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Les alliages

Introduction  
Un alliage est la combinaison d’un élément métallique avec un ou plusieurs autres éléments
chimiques. Un métal pur a des caractéristiques mécaniques qui sont la plupart du temps relativement
faibles. Le fait d’ajouter d’autres éléments permet de “durcir” le métal en augmentant ces
caractéristiques mécaniques. Outre les renforcements mécaniques engendrés par déformation, tel que
l’écrouissage, il existe des durcissements chimiques par addition d’éléments en solution solide ou par
précipitation de phases secondaires durcissantes telles que les carbures. Ces ajouts permettent
également de modifier les caractéristiques chimiques, telle que la résistance à la corrosion, ou
d’améliorer d’autres caractéristiques, par exemple la coulabilité. Dans un alliage, l’élément métallique
majoritaire, c’est-à-dire constituant la plus importante partie du mélange, est appelé “métal de base” ou
“base”. Les éléments ajoutés volontairement sont appelés “éléments d’alliage” ou “éléments d’addition”
et les éléments non désirés sont appelés “impuretés”. Les éléments d’alliage sont le plus souvent des
métaux, mais peuvent également être d’autres éléments chimiques tels que le carbone dans l’acier ou
la fonte, le silicium dans l’aluminium, etc. Quand l’élément d’alliage n’est pas un métal, sa teneur reste
généralement faible (jusqu’à quelques % massique). Ainsi, dans un acier la concentration en carbone
est inférieure à 2% massique (inférieure à 7% massique dans le cas de la fonte), alors qu’il est possible
de faire un alliage cuivre-zinc (communément appelé laiton) avec 50% de chacun des éléments.

1º) Alliage binaire


a)     Alliage binaire à une seule phase
Un alliage homogène est constitué d’une seule phase solide homogène. Pour obtenir un alliage
homogène, il faut qu’il y ait miscibilité totale entre les éléments d’alliage. Il y a deux possibilités :
-        Les deux éléments d’alliage sont solubles l’un dans l’autre quelles que soient leurs proportions
respectives.
-        La concentration de l’élément d’alliage est inférieure à la limite de solubilité.
Les règles de Hume-Rothery indiquent les conditions pour obtenir un alliage homogène avec solubilité
totale à l’état solide.
Diagramme de phases Bi-Sb
 
 

Elément Rayon atomique Structure cristalline

Bismuth 160 pm Rhomboédrique

Antimoine 145 pm Rhomboédrique

Le bismuth et l’antimoine sont totalement solubles l’un dans l’autre. Ils forment donc une solution solide
quelles que soient la composition chimique et la température (à la condition de rester dans l’état solide
c’est-à-dire en dessous de la température de solidus). Le diagramme de phase qui en résulte est dans
ce cas un diagramme à un fuseau.
Diagramme de phases Cu-Ni
D’autres couples de métaux présentent une bonne miscibilité permettant d’obtenir des solutions solides
homogènes à certaines températures : cuivre-nickel, cuivre-palladium, argent-or, argent-palladium,
molybdène-vanadium, molybdène-tungstène, etc. Certains alliages binaires présentent un défaut de
solubilité à basses températures. Il apparait sur le diagramme de phase un secteur où cohabitent deux
phases, la première étant constituée d’une solution solide saturée de B dans A, et inversement la
deuxième phase étant constituée d’une solution solide saturée de A dans B. C’est le cas par exemple
du système cuivre-nickel qui présente en dessous de 322°C une zone avec deux phases.

