < 4 " P > +
Pu Ac
n°n-l 2n + 2
en équilibre avec le complexe mixte. Cet équilibre peut être représenté de la manière suivante :
Nous avons constaté (fig. 32) que l'addition de gélatine atténuait les trois phénomènes - Pu(VI) -» Pu(V)
mais ne faisait pas disparaître le maximum observé. - Pu(V) -* Pu(III)
Courbe 2 - A pH 3,1, la hauteur du premier palier, très supérieure à celle de la courbe
1.3 - Coulométries 1, signifie qu'une partie du plutonium (V) se dismute au cours de la vie d'une goutte.
Nous avons déterminé, par réduction sur cathode de mercure, le nombre global Courbe 3 et 4 - Pour des valeurs de pH > 3, la dismutation devient plus lente au fur et
d'électrons échangés au cours de la réduction de Pu(VI) 3, 4.10 -3 M en tampon acétique 0,1 à mesure que le pH augmente ; on observe une diminution de la hauteur du premier palier.
et 2 M. Les résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau suivant : Chaque fois que l'on observe la dismutation, nous obtenons, au voisinage de + 0,1
V/ECS, une augmentation du courant due à la nouvelle concentration de plutonium (IV) formé.
On peut noter que la rapidité de cette réaction est identique dans les trois cas.
Réduction Intensité Intensité Nombre de
sur cathode au début de finale durée coulombs % Courbe 5 - 1 1 semble que n a dismutation du degré d'oxydation (V) soit suffisamment
de mercure l'opération minutes
à E = V/ECS I 0 mA I, mA
S QTh* ralentie pour imposer la vitesse de réduction du plutonium (IV).
Pour l'ensemble des cas représentés par les courbes 2, 3, 4, 5, nous pensons que
tampon - 0,200 50 0,1 43 20,42 3,00 du courant provient d'une précipitation à la goutte de Pu(OH)..
acétique Il y aurait concurrence entre la vitesse de réduction du plutonium (IV) et sa préci-
0,1 M - 0,750 50 0,2 pitation.
35 20,31 2,98
tampon - 0,200 50 80
acétique 0,05 20,03 2,94 2 - Interprétation
2 M
En rapprochant les résultats des observations faites en milieu HC1O. 0,1 N, nous
Q_, : nombre de coulombs théorique. décomposerons les phénomènes en trois stades.
En présence d'acétate, les phénomènes sont différents. Les résultats obtenus au tiel normal apparent est proche de + 0,1 V/ECS en milieu tampon acétique molaire. D'autre part,
cours des coulométries ne peuvent s'expliquer que par une dismutation rapide du degré d'oxyda- nous avons toujours observé que la vague de réduction du plutonium (VI) était confondue avec le
tion (V) dans ce milieu. mur du mercure, quelle que soit la concentration en acétate (Eg-» 0,2 V/ECS).
Nous pensons que les plutonium (VI) et surtout (IV) étant plus fortement complexés Ceci prouve que le plutonium est beaucoup plus complexé par les acétates lorsqu'il
que le plutonium (V), ce degré d'oxydation ne peut avoir qu'une existence limitée en présence se trouve au degré d'oxydation (IV).
d'acétate. Ce qui conduit à envisager un équilibre du type : Ce résultat est un accord avec le fait que Pu 4+ est un ion plus petit et plus chai gé
que PuO£t0 , donc facilement complexé.
2 Pu02+ + (P+3)Ac~ + 2 H20 ff Pu Acp4"P)+ + PuO2 Ac" + 4 HO"
b) Disparition du maximum avec Pu Acp ' comme stade final.
A pH constant, une augmentation de la concentration en acétate favorisera la dismu-
Nous comparons, sur la figure 34, le courant limite indiqué par la courbe 4 et celui
tation de P u O *
obtenu pour une solution de Pu Acp ' 3,4.10" M en tampon acétique 2 M. Les résultats sont
Si le phénomène était suffisamment rapide, nous aboutirions au degré d'oxvdation(IV)
rassemblés dans le tableau suivant :
en totalité, mais deux facteurs agissent en concurrence : la concentration en acétate libre et le
pH.
