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Réduire le

coût de l’eau Prix de l’eau

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B1 - LE PRIX DE L’EAU ET SA TARIFICA‐
TION, PRINCIPES GÉNÉRAUX
 1 ) De quoi s’agit-il ?
Le principe et les divers modes de paiement et de tarification de l’eau posent de
nombreuses questions et sont particulièrement importants pour tous les usa‐
gers de l’eau, d’autant que ce prix a tendance à augmenter et à devenir impor‐
tant dans le budget des ménages compte tenu de la rareté relative et de la pol‐
lution fréquente de la ressource.
Ava n t d ’ e x a m i n e r plus précisément lle s d iv e r s m o d e s d e fa ctu ratiioon o u d e
t a ri fi c at i o n d e l’ ea u , et plus particulièrement les divers types de tarification
s o c i a l e ou s o l i da i r e , ou de subventionnement en faveur des plus démunis, il
convient de m i eu x c o n n a î t r e   l a j u st i fi c at i o n et l e co n t e n u d u p ri x d e l’ ea u ,
ce que l’on facture aux usagers, qui le décide et ce qu’on entend par p ri x a b o r ‐
d a b l e d e l’ e a u .
  2 ) Q u i u t i l i s e s u r t o u t c e m o y e n et d e p u i s
quand ? 
L’eau est facturée aux usagers de diverses façons mais p rat i q u e m e n t p a r t o u t
et à d e s p ri x t r è s va r i a b l e s , ceux-ci étant cependant parfois très bas, notam‐
ment dans certaines zones rurales ou pauvres, mais aussi très élevés notam‐
ment en cas de nécessité d’installations ou de traitements complexes.
Il s’y ajoute de plus en plus désormais, lorsque les communes le réalisent, le
prix de l’assainissement qui est assez souvent peu éloigné du précédent.
Mais l’ ea u n ’ a p a s t o u j o u r s ét é fa ccttu r é e p a r t o u t . Autrefois, surtout lorsque
l’eau des lacs et des rivières était plutôt pure et ne nécessitait pratiquement au‐
cun traitement, l’eau était souvent gratuite ou presque, sauf dans les villes où il
fallait de toute façon réaliser des réseaux de captage et de distribution. De plus,
quelques rares pays comme l’Irlande ou l’Afrique du sud fournissent gratuite‐
ment tout ou partie de l’eau, celle-ci étant alors financée par voie fiscale par
l’Etat.

  3 ) P o u r q u o i f a c t u r e r l’ e a u   ?
L’ ea u, e n t a n t q u e r e ss o u r ccee n atu r el l e et indispensable à la vie de chacun, est
certes une matière première gratuite, mais le plus souvent son captage, son
traitement, sa distribution et son épuration avant rejet dans la nature néces‐
sitent des moyens techniques, financiers et humains plus ou moins importants
et parfois complexes qui, eux, ont un coût qu’il faut bien recouvrer d’une façon
ou d’une autre.
Ainsi, i l n e fa u t p a s c o n f o n d r e l a r e sssoou r c e e n ea u (la rivière, la nappe
phréatique…), b i e n p u b l i c g ratu i t ,   av e c l e s e r vviic e p u b l i c d e l’ ea u , lequel
consiste à rendre cette eau potable et à la rendre accessible au domicile (bran‐
chement privé), ou le plus près possible (puits communautaire, borne fontaine..),
de chacun, c e q u i a u n c o û t .

 
4) Qui est surtout concer né   ? Lieu x ouu
c o n t e x t e s da n s l e s q u e l s c e m o y e n p a r a i t l e
m i e u x a da p t é
P r e s q u e t o u t l e m o n d e e st ccoon c e r n é . Les modes de tarification et de factura‐
tion doivent cependant être adaptés et financièrement abordables, tout particu‐
lièrement pour les plus démunis.
Il en existe comme nous le verrons de nombreux.
  5 )   D e q u o i d é p e n d l e p r i x d e l’ e a u   ? Q u i l e
fixe ? Comment est-il factu ré et recouv ré ?
a )   D e q u o i d é p e n d l e p ri x d ee l’ ea u   ?
