Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Plan du cours
Objectif général
Acquérir les notions de base associées à l’évolution des phases, de leurs compositions chimique et
fractions massiques lors d’une transformation métallurgique et présenter l’évolution des
microstructures au cours du refroidissement
Objectifs spécifiques
• Définir les concepts fondamentaux liés aux diagrammes d’équilibre
• Définir le terme miscibilité́ (solubilité totale et partielle)
• Présenter quelques types de diagrammes de phase binaire.
• Déterminer les fractions massiques et les compositions des différentes phases présentes dans
un domaine donné.
• Présenter la formation des microstructures lors du refroidissement à l’équilibre et hors
équilibre
Déroulement
1) Alliage : on appelle alliage, une combinaison de deux ou plusieurs métaux, ou d’un métal et
d'un autre élément (comme le carbone dans l’acier par exemple).
Exemples d’alliages les plus connus : la fonte (fer et carbone), l’acier (fer et carbone), le bronze
(cuivre et étain) ou encore le laiton (cuivre et zinc).
Pourquoi faire des alliages?
Les alliages sont produits dans le but d'améliorer ou de modifier les propriétés d’un métal de base
(renforcement des propriétés mécaniques et de corrosion...) ou même de lui conférer des propriétés
inédites.
2) Solution solide
Une solution solide se forme lorsque l’addition des éléments d’alliages ou d’impuretés ne modifie
pas la structure cristalline de l’élément hôte.
Une solution solide est constituée par un mélange homogène de deux éléments différents. L’élément
de base A, appelé́ solvant, forme un réseau de structure α. L’élément B, appelé́ soluté́ , passe dans
le réseau. Il y occupe les sites interstitiels ou substitutionnels (cf. figure 1).
1
Il existe deux types de solution solide :
-en substitution: l'atome étranger remplace un des atomes du cristal (atome hôte). Ce sont les
caractéristiques des atomes du soluté (atome étranger) et du solvant (atome hôte) qui déterminent
jusqu’à quel point les atomes du soluté peuvent se dissoudre. Pour qu’une quantité appréciable de
soluté puisse entrer en solution de substitution les conditions suivantes doivent être réalisées.
Règles de Hume-Rhothery
1-Taille des atomes : la différence entre les rayons des atomes du soluté et du solvant doit être
inférieur à 15% environ. Au-delà les atomes du soluté créent une distorsion et une nouvelle phase
se forme.
2-Structure cristalline : la structure cristalline doit être la même
3-Électronégativité : l’électronégativité du solvant et celle du soluté doivent être semblables. Si la
différence d’électronégativité est trop grande cela peut entraîner la formation de composés
intermétalliques.
4-Valence : Un métal dissout plus facilement un autre métal de valence plus grande que de valence
plus petite
Exemple Alliage de Cuivre-Nickel
Rayons atomique (Cu (0,128 nm et Ni (0,125 nm)); Structure CFC; Électronégativité Cu (1,9) et
Ni (1,8); valence Cu (+I ou +II) et Ni (+II).
-en insertion: l'atome étranger se glisse dans les espaces vides, et occupe les positions
interstitielles, des atomes du cristal. En général la concentration des atomes étrangers est très
faible » (Exemple Fe (0,124 nm) et C (0,071 nm); concentration du carbone environ 2%)
3-Composants : Les composants sont les métaux purs ou les composés à partir desquels un alliage
est constitué.
Exemple : dans un laiton (alliage cuivre-zinc) les composants sont le cuivre (Cu) et le Zinc (Zn)
4-Limites de solubilité
Dans de nombreux systèmes d’alliages il existe à une température précise une concentration
maximale d’atomes de soluté qui peuvent se dissoudre dans le solvant pour former une solution
solide : Cette concentration maximale est appelé limite de solubilité. L’ajout d’une quantité
2
excédant cette limite entraîne la formation d’une autre solution solide ou d’un autre composé solide
de composition distincte. La limite de solubilité du soluté dépend de la température.
Un système binaire de composition et de température connues qui est à l’équilibre fournit au moins trois
types de données :
-Les phases en présence
-La composition chimique de ces phases
-Le pourcentage ou la fraction massique ou volumique de ces phases
a-Phases présentes
Repérer le point d’intersection température-composition sur le diagramme d’équilibre et noter la ou les
phases présentes.
