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Chapitre 1

Diagramme de phase à l’équilibre

Plan du cours
Objectif général
Acquérir les notions de base associées à l’évolution des phases, de leurs compositions chimique et
fractions massiques lors d’une transformation métallurgique et présenter l’évolution des
microstructures au cours du refroidissement

Objectifs spécifiques
• Définir les concepts fondamentaux liés aux diagrammes d’équilibre
• Définir le terme miscibilité́ (solubilité totale et partielle)
• Présenter quelques types de diagrammes de phase binaire.
• Déterminer les fractions massiques et les compositions des différentes phases présentes dans
un domaine donné.
• Présenter la formation des microstructures lors du refroidissement à l’équilibre et hors
équilibre

Déroulement

Le chapitre sera abordé́ en 5 séances de 1h:30 min réparties comme suit :

• Première séance : Concepts fondamentaux et diagrammes à miscibilité totale (systèmes


isomorphes binaires)
• Deuxième séance : Les diagrammes à miscibilité́ partielle (systèmes eutectiques binaires)
• Troisième séance : Les diagrammes à miscibilité partielle (composés intermédiaire, réactions
eutectoïdes et péritectiques)
• Quatrième séance : Diagramme d’équilibre fer-carbone
• Cinquième séance : Exercices de synthèses

I-Définitions et concepts fondamentaux

1) Alliage : on appelle alliage, une combinaison de deux ou plusieurs métaux, ou d’un métal et
d'un autre élément (comme le carbone dans l’acier par exemple).
Exemples d’alliages les plus connus : la fonte (fer et carbone), l’acier (fer et carbone), le bronze
(cuivre et étain) ou encore le laiton (cuivre et zinc).
Pourquoi faire des alliages?
Les alliages sont produits dans le but d'améliorer ou de modifier les propriétés d’un métal de base
(renforcement des propriétés mécaniques et de corrosion...) ou même de lui conférer des propriétés
inédites.

2) Solution solide
Une solution solide se forme lorsque l’addition des éléments d’alliages ou d’impuretés ne modifie
pas la structure cristalline de l’élément hôte.
Une solution solide est constituée par un mélange homogène de deux éléments différents. L’élément
de base A, appelé́ solvant, forme un réseau de structure α. L’élément B, appelé́ soluté́ , passe dans
le réseau. Il y occupe les sites interstitiels ou substitutionnels (cf. figure 1).

1
Il existe deux types de solution solide :
-en substitution: l'atome étranger remplace un des atomes du cristal (atome hôte). Ce sont les
caractéristiques des atomes du soluté (atome étranger) et du solvant (atome hôte) qui déterminent
jusqu’à quel point les atomes du soluté peuvent se dissoudre. Pour qu’une quantité appréciable de
soluté puisse entrer en solution de substitution les conditions suivantes doivent être réalisées.

Règles de Hume-Rhothery
1-Taille des atomes : la différence entre les rayons des atomes du soluté et du solvant doit être
inférieur à 15% environ. Au-delà les atomes du soluté créent une distorsion et une nouvelle phase
se forme.
2-Structure cristalline : la structure cristalline doit être la même
3-Électronégativité : l’électronégativité du solvant et celle du soluté doivent être semblables. Si la
différence d’électronégativité est trop grande cela peut entraîner la formation de composés
intermétalliques.
4-Valence : Un métal dissout plus facilement un autre métal de valence plus grande que de valence
plus petite
Exemple Alliage de Cuivre-Nickel
Rayons atomique (Cu (0,128 nm et Ni (0,125 nm)); Structure CFC; Électronégativité Cu (1,9) et
Ni (1,8); valence Cu (+I ou +II) et Ni (+II).