A partir de + 0, 1 V/ECS, s'ajoute au courant initial la réduction du complexe
P + Ac" Pu
Pu Acu~ ^ . Mais la concentration en HO" au voisinage de la goutte devient trop importante et PH ~- jiA/10~3 Mole
M 10"3M
Pu( OHh précipite, la valeur du courant total diminue lorsque la vitesse de précipitation devient
supérieure à la vitesse de réduction du plutonium (IV).
Courbe 4 4,1 0,2 2,2 2,55
2.3 - Réduction Pu(V) -» Pu(III)
4 p>+
Pu Ac<
P -
A partir de - 1,0 V/ECS, le plutonium (V) est réduit directement suivant la réaction 4,6 1,5 3,4 2,7
tampon acétique
PuO0 + Ac" + 2 H0O + e -» Pu + 4 HO 2 M
ANNEXE I
ANNEXE I
k_. : constante de vitesse de diffusion (on admet qu'elle est la même pour les formes réduite
et oxydée).
kQ : constante qui caractérise le système. Elle mesure la vitesse d'échange des électrons.
iR : courant de diffusion produit par la forme réduite (oxydation).
ÏQ : courant de diffusion produit par la forme oxydée (réduction).
/3 et a : coefficients de transfert respectifs des deux espèces. Par hypothèse, a et )3 sont
> 0 et a + 0 = 1 .
Cette expression est de la forme :
/3 n F (E-E
(E-E 00)')-|
k
iR A + iQx B
D , A , „
A = exp
C R T J
B =
-EO)-I
• I -
R T J
Dans le cas qui nous intéresse (la polarographie) l'oxydant est seul en solution,
c'est-à-dire que v,
it = 0 .
L'expression devient :
B
i . kD'°* ou -î^± . 4 + *B 4-
^Ô~
Comme (a + j3) = 1, l'équation de la courbe de réduction devient :
nF (E-E n ) "r.
•prp U
~ït
D Q^
cXp
aTJ nrpF (E - Ej
U
XV1 Kn XV 1
42 43
E =#= E Q + Log-^T-
Dans ce cas E |- =#= E Q et E = f [log —^
est une fonction linéaire dont la pente vaut 0,059
n
D'où une possibilité de connaître n le nombre d'électrons échangés au cours de la
réduction.
D > 100
-E 0 )
R T
R T
E = J
0 " a nF Log
avec = E0 - - R T _D_
E| k
o
1
La courbe E = f(log —W— ) est une droite de pente ''
3/ Çystème intermédiaire
Entre les deux cas extrêmes précités, on ne peut plus, dans l'expression (1),
négliger l'un des termes devant l'autre et pomme une somme d'exponentielles ne peut être une
irw" l
exponentielle, la fonction E = f (log •) ne peut plus être une fonction linéaire.
En résumé, l'analyse des courbes polarographiques permet de distinguer deux cas
a) la fonction E = f (log —^
i
— ) est une droite. La pente de celle-ci aura pour valeur -f—
EL n
— .
a ne peut prendre que deux valeurs : 1 ou a.
n est un nombre entier pour une espèce bien définie.
La valeur de la pente nous permet d'obtenir le produit de deux inconnues a et n .
Une autre méthode est nécessaire pour déterminer n , la coulométrie par exemple.
b) la fonction E = f (log — :- ) n'est pas une droite. Dans ce cas KD«> k_ et l'analyse n'est
plus possible.
45
ANNEXE II
ANNEXE II
Pu
n °n-l A c 2n + 2 + (n 2) AcH + H
' 2° ** n Pu OH Ac3 (*)
Pu Ac + 2 (n 1) Ac H + ne pu Ac
n °n-l 2n+2 " ~ n (plÇ) + +n
(5-p)Ac~ + (n-DHgO
Nous allons faire intervenir les deux possibilités dans l'équation de la courbe inten-
sité-potentiel.
(*)
Cette formule est une représentation possible d'un complexe mixte.
