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Abstract
Les ERP ont vu une véritable convergence dernièrement sur le marché de l’informatique du fait qu’il
est impossible, voire difficile de repérer le retour sur investissement du projet (Besson, 1999). Ils
représentent l’ossature organisationnelle des entreprises conscientes des bénéfices attendus de la maitrise
du capital informationnel. Pour le réussir, Il s’agit de le placer comme projet structurant des organes de
l’entreprise, et de tracer son chemin de réalisation par des étapes d’implémentation afin d’éviter les
mauvaises adaptations par les opérateurs. Outre, la performance demandée par les dirigeants n’est
conjuguée qu’à partir de la bonne production des solutions ERP implantées pour remodeler le
fonctionnement de l’entreprise. La contrainte d’obtenir la performance souhaitée par les projets ERP est
due à leur complexité de mise en œuvre. Cependant l’analyse de nombreux cas d’échecs (voir [8, 24 et 6]),
fait dévoiler qu’une multitude d’entreprises ne pratique pas une marche stratégique, visant la performance
globale de l’entreprise, dans la gestion du projet ERP. Cela veut dire que la raison de l’investissement
dans le projet n’a pas été définie et n’a pas été orientée vers le sens de réalisation de la performance
attendue ([29]). Le présent article traite de cette problématique moins abordée que celle de la complexité de
mise en œuvre en proposant une démarche de pilotage de la performance d’un projet ERP.
Mots-clés : ERP, Performance, démarche stratégique, indicateurs de performance
1. Introduction
Face à la concurrence internationale actuelle, qui oblige le renouvellement du tissu économique et le
développement stratégique, les entreprises représentent un rôle pivot. Ces dernières seront opposées à deux
événements clés de leurs aventures des affaires : d’abord la phase d’apprécier leurs bilans s’enrichir par des
gains et ce qui fait synonyme de l’augmentation des opportunités sur le marché, puis, plus tard, la phase de
réorganisation, de restructuration et de sa gestion dans le souci de maintenir leurs capitaux croissants.
Désormais, les entreprises se voient donc obligées de s’adapter sous peine de ne plus être compétitives.
L’optimisation de leurs ressources passe nécessairement par une maîtrise aussi développée que possible du
facteur temps et de l’information.
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Les ERP entament ce magnifique pari de combiner le temps en rapprochant à la fois les tiers de
l’entreprise et l’ossature des fonctions de l’entreprise en intégrant tous les processus autour d’une base de
données unique.
Quelles sont les caractéristiques principales de l’offre ERP qui attirent les entreprises ?
1. Définitions
1
En français, on devrait dire macroordinateur : Gros ordinateur central, qu'on entoure de terminaux aux faibles
capacités
2
(Material Requirements Planning) : Consiste à établir à partir d’un Plan Directeur de Production un programme de
production des articles sans prises en compte des capacités des moyens de production (capacité infinie)
3
(Material Requirements Planning) : Extension de MRP-1 pour une prise en compte des capacités des moyens de
production. La charge est ajustée en fonction des capacités des moyens de production (capacités finies et utilisant d’un
plan de charges)
leurs activités, de garder la traçabilité des opérations et de présenter des tableaux de bord qui aident à
structurer les informations consommées. Elles instaurent une réglementation interne qui définit les tâches
de chaque opérateur, l’obligeant à marquer sa contribution dans les processus de son entreprise en fonction
du descriptif de son poste.
Grâce à ses applications, les gestionnaires délèguent l’organisation de l’opérationnel au système
d’information qui s’occupe d’enregistrer tous les événements du quotidien de l’entreprise. Encore faut-il
que la décision soit prise en s’appuyant sur la bonne organisation de l’information, et encore au bon
moment.
