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On définit le mot comme une suite de sons (ou de lettres, si on envisage la langue
écrite) qui a une fonction dans une phrase donnée et qui ne peut se diviser en unités
L’ensemble des mots d’une langue et le lexique. Les linguistes distinguent souvent le
lexique du vocabulaire, considéré comme l’ensemble des mots utilisés dans une
L’étymologie est la partie de la linguistique qui étudie l’origine des mots. Etymologie se
dit aussi de l’origine d’un mot particulier. L’étymon est le mot qui est à l’origine du mot que
l’on étudie: “partir” a comme étymon le latin vulgaire “partire”, latin classique “partiri”.
historiques.
Du point de vue de l’origine les mots français peuvent être rangés en trois grandes
catégories:
Le fonds essentiel, appelé fonds primitif, est constitué par le latin, auquel il faut joindre
quelques survivances de langues antérieures et des mots pris aux germains après les
Invasions.
Les mots empruntés à des langues étrangères depuis le moment où le français est
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Les formations indigènes, c’est à dire les mots fabriqués en français même, la plupart
Les familles historiques sont celles qui sont fondées sur l’étymologie réelle, sur
différents.
Les familles synchroniques sont celles dont les relations restent perceptibles par
En revanche, des mots qui n’ont pas une origine commune sont sentis comme
On appelle doublets des couples de mots issus du même étymon mais qui ont
La catégorie principale est constituée par des couples d’origine latine, mais un
des deux est un mot dit populaire, qui fait partie du fonds primitif et a subi, par
Certains mots latins, selon qu’ils étaient accentués ou non ont donné deux
Latin Nígrum > Français Noir, espagnol ou portugais negro > “Nègre”
On range aussi parmi les doublets des mots issus de deux formes d’un même
mot latin :
- l’une est le nominatif latin et le cas sujet de l’ancien français, l’autre est
l’accusatif latin et le cas régime de l’ancien français : Hómo > on : Hóminem >
- l’une est le singulier d’un nom neutre latin, l’autre son pluriel, devenu nom
féminin singulier en latin vulgaire : Granum > grain ; grana > graine
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Quelques doublets résultent d’évolutions concurrentes en français même :
l’ancien français “col” a donné à la fois Col et Cou, Vieux-vieil, Beau-Bel, etc.
2.3. Le néologisme
Depuis que le français existe, il n’a cessé d’intégrer à son lexique de nouvelles
unités ou de donner des sens nouveaux aux mots déjà en usage. Ces
résoudre.
Tout au long de l’histoire du français des mots sont sortis de l’usage par des
raisons très variées: le besoin de mettre fin à une homonymie gênante, à une
régulier ou pour un mot plus expressif: goupil a été remplacé par renard.
2.5. L’Archaïsme
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On appelle “archaïsme” le fait d’utiliser un mot, une forme, un sens, une
On mettra à part les archaïsme historiques, c’est à dire les mots désignant des
ces époques: par exemple les noms des monnaies (écu), des armes (tromblon),
langue commune, ne sont plus utilisés que par une partie des usagers:
ailleurs.
On parle aussi d’archaïsmes pour des mots, des formes, des constructions, etc.,
plus que dans tes emplois isolés, figés: Férir dans sans coup férir.
Le fonds essentiel du français est constitué par le latin importé en Gaule à la suite de la
conquête romaine.
C’est le fonds essentiel parce que ce sont les mots qui existent en français depuis que
celui-ci existe, qui n’ont d’autre date de naissance que celle du français même (lorsque
les mots d’emprunt et les formations indigènes sont apparus dans l’histoire du français
à un moment donné).
C’est aussi le fonds essentiel parce que c’est de là que proviennent les mots les plus
fréquents, presque tous les mots-outils indispensables et aussi les mots qui désignent
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les réalités fondamentales de la vie : naître, vivre, aimer, mourir, manger, dormir,
boire...
Le latin importé en Gaule est un latin parlé, qu’on appelle traditionnellement latin
phonétiques: Augústum > latin vulgaire agosto > ancien français aost > français écrit
août.
survivances passées dans le français: bassin, bouc, cervoise, dru, jante, lie,
marne, tan...
Les mots que le français a gardé du francique, langue des Francs, attestent
IV - LES EMPRUNTS
On appelle emprunts les éléments qu’une langue , au cours de son histoire, a pris à
d’autres langues.
Ce que l’on emprunte le plus facilement, ce sont des mots, spécialement des noms,
des verbes et des adjectifs. Un mot déjà existant peut aussi recevoir le sens que possède
le mot équivalent dans une langue étrangère. Des langues dont le prestige est grand et
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auxquelles on prend beaucoup de mots donnent aussi d’autres éléments : mots
des sons.