Fig. 1 : Solution solide en substitution

-en insertion: l'atome étranger se glisse dans les espaces vides, et occupe les positions
interstitielles, des atomes du cristal. En général la concentration des atomes étrangers est très
faible » (Exemple Fe (0,124 nm) et C (0,071 nm); concentration du carbone environ 2%)

Fig. 2 : Solution solide en insertion

3-Composants : Les composants sont les métaux purs ou les composés à partir desquels un alliage
est constitué.
Exemple : dans un laiton (alliage cuivre-zinc) les composants sont le cuivre (Cu) et le Zinc (Zn)

4-Limites de solubilité
Dans de nombreux systèmes d’alliages il existe à une température précise une concentration
maximale d’atomes de soluté qui peuvent se dissoudre dans le solvant pour former une solution
solide : Cette concentration maximale est appelé limite de solubilité. L’ajout d’une quantité

2
excédant cette limite entraîne la formation d’une autre solution solide ou d’un autre composé solide
de composition distincte. La limite de solubilité du soluté dépend de la température.

II-Diagrammes à miscibilité totale (systèmes isomorphes binaires)

1) Exemple du système Cu-Ni

Ce diagramme comporte 3 domaines : a, a + L et L.

. a est une solution solide de substitution constituée


d’atomes de Cu et de Ni dont la structure cristalline est
CFC.

. L solution liquide homogène de Cu et de Ni

. a + L un mélange de Liquide et de solide

En général, les solutions solides sont désignées par des


lettres de l’alphabet grec ( a, b, g)…

Le Liquidus est la ligne frontière entre L et L + a (phase


liquide pour toute température et toute composition au-
dessus de cette ligne)

Le solidus est la ligne frontière entre les phases L + a et


a, sous cette ligne seule la phase solide a existe pour
toute température et toute composition

Fig. 3: Diagramme d’équilibre isomorphe Cu-Ni

2-Interprétations des diagrammes de phases

Un système binaire de composition et de température connues qui est à l’équilibre fournit au moins trois
types de données :
-Les phases en présence
-La composition chimique de ces phases
-Le pourcentage ou la fraction massique ou volumique de ces phases

a-Phases présentes
Repérer le point d’intersection température-composition sur le diagramme d’équilibre et noter la ou les
phases présentes.

b-Détermination de la composition des phases


Pour déterminer la composition des phases (concentration des composants de l’alliage) il faut :

1-Dans le cas d’un domaine monophasé la composition de la phase est identique à la composition globale
de l’alliage.
2-Dans le cas d’un domaine biphasé on procède comme suit :
-on trace une ligne horizontale correspondant à la température à laquelle on cherche la composition. Cette
ligne est appelée ligne de conjugaison ou isotherme.
Les lignes de conjugaison traversent le domaine biphasé et se terminent à l’interface des phases
-On marque les points d’intersection de la ligne de conjugaison et l’interface de chaque phase.
• -À partir des points d’intersection, on abaisse les perpendiculaires jusqu’à l’axe horizontal de la
composition de chaque phase.

3
q

Fig. 4 : Composition et quantité des phases dans le système Cu-Ni

c-Détermination des quantités de chaque phase

1-Dans le cas d’un domaine monophasé la fraction est de 1 ou 100%


2-Pour un domaine biphasé, on utilise la règle des bras de levier ou rège des segments inverses.
-On trace la ligne de conjugaison à travers le domaine biphasé, à la température de l,alliage.
-On calcule la fraction d’une phase en prenant la longueur de la ligne de conjugaison comprise entre le point
de composition globale de l’alliage et l’interface de phase de l’autre phase et en la divisant par la longueur
totale de la ligne de conjugaison.

d-Étude d’un exemple

Soit un alliage de composition nominale C0 porté à une température θ. Si on prend un point


représentatif (C0, θ) dans le domaine monophasé́ , l’alliage contient alors une seule phase liquide
de proportion égale à 100%. Si on prend un point représentatif (C0, θ) dans le domaine biphasé́ ,
figure 4, l’alliage contient deux phases liquide et solide de composition CL et Ca dont les
proportions respectivement fa et fL sont déterminées par la règle des bras de leviers. En effet, la
conservation de la masse permet d’écrire les deux relations suivantes:

fa + fL=1

Ca.fa +CL.fL=C0

• Ces relations permettent de déterminer les proportions relatives soit en pourcentage :

4
!! "!" !a "!"
!a = #100 !# = #100
!a "!! !a "!!

