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Annales de Géographie

Le Précambrien du Tazat (Sahara central), de Jacques Blaise


Pierre Rognon

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Rognon Pierre. Le Précambrien du Tazat (Sahara central), de Jacques Blaise. In: Annales de Géographie, t. 78, n°426, 1969.
pp. 244-247;

https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1969_num_78_426_15858

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244 ANNALES DE OGRAPHIE
Admettons même que les effets des processus actuels aient une valeur infini
tésimale ils en seraient pas pour cela négligeables Toutes les sciences de la nature
montrent que les actions les plus faibles poursuivies pendant un temps très long
transforment la matière et les êtres vivants Il est vrai que les conditions désertiques
actuelles dans Atakor ne remontent pas plus de deux millénaires ce qui est
rien échelle géologique mais il est certain il eu autres périodes arides
au Quaternaire et au total depuis la fin du Paléozoïque les conditions arides ont
largement prédominé au Sahara on admettra difficilement il en est rien resté
Bref si le relief des hautes montagnes sahariennes est bien un relief hérité et pas seu
lement des périodes pluviales le modelé auquel il est soumis actuellement ajoute
quelques touches fraîches film de débris la surface des pediments en voie abaisse
ment continu talus des glacis en recul entailles des oueds terrasses sapées par les
crues
Ce bref résumé donnera une idée de ce que auteur apporte de neuf aussi bien
dans le domaine de la géographie du Sahara que dans celui de la morphologie clima
tique mais il faut lire ouvrage lui-même pour apprécier ingéniosité et la solidité
une construction qui intègre les dépôts la végétation et les sols du passé dans his
toire du relief On oppose parfois géographe de laboratoire et géographe de terrain
Rognon montré il était la fois un et autre
ROBERT CAPOT-REY

Le Précambrien du zat Sahara central


de Jacques Biaise1

Le massif du zat se situe dans le Hoggar oriental peu près mi-chemin


entre le bordj de Serouenout et le poste de Zaouatallaz ex-Fort Garde Cette partie
du Hoggar était pas comprise dans la grande thèse de Leiubre qui fourni la
première synthèse géologique du bouclier du Hoggar central et occidental en 1952
partir de 1956 les levés géologiques systématiques effectués par le Bureau de
Recherches minières de Algérie ont permis de dresser la carte au 1/500 OOO de en
semble du bouclier B.R.G.M. 1962 et interpréter la géologie du Hoggar oriental
selon les conceptions de Leiubre Guérangé et Vialon Trav Inst Rech
Sah. tome XXI) est-à-dire la succession de deux grands cycles orogéniques pré
cambriens
Biaise géologue au Service de la Carte géologique de Algérie 1953-1958)
puis chercheur universitaire progressivement contesté ce schéma structural et
expose très clairement ces critiques au début de son ouvrage 14-19 Il montre
ensuite que la succession de deux orogenèses suggarienne puis pharusienne ne peut
être appliquée au Hoggar oriental qui cache sous une topographie souvent monotone
une grande variété de structures plissées subméridiennes qui apparaissent avec netteté
sur les photos aériennes voir en particulier ses planches photographiques II et III
En utilisant largement ce moyen investigation qui existait pas époque des
recherches de Kili ou de Leiubre) Biaise divise le Hoggar oriental en une

BLAISE Le Précambrien du zat Sa place dans les structures du Hoggar oriental Sahara
central Thèse Paris 1965 Paris Edit Centre National Recherche Scientifique Pubi Centre
Recherches Zones arides sér Géol no 1967 vol in-40 197 p. 12 pl t. 35 flg. carte géol
poch
LE PR CAMBRIEN DU ZAT 245

dizaine de grandes structures caractérisées par une lithologie et une architecture


