Vous êtes sur la page 1sur 64

RÉPUBLIQUE

PUBLIQUE ALGÉRIENNE
ALG DÉMOCRATIQUE
MOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR


MINIST RIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université Mohamed KHIDER de Biskra
Faculté des Lettres et des Langues
Département des Lettres et des Langues étrangères
Filière de Français

MÉMOIRE DE MASTER
Langue,
angue, littératures et cultures d’expression française

Présenté et soutenu par :


ATHMANI Mohamed Laïd

LA POÉTIQUE DE LA CONTESTATION
ET DE LA DÉNONCIATION DANS :
La Civilisation, Ma Mère !...de Driss CHRAÏBI

Jury

M. BELAÏD Mahieddine Salah MCB Université de Biskra Président


M. SAÏDI Saïd MCB Université de Batna Rapporteur
M. HAMMOUDA Mounir MAA Université de Biskra Examinateur

Année universitaire : 2018/2019


REMERCIEMENTS

À tous ceux et toutes celles qui ont contribué un tant soit peu à la
réalisation de ce mémoire que ce soit de très près ou même de très loin. Je ne
saurais oublier tous mes Enseignants et Enseignantes Universitaires qui s’avèrent
être des êtres d’un très grand mérite ; ils tendent tous et elles tendent toutes à
relever le niveau de leurs étudiants en se dépassant et en se montrant bien au
dessus de certaines situations difficiles.
Comment donc ne pas leur reconnaître ce dévouement et cet esprit du sacrifice
dont ils ont toujours fait preuve ?

Acknowledgment my thanks for all who contributed from both near or far in
making this dissertation. And without forgetting my dear university teacher
whom I owed them a grand merit, and helped the students with all their
knowledge to rise them up regarding all the difficulties and confrontations?

‫اﻟﻰ ﻛﻞ ﻣﻦ ﺳﺎھﻢ ﺣﺘﻰ وﻟﻮ ﻗﻠﯿﻼ ﻓﻲ اﻟﻤﺴﺎﻋﺪة ﻓﻲ ھﺬه إﻧﺠﺎز ﻣﻦ ﻗﺮﯾﺐ أو ﻣﻦ ﺑﻌﯿﺪ‬
.‫ اﻟﻤﺬﻛﺮة ذوي اﻟﻔﻀﻞ اﻟﻜﺒﯿﺮ‬، ‫وﻻ ﻧﻨﺴﻰ ﺑﺎﻟﺬﻛﺮ ﻛﻞ أﺳﺎﺗﺬﺗﻲ اﻟﺠﺎﻣﻌﯿﯿﻦ‬
. ‫ﺑﮭﺎ اﻟﺼﻌﻮﺑﺎت رﻏﻢ طﻠﺒﺘﮭﻢ ﺑﻤﺴﺘﻮى اﻟﻨﮭﻮض ﻗﺪر ﯾﺤﺎوﻟﻮن‬. ‫وﻋﻠﻰ اﻟﺘﻀﺤﯿﺔ اﻟﺘﻲ ﯾﺒﺮھﻨﻮن‬
‫ﻛﯿﻒ ﻻ ﻧﻌﺘﺮف ﻟﮭﻢ ﺑﮭﺬا وروح اﻟﻌﻄﺎء واﻟﺘﺤﺪﯾﺎت ا اﻟﺘﻲ ﺗﻮاﺟﮭﮭﻢ! اﻟﻤﺴﺘﻄﺎع ؟‬

2
DÉDICACE
Je dédie mon humble mémoire à : Mounira GOUIZI, ma compagne de
tous les jours, qui a su tout faire pour nous. À mon Jasmin : ma fille Yasmine et à
son mari : GANIBARDI Mohamed Salah et à son défunt père : Omar
À ma sœur, son mari : Ali et à Fayçal, mon neveu et mes nièces : Ines et Nadjeh.
À M. SAÏDI Saïd qui a été le premier professeur à me prendre au vol dès mon
premier envol universitaire en matière de Critique Littéraire à Batna en 1988,
avec mes deux plus chers Amis.
À Messieurs : BENSALAH et KHADHRAOUI qui ont tout fait pour
l’ouverture du département de français à l’université KHIDER Mohamed de
Biskra, il y a de cela une vingtaine d’années, et ce grâce aux miens que je
reconnais et qui me reconnaissent si bien.
Je le dédie de même aux deux « D » : M.DAHOU et M.DAKHIA, mes
anciens compagnons de Batna, qui me collent à la langue autant qu’à la peau et
qui ont tendance à habiter mes mots ainsi qu’à : Melle Debbache Souad que j’ai
perdue de vue.
À Messieurs : M’TATHA, MEKHNECHE, BEN DEHA, HOUAMEL
ABDELHAMID SAMIR, BOUALI, NEDJAÏ, ABOUBOU, LABED, MENAA
Je le dédie enfin à tous mes Chers Enseignants et Chères Enseignantes
Universitaires de Biskra qui ont veillé et qui veillent tous et toutes sur moi.
Sans oublier Messieurs : MEDDAS Ahmed, pour la main tendue dès qu’il
m’avait vu pour la première fois, KHIDER Salim, pour l’empressement et les
encouragements qu’il n’avait jamais cessé de m’adresser et notre Cher Doyen :
KHETTIRI Brahim qui était là, et bien là, quand tout allait tourner de travers le
jour de mon inscription au Master, ses deux mains tendues et son cœur fervent
qui n’avait jamais changé à mon vis-à-vis, aussi.
À notre chef de département M. HAMOUDA Mounir qui a toujours été digne et
qui n’a point failli. Et, par reconnaissance et respects à : M. LE RECTEUR de
l’université de Biskra : M.BOUTARFAÏA qui a toujours su trancher.
3
L'étude des œuvres est alors une poétique.1
Elle n'élimine pas les autres procédures
exploratrices, encore faut-il viser la découverte et
non la tautologie. Elle ne tend qu'à bien penser à
sa question. Une question qui ne semble qu’aux
historicistes ou qu'aux sociologisants une chose
d'esthète. Elle vise la forme comme vécu, le
« signe » se faisant « texte 1 ».Elle n'est pas
séparable d'une pratique de l'écriture : elle en est la
conscience. Ce n'est pas une théorisation dans
l'abstrait. Cette question est une attitude envers
l'écrit, une conséquence d'une philosophie et plutôt
d'une…

1
Pour un glossaire, par Jean- Glaude Chevalier, Claude Duchet, Françoise
Kerleroux et Henri Meschonnic.

4
TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS………………………………………………...P.02

DÉDICACE…………………………………………………………P.03.

INTRODUCTION ………………………………………………….P.06.

Chapitre I. DRISS CHRAÏBI- SA VIE ET SON ŒUVRE……….P.11


I.1. BIOGRAPHIE………………………………………P12.
I.2. BIBLIOGRAPHIE ………………………………….P13.
I.3. Résumé de l’œuvre et technique de l’écriture du……...P.14.
roman en question
I.4. Petit Loustic, Nagib et le complexe d’Œdipe………...P.17.

Chapitre II. DRISS Chraïbi poétique de la contestation et de la


dénonciation ………………………………………..P.21
II.1. Poétique……………………………………………...P.22.
II.2. La Contestation……………………………………...P.27.
II.3 La Dénonciation…………………………………….P.30
II.4 DRISS CHRAÏBI : un écrivain engagé………………P.34

III. CONCLUSION……………………………………...P.39.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ………………………….P43.

RÉSUMÉ……………………………………………………….…....P50.

5
INTRODUCTION

6
Si « la Poétique », dans un certain sens, nous renvoie à la poésie et à la
poéticité, il est à savoir que cela n’est pas l’objet principal de notre recherche
cependant, nous reconnaissons que c’est bel et bien un outil incontournable que
nous nous devons de citer ou d’utiliser dans les écrits contestataires, ne serait-ce
que par les différentes figures de style et de rhétorique dont nous ne saurons
nous passer afin de parvenir à exprimer d’une certaine manière la contestation
littérairement.

Ce qui prédomine dans l’œuvre dont nous faisons l’étude et qui est abordée
selon l’angle que nous avons bien délimité, c’est la présence de différents
registres qui sont mis en application tels que : le registre comique, le registre
ironique mais que nous ne traitons pas ici.

Notons par ailleurs que pour nous « La Poétique de la contestation » et de


« la dénonciation » c’est ce qui constitue les stratégies discursives au service de
cette même contestation et au service de cette même dénonciation.

Sachons de même qu’il n’y a jamais de contestation sans dénonciation et de


dénonciation sans engagement.

Ainsi, tout est lié comme se devraient d’être liés : le verbe et l’action car, que
serait donc le verbe sans l’action ?

Le dire et le faire, et ce qui est plus dur que le fer.

La contestation au sens commun est le fait de rejeter ou de s’opposer à un


certain état de fait social ou politique que ce soit par la parole, le point de vue
tout simplement ou bien par l’action sociale ou politique.
Enfin, la grogne populaire et les mouvements de masse en sont bien un bien bel
exemple. Que ce soient : « Les Gilets Jaunes » en France ou le « HIRAK » du
peuple algérien récemment dans les rues du pays constituent bel et bien un
bien bel exemple de très grande contestation avec tous les slogans criés bien haut

7
et les écrits brandis en l’air ; que ce soit au moyen de la prose ou de la poésie ; la
contestation populaire en fait son outil principal et aussi son terreau.
La revendication des masses sociales sous toutes ses formes ne constitue-t-elle
donc pas aussi une contestation, et des plus nobles ?

L’expression de la contestation chez Driss Chraïbi dans son roman « La


Civilisation, ma Mère !... » qui constitue notre corpus nous fournit un matériau
d’étude afin d’expliquer la contestation chez deux jeunes hommes qui font tout
pour libérer leur mère.

Dans « Esquisse d’une théorie de la contestation » dont nous tiendrons


compte, ne serait-ce que par imprégnation théorique, est développée une critique
du modèle du processus politique sur la base de la théorie des champs de Pierre
BOURDIEU dont nous ne maîtrisons, certes, pas les mécanismes pour pouvoir
l’appliquer dans notre recherche. Ce que nous regrettons, bien entendu.

Dans notre corpus : « La Civilisation, ma Mère », il s’agit aussi de la


libération de la femme maghrébine. Nous ne pouvons guère ne pas dire que
nous sommes parmi les premiers hommes de notre société à avoir milité, et
jusqu’à nos jours pour la libération de la femme et, cela, depuis notre jeune âge.
Ce qui est en principe très motivant.
Nous aussi avions vécu le drame de la femme algérienne et avions vu nos sœurs
et nos mères souffrir l’injustice des hommes dans une société machiste que nous
avions sans cesse dénoncée.
Notre combat n’est pas encore terminé. Il demeure toujours.
Nous aurons bien voulu aborder la question du féminisme puisque c’est un
courant qui a contribué et qui contribue toujours à la revalorisation de la femme
par le rejet de toute forme d’inégalité.
Le féminisme c’est, autrement dit, l’ensemble des idées politiques,
philosophiques et sociales qui soutient les droits des femmes et leurs intérêts
dans la société civile.
8
Tout cela aurait pu être donc décrypté et analysé dans l’étude du roman de
Driss CHRAÏBI ci-dessus précité, puisqu’il s’y prête effectivement seulement
faute de temps et vu que c’est tout juste pour un master, il serait plus sage de
notre part de nous contenter de ce qui est possible.

Enfin, un bref aperçu sur notre corpus est nécessaire.

« La Civilisation, ma Mère !... » de Driss CHRAÏBI est un roman qui est divisé
en deux parties. La première : « ÊTRE » qui s’étale de la page 13 à la page 99 et
la deuxième partie : « AVOIR » qui va de la page 102 à la page 181.
Deux fils : Nagib, l’aîné et son frère dénommé Petit Loustic font tout pour
civiliser et libérer leur mère malgré leur père auquel ils s’opposent becs et ongles,
et cela depuis l’enfance.
Donc notons qu’à la pratique archaïque et abusive d’un père des années trente
s’opposent deux frères qui, sous l’emprise du Complexe d’Œdipe, luttent corps
et âmes, afin de défendre leur mère qu’ils supposent victime ainsi que toutes les
autres femmes de ce temps-là, celui des années trente.

Driss CHRAÏBI est un écrivain marocain. Né en 1926 à EL-JADIDA.


