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23 décembre 2007
DOSSIER DE PRESSE
LA COUPOLE
Centre d’Histoire et de Mémoire
du Nord–Pas-de-Calais
Edito
LA COUPOLE, Centre d’Histoire et
de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais
présente, dans le cadre du programme de
manifestations de son 10e anniversaire, une
exposition exceptionnelle, par son sujet, par
sa force, par sa signification.
Elle nous replonge dans la violence totale
de la Seconde Guerre mondiale, dans le
fracas meurtrier des moteurs des avions de
combat, dans les éclats d’acier qui criblent
les carlingues et les cockpits et perforent
les corps humains. La guerre, ici, n’est pas
virtuelle.
Yves Le Maner,
Agregé de l’Université
Directeur de LA COUPOLE,
Centre d’Histoire et de Mémoire
du Nord–Pas-de-Calais
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Une exposition exceptionnelle,
sur un sujet inédit
L’acquisition de la supériorité aérienne a été l’un des éléments
essentiels de la stratégie mise en œuvre par les principaux
belligérants de la Seconde Guerre mondiale : c’est elle qui
conditionne la maîtrise d’immenses espaces, qu’il s’agisse des
champs de batailles proprement dits, des lignes de ravitaillement
ou des zones de production industrielle. Or, après les victoires
allemandes de la « guerre éclair », le contrôle des airs est
rapidement passé, en Europe, aux mains de la Royal Air Force,
bientôt épaulée, à partir de 1942, par la 8e US Army Air Force.
Cette supériorité aérienne acquise par les Alliés repose sur
leur capacité à produire des avions en grand nombre, à former
rapidement des milliers de pilotes et d’hommes d’équipages, et
à lancer en opérations, simultanément, des masses d’appareils
de tous types (chasseurs, bombardiers), pour détruire les forces
militaires de l’ennemi et son outil de production industrielle.
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L’ampleur de la guerre aérienne
au-dessus du Nord–Pas-de-Calais
occupé (1940-1944)
L’espace aérien français – et plus particulièrement le
Nord du pays, proche de l’Angleterre – a été, de 1940 à
1944, un théâtre important de la guerre d’usure menée
par l’aviation alliée contre la Luftwaffe (l’armée de l’air
Des soldats allemands inspectent un Spitfire
britannique qui a fait un atterrissage forcé dans les allemande) : c’est une zone d’affrontement entre les
environs de Dunkerque (Nord). escadrilles de chasse – des combats impliquant parfois
[La Coupole, Centre d’Histoire et de Mémoire du
Nord–Pas-de-Calais ; collection Oddone] des centaines d’appareils, dans des mêlées que les
Britanniques qualifient de Circus (« cirque ») –, une région
qui offre de multiples cibles aux appareils britanniques
et américains (aérodromes, gares de triage, usines, sites
de tir des V1 et V2, etc.), mais également un couloir
de passage pour les bombardiers revenant des grands
raids sur l’Allemagne.
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Les réseaux d’évasion
Tout au long de l’Occupation, la population du Nord de la France a développé un profond
sentiment anglophile, estimant que seuls les Britanniques pouvaient les libérer du joug nazi.
La guerre aérienne au-dessus du Nord–Pas-de-Calais, quasiment permanente, a entretenu les
espoirs de la population civile. Celle-ci a accepté le prix souvent très lourd des bombardements
alliés (554 tués au Portel, le 9 septembre 1943, 502 à Lille, dans la nuit du 9 au 10 avril 1944)
et s’est efforcée de rendre hommage aux aviateurs alliés tués au combat, mais aussi de venir
en aide à ceux qui, après que leur appareil a été abattu, tentaient d’échapper aux Allemands,
malgré les lourdes sanctions qu’une telle attitude pouvait entraîner. Cela explique l’organisation
de réseaux de résistance très spécifiques, destinés à cacher puis à exfiltrer vers l’Angleterre
– via l’Espagne, le plus souvent – les pilotes et les hommes d’équipage alliés, avec le soutien
des services britanniques du MI9. Le plus efficace, Pat O’Leary, fut particulièrement actif dans le
Nord–Pas-de-Calais, entre 1941 et 1943. Assurer l’évasion d’un aviateur allié représentait une
tâche très complexe : il s’agissait de lui fournir des vêtements civils, de le cacher, de le nourrir,
de lui préparer des faux papiers, puis de le convoyer jusqu’à la frontière espagnole…
Le prix humain à payer fut très lourd : plusieurs centaines d’hommes et de femmes
furent fusillés ou déportés par les Allemands.