L’entreprise est amenée à mettre en place les éléments essentiels afin de maitriser la fiabilité de ses
informations. Elle doit se doter des moyens techniques de protection qui supportent l’applicatif,
notamment :
• Une infrastructure de conservation des données : serveurs, réseaux et télécommunication ;
• Les ordinateurs pour les postes clients ;
• Une solution de sauvegarde qui permet d’automatiser l’enregistrement des données et les garder dans
des supports ;
• Une solution antivirale, qui protège les données des virus.
Nous parlons ici du système d’information technique, support indispensable pour l’exercice des solutions
des systèmes d’information fonctionnels, où nous gérons l’infrastructure informatique de l’entreprise qui
supporte les applications.
Le souci de l’informatique est de veiller à la disponibilité de l’information. Les sociétés sont dans
l’obligation d’avoir un responsable informatique. Nous ne parlons plus de directeur informatique mais
selon les descriptions du poste demandées, on s’oriente vers l’appellation d’un Directeur des Systèmes
d’information (voir [15]), qui doit détenir un savoir dans l’ingénierie technique de l’information, ainsi que
des compétences avancées dans le management des entreprises.
D’abord, sur la différence entre un logiciel et un progiciel. Les consultants répondent à ce doute que le
logiciel est un programme développé qui répond à un problème précis de gestion, alors, le progiciel est « un
Produit-Logiciel » 4 , qui rassemble un ensemble de programme développé qui solutionne plusieurs
problématiques de gestion. Reix ([28], p. 101) définit qu’« un progiciel est un ensemble de programmes
conçus par un éditeur pour correspondre aux besoins de plusieurs entreprises et commercialisé avec des
prestations annexes ». La flexibilité des correspondances, à un amalgame d’entreprises, confirme que le
même progiciel est ouvert au paramétrage et propose les clés d’adaptation pour l’alignement à n’importe
quelle organisation, relativement à son activité.
Lorsqu’on associe les deux termes « gestion, intégré » à Progiciel, nous comprenons que les
Progiciels de Gestion Intégrés, intègrent toutes les parties participantes de la gestion des entreprises.
Nous confirmons notre approche par la nomination technique de la solution « HR Access 5» qui est
identifiée comme étant un progiciel de gestion intégré des ressources humaines. Son architecture répond
aux principes des produits-logiciels, puisqu’il rassemble les logiciels de la paie, la formation, la gestion du
temps, recrutement, suivi de carrières… Mais, il ne remplit pas le cahier de charge des ERP en gérant toutes
les ressources de l’entreprise, il est uniquement focalisé sur la gestion des ressources humaines. Le
progiciel de gestion intégré des ressources, qui représente la partie SIRH, n’est qu’une composante parmi
d’autres au cœur de l’ERP ([23], p. 298). Ceci nous aidera à conclure que le PGI est une nomination
technique des ERP. Ce sont des logiciels qui sont développés par le même éditeur en attaquant une seule et
unique base de données.
4
Le néologisme « progiciel » est créé en 1962 par I.E. FORGE pour désigner « produits logiciels » qui répondent
relativement bien à une fonction, ou à un processus bien précis de l’entreprise.
5
En 1972, la société française Compagnie Générale d'Informatique met sur le marché un progiciel
de gestion des ressources humaines nommé SIGAGIP. Ce progiciel, développé en COBOL, connait un
essor important en France en raison de la robustesse de son moteur de paie ainsi que la possibilité de
personnaliser à souhait le progiciel puisque l'atelier ayant servi à développer l'applicatif est livré au
client. Le produit intègre progressivement les innovations technologiques (SGBD, architecture
client-serveur) et devient HR Access en 1992.
6
Solution ERP développée par Microsoft depuis 1984
7
Editeur de solutions de gestion variées et intégrées
8
On entend par intégrateur, partenaire d’un éditeur d’une solution qui s’occupe de la revente avec une marge et assure
les prestations de service. L’intégrateur doit avoir des consultants certifiés par l’éditeur
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gestion se déclinent toujours dans le service financier. Au niveau de la comptabilité générale, une facture ou
un règlement doivent être comptabilisés, même chose pour la paie des collaborateurs ou les valeurs
d’amortissement des immobilisations.