Décédé en France le 1er avril 2007. Il a fait des études de chimie à Paris et a
écrit pendant trente ans pour la radio française, notamment pour France
Culture.
« La Civilisation, ma Mère !... » qui est notre corpus est son cinquième (5ème)
roman. C’est un roman qui a été interdit au Maroc jusqu’en 1977.

Notre recherche a pour problématique :


« Comment la Poétique de la contestation et de la dénonciation devient une
stratégie discursive au service de l’écriture romanesque et surtout au service de

9
l’ Homme et de sa libération de la servitude quelle qu’elle soit ? »
De notre problématique, citée ci-dessus, découlent les hypothèses suivantes :
1. Un relevé de figures de style, de rhétorique ou de simples phrases qui doit en
rendre compte.
2. Un relevé des contestations sous forme de tableau à trois entrées qui rend
compte du comportement, des actions, des réflexions des personnages
principaux du roman.
3. Un relevé de dénonciations sous forme de tableau à trois entrées qui rend
compte de ce que l’auteur dénonce.

Dans notre travail de recherche une introduction explicative, éclairante et


informative débutera notre réflexion. Elle sera suivie par des informations
biographiques succinctes concernant l’auteur et sa vie.
L’étalage de sa bibliographie nous permettra de rendre compte seulement de ses
réalisations littéraires livresques et, non pas, radiophoniques.
Nous présenterons un résumé du roman :
« La Civilisation, ma Mère !... » de Driss CHRAÏBI.
La technique d’écriture du roman-corpus sera abordée ainsi qu’une approche de
ce qu’est « La Poétique » puis « La Poétique de la contestation et de la
dénonciation qui constitue notre véritable problématique.
Des indices comportementaux, linguistiques et autres seront relevés et dressés
sous forme de tableau récapitulatif afin de rendre compte de la présence
effective du complexe d’Œdipe chez les deux frères : Petit Loustic et Nagib.
En dernier lieu, avant de conclure, nous ne saurons pas ne pas faire part de notre
point de vue sur la question : « Driss CHRAÏBI est-il un écrivain engagé ? »

Afin d’atteindre notre objectif, nous adopterons dans notre travail de


recherche une méthode analytique tout en recourant d’une manière plus ample à
l’approche biographique :

10
L’Écrivain et critique littéraire français Sainte Beuve définit lui-même sa
méthode :
En fait de critique et d’histoire littéraire, il n’est
point, ce me semble de lecture plus récréante,
plus délectable, et à la fois, plus féconde en
enseignement de toute espèce que les biographies
bien faites des grands hommes. (1829)2

l’approche psychanalytique parce que nous abordons la question du complexe


d’œdipe concernant les deux frères : Nagib et Petit Loustic. Des « Indices
Comportementaux et Psychologiques », « Linguistiques et Autres », sous forme
de relevé, seront puisés de notre corpus pour nous permettre de justifier ce que
nous avançons car :
La critique psychanalytique, c’est avant tout la mise
en évidence dans l’œuvre des ressorts que l’on peut
rattacher à l’inconscient. Inconscient de l’auteur ?
(…).3
Nous ne pouvons dire que certainement, puisque un certain contrôle de soi lui
échappe.
L’approche sémiotique et poétique de Gérard GENETTE, l’approche
Rhétorique, puisque « l’Art de parler » est aussi mis en exergue dans notre
approche seront aussi utilisées.

2
. Encyclopédie Larousse en ligne. Consulté le 19/06/19 à 23H41
.https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Charles_Augustin_Sainte-Beuve/142195
3
(Green, 2004 : 14) https://gerflint.fr/Base/Pologne8/rouge.pdf
Synergies Pologne n° 8 - 2011 pp. 13-20

11
Enfin, si tout cela est envisagé, c’est surtout afin de mieux nous justifier quoique,
en réalité, tout ne peut être vraiment abordé à la fois, c’est pourquoi seul
l’essentiel de ce qui doit être soulevé sera abordé.

Une remarque de notre part est à faire concernant « l’approche » afin


de ne point étonner notre lecteur /examinateur. Certains pensent qu’une
seule approche est à appliquer pour chaque sujet de recherche mais, selon
nous, diverses approches pourraient bien être appliquées afin de mieux
appréhender l’œuvre en étude elle-même.
Épuiser tous ses mystères n’est-il donc pas l’objet réel de l’analyse, de la
Critique littéraire elle-même si elle se veut vraiment critique.
Voir l’œuvre sous ses différents angles, ses différentes facettes ne doit-il
pas être, réellement, le travail de la recherche dans le monde de la littérature ?
Nous comprenons n’empêche qu’à l’impossible nul n’est tenu et que faire peu et
bien c’est bien mieux.

Le registre satirique afin de faire passer ce qui est visé d’une manière
indirecte mais percutante, le registre fantastique afin de faire rêver le lecteur tout
en lui communicant la dénonciation ou la contestation, le registre comique qu’il
met au service de l’ironie et son accentuation en vue d’une meilleure portée
psychologique.
La fonction poétique ne se limite pas à la poésie. Elle se rapporte à la forme du
message. C’est ce que nous explique Roman Jakobson
« La fonction poétique projette le principe d'équivalence
de l'axe de la sélection sur l'axe de la combinaison.4 »

4
Roman Jakobson
http://www.toutelapoesie.com/poesie/index.php?showtopic=45041

12
CHAPITRE
I
DRISS CHRAÏBI:
SA VIE ET SON OEUVRE

13
I.1.BIOGRAPHIE

Driss Chraïbi est né au Maroc le 15 juillet de l’année 1926 à El-Jadida,


Mazagan - sur la côte Atlantique, dans une famille aisée d’origine fassie. Il est
considéré comme l'un des plus grands écrivains marocains de langue française et
a reçu de nombreux prix littéraires.
Il fréquente d’abord l’école coranique, puis l'école française et il obtient le
baccalauréat au lycée Lyautey de Casablanca.
Le 21 septembre 1945, il s’installe à Paris pour étudier la chimie et obtient son
diplôme d’ingénieur en 1950. Il s’intéresse alors à la neuropsychiatrie, exerce
différents petits métiers : photographe ambulant, veilleur de nuit, débardeur,
manœuvre, assureur, professeur d’arabe.
Il parcourt l’Europe et finit par se tourner vers la littérature, estimant que la
science engendre la perte de la spiritualité.
En 1950, il obtient son diplôme d'ingénieur, puis il s’intéresse à la
neuropsychiatrie avant de se tourner vers la littérature et le journalisme. Il
produit des émissions pour France Culture, fréquente des poètes, enseigne la
littérature maghrébine à l'Université Laval de Québec et se consacre à l'écriture.

À l’âge de vingt-huit ans, en 1954, Chraïbi publie « Le Passé simple ». Ce


premier ouvrage, d'une rare violence, projetait le roman maghrébin d’expression
française vers des thèmes majeurs : poids de l’islam, condition féminine dans la
société arabe, identité culturelle, conflit des civilisations. Ce livre sera interdit au
Maroc jusqu’en 1977.
Il épouse Catherine Birckel en 1955 avec laquelle il aura cinq enfants.
En 1955, sera édité son deuxième roman : « Les Boucs », roman qui traite de la
colonisation du Maroc par la France, qui reçoit un accueil mitigé de la part de sa
mère patrie. Très attaché aux thèmes tournant autour du colonialisme, du

14
racisme, de l’islam et de la précarité, l’écrivain poursuit sa carrière littéraire en
écrivant des romans qui s’inspirent de son enfance et qui remettent en question
les évènements historiques de l’époque.

En 1978, il épouse Sheena Mc Callion, d'origine écossaise, avec qui il aura une
fille et quatre garçons. Il a écrit pendant trente ans pour la radio, notamment
pour France-Culture. Depuis vingt ans, il voyage et fait des conférences dans le
monde entier. Il décède en France le 1er avril 2007 dans la Drome, où il résidait.

I.2. BIBLIOGRAPHIE

Le Passé simple (1954), qui est un ouvrage, d'une rare violence.


Les Boucs (1955), qui traite de la colonisation du Maroc par la France.
L’Âne (1956), qui traite du mouvement d’indépendance en Afrique coloniale.
De tous les horizons (1958).
La Foule (1961), qui critique le général de Gaulle.
Succession ouverte (1962), qui est l’occasion pour l’auteur de revenir sur sa relation
avec son père.
La Civilisation, ma Mère !... (1972), Le roman traite de la condition de la femme au
Maroc.
Mort au Canada (1975). Le roman étudie dans le détail l'évolution psychologique
d'un personnage poussé jusqu'aux limites de sa résistance. Ruth bascule dans la
folie, prise ...
La Mère du printemps (1982), qui raconte l’arrivée de l’islam en Occident.
Naissance de l’aube (1986), qui est un roman historique sur l’arrivée des musulmans
en Europe.
L’Homme du livre (1995), qui met en scène le prophète Mahomet.
Naissance à l’aube(2009) est le deuxième volet d'une vaste fresque romanesque,
commencée avec La Mère Du Printemps, où Driss Chraïbi se propose d'explorer

15
l'Islam et son histoire. Cette fois, nous sommes au VIIe siècle de notre ère, alors
que les armées musulmanes s'apprêtent à conquérir Cordoue et toute
l'Andalousie.
L’inspecteur Ali à Trinity collège (Janvier 1996) ... inspecteur Ali, personnage de
plusieurs romans de Driss Chraïbi enquête sur la mort d'une princesse marocaine,
étudiante à Trinity College. Le récit est d'un humour au vitriol, l'auteur se moque à
la fois des mœurs policières et de l'esprit de sérieux de ses contemporains. « - Je
ne suis pas logique, expliqua l'inspecteur.
Mort au Canada(1975) DRISS Chraïbi nous entraîne, sans romantisme dans
l'histoire vraie d'une passion. Il pose avec acuité le problème du ...
De tous les horizons (29/12/81) l'écrivain aborde le cortège misérable et austère
dans "Les Boucs" des êtres spontanés, souffrants et non assimilés, souligne
l'éditeur.
Le monde à côté (27/03/2003) Le Monde à côté. En juillet 1999, Hassan II meurt
après trente-huit ans de règne. Cet événement libérateur pour de nombreux
Marocains agit pour Driss Chraïbi comme un sésame de la mémoire. Le voici en
1953, jeune Marocain dans la grisaille parisienne, aux vivres brusquement
coupées par son père. La pauvreté.
À partir de 1981, Driss Chraïbi commence une série de romans policiers qui
rapporte les enquêtes de l’inspecteur Ali. Il publiera ses aventures jusqu’en 2004
avec un ultime volume, L’Homme qui venait du passé, qui revient sur la mort
d’Oussama Ben Laden. Parallèlement à ces récits fictionnels, l’écrivain
entreprend également de rédiger ses mémoires qui paraissent en 1998 et 2001
sous les titres Vu, lu, entendu et Le Monde à côté. Grand contributeur à la littérature
marocaine francophone, Driss Chraïbi décède le 1er avril 2007 en France et
repose aux côtés de son père dans un cimetière de Casablanca.
Ouvrage de littérature d'enfance et de jeunesse.
Les Aventures de l'âne Khâl, Seuil, coll. « Petit point » no 47, 1992.

16
I.3.Résumé de l’œuvre et technique de l’écriture du roman en question

De manière très succincte, nous procédons à un résumé de l’œuvre :


« La Civilisation, ma Mère !... » de : Driss CHRAÏBI.
Nous rendons compte aussi des deux parties qui composent le roman :
« ÊTRE » et « AVOIR » et nous faisons part de la technique d’écriture utilisée
par l’auteur quant à ce roman spécialement.

I.3.1.Résumé de l’œuvre

Deux jeunes hommes nous racontent l'histoire de leur vie et surtout celle de
leur mère, personnage principal, qui découvre le monde extérieur, la modernité...
C’est l’histoire d’une femme douce et fragile, orpheline à six mois (6 mois)
mariée très jeune, à treize ans -13ans- et qui devient vite une mère. Cette dernière
ne se rend pas compte que tout autour d’elle évolue et change. Étant demeurée
durant des années cloîtrée en la demeure d’un mari qui n’était pas désobligeant
outre mesure, ni trop tyrannique, mais bien enfoncé dans la coutume à l’instar
des hommes de son temps. La femme courage arrive progressivement à se
libérer des « qu’en-dira-t-on » et de l’inculture… Demeurant plaisante et toute
modeste, elle s’intéresse aux luttes d’indépendance et rejoint les associations
féminines pour la libération de la femme marocaine et devient militante des pays
en voie de développement. C’est un véritable symbole que le parcours de cette
maman.