1-Dans le cas d’un domaine monophasé la composition de la phase est identique à la composition globale
de l’alliage.
2-Dans le cas d’un domaine biphasé on procède comme suit :
-on trace une ligne horizontale correspondant à la température à laquelle on cherche la composition. Cette
ligne est appelée ligne de conjugaison ou isotherme.
Les lignes de conjugaison traversent le domaine biphasé et se terminent à l’interface des phases
-On marque les points d’intersection de la ligne de conjugaison et l’interface de chaque phase.
• -À partir des points d’intersection, on abaisse les perpendiculaires jusqu’à l’axe horizontal de la
composition de chaque phase.
3
q
fa + fL=1
Ca.fa +CL.fL=C0
4
!! "!" !a "!"
!a = #100 !# = #100
!a "!! !a "!!
Exemple de calcul
À 1300 °C, au point a l’alliage est entièrement liquide et sa composition est de 35% m de Ni et de
65% m de Cu. Et le médaillon représente sa structure.
Le refroidissement commence et la microstructure et la composition ne change pas jusqu’à ce que
soit atteint le liquidus (point b, 1260 °C). Le premier soluté a commence alors à se former et la
ligne de conjugaison tracé à cette température détermine sa composition (46% m de Ni et 54% m
de Cu noté a(46 Ni), la composition du liquide est encore d’environ 35% m de Ni et 655 de Cu
L(35 Ni) et diffère de celle du solide a.
5
À mesure que le refroidissement se poursuit les deux compositions et les deux quantités relatives des phases
se modifient. La composition de la phase solide a et celle de la phase liquide suivent respectivement le
solidus et le liquidus. De plus la fraction de la phase a augmente à mesure que le refroidissement
se poursuit. Il est à noter que la composition globale de l’alliage (35% m de Ni et 65% m de Cu)
ne change pas au cours du refroidissement même s’il y’a redistribution du cuivre et de nickel entre
les deux phases.
-À 1250 °C, soit le point c de la figure 5la composition des phases liquide et solide deviennent
respectivement L(32 Ni) et a(43 Ni).
La solidification s’achève à environ 1220 °C, soit le point d; la composition du solide a est d’environ
35% m de Ni et de 65% m de Cu (composition globale de l’alliage) et celle du liquide restant est
de 24% m de Ni et de 76% m de Cu. Dès la traversée du solidus, ce liquide restant se solidifie, et
le produit final est une solution solide de phase a polycristalline et de composition uniforme
comportant 35% m de Ni et de 65% m de Cu (point e, figure 5). Tout refroidissement subséquent
ne changera ni la microstructure ni la composition.
Conséquences
La répartition des deux éléments (Cu et Ni) dans les grains n’est pas uniforme : C’est le phénomène
de ségrégation lié à la formation des gradients de concentration. Le centre de chaque grain qui est
la première partie à se solidifiée contient une forte proportion de l’élément ayant la température
de fusion la plus élevée
La concentration de l’élément ayant la température ;la moins élevée augmente avec la distance
entre le centre et les joints de grains. Il y’a donc formation de médaillon représentant des gradients
de concentration. Lors d’un nouveau chauffage les joints de grains fondent en premier.
Pour éliminer cette microségrégation par un traitement thermique d’homogénéisation à une
température inférieure au point de solidus pour la composition de l’alliage choisie.
6
Fig. 6 : Évolution de la microstructure du système Cu-Ni à 35% m de Ni lors d’un refroidissement hors
équilibre
7
A (1085 °C). À une température inférieure 779 °C la ligne de limite de solubilité solide séparant
les phases a et (a + b ) est appelée solvus et l’interface AB entre les domaines de phases a et (a
+ L) est appelé solidus. Pour la phase b le solvus et le solidus correspondent respectivement à HG
et GF. Systèmes eutectiques binaires
L α+β
Réaction eutectique
www.ulaval.ca 20
.