Sur une approche analytique, chaque flux doit intéresser le contrôleur de gestion qui marque toujours
le besoin de démontrer à la direction générale des tableaux de bord explicatifs des mouvements de
trésorerie et des budgets. Sur ce point, nous allons détailler la place de chaque fonction, représentée par son
module, dans la suite logicielle et la rapprocher au module central du processus : le module financier. Nous
allons expliquer que chaque investissement dans la vente doit être affecté à son centre coût, spécialement
celui de la fonction support des ventes, le marketing, représenté par le module CRM.
A travers l’interface de connexion entre les différentes fonctions de l’entreprise ([12]), le coût de
communication sera limité, du moment que l’ERP gère, maitrise et assure les transferts des informations
entre les différents modules participants dans un processus déterminé.
9
SCM : ensemble de processus permettant de planifier, exécuter et gérer les flux physiques, flux d’informations et
financiers, depuis le fournisseur (du fournisseur) jusqu’au client (du client) pour satisfaire au mieux le client (final) et la
stratégie de l’entreprise. Elle comporte 3 processus physiques : l’approvisionnement, la fabrication et la livraison et un
processus global fonctionnel appelé planification.
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De plus, avec les nouvelles technologies, les Systèmes ERP peuvent s’étendre jusqu’à atteindre des
ouvertures de communication avec d’autres partenaires externes (Fournisseurs, banque, clients … (voir
[25]). Nous expliquons ici la composante attachée du système d’information de l’entreprise proposant un
ordre d’accès. Ce dernier cadre les partenaires via internet à travers des limites d’accès suivant les données
que l’entreprise souhaite partagée en permanence.
e. Flexibilité
L’ERP est un produit généraliste, flexible qui permet aux entreprises de choisir les outils dont elles
ont réellement besoin parmi un large catalogue d’applications : elles peuvent choisir de mettre en place
uniquement les concepts de base ou au contraire des logiciels plus complets, plus complexes qui répondront
mieux à leurs attentes ou projets en ce qui concerne leur développement sur le court, le moyen ou le long
terme.
a. La lourdeur d’investissement
Si les avantages des ERP sont nombreux dans le cas de la réussite du projet ERP, La critique
principale qui pourrait être mentionnée aux ERP est la taille des investissements (voir [7, 37, 32 et 30]). Le
coût d’acquisition des licences et les prestations de mise en place demeurent un obstacle freinant les
entreprises. Encore, les efforts de restructuration des organisations sont à suivre, ce qui provoque le doute
d’investissement chez les décideurs, vu que le projet ERP consomme beaucoup d’attention sans aucune
définition des chiffres de rentabilité. Les résultats indésirables d’un projet essentiellement injectée d’une
nouvelle culture amorce le risque des couts intangibles (voir [5]).
On peut placer le projet ERP comme choix stratégique sur toutes les décisions précitées. En effet, il
permettra à l’entreprise de revoir ses modes d’exercice et de gestion en changeant dorénavant la démarche
de collaboration pour le long terme.
Dans un environnement agité où la compétitivité nécessite une veille constante d’adaptation et
d’anticipation, l’entreprise doit marquer sa souplesse en évoluant vers les tendances de performance voir
19]).
La maitrise de l’information devient capitale, dans sa clarté, sa crédibilité et sa rapidité à parvenir aux
éléments de prise de décisions (voir [2]). L’ERP comme SI fonctionnel permet, de placer le point traitant
le périmètre d’activité en groupant toutes les fonctions de l’entreprise par le principe de l’ERP (voir 7]).