I.3.2 La première partie : "ÊTRE"

Deux narrateurs, qui ne sont autres que les deux fils chéris : Petit Loustic
(qui est DRISS CHRAÏBI) et Nagib, son frère aîné, qui racontent.
Dans la première partie, composée de dix (10) chapitres c'est le fils le plus jeune :
Petit Loustic qui part vers l’occident à la fin de la première partie qu’il nous
narre.
17
ÊTRE, c’est exister, survivre ; la mère découvre les objets de la société de
consommation : la radio, le téléphone, le fer à repasser, le cinéma. Un jour, elle
voit le général de Gaulle. Ces faits provoquent chez elle la prise de conscience de
son manque de savoir, de son aliénation et son attirance par et pour le monde
extérieur.

I.3.3 La deuxième partie : "AVOIR"

C’est dans la seconde partie qui est composée de sept (07) chapitres que
Nagib, remplace son frère Petit loustic qui est parti en France.
Cette deuxième partie est intitulée : AVOIR, ce qui veut dire pour la mère le
désir de lutter, d’être consciente, de découvrir, de combattre et de s’approprier le
monde où elle vit ; la mère pour oublier le passé enterre certains objets. Action
véritablement symbolique de la rupture avec un passé d’emprisonnement et par
conséquent de sa venue à une nouvelle vie.
Son fils Nagib subit sa curiosité au monde. Elle le dérange tout le temps avec
son questionnement intarissable. Elle organise des « déjeuners-débats » chaque
dimanche ; elle transmet ses connaissances afin d’inciter son entourage au désir
d’émancipation. Les hommes refusant que leurs femmes s’émancipent par peur
qu’elles ne finissent par savoir plus qu’il n’en faut et deviennent de la sorte ainsi
un obstacle pour eux.
Ce n’est qu’à la fin du roman que, prenant conscience, le père se rend compte de
la perte énorme dans le domaine économique et culturel par le fait d’enfermer la
femme.
Décidant d’aller en France par bateau, avec le consentement de son mari, la mère
est bien vite rejointe par son fils Nagib qui tenait à partir avec elle
clandestinement.
À la fin, elle lui paie le voyage et accepte qu’il parte en sa compagnie d’une
manière tout à fait légale.

18
I.3.4.La technique de l’écriture du roman en question

Ainsi que nous le savons, écrire un roman, et dans la langue française, n’est point
chose très aisée, et surtout, en ce qui concerne nos écrivains maghrébins, et cela
bien au début encore, du temps d’avant même « les années de braises », du temps
de : Aly EL HAMMAMY, de Mohamed Ould-Cheikh …des années trente et
bien avant , et puis du temps de : Mouloud FÉRAOUN, Yacine KATEB… qui
se devaient de s’exprimer dans la langue de l’Autre afin de faire entendre leurs
voix et la voix du peuple, celle de la revendication, celle de la dénonciation, celle
de la contestation en leur période.
À savoir aussi qu’un effort énorme devait être consenti par le simple fait du
déchirement intérieur dont est sujet l’écrivain « malade dans sa langue » qui est
assaillie de tous côtés par l’interférence qu’elle soit : d’ordre syntaxique, lexical,
phonétique ou autre. À l’effort que l’on se doit de faire sur la langue, un autre,
non moins éprouvant, s’avère s’imposer au romancier, c’est celui de la création
qui est sous tendue par les idées et les astuces d’écriture pour ne pas dire : « LES
STRATÉGIES D’ÉCRITURE ROMANESQUES ».
Comme nous le savons, de par notre propre expérience en matière d’écriture de
création même, il n’est pas toujours aisé de trouver l’idée, le fil conducteur,
l’astuce pour donner libre cours à notre imaginaire afin d’aborder le supplice de
la page blanche et d’en sortir enfin victorieux.
Notre écrivain : Driss CHRAÏBI, dans ce roman qui nous sert de corpus a
trouvé un moyen qui, apparemment, paraît très simple pour réaliser son roman.
À savoir - je me répète - que c’est son cinquième roman. À savoir aussi
qu’Écrire c’est toujours une rude et passionnante épreuve. Ce moyen si subtil se
résume comme suit :
d’abord pour réaliser son œuvre et se simplifier la tâche, il opte pour deux
parties : « ÊTRE et AVOIR », pas plus. Ensuite, la première partie, c’est l’auteur
qui raconte, première voix ; la deuxième partie, c’est le frère de l’auteur qui prend

19
le relais, deuxième voix ; mais, le plus astucieux dans la trouvaille c’est la
technique envisagée pour continuer le récit premier et le prolonger en quelque
sorte, c’est sa forme : une forme épistolaire.
Dans les différents articles numériques consacrés à notre roman, dans les
différents écrits critiques ou de la Presse, nulle trace concernant cette remarque
n’est faite. Et, c’est ce qui nous a incité(s) à en faire part.
Ce que nous avons constaté aussi c’est que le lecteur lancé dans sa lecture
pourrait bien ne pas appréhender le fait qu’il y ait une correspondance sous
forme de lettre écrite par le frère du premier narrateur : NAGIB qui prend le
relais de la narration après le départ de son frère. Le signalement s’effectue dès la
quatorzième (14ème) ligne de la deuxième partie.
Nous reproduisons ci-dessous le début de la deuxième partie du roman (1ère
page) P.103 - de la ligne 1 à la ligne 22.
1
… « C’est Nagib. Ton frère d’hier, d’aujourd’hui et de
demain. C’est comme ça, mon petit. Impossible de te
débarrasser de moi. Même père, même mère, même
sang - une seule et même famille. Ensemble, nous
ferons le voyage de la vie jusqu’au bout, jusqu’à ce
qu’il n’y ait plus une seule goutte de carburant.
Alors, tu es à Paris Comme un oiseau tombé du
nid ? Le vent va souffler, gonflera tes ailes. Pourvu
qu’il vienne du Nord et te pousse de ce côté-ci de la
mer ! Dis-moi les gens de Paris ont-ils vraiment des
chaussures à semelles en bois ? Tu n’as emporté avec
toi que deux paires de souliers. Je me fais l’interprète
de maman : c’est même la seule mère qui tu aies au
monde. Elle est ici derrière moi, lisant par - dessus
mon épaule. Elle te pose une question : veux-tu que je

20
t’envoie une demi-douzaine de babouches ? Réponds.
C’est urgent pour tes pieds.
Et les voitures ? Marchent-elles au charbon de bois ?
As- tu vu le général de Gaulle ? Est-il vrai qu’il est
presque aussi grand que moi - avec son képi, bien
entendu ? Il est venu à Casablanca, avec Churchill et
Roosevelt. Il s’est installé dans une villa d’Anfa, chez.»...

Ce n’est qu’à la quatorzième ligne que le narrateur nous signale qu’il est en
train d’écrire à son frère ce qu’il nous raconte. Au niveau de la technique
narrative, (c’est tout trouvé).
Seulement, par la suite, aucun indice redondant, aucun connecteur, aucun
informant, aucun articulateur, aucun terme ne nous signale que c’est toujours la
lettre que l’on écrit (tout en narrant).
Est-ce volontairement ? Si c’est le cas, cela veut dire que le narrateur veut faire
croire au lecteur que c’est toujours la narration, le récit romanesque qui se
déroule.

Voilà qu’en dernier lieu, après une ènième relecture, nous retrouvons
un deuxième indice qui nous informe que c’est un récit épistolaire…
C’est à la page 104.L2/3 :
Allez, maman, laisse-moi écrire à mon petit frère, va te reposer un peu.
« Bon. Je commence par la genèse tout comme le Créateur »

21
I.4. Petit Loustic, Nagib et le complexe d’Œdipe

Les personnages principaux du roman : « La Civilisation, ma Mère !... » :


Petit Loustic et Nagib qui ne sont autres que Driss Chraïbi et son frère aîné ont
tout fait pour libérer leur mère, et pas seulement ; c’était comme s’ils voulaient
déposséder leur père de sa femme et c’est ce qu’ils sont parvenus aussi à faire à la
fin du roman. Chacun d’eux se voulait le plus proche de la maman, le meilleur à
mieux la défendre, la libérer de l’oppression du père ; un père des années trente.
Et c’est de part un rapprochement qui, à bien analyser, était presque anormal,
que nous avions constaté la déviation des enfants tout au long du roman et que
nous avions éprouvé le besoin de faire ressortir dans notre recherche les signes
du complexe œdipien qui semble être celui des deux frères.

Nous considérons également qu’au niveau de la génétique de l’œuvre, elle-


même entre en ligne de compte pour notre romancier : Driss CHRAÏBI, et pour
nous aussi, les troubles inhérents à ce complexe d’Œdipe qui devient lui-même le
générateur de l’œuvre afin de faire œuvre et aussi afin de rendre compte de son
mal être depuis l’enfance et pouvoir un tant soit peu s’en exorciser d’une manière
consciente ou inconsciente. Nous savons aussi que l’écriture en elle-même
constitue une véritable catharsis donc par cette œuvre ne voulait-il donc pas, en
fin de compte s’auto-psychanalyser ?
Cet amour voué à sa mère, afin de mieux le crier, le vivre ou mieux le ressentir
pour l’extérioriser d’une certaine manière, il tint à l’exprimer d’une manière autre
sans pour autant parvenir à cacher cette vérité, cette réalité implacable qu’il se
devait de voir bien en face, chaque fois qu’il faisait face à sa mère.
Cette manière, tout à fait autre, devient en quelque sorte « son livre », « ce livre »,
notre corpus, qui est consacré à sa mère chérie qu’il n’avait jamais cessé de tant
aimer ; ceci pour vous signifier combien est très grande cette impulsion qui date
de l’enfance et qu’il n’arrive pas, jusqu’à l’âge adulte, à s’en délivrer.

22
De plus, c’est bel et bien le complexe d’Œdipe même qui est le
soubassement de cette révolte, de ce que nous appelons aussi la contestation
toute déclarée à l’encontre du père. Les deux frères se liguent à son encontre
pour le détrôner coûte que coûte et aboutir à leur funeste projet.
Si la pièce de théâtre de SOPHOCLE:5 « Œdipe roi », nous relate la
tragédie vécue par Œdipe : personnage de la mythologie grecque qui a donné son
nom au complexe lui-même est fort bien connue ainsi que le mythe lui-même qui
a inspiré Sigmund Freud pour traiter un grand nombre de malades atteints de
certaines perturbations psychologiques en relation avec leurs mères, il nous
paraît très intéressant quant à nous, dans le sens de la recherche, de mieux
prouver cela en faisant ressortir tous les indices en relation avec ce complexe
dans le roman : « La Civilisation, ma Mère !... », corpus que nous nous
proposons d’étudier.
Pour ce faire, ci-dessous, nous dressons un tableau récapitulatif de tous les
indices qui en rendent compte à savoir: indices comportementaux,
psychologiques, linguistiques et autres.

Indices
Comportementaux et Psychologiques Linguistiques et Autres

1°) P.15- « Elle était si menu, si fragile qu’elle eût 1°) P.9- L’ordre dans la
pu tenir dans mon cartable. » (Envie d’emporter sa dédicace du roman : dédié à
mère avec soi) la mère (d’abord) et à la
sœur (ensuite).
2°) P.15-Ligne 16 « Il adorait sa mère. Jamais il ne 2°) P.20- Petit Loustic (le
s’est marié. » (Parlant de son frère Nagib) narrateur) s’apitoie sur le cas
de sa mère : « orpheline à 6
ans et mariée à 13ans. »

5
SOPHOCLE, poète tragique grec-Colone 496 Athènes-406.

23
3°) P.15-Lignes-11/15.Nagib s’imagine en train de 3°) P.98-Ligne-31 « Maman,
manger sa mère. tu l’aimes, ton mari ? Dis, tu
l’aimes ? »

4°) P.24- Petit Loustic à l’âge de 6ans perçoit le 4°) P.181-Lignes-4/5 «Que
regard du désir chez son père vis-à-vis de sa mère son rire était Cristallin, mon
ainsi que le bonheur de cette dernière le Dieu, répercuté par le
lendemain. (Jalousie ?) hublot ouvert sur toute
l’étendue de la mer. »

5°) P.53- Ligne : 22/23 « Je l’ai prise dans mes 5°) P.90.Lignes-18/20. «Peu
bras et j’ai conclu : «Je t’aime maman, tu as m’importait les conséquen-
raison.» ces : je l’aimais. Elle se
débattait et je ne lui laissais
pas un moment de répit »

6°) P.69-Ligne : 09 « Nagib lui a remis un soulier,


moi l’autre. » « (Rivalité entre les deux frères ?) » …

7°) P.85-Lignes-14/17. «Parce que, machinaleme-


nt, je l’ai prise dans mes bras, je l’ai assise sur mes …
genoux – et je l’ai bercée. Sans un mot. Jusqu’à ce
qu’elle s’endormît. »

8°) P.87-Ligne -18/20. « …sa chevelure était


comme un panache vivant montant de la terre au …
ciel. »

9°) P.136-Lignes-13/15.« Elle a traversé… contre


moi, à me toucher. Elle a renversé la tête pour me …
considérer. Je me suis baissé presque accroupi. »

10°) P.136.Lignes-16/17. « J’étais ainsi à sa


hauteur. Nous nous sommes regardés dans les …
yeux. Elle n’avait pas un seul cil.»

