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TD Droit de la famille : Séance 2 : La formation du mariage – Corrigé du CP

Sujet:

Résoudre le cas pratique suivant :

Margot a eu un véritable coup de foudre pour Benoît. Ainsi, quelques mois après leur premier
baiser, Benoît a demandé à Margot de l’épouser : il s’est mis à genoux et lui a tendu la bague
sertie de diamants qu’il avait hérité de son arrière-grand-mère. Alors que chacun s’évertue à
organiser une fastueuse cérémonie depuis plusieurs semaines, Benoît a une révélation : il est
en réalité amoureux depuis toujours de Christine, sa cousine germaine. Il rejoint Margot, en
plein essayage de sa robe de mariée, pour la quitter devant les yeux ébahis des amies et de la
mère de celle-ci venues spécialement pour assister à l’essayage final de la robe. Depuis,
Benoît a épousé Christine, sans témoin et dans le plus grand secret afin que leurs familles ne
soient pas au courant de cette union. Quant à Margot, elle tente d’oublier son chagrin en se
concentrant sur sa vengeance. Elle n’a de cesse de se remémorer les derniers mots de Benoit
(« je ne t’aime pas, je ne t’ai jamais aimée, je vais épouser une autre femme qui, elle, saura
me rendre heureux ») et l’humiliation publique qu’elle a alors vécue. Elle espère ne jamais
lui rendre la bague de fiançailles, faire annuler son mariage avec Christine voire obtenir des
dommages-intérêts. Pensez-vous que Margot pourra obtenir gain de cause ?

Corrigé :

On commence d’abord par rappeler brièvement les faits pertinents de l’énoncé (du
sujet) en qualifiant juridiquement les parties et les situations qui sont évidentes cad
celles dont la qualification juridique 1 ne pose pas de problème. Le rappel des faits est en
quelque sorte l’introduction du cas pratique.

Application : Après avoir rompu ses fiançailles dans des conditions brutales et humiliantes,
un ex-fiancé (Benoît), se maria dans le plus secret une autre femme qui n’est autre que sa
cousine germaine (Christine). La fiancée délaissée (Margot) qui entend néanmoins conserver
la bague de fiançailles souhaite agir en dommages-intérêts en réparation des préjudices subis
mais également en nullité du mariage célébré à son détriment.

Ensuite, on identifie la question posée par l’énoncé. C’est une question de droit. Par
conséquent, évitez d’y mentionner les noms des parties ; optez plutôt pour leur qualité
juridique (époux, épouse, enfant, mère, père...) Sinon, c’est une question de fait et non
une question de droit. Formulez la clairement et simplement. Toutefois, après la
question de droit au début, rien n’empêche par la suite de poser une question de fait
avec les noms des parties dans vos développements.

1 La qualification juridique consiste à faire rentrer un fait dans une catégorie juridique afin de lui appliquer les
règles juridiques propres à cette catégorie. Ex : un couple marié sera qualifié juridiquement d’époux. Par
conséquent, par ex la séparation de ce couple sera régie par les règles de droit applicables au divorce. En
revanche, pour un couple de pacsés, en cas de séparation, ce sont les règles de droit (encore appelées le régime
juridique) applicables au PACS qui vont s’appliquer.
Au regard de l’énoncé, deux principales questions de droit doivent être examinées. Il s’agit
d’abord de la rupture des fiançailles et du sort de la bague des fiançailles offerte par l’exfiancé
en vue du mariage (I) ; ensuite l’action en nullité du mariage secrètement contracté entre
cousin et cousine germaine (II).

Nb : Le plan n’est pas obligatoire dans un cas pratique contrairement en commentaire


d’arrêt ou en dissertation. Mais il peut s’avérer très utile pour pouvoir exposer
clairement ses idées en évitant des omissions ou des répétitions non justifiées. Les titres
ne sont pas non plus obligatoires dans un cas pratique

I. La question de la rupture des fiançailles et du sort de la bague des fiançailles


offerte à une fiancée en vue du mariage

Margot envisage d’agir en responsabilité civile délictuelle contre son ex-fiancé pour obtenir
des dommages et intérêts en réparation des préjudices subis lors la rupture de leurs fiançailles.
Il convient dès lors de déterminer dans quelles conditions la rupture des fiançailles peut être
fautive (a) avant l’examiner la question de la conservation de la bague de fiançailles offerte à
une fiancée en vue du mariage (b).