48
49
Transfert de masse Pu Ac
(P-D el
La réaction est limitée par la diffusion du polymère de Pu(IV). Pour simplifier
l'écriture des concentrations, nous remplacerons : avec iD2 = d2 Pu Ac (P-l)
Pu O Ac par (Pu(IV) )
n n-1 2 n +2 et Pu Ac
(P-D
L'expression du courant de réduction est la suivante :
Transfert de charge
nFSD,
( (Pu (IV) ) ( (Pu (IV) ) L'expression générale du courant est
n n el
F SD r Pu OH ,
E = Log e
avec d
2 '
(P-D el
« étant le coefficient de diffusion de l'espèce qui s'oxyde.
50 51
Pu Ac
(P-l) el Transfert de masse
En remplaçant les concentrations par leurs valeurs dans l'équation de NERNST
Nous savons que :
D
RT RT i - ÏT
E = E1
(Pu (IV) n el n d1
Puisque l'oxydant existe seul en solution :
et 'Pu Ac
(p-D
el
i - IT
La fonction E = f (log •) sera une droite de pente 0, 059. Transfert de charge
- i
a) Système rapide
b) Le système est lent :
Dans l'expression simplifiée du courant (1) la constante K Q est petite et pour que i Dans ce cas, nous pouvons établir le transfert de charge à partir de l'équation de
devienne appréciable, il faut que l'un des termes entre crochets devienne grand, donc E très NERNST :
différent de E' 0 .
[(Pu(IV)n |
E E
Si E « E' 0 • Pu n
[Ac' I n (5-p)
el I I el
exp
i f= - K' 0 I Pu OH Ac3
el [- En faisant passer le terme :
Comme 2 (n 1}
i - ÎT
0,059 Ac H
Acti
\I el~
Pu OH Ac, n log
. - r n (5 - p)
Ac
el el
i~ - i
dans la constante, l'expression du potentiel devient :
(4-pK L'hypothèse du polymère électroactif peut donc être retenue. Nous sommes en
i = n K' Pu Ac (E-E'0) présence d'une réaction lente, ce que l'on peut prévoir étant donné que la réaction met en jeu la
(P-D el
polymérisation.
(Pu(IV) n
Si E « E,
'* - n K ' ^ «P
ou in - i
•D
nF (E - E' )
K1 Q
j.
Dans ce cas la fonction linéaire :
i _i
E = f (log 1 )
et la valeur de la pente : 0,
°* 059
°'
an
55
BIBLIOGRAPHIE
[ 1J P. PASCAL
Nouveau traité de Chimie Minérale (Masson et Cie) - 1962 - Tome XV, 3 fasc.
598-635
£ 57 D. NEBEL, K. SCHWABE
Zeit. Phys. Chem. 1962, 220, 240-254
[ 1J P.F. THOMASON
"Metting of European - American Nuclear data Committee" - Bruxelles -
Janvier 1965
Ensemble polarographique
Photographie n° 2 Photographie n° 3
''
E
Acétate total 1 i log i lim.
d a n
pH V/ECS I1 A C - I AC-I
foA)
(M) U)
0
(HNO 0.4. 10"3 N) 2, 16 - 0,06 0,54 1,12
-6
2. 10"3 2,08 - 0,045 3,8. 10 - 5,42 0 , 6 8 1,19
= c c T = I|AC'| + '|ACH|
K
Dans ce calcul, nous avons négligé la quantité d'acétate liée au plutonium.
TABLEAU II
3.48
T =0 1.04 0, 120 1.66 1.04 -0,190 1,01 2,67 1,64
4 45 0, 15 32 9,50 1,10
2 T = 10 0,097 1,76 1.04 -0,215 0,74 2. 18 2,50 2,38
4.42
T =0 0,058 0,88 1.15 -0,255 1,72 2,36
Coulométries de Pu (IV) 3, 1. 10"-3,M en tampon acétique 2 M 0.23 2,60 0,51
arrivée d'azote
Fig. 1
Cellule de polarographie
compartiment séparé électrode auxiliaire
arrivée d'azote
voltmètre
digital électrode de référence
couvercle 'teflon"
potentiostat
intégrateur
commande -
électrode de travail
barreau maqnétigue
arrivée d'argon
^ de platine
gaine de polythene
i=I cathode
e de mercure
agitateur magnétique
Fig. 3
Fig. 2
A - Cellule coulométrique avec électrode de travail
Montage coulométrique en platine
0,15.