La ligne horizontale BEG, qui est parallèle à l’axe de la composition et s’étend entre les points de
solubilité maximale, peut aussi être qualifié de solidus. Elle représente la plus basse température
possible d’une phase liquide dans tout alliage cuivre-argent à l’équilibre. Comme le montre aussi
la figure 7, le diagramme d’équilibre cuivre-argent possède trois domaines biphasés : (a + L) (b
+ L) et (a + b )
La composition et les fractions respectives des phases peuvent être déterminées à l’aide de la règle
du bras de Levier comme dans le cas des digrammes d’équilibre à miscibilité totale.
Le point E est un point invariant : c’est le point eutectique. A ce point trois phases (L,a et b ) sont
en équilibre : le degré de liberté du système est donc nul. Dans le cas du système Cu-Ag que nous
étudions, nous avons au point eutectique les conditions suivantes : deux phases solides a (8% m
de Ag) et b (91,2% m de Ag) sont en équilibre avec une phase liquide L (71,9% m de Ag) à 779
°C. La réaction eutectique peut s’écrire de la façon suivante :
LE Û a + b . (Réaction eutectique (qui fond facilement))
8
Un liquide de composition CE se solidifie à une température constante en deux phases solides
distinctes a et b respectivement de composition CaE et CbE. Par ailleurs le solidus horizontal à
TE=779 °C est souvent appelé isotherme eutectique.
Lors du refroidissement, la réaction eutectique est analogue à la solidification des composants
purs, en ce sens que la réaction parvient à son terme à une température constante TE cependant la
solidification eutectique produit toujours deux phases solides alors que celle d’un composant pur
produit seulement une phase.
2) Système Pb-Sn
Le plomb et l’étain forment un autre système eutectique courant dont le diagramme d’équilibre
(Figure 8) à un profil semblable à celui du système cuivre-argent. La même interprétation peut être
faite comme précédemment.
On prépare parfois des alliages à basse température de fusion dont la composition est presque
eutectique. La soudure 60-40, qui contient 60% m de Sn et 40% m de Pb en offre un exemple
familier. La figure 8 indique qu’un alliage de cette composition est complètement fondu à environ
185 °C, ce qui fait un matériau très recherché pour la soudure à basse température puisqu’il fond
facilement.
Considérons un alliage de composition eutectique (62% m Sn, 32% m Pb) et examinons ce qui se
produit au cours de sa solidification.
9
Tant que la température du mélange est supérieure à 185 °C, l’alliage est entièrement à l’état
liquide, sa solidification se produit à la température de constante de 185 °C tout comme celle d’un
composant pur. Cependant au cours de sa solidification, deux phases distinctes se forment
simultanément : la phase a (18% m Sn) et la phase b (97,5% m Sn). Une fois la solidification
terminée on est en présence d’un solide biphasé formé d’un agrégat de phases a et b (Voir Figure
9).
Calculons les proportions de chacune des phases grâce à la règle des segments inverses
!b "!# $%,'"()
!a = !b "!a
#100 !a = $%,'"*+ #100 = 45%
!# "!a ()"*+
!b = #100 !b = #100 = 55%
!b "!a $%,'"*+
Dans le cas du système Pb-Sn il s’agit des alliages riches en plomb contenant de 0% à 2% m de Sn
(pour la solution solide a ) et environ 99% à 100 % m de Sn (pour la phase b). Considérons
l’alliage de composition C1 qui se refroidit lentement à partir d’une température située dans le
domaine de phase liquide soit 350 °C ce qui revient à descendre le long de la ligne verticale ww’
de la figure.
À la traversée du liquidus, à environ 330 °C ou la phase solide commence par se former. Durant
la traversée du domaine étroit de la phase a + L, la solidification est analogue à celle de l’alliage
Cu-Ni décrite à la section précédente. Le solide a se forme à mesure que se poursuit le
refroidissement. La solidification s’achève au point d’intersection de ww’ avec le solidus. L’alliage
polycristalline qui en résulte est de composition C1 et le refroidissement jusqu’à la température
ambiante ne produit aucun changement. La microstructure est celle du médaillon en c de la Figure
10.
10
Fig. 10 : Micrographie de l’alliage Pb-Sn (0% à 2% m)
11
Fig. 11 : Micrographie de l’alliage Pb-Sn (2% m à 18,3% m de Sn)
12
Fig. 11-a : Schéma de microstructure à l’équilibre d’un alliage Pb-Sn de composition C4 qui se refroidit
à partir du domaine de phase liquide.
