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LES ALLIAGES

Objectifs cours :

• Définir les alliages des métaux


• Identifier les différents alliages binaires
 Différencier les types de courbes de refroidissement
 Tracer un diagramme de solidification d’alliage binaire
 Identifier les différents types de diagrammes d’alliage binaire
 Etudier le diagramme d’alliage binaire à une solution solide unique
 Etudier le diagramme d’alliage binaire à deux solutions solides
 Etudier le diagramme d’alliage binaire fer carbone

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Etudes des matériaux TS-MA/TS-EEA/TS-FCA/TCPA. Prof : B. Kebe
I. Métaux et alliages
1.1 Métaux purs
Chimiquement un métal pur à 100℅ n’existe pas.
Exemple : pour le nickel 99,9℅
Pour le cuivre 99,99℅
Pour l’aluminium 99,999℅
Des impuretés, même en faible proportion, modifient les caractéristiques d’un métal dans un
sens favorable ou défavorable.
1.2 Alliages
On est souvent amené à maintenir ou à introduire volontairement dans un métal un taux
déterminé d’éléments étrangers avec des proportions généralement supérieures aux taux
d’impuretés des métaux
On obtient ainsi des alliages qui peuvent être binaires, ternaires suivant qu’ils renferment deux ou
trois éléments chimiques. Exemple :
- Les aciers au carbone appelés parfois aciers ordinaires sont des alliages binaires. L’alliage fer-
carbone est un alliage binaire car contenant deux éléments (fer et carbone)
- Le maillechort, alliage de trois éléments (60℅ Cu, 20℅ Ni, et 20℅ de Zn) est un alliage ternaire

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1.3 Composition des alliages
Un alliage est défini par le titre ou la fraction molaire de ses principaux éléments constituants.
1.3.1 Titre
Exemple : Alliage AB a les compositions suivantes: x1 est le titre du métal A et x2 est le titre du métal B
Titre du métal A : x1 = 100 - x2
Titre du métal B : x2 = 100 - x1
1.3.2 Fraction molaire
La fraction molaire d'un composant est égale au rapport d'une quantité de ce composant sur la quantité de
matière totale du mélange. Il s'agit donc d'une fraction de quantités de matière qui est une grandeur sans dimension.
L'unité de mesure usuelle étant la mole (unité SI), l'usage veut qu'on parle de fraction molaire.
Soit nx le nombre de mole du métal X dans l’alliage XY et ny le nombre de mole du métal Y dans XY.
La fraction molaire du métal X= nx / nx + ny
La fraction molaire du métal Y= ny / nx + ny
nx + ny = 1
Exemple: Fe3C
1.3.3 Pourcentage molaire
En multipliant la fraction molaire par 100, on obtient le pourcentage molaire,« % mol » :
La somme des pourcentages molaires des composants d'un mélange est, si la description est complète, égale à 100 %.
1.3.4 Masse molaire moléculaire = la somme des masses molaires atomiques de tous les atomes présents dans
la molécule.
1.3.5 Fraction massique (%) = masse de soluté (g) x 100 / masse totale de solution (g) (soluté + solvant)

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Exercice: 1
Calculer le titre, la fraction molaire du carbone et du fer dans la cémentite et la masse molaire moléculaire
La cémentite Fe C à 6,67% C
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-1 -1
Fe=56 g par mole (g.mol ) ; C=12 g par mole (g.mol )

Exercice 2
L’alliage fer – carbone forme une combinaison chimiquement définie de 6.67% de carbone.
1°) Chercher la formule chimique correspondante sachant que les masses molaires de fer et de carbone sont
: M = 56 g/mol
Fe
et M = 12 g/mol.
C
2°) La fraction massique du fer et du carbone.

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2. Les alliages binaires
Les alliages binaires sont des composés formés de métal et d’un second élément qui peut être un autre métal
ou un autre élément tel que le carbone (Fer+ Carbone par exemple). Ces alliages binaires permettent d’obtenir
les caractéristiques que les matériaux purs ne permettent pas.
2.1. Le refroidissement des corps purs
Lorsqu’un métal pur en fusion est refroidi, le changement de phase s’effectue toujours à une température fixe :
le point de fusion. Au point de fusion, les deux phases liquide et solide co-existent. La détermination de ce point
s’effectue en enregistrant la courbe de refroidissement (température en fonction du temps). Un palier isotherme
est d’autant plus marqué que le refroidissement est lent et que la masse du métal est grande.

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2.2. Alliages homogènes de solutions solides.
Les solutions solides se dissolvent l’un dans l’autre. C’est le cas par exemple du Cuivre (Cu) et du Nickel (Ni).
Ils sont totalement solubles l’un dans l’autre quelque soit le pourcentage de l’un par rapport à l’autre.
On se retrouve avec un alliage binaire homogène à une seule phase.
2.3. Alliages homogènes de combinaisons chimiquement définis (CCD).
Ce sont des combinaisons de deux éléments. Ils sont représentés par une formule chimique.
C’est le cas de la cémentite par exemple, Fe3C. On les retrouve dans le diagramme Fer – Carbone.
2.4. Alliages hétérogènes.
Ce sont alliages présentant différentes phases. Ces phases peuvent être celles des métaux purs,
des solutions solides et/ou des combinaisons chimiquement définies.
2.5. Les solutions solides :
Si nous considérons des alliages binaires formés de deux corps A et B : A est le soluté et B le solvant.
Il existe deux types de solution solide
2.5.1. Les solutions solides d’insertion
Le faible diamètre du soluté permet son insertion dans les interstices du réseau atomique.
Exemple d’insertion : le carbone dans le fer (voir plus loin le diagramme fer carbone)
2.5.2. Les solutions solides de substitution
Les solutions de substitution sont obtenues par remplacement du
solvant par des atomes du soluté. Il existe aussi des combinaisons
intermétalliques du type Ax By où x et y sont des nombres entiers :
Exemple : Fe3C ; Cu2Mg