24
11°) P.136-Lignes-31/33.« Elle était là, levée sur
moi et contre moi comme le sirocco, m’atteignant …
de toutes parts. »
12°)P.151-Lignes-19/23 « Au moment où elle
s’installait dans la voiture, elle secouait la tête d’un
petit mouvement vif, toute une mèche passait sur
sa tempe droite et quelque chose de fort , …
d’impossible à définir s’emparait de moi tandis que
j’embrayais et faisais grincer le levier de vitesses.»

Ayant épuisé tous les indices psychologiques, comportementaux, linguistiques et


autres du complexe d’Œdipe dans notre corpus page par page, nous gagnerons
toujours, n’empêche, à signaler ce dont nous rend compte aussi Houria, Kadra-
Hadjaji dans sa thèse de 3ème cycle sur DRISS Chraïbi6 à la page.52.

Dans le roman : « Le passé simple »


Houria, Kadra-Hadjaji nous signale dans sa thèse deux autres arguments:

P.122-« La découverte des relations sexuelles de P.154- « C’est de cet âge-là


ses parents le remplit de souffrances épisode (4-6 ans) aussi que date sa
« des mouchoirs conjugaux » révolte contre le père. »
P.142- « Cette nuit-là est né Driss ton fils… P.144- « À moins d’un
Battant le pavillon de l’amour, je n’ai cessé de défaut d’optique, le
t’aimer. » Seigneur s’était pleinement
reproduit en moi. »

6 Houria, Kadra-Hadjaji, Contestation et révolte dans l’œuvre de Driss Chraïbi. Thèse de troisième cycle. P.52.

25
CHAPITRE II
Driss CHRAÏBI : POÉTIQUE
DE LA CONTESTATION
ET
DE LA DÉNONCIATION

26
II.1. La poétique

Avant d’aborder « la poétique de la contestation » dans le roman : « La


Civilisation, ma Mère… ! » de Driss CHRAÏBI, il faudrait tout d’abord définir ce
qu’est : « La poétique », car si certains l’entendent comme ceci, d’autres
l’entendent, par contre, comme cela.
En ce qui nous concerne lorsque nous avons proposé « La poétique de la
contestation », dans un premier temps nous avons éprouvé beaucoup de
difficultés à nous faire comprendre par les uns et les autres.
Et voilà que l’on nous jette dans les bras de « LA POÉTIQUE » d’Aristote
comme s’il n’y avait seulement comme allusion que celle qui renvoie à « LA
POÉTIQUE » d’Aristote. Et, qu’est-ce donc que « la poétique d’Aristote » si ce
n’est, pour paraphraser TZVETAN TODOROV : maître de recherche au
C.N.R.S, docteur ès lettres et Jean-Marie SCHAEFFER :
chargé de recherche au C.N.R.S que des textes qui font la description des
propriétés des genres représentatifs ou imaginaires tels que l’épopée et la tragédie
concernant le drame ; la partie consacrée, en principe, à la comédie était soit
perdue soit elle n’a jamais existé.
Par contre, nulle place n’est consacrée à la poésie dans : « LA POETIQUE »
d’Aristote quoique la poésie existait en ce temps-là. Personnification la plus pure
de la littérature en nos temps modernes.

Donc « La poétique » selon Aristote est loin d’être « La Poétique » dont


nous espérions parler dans notre mémoire, c’est la raison pour laquelle, en ce qui
nous concerne, ce furent les premières difficultés rencontrées avec nos
Enseignants ne serait-ce qu’au niveau de la communication, c’est pourquoi aussi
certains malentendus étaient sous jacents et ont fait que chacun parvienne à
comprendre ce dont il s’agit de son oreille propre. C’est la raison pour laquelle
nous tentons de clarifier au mieux les choses afin de ne point être encore dans

27
les divers quiproquos qui seraient inhérents aux différentes interprétations que
tout un chacun se fait de la question.
Si Aristote : père de : « La Poétique » nous renvoie aux temps premiers, à
l’éclosion même de « La Poétique » et aux textes qui composent « sa » poétique,
« sa poétique » à lui traite de la « théorie littéraire », les guillemets sont
nécessaires afin d’éviter toute interprétation autre car il ne s’agit pas réellement
de théorie littéraire au sens propre du terme.
S’agissant de « La poétique ou l'Art poétique de Boileau », c’est différent, elle est
effectivement un traité de l'art de la poésie parce que cette dénomination est
donnée à l’ensemble des règles et des préceptes en rapport avec la poésie.
Notre « Poétique » à nous c’est celle qui rejoint la réflexion de GÉRARD
GENETTE7 rapporté par TZVETAN TODOROV8 dans son livre :
« POÉTIQUE DE LA PROSE» et où il nous précise que la poétique n’étudie
pas la poésie ou la littérature mais la « poéticité » et la « littérarité » ce qui veut
dire que nous passons d’une dimension à une autre et que beaucoup de nos
interlocuteurs n’arrivent pas à nous comprendre dès le premier abord où nous
voulions en venir puisqu’ils prennent ceci pour cela. Pour parodier Driss
CHRAÏBI, nous dirions qu’ils prenaient : « l’ombre pour la proie » ou qu’ils
voulaient nous faire prendre : « l’ombre pour la proie».
Pour JEAN COHEN, le nom de : « Poétique » correspond à cette « investigation
des propriétés du discours littéraire. » Et, là aussi nous rejoignons par la force de
la similitude des discours ce que disait SOPHOCLE quant à la représentation
des hommes « qui doivent être tels qu’ils devaient être », et quant à Euripide9, qu’ « ils
devraient être tels qu'ils sont ».
La Poétique, nom féminin. Phonétiquement : [pɔetik]. n.f. de poétique. 1,
lat. poeticus, gr.poiêtikos).

7GÉRARD GENETTE, Figures, Seuil, 1966


8TZVETAN TODOROV, Poétique et critique, p. 42 dans : Poétique de la prose
9 Euripide, poète tragique grec-Salamine -480 Macédoine - 406

28
♦ DÉFINITIONS :10
Traité de versification et de poésie ; art poétique.

Système poétique d'un écrivain, d'une époque.

Activité critique qui s'applique à comprendre le fonctionnement de l'écriture

poétique.

Comme il y a le Traité de poésie - La poétique de Boileau. « Il y a cent

poétiques contre un poème. » (VOLT). – Par ext. Théorie générale de la nature


et du destin de la poésie. La poétique de Mallarmé. 2°) (Vieilli). La poétique des
beaux-arts ; l’esthétique des différents arts.
Tout au long de notre recherche, nous avons redécouvert le fameux essai sur
« La poétique de la rêverie » de Gaston BACHELARD qui est une véritable
embrasure vers un univers fait de beauté qui serait du ressort du monde en
relation avec le rêve.
« La poétique de l’espace » qui est aussi de : Gaston BACHELARD, revient à
dire ou à analyser ce qu’il y a de poétique dans l’espace en lui-même. Quant à
l’essai de : FLORIAN PENNANECH sur la « Poétique de la critique littéraire »
est aussi d’un éclairage certain ne serait-ce qu’en tant que titre de thèse ; ainsi
donc chacun pourrait en déduire que « La poétique de la contestation », en ce
qui nous concerne, reviendrait donc à exprimer ce qu’il y a de poétique dans
l’expression de la contestation, et dans ce cas précisément nous rechercherons
alors dans notre corpus l’expression de toutes les figures de style ainsi que les
figures de rhétorique au service de la contestation.

10
Larousse – Dictionnaire langue française - https://www.larousse.com/dictionnaires/francais/
po%c3%a9tique/61966?q=po%c3%a9tique#61267

29
En abordant « La poétique de la contestation », cela veut donc dire que nous
abordons, en quelque sorte, les stratégies discursives qui se prêtent le plus à
l’analyse du discours à travers ses figures de style et figures de rhétorique, ce qui
revient à dire aussi que nous allons faire notre analyse à travers « la poétique de la
phrase » puisque c’est la phrase qui est le premier constituant du texte; l’étude de
la phrase dans sa structure nous amène donc par la force des choses à procéder à
une analyse structurale du texte ou plutôt du roman.

L’approche structurale serait en fait alors notre approche quant à l’analyse de


notre corpus au niveau d’une recherche stylistique et rhétorique au service de la
contestation.

Dans Poétique de la critique littéraire, qui est le dernier titre recueilli par Gérard
Genette au sein de la collection "Poétique", Florian Pennanech suggère de lire la
critique littéraire ainsi que de la littérature.
Ceci nous éclaire encore plus sur le sens de « poétique » ce qui veut dire ici ce
qu’il y a ou ce qu’il pourrait y avoir de littéraire dans la critique ; ce qui sous
entend, en d’autres termes, la critique littéraire ne pourrait-elle pas être elle-
même considérée au même titre qu’une littérature ?
Une littérature qui est au service de la littérature, non pas seulement afin de
mieux l’analyser, la comprendre, mais de l’enrichir, de l’amplifier.
Ce qui nous interpelle et nous rappelle, en même temps, Roland Barthes et son
degré zéro de l’écriture et sa nouvelle : S/Z dans le sens, et pas seulement, où un
critique devient littérateur.
Nous finirons à la fin par être totalement séduit par l’idée, pas aussi saugrenue
que cela, et par penser qu’il n’y aurait pas meilleure critique qu’une réalisation
d’œuvres littéraires critiques ?
« Critiques », non pas dans le sens commun, mais, pris, dans le sens de : « La
Critique Littéraire ».

30
« La poétique est-elle singulier ou pluriel ? » nous interroge tout bonnement:
Vincent Jouve dans « L'Aventure poétique »11.
Nous ne pouvons dire que pluriel par la force des faits et de la réalité même ne
serait-ce que de par les exemples qu’il nous étale :
« la poétique romantique, la poétique de Zola, la poétique des Misérables. »12 et
que nous pouvons à notre tour étaler : la poétique de l’espace, la poétique de
l’architecture, la poétique de la critique, et encore mieux, de la critique littéraire,
la poétique de la contestation, la poétique de la dénonciation, la poétique de
l’Art, la poétique de la poésie, la poétique de Dostoïevski, la poétique de la mer
d’Ernest HEMINGWAY.

Si grammaticalement parlant « poétique» est souvent accompagné d’un


complément de nom, celui-ci peut – être particulier ou neutre. Nous pourrons
parler de différentes poétiques : celle dont les principes d’écriture sont
spécifiques à un écrivain donné et dans le cas second cas de figure c’est se
pencher sur les différentes manières de faire part d’une manière littéraire de tel
ou tel concept, telle ou telle notion, tel ou tel principe, tel ou tel objet, telle ou
telle chose comme énuméré plus haut, à titre d’exemples…
Il est certainement de coutume de mettre dos à dos la rhétorique qui, entre
autres, étudie les exigences du sens et l’herméneutique qui identifie les contenus.
Si la poétique, s’interroge sur la manière de l’écriture, elle ne peut que dépendre
et, sans nulle contestation, de la rhétorique. Elle est liée étroitement également
(…) à l’herméneutique.
Dans : « De quoi la poétique est-elle le nom ? »13 Vincent JOUVE
déclare :

Témoignages décembre 2012LHT n°10 . poétique


L'Aventure Fabula http://www.fabula.org/lht/10/jouve.html Vincent Jouve De quoi la poétique est-elle le
nom ? Page consultée le 10 juin 2019.