Celui-ci varie sensiblement d’un pays à l’autre et même souvent d’une région,
voire d’une commune à l’autre. C ett e va r i at i o n d é p e n d assez peu de la nature
publique, privée, mixte ou communautaire du service mais s u r t o u t d e s co n d i ‐
ti o n s   d ’ e x p l o i t at i o n d e l a r e sssoou r c e (captage, qualité de l’eau, éloignement,
coût et ancienneté des installations…) et d e l a c o m p l e x i t é ou non du mode de
traitement et de distribution (réseau simple ou inexistant, service des abonnés
ou facturation simplifiée…).
Ainsi, le coût de l’eau puisée au seau dans un puits sera sans commune mesure
avec celui de l’eau produite dans une station de traitement moderne d’une eau
de surface plus ou moins polluée par des activités agricoles et industrielles.
De même, l’eau étant un produit local ne pouvant être transporté sans frais éle‐
vés à de longues distances, s o n p r i x d é p e n d e ss e n t i el l e m meen t d e s c o n d i t i o n s
g é o g ra p h i q u e s, g é o l o g i q u e s et é c o n o m i q u e s des communautés où elle est
produite et qui en fixent le prix.
C e p ri x p eu t d o n c a l l e r d e q uueel q u e s c e n t i m e s à 5 € l e m 3 , v o i r e e x c e p ti o n ‐
n e l l e m e n t d av a n t a g e .
Le prix moyen de l’eau variait par exemple en 2010 de quelques centimes dans
de nombreuses régions africaines ou bornes fontaines à 1,60 € en Espagne,
2,70 en Suède, 2, 92 en France, 3,90 aux Pays Bas, 5,10 en Allemagne et 5,60 €
au Danemark.
b )   Qu e co m p re n d l e co û t d e l’ ea u. D i f fé r e n ce e n t r e l e cooûût   et l e
p ri x d e l’ ea u   ? Qu e fa i t- o n p ay e r a u x u s age r s   ?
I l c o nvi e n t   d e d i st i ng u e r l e c o û t d e l’ ea u , lequel correspond à son prix réel
total de production et de distribution pour l’organisme qui le produit et l e p ri x
d e l’ ea u qui est la seule partie de ce coût facturée aux utilisateurs, certes le
plus souvent la plus importante mais parfois assez faible voire insuffisante pour
assurer suffisamment qualité, maintenance et renouvellement des installations.
Qu e c o m p r e n d l e co û t r é el ddee l’ ea u   ?
Il comprend non seulement les frais de
construction, d’amortissement et de constitu‐
tion de provisions   pour   remplacement, de
toutes les installations de captage, de traite‐
ment et de distribution de l’eau, mais encore
les frais de traitement , d’exploitation et de
maintenance, y compris celle du réseau de ca‐
nalisations et de services administratifs de
gestion des abonnés lorsqu’ils existent ainsi que les frais de préservation de la
ressource.
Il s’y ajoute presque toujours diverses taxes d’un montant parfois important,
perçues par les collectivités ou l’Etat.
Dans les régions où il existe également des services d’assainissement et de trai‐
tement des eaux usées, il s’y ajoute souvent le prix de l’assainissement.
Q u e fa i r e p ay e r a u x u s a g e r s   ?
Les experts se sont souvent répartis entre deux écoles principales de pensée :
celle, selon le jargon des experts internationaux, du « ffu l l r e c o v e r y c o st  » et
celle du « ssu st a i n a b l e r e c o v e r y c o st  ».
Le « ffu l l r e c o v e r y c o st  », ou « recouvrement total des coûts » consiste à préco‐
niser le paiement par les usagers de la totalité du prix de revient de l’eau tel
qu’énuméré ci-dessus. C’est ce que préconisaient au cours des dernières décen‐
nies, y compris dans les pays en développement, de grandes institutions inter‐
nationales comme la BIRD, ce qui à priori pouvait se comprendre pour assurer
le bon fonctionnement et la pérennité des installations mais a conduit à divers
échecs retentissants
Pourquoi demander en effet à des populations, souvent dépourvues de moyens,
de financer totalement et en quelques années ce que celles des pays développés
n’ont pu souvent faire qu’en près d’un siècle en bénéficiant d’ailleurs de sub‐
ventions ou de financements extérieurs importants ?
Aussi, la notion de « ssu st a i n a b l e r e c o v e r y c o st  », ou « rre c o uv r e m e n t d e c o û t
s u p p o r t a b l e  » s’est-elle peu à peu le plus souvent imposée. Bien que les avis
des experts diffèrent sur les éléments qu’il convient de prendre en considéra‐
tion, lesquels peuvent varier selon les situations, la plupart s’accordent pour
préconiser que le prix à payer soit au moins égal aux frais d’exploitation, de
traitement, de maintenance , les frais de construction et d’amortissement des
installations devant plutôt être assurés, au moins pour leur plus grande part,
par des subventions et financements extérieurs au niveau de l’Etat et/ou inter‐
nationaux.