particulières ng et il donne chacune le nom de chaîne terme assez mal
choisi et qui peut prêter confusion Les contacts entre ces grandes unités structu
rales sont souvent masqués par des fractures ou des granitisations postérieures qui
empêchent de préciser leurs rapports chronologiques Un tel travail était ailleurs
hors de portée pour un chercheur isolé travaillant dans une région de 120 000 km2
Biaise donc adopté la méthode inverse au lieu explorer la totalité de son
domaine il concentré tous ses efforts sur étude détaillée une partie de la plus
petite de ces chaînes celle Arer Soula-Tazat pour tenter expliquer par cette
monographie la genèse des autres chaînes
Tour tour Biaise analyse la stratigraphie la pétrographie le métamorphisme
et la nature originelle des séries de cette structure puis les granités qui la traversent
et enfin les déformations qui ont affecté cette région depuis époque de ses plus anciens
dépôts Malgré la complexité de ces reconstitutions une évolution orogénique pré-
cambrienne affectée par des phénomènes métamorphiques et innombrables frac
tures voir en particulier la figure 34 qui reproduit les principaux réseaux de failles
exposé reste toujours très clair abondamment illustré de cartes et de coupes En
particulier la carte géologique en couleurs 70 80 au 1/50 000e qui accompagne
ouvrage mérite de devenir un exemple classique de relief pseudo-appalachien pour
nos explications cartographiques
Cette thèse de géologie publiée dans la belle collection du C.R.Z.A. présente
un triple intérêt pour le géographe
Biaise nous apporte une documentation extrêmement abondante concernant
érosion différentielle dans les séries métamorphiques et granitiques du Hoggar Cette
région qui grossièrement la forme une ellipse de 30 15 km renferme en effet
une très grande variété de roches qui sont toutes analysées avec une grande précision
lames minces analyses chimiques... Le contraste le plus saisissant oppose une part
la chaîne de schistes cristallins qui atteint des altitudes dépassant les 000 mètres
dans les quartzites et conglomérats 254 Adjlil 165 au zat et forme de
longues crêtes rubannées allure synclinale autre part les granités qui sont modelés
en lourdes coupoles presque au niveau des plaines vers 000-1 200 mètres altitude
quel que soit leur mode de mise en place et leur composition minéralogique même
certains granités parfaitement circonscrits et discordants équigranulaires avec deux
micas et plus alcalins que les autres donnent seulement des collines flancs plus
raides mais pas plus hautes On pense aussitôt une magnifique inversion de relief
avec défoncement des anticlinaux et une désagrégation granulaire très importante
dans les granités Or Biaise constate que même pour les vastes affleurements
de granité biotite porphyroïde grossier et très fracturé Tasset Isseknan) le con
tact entre eux et les roches encaissantes ne se situe jamais plus de 50 mètres au-des
sus du niveau des plaines et que de petits reliefs isolés dans les plaines granitiques
portent des témoins de schistes cristallins respectés par érosion sur le toit de ces
granités Il en conclut que ces massifs granitiques arrivent affleurement depuis
peu et sont peine entamés par érosion moins de 50 mètres) tandis que les roches
en voie de granitisation sont particulièrement tendres 133 érosion arrê
terait au voisinage de la surface subhorizontale ou faiblement ondulée des affleure
ments granitiques Cette conclusion assez surprenante invite donc la prudence
dans établissement des échelles de dureté
autres conclusions intéressantes peuvent être tirées de examen des coupes de
Biaise On remarque que les bancs épais de conglomérats métamorphiques et les
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quartzites cristallins correspondent des arêtes vives qui sont systématiquement
en relief par rapport aux micaschistes aux amphibolites aux gneiss 62 et 72)
mais aussi par rapport aux quartzites micacés En effet les quartzites cristallins ren
ferment presque essentiellement des cristaux de quartz engrenés et les conglomérats
sont recristallisés au point que les galets soudés leur matrice ne se détachent pas
dans la roche en voie altération actuelle Au contraire les quartzites micacés se
délitent souvent en bancs et contiennent davantage de feldspaths altérables où leur
composition chimique plus sodique ou même calcosodique alors que les conglomérats
sont hyperpotassiques On remarque aussi que les leptynites Acuir se comportent
comme des roches peu résistantes en creux par rapport aux micaschistes et aux
gneiss voisins sur la coupe 70 On peut attribuer cette anomalie au fait que ces
roches ont subi une rétromorphose très poussée et généralisée qui transformé les
biotites en chlorite et ferrimuscovite et les plagioclases en sericite alors que ces
minéraux restent frais dans les gneiss et micaschistes 109 Ces minéraux de rétro
morphose sont en principe moins altérables mais la faible résistance provient pro
bablement de la destruction de arrangement cristallin primitif
Ces essais explication ne sont que des exemples qui montrent que les analyses
pétrographiques précises de Biaise permettent expliquer certaines subtilités de
érosion différentielle dans les roches de vieux boucliers
ouvrage de Biaise pose indirectement le problème de explication des
inselbergs sahariens en effet la chaîne du zat est surmontée par la haute pyra
mide de Adrar zat 165 et la crête AdjliI 254 qui dominent de près