Enfin, commence l’étude du cas. Elle obéit à la règle du syllogisme (raisonnement par
déduction):
LA MAJEURE : Le ou les textes de loi et/ou les grands principes jurisprudentiels qui sont
susceptibles de s’appliquer au cas d’espèce qui nous est soumis. Il faut bien vérifier d’abord, à
chaque fois, les conditions d’application d’une règle de droit avant d’affirmer qu’elle
s’applique ou non à un problème donné.
Ensuite, vient La Mineure qui est l’application des règles (loi et/ou jp) au cas d’espèce.
Enfin, on en tire Une Conclusion qui est la solution qu’on donne au problème car comme un
juge, il faut trancher le litige.

On applique le syllogisme à chaque fois qu’on examine une question ou une sousquestion
et cela pendant toute l’étude du cas.

Nb: N’oubliez pas de vous entrainer à faire et refaire des cas pratiques et plus
généralement l’ensembles des exercices juridiques. Le début peut être laborieux mais
soyez déterminés. Bon courage !

a. Sur la rupture des fiançailles à l’initiative de l’ex-fiancé, Benoît

La majeure (à ne pas écrire dans vos copies).

Aux termes de l’article Article 12 de la Convention européenne des droits de l’homme «


l’homme et la femme ont le droit de se marier et de fonder une famille selon les lois
nationales régissant l’exercice de ce droit ». En France, depuis sa décision en date du 13 Août
1993, le conseil constitutionnel rappelle également de manière constante que « la liberté du
mariage (est une) composante de la liberté personnelle protégée par les articles 2 et 4 de la
Déclaration de1789 ». (Cf. TD séance 2 : Doc 4 : QPC n° 2013-669 du 17 mai 2013
considérant n°23).

Le droit européen ainsi que le droit national français consacrent donc expressément le principe
de la liberté de mariage. Cette liberté signifie positivement la liberté pour tout un chacun de se
marier avec la personne de son choix, à condition bien sûr que cela soit permis par la loi (Cf.
TD séance 2 + cours sur les conditions de formation du mariage et la question de la
prohibition de l’inceste). Négativement, la liberté de mariage signifie la liberté pour toute
personne de ne pas se marier ce qui implique la liberté pour les futurs époux de changer
d’avis à travers la rupture des fiançailles qui se définissent comme la promesse de se
prendre pour époux pour plus tard. A ce propos, au visa de l’article 1240 du code civil
(ancien art 1382 civ), la jurisprudence rappelle avec constance que « la rupture d'une
promesse de mariage n'est pas, à elle seule, génératrice de dommages-intérêts, lesquels ne
peuvent être accueillis que s'il vient s'y ajouter une faute en raison des circonstances ». (Cf.
TD séance 2 Doc 1 : Civ. 1ère, 4 janvier 1995). Le seul fait de mettre fin aux fiançailles ne
constitue donc pas une faute en soi. Seules les conditions dans lesquelles interviennent cette
rupture (ex : brutalité, humiliations etc, rupture abusive en somme), peuvent être considérées
comme une faute exposant son auteur au paiement des indemnités (somme d’argent) à l’autre
fiancé (e) délaissé.

La mineure ou l’application des règles ci-dessus rappelées aux faits de l’espèce (à ne pas
écrire dans vos copies).

En l’espèce, en vertu de la liberté de mariage l’ex-fiancé, Benoît, avait tout à fait le droit de ne
pas respecter son engagement d’épouser Margot. Néanmoins, l’annonce tardive et brutale de
sa rupture des fiançailles s’est accompagnée des propos humiliantes et vexatoires à l’égard de
son ex-fiancée. La rupture intervenue est donc fautive au regard des circonstances.

La mineure ou la conclusion qui découle du raisonnement (à ne pas écrire sur vos


copies).