On distingue les emprunts savants, par voie écrite, et les emprunts populaires, par
voie orale.
Sur l’adaptation des mots d’emprunt, on peut faire les observations suivantes:
langue emprunteuse.
forme étrangère, surtout écrite, mais les sons étrangers sont remplacés par les
de la langue d’origine, surtout s’ils ne sont pas intégrés à l’usage général: notamment le
Certaines langues ont été particulièrement à la mode et ont par conséquent donné
beaucoup de mots, notamment des mots dont le besoin ne se faisait pas sentir. C’est le
4.1. Le latin
latine, mais qui n’ont pas suivi l’évolution phonétique des mots (dits
populaires) qui constituent le fonds primitif. Dans les mots savants, en général
seule la terminaison est adaptée. Quand un même mot latin est représenté par
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4.2. Le grec
4.3. L’italien
Dans le Moyen Age le français a emprunté à l’italien des mots concernant les
l’armée (alarme, canon), etc. Mais c’est au XVIème siècle que l’italien a eu la plus
forte influence, dans les antérieurs domaines et dans la façon de vivre: caleçon,
4.4. L’anglais
sentimental, etc.
au XXème siècle par les Etats-Unis. Il trouve aussi un appui considérable dans le
fait que l’anglais sert de langue de communication même pour des gens dont ce
n’est pas la langue maternelle. Tous les domaines sont touchés: la marine, le chemin
4.5.1. L’allemand
4.5.2. Le neerlandais
La diamanterie: cliver
4.5.3. L’espagnol
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4.5.6. L’argot
maquiller.
4.5.7. L’arabe
Azur, chiffre, douane, sucre, alchimie, alcool, élixir, algèbre, bled, matraque.
4.5.8. L’hebreu
partir des mots préexistants (ou d’une bases préexistante), ceux-ci pouvant appartenir
au fonds primitif, être des emprunts ou être eux-mêmes des formations françaises.
- soit de l’addition d’un élément non autonome, d’un affixe, à un mot ou à une base
- soit de la modification d’un mot préexistant, soit dans sa forme, soit dans sa nature.
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5.1. Les derives
La dérivation est l’opération par laquelle on crée une nouvelle unité lexicale
Si cet élément est placé après le mot existant (ou la base), il s’appelle suffixe, et
et un suffixe;
rarement, un préfixe.
Un suffixe est une suite de sons (ou de lettres, si on envisage la langue écrite)
qui n’a pas d’existence autonome et qui s’ajoute à la fin d’un mot existant pour
ORIGINE
La majeure partie des suffixes est d’origine latine ; ils ont été tirés de mots
Les suffixes tirés de mots empruntés aux langues modernes sont peu
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VITALITE
La vitalité des suffixes est fondée sur deux caractères: la productivité, c’est à dire
l’aptitude à produire des dérivés, la motivation, c’est à dire le fait que les
ROLE
serrurier.
D’autre part, les suffixes sont souvent en concurrence, par exemple pour les
noms d’habitants :
NATURE DE LA BASE
Il est assez rare que la base s’identifie au mot simple: poli ® poliment,
test ® tester
En réalité la dérivation se fait sur le radical et non sur le mot, ou sur un des
veuf ® veuvage
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Souvent la base n’est pas le radical ou un des radicaux du mot simple actuel,
soit pour des raisons de phonétique historique: boeuf ® buvier, poil ® pelage,
Si les éléments sont séparés par un trait d’union ou par un blanc, la dérivation
court-circuit ® court-circuiter
volley-ball ® volleyeur
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Afrique du Nord ® Nord-Africain
Ce qui est très fréquent, surtout au XXème siècle, c’est que la dérivation se fasse
sur la forme latine de la base, parfois même sur une forme latine ou grecque
(voire étrangère) qui n’est pas à l’origine des éléments constituant le syntagme
ou le composé :
sourd-muet ® surdi-mutité
mort-né ® mortinatalité
- tion vaccination
- ure piqûre
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Parmi ceux-ci, on va s’arrêter aux suffixes suivants :
∑ -aie (du lat. -eta, plu. de -etum) forme des noms désignant une collection,
une plantation des végétaux désignés par la base: chênaie, hêtraie, roseraie.