b)     Alliage binaire à plusieurs phases


Un autre type de diagramme de phases relativement commun dans les alliages binaires est un
diagramme de phase eutectique. Ce type de diagramme de phase présente un certain nombre de
caractéristiques importantes méritant d’être signalées. Tout d’abord, il existe trois régions
monophasées qui sont visibles sur le schéma : α, β et liquide. Sur la figure à gauche, la phase α est
une solution solide riche en cuivre, qui a pour soluté l’argent et présente une maille de structure CFC
(cubique à faces centrées). La phase β (solution solide) est également caractérisée par une structure
CFC, mais pour laquelle le cuivre est le soluté.
Diagramme de phases Cu-Ag
Ainsi, la solubilité de l’élément d’addition dans chacune de ces phases solides est limitée. Autrement dit
la concentration d’argent qui peut se dissoudre dans le cuivre (pour la phase α) sans en modifier la
structure cristallographique est limitée. Pour la même raison l’addition de cuivre dans l’argent (phase β)
est limitée. La limite de solubilité de la phase α correspond à la ligne de démarcation, marquée “CBA”.
Pour des températures inférieures à 779°C, la ligne correspondant à la limite de solubilité solide qui
sépare la région de la phase α et la région de coexistence des phases α + β est appelée une ligne de
solvus. La frontière séparant la phase α et la région α + L est la ligne de solidus (AB), tandis que la
ligne séparant la région α + L et le domaine liquide est la ligne de liquidus (AE). Pour la partie riche en
argent du diagramme de phases, trois lignes existent également : solvus (HG), solidus (GF) et liquidus
(EF). La ligne horizontale BEG, qui est parallèle à l’axe des abscisses s’étend entre les maxima de
solubilité respectifs des phases α et β. Elle est appelée palier eutectique et peut aussi être considérée
comme une ligne de solidus, représentant la température la plus basse à laquelle une phase liquide
peut exister à l'équilibre thermodynamique pour tout alliage de cuivre et d’argent. Il y a aussi trois
régions de deux phases trouvées dans le système cuivre-argent. Comme l’argent est ajouté au cuivre,
la température à laquelle les alliages deviennent totalement liquides diminue au long de la ligne
liquidus (ligne AE); ainsi, la température de fusion du cuivre est réduite par l’ajout d’argent. C’est le
même principe pour les alliages dont le composé majoritaire est l’argent : l’introduction de cuivre réduit
la température de fusion complète au long de la ligne liquidus FE. Ces lignes liquidus répondent au
point E sur le diagramme de phase, par le biais de qui passe également la ligne horizontale isotherme
BEG. Le point E est le point eutectique, qui est désigné par la composition CE et de la température TE;
pour le système cuivre-argent, les valeurs de la CE et TE sont 71,9% Ag et 779°C, respectivement.
Une importante réaction a lieu dans un alliage de composition “CE”.  Cependant elle change la
température en passant par TE. Sur le refroidissement, une phase liquide est transformée en deux
phases solides (α et β) à la température TE, la réaction inverse se produit sur l’échauffement. C’est ce
qu’on appelle une réaction eutectique (facilement fondu), et CE et TE représentent les compositions et
température eutectiques, respectivement. Souvent, la ligne solidus horizontale à TE est appelé
isotherme eutectique. La réaction eutectique, sur le refroidissement, est similaire à la solidification des
composants purs en ce que la réaction à terme à une température constante, ou isométriquement, à
TE. Toutefois, le produit solide de la solidification eutectique est toujours deux phases solides, alors
que pour un simple composant, une seule phase se forme. À cause de cette réaction eutectique, les
diagrammes de phase similaires à ceux de la figure du diagramme Ag-Cu sont qualifiés de diagrammes
de phase eutectiques. Dans la construction de diagrammes de phases binaires, il est important de
comprendre qu’un ou au maximum deux phases peuvent être en équilibre dans une région de phase.
Pour un système eutectique, trois phases (α, β et L) peuvent être en équilibre, mais seulement à points
au long de la ligne eutectique. Il y a des milliers de combinaisons possibles pour diagrammes de
phases avec plusieurs phases. Certaines des principales caractéristiques des diagrammes de phases
comprennent points congrus, où une phase solide se transforme directement en liquide. Il y a aussi le
point péritectoïde, pour lequel une phase solide se transforme en deux phases solides différentes de la
phase solide initiale, lors du chauffage. À l’inverse, si la transformation a lieu lors du refroidissement, on
parle de point eutectoïde. Un diagramme de phase complexe d’une grande importance technologique
est celle du fer-carbone système de moins de 7% de carbone. L’axe des X d’un tel schéma correspond
à la concentration variable du mélange. Comme les mélanges sont généralement loin d’affaiblir et leur
densité en fonction de la température est généralement inconnu, la mesure préféré est la concentration
molaire. Un schéma fondé sur le volume de mesure comme molarité serait déconseillé.