12 Ibid,
13
Ibid

31
Si la poétique était à l’origine une théorie, elle est devenue
au fil du temps une méthode. Un système élaboré pour
comprendre un fonctionnement qui s’est transformé en
un instrument d’analyse des textes particuliers. 14

C’est à la fin une fin et un moyen que la poétique selon Vincent JOUVE,
puisqu’avec le temps, elle a fini en tant que système par s’imposer en tant que
procédure littéraire ?

« Disons-le tout de go : concernant l’approche technique de la littérature,


on n’a pas trouvé mieux que la poétique. Mais quel est l’intérêt d’un savoir
technique sur la littérature ? »15 nous déclare ouvertement Vincent JOUVE qui
considère, n’empêche, que l’on « pourrait se contenter de répondre que tout
savoir a un intérêt en tant que tel. Il n’est jamais inutile d’augmenter son petit
capital de connaissances. Mais, si l’on veut entrer dans les détails, la poétique
intéresse de différentes façons l’analyse littéraire. »…16

Ce qui est tout à fait sûr c’est que les théoriciens se doivent de savoir comment le
texte a été confectionné ; ceci ne peut que leur être très utile afin de mieux en
saisir le fonctionnement.

Épiloguant Vincent JOUVE, nous dirions, mis à part le champ littéraire, la


poétique nous permet de mieux saisir cet univers de signes où nous vivons. Et, à
vraiment réfléchir, ne pourrions-nous pas dire que notre existence elle-même
aussi longue ou aussi courte soit-elle, n’est-elle pas une véritable séquence
narrative ?

Par conséquent, nous autres citoyens aussi nous nous intéressons sans aucun
doute à la poétique. À savoir aussi que nul ne peut être dupe s’il a de l’emprise
sur telle ou telle technique, tel ou tel système. Ce qui est certain, c’est que la
14
Ibid
15
Ibid
16
Ibid

32
meilleure façon de venir à bout des dispositifs qui nous piègent c’est d’en défaire
les engrenages.

Bien entendu, nous avons constaté tout au long de notre recherche que la
poétique avait fait ses preuves. Cependant, Vincent JOUVE nous fait
comprendre qu’elle pourrait être malmenée étant donné que « ses actuels
défenseurs » sont quelques fois aussi « ses virtuels fossoyeurs ».

Quoique d’une pratique séculaire, la poétique était une véritable vedette


dans les discussions littéraires durant les années 1960 et 1970.

33
II.2.La Contestation
Qu’est-ce que donc que la contestation ?
La contestation, pour nous, c’est tout d’abord le moyen le plus humain de dire
« NON ! », de dire que cela ne va pas, que cela dérange ou nous dérange, que ce
que dont nous sommes témoins, ce que nous voyons, nous entendons nous
navre, nous interpelle et sollicite notre réaction en vue de l’arrêter, de le
contrecarrer, de s’y opposer, d’y mettre fin et, ce, dans l’intérêt de tous, dans
l’intérêt de la société et le respect de la morale.
La contestation pourrait être de différents ordres et toucher différents domaines
de la vie que ce soit dans le sens familial, cas de notre roman, que ce soit le
social, le politique, le religieux...
Et, cela aussi, afin de changer un tant soit peu les choses dans le sens qui doit
être, en principe, le leur.
Si certains l’appelle « la contesta », d’autre la surnomme « la grogne », la grogne
populaire, « le ras-le-bol » qui peut, au-delà de la parole toute simple, passer à
l’acte même, au désordre, au sens dessus-dessous.

Si dans le roman : «La Civilisation, ma Mère !...» de DRISS CHRAÏBI le


phénomène de contestation est dirigé vers père, le patriarche ainsi que se plaît à
l’appeler Petit Loustic, c’est aussi parce que le complexe d’Œdipe sous tend une
certaine rivalité entre le père et ses deux enfants : Petit Loustic et Nadjib. Ces
derniers le voient en tant que rival et non pas en tant que père. Il est en quelque
sorte carrément rejeté du début à la fin du roman par l’un et jusqu’à l’avant
dernier chapitre par l’autre qui, pour le refuser en tant que père, et indirectement
le détrôner, en en fait un ami et il a, afin de marquer le changement, des
agissements des moins retenus avec lui après le départ de Petit Loustic en
France.
Tout se fait en obéissant à des règles psychologiques et comportementales qui
sont en étroites relation les unes avec les autres afin de se justifier, de prendre le

34
dessus et de se réaliser au niveau des actes et, en cas d’impossibilité, au niveau de
la pensée, par la pensée.
Dire c’est agir. Penser c’est aussi faire.
Il n’y a pas meilleure illustration de toutes les actions qui illustrent la
contestation de Petit Loustic et de Nagib (et même de leur mère) à l’encontre du
père que le tableau récapitulatif des différentes actions ou pensées ci-dessous.
Il faut savoir que pour eux tout ce dont a souffert leur mère chérie, c’est la faute
de leur père. C’est lui qui est incriminé, c’est lui qui est responsable de tout, les
enfants voient les choses ainsi lorsqu’il s’agit de leur maman.
Pour eux, c’est toujours la faute du père : c’est lui le méchant.

Actions ou pensées Illustrations phrastiques P. Ligne


01. Enfance gâchée Mais son rêve de pureté et de joie P.20.L.12/14
qu’elle poursuivait depuis l’enfance
02. Souffrance …me montrait ses mains aux P.20.L.22
lignes profondes
03. Exploitation comme des sillons dans un champ P.20.L.23/24
labouré
04. Délaissement Personne ne lui avait rien appris… P.20.L.33à34
05. Servitude Recueillie…..avait servi de bonne. PP P.21.L.1
06. Mariage (forcé) À l’âge de 13ans………… P.21.L.2
07. Opposition Elle tint tête à mon père. P.127.L.1
au père
08. Refus -Oh non ! disait la voix. P.128.L.12.
-Oh non pas du tout. P.128.L.12..
09. Révolte Un poulet rôti …à belles dents. P.128.L.13/17
10. Critique On n’a pas……mouton sur pattes. P.128/L.1/2
11. Critique Comment….dans ce pays ? P.129.L.1/3
12. Opposition Non, monsieur, non mes désirs P.129.L.12/13

35
n’étaient pas exaucés
13. Affirmation de soi Je suis prête à….tout faire. P.129.L.14/17
14. Désir de liberté Hé bien, disait la voix j’ai grandi… P.130.L.26/31
15. Eclat de révolte Dis ? mon âme ?....Rien du peuple P.131.L.3/34
16. Suite Je ne sais rien P.131.L./34
17. Suite …rien de…faire le moindre souci. P.132.L.1/6
18. Révolte Elle a encore …ce rocher son époux P.127.L.7/9
19. Réaction de rejet 1. Si tu sortais, toi, Pa ? P.135L.5
et de défense. Et, j’ai refermé la porte sur son P.135L.7
20. Rapport de dos. À clé. suite
force
21. Réaction de révol- Je n’ai pas besoin d’aide…libérer P.136/L.34
te de la mère …tout grand gaillard que tu es. P.137/L.1/5

1. La contestation selon le dictionnaire Larousse en ligne :


nom féminin du (latin contestatio, -onis)

 Action de contester, de ne pas admettre quelque chose ; discussion : La contestation d'un


droit.
 Débat, dispute, querelle, controverse, différend sur une question litigieuse.
 Action de remettre en cause l'ordre social, politique, économique établi et de critiquer
systématiquement les institutions existantes et l'idéologie dominante.

« Citations »17
Jean-Paul Sartre (Paris 1905-Paris 1980)
2. «Un intellectuel, pour moi, c'est cela : quelqu'un qui est fidèle
à un ensemble politique et social, mais qui ne cesse
de le contester. »

17https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais-monolingue

Consultée le 08/06/2019 à 22H

36
Propos recueilli dans le Nouvel Observateur, 19-25 juin 1968
3. Georg Brandes (Copenhague 1842 - Copenhague 1927)

Le fait qu'une littérature ne mette rien en discussion


signifie qu'elle est en train de perdre toute signification.

AUTRES CONTESTATIONS sous forme de tableaux

 Concernant l’injustice de l’armée.


 De la guerre.
 Des chefs.
 De la France.
 Mouvement féministe.

Actions ou pensées Illustrations phrastiques P. Ligne


1. Refus de la domination Mais pourquoi sont-ils nos maîtres ? P.92.L.25/26
...Tu peux m’expliquer ?
2. L’être humain victime Le monde est une balançoire P.113.L.10/14
Il monte et redescend
Et tu descends et tu montes
Sans savoir pourquoi.
3. Sensation d’insignifian- Ils sont tous chefs, sauf moi P.116.L.7
ce (empathie)
Exploitation des peuples …peuples vaillants …je compte sur P.116.L.27/29
de l’empire vous, soldat de l’empire.
4. Représentation légitime …pour lui signifier….cette guerre P.117.L.23
par le peuple
5. Indexation des …Ceux qui ont déclenché cette P.117.L.29/30
coupables guerre monstrueuse …

37
6. Féminisme Elle tint tête à mon père. P.127.L.1

7. Féminisme Je n’ai pas besoin d’aide…libérer P.136/L.34


…tout grand gaillard que tu es. P.137/L.1/5
8. Féminisme J’étais née dans une maison dont P.120.L.9/18
9. Contestation contre je ne me rappelle plus que les
l’incarcération au foyer ténèbres, j’ai passé la moitié de ma P.161.L.22
vie dans une prison et je ne sais pas P.162.L.1/3
où je mourrai.
10. Féminisme « En refusant d’accomplir ses devoirs P.165.L.5/6
conjugaux, une femme conquerra-t-
elle son indépendance ?

11. Féminisme J’ai vu ceci : des femmes répudiées P.165.L.22/23


sur-l- champ…maris.

12. Féminisme -Prends la Bible… le Coran… P.171.L.2/9


…Pas une seule prophétesse, pas une
seule envoyée de Dieu.

II.3.Les figures de styles

Dans notre recherche nous avions tendance à croire, selon les exemples
donnés dans certains documents de vulgarisation sans trop de précaution que
c’était du pareil au même : figures de style, figures de rhétorique, et pourtant
tout au long de notre investigation nous découvrons que différentes
dénominations existent et qu’une grande nuance existe aussi entre ceci et cela :
figures de construction ou figures de grammaire, figures de discours, figures de
pensée.

38
Pour plus de clarté, avant de relever ci-dessous, un inventaire exemplifié de
figures au service de la contestation à partir de notre corpus sous forme de
tableau à triple entrée, nous définissons d’abord ce qu’est la figure ou les figures
dont il s’agit.

Alors : qu’est-ce donc que la figure dont on parle ?

La figure dont on parle c’est avant tout une façon de s’exprimer. Elle
modifie le langage simple de tout un chacun en un langage qui sort de l’ordinaire
par son expressivité, par sa poéticité, par son attirance, par sa captivité et cela
grâce à différents paramètres de sonorités, d’analogie, d’opposition,
d’atténuation, d’insistance, de construction, de pensée, ce qui veut dire donc que
chaque figure a sa spécificité d’où sa dénomination.

Dans le discours universitaire, (nous réitérons autrement) , nous


découvrons qu’il y a une propension qui tend vers la simplicité ou à la
simplification tout naturellement des choses , on fait croire d’après la littérature
universitaire de vulgarisation que lorsque l’on parle de figures de style, on parle
de figures de rhétorique ou autrement dit encore de figures de discours, de
figures de pensée, on parle de la même chose. Au risque de nous répéter, ceci
n’est pas du tout exact, et ce n’est pas du tout la même chose, il y a une nuance
et, c’est dans cette nuance que réside toute la différence entre les différentes
expressions stylistiques et rhétoriques c’est là aussi où réside tout l’intérêt d’une
recherche qui se veut consciente et sérieuse, mais qui exige du temps.

Gustave Lanson professeur de lettres 1857 -1934 pour nous suggérer encore une
autre proposition concernant les mots, nous parle de « Tropes » en les
définissant ainsi :

Les mots sont capables d'exprimer d'autres objets auxquels ils correspondent. Outre leur sens
propre, ils peuvent prendre des sens figurés : c'est ā ces emplois qu'on a donné le nom de tropes.

