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EXPLIQUER CARTE
Henri V d’Angleterre était en train de se retirer pour rentrer en Angleterre afin de reconstituer son armée,
épuisée, frappée par la maladie (avec ses alliés, il occupait plus de la moitié de la France).
Les Français pensent pouvoir écraser facilement l’armée Anglaise : elle est constituée de la plus redoutable
machine de guerre au monde (à l’époque) : la chevalerie française, qui se compose de l’élite de la noblesse
(6000 hommes).
Les Anglais sont 1,5 fois moins nombreux : ils n’ont en face que des archers et des piétons (c’est-à-dire des
soldats à pied faiblement équipés, « l’infanterie légère »). Les français ont une armée des fantassins (c’est-à-
dire des soldats à pied très bien équipés et protégés, « l’infanterie lourde »), et, évidemment les chevaliers.
La bataille a lieu dans la clairière formant un corridor entre les bois d'Azincourt et de Tramecourt (dans
l’actuel Pas-de-Calais). Il n’y a plus qu’à charger !
Le problème :
La Bataille :
Les Anglais sont positionnés derrière le bourbier et ne peuvent pas être contournés car leurs flancs
sont protégés par des bois.
Les Archers Anglais ont des arcs très puissants, tirant très loin, et une cadence de tir exceptionnel.
Ils sont placés sur les ailes de manière à être plus efficaces contre les armures de plates profilées pour
dévier les projectiles venant de face.
Tandis que les Français passaient la nuit à festoyer et à se quereller (l’armée est constituée d’une
multitude d’ost commandés par autant de seigneurs qui sont fréquemment rivaux), les Anglais ont
passé la nuit à fortifier leur camp en mettant des pieux pour briser les charges de cavalerie.
Les chevaliers chargent sans attendre les ordres et s’enterrent dans la boue où ils sont criblés de flèches, le
peu qui réussit à atteindre les lignes anglaises s’empalant sur les pieux. Les hommes et les chevaux
survivants cherchent à s'enfuir et se heurtent à la deuxième vague de chevaliers qui chargent, eux aussi sans
attendre les ordres. Les deux s’empêtrent et se font cribler de flèches. Les arbalétriers ne peuvent rien faire.
Les petits canons (des couleuvrines) sont trop peu nombreux et à l’arrière.
Le connétable de France (chef des armées) Charles d’Albret, voit le carnage et décide lui-même de
commander les fantassins lui-même, mais il est trop tard. Il dirige la ligne principale d'hommes d'armes
démontés. Piégés dans un entonnoir, les Français, embourbés, obligés de baisser la tête face aux flèches,
incapables de lever leurs armes dans un champ jonché de cadavres de chevaux et d’hommes où ils avancent
en une mêlée trop serrée, sont immobilisés.
C’est un massacre. Les restes de l’armée française fuit et de nombreux hommes sont faits prisonniers. Henry
V, au mépris de toutes les lois de la Chevalerie, ordonne de tuer tous les prisonniers en les égorgeant ou en
les enfermant dans des granges auxquelles le feu est mis. Puis, ils envoient ses hommes achevés les blessés
sur le champ de bataille. .
La paix de Troyes, désastreuse est signée 5 ans plus tard (il est dit qu’à la mort du roi de France,
Charles VI, le roi d’Angleterre deviendrait roi de France et que le Dauphin (fils du Roi de France), le
futur Charles VII est déshérité).
La débâcle de la chevalerie française d'Azincourt, qui fait suite à celles de Crécy et de Poitiers, prive
momentanément la France de son élite militaire, du fait du nombre de mort chez les grands nobles
Elle révèle que les charges de cavalerie, issus du moyen-âge sont dépassées face à des armées
mobiles
Il ne faut qu’un seul commandant dans une armée, et pas une multitude…
Enfin cette bataille fait naître dans l’ensemble de la population française, un sentiment national
contre les Anglais. Auparavant chacun était attaché à sa région et pas à la France.
La campagne de la vallée de la Loire rétablit l'autorité du roi de France sur trois ponts stratégiques
franchissant le fleuve, dont celui de Beaugency. La bataille de Patay eut lieu le lendemain de la reddition
anglaise de Beaugency.
C’était une bataille critique : les Anglais, qui subissait des défaites depuis plusieurs mois alors qu’ils étaient
sur le point de conquérir la France entière, décide d’écraser l’armée française et la fameuse « Jeanne
d’Arc ». Ils envoient pour ça l’élite de leur Archer, les fameux « Long Bow » (arcs longs). Si cette bataille
était perdue, la France disparait de la carte et devient une simple colonie anglaise.
Le problème :
Grâce à la puissance de tir de leurs archers, les Anglais excellent dans les batailles rangées, si on leur
laisse le temps d'organiser leurs rangs. La tactique est celle employé depuis Crécy (1346) et la même
qu’à Azincourt : ficher en terre devant leurs compagnies des épieux taillés en pointe, ce qui arrêtait
les charges de cavalerie et ralentissait suffisamment les progrès de l'infanterie pour leur laisser le
temps d'éliminer les assaillants avec des pluies de flèches.
Les Anglais sont trois fois supérieurs en nombre.
Les Français n’ont que tout ce qu’il leur reste de chevaliers : 180 hommes…
Ils sont commandés par John Falstoff, surnommé « L’Achille Anglais », le général le plus célèbre de
son époque.
La Bataille :
Les Français attaquent tout de suite les Anglais, avant de les laisser s’organiser. Une partie des Français
avancent sur l’avant, faisant mine de charger. Les Anglais, trop confiants dans leur technique de combat,
commencent à tirer… Sans voir que, cette fois-ci, les Français se sont divisés en trois groupes, dont deux
attaquent sur les flancs après une manœuvre en tenaille.
Paniqués, les Archers fuit, tandis que le rouleau compresseur de la chevalerie charge. Les fantassins
(infanterie lourde) attaquent les petits groupes d’archers, qui n’ont absolument pas l’habitude du combat au
corps à corps et qui cherchent à fuir, et ce à la place de les laisser fuir (comme d’habitude), pour les
empêcher de reconstituer l’armée.
Conséquences (lire le nombre de morts et de blessés des deux côtés)
Charles VII entre dans Reims sans aucun problème (les troupes Anglaises ne sont plus assez
nombreuses pour la défendre efficacement) et se fait sacrer Roi de France le 17 juillet 1429 ;
Les Français reprennent le contrôle du val de Loire, de l'est et du nord de la France (et surtout de la
capitale, Paris, en 1436, après 16 ans d’occupation).
La bataille est pour les Anglais un désastre : il perde leur principale force de bataille et sont
totalement démoralisé. La guerre de cent ans finira par une victoire française en 1453 (les Anglais
ont tout perdu en France, sauf Calais, qui sera libérée en 1558 par Richelieu)
Cette bataille a marqué l’histoire militaire : ce fut la fin des archers, remplacés par les arbalétriers et par les
arquebusiers et la fin des grandes charges de la chevalerie, remplacée par l’artillerie.