de 000 mètres les plaines de oued Tafassasset immenses surfaces monotones par
semées de dunes ou de médiocres reliefs Adrar zat planche IV est un des plus
beaux inselbergs du Hoggar et un des plus énigmatiques Il est probable on pourra
reconstituer son évolution morphologique plio-quaternaire en étudiant la succession
de glacis ou de pediments étages protégés par un dallage de gros blocs quartzitiques
qui sont magninquement conservés au sud et ouest de inselberg Mais cet Adrar
zat se situe 12-15 km seulement du Tassili dans la dépression périphérique pré-
tassilienne où les grès primaires 12 km ouest et les grès mésozoïques 20 km
ouest montrent que les surfaces infratassiliennes et infracrétacées sont presque
confondues vers 200 mètres donc presque au pied de inselberg Biaise conclut
par conséquent le modelé des chaînes du zat et AdjliI est antétassilien et leurs
sommets ont pas été recouverts par la transgression des grès cambro-ordoviciens
42 Malgré extrême résistance des quartzites et des conglomérats métamor
phiques la persistance depuis le début du Primaire un paléorelief jamais réelle
ment aplani et haut de près de 000 mètres paraît difficilement concevable quand
on connaît étonnante perfection de la surface infratassilienne sur presque tout le
pourtour du Hoggar Pourtant dans la dépression périphérique au nord-ouest du
Hoggar autres reliefs de quartzites Adrar Ahnet Adrar Ajerazraz Taoudrart
posent exactement le même problème avec des dénivellations moins importantes
il est vrai
Cependant dans le cas du zat hypothèse un rajeunissement par une tecto
nique récente aurait dû être également envisagée En effet le bel ensemble des crêtes
pseudo-appalachiennes étudiées par Biaise se raccorde au nord du col de Tehe
Isser un gros bombement de gneiss et de leptynites où les entailles des oueds ont
guère pénétré et qui représente probablement une surface érosion âge indéter
miné élevant 946 mètres Cette surface est brutalement interrompue au nord
par un massif volcanique Adrar des Ajjers) âge quaternaire ou fin tertiaire
OGRAPHIE DU KENYA 247
probablement lié des fractures et des déformations récentes Ne pourrait-on pas
concevoir alors comme dans Atakor hypothèse un bombement tectonique avec
une vigoureuse reprise érosion récente qui aurait au moins augmenté ampleur
des dénivellations des paléoreliefs cas des massifs granitiques de In Tounine et de
Aheleheg dans Atakor
Enfin en remettant en cause la division du bouclier du Hoggar en deux
cycles orogéniques successifs selon les conceptions de Lelubre Biaise suggère
une nouvelle hypothèse sur la genèse des vieux boucliers Il rejette idée même de
cycle qui implique le dépôt de sédiments leur plissement leur métamorphisme
leur granitisation puis leur destruction par érosion Il pense que histoire il
reconstituée pour la chaîne du zat correspond au comblement un grand sillon
de sédimentation évoluant vers un état final de cicatrisation et induration achevé
lors de la mise en place des granités dans les domaines anticlinaux tendant ces
conclusions ensemble du Hoggar oriental Biaise pense que histoire orogénique
du précambrien ne doit pas être étudiée en fonction du schéma des chaînes plissées
plus récentes Chacune des chaînes du Hoggar oriental serait la trace un de ces
sillons de cicatrisation qui ont pu être simultanés ou se succéder dans le temps sans
discontinuité majeure Ces cicatrisations progressives des zones déformables ont
abouti induration progressive de ensemble et extension du bouclier
Ces conclusions très neuves semblent déjà confirmées par la remise en question
des cycles pharusien et suggarien même dans le reste du Hoggar où ils ont été
définis origine grâce la découverte de nouvelles discordances et surtout grâce
aux datations de granités technique dont Biaise ne disposait pas époque Ces
recherches menées par une équipe de géologues sahariens Bertrand Black
Boissonnas Caby Gra velle en particulier aboutissent également idée
une interdépendance des phénomènes orogéniques successifs qui représenteraient
la phase de consolidation du bouclier du Hoggar sur la bordure du grand craton
ouest-africain Dans un article de synthèse plus vaste1 Black remet même en cause
toute interprétation des chaînes métamorphiques de Afrique de Ouest
PIERRE ROGNON

Géographie du Kenya

Deux publications importantes pour la connaissance géographique du Kenya


viennent être éditées en 1966 et 1967 par Oxford University Press2
une est illustration cartographique du recensement de la population effectué
en 1962 Deux cartes au 000 000 ont été dessinées se composant chacune de
deux feuilles Nord et Sud une est une carte par points qui se détachent en rouge
sur un fond gris représentant les limites administratives et les voies de communication
les petits points représentent 200 habitants les plus gros 000 extrême inégalité de
la répartition de la population fait une grande partie de la carte apparaît presque
vide et que seules sont expressives les régions relativement peuplées autre carte

BLACK Chro des Mines et Rech min. 1967 no 364 225-238


MORGAN et SHAFFEB Population of Kenya Density and Distribution geogra
phical introduction to the Kenya population census Oxford University Press 1966 36 p. cartes
couleurs et MOKGAN Nairobi City and Region Oxford University Press 1967 154 p.
123 flg. 16 pl ph. carte couleurs

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