Par conséquent, sur le fondement du nouvel article 1240 civ « tout fait quelconque de
l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le
réparer », Margot peut assigner Benoît en responsabilité civile délictuelle afin d’obtenir sa
condamnation au paiement des dommages-intérêts en guise de réparation des préjudices moral
(souffrance endurée, déception etc) et matériel (dépenses et frais exposés pour les préparatifs
du mariage) qu’elle a subit du fait de cette rupture abusive.

b. Sur la conservation de la bague de fiançailles par l’ex-fiancée, Margot

En cas de rupture des fiançailles, une ex-fiancée peut-elle conserver la bague de fiançailles
reçue de l’ex-fiancée ? Question de droit.

En d’autres termes Margot peut-elle refuser de restituer à Benoît la bague de fiançailles qu’il
lui avait offerte ? Question de fait.
La majeure :

Selon l’art 1088 civ, « toute donation faite en faveur du mariage sera caduque si le mariage
ne s'ensuit pas ». Mais ce texte ne concerne que les donations et non pas les cadeaux entre
fiancés dont le régime jurisprudentiel est exclusivement défini par la jurisprudence en
l’absence de disposition textuelle. Et au regard de la jurisprudence, les règles applicables
varient principalement en fonction de la faiblesse ou de l’importance de la valeur des cadeaux
offerts. Ainsi, si le cadeau fait à l’occasion des fiançailles est de faible valeur (appréciation en
fonction de la fortune du donateur), il peut être conservé par le ou la fiancée bénéficiaire y
compris lorsqu’il est responsable de la rupture des fiançailles. Cf. par Cass civ 1 ère 10 mai
1995 no 93-15.187. En revanche, si le cadeau reçu est d’une valeur importante, en cas de
rupture des fiançailles, le ou la fiancée qui l’a reçu doit, en principe, le restituer au donateur
car on considère que le mariage projeté était la condition d’un tel cadeau. Cf. par ex CA
Douai, 23 mars 1926. Cette distinction jurisprudentielle vaut en principe pour toutes sortes de
cadeaux offerts dans le cadre des fiançailles y compris la bague de fiançailles. Cf. Cass. 1 re
civ., 26 janv. 1988 no 86-11.866.

Néanmoins, en ce qui concerne le cas particulier de bijou de famille offert comme cadeau à
une financée, en cause dans la présente espèce, la règle fixée par la jurisprudence est qu’un tel
cadeau doit obligatoirement être restitué par la bénéficiaire en cas de rupture des fiançailles. «
La bague litigieuse, étant un bijou de famille et ne pouvant dès lors être donnée à un tiers »
Cass. 1re civ., 30 oct. 2007, no 05-14.258.

La mineure :

En l’espèce lors de la demande en fiançailles, la bague offerte à Margot par Benoît était «
sertie de diamants » donc a priori d’une grande valeur. En outre, il s’agissait d’une bague
héritée de « arrière-grand-mère » de ce dernier. Au delà donc de l’importance de la valeur
vénale de ce bien, il s’agit clairement d’un bijou appartenant à la famille du l’ex-fiancé depuis
des générations.

Conclusion :

Par conséquent, contrairement à ce qu’elle prétend, Margot ne pourrait en aucun cas conserver
ce bijou de famille si Benoit réclamait sa restitution.

II. L’action en nullité du mariage contracté secrètement entre cousin et cousine


germains

Deux points doivent être nécessairement examinés ici. Il s’agit en premier lieu de déterminer
si le mariage contracté entre Benoit et Christine sans la présence de témoins et dans « le plus
grand secret » est un mariage clandestin (a). Ensuite, il existe un lien de parenté entre les deux
époux puisqu’ils sont cousin et cousine germains. Il faut donc vérifier si un tel mariage peut
être annulé en vertu de la prohibition de l’inceste (b).

a. La question de nullité du mariage entre Benoît et Christine au regard de la


clandestinité de sa célébration

Question de droit (Rappel : ne pas écrire question de droit, majeure, mineure ou


conclusion sur/dans vos copies) :

Le mariage célébré en l’absence de témoin et à l’insu des familles des époux encourt-il la
nullité pour clandestinité ?