Septembre 1942. Trois aviateurs britanniques – en uniforme – posent devant la maison de la famille Fillerin à Renty (Pas-de-Calais), en compagnie
de plusieurs femmes de la famille. Il s’agit de membres de l’équipage d’un bombardier Wellington contraint à un atterrissage forcé, à Alquines
(Pas-de-Calais), près de Lumbres, le 17 septembre 1942. Sur la porte est fixée une affiche de recherches émise par la Kreiskommandantur de Saint-
Omer : elle porte les noms des aviateurs qui posent pour la photo, obtenus par les Allemands à l’issue de l’interrogatoire d’un membre de l’équipage
qui a été capturé, ou par un document trouvé dans l’appareil… Les trois fugitifs parviendront à rejoindre l’Angleterre. La maison de Renty est le
centre d’un réseau d’évasion d’aviateurs alliés baptisé « Pat O’Leary », que dirige un ancien combattant de 1914-1918, Norbert Fillerin. Après avoir
permis l’évasion vers l’Espagne et l’Angleterre de plusieurs dizaines d’aviateurs, il sera arrêté par les Allemands et déporté, mais survivra.
[Collection Comité d’Histoire du Haut-Pays]
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Dix histoires humaines…
À l’aide de documents d’archives et de pièces d’avions
disloqués, retrouvées dans de véritables fouilles
archéologiques, l’exposition « Tombés du ciel… »
raconte 10 histoires vraies, de pilotes et d’équipages,
Douglas Bader en tenue
abattus entre 1940 et 1944 au-dessus du territoire du de pilote de chasse. Le
Nord–Pas-de-Calais. pantalon masque ses
prothèses de jambes.
Des aviateurs venus d’horizons lointains sont tombés
en parachute ou se sont écrasés dans les campagnes
nordistes : des Britanniques bien sûr – les ennemis les
plus tenaces de l’Allemagne nazie tout au long de la
Seconde Guerre mondiale –, des Américains, mais aussi
des Canadiens, un Polonais combattant dans la Royal
Air Force, Piotr Laguna, le Français libre Claude Béasse
– dont le corps repose au cimetière militaire de Saint-
Omer-Longuenesse –, et un allemand, Horst Seemann,
tué en 1943, à l’âge de 23 ans…
Patrick THORNTON-BROWN (grand, visage fin,
cheveux mi-longs) et des pilotes du No 609 Squadron,
Certains de ces hommes étaient des membres ordinaires après la mission du 16 octobre 1943.
[609 Squadron Association]
de cette confrérie baptisée bien à tort des « chevaliers
du ciel », tant la mort aléatoire dominait dans le ciel de
l’Europe en guerre. D’autres étaient des personnages
de légende, comme Douglas Bader, qui pilotait son
Spitfire à l’aide de deux jambes artificielles.
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Les sorts différents des aviateurs sont perceptibles dans
ces 10 histoires : la mort brutale – à l’impact de l’avion,
ou parce que le parachute ne s’est pas ouvert –, la
capture par les troupes d’occupation et la détention
dans les camps de prisonniers en Allemagne, l’évasion,
dans des conditions souvent rocambolesques…
D’étranges objets
L’exposition de La Coupole présente des objets exceptionnels, ramassés par des témoins peu
après le crash d’un appareil, ou retrouvés, des décennies plus tard, à plusieurs mètres sous
terre, dans de véritables fouilles archéologiques. La plupart des appareils mythiques des années
1940-1945 sont représentés, souvent sous la forme de pièces dérisoires qui ont survécu à la
violence des crashes et au temps qui passe : chasseurs (Hurricane, Spitfire, Messerschmitt Bf-
109), chasseur-bombardier (Typhoon, équipé d’une verrière « en forme de goutte d’eau »),
bombardiers (« forteresse volante » Boeing B-17, Wellington, Halifax) ; les vestiges d’un appareil
rarissime, le Spitfire Mark VI, destiné aux vols à très haute altitude et construit à seulement 100
exemplaires, sont présentés dans l’une des vitrines de l’exposition.
Les objets donnent parfois la réalité de la redoutable puissance des machines de combat
qu’étaient les avions de chasse ou les bombardiers de la Seconde Guerre mondiale : énorme
moteur en étoile d’un bombardier américain B-26, hélice d’aluminium d’un Messerschmitt 109
(étonnamment bien conservée malgré un impact à plus de 500 km/h et un séjour sous terre de
60 ans…), moteur Rolls-Royce Merlin d’un Spitfire, canons, munitions…
Mais des pièces minuscules, disloquées par le choc, montrent aussi comment ces redoutables
mécaniques pouvaient se transformer en cercueils pour leurs servants.
Enfin, une vitrine présente les étonnants objets remis en dotation aux aviateurs alliés pour
tenter de favoriser leur évasion en cas d’atterrissage forcé en territoire ennemi : de véritables
trousses de James Bond avant l’heure, avec leurs cartes imprimées sur des foulards de soie, leurs
boussoles miniatures, leurs faux billets de banque…
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Contact presse : Eve PLETS
tél : 03 21 12 27 28
eplets@lacoupole.com
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Tél : +33 (0)3 21 12 27 27