2º) Structure
a)     Alliage homogène
Un élément d’addition qui forme une solution solide avec le métal de base peut être localisé soit à la
place des atomes du métal majoritaire, on parle alors de “substitution”, soit entre les atomes de
l’élément majoritaire, on parle alors “d’insertion”.
Une substitution peut conduire soit à un alliage ordonné, c’est-à-dire que les atomes de différentes
natures suivent une alternance régulière, ou à un alliage désordonné dans le cas où les différents
atomes occupent des positions aléatoires.

b)     Alliage hétérogène


Lorsque la teneur en élément d’alliage augmente, on peut avoir formation de deux phases : une phase
contenant peu d’éléments d’alliage, et une phase à forte teneur en éléments d’alliage. Les cristallites à
forte teneur sont appelées “précipités”.
Les précipités sont souvent des alliages ordonnés, que l’on appelle “intermétalliques”. Les
intermétalliques ainsi formés sont parfois par la suite étudiés en tant qu’alliages propres, comme un
nouveau matériau, et on essaie d’en produire en tant que tel et non plus en tant que précipités.

3º) Principaux alliages


a)     Alliages de fer
fonte : fer + carbone (à plus de 2,1% et jusqu’à 6,7% en masse de carbone),
acier : fer + carbone (à moins de 2,1% en masse de carbone) (+ des traces éventuelles de nickel,
chrome, molybdène en faible pourcentage (< 4%)),
acier inoxydable : fer + carbone + nickel + chrome, et parfois, molybdène, vanadium.
bronze : cuivre + étain ; l’«airain» est l’ancien nom du bronze,
laiton : cuivre + zinc,
billon : cuivre + argent ; utilisé principalement pour frapper des monnaies de faible valeur.

b)     Alliages de cuivre


c)     Alliages d’aluminium
Ils sont aussi appelés alliages légers compte tenu de la masse volumique de l’aluminium comparée à
celle des autres métaux.
Alliages d’aluminium pour corroyage (déformation à chaud),
Alliages d’aluminium pour fonderie.
d)     Alliages moins connus
alliage plomb-étain : pour la brasure,
électrum : Or + argent,
amalgame : mercure + un autre métal, par exemple or ou cuivre ; le terme désigne également un
mélange de métaux utilisé pour les soins dentaires (“plombage”),
maillechort : cuivre + zinc + nickel,
monel ­(nom commercial) : nickel + cuivre,
régule : étain ou plomb + antimoine,
ruolz : nickel + argent + cuivre,
Tumbaga : alliage d’or et de cuivre utilisé par les civilisations précolombiennes d’Amérique du Sud
et de Mésoamérique,
zamak : zinc + aluminium + magnésium + cuivre et autres (composant principaux : zinc et
aluminium).

e)     Alliages pour des applications spécifiques


ferrotitanes : fer + 25 à 70% de Ti + 4 à 10% d’aluminium,
TA6V : titane + 6% aluminium + 4% vanadium, très utilisé dans l’industrie aéronautique,
MCrAl : métal + chrome + aluminium + parfois de l’yttrium (MCrAlY), alliages réputés pour leur
bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute température,
FeCrAl : fer + chrome + aluminium,
NiCrAl : nickel + chrome + aluminium,
superalliages à base nickel : bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute
température,
intermétalliques : alliages ordonnés, respectant une stœchiométrie précise (mais des écarts à la
stœchiométrie sont tolérés),
NiAl β : 50% nickel + 50% aluminium,
FeAl B2 : 50% fer + 50% aluminium,
TiAl : 50% titane + 50% aluminium,
Les alliages présentant de faibles coefficients de dilatation :
Invar (36% de nickel, 0,4% de manganèse, 0,1% de carbone, 63,5% de fer), dix fois moins
dilatable que le fer,
Élinvar (nickel, chrome, fer),
FeNiCo un alliage 54% fer + 29% nickel + 17% cobalt destiné au scellement verre/métal ou
céramique/métal.
 