39
d’après : l’encyclopédie cosmovisions 18.
Enfin, les figures de rhétorique, de style, de construction, qui sont citées sont:
1. Les figures de pensées.
2. Les figures de mots. Elles ne sont que par la forme de l’expression; elles ne
sont plus lorsque la formulation est changée.
3. Les figures de mots proprement dites. Ainsi que leur nom l’indique.
4. Les figures de grammaire (ou de construction). Elles sont dénommées de la
sorte étant donné que certaines modifient l’emploi grammatical.
5. Les Tropes. (Du grec tropus, détour), elles changent la signification des mots en
les transportant de leur propre signification à une signification déviée.

Différentes Phrases - Relevé du corpus Pages


figures de style
L’ironie 1.- Je m’occuperai de ta veuve… P.120.L.26
2.- Les mulets et autres animaux P.162.L.26
chez nous.
3.- Ils ne votent pas … P.162/L.27
4.-Parce que tu crois que nous avons P.162/L.30
le droit à la parole ? Tous ? Toi par
exemple ? P.162/L.30

L’amplification …et se calmer la tempête et tomber P.132/L.21


le vent
La métaphore 1.-Envoie ton navet, pépé ! P.78.L.22
2.- Un poulet rôti…à belles dents. P.128.L13.17
3.- Elle a encore…briser la voix et P. 132.L.7/9
briser son océan contre ce rocher qui
s’appelait son époux.

18
L’encyclopédie gratuite en ligne. http://www.cosmovisions.com/chrono.htm
Consultée le 20/05/2019 à 23H

40
4.-Envoie ton navet, pépé ! P.78L.22
5.-… de colmater les brèches P.106.L28.29
ouvertes aux flancs de l’humanité
par où coulait le sang
6.- …et les porcs des bureaux. P.107.L7
7.- Le directeur en personne P.108.L.16
ou sa brosse à chaussures.
8.- La marée humaine…espérance P.113.L.6/7
9.-… les vagues houleuses applau- P.113.L.4.5
dissaient par saccades.
10.- Je connais ce genre de dromadai- ( ?)
re..
11.- Tais-toi, bourrique ! P.119.L.8
12.- Non. Les bleus P.120.L.30
13.- Elles avaient faim et soif P.124.L.29
d’exister
14.-…a demandé le rocher avec ce P.132.L30.31
qui lui restait d’écume sur la tête

La comparaison 1.- Il n’est pas comme moi, voyons P.119.L17.18


2.- Comme moi, tête de crocodile! P.119.L.20
3.-Il est comme moi…parce qu’il P119.L22/24
veut le triomphe de la liberté et
la souveraineté de son peuple.
4.-. …cesse de ricaner comme un P.121.L1L.2
singe
5.- Ce fut comme si…souvenirs. P.121.L.2
6.- Ce fut comme le vieux passé P.132.L25.30
venait enfin de mourir…

Personnification 1.- Si mon âme … sortait là, devant P.132.L10.17

41
moi …sans me comprendre.
2.- Si le vieux passé venait de P132.L26.30
mourir…souvenirs.
3.- C’est….a demandé le rocher… P.132.L.30
4.- …elle n’admettait pas la voix P.107.L11
d’une seule mouche…
Personnification 5.-Les vagues…applaudissaient… P.113.L.4/5

L’hyperbole 1.-…et briser son océan contre ce P. 132.L.8/9


rocher…
2.- C’est….a demandé le rocher… P.132L31.33
La redondance Dis-lui ça, au général. Dis-lui que P.120.L.1/2
je crois comprendre sa politique.
L’hypotypose « Bande de choses ! » P.47.L.28
Polysyndète Elles ne s’étaient…pour entendre P.124L31/33
et manger et boire des mots.
La répétition Qui ? Moi ? Moi ? P.120L29.30
Oui, toi, toi !
Et toi, mon capitaine ? et toi ? 120. L.34

42
II.4 La Dénonciation

Qu’est-ce que la dénonciation ?

La littérature maghrébine d’expression française est une littérature qui a un


très long passé derrière elle. Après avoir été une littérature de carte postale et
d’exotisme, elle est devenue une littérature de combat et de dénonciation aussi ;
elle l’a été dès son affirmation en tant que littérature. Elle a dénoncé et dénonce,
bien entendu, le mal être du citoyen l’injustice sociale, l’oppression, les
problèmes sociaux, économiques et politiques, et cela que ce soit durant la
période coloniale ou même postcoloniale.
Tout ce qui est inconvenant, anormal, irrégulier est indexé afin d’aboutir à une
meilleure justice sociale, à une meilleure harmonie de vie, c’est-à-dire à une
meilleure relation entre les membres de la société dans le respect de ce contrat
social qui lie tous les membres de la société, et ce quels qu’ils soient.

Il est à savoir aussi, et nos écrivains le savent, que la dénonciation


calomnieuse n’a pas lieu d’être, c’est un délit. Elle est punie par la loi.
Dans notre corpus la dénonciation est de divers ordres. Elle se plie bien sûr à
toutes les préoccupations et priorité de l’auteur qui se trouve être, lui-même
partie prenante étant parmi les premiers écrivains maghrébins ; il fait donc feu de
tout bois pourvu qu’il parvienne un tant soit peu à redresser le tort et d’ « agir sur
le Droit afin de le remettre à l’endroit », nous disions-nous un jour.

Un tableau récapitulatif établi ci-dessous nous permettra d’avoir une idée exacte
sur les différentes sortes de dénonciations que nous avons décryptées dans notre
corpus.

43
Dénonciations Phrases relevée du corpus Pages

1.-L’absence de qualifi- J’ai connu l’homme qui avait dessiné P.28L.23/24


cation le plan avec un morceau de charbon
de bois.
Quant à l’escalier, il l’avait simple- P.28L.30/31
ment oublié.
Sans aucun plan…montagne. P.29L.1/2
2.- La mauvaise éduca- …et un juron que je n’ai jamais P.29L.9
tion su traduire.
3.- L’ignorance La radio ? Mais qu’est-ce que ça P.29L.31
veut dire. La «radio » ?
4.- La pauvreté …les cris …mendiants…prière- P.36L.13/15
5.- L’incrédulité C’est ainsi que le « magicien »… P38.L.18/34
6.- Délaissement …assoiffée…cherchait désespéré- P.43.L.5/11
ment
7.- Injustice du J’écrivis même des poèmes P.46.L14/15
Monde de l’édition qu’aucun éditeur par la suite
n’a voulu publier.
8.- Mensonge de …Vercingétorix, mon ancêtre P.47.L2/3
l’Histoire Fçaise gaulois.

9.- Le coq Il avait un coq…de la nuit. P.47.L4/16


10.- Le muezzin Le muezzin…Bande de choses ! » P.47.L17/32
11.- La superstition …le fer à cheval qui pouvait P.49.L.6/7
conjurer le mauvais sort.
12.- Retard technique À l’époque…cuivre rouge. P.52.L11/14
13.- Défense des anim- …pas besoin de crocodiles… P.60.L8/30

44
aux
14.- La liberté des ani- …il pensait…les chevaux libres. P.62/L31/32
maux
15.-La liberté de la Je dis…pourquoi pas ma mère ? P.62.L33
mère

16.- Liberté des hom- Un jour les êtres humains seront P.62/L34
mes aussi libres P.63/L1
17.- Négligence La plupart…elle était pieds nus. P.64.L1
18.- Mère incarcérée Vous …je n’en suis jamais sortie… P.66.L14/15
19.- Mère incarcérée Quel quartier ?...Jamais vu. P.66.L25
20.- L’ignorance du Sycomores, palmiers…leur a parlé. P.67.L32/33
milieu 34
21.- Abus Poupée…l’avait étranglée…devoir P.68.L22/23
22.- Abus Religieusement P.68.L29
23.-Présence.américai- Un corps expéditionnaire…guerre P.71.L14/22
ne Au-delà…..oppressions. P.72.L1/10

24.- Incitation à la ven- -Vas-y, Mamadou ! venge ta race ! P.80.L.10


geance
25-. Inégalité des puis- Malgré…sa tribu…flèches…colts P.82.L16/21
sances …des balles…toujours leur but.
26.- Solitude Et sa solitude était…débordante… P.83.L22/23
27.- Excès de travail : elle moulait le blé…liberté. P.83.L23/33
28.- Déshumanisation Secs…Déshumanisés. P.84.L33
29.- L’inculture Une culture jadis vivante… P.84.L.34
30.- Déshumanisation Une littérature…notre eau ? P.85.L.1/12
31.- Antiféminisme -mais la société antiféministe… P.88.L.10
32.- Ignorance à trente cinq ans P.90.L. 1/4

45
33.- Désertion du lycée il vendit ses livres…plus au lycée. P.91.L.2/3
cée
34.- Le reste…La « contre-école »… P.91.L.5/8
35.- Société de con- elle entra pieds joints…elle ache- P.94L32/33
sommation ta n’importe quoi.
36.- Humanité en dan- Du salut pour toute l’humanité ? P.106.L.19
ger (1)
37.- Humanité en dan- …brèches ouvertes aux P.106L28.30.
ger(2) flancs de l’humanité…sang.
38.- Dysfonctionne- Jamais je n’ai tant écrit. Des choses P.107L.7/16
ment des lycées. que je ne …Le Caire.
39.- Les bureaucrates …et les porcs des bureaux P.108L.7
40.- Le mensonge Aucun d’entre nous…mensonge. P.109L.4/5
41.-Mise en garde Que les belligérants sachent … P.109L.9/13
42.- Découpage Puis…l’Egypte…le Sinaï P.110L.1/2
43.-Plus de sécurité Pas une île….le salut. P110L27/28
44.-Décolonisation Toutes les démocraties…égales P.111L11.16
45.- L’injustice Comment…savoir pourquoi. P.113.8/12
46.- Dévalorisation C’est plein de chefs …sauf moi. P.116.L6
46.- Ignorance J’ai jamais été en France P.116L.7
47.- Indépendance Nous lui avons…monstrueuse. P.117.28/34
48.- Privation On ne te donne rien à bouffer… P.118/L.6
49.- Droits du peuple …triomphe de la liberté et la sou- P.119.L.22
la souveraineté de son peuple.
50.- Trahison Réponds, valet de l’impérialisme P.120.L.27
51.- Injustice …qui va à la guerre ? P.121L15.16
52.- Injustice Il est général, il ne va pas en1ère ligne P.122.L.4/5
53.- Injustice Nous voulons un monde de… P.123L1/5
54.-Désir. d’indépen- Elles ne s’étaient…pour entendre P124L31.33

46
dance et manger et boire des mots.
55.- Les vols Le Russe l’avait vendue à la… P.125.L.1
56.- Médiocrité d’où nous viennent…pour crétins. P.152.L.4.5
57.- La subversion -Au revoir…c’est insensé. P154L12/22.
58.- L’incapacité des en ...était le prénom de Vercingétorix. P.159.L.6/7
seignants
59.- Absence de Droits Droit à la parole. Ils ne votent pas. P.162L26.27
60 Le trafic Comme il sait qu’il aura de belles P.162.L.17
funérailles dans une boucherie.
61.- La répudiation J’ vu…répudiées… P165L.22.23
savaient…maris.
62.- Il y eu une bataille rangée où mes P.166L
L’incompréhension copains… lambeaux d’étoffe…
et l’animosité d’autrui …….quelques dents. P..167.L.1.

63.-Appelle-au-dévoue- -Je n’ai pas besoin…ma science P.167.L30.


ment d’autres sont malheureux. 31.32

Enfin, nous déduisons entre autres conclusions que l’engagement dans


l’écriture n’est pas forcément dénonciation puisque ainsi que l’a déclaré
J.P.Sartre : le fait d’écrire même est une forme d’engagement combien même ce
serait pour écrire tout simplement sans dénoncer quoi que ce soit. Tout projet
d’écriture entamé ne doit-il pas être terminé ? Ceci n’est que dans l’ordre des
choses. Lorsque nous écrivons, nous sommes engagés dans un processus
d’écriture ; ce processus a un commencement et une fin. Si nous commençons à
écrire, nous devons bien finir, n’est –ce donc pas là le moindre des
engagements ? C’est un engagement vis-à-vis de l’écrit lui-même, que l’écrivain
a. La dénonciation, elle, elle ne peut être qu’engagement puisque dès que nous

47
dénonçons quoi que ce soit ou qui que ce soit, nous nous impliquons
entièrement et nous prenons forcément une position bien nette que ce soit
vis-à-vis d’une situation sociale ou d’une situation politique quelconque, vis-à-vis
de telle ou telle chose, vis-à-vis de telle ou telle idée, tel ou tel comportement ou
de telle ou telle personne qui porte préjudice à autrui ou à l’ordre des choses.
La dénonciation est par conséquent une prise de position qu’elle soit d’ordre
social ou d’ordre politique. Elle est une véritable implication de soi avec toutes
les conséquences que cela pourrait bien supposer. Elle est un engagement
véritable.