Ainsi donc, c’est la stratégie de l’organisation qui justifie l’acquisition de l’ERP (voir [20]), et les manières
de gestion attendues de son implantation à travers le paramétrage.
nous traitons la caractéristique technique de l’ERP structurant, démontrée dans le chapitre précédent, qui est
relativement fermée et statique. Donc, l’acteur humain, à travers le fédérateur de l’organisation, sera le
plus susceptible à se modeler dans cette dynamique stratégique.
Gonzalez et al. [13] ont confirmé l’acte de connaissance indispensable dans l’implication des
ressources humaines, lors du choix et des phases du projet ERP, afin de faciliter l’adaptation et la
régularisation au nouveau processus.
Par ailleurs, si on reprend les mêmes processus et organisation pour implémenter l’ERP, on reprend
aussi avec nous les mêmes niveaux de productivité. Seule une remise en cause de la manière de travailler
actuellement, processus et mentalités, peut augmenter significativement la productivité. En effet, il faut
remodeler les processus à l’aide du principe de création de valeur, et surtout il faut que les employés
perdent leurs anciennes habitudes « non productives » pour s’habituer à une nouvelle et meilleure façon de
travailler (voir [22]).
10
Juste à la fin du projet. Au démarrage de la production
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attendus de l’ERP et ses potentialités, en mettant sous tension l’ensemble des acteurs concernés pour
atteindre les vrais objectifs qui sont l’amélioration de la performance de l’entreprise.
La réalité et l’expérience montrent que la gestion de l’après ERP est excessivement problématique, il
faut en continu mesurer les résultats à l’aide des critères fixés initialement, identifier et mettre en œuvre des
actions correctrices et garder la même tension jusqu’à atteinte des niveaux de performance initialement
désirée.
d. Les indicateurs de performance de l’ERP
C’est en tissant ses bénéfices propres, comme exposé précédemment, que l’ERP est en mesure de
créer de la valeur au sein de l’entreprise. Ladite création de valeur sera mesurée à l’aide de plusieurs
indicateurs dont certains sont quantifiables comme la réduction et la maitrise des mouvements des articles
en stock, la minimisation des coûts (les coûts de logistique, les coûts commerciaux), l’amélioration du
service clients (maitrise de délais de livraison, transparence des offres…), la réduction des coûts de clôture
comptable et d’autres qualitatifs comme l’amélioration de la qualité de prise de décision, l’amélioration du
potentiel des salariés, le contrôle des processus…
Plusieurs recherches ont entamé les mesures de performance des SI. Nous marquons aussi le
paradoxe de Solow11 qui a déclenché la recherche de la valeur immatérielle des TI par son mémorable
paradoxe « On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité ». Ceci a
provoqué des réflexions sur la contribution économique de l’investissement en TIC.
La participation des TIC à la productivité de l’entreprise doit être valorisée. L’évaluation doit être
étalée selon les réponses à plusieurs questions :
- Comment l’implémentation des ERP aide la ressource humaine opérationnelle à gagner le temps
de réflexion, et à prendre la bonne décision d’exercice.
- A quel degré les ERP, comme socle des SI de l’entreprise, peuvent améliorer la rentabilité, et donc,
comment peut-on mesurer la performance des fonctions de l’entreprise partageant le même outil
de gestion ?
- Comment peut dire que le produit ERP est le mieux adapté à l’entreprise ?
Afin de structurer notre réponse, nous pouvons classer les critères de mesure de la performance des
ERP en quatre catégories : (ce sont en fait les volets de performance de l’entreprise) technologique,
sociale, économique, et financière.
Si le contexte économique implique l’amélioration de la performance technologique par la bonne
exploitation de systèmes d’information performants que sont les ERP, Il ne faut pas négliger que ces
systèmes sont de plus en plus répandus. Ainsi donc, seule l’utilisation des ERP de manière plus intelligente
que la concurrence, peut constituer un atout solide pour l’entreprise.
Ce sont les acteurs de l’entreprise qui peuvent répondre à cet impératif. L’implantation d’un projet
ERP est éminemment un projet humain.