13
composition nominale de l’alliage C’4 comprise entre la limite de solubilité de la phase a et
l’eutectique.
Fig 12 Diagramme d’équilibre eutectique Pb-Sn utilisée pour le calcul des quantités relatives de
microconstituants eutectique et a primaire d’un alliage de composition C’4 .
La règle du bras de levier s’applique ainsi à l’aide d’une ligne de conjugaison tracée entre
l’interface des phases a et a + L (18,3% m de Sn) et la composition eutectique apparaissant à la
figure 12. La fraction du microconstituant eutectique WE est identique à la fraction du liquide WL
à partir duquel il se forme soit :
De plus, la fraction d’a primaire fa, est identique à la fraction de la phase a antérieure à la
transformation eutectique, soit à partir la figure 12.
14
La fraction da total fa (eutectique et primaire) et de b total fb sont déterminées au moyen de la
règle des bras de levier et d’une ligne de conjugaison qui traverse tout le domaine de phase a + b.
De nouveau, pour un alliage de composition C4’:
Les alliages ayant une composition à droite de l’eutectique (c’est-à-dire entre 61,9 % m et 97,8 %
m de Sn) subissent des transformations analogues et acquièrent une microstructure similaire. Au-
dessus de la température eutectique la microstructure est toutefois formé de microconstituants
eutectique et b primaire en raison du passage à travers le domaine de phase B + liquide lors du
refroidissement.
Les diagrammes d’équilibre isomorphes et eutectiques étudiés jusqu’à présent sont relativement
simples et n’ont que deux phases solides a et b parfois appelées solution solides terminales parce
que leurs plages de composition sont près des extrémités du diagramme d’équilibre.
Dans d’autres systèmes d’alliages les solutions solides intermédiaires peuvent se trouver à des
compositions autres que les deux extrêmes. C’est le cas du système cuivre-zinc dont le diagramme
15
d’équilibre avec ses points d’invariance et ses réactions analogues à l’eutectiques possède six
solutions solides. Ce digramme comprend des domaines monophasés et biphasés et les règles
utilisés pour la détermination des compositions chimiques et des fractions volumiques restent
également valables pour ce diagramme.
Le diagramme d’équilibre de certains systèmes peut comprendre des composés intermédiaires
discrets ayant une formule chimique distincte plutôt que des solutions solides; dans le cas de
systèmes métal-métal, ils portent le nom de composés intermétalliques
d + LÛ e
Fig 14 : Région du diagramme d’équilibre cuivre-zinc agrandie pour montrer les points d’invariance
eutectoïde et peritectique
16
IV-Transformations de phases congruentes
On peut classer les transformations de phases selon que la composition des phases change ou non.
Les transformations ne donnant lieu à aucune modification de la composition sont appelées
transformations congruentes. Inversement, dans le cas des transformations non congruentes, la
composition d’au moins une des phases changera. Les transformations allotropiques et la fusion
des matériaux purs sont des exemples de transformations congruentes. Les réactions eutectiques
et eutectoïdes, de même que la fusion d’un alliage appartenant à un système isomorphe, constituent
des transformations non congruentes.
VI-Règle de Gibbs
La règle de Gibbs constitue un critère qui détermine le nombre de phases qui coexistent dans un
système à l’équilibre et s’exprime au moyen de l’équation suivante :
# + 3 = & + 4, où P est le nombre de phases présentes, F le nombre de degrés de liberté ou
nombre de variables réglées extérieurement (par exemple température, pression, composition…)
pour que l’état du système soit entièrement défini. Autrement dit F est le nombre de variables
pouvant être modifiées séparément sans incidence sur le nombre de phases, C représente le nombre
de composants du système et N est le nombre de facteurs physiques susceptibles d’intervenir dans
l’état de l’alliage (température, pression). Dans les cas des diagrammes binaires précédents, la
pression étant constante, la seule variable ne relevant pas de la composition est la température
donc N=1 et C=2
F=3-P
S’il n’y a qu’une phase, P=1 et le nombre de degrés de liberté est F=2 (pour définir complètement
les caractéristiques d’un alliage il faut spécifier deux paramètres, la composition et la température)
et si on a 2 phases, P=2 et F=1 (pour définir complètement le système il faut préciser la
température ou la composition d’une phase.
