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Entre le 27 mai et le 4 juin 1940, plus de 338 000 hommes du corps expéditionnaire britannique

et de l'armée française, encerclés sur les côtes du nord de la France, regagnent le Royaume-Uni
grâce à l'évacuation de Dunkerque. La signature de l'armistice puis l'occupation allemande en
France privent les Alliés de l'Europe de l'Ouest continentale. Après l'invasion de l'Union
soviétique par l'armée allemande en juin 1941, Joseph Staline commence à demander aux Alliés
l'ouverture d'un second front en Europe de l'Ouest 3. Fin mai 1942, les États-Unis et l'Union
soviétique font une déclaration commune sur l'urgence de créer un second front à l'Ouest 4. Mais
le premier ministre britannique Winston Churchill persuade le président des États-Unis Franklin
Delano Roosevelt de retarder le débarquement promis, les Alliés n'ayant pas encore les forces
adéquates pour une opération de cette ampleur 5.
Profitant de la présence des troupes anglo-américaines en Afrique du Nord après leurs victoires
sur les armées allemandes et italiennes, les Alliés passent à l'offensive en Méditerranée en
lançant l'invasion de la Sicile en juillet 1943, puis l'invasion de la péninsule italienne en
septembre de la même année. Au même moment, les armées soviétiques passaient à l'offensive
après avoir gagné la bataille de Koursk. La décision de monter un débarquement amphibie à
travers la Manche est prise lors de la Conférence Trident à Washington en mai 19436. La
préparation de l'opération se heurte cependant au problème du nombre de barges et navires de
débarquement disponibles, la plupart étant déjà requises en Méditerranée ou dans le Pacifique 7.
À la conférence de Téhéran en novembre 1943, Roosevelt et Churchill promettent à Staline
l'ouverture d'un second front pour mai 1944 8.

Réunion du corps expéditionnaire allié du quartier général suprême (SHAEF), 1er février 1944. Au
premier rang : le maréchal en chef de l'Air Arthur Tedder ; le général Dwight D. Eisenhower ; le général
Bernard Montgomery. Rangée arrière : le lieutenant-général Omar Bradley ; l'amiral Bertram Ramsay ;
le maréchal en chef de l'Air Trafford Leigh-Mallory ; le lieutenant-général Walter Bedell Smith.

Les Alliés ont retenu quatre potentiels lieux de débarquement à l'ouest de la France : la
Bretagne, la péninsule du Cotentin, la Normandie et le Pas-de-Calais. Parce qu'il aurait été facile
pour les Allemands de contenir l'avance alliée dans une péninsule, la Bretagne et le Cotentin
furent abandonnés9. Le Pas-de-Calais étant la plus proche côte d'Europe continentale depuis la
Grande-Bretagne, les Allemands le considéraient comme le lieu de débarquement le plus
probable et avaient concentré un grand nombre de troupes et de fortifications 10. De plus,
l'avance dans les terres aurait souffert du grand nombre de canaux et de rivières 11. Un
débarquement en Normandie en revanche permettrait de capturer le port de Cherbourg,
d'avancer vers les ports bretons tout en menaçant d'une avance vers Paris puis l'Allemagne 12.
Les Alliés planifient le débarquement pour le 1er mai 194411. Un plan initial est accepté à la
conférence de Québec en août 1943. Le général américain Dwight D. Eisenhower est promu
commandant du Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF)13. Le général
britannique Bernard Montgomery est nommé commandant du 21e groupe d'armées, qui se
compose de toutes les troupes terrestres de l'invasion14. En décembre 1943, Eisenhower et
Montgomery découvrent le projet de débarquement, proposant un débarquement amphibie de
trois divisions. Les deux généraux insistent immédiatement pour étendre le projet à cinq divisions
plus trois aéroportées, permettant un débarquement sur un front plus étendu et hâtant la capture
du port de Cherbourg15. Le besoin en matériel et en barges et navires de débarquement devient
dès lors tel que l'opération est repoussée à juin 194415. Au total, trente-neuf divisions alliées
seront envoyées en Normandie : vingt-deux américaines, douze britanniques, trois canadiennes,
une polonaise et une française, pour un total de plus d'un million d'hommes 16.

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