Nous tenterions d’avancer que le modèle de création de performance attendue par la mise en œuvre
d’un ERP peut se présenter comme suit :
11
Expression déclarée au ‘New York Times Book Review’ en 1987.
PERFORMANCE ECONOMIQUE
PERFORMANCE FINANCIERE
Nous pouvons résumer le schéma ci-dessus par une conjugaison de la synergie entre la performance
technologique (caractéristiques et bénéfices de l’ERP) et la performance sociale (acceptation et prise en
main de l’ERP par le personnel de l’entreprise) qui génèrent la performance économique (gains de
productivité, réduction des coûts…). Ensuite la résultante de la performance économique à moyen et long
terme est la performance financière (rentabilité des capitaux investis pour l’ERP).
d.1. Performance économique
Grâce aux avantages de l’ERP présentés dans le chapitre premier, nous pouvons réduire le coût de
l’information et le nombre du personnel exécutant une tâche, du moment que l’intégration des modules
nous aide à minimiser le temps de connaissance et la prise de décision, à agir sur les programmes de
planification, à donner l’ordre selon les paramètres proposés par le cahier des charges du projet à lancer.
La maîtrise des paramètres financiers génère une vue claire sur la trésorerie et ses flux entrants et sortants,
ce qui aide le financier à assurer des mesures préventives en terme de bénéfices par rapport au besoin en
fond de roulement.
La réussite du projet ERP dans ses mesures organisationnelles provoquera une maitrise du descriptif du
poste. Les managers poseront, certes, des questions sur l’existence ou la réduction de l’activité de quelques
fonctions supports, comme le contrôle interne ou le contrôle qualité (voir [14]).
d.2. Performance technologique
Les techniques de management des entreprises se caractérisent par leurs adaptations à la taille, à la
culture et aux perspectives économiques des organisations.
Les ERP conservent leurs principes de base, notamment l’intégration et l’adaptation au langage de
l’entreprise, grâce au développement informatique. Nous pouvons soulever le paramètre de flexibilité des
solutions ERP, qui peuvent accepter les différents plans comptables et les types de TVA, communiquer avec
plusieurs monnaies, remplacer la concentration humaine des tâches classiques par la facilité de la
connaissance.
Dans une vision fonctionnelle, les ERP sont bien placés pour assurer leur rôle de système de récolte
et de gestion des données. Ils sont vus comme des supports de partage et d’échange d’information entre
opérateurs fonctionnels et opérateurs décisionnels, grâce aux réseaux de communication et une base de
données unique. Ils marquent le suivi de traçabilité des informations liées à toutes les activités
fonctionnelles de l’entreprise et qui seront utile dans l’évaluation des plans stratégiques.
d.3. Performance sociale
La mise en place des nouvelles technologies, notamment, les ERP, participe à la création de valeur en
terme social entre les individus, grâce au langage unique de collaboration, issu des pratiques adoptées pour
la bonne veille à la nouvelle solution via les formations programmées pour les utilisateurs (voir [36]). Le
projet ERP doit dépasser les obstacles de résistance liés au changement de la nouvelle application intégrée.
Le rôle du top management doit veiller à instaurer les motivations nécessaires pour positiver et profiter des
avantages opérationnels de l’ERP.
La performance sociale ne peut être mesurée qu’à partir de la production de l’ERP (voir [1]).
L’équilibre des compétences des ressources humaines doit être conclu avant l’étape de formation (voir [30])
afin de supporter les objectifs d’alignement attendus par le projet. Nous soulignerons, par la suite, un
apprentissage collectif à travers l’acquisition de bonnes et nouvelles habitudes imposées par l’ERP.
L’assimilation du changement par la culture organisationnelle sera caractérisée.
L’automatisation du système dégagée par l’ERP aide le collaborateur à se concentrer sur la contribution
stratégique de son poste, grâce à l’énergie économisée sur les tâches traditionnelles.
Nous soulevons aussi la consommation du temps calculé du partage de l’information opérationnelle.