Majeure

Cette question concerne la publicité qui est l’une des conditions de forme de validité du
mariage. En effet, aux termes de l’article 63 alinéa 1er civ « avant la célébration du mariage,
l'officier de l'état civil fera une publication par voie d'affiche apposée à la porte de la maison
commune. Cette publication énoncera les prénoms, noms, professions, domiciles et résidences
des futurs époux, ainsi que le lieu où le mariage devra être célébré ». Cette publication des
bans qui a notamment pour but d’informer les tiers de la célébration prochaine du mariage
afin de leur permettre éventuellement de s’y opposer, doit également être « faite à la mairie
du lieu du mariage et à celle du lieu où chacun des futurs époux a son domicile ou, à défaut
de domicile, sa résidence» selon l’article 166 civ. Ce n’est qu’exceptionnellement que la loi
permet au procureur de la république du lieu où le mariage doit être célébré d’accorder une
dispense de la publication du projet de mariage pour « des causes graves ». Art 169 civ. La
publication des bans doit avoir lieu au minimum 10 jours avant la date de la célébration du
mariage (art 64 civ).

Par ailleurs, la célébration du mariage doit normalement se dérouler en présence d’au moins
deux témoins majeurs et de quatre au maximum (art 75 civ).

S’agissant des sanction du non respect des formalités de publicité du mariage, l’article 191 civ
dispose que « tout mariage qui n'a point été contracté publiquement, et qui n'a point été
célébré devant l'officier public compétent, peut être attaqué, dans un délai de trente ans à
compter de sa célébration, par les époux eux-mêmes, par les père et mère, par les ascendants
et par tous ceux qui y ont un intérêt né et actuel, ainsi que par le ministère public ». La
nullité qui est l’anéantissement rétroactif d’un acte juridique est donc en principe la règle.
Si elle est prononcée par le juge, tout se passera donc comme si le mariage des époux n’a
jamais eu lieu. En outre, l’officier d’état civil (par ex le maire) qui célèbre un mariage sans
s’assurer du respect de la publication préalable des bans s’expose au paiement d’amende (art
192 civ). Possibilité également de condamnation pénale des époux (paiement d’amende, cf.
même texte).

Toutefois, selon la jurisprudence un mariage secret n’est pas nécessairement un mariage


clandestin. En effet, selon les tribunaux, l'omission de la publicité du mariage prévue par l'art
63 civ ne sera sanctionnée par la nullité absolue du mariage que si les époux ont été
inspirés par une intention de fraude, c'est-à-dire s'ils ont cherché à contourner, pour
quelque raison que ce soit, la loi française. Ex : CA Montpellier, 27 mai 1997 : nullité du
mariage célébré entre un français et un étranger, à l'étranger, sans avoir fait l'objet d'aucune
publicité en France afin que le père de la jeune mariée en dépit de sa minorité ne soit pas en
mesure d’user de son droit d’opposition à un tel mariage en vertu de l’art 173 al 1 er civ. En
revanche, il a été que jugé que le mariage célébré quoique après la publication régulière des
bans mais par un officier d’état civil incompétent (car l'épouse ne résidait pas dans la
commune depuis au moins un mois) n'entache pas l'union de clandestinité et que par
conséquent l'exception de nullité devait être rejetée (CA Pau, 2e ch., 2e sect., 19 oct. 2010, no
RG : 08/04682). Dans le même sens, un jugement du TGI Nice, 15 oct. 2015, no 14/05992 a
estimé que l’omission délibérée des formalités de publicité du mariage ne suffit pas à justifier
la nullité d’une telle union tant qu’il n’est pas établit que les époux ont cherché à frauder la
loi et la fraude se caractérise par « l'intention de faire échec à des règles particulières
susceptibles d'être applicables en cas de révélation de la situation réelle ».

Nb : Les majeures de mon cas pratique sont parfois délibérément très longues afin de
vous faire réviser certains points importants du cours. Dans votre copies, inutile de faire
un long développement. Rappelez simplement les textes en résumant ceux qui sont longs
et illustrez-les par seulement quelques arrêts pertinents pour soutenir votre
argumentation puis tirez-en rapidement une conclusion. Attention donc à la concision au
risque de manquer du temps le jour des contrôles, galops d’essai ou examens.