Site: Université Alioune DIOP de Bambey


Cours: CHIMI 5132 : Chimie inorganique appliquée 2
Livre: Les alliages
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: vendredi 10 février 2023, 11:07
Table des matières
1 Les alliages
1 Les alliages
Introduction  
Un alliage est la combinaison d’un élément métallique avec un ou plusieurs autres éléments
chimiques. Un métal pur a des caractéristiques mécaniques qui sont la plupart du temps
relativement faibles. Le fait d’ajouter d’autres éléments permet de “durcir” le métal en
augmentant ces caractéristiques mécaniques. Outre les renforcements mécaniques engendrés par
déformation, tel que l’écrouissage, il existe des durcissements chimiques par addition
d’éléments en solution solide ou par précipitation de phases secondaires durcissantes telles que
les carbures. Ces ajouts permettent également de modifier les caractéristiques chimiques, telle
que la résistance à la corrosion, ou d’améliorer d’autres caractéristiques, par exemple la
coulabilité. Dans un alliage, l’élément métallique majoritaire, c’est-à-dire constituant la plus
importante partie du mélange, est appelé “métal de base” ou “base”. Les éléments ajoutés
volontairement sont appelés “éléments d’alliage” ou “éléments d’addition” et les éléments non
désirés sont appelés “impuretés”. Les éléments d’alliage sont le plus souvent des métaux, mais
peuvent également être d’autres éléments chimiques tels que le carbone dans l’acier ou la fonte,
le silicium dans l’aluminium, etc. Quand l’élément d’alliage n’est pas un métal, sa teneur reste
généralement faible (jusqu’à quelques % massique). Ainsi, dans un acier la concentration en
carbone est inférieure à 2% massique (inférieure à 7% massique dans le cas de la fonte), alors
qu’il est possible de faire un alliage cuivre-zinc (communément appelé laiton) avec 50% de
chacun des éléments.

1º) Alliage binaire

a)     Alliage binaire à une seule phase

Un alliage homogène est constitué d’une seule phase solide homogène. Pour obtenir un alliage
homogène, il faut qu’il y ait miscibilité totale entre les éléments d’alliage. Il y a deux
possibilités :
-        Les deux éléments d’alliage sont solubles l’un dans l’autre quelles que soient leurs
proportions respectives.
-        La concentration de l’élément d’alliage est inférieure à la limite de solubilité.
Les règles de Hume-Rothery indiquent les conditions pour obtenir un alliage homogène avec
solubilité totale à l’état solide.
Diagramme de phases Bi-Sb
 
 
Elément Rayon atomique Structure cristalline
Bismuth 160 pm Rhomboédrique
Antimoine 145 pm Rhomboédrique

Le bismuth et l’antimoine sont totalement solubles l’un dans l’autre. Ils forment donc une
solution solide quelles que soient la composition chimique et la température (à la condition de
rester dans l’état solide c’est-à-dire en dessous de la température de solidus). Le diagramme de
phase qui en résulte est dans ce cas un diagramme à un fuseau.
Diagramme de phases Cu-Ni
D’autres couples de métaux présentent une bonne miscibilité permettant d’obtenir des solutions
solides homogènes à certaines températures : cuivre-nickel, cuivre-palladium, argent-or, argent-
palladium, molybdène-vanadium, molybdène-tungstène, etc. Certains alliages binaires
présentent un défaut de solubilité à basses températures. Il apparait sur le diagramme de phase
un secteur où cohabitent deux phases, la première étant constituée d’une solution solide saturée
de B dans A, et inversement la deuxième phase étant constituée d’une solution solide saturée de
A dans B. C’est le cas par exemple du système cuivre-nickel qui présente en dessous de 322°C
une zone avec deux phases.