L’ERP permet de formaliser les processus de gestion exécutés par chaque intervenant, sans confirmer
l’information en entretien verbal. Ceci dit que l’applicatif de l’ERP, suivant les autorisations d’accès
accordés à chaque profil selon son descriptif de poste, intègre les hommes et participe à la motivation des
équipes vers l’attente des objectifs stratégiques.
d.4. Performance financière
Parmi les inconvénients d’un ERP, nous plaçons le coût d’investissement trop élevé, expliqué par les
budgets d’acquisition des licences et les nombreuses journées des consultants assurant la mise en place.
Bien que l’investissement de ses immobilisations incorporelles doit indiquer des caractéristiques de réussite
notamment la profitabilité et la qualification du retour sur investissement.
Ainsi donc, la performance financière se situe dans le respect du coût de projet et le succès tracé sur
ses étapes. L’ERP doit avoir l’objectif du respect du délai d’implémentation et de rentabiliser les
investissements du projet.
Encore, il faut espérer que la maitrise de la nouvelle organisation préparée autour du besoin d’exploitation
de l’ERP dégagera une baisse des couts de fonctionnement de l’entreprise, et donc, une réduction des coûts
de participation des ressources humaines dans la production. Ceci suppose que l’investissement injecté dans
les nouvelles technologies soit récompensé par une baisse des couts organisationnels.
Conclusion
Il est sûr que le passage par une mondialisation non cadrée, par les différentes conventions entre les
états et l’obsolescence des plateformes informatiques d’une majorité d’entreprise a favorisé la prise en
compte de la performance technologique (l’urgence du moment!) au détriment des autres dimensions de la
performance (sociale, économique et financière) des projets ERP. Il est sûr aussi que peu d’entreprises ont
réussi jusque là à intégrer la dimension financière (la valorisation du retour sur investissement) dans leur
stratégie de mise en place des ERP.
Cependant au vu de l’ampleur et de la palpabilité des bénéfices intrinsèques apportés par l’ERP il est
dommage de ne pas prolonger l’effort d’étude du projet jusqu’à la dimension financière de la performance
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attendue, même si les calculs initiaux restent très approximatifs, car comme nous l’avons annoncé au début
toute performance non pilotée a de rares chances d’aboutir au niveau souhaité.
Aujourd’hui nous ne sommes probablement qu’au début de l’optimisation et de la pleine utilisation
des ERP, lesquelles ne s’accompliront qu’au travers de l’adoption d’une démarche stratégique (objectifs,
déploiement, réalisations, contrôle) de pilotage de la performance multidimensionnelle souhaitée, de la
réorganisation des processus (le reengineering) et de l’assimilation de la culture organisationnelle (la
performance sociale).
L’ERP semble être issu d’un principe inébranlable depuis toujours à savoir que « L’union fait la
force » et que «l’optimum de la somme est supérieure à la somme des optimums ». Cela laisse à penser que
les ERP représentent la voie la plus prometteuse vers une informatique globale et idéale.
Cependant si les ERP ont réussi a pénétrer un grand nombre d’entreprises, le marché reste encore
extrêmement porteur et de nouvelles techniques font leur apparition comme les nouvelles tendances de la
technologie (la technologie objet, la nouvelle architecture client serveur, Internet), l’orientation vers une
organisation par processus (et non plus par module fonctionnel), la sectorialisation des ERP (chimie,
énergie, auto, banque…) et l’intégration d’outils réduisant le délai de mise en œuvre (outils de modélisation
de l’entreprise, outils de tests et autres outils d’administration)… les éditeurs des ERP sauront-ils conjuguer
toutes ces nouvelles tendances pour réduire les difficultés, les coûts et les délais d’installation?
Une autre limite pourra être soulevée relative à une formule, entre l’investissement engagée des ERP
et les ressources de l’entreprise, pour définir le Retour sur investissement.
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