S T
17
opposé est constante. Par exemple tous les mélanges dont le point représentatif est situé sur la
droite ST ont une composition en A de 10%.
Dans un diagramme ternaire, les températures sont repérées sur des perpendiculaires au plan de
concentration.
VII-Système Fer-Carbone
1) Diagrammes d’équilibre Fer-Carbure de fer (Fe-Fe3C)
18
Le carbone est une impureté interstitielle dans le fer et forme une solution solide avec les
ferrites a et d et avec l’austénite g comme l’indiquent les domaines monophasés a, d et g.
Dans la ferrite a cubique centré, la solubilité maximale de carbone est de 0,022 %m à 727
°C. La solubilité est limitée parce que la forme et la taille des sites interstitiels de la maille
cubique centré sont tels que les atomes de carbones s’y logent difficilement.
La ferrite est douce (phase la plus douce dans le système fer-carbone), magnétique à une
température inférieure à 768 °C et possède une masse volumique de 7,88 g/cm3.
Allié au seul carbone, l’austénite ou phase g du fer n’est pas stable en-dessous de 727 °C
comme l’indique la figure 15 toutefois sous certaines conditions, il est possible d’obtenir
de l’austénite à la température ambiante. La solubilité maximale du carbone dans
l’austénite est de 2,14 %m est atteinte à 1147 °C. Cette solubilité dans l’austénite (cubique
à faces centrées CFC) est environ 100 fois plus élevée que celle de la ferrite (cubique
centré, CC) en raison de la taille supérieure des sites interstitiels de la maille cubique à
faces centrées et des contraintes nettement moindres qui s’exercent sur les atomes de fer
environnants. L’austénite n’est pas magnétique, elle a une résistance à la traction et une
ténacité élevée. Les transformations de phases associées à l’austénite jouent un rôle
important dans le traitement thermique des aciers.
La ferrite d est presque identique à la ferrite a, à l’exception de leur plage de température
respective. La ferrite d n’est stable qu’à des températures comprises entre 1394°C et 1538
°C et donc elle ne présente aucun intérêt technologique.
La cémentite (Fe3C) se forme lorsque la limite de solubilité du carbone dans la ferrite a
est dépassée à une température inférieure à 727 °C pour les compositions dans le domaine
de phase (a + Fe3C). La cémentite coexiste aussi avec la phase g entre 727 °C et 1147 °C.
En termes mécaniques la cémentite est très dure (c’est le composant le plus dure qui
apparaisse dans le système fer-carbone) il est fragile et possède une faible résistance à la
traction (34 MPa), toute fois et sa présence accentue beaucoup la résistance de certains
aciers. La structure cristalline de la cémente est orthorhombique.
La lédeburite correspond au mélange eutectique constitué d’austénite et de cémentite, elle
contient 4,3 %m de C et se forme à 1147 °C.
19
3) Fer, aciers et fontes
Le fer est le composant principal des alliages ferreux qui contiennent parfois aussi bien du carbone
que d’autres éléments d'alliages.
Le fer commercialement pur contient moins de 0,008 %m de C et selon le diagramme d’équilibre
il se compose exclusivement de ferrite à la température ambiante.
Les alliages fer-carbone qui contiennent entre 0,008 %m et 2,14 %m de C sont des aciers. Dans le
cas pratique, la concentration réelle en carbone des aciers est moins de 1 %m. Les fontes sont
des alliages ferreux dont la teneur en carbone varie de 2,14 %m à 6,70 %m. En général les fontes
à usage commercial contiennent moins de 4,5 %m de carbone.
Fig.17 –(a) Schéma des microstructures d’un Fig.17–(b) Micrographie d’un acier eutectoïde
alliage fer de composition eutectoïde
20
La microstructure de cet acier eutectoïde qui se refroidit lentement sous la température eutectoïde
est constituée de couches alternées (ou lamelles) des deux phases (a + Fe3C) qui se forment
simultanément durant la transformation. Dans ce cas le rapport entre l’épaisseur des couches est
de 8 à 1. Cette microstructure est schématisée par le médaillon du point b et la micrographie de la
figure 17-b est appelée perlite en raison de l’apparence nacrée au microscope à faible
grossissement. La micrographie montre la perlite qui prend la forme de grains souvent appelée
colonie, les couches de chaque colonie orientée essentiellement dans la même direction, qui varie
d’une colonie à une autre. Les couches pâles épaisses constituent la phase de ferrite tandis que la
phase de cémentite est formée de minces lamelles dont la plupart paraissent foncées. Les propriétés
mécaniques de la perlite sont intermédiaires par rapport à celles de la ferrite, molle et ductile et
celle de la cémentite dure et fragile.
