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L’accentuation

Qu'est-ce que l'accentuation? On entend par accentuation la mise en relief d'une syllabe. On
distingue en français deux types d'accentuation : l'accent tonique et l'accent d'insistance.
Commençons par ce dernier.

L'ACCENT D’INSISTANCE

Il a pour but de mettre du relief sur un mot auquel nous désirons que nos interlocuteurs
accordent une attention toute particulière. On l'appelle également l'accent affectif, empathique,
oratoire ou psychologique.

Il n'y a pas de règles précises à cet accent. Il dépend donc de l'intention du locuteur. L'interprète
français se doit donc d'être vigilant quant à son utilisation et s'assurer qu'elle corresponde bien à
l'intention du locuteur.

L'accent d'insistance est généralement placé au début du mot, sur la première ou la deuxième
syllabe, comme dans les exemples suivants: incroyable, épouvantable.

L'ACCENT TONIQUE

C'est celui qui nous intéresse particulièrement. Il existe dans toutes les langues et, en français, il
détermine le rythme d'élocution. Il faut bien faire attention à ne pas confondre l'accentuation et
l'intonation. Avec l'accentuation, on insiste sur une syllabe. Mais avec l'intonation, on change la
hauteur de la voix.

On distingue la syllabe portant l'accent 1. une plus grande intensité vocale


tonique par: 2. un allongement de la voyelle de la syllabe

Lorsqu'on dit un mot seul, sans contexte particulier, la dernière syllabe phonétique est celle qui
porte l'accent tonique. Par syllabe phonétique, nous entendons la syllabe prononcée à l'oral, et
non celle qui se présente à l'écrit. Par exemple, pour le mot épouvantable, on dira qu'il a 5 syllabes
à l'écrit :

é/pou/van/ta/ble

Mais lorsqu'on prononce ce mot à l'oral, en phonétique, ce mot n'a que quatre syllabes, puisque le
«e» final du mot est muet :

é/pou/van/table

Mais à quoi sert l'accent tonique? Il définit, comme nous l'avons dit plus haut, le rythme du
discours. Dans l'exemple que nous venons de donner, nous n'avons vu que le cas où un mot était
énoncé seul. Cela veut-il dire que nous devons accentuer tous les mots d'une phrase que nous
disons? Non, bien sûr. Attardons-nous à voir comment celui-ci s'intègre dans le rythme
d'élocution.
LE RYTHME

Lorsque nous parlons, en français, nous découpons nos phrases en groupes rythmiques. Nous ne
prononçons pas les mots séparés les uns des autres, mais plutôt une succession de syllabes qui ont
une même intensité et une même durée, sauf la dernière portant l'accent tonique. Nous appelons
ces successions de syllabes des groupes rythmiques. Ils sont définis par une logique sémantique et
grammaticale. Un groupe rythmique peut contenir de 5 à dix syllabes, indépendamment du débit
d'élocution.

Débit lent : moins de syllabes à l'intérieur du groupe rythmique, plus de groupes rythmiques à
l'intérieur du discours, plus grande présence de syllabes accentuées.

Débit rapide : plus de syllabes à l'intérieur du groupe rythmique, moins de groupes rythmiques
à l'intérieur du discours, moins grande présence de syllabes accentuées.

Voici un exemple avec la phrases suivante (les syllabes accentuées sont en caractère gras) :
En hiver, lorsque je me promène dans les rues de Montréal, j'aime bien observer les arbres glacés.

Débit lent : En hiver, / lorsque je me promène / dans les rues de Montréal, / j'aime bien
observer / les arbres glacés.

Débit rapide : En hiver, / lorsque je me promène dans les rues de Montréal, / j'aime bien
observer les arbres glacés.

Ce que l'on peut observer, c'est que la même phrase, dite selon un débit lent ou rapide, peut
contenir plus ou moins de groupes rythmiques. Ce qu'il faut retenir, en interprétation, est qu'il est
nécessaire d'attendre d'avoir une unité grammaticale ou sémantique complète de la part du
locuteur avant de commencer notre interprétation. Ainsi, il nous est possible de prononcer
adéquatement notre message en une succession régulière de syllabes qui se termine par celle
portant l'accent tonique.

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