A noter qu’une école plus restreinte, comme en Inde et en Egypte, accorde une
part importante aux subventions.
c )   Qu i   fi xe l e p ri x d e l’ ea u   eett  co m m e n t   ?
C el a d é p e n d d e s p ay s , voire même dans
certains d’entre eux des régions.
Mais dans la plupart d’entre eux c’ e st l e
p l u s s o uv e n t   l a c o l l e ct ivi t é o rggaan i s a‐
t ri c e d u s e r vi c e d e l’ ea u (une com‐
mune, une région, un syndicat de com‐
munes) qui fixe le prix de l’eau, comme
celui de l’assainissement, la plupart des t a xe s étant fixées par l’ Et at . Ce prix
est fixé uniquement par cette collectivité si elle gère directement le service. E n
c a s d e d él é gat i o n du service à une entreprise privée, cce p ri x e st a r r êt é p a r l a
c o m m u n e a p r è s n é go c i at i o nn d ’ u n c o n t rat à moyen ou long terme entre les
deux parties, lequel fixe les conditions d’exploitation et de suivi du service et
détermine les formules de variation de ce prix sur toute la période.
Toutefois, dans de nombreuses régions, notamment rurales et parfois périur‐
baines des pays en développement, ce sont des C o m i t é s d e ge st i o n o u d e s AAss‐
s o c i at i o n s d ’ h a b i t a n t s gérées par ces derniers qui ont pris l’initiative de créer
et de gérer les petits services d’eau ou d’assainissement et ce sont alors les or‐
ganes délibérants de ces instances qui en fixent le prix ou les cotisations  ( Vo i r
les fi ch es   C 5 à C 8 )
d )   Qu el s s o n t l e s p ri n c i p a u xx m o d e s d e fa ctu rati o n et d ee r e co u‐
vrement ?
To u t d é p e n d d e l’ e n d r o i t o ùù l’ o n h a b i t e et s’il y a ou non des compteurs.
Da n s c e r t a i n e s z o n e s r u ra l e ss des pays au développement, l a fa ctu rat i o n e st
f o r fa i t a i r e , le montant du forfait étant parfois variable et fonction de l’usage
(domestique, agricole, famille nombreuse ou pas…) et d’une estimation de la
quantité d’eau usuelle.
Le système du forfait est loin d’être le plus répandu et n’est en général pratiqué
que si les consommations en eau sont assez faibles et assez homogènes parmi
la population. C’est un choix de la communauté.
Ma i s l a p l u p a r t d u t e m p s , et notamment dans tous les endroits où il y a des
compteurs, l’ ea u e st fa ctu r é e a u v o l u m ee,, g é n é ra l e m e n t a u m 3 , s u r l a b a s e
d e r el e v é s périodiques plus ou moins espacés   et sur   production de quit‐
tances, puis elle est payée (d’avance ou après consommation selon les lieux) par
ses utilisateurs par voie bancaire ou en espèces dans des services ou agences
spécifiques.
To u t ef o i s dans de nombreux pays, ll’ ea u n ’ e st fa ctu r é e q u ’ e n p aarrti e a u v o ‐
l u m e , la facturation appelée alors « bbi n ô m e  » étant l’addition d’un terme fixe
indépendant de la consommation (souvent appelé « aab o n n e m e n t  » comme pour
l’électricité ou le téléphone) et d’un terme variable fonction du nombre de m3
consommés.
Nous verrons plus loin que quel que soit le mode choisi, la facturation peut être
établie selon d iv e r s m o d e s d e t a ri fi c at i o nn dont l’incidence peut être assez im‐
portante, notamment pour les personnes à faibles ressources.
Lorsqu’il n’y a pas de compteurs, l e s a u t r e s t y p e s d e fa ctu rati oonn l e s p l u s
c o u ra n t s s o n t  :
- un autre t ype de paiement a u volume ,
assez répandu dans les zones rurales ou pé‐
riurbaines des pays en développement, l e
p a i e m e n t a u b i d o n o u a u s ea u dd’’ea u .
C’est par exemple le plus souvent le cas à
une borne fontaine ou à un kiosque à eau.
