Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1. Processus d’agglomération
1.1. L'homme : une espèce grégaire
Dans l’espace sol se constitue, en fonction de liens multiformes et
d’objectifs très divers, des groupements d’éléments qui, soudés par la
proximité physique, forment des ensembles plus ou moins compacts et
unifiés, , avec des configurations et des structures internes variables.
Dans le domaine économique par exemple il se drée des districts
industriels, des systèmes productifs locaux, high-tech clubs, pôles
d’excellence, Technoparc, technopôles, etc.) ;s'ils groupent des
constituants identiques, on parle de grappe (ou cluster), ainsi pour des
aires attirant plusieurs établissements de la même branche ou de
même niveau technologique
- si leur composition interne est hétérogène, on parle d’agglomérats ou
de conglomérats, agglutinés au gré des conjonctures, comme dans de
nombreux foyers industriels hétéroclites ;
- si l’accumulation est massive, on parle d’amas, ce mot traduisant un
état d’entassement, voire l’existence d’une quantité excessive en un
lieu.
L'immense majorité des habitants de la Terre vit ainsi sous forme
groupée, dans des habitations jointives ou très proches les unes des
autres, depuis les villages jusqu’aux mégalopoles, en passant par les
villes, agglomérations, conurbations, régions urbaines, etc.
L'urbanisation n’a cessé de s’amplifier tout au long de l’histoire et
continue à le faire (métropolisation, métapoles, hypervilles, villes
globales, etc.).
1.2. Lieux attractifs et répulsifs
Le couple attraction-répulsion est l’un des moteurs fondamentaux de
l’organisation de l’espace et il existe aussi bien entendu des lieux
répulsifs et délaissés. Même si les hommes sont capables d’aller vivre
dans des environnements extrêmement hostiles, ils fuient néanmoins,
quand ils le peuvent, les incommodités du milieu physique.
2. Processus d’attraction et d’émission
2.1. Partout, des pôles
L'espace s’organise selon une logique de polarité, puisque des pôles
fonctionnels exercent, à l’intérieur de leurs champs périphériques, des
effets divers, à la manière de l’aimantation des pôles magnétiques. Au
sein du champ polarisé, tout est plus ou moins censé regarder et se
tourner vers le pôle, s’organiser, se distribuer et se déplacer en
fonction de lui, en être dépendant, la campagne autour de la ville, le
territoire autour de son chef-lieu, la zone économique autour de son
pôle de croissance, d’excellence ou d’échanges, etc. Le développement
ne se manifeste pas simultanément sur l’ensemble d’une aire donnée.
2.2. Les pôles : des aimants
La polarisation, qui agit à tous les niveaux spatiaux, associe des
drainages et des irrigations. Les premiers relèvent de l’attraction, le
pôle fonctionnant comme une pompe aspirante, pour la main-d’œuvre,
les biens, les capitaux, etc. On a là une sorte d’effet « boule de neige »
qui favorise le regroupement d’activités soit différentes (pôles
polyfonctionnels), soit semblables (pôles monofonctionnels ou
spécialisés).
2.3. Les pôles : des moteurs
Compléments des drainages, les irrigations, centrifuges, reposent sur le
rayonnement, le pôle étant un générateur et un émetteur, qui diffuse
des services, des informations, des ordres, des procédures de contrôle
et d’organisation, etc. Additionnant fonctions et activités par divers
processus agrégatifs, le pôle, à partir d’une certaine masse critique, est
un moteur. Toutes ces propagations centrifuges peuvent être mono-
directionnelles, mais aussi s’effectuer par irradiation concentrique
généralisée.
2.4. Le jeu des diffusions
Les diffusions, phénomènes essentiels, s’effectuent selon deux grands
types de mécanismes :
- la contagion, de proche en proche, à la manière d’une onde ou d’un
fluide qui s’étale (le bouche à oreille entre individus en est une bonne
illustration) ;
- la transmission hiérarchique qui, à partir du centre, est canalisée par
la structure pyramidale de la population affectée.
trois déterminants :
- la nature de l’élément diffusé ;
- les propriétés du foyer diffusif (puissance, durée d’émission) ;
- les caractéristiques de l'aire de réception : distances à franchir,
densité, etc
3. Mécanismes gravitaires
3.1. La polarisation des uns finit où commence celle des autres
Une activité, une diffusion, un pouvoir, etc. disposent, à partir de leur
point d’origine, d’une portée, d’un rayon d’action,.