b)     Alliage binaire à plusieurs phases

Un autre type de diagramme de phases relativement commun dans les alliages binaires est un
diagramme de phase eutectique. Ce type de diagramme de phase présente un certain nombre de
caractéristiques importantes méritant d’être signalées. Tout d’abord, il existe trois régions
monophasées qui sont visibles sur le schéma : α, β et liquide. Sur la figure à gauche, la phase α
est une solution solide riche en cuivre, qui a pour soluté l’argent et présente une maille de
structure CFC (cubique à faces centrées). La phase β (solution solide) est également caractérisée
par une structure CFC, mais pour laquelle le cuivre est le soluté.
Diagramme de phases Cu-Ag
Ainsi, la solubilité de l’élément d’addition dans chacune de ces phases solides est limitée.
Autrement dit la concentration d’argent qui peut se dissoudre dans le cuivre (pour la phase α)
sans en modifier la structure cristallographique est limitée. Pour la même raison l’addition de
cuivre dans l’argent (phase β) est limitée. La limite de solubilité de la phase α correspond à la
ligne de démarcation, marquée “CBA”. Pour des températures inférieures à 779°C, la ligne
correspondant à la limite de solubilité solide qui sépare la région de la phase α et la région de
coexistence des phases α + β est appelée une ligne de solvus. La frontière séparant la phase α et
la région α + L est la ligne de solidus (AB), tandis que la ligne séparant la région α + L et le
domaine liquide est la ligne de liquidus (AE). Pour la partie riche en argent du diagramme de
phases, trois lignes existent également : solvus (HG), solidus (GF) et liquidus (EF). La ligne
horizontale BEG, qui est parallèle à l’axe des abscisses s’étend entre les maxima de solubilité
respectifs des phases α et β. Elle est appelée palier eutectique et peut aussi être considérée
comme une ligne de solidus, représentant la température la plus basse à laquelle une phase
liquide peut exister à l'équilibre thermodynamique pour tout alliage de cuivre et d’argent. Il y a
aussi trois régions de deux phases trouvées dans le système cuivre-argent. Comme l’argent est
ajouté au cuivre, la température à laquelle les alliages deviennent totalement liquides diminue au
long de la ligne liquidus (ligne AE); ainsi, la température de fusion du cuivre est réduite par
l’ajout d’argent. C’est le même principe pour les alliages dont le composé majoritaire est
l’argent : l’introduction de cuivre réduit la température de fusion complète au long de la ligne
liquidus FE. Ces lignes liquidus répondent au point E sur le diagramme de phase, par le biais de
qui passe également la ligne horizontale isotherme BEG. Le point E est le point eutectique, qui
est désigné par la composition CE et de la température TE; pour le système cuivre-argent, les
valeurs de la CE et TE sont 71,9% Ag et 779°C, respectivement. Une importante réaction a lieu
dans un alliage de composition “CE”.  Cependant elle change la température en passant par TE.
Sur le refroidissement, une phase liquide est transformée en deux phases solides (α et β) à la
température TE, la réaction inverse se produit sur l’échauffement. C’est ce qu’on appelle une
réaction eutectique (facilement fondu), et CE et TE représentent les compositions et température
eutectiques, respectivement. Souvent, la ligne solidus horizontale à TE est appelé isotherme
eutectique. La réaction eutectique, sur le refroidissement, est similaire à la solidification des
composants purs en ce que la réaction à terme à une température constante, ou isométriquement,
à TE. Toutefois, le produit solide de la solidification eutectique est toujours deux phases solides,
alors que pour un simple composant, une seule phase se forme. À cause de cette réaction
eutectique, les diagrammes de phase similaires à ceux de la figure du diagramme Ag-Cu sont
qualifiés de diagrammes de phase eutectiques. Dans la construction de diagrammes de phases
binaires, il est important de comprendre qu’un ou au maximum deux phases peuvent être en
équilibre dans une région de phase. Pour un système eutectique, trois phases (α, β et L) peuvent
être en équilibre, mais seulement à points au long de la ligne eutectique. Il y a des milliers de
combinaisons possibles pour diagrammes de phases avec plusieurs phases. Certaines des
principales caractéristiques des diagrammes de phases comprennent points congrus, où une
phase solide se transforme directement en liquide. Il y a aussi le point péritectoïde, pour lequel
une phase solide se transforme en deux phases solides différentes de la phase solide initiale, lors
du chauffage. À l’inverse, si la transformation a lieu lors du refroidissement, on parle de point
eutectoïde. Un diagramme de phase complexe d’une grande importance technologique est celle
du fer-carbone système de moins de 7% de carbone. L’axe des X d’un tel schéma correspond à
la concentration variable du mélange. Comme les mélanges sont généralement loin d’affaiblir et
leur densité en fonction de la température est généralement inconnu, la mesure préféré est la
concentration molaire. Un schéma fondé sur le volume de mesure comme molarité serait
déconseillé.