Exemple de calcul

Considérons l’alliage de composition nominale C0=35% m de Nickel. A la température de 1250°C,


l’alliage est dans le domaine biphasé́ . La composition de la phase liquide est CL= 32% m de Ni,
celle de la phase solide est de Ca=43% m de Ni. Calculer alors les proportions relatives fa et fL des
deux phases.

3-Formation des microstructures des alliages isomorphes : refroidissement à l’équilibre

Examinons le système Cu-Ni plus précisément un alliage de composition 35% m de Ni qui se


refroidit à partir de 1300 °C (Figure 5).

Fig. 5 : Évolution de la microstructure du système Cu-Ni à 35% m de Ni lors d’un refroidissement à


l’équilibre

À 1300 °C, au point a l’alliage est entièrement liquide et sa composition est de 35% m de Ni et de
65% m de Cu. Et le médaillon représente sa structure.
Le refroidissement commence et la microstructure et la composition ne change pas jusqu’à ce que
soit atteint le liquidus (point b, 1260 °C). Le premier soluté a commence alors à se former et la
ligne de conjugaison tracé à cette température détermine sa composition (46% m de Ni et 54% m
de Cu noté a(46 Ni), la composition du liquide est encore d’environ 35% m de Ni et 655 de Cu
L(35 Ni) et diffère de celle du solide a.

5
À mesure que le refroidissement se poursuit les deux compositions et les deux quantités relatives des phases
se modifient. La composition de la phase solide a et celle de la phase liquide suivent respectivement le
solidus et le liquidus. De plus la fraction de la phase a augmente à mesure que le refroidissement
se poursuit. Il est à noter que la composition globale de l’alliage (35% m de Ni et 65% m de Cu)
ne change pas au cours du refroidissement même s’il y’a redistribution du cuivre et de nickel entre
les deux phases.
-À 1250 °C, soit le point c de la figure 5la composition des phases liquide et solide deviennent
respectivement L(32 Ni) et a(43 Ni).
La solidification s’achève à environ 1220 °C, soit le point d; la composition du solide a est d’environ
35% m de Ni et de 65% m de Cu (composition globale de l’alliage) et celle du liquide restant est
de 24% m de Ni et de 76% m de Cu. Dès la traversée du solidus, ce liquide restant se solidifie, et
le produit final est une solution solide de phase a polycristalline et de composition uniforme
comportant 35% m de Ni et de 65% m de Cu (point e, figure 5). Tout refroidissement subséquent
ne changera ni la microstructure ni la composition.

4-Formation des microstructures des alliages isomorphes : refroidissement hors équilibre

La modification de la composition des phases lors du refroidissement s’accomplit par diffusion


dans les phases solide et liquide et à travers l’interface solide liquide. Or la diffusion est fonction
du temps, il faut pour maintenir l’équilibre prévoir un temps suffisant à chaque température pour
que s’achève la modification de chaque composition. La vitesse de diffusion est faible comparée à
celle du refroidissement particulièrement dans la phase solide et cette vitesse de diffusion diminue
avec la température. La vitesse de refroidissement étant beaucoup plus élevée que celle de la
diffusion, il se forme d’autres microstructures que celles prévues à l’équilibre.
Reprenons l’exemple de l’alliage précédent (35% m de Ni et 65% de Cu) et suivons la ligne de
solidification à partir de 1300 °C soit au point a’ dans le domaine liquide. La composition du
liquide reste le même que dans le cas du refroidissement à l’équilibre soit L(35 Ni).
Au point b’ soit environ 1260 °C les premières particules de la phase a solide commencent par se
former et leur composition selon la ligne de conjugaison tracée est de 465 de Ni soit a(46 Ni).
Au point c’ à environ 1240 °C la composition du liquide est de 29% m de Ni et de 71% m de Cu et
à cette température la composition de la phase a qui s’est formée au point b’ n’a pas changé de
façon appréciable, c’est -à-dire qu’elle est encore d’environ 46% m de Ni. La composition des
grains a se modifie graduellement avec la position radiale soit de 46% m de Ni au centre et de
40% m de Ni au périmètre externe des grains. La composition moyenne des grains qui se sont
formés est donc une composition moyenne pondérée soit de 42% m de Ni.
La solidification hors équilibre déplace le solidus vers les teneurs beaucoup plus fortes en
composant ayant la température de fusion la plus élevée (Ni) et finalement la solidification n’est
complète qu’au point e’ (1205 °C).