Toutes ces capacités et évolutions d’un lieu ne dépendent donc pas
uniquement des attributs présents sur place, mais aussi des
caractéristiques d’un espace environnant plus ou moins large. Par
exemple, l’attraction d’une ville est influencée par la présence (ou
l’absence) des villes voisines.
3.2. L'espace géographique comme l’espace cosmique ?
L'intensité de la polarisation est réglée par la gravitation et obéit à des
lois assimilables à celles énoncées par Newton. En effet, l’opposition,
partout dans l’espace géographique, est faite de vides, parfois
immenses, et de pleins, parfois extraordinairement denses, c qui
rappelle les principes organisationnels du cosmos.
On applique donc à l’espace géographique le modèle gravitaire selon
lequel deux corps quelconques s’attirent réciproquement avec une
force proportionnelle au produit de leurs masses
4. Impacts des phénomènes d’agglomération
4.1. Un atout : la coprésence
La coprésence, cette volonté de tout mettre et de tout faire au même
endroit, constitue, avec la mobilité et les télécommunications, l’une des
trois réponses apportées par les hommes aux contraintes de la
distance. Une telle agglomération offre beaucoup d’avantages. Elle
génère de la densité et donc de la proximité physique, offrant à chacun
l’accès à un maximum de choses en un minimum de temps et de coût
4.2. Un handicap : le trop-plein
Ce phénomène d’aimantation a ses limites. Il peut en effet être freiné
par un effet de réaction, voire s’arrêter complètement lorsque les
forces répulsives liées aux congestions l’emportent sur les forces
attractives suscitées par la coprésence.
Accessibilité et mobilité
1. Une accessibilité très inégale
1.1. Un espace rugueux
Les unités spatiales sont plus ou moins faciles à atteindre par les
hommes, les biens ou les informations : leur accessibilité est inégale,
c’est-à-dire que l’effort à consentir pour accomplir cette mise en
relation est variable en temps, en coût, en énergie, en pénibilité.
L'espace impose en effet sa rugosité, ses irrégularités et inégalités.
1.2. Comment évaluer l’accessibilité ?
Le niveau d’accessibilité d’un lieu dépend d’une combinaison de
déterminants :
- à une extrémité de la chaîne, interviennent les caractéristiques des
individus susceptibles de se déplacer, car tous les humains ne sont
évidemment pas égaux dans leur mobilité (être jeune ou vieux ?
handicapé ou pas ? disposer d’une voiture ou pas ?, etc.) ;
- à l’autre extrémité agissent la nature et la distribution spatiale de la
ressource à atteindre (conditions d’accès à tel emploi, tel service, telle
population, etc.) ;
L'accessibilité est un puissant facteur de construction dynamique de
l’espace et a des effets sur l’organisation spatiale (choix d’implantation
des entreprises,…)
2. Ouverture et fermeture
2.1. L'importance des passages
Il existe dans l’espace d’innombrables portes, entrées et sorties, nœuds
où convergent et divergent les voies, sites de franchissement et de
transbordement des trafics. En effet, on ne circule pas partout dans
l’espace et aux obstacles répondent des points précis de passage, là où
se rencontrent un axe et une discontinuité à franchir. Les flux y sont
captés, rassemblés et dirigés sur un itinéraire déterminé. Ainsi les
reliefs par exemple provoquent-ils un double guidage des parcours,
canalisation des vallées pour les transports intra-montagnards,
contournement pour les transits : la vallée du Rhône accueille et
oriente tout autant le mistral que les flux de pétrole ou les départs en
vacances. Cet effet de concentration peut d’ailleurs avoir des
conséquences néfastes, vents accélérés et circulations routières
ralenties.