2º) Structure

a)     Alliage homogène

Un élément d’addition qui forme une solution solide avec le métal de base peut être localisé soit
à la place des atomes du métal majoritaire, on parle alors de “substitution”, soit entre les atomes
de l’élément majoritaire, on parle alors “d’insertion”.

Une substitution peut conduire soit à un alliage ordonné, c’est-à-dire que les atomes de
différentes natures suivent une alternance régulière, ou à un alliage désordonné dans le cas où
les différents atomes occupent des positions aléatoires.
b)     Alliage hétérogène

Lorsque la teneur en élément d’alliage augmente, on peut avoir formation de deux phases : une
phase contenant peu d’éléments d’alliage, et une phase à forte teneur en éléments d’alliage. Les
cristallites à forte teneur sont appelées “précipités”.

Les précipités sont souvent des alliages ordonnés, que l’on appelle “intermétalliques”. Les
intermétalliques ainsi formés sont parfois par la suite étudiés en tant qu’alliages propres, comme
un nouveau matériau, et on essaie d’en produire en tant que tel et non plus en tant que précipités.

3º) Principaux alliages

a)     Alliages de fer


fonte : fer + carbone (à plus de 2,1% et jusqu’à 6,7% en masse de carbone),
acier : fer + carbone (à moins de 2,1% en masse de carbone) (+ des traces éventuelles de
nickel, chrome, molybdène en faible pourcentage (< 4%)),
acier inoxydable : fer + carbone + nickel + chrome, et parfois, molybdène, vanadium.
bronze : cuivre + étain ; l’«airain» est l’ancien nom du bronze,
laiton : cuivre + zinc,
billon : cuivre + argent ; utilisé principalement pour frapper des monnaies de faible valeur.
b)     Alliages de cuivre
c)     Alliages d’aluminium
Ils sont aussi appelés alliages légers compte tenu de la masse volumique de l’aluminium
comparée à celle des autres métaux.
Alliages d’aluminium pour corroyage (déformation à chaud),
Alliages d’aluminium pour fonderie.

d)     Alliages moins connus

alliage plomb-étain : pour la brasure,


électrum : Or + argent,
amalgame : mercure + un autre métal, par exemple or ou cuivre ; le terme désigne également
un mélange de métaux utilisé pour les soins dentaires (“plombage”),
maillechort : cuivre + zinc + nickel,
monel ­(nom commercial) : nickel + cuivre,
régule : étain ou plomb + antimoine,
ruolz : nickel + argent + cuivre,
Tumbaga : alliage d’or et de cuivre utilisé par les civilisations précolombiennes d’Amérique
du Sud et de Mésoamérique,
zamak : zinc + aluminium + magnésium + cuivre et autres (composant principaux : zinc et
aluminium).

e)     Alliages pour des applications spécifiques

ferrotitanes : fer + 25 à 70% de Ti + 4 à 10% d’aluminium,


TA6V : titane + 6% aluminium + 4% vanadium, très utilisé dans l’industrie aéronautique,
MCrAl : métal + chrome + aluminium + parfois de l’yttrium (MCrAlY), alliages réputés
pour leur bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute température,
FeCrAl : fer + chrome + aluminium,
NiCrAl : nickel + chrome + aluminium,
superalliages à base nickel : bonne tenue mécanique et résistance à la corrosion à haute
température,
intermétalliques : alliages ordonnés, respectant une stœchiométrie précise (mais des écarts à
la stœchiométrie sont tolérés),
NiAl β : 50% nickel + 50% aluminium,
FeAl B2 : 50% fer + 50% aluminium,
TiAl : 50% titane + 50% aluminium,
Les alliages présentant de faibles coefficients de dilatation :
Invar (36% de nickel, 0,4% de manganèse, 0,1% de carbone, 63,5% de fer), dix fois
moins dilatable que le fer,
Élinvar (nickel, chrome, fer),
FeNiCo un alliage 54% fer + 29% nickel + 17% cobalt destiné au scellement verre/métal ou
céramique/métal.
 
 

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