∑ -ais et sa variante -ois (du lat. -ensem) se joignent à des noms de villes et de
pays pour former des noms désignant les habitants ou leur langue, ainsi que
∑ -ement (du lat. -amentum) a servi à tirer des verbes de toutes les
∑ -ier (du lat. -arium, forme savante -aire) feminin -ière, a fourni un grand
nombre de dérivés sur des adjectifs et surtout sur des noms. Il forme des
noms désignant des personnes (qui ont une activité en rapport avec la réalité
désignée par le mot de base), des contenants, des arbres, des ustensiles divers:
souricière.
∑ -oir (du lat. -oriuom, forme savante -toire), fém. -oire, s’attache à des verbes,
rarement à des noms, et forme des noms désignant des endroits et des
∑ -tion. Sous forme -ation, c’est le suffixe nominal le plus productif en français
∑ -toire, sert à former des adjectifs tirés de verbes, le plus souvent de verbes
épilatoire.
∑ -u (du lat. -utum) forme des adjectifs tirés de noms: barbu, bossu, ventru-
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∑ -ule (du lat. -ulus, -ula) a donné des diminutifs, surtout dans la langue
∑ -ure (lat. -aturam) forme des mots tirés de bases nominales ou verbales. Ils
∑ -er (lat. -are, mais aussi -ere), a formé et continue de former de nombreux
verbes, sur des mots du fond primitif, sur des mots empruntés, sur des mots
∑ -ir (lat. -ire) très productif au moyen âge, en donne plus à l’époque moderne
moderne, sur des noms ou des adjectifs de diverses origines et aussi sur des
∑ -ment (du lat. -mente, ablatif du mot “mens” “esprit”) s’ajoute à des
Un préfixe est une suite de sons (ou de lettres, si on envisage la langue écrite)
qui n’a pas d’existence autonome et qui s’ajoute devant un mot existant pour
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Au contraire de ce qui se passe souvent pour la suffixation, 1er les préfixes en
changent pas la nature des mots auxquels ils sont joints, mais seulement leur
base.
∑ co- (lat. co-) se combine avec des noms et des verbes: codirecteur, coefficient,
coexister.
négation, avec des verbes, des noms, des adjectifs: décharger, dénatalisé,
l’idée d’extraction.
∑ in- (lat in- et variantes) et ses variantes s’ajoutent à des noms et à des
∑ mé, mes - devant voyelle, a une valeur négative ou péjorative, avec des
∑ pré (lat. prae-) ajoute à des verbes le sens “d’avance” parfois à des noms le
retrouver, réélire.
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La dérivation régressive consiste dans la formation d’un mot nouveau par la
étrangers.
parfois pronom):
porte-bagages, pousse-café.
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- verbes formés d’une préposition (ou d’un adverbe) et d’un verbe:
à: apercevoir, attirer
hors-la-loi.
sais quoi.
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Les éléments latins servant en composition son moins abondants que les
éléments grecs :
Les éléments grecs sont extrêmement nombreux, surtout dans le domaine des
dans les langues modernes. Nous allons citer des éléments parmi les plus
anthrop-(homme):anthropologie hydr-(eau):hydravion
bibli-(livre):bibliophile lith-(pierre):lithographie
zo-(animal): zoolâtrie
- il est fréquent que l’on forge des composés en mêlant des éléments latins et
- il y a aussi des hybrides dans lesquels un des deux éléments est français ou
Finalement on parle des cas où un élément grec ou latin est ajouté à un mot
semi-: semi-consonne
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AUTRES LANGUES
Certains composés ont été formés ailleurs qu’en français. Nous signalons ici
bagageman.
5.3.1. Réductions
graphique de l’abréviation).
Dans le vocabulaire usuel, la langue parlée réduit par ablation des syllabes
finales (apocope) les noms d’une longueur excessive, en particulier les noms
métro(politain), photo(graphie)
L’ablation des syllabes initiales (aphérèse) est très peu fréquent (auto)bus
∑ Les sigles sont des abréviations qui sont constituées d’initiales, mais qui sont
traitées comme des mots, soit qu’on donne aux lettres leur nom: un H.L.M.
5.3.2. Altérations
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∑ Par plaisanterie est individuelle et en concerne pas la langue commune:
ridicoculiser, ridiculiser un mari en le rendant cocu
de diable!
∑ Le langage enfantin est utilisé par les adultes quand ils parlent aux enfants:
implicite; on dit aussi translation. Ils consistent à faire changer les mots de
catégorie, de classe grammaticale sans que leur forme soit modifiée. Cela
Les onomatopées sont des mots censés reproduire des bruits: couin, couin;
chut!; cocorico.
Les créations pures sont très rares: on explique par des combinaisons arbitraires
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