A (nm)
0,10.
400 500 600 700 800 900 1000
Fig. 4
0,05.
Spectre d'absorption d'une solution de plutonium (III)
(2. 10 ~ 3 M) en milieu HC1O 0, 3 N)
0 A (nm)
400 500 600 700 800 900 1000
Fig. 6
_
Spectre d'absorption d'une solution de plutonium (V) ( 2 , 7 . 1 0 M)
0,0 en milieu HC1O 0, 1 N (1) . Le spectre a été enregistré
aussitôt après réduction à - 0, 1 V/ECS sur cathode de mercure
1
d
0,8
0,6
0,5
0/J
0,3.
0,15.
X (nm)
Fig. 8
400 500 600 700 800 900 1000
Polarogramme de plutonium (IV) en milieu perchlorique
Fig. 7
Pu (IV) 3,56. 10~ 4 M
-3,
Spectre d'absorption d'une solution de plutonium (VI) ( 3 , 4 . 1 0 M) HC1O 0, 1 N
en milieu HCICK 0, 1 N
4
K/JA) KM!
Fig. 10
Polarogramme de plutonium (III) en milieu perchorique Polarogramme de plutonium (VI) en milieu perchlorique
Pu (III) 4 , 5 . 10 "4 M
Pu(Vl) 3,43.10~4 M
HC1O 0, 1 N
HC1O 0, 1 N
D.O.
0,6.
0,5-
E rE.+ log
E volts i/jA log. JM-l » On ^
E (volti) 4,98
-0,505 •f 0,232
-0,522
-0,542
W
2,23
2^0
+ 0,092
-0039
-0,500.
03- I
>':
il
-0,562 3,00 -0,181 0,25.
02-
0_ X (nm)
Fig. 11 AOO ' 500 ' 600 ' 700 800 900 10'00
Fig. 12
Analyse de la vague de réduction située à - 0, 540 V/ECS Observation spectrographique de la dismutation du plutonium (V) en
milieu perchlorique 0, 1 N
Les enregistrements sont effectués :
dix minutes
deux heures
— vingt deux heures
après la fin de la réduction du degré
d'oxydation (VI) en (V)
K/iA)
Pu(VI) Solutions de Plutonium 1,72 . 10~5 M
après oxydation perchlorique 3,43 . 10~5 M
milieu H Cl 0, - 0,1 N
5,15 . 10~5 M
6,87 . l(f5 M
1J
ai 0.
-1 E (V/ECS)
Fig. 14
Observation par polarographie de la dismutation du plutonium (V)
Fig. 13 en fonction de l'acidité
acide perchlorique
3 .
2 .
1 .
1 _
-1 E (V/ECS)
E (V/ECS) Fig. 17
-4
Polarogrammes de plutonium (VI) ( 1 , 7 . 1 0 M) en milieu perchlorique
-4
™ AL
de force ionique 1 (NaClO.)
Polarogramme de plutonium (VI) (1,7. 10 M) en milieu perchlorique
de force ionique 0, 1 (NaClO4) pH = 2 , 6 0
pH 2 , 7 5 pH = 1,65
pH 1,65 pH = 0 , 7 0
pH 0 , 7 5
-1 E (V/ECS)
Fig. 19
Fig. 18
Pu = 4,5. 10"4 M (Pu (IV)) Séparation des deux 1 A : compartiment anodique
HC1O = 0, 1 N compartiments par "fritte" 1 C : compartiment cathodique
Polarogramme obtenu après réoxydation d'une solution de plutonium(lll)
à 850 mV/ECS à une électrode de platine
Remarque : présence de H O Séparation des deux 2 A : compartiment anodique
Ce £*
compartiments par "vycor" 2 C : compartiment cathodique
K/JA)
_3
E(V/ECS)
E (V/ECS)
Fig. 20
E (V/E.CS.)