Da n s c e s c a s , l’eau est souvent vendue par
des gérants ou par de petits concession‐
B o r n e - f o n t a i n e. Ph o t o I n t e ra i d e
naires privés a u l i t r e o u p a r r é c i p i e n t . Mais dans certaines régions, l’eau des
bornes fontaines est gratuite.
Elle y fait enfin parfois l’objet, depuis peu, de p a i e m e n t a n t i c i p é p a r j et o nnss o u
c a r t e s m ag n ét i q u e s , solution souvent controversée quand elle ne s’accom‐
pagne pas d’une délivrance pour les plus pauvres par les collectivités de cartes
gratuites ou à prix réduit permettant la délivrance d’un volume d’eau minimal.
- l e p a i e m e n t é ga l e m e n t a u vvool u m e , assez fréquent aussi, m ma i s   p a r u n e c o ‐
ti s at i o n p é ri o d i q u e o u a n n u el l e , dépendant soit du type et/ ou de la quantité
d’eau consommée estimée de l’intéressé, soit fixée de façon f o r fa i t a i r e .
Et p l u s ra r e m e n t , dans cer‐
tains villages :
- le paiement d’une c o n t r i b u ‐
ti o n e n e s p è c e s demandée
seulement a p r è s l a p é r i o d e
des récoltes .
- le paiement m a i s   e n n a‐
tu r e , toujours   a p r è s l a r é ‐ Fo r m at i o n d ’ u n C o m i t é d ’ u nn vi l l age To go l a i s à
l a ge st i o n d e l a c a i ss e et d eess c o t i s at i o n s
c o l t e (céréales, fruits, lé‐
gumes) ou en contrepartie de travail, voire la gratuité partielle ou totale accep‐
tée dans certains villages pour les familles sans ressources.
E xe m p l e   : En Afrique, dans le village de Koulbagou chaque famille propriétaire
d’un champ doit donner après la récolte de mil ou de sorgho une botte de cé‐
réales par lot de 30 bottes récoltées, les villageois récoltant moins de 30 bottes
en étant dispensés.
- lle p a i e m e n t c o l l e ct i f , à partir des ressources de certaines communautés vil‐
lageoises (utilisation des bénéfices réalisés par des entreprises communales ou
par des coopératives de production…)
- lle p a i e m e n t l i é à d e s é v è n e m e n t s . Exemple insolite :à Safatan, le Comité de
gestion a prévu pour diminuer les cot isations de prélever 200F CFA, soit 30
centimes à chaque mariage, baptême ou fête importante…

e )   Qu el s s o n t l e s p ri n c i p a u xx m o d e s d e t a ri fi c ati o n   ?
Outre les ttr o i s p r i n c i p a u x m o d e s d e t a rriifi c at i o n  déjà indiqués ( f o r fa i t a i r e,
a u v o l u m e o u m i x t e ) , il existe diverses variantes de ces systèmes le plus sou‐
vent regroupées sous l’appellation de tarification s o c i a l e ou tarification s o l i ‐
da i r e .
To u s c e s a u t r e s s y st è m e s d ee t a r i fi c at i o n s o n t d é c ri t s da n s l e s fi ch e s s u i‐
va n t e s B 3 à B 8 . Ils ont le plus souvent pour but de créer une p r e m i è r e
t ra n ch e d e c o n s o m m at i o n àà  p r i x r é d u i t et d ’ a ug m e n t e r eenns u i t e le prix de
l’eau par tranches e n f o n ct i o n d e l a q u a n ti t é dd’’ea u c o n s o m m é e , dans un but
également de protéger la ressource en r é d u i s a n t l e s c o n s o m m at i o nnss. Ces sys‐
tèmes peuvent avoir cependant quelques effets pervers, notamment pour les fa‐
milles démunies ou nombreuses, effets qui peuvent être corrigés avec une tari‐
fication plus solidaire ou une aide sociale ( Vo i r l a fi ch e B 8 ) .
  6 )   L a n o t i o n d e t a r i f a b o r d a b l e d e l’ e a u
L a r é s o l u t i o n d e l’ AG d e l’ O N U   de
2010 qui a reconnu le droit de tous à
l’eau précise que celle-ci doit être non
seulement potable et facilement acces‐
sible mais aussi qu’elle doit êt r e fi n a n ‐
c i è r e m e n t a b o r da b l e pour tous sans
préciser toutefois comment.