48
II.5 DRISS CHRAÏBI : un écrivain engagé ?

Depuis le temps que Driss CHRAÏBI se battait pour la cause des peuples,
et de son peuple au départ, dès le jeune âge, ne fait que nous inciter à dire que,
certes, Driss CHRAÏBI est un écrivains engagé.
Ne transforme-t-il pas « sa plume en épée » tel que le cite Yann Le Texier en citant
Jean Paul SARTRE ?

« Pour l'écrivain, l'action (s’engager = agir) consiste à écrire


en transformant, selon Sartre, « sa plume » en épée. »

Nous dirons aussi à notre tour qu’ « écrire c’est aussi mourir » puisque beaucoup
d’écrivains en sont morts tel notre Tahar Djaout , et bien d’autres écrivains qui
ont payé chèrement leurs dénonciations qui dérangent. Tous ceux qui écrivent
d’une manière ou d’une autre dérangent puisque, si certains ne se sentent point
lésés par ce qui est écrit, d’autres se sentiront offusqués.
Ne dit-on pas que : « Toute vérité n’est pas bonne à dire » ?
Ne dit-on pas que : « Toute vérité blesse » ?
La vérité dérange, la vérité gêne surtout ceux qui ont quelque chose
à se reprocher, c’est pourquoi leur réaction pourrait être des plus violentes à
l’endroit de ceux ou celles qui les indexent en les mettant au banc des accusés.
Les systèmes, en général, quels qu’ils soient se sentent plus ou moins concernés,
et, certainement, et surtout, ceux qui se trouvent être en porte –à-faux avec ce
qui doit être.

Depuis le jeune âge Driss CHRAÏBI s’adonnait à l’écriture que l’on


qualifie d’ « engagée » comme la plupart des écrivains maghrébins (ne pas
comprendre marocains). Son premier roman : « Le Passé Simple » écrit en 1954,
c’est-à-dire lorsqu’il avait vingt-huit ans et qui lui a valu les foudres de toutes
parts en est aussi bien une preuve parce seuls les écrivains engagés, tel que nous
l’entendons, dérangent. Et, c’est parce qu’ils dérangent, qu’ils sont mal vus par
49
l’autorité du pays. Ils deviennent de dangereux gêneurs, des empêcheurs de
tourner en rond. L’autorité du pays, en son temps, n’avait d’autre recourt que
leur élimination physique ou par le recours à l’incarcération. La prison de : «
Mon Ami le Roi » en est un très grand témoin. Tazmamart : « cellule 10 »
d’Ahmed MARZOUKI se souvient aussi et nous en rend compte.
CHRAÏBI y a échappé, c’est parce que dès son jeune âge, il s’est exilé.
La plupart des écrivains marocains furent incarcérés et avaient souffert des
geôles marocaines.

Si certains poètes, nouvellistes, romanciers se permettent d'écrire


pour leur simple plaisir en plaçant Dame Esthétique au dessus de
tout, hé bien d'autres, plus engagés, écrivent pour agir et
transformer un tant soit peu la situation dramatique et injuste que
vit leur Frère l'Homme au sein d'une société laide et injuste qui leur
fait perdre le nord en situation plus acceptable, plus honnête, plus
vivable et moins injuste.19

Nous savons que de tout temps, de tous pays, les écrivains qualifiés
d’ « engagés » ont été intimidés, expulsés, exilés, tués pour leur positionnement,
pour leur engagement dérangeant, pour leurs dénonciations, leurs contestations
qui remettent en question des choses et des choses, des faits et des faits, des
vérités et des vérités que d’aucuns ont l’outrecuidance de faire passer, de faire
admettre malgré tout et malgré tous.

L’engagement engage et Driss CHRAÏBI, ne serait-ce que par ce qu’il avait


vécu dans son expérience personnelle qui lui avait permis d’écrire « LES
BOUCS » (1955) est suffisante pour dire qu’il est engagé jusqu’à la moelle ;
certains vous diront « jusqu’aux ongles »

19
M.L.ATHMANI http://bacfrancaisldd2015.over-blog.com/2016/05/
qu-est-ce-qu-un-ecrivain-engage.html - 25/01/2018 13:16

50
N’avait-il pas vécu en France, sans être lui-même dans le besoin avec les
clochards et les SDF maghrébins avant que l’on ne parle des SDF en France,
n’avait-il pas risqué sa vie combien de fois à vouloir fréquenter les ivrognes, à
vouloir écrire sur la pauvreté, l’injustice, la maladie de « son frère l’ Homme»,
n’avait-il pas vécu des poubelles publiques, juste pour souffrir ce que son frère
l’Homme souffrait. Il tenait à sentir, il tenait à vivre ce que l’autre vivait pour
pouvoir fidèlement le rapporter, le dire, le crier, le hurler, le tonner.
Et tout cela pourquoi ?
Parce que lui c’est nous, nous qui souffrons, qui nécessitons une aide, une voix,
un bras, un poing, un rugissement afin de réparer le tort ou les torts que nous
subissons depuis le temps.

Ne faudrait-il donc pas beaucoup de Driss CHRAÏBI, de Rachid BOUJEDRA,


de Yacine Kateb, de Rachid MIMOUNI, de Tahar DJAOUT, … de Victor
HUGO, de Jean Paul SARTRE ,… de Léon TOLSTOÏ, de Théodore
DOSTOÏEVSKI, d’Alexandre SOLJENITSYNE,… d’écrivains qui osent tonner
lorsqu’il faut tonner et de dire « NON ! » face à tous ceux qui osent ou se
permettent de rabattre l’être humain au rang d’animal quoique même l’animal ait
trouvé ceux et celles qui le défendent.

Enfin, tout cela est peut-être fort plaisant pour les rêveurs que nous
sommes, seulement, avec un peu d’effort et de bonnes intentions, nous tous,
pourrons être fort utiles et changer le cours des choses en élevant bien haut
l’étendard de l’engagement littéraire.

51
CONCLUSION

52
Si dans notre travail de recherche, nous avons abordé la poétique de la
contestation et de la dénonciation, nous avons, en quelque sorte, abordé deux
problématiques à la fois, car qui dit « contestation » ne dit pas tout à fait
« dénonciation » quoique l’une et l’autre soient ou puissent être complémentaires
tout dépend de la manière ou de la méthode de recherche que l’on y applique.

Et, bien entendu, sans vouloir nous répéter, ni parodier qui que ce soit car
la redondance guette ; surtout celle de certains schèmes ; elle est très souvent
latente, qu’elle soit directe, indirecte ou involontaire ; elle nous file et ne
demande qu’un petit coup de pouce ou de distraction intellectuelle de notre part
pour qu’elle apparaisse et puisse volontiers se jouer de nous et s’étaler à notre
insu et à l’insu de l’autre ou des autres lecteurs.

Enfin, ainsi qu’il sied aux âmes bien nées, revenir à ce qui est convenu selon
les convenances depuis le temps établies ne fera que renforcer notre conviction
profonde sur ce que nous avions : réfléchi, décrypté, analysé, proposé, tout au
long de notre étude que nous voulions critique et que l’on pourrait résumer
comme suit :
tout d’abord, « La poétique » dont il fallait bien en délimiter la sémantique
devient, hélas, asémantique puisque certains ont tendance à mal interpréter ou à
confondre tout simplement les différentes connotations. Et, c’est là, qu’un
véritable quiproquo prend place et un véritable langage de sourds prend le
dessus.
La poétique d’Aristote n’est pas la poétique de la mer d’Ernest HEMINGWAY
ni celle de l’espace de Gaston BACHELARD, ni encore moins la poétique de la
poésie, elle-même.
Si chaque « poétique » a sa spécificité, nous devons en tenir compte et le
considérer. La poétique de l’Art, n’est-ce pas aussi un monde ouvert à notre
regard ? Et, qu’est-ce donc que le regard qui pourrait, pour un mot, devenir
hagard ?
Et la poétique de la Critique ? Et la poétique de la Critique Littéraire ?
53
À quand ? Pour quand, donc, une Littérature Critique ? Si nous voulons nous
écarter seulement un tout petit peu sans vouloir, bien entendu faire le grand
écart.

Les prémices de ce que nous avançons n’étaient-ils donc pas déjà chez Roland
BARTHES ?

Si nous ne sommes pas obligés d’écrire comme tout le monde, nous ne sommes
pas, d’autant, obligés d’avoir un regard critique ainsi que tout le monde. Notre
« Critique » peut devenir tout autant création, tout autant créative. N’est-ce pas ô
mon Cher moi-même ?

Dans les stratégies discursives de la contestation et de la dénonciation que


nous avons choisi véritablement comme « nos chevaux de bataille », il y a la
poéticité et la littérarité qu’il faut(ou qu’il fallait, tout dépend) prendre en
considération afin de mieux percer l’opacité qui avait tendance à régner et à tout
opacifier jusqu’aux termes mêmes qui deviennent si fuyants, si insaisissables et
créent de la sorte un langage tout à fait paradoxal, ambiguë et sourd.

Dans notre corpus : « La poétique de la contestation et de la dénonciation »


dans l’œuvre : « La Civilisation, ma Mère !... » de l’écrivain marocain d’expression
française : Driss CHRAÏBI, nous avons procédé à plusieurs relevés de phrases
qui illustrent la contestation et la dénonciation afin de dégager par la suite les
différents domaines concernés. Domaines où « contestations et dénonciations »
deviennent primordiaux afin de réparer tout tort car tort il y avait dans une
société archaïque, une société en mal être et qui se devait de changer
radicalement pour mieux être.

Donc, une lecture complète et méthodique nous a permis de déterminer ce sur


quoi porte le combat de l’auteur à savoir :

la contestation de la guerre, celle de l’exploitation des peuples à des fins


colonialistes, celle de l’indigence ; la contestation à l’encontre de l’obscurantisme
régnant, la mal-vie …

54
La dénonciation de l’inégalité des sexes, de l’injustice sociale régnante, des
enfances brisées, de la pauvreté, de l’analphabétisme dominant dans une société
rétrograde ; la dénonciation aussi de l’inculture, en son temps. Elle le fut, hélas,
aussi pour longtemps.
La dénonciation de la guerre, de l’assujettissement et de la soumission dans une
société machiste où le patriarche Roi fait Loi.
Et, c’est là, à travers ces aperçus récapitulatifs de lecture, de décryptage, de
recensement, qui jouent le rôle indéniable de preuves, que l’on pourrait « juger
et jauger »20 les uns et les autres en ce Maroc des années 1930, et bien après.
Driss CHRAÏBI, avec son roman : « La Civilisation, ma Mère !... » devint aussi ,
en son temps, « Féministe » avant « Le Féminisme » au Maroc.
Le complexe d’Œdipe qui, selon notre point de vue, a sous tendu toute cette
création romanesque dont nous avons fait notre sujet de mémoire apparaît très
nettement dans notre relevé phrastique qui s’y rapporte et qui l’illustre de
manière tangible, parfois même, si affolante, car nous-mêmes sommes pris au jeu
du jeu et du « je ».
En voilà un bien bel exemple :

« Au moment où elle s’installait dans la voiture, elle secouait la tête d’un petit
mouvement vif, toute une mèche passait sur sa tempe droite et quelque chose de
fort, d’impossible à définir s’emparait de moi tandis que j’embrayais et faisais
grincer le levier de vitesses.»