,-4,
Polarogrammes de Pu (IV) (3,5.10" M) en milieu acétique
de concentration totale en acétate :
Fig. 21
(1) 0
Déplacement de la vague de réduction
3
(2) 2. 10~ M
(3) 8. 10 -3 t, de Pu (IV) en fonction du pH
(4) 2. 10-2 M
Pu(IV) = 3,5. 10 "4 M
(5) 3. 10-2 "
4. 10 -2 M Acidité PH
(6)
10 -2 i, calculé
(7) 6.
-3
(8) 8. 10 -2 „ (1) HN03 4. 10 2,4
1
(9) 2. 10' "
8. 10"1 "
.-2,
(10) (2) " " +HC10410 "N 1,85
2 ii
(H)
force ionique ^ 1 (Na CIO ) (3) " " + HC1O45. 10~ 2 N *•
K>uA)
2-1
0,05
-33 -4.
Polarogrammes de Pu (VI) 1,7.10 "M
Spectres d'absorption de solutions de Pu (IV) 8, 9. lu"" M en milieu :
en milieu perchlorique
HNO. (H+ = 1 N)
de pH 2, 7
t = 1 jour
t = 4 jours
t = 5 jours
t = 6 jours
t = 9 jours
t =30 jours
0,05-
0 A(nm)
E (V/ECS)
Fig.24 Fig. 25
-3
Polarogrammes montrant l'évolution d'une solution de Pu (IV) : Evolution d'une solution de Pu(IV) : 3, 1. 10" M en milieu tampon acétique 2 M
3, 1. 10-3M en milieu tampon acétique 2 M
1 mois après
t 1 jour
après passage par le stade Pu (III) et
t 4 "
réoxydation à l'air
t •= 5 "
t = 6 "
t = 9 "
1 mois après
DO
DO
0,15-
0,2 H
0,10-
0,05-
A(nm)
1000
Fig. 26
A(nm)
Spectres d'absorption de solutions de Pu (III)
Fig. 27
•y
Spectres d'absorption de solutions de Pu (IV) (3,5. 10" M)
Pu = 3, 1.10" 3 M
tampon acétique 0, 1 M
Pu = 3 , 1 . 1 0 ~ 3 M
tampon acétique 2 M
milieu HC1O4 2 N
Pu = 2. 10~ 3 M
HC104 0, 3 N milieu tampon acétique 2 M
(Pu Ac'
i GUA)
K/iA)
E (V/ECS)
Fig. 28
E (V/ECS)
E (V/ÊCS)
Fig. 30
Fig. 31
_4
Polarogrammes de Pu (VI) 3, 4. 10 M mis en milieu dans des tampons
acétiques de concentrations croissantes (force ionique 1) Polarogrammes de solutions de Pu (VI) en tampon acétique molaire
-3 17,0. 10"5
2 4. 10"2 M 3,74 8. 10 3
_5
-2
3 10"1 M 3,80 2. 10 4 34,0. 10
-2
4 3. 10"1 M 3,84 6. 10
IQuAl
(ivMni)
3-
(vHiv;
(viMv
0- 1 1 1 1
-0,5 E( V/ECS) 0-
E (V/ECS)
Fig. 32
.4
Polarogrammes de solutions acétiques de Pu (VI) 6 , 8 . 1 0 M
Addition de gélatine
«^
I Ac" I + | A c H | + | Ac complexé mim
(force ionique 2)
Pu (VI) : 1,7. 10~ 4 M
4 4,8
5 S,65
i GUA)
E(V/ECS)
Fig. 34
Addition d'une solution perchlorique de Pu (III) à une solution
acétique de Pu (VI)
Courbe 1 : P u ( V l ) = 1,7. l u " 3 M
|AcH|-f l A c ' l = 2 M (PH = 4,2)
Solution 1