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Td

Tf

3. Les différentes courbes de refroidissement.


3.1 Solidification à température constante.
La température reste la même pendant la durée de la solidification.
C’est le cas des métaux purs, des combinaisons chimiquement définies et du cas
particulier des alliages hétérogènes présentant un point eutectique.
(voir ultérieurement dans les diagrammes tel que celui du fer carbone par exemple).

3.2. Solidification à température variable.


Le premier cristal du au refroidissement apparait lorsque la température atteint
la température de début de solidification (Td).
La dernière goutte de liquide et donc la cristallisation totale apparait lorsqu’on Td
atteint la température de fin de solidification (Tf).
Cette situation se rencontre pour les solutions solides. Tf

3.3. Solidification en deux parties.


Dans le cas des alliages hétérogènes, on a la superposition des deux courbes
précédentes.

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4. Construction des diagrammes alliages binaires à solution solide unique.
Pour construire le diagramme de phase d’un alliage binaire A-B, il suffit d’enregistrer les courbes de
refroidissement pour chaque concentration de B dans A en partant de A métal pur, jusqu’à B métal pur.

NB : Chaque point du diagramme correspond à un alliage dont la composition est donnée


par la projection orthogonale du point sur l’axe des abscisses.

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5. Etude de l’alliage cuivre- nickel Cu-Ni
Dans le cas de l’alliage Cu-Ni, nous obtenons la courbe de refroidissement du cuivre avec un palier à 1084°C et la courbe de
refroidissement du nickel avec un palier à 1453°C, car cet alliage se comporte comme un corps presque pur (100% Cu ou 100% Ni) à
leurs températures respectives ci-contre. Entre ces deux extrêmes, les alliages à différentes concentrations présentent un intervalle de
solidification non isotherme. De 0% de nickel à 100% de nickel, les points d’inflexion supérieurs qui correspondent au début de la
solidification forment une courbe appelée liquidus, les points d’inflexion inférieurs qui correspondent à la solidification totale forment
une courbe appelée solidus.

5.1. Diagramme cuivre- nickel


°C
4.2. Courbes de refroidissement cuivre - nickel

1453°C

100% Ni

L a S
60% Ni

1084°C

Xl Xs
%Ni
Xa
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5.3. La règle de l’horizontale
A la température T l’alliage Cu-Ni de composition X % masse de Ni est constitué de deux
phases L et S caractérisées respectivement par des teneurs x1 % masse de Ni et (100−x1) % masse
de Cu et x2 % masse de Ni et (100−x2) % masse de Cu. Les compositions correspondent aux
abscisses des points L et S intersections de l’horizontale à la température T et des limites du
domaine biphasé. La règle de l’horizontale précise donc la nature et la composition chimique des
phases en équilibre à toutes les températures où le domaine biphasé existe.
5.4. La règle des segments inverses ou bras de levier
On écrit le bilan de matière pour le nickel.
On appelle fl la fraction massique de liquide et fs la fraction massique de solide.
On note xl la teneur du liquide en nickel et xs la teneur du solide en nickel.
fl . xl + fs . xs = xa et on sait que fl + fs = 1
Soit (1-fs) . xl + fs . xs = xa
xl – fs . xl + fs . xs = xa
xl – xa = fs . xl – fs . xs
xl – xa al
xl – xa = fs (xl – xs) d’où fs = = d’où la règle des segments inverses ou bras de levier
xl – xs sl

xa – xs sa
et aussi fl = =
xl – xs sl

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6. Diagrammes avec point eutectique
Dans ce type de diagramme existe un point invariant dont la température est inférieure à la température de fusion des deux constituants de composition
voisine : c’est l’alliage eutectique.
L’exemple présenté ici est l’alliage binaire argent-cuivre. Les températures de fusion de l’argent et du cuivre purs sont respectivement de 962°C et de 1083°C.
À 779°C, la solubilité du cuivre dans l’argent est de 8,8% massique et la solubilité de l’argent dans le cuivre est de 8% massique. Pour les alliages compris entre
ces deux intervalles, l’ensemble des courbes de refroidissement présente un palier isotherme (figure ci-dessous : point E situé à 779°C avec 60,1% d’argent et
39,9% de cuivre).
Au niveau du point E ou point eutectique, l’équilibre s’établit entre trois phases : une phase liquide d’une part, et deux phases solides d’autre part. À ce
point, un liquide se transforme simultanément en deux phases solides :
LE ⇔ α + ß
Nb : Les alliages situés à gauche du point eutectique s’appelle des alliages hypo-eutectiques et ceux situés à la droite des alliages hyper-eutectiques. Cette
appellation est purement conventionnelle et dépend évidemment de l’orientation du diagramme de phase.

39,9% Cu 92 % Cu
61,1% Ag 8 % Ag
8,8 % Cu
91,2 % Ag 39,9 % Cu
61,1 % Ag
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