E n F ra n c e , une loi de 2006 avait déjà précisé que « chaque personne a le droit
d’accéder à l’eau potable da n s d e s c o n d i t i o n s é c o n o m miiq u e s a c c e p t a b l e s    »,
mais sans les définir non plus.
Mais plusieurs organismes des Nations Unies un peu plus précis ont estimé que
l e b u dget ea u d e s m é n age s n e d e v ra i t p a s d é p a ss e r , quel que soit le pays,
u n c e r t a i n p o u r c e n t age d e lleeu r s r e ss o u r c e s  : 5 % pour la Banque Mondiale et
la Banque asiatique compte tenu sans doute de la situation actuelle dans plu‐
sieurs pays en développement où il varie assez souvent entre 4 et 8%, voire da‐
vantage : 4% pour l’OCDE et la Commission Européenne mais 3 % s eu l e m e n t
p o u r l e PN U D et l’UNICEF. Il n’y a donc pas encore de norme en la matière.
A noter, pour comparaison, qu’en France la valeur moyenne nationale des fac‐
tures d’eau, variable selon les régions, est égale à 0,7 % (assainissement com‐
pris) du revenu moyen net disponible des ménages et que ce pourcentage e st
i n f é ri eu r à 2 % da n s l a p l u p a r t d e s p ay s d é v el o p p é s . Mais il est nette‐
ment plus élevé p o u r l e s p a uv r e s pour lesquels il peut se situer, par exemple
en France, een t r e 3 , 5 et 5 % et davantage encore dans certains pays de l’OCDE
(voir graphique ci-dessous).
 La plupart des ONG ont adopté la préconisation du PNUD, laquelle a d’ailleurs
inspiré certains projets de loi. Ainsi, en France, il avait été proposé au Parle‐
ment de compenser par des subventions individuelles, alimentées par une taxe
de 0,5% sur le prix de l’eau, tous les dépassements de ce seuil de 3 %. Ce projet
a été voté par le sénat mais n’a pas encore été adopté par l’assemblée natio‐
nale.
Pa r t d e l a fa ctu r e m o y e n n e d ’ ea u et d ’ a ss a i n i ss e m e n t ddaan s l e r e v e n u d i s ‐
p o n i b l e n et m o y e n d e s m é nnaage s p a uv r e s da n s l e s p ay ss d e l’ O CDE  
( S o u r c e O C D E 2 0 0 9   «   P r i c i ng w at e r r e s s o u r c e s a n d w at e r a n d s a n i t at i o n
s e r vi ce s )
 
7 ) D i ffi c u l t é s p a r t i c u l i è r e s et p r é c a u t i o n s é v e n ‐
t u el l e s à p r e n d r e
La m u l t i p l i c i t é d e s m o d e s d e faacctu rat i o n et d e t a ri fi c at i o n montre que ces
problèmes ne sont pas si simples et qu’il convient d’apporter une attention par‐
ticulière au contexte socio-économique dans lequel on se trouve , notamment
des possibilités financières des populations et qu’il convient, lorsqu’on doit éta‐
blir un système de tarification, de bien définir qui paie quoi et comment, sa‐
chant que c e q u i n ’ e st p a s p ay é p a r l e ss u n s d e v ra d e t o u t e fa ç o n êêttr e p ay é
par les autres .
I l e st t r è s d i ffi c i l e d e d e m a nndde r à u n e p o p u l at i o n q u i n ee p ay a i t p a s l’ ea u ou
très peu jusque là d e l e fa i r e dava n t age à l’occasion de la réalisation ou de la
modernisation de nouvelles installations. Aussi certaines collectivités peuvent-
elles être tentées de ne recouvrer qu’un montant largement inférieur au prix de
revient mais l’expérience a montré que cela avait conduit bien souvent à hypo‐
théquer l’avenir et être assez rapidement incapable de fournir un service correct
et pérenne. Il est de plus important de faire en sorte qu’en déterminant les ef‐
forts réalistes demandés il soit tenu compte de la situation particulière des plus
pauvres.
L e s t e r m e s d e   t a r i fi c at i o n «   ssooc i a l e   » o u «   s o l i da i r e   » s o n t t r è s g é n é ra u x
et p a s f o r c é m e n t l e s m i eu x aappp r o p r i é s . Il convient donc en lisant des docu‐
ments de chercher à savoir ce dont il est réellement question, quelles en seront
les conséquences pour les diverses catégories de personnes concernées, et no‐
tamment les plus fragiles, grâce à des simulations économiques.