Driss CHRAÏBI ne cessera jamais d’étonner son lecteur autant que son
critique littéraire qui veut s’en rapprocher afin de le saisir au mieux et aussi,
mieux le saisir, que ce soit pour le louer, pour le faire connaître, pour le
20
« Juger et jauger » de : Mohamed Laïd ATHMANI
Courrier des lecteurs Algérie Actualité N°=…Année : 198. (7/8 ?)
dans :" La vérité d'en face "

55
comprendre ou pour le défendre. Nous pensons quant à nous que tout le trésor
écrit qu’il nous a légué pourrait vraiment profiter à l’évolution tant littéraire
qu’humaine et aussi à participer à une meilleure compréhension de l’esprit.
Voilà bien un homme, avant tout, un auteur maghrébin d’expression
française, je ne dirais pas marocain, dont nous pourrions être fiers.
Si certains pensent autrement, hé bien qu’ils le pensent. Libre à tout un chacun
de penser ainsi qu’il pense. Seulement afin de revenir au bon sens, un tout petit
peu de bon sens, il ne faut point oublier que l’œuvre est là, et nous dirons
l’Œuvre avec «Œ » ma-jus-cu-le. C’est elle et, seulement elle, qui sait, qui saura,
mieux nous communiquer ce qu’il a voulu nous communiquer.

56
Références Bibliographiques

57
Œuvre corpus : Chraïbi Driss, La Civilisation, Ma Mère !…- Éditions
Denoël.1972

I.- Œuvres littéraires consultées :

01.-BACHELARD GASTON « LA POÉTIQUE DE LA RÊVERIE »


« LA POÉTIQUE DE L’ESPACE. »
02.-Barthes .R, le degré zéro de l'écriture, suivi de nouveaux essais
critiques, éd. Du Seuil, coll. Points, 1972.p.62
© Éditions Fernand Nathan 1977.
03.-DUCHET Claude UNIVERSITÉ NATHAN INFORMATION
FORMATION N LITTÉRATURE FRANCAISE
Sociocritique Textes de : BERKE Bradley, DECOTTIGNIES Jean,
DUBOIS Jacques, DUCHET Claude, FAYOLLE Roger,
EISENZWEIG Uri, GAILLARD Françoise, KUENTZ Pierre,
LEENHARDT Jacques, LEVAILLANT Jean, MACHEREY Pierre,
MÉRIGOT Bernard, Henri MESCHONNIC, Henri MITTERAND,
ROACHE, THOMAS Jean-Jacques, VALETTE Bernard, Marc
ZIMMERMAN Joël, ZUCKERMAN Phyllis© Éditions Fernand
Nathan 1979.
04.-Du Moyen Âge à 1848, vol. 2 : Du Second Empire à nos jours, éditions
Hier & Demain, 1978.
05.- POUR LA POETIQUE I. de Henri MESCHONNIC. Essai.
© Editions Gallimard 1970.

II.- Thèses et mémoires consultées :

01.-.-Houria, Kadra-Hadjaji, Contestation et révolte dans l’œuvre de Driss


Chraïbi. Thèse de troisième cycle.

58
II.- Articles – périodiques et revues :

01.-Comment se manifeste l'Œdipe - Le Journal des Femmes


https://www.journaldesfemmes.fr/maman/enfant/1126453-
complexe-d-Œdipe
02.-Dans l'histoire de la littérature, et singulièrement dans celle du XXe
siècle, de grandes figures se sont engagées sans réserve pour dénoncer
des (...)
03.-Dans notre modernité, l'engagement a quitté les terres lointaines de
la codification. le militant, l'intellectuel engagé, le syndicaliste
acharné n'offrent plus des…
04.-Genèse et résolution du désir œdipien | Cairn.info
https://www.cairn.info/revue-recherches-en-psychanalyse-2004-1-
page-
05.-La poétique - Michel Jarrety | Cairn.info
https://www.cairn.info/la-poetique--9782130533030.htm La poétique
définit les lois de fonctionnement de la littérature, analyse et fixe
également les règles auxquelles les écrivains doivent se tenir. C'est
une histoire...
06.-L'engagement littéraire - Engagement littéraire et morale de la ...
http://books.openedition.org/pur/30038?lang=fr
07.-L'engagement littéraire - Paradoxes philosophiques de l'engagement
08.-L'engagement. Envies d'agir, raisons d'agir | Cairn.info
https://www.cairn.info/revue-sens-dessous-2006-1-page-51.htm
On peut distinguer, dans l'engagement-conduite, trois composantes
particulièrement importantes: l'implication, la responsabilité, le rapport à
l'avenir. Celui qui...
09.-L'engagement est une notion historiquement située, qui apparaît dans le
discours littéraire dans l'entre-deux-guerres pour assigner à la littérature un

59
devoir…
10.-Poétique de la phrase dans La Route de Julien Gracq Muriel Santamaria

11. Pour la poétique- Persée https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-


8368_1969_num_3_1_5430 [Note: Henri Meschonnic, Paris-Vincennes.]
12.- 6 déc. 2016 ... Être engagé pour un écrivain signifie qu'il définit sa
position sur un… sujet et la défend. Il se positionne par rapport à ….
contexte politique,
13.- Courrier des lecteurs Algérie Actualité N°=…Année : 198. (7/8 ?)
dans :" La vérité d'en face " « Juger et jauger » de : Mohamed Laïd
ATHMANI

IV. Dictionnaires :

01.-Dictionnaire de critique littéraire, Ed. Armand Colin, Paris 1996.Le


petit Larousse illustré.2007.
02.-Dictionnaire étymologique du français, Ed. Robert, Paris, 1983.
03.- Dictionnaire français en ligne - langue française - LEXILOGOS
https://www.lexilogos.com/francais_dictionnaire.htm
04.-Dictionnaire français moderne en ligne : XVIIIe et XIXe siècle
-Lexilogos https://www.lexilogos.com/francais_moderne.htm
05. Dictionnaire Larousse en ligne. Consultée le 08/06/2019 à 22H
06.- Dictionnaire Larousse de langue française https://www.larousse.fr/
dictionnaires/francais-monolingue - https://www.larousse.com/
dictionnaires/francais/ po%c3%a9tique/61966?q=po%c3%a9tique#61267
07.-DICTIONNAIRES LITTERAIRES NATHAN
DICTIONNAIRE DES TYPES ET CARACTÈRES LITTÉRAIRES
CLAUDE AZIZA- CLAUDE OLIVIÉRI- ROBERT SCTRICK Éditions
Fernand Nathan 1978.
08.-En ligne : un « Atlas sémantique » et un Dictionnaire bilingue français
https://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article726
V. Encyclopædia
60
01.-ARISTOTE, La poétique - Encyclopædia Universalis
02.- ENGAGEMENT, Problématique de l'engagement - Encyclopædia
...https://www.universalis.fr/encyclopedie/engagement/1- problematique-
de-l-engagement
03.-LANSON Gustave https://www.universalis.fr/encyclopedie/gustave
-lanson/
04.-Les figures de rhétorique, de style, de construction
Consultation : le samedi 29 mai 2019 cosmovision
05.-Les ouvrages de rhétorique - Encyclopædia Universalis
06.-RHÉTORIQUE - EncyclopædiaUniversalis
07.-PRAGMATIQUE - Encyclopædia Universalis https://www.universalis
.fr/encyclopedie/pragmatique/
08. Sainte BEUVE Encyclopédie Larousse en ligne.
Consulté le 19/06/19 à 23H41.
.https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Charles_Augustin_
Sainte-Beuve/142195

VI. Sites et ressources :

01.-À propos de la Rhétorique d'Aristote (I, 1373b 1-1374b 23), analyse ...
https://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_2009_num_20_1_1688
02.-Banksy, artiste engagé www.banksy-art.com/artiste-engage.html 05.-
Banksy, un artiste de paradoxes - Lucie Lesbats lucielesbats.fr/.../œuvres
banksy//webReportageCorrige2BanksyLucieLesbats.pdf
03.-Complexe d'Oedipe : Oedipe entre mère et fils, entre père et fille
https://www.aufeminin.com/relations-aux-autres/complexe-d-oedipe-s639
04.-Complexe d'Œdipe : cette relation si complexe et ambigüe
https://www.educateur-rouen.fr/complexe-d-oedipe/
05.-complexe oedipe stade oedipien angoisse castration psychologie ...

61
http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/document/ psychologie/oedipe/
06.- Écrivains engagés au XXIe siècle : symboles de résistance –
Centre ... http://www.cefoc.be/Ecrivains-engages-au-XXIe-siecle
07.- écrivains et poètes engagés – Dionyversité http: // www.
dionyversite.org/Docus/Dio-4p_Engagés.pdf 30 mars 2009 ... Parler
d'engagement pour les écrivains anarchistes de la fin du 19e siècle
est anachronique:la notion d'engagement et le conflit entre ...
08.-engagement-messages-politiques/ 22 mars 2017 ... De la provocation à la
dénonciation il n'y a qu'un pas. Le street art est souvent engagé envers et
pour le peuple. Découvrez des clichés inédits
09.-La Poétique d'Aristote : le résumé - Les philosophes https://www.les-
philosophes.fr/aristote/librairie- philosophique/aristote-poetique.html
10.-L'Art poétique de Boileau. Résumé - Le Salon Littéraire http://salon
-litteraire.linternaute.com/fr/nicolas-boileau/content/1831450-l-art
-poetique-de-boileau-resume 21 avr. 2013...
11.-La rhétorique selon Aristote https://1000-idees-de-culture-generale.fr
/rhetorique-aristote/
12.- L'enfant amoureux de son parent - Naître et grandirhttps://naitre
etgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/comportement/
13.-L'Œdipe - PARENTS.fr https://www.parents.fr › Enfant › Psycho 33.-
Notions théoriques: vers une nouvelle mythocritique [Ressources...https:/
/diredieu.hypotheses.org/75
14.-Pierre Bourdieu - https://www.researchgate.net/publication/
267390009 Pierre Bourdieu_et_le_concept_de_champ_litteraire
15.-POUR LA POÉTIQUE. S'il est encore des critiques pour douter de la
compétence de la linguistique en matière de...

62
RÉSUMÉ
Dans notre travail de recherche intitulé : « La poétique de la contestation et de la
dénonciation » dans l’œuvre : « La Civilisation, ma Mère !... » de l’auteur
marocain d’expression française : Driss CHRAÏBI, nous avons procédé tout
d’abord à une meilleure identification et présentation de notre romancier en
question surnommé : « L’enfant terrible » juste après la parution de son premier
roman : « Le Passé Simple » en 1954; Roman, qualifié d’une « rare violence »,
Roman qui a aussi dérangé plus d’un au Maroc comme en France.
Ensuite, nous avons rendu compte de la biographie de l’auteur et de sa
bibliographie.
Par la suite, nous avons procédé à l’explication de ce qu’est « la poétique » dont
nous traitons et avions entamé la détermination et la dénomination des « outils »
de cette « poétique » et qui sont de l’ordre du linguistique comme du poétique
même ; de la phrase simple à la figure de style ou figure de rhétorique dont le
recensement vient étayer la spécificité de chaque figure par des exemples puisés
du roman même.

In our research work entitled "The poetics of protest and denunciation" in the work:
"Civilization, my Mother! ..." of the Moroccan author of French expression: Driss
CHRAÏBI, we proceeded first of all to a better identification and presentation of our
novelist in question dubbed "The enfant terrible" just after the publication of his first
novel: "The Simple Past" in 1954. Roman, described as a "rare violence».
Roman who has also disturbed more than one in Morocco as in France. Then we
reported on the biography of the author and his bibliography. Finally, we proceeded
to the explanation of what "the poetics" of which we treat and had initiated the
determination and the denomination of the "tools" of this "poetics" and which are of
the order of linguistics as poetics even ; from the simple sentence to the figure of
speech or figure of rhetoric whose census supports the specificity of each figure by
drawn examples of the novel itself.

63
Henri Meschonnic, Paris-Vincennes.
POUR LA POÉTIQUE 21
S'il est encore des critiques pour douter
de la compétence de la linguistique en
matière de poésie, je pense à part moi qu'ils
ont dû prendre l'incompétence de quelques
linguistes bornés pour une incapacité
fondamentale de la science linguistique elle-
même. Chacun de nous ici, cependant, a
définitivement compris qu'un linguiste sourd
à la fonction poétique comme un spécialiste
de la littérature indifférent aux problèmes et
ignorant des méthodes linguistiques sont
d'ores et déjà, l'un et l'autre, de flagrants
anachronismes.
Roman Jakobson, Linguistique et poétique,
Essais de linguistique générale, éd.de Minuit,
p. 248.

21
- https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1969_num_3_1_5430 -Document PDF

64

Vous aimerez peut-être aussi