Fig,18-(a) Schéma des microstructures d’un alliage fer- Fig,18-(a) Micrographie d’un acier hypo-
carbone de composition hypo-eutectoïde eutectoïde
21
Lorsque le refroidissement atteint le point d, soit environ 775 °C situé dans le domaine de
phase a +g ces deux phases coexistent comme le montre le schéma de la microstructure.
La plupart des petites particules se forment le long des joints de grains g initiaux. La
composition respective des phases a et g qui se détermine à l’aide de la ligne de
conjugaison appropriée est d’environ 0,020 %m et 0,40 %m de C.
Le refroidissement du point d au point e immédiatement au-dessus de l’eutectoïde mais
encore dans la région a + g fait augmenter la fraction de phase a et donne une
microstructure semblable à celle qui y est représentée; la taille des particules a s’accroît.
À ce stade, la composition des phases a et g se détermine à l’aide d’une ligne de
conjugaison tracée à la température eutectoïde. La phase a contient 0,022 %m de C et la
phase g est de composition quasi-eutectoïde soit 0,76 5m de C.
Lorsque la température passe immédiatement sous l’eutectoïde et atteint le point f, toute
la phase g qui était présente à la température eutectoïde, se transforme en perlite
conformément à la réaction : g Û a (0,022 %m de C) + Fe3C (6,70 %m de C). La phase a reste
sensiblement la même que celle formée au point e lors du passage sous la température eutectoïde
et se présente généralement sous la forme de phase matricielle continue entourant les colonies de
perlite isolées. La microstructure au point f est celle que montre le médaillon. La phase de ferrite
est donc présente à la fois dans la perlite et comme phase qui s’est formée durant le refroidissement
dans le domaine de phase a + g. La ferrite présente dans la perlite est appelée ferrite eutectoïde
tandis que l’autre qui s’est formée au-dessus de la température eutectoïde porte le nom de ferrite
pro-eutectoïde (antérieure à l’eutectoïde).
Les quantités relatives de a-pro-eutectoïde et de perlite se détermine de façon analogue à celle qui
est décrite au paragraphe II-3-c dans le cas des alliages eutectiques.
Fig.19 : partie du diagramme fer cémentite utilisée pour le calcul des quantités de phase
22
Ainsi la fraction de perlite, fp, peut être déterminée comme suit :
5 & ( − 0,022 & ( − 0,022
!' = = =
5 + 6 0,76 − 0,022 0,74
Fig,20-(a) Schéma des microstructures d’un alliage Fig. 20-(a) Micrographie d’un acier
fer-carbone de composition hypereutectoïde hypereutectoïde
23
La figure 20-(b) donne la micrographie d’un acier hypereutectoïde de composition 1,4 5m
de C. La cémentite est de couleur pâle, apparence presque identique à celle de la ferrite
pro-eutectoïde (figure 18-(b)). Il devient donc difficile de distinguer à partir de la
microstructure un acier hypo-eutectoïde d’un acier hypereutectoïde.
Les quantités relatives de perlite et de cémentite pro-eutectoïde se calculent d’une manière
analogue à celle utilisée pour les matériaux hypo-eutectoïde, ici la ligne de conjugaison
appropriée va de 0,76 %m à 6,70 % m de C.
Ainsi les fractions de perlite fp, et de cémentite fFe3C, d’un alliage de composition C1’(figure
19) sont déterminés au moyen des expressions suivantes de la règle du bras de levier :
Fraction de perlite :
9 6,70 − &+ ( 6,70 − &+ (
!' = = =
: + 9 6,70 − 0,76 5,94
Fig. 21 : Influence des éléments d’alliage sur la température eutectoïde (a) et la composition
eutectoïde (%m de C).
24