La mineure (rappel : il s’agit de l’application des règles ci-dessus rappelées aux faits de notre
cas pratique).

Dans la présente espèce bien que les deux époux, Christine et Benoît, se soient mariés dans «
le plus grand secret » sans en informer leurs familles respectives, rien dans l’énoncé ne laisse
penser que les époux étaient mineurs ou majeurs protégés. Si tel était le cas, outre le
consentement strictement personnel des futurs époux, l’autorisation des parents du mineur (cf.
art 148 et svts civ) ainsi que la dispense du procureur de la République « pour cause grave »
(art 145 civ) auraient étaient nécessaires. Etant précisé que ces autorisations doivent
nécessairement être obtenues avant la célébration du mariage chaque fois qu’un ou les deux
époux sont âgés de moins de 18 ans. La sanction du non respect de la condition est
sanctionnée par la nullité absolue du mariage selon l’art. 184 civ. Pareillement, si l’un ou les
deux époux étaient majeurs mais placés sous un régime juridique de protection (sauvegarde de
justice, curatelle ou tutelle), selon le cas l’autorisation préalable du tuteur ou du curateur et
éventuellement du conseil de famille du majeur protégé (cf. art.460 civ) aurait été nécessaire
en plus du consentement personnel du ou des majeurs protégés.

Rien dans l’énoncé n’indique également que le mariage contracté secrètement par le couple
l’a été dans l’« l'intention de faire échec à des règles particulières susceptibles d'être
applicables en cas de révélation de la situation réelle ». Benoît et Christine sont donc
présumés être majeurs non placés sous un quelconque régime de protection.

Conclusion : Par conséquent, au regard de la jurisprudence actuelle, le mariage conclut entre


ces deux époux n’encourent pas la nullité pour cause de clandestinité. Une éventuelle action
en nullité de l’ex-fiancée délaissée (à supposer qu’elle ait la qualité et un intérêt à agir) sur ce
fondement n’a donc aucune chance d’aboutir.
Reste à examiner si un tel mariage peut être par ailleurs annulé pour cause d’inceste.

b. Sur l’action en nullité du mariage de Benoit et Christine pour cause de lien de


parenté

Question de droit :

Le mariage conclu entre un cousin et cousine germains encourt t-il la nullité pour cause de
parenté ?

La majeure :

L’art 161 civ dispose qu’« en ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants
et descendants et les alliés dans la même ligne ». Pour différentes raisons notamment d’ordre
physiologique (prévenir les situations la consanguinité et les risques génétiques subséquents)
et de moralité sociale (éviter les confusions de rôles), la loi prohibe donc, en principe,
l’inceste c’est à dire la relation sexuelle entre trop proches parents, peu importe que la parenté
découle du lien de sang, d’alliance (lien du mariage) ou d’adoption (cf. art 360 civ).

En ligne collatérale, est prohibé également en principe le mariage entre frères et sœurs (art
162 civ) ou encore entre collatéraux jusqu’au 3e degré cad neveu ou nièce avec leur oncle ou
tante (art 163 civ). La nullité absolue du mariage (cad nullité fondée sur la protection de
l’intérêt général de la société) est la sanction normalement prévue pour la violation des
règles ci-dessus citées (cf. art 184 + TD séance 2 + cours).

Aucune disposition textuelle n’interdit cependant le mariage entre cousin et cousine germains
c’est-à-dire entre quelqu’un et le fils ou la fille de son oncle ou de sa tante.

Mineure :

En l’espèce, les époux Christine et Benoît sont cousin et cousine germains. Mais en dépit de
ce lien de parenté, la loi n’empêche pas un tel mariage.

Conclusion : Le mariage contracté par et entre ces deux époux est parfaitement légal. Une
éventuelle action en nullité de l’ex-fiancée, Margot, sur ce fondement n’aura donc également
aucune chance de prospérer.
I. TRAORÉ

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