I l e st n o t a m m e n t c o n s ei l l é , avant de prendre une décision, de savoir ce qu’at‐
tend le plus la population, de regarder à quels écarts de facturation ils peuvent
conduire, de les rapporter au montant moyen des cotisations annuelles perçues
précédemment (par exemple, pour 120 m3/an environ 440 € en France, mais
210 € en Espagne et 500 € au Royaume Uni…) et d’examiner si ceux-ci sont
suffisamment significatifs pour qu’une telle tarification soit mise en place.
  8 ) E x e m p l e s d e r é a l i s at i o n
De nombreux exemples sont donnés dans les fi ch e s B 3 à B 8 spécifiques à ces
divers type de tarification.
  9 ) O ù s’ a d r e s s e r p o u r t r o u v e r d a v a n t a g e d ’ i n ‐
f o r m at i o n s   ?
a ) Si t e s I n t e r n e t
- O CDE   : «   L e p r i x d e l a ge st i o n d e l’ eeaau   » . Court résumé intéressant de 2
pages sur les problèmes de tarification.
Disponible en ligne sur :
http://observateurocde.org/news/ful...
- CI E ( C e n t r e d ’ i n f o r m at i o n s u r l’ ea u )  : deux fiches de synthèse relatives au
contenu du prix de l’eau et à sa tarification en France :
 - ««  C o m p r e n d r e l e p r i x d e l’ eaauu  » et ses éléments principaux, disponible sur :
http://www.cieau.com/le-service-public/prix-services-eau-assainissement/le-prix-
des-services-de-l-eau-et-de-l-assainissement.
 - ««  A p r o d u i t l o c a l p r i x l o c a l   » expliquant notamment les raisons des diffé‐
rences de prix selon les lieux et qui fixe
 le prix de l’eau, disponible sur
http://www.cieau.com/le-service-de-...
- A c a d é m i e d e l’ ea u  : publication de plusieurs études très intéressantes, bien
documentées et illustrées de M r   H e n r i S M E TS , Président de l’ADEDE et grand
spécialiste de tous les systèmes de tarification. :
 - «   D e l’ ea u p o t a b l e à u n p r i xx a b o r da b l e   » , livre de 254 pages précisant cette
notion et comportant en annexe,
 d’où sa longueur, de nombreux exemples et graphiques illustrant les pratiques
de tarification de nombreux états.
  - «   L a t a ri fi c at i o n p r o g r e ssiv e e nn F ra n c e et da n s l e m o n d e   » , livre
de 138 pages édité en 2011, dont un résumé figure des pages 9 à 12, indiquant
à l’aide de nombreux exemples et graphiques se rapportant à des cas précis les
divers moyens de mettre en place un système équitable de tarification pour que
le prix payé pour un litre d’eau et le même pour le maximum de   per‐
sonnes quelle que soit la taille du ménage, mais moins élevé pour les pauvres.
- PPN U D   : «   Ra p p o r t m o n d i a l 2 0 0 6 ssuur l e d é v el o p p e m e n t h u m a i nn  » . Ce long
et t r è s i n t é r e ss a n t Ra p p o r t , é ga l e m e n t d i s p o n i b l e e n a ng l a i s , contient une
mine d’informations et de données chiffrées sur les problèmes de l’eau et de
l’assainissement dans le monde, et notamment ssu r l e s p r o b l è m e s d e t a ri fi c aa‐‐
ti o n   et d ’ a i d e (pages 84 à 86 et 97 à 99). Disponible, en ligne,   sur   :
http://hdr.undp.org/en/media/HDR_20...
- O I E (Office international de l’eau) : «   L e m o d e d e t a ri fi c ati o n d e l’ ea u p o u r
l’ i r rigat i o n da n s l e b a ssi n m é d i t e r ra n é e n   » , livret de 39 pages sur le mode
plus spécifique de tarification de l’eau agricole dans plusieurs pays méditerra‐
néens, disponible en ligne sur :
http://www.ibyscus.com/annuaire?typ...
b) Vidéo
Yo u T u b e  : OCDE : (en anglais) : « The water right price can encourage efficiency
and investment » ou “Le juste prix de l’eau”, interview de 3’30 du Secrétaire ge‐
neral de l’OCDE sur la nécessité et l’intérêt d’un juste prix.
http://www.oecd.org/document/31/0,3...

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