Conséquences
La répartition des deux éléments (Cu et Ni) dans les grains n’est pas uniforme : C’est le phénomène
de ségrégation lié à la formation des gradients de concentration. Le centre de chaque grain qui est
la première partie à se solidifiée contient une forte proportion de l’élément ayant la température
de fusion la plus élevée

La concentration de l’élément ayant la température ;la moins élevée augmente avec la distance
entre le centre et les joints de grains. Il y’a donc formation de médaillon représentant des gradients
de concentration. Lors d’un nouveau chauffage les joints de grains fondent en premier.
Pour éliminer cette microségrégation par un traitement thermique d’homogénéisation à une
température inférieure au point de solidus pour la composition de l’alliage choisie.

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Fig. 6 : Évolution de la microstructure du système Cu-Ni à 35% m de Ni lors d’un refroidissement hors
équilibre

II-Systèmes eutectiques binaires

1) Exemples du système Cu-Ag


Ce diagramme d’équilibre possède de nombreuses caractéristiques importantes : Il comprend trois
domaines monophasés, soit a, b et L.
La phase a est une solution riche en cuivre dont le soluté est l’argent et la structure cristalline est
cubique à faces centrées (CFC). La phase b est une solution solide riche en argent, dont le soluté
est le cuivre et la structure cristalline est cubique à face centrées (CFC). En principe le cuivre pur
et l’argent pur constituent respectivement les phases a, et b.
La solubilité de chacune de ces phases solides a et b est limitée, en ce sens que, à n’importe quelle
température sous la ligne BEG, seule une concentration limitée d’argent se dissout dans le cuivre
(phase a) et réciproquement pour le cuivre dans l’argent (phase b ).
La limite de solubilité de la phase a correspond à l’interface marquée CBA, entre les domaines de
phases a/(a + b ) et a/(a + L ). Elle augmente avec la température jusqu’à un maximum de (8,0%
m de Ag à 779 °C) au point B et redevient nulle à la température de fusion du cuivre pur au point

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A (1085 °C). À une température inférieure 779 °C la ligne de limite de solubilité solide séparant
les phases a et (a + b ) est appelée solvus et l’interface AB entre les domaines de phases a et (a
+ L) est appelé solidus. Pour la phase b le solvus et le solidus correspondent respectivement à HG
et GF. Systèmes eutectiques binaires

L α+β
Réaction eutectique

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Fig. 7 : Diagramme d’équilibre Cuivre Argent

.
La ligne horizontale BEG, qui est parallèle à l’axe de la composition et s’étend entre les points de
solubilité maximale, peut aussi être qualifié de solidus. Elle représente la plus basse température
possible d’une phase liquide dans tout alliage cuivre-argent à l’équilibre. Comme le montre aussi
la figure 7, le diagramme d’équilibre cuivre-argent possède trois domaines biphasés : (a + L) (b
+ L) et (a + b )
La composition et les fractions respectives des phases peuvent être déterminées à l’aide de la règle
du bras de Levier comme dans le cas des digrammes d’équilibre à miscibilité totale.
Le point E est un point invariant : c’est le point eutectique. A ce point trois phases (L,a et b ) sont
en équilibre : le degré de liberté du système est donc nul. Dans le cas du système Cu-Ag que nous
étudions, nous avons au point eutectique les conditions suivantes : deux phases solides a (8% m
de Ag) et b (91,2% m de Ag) sont en équilibre avec une phase liquide L (71,9% m de Ag) à 779
°C. La réaction eutectique peut s’écrire de la façon suivante :
LE Û a + b . (Réaction eutectique (qui fond facilement))

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Un liquide de composition CE se solidifie à une température constante en deux phases solides
distinctes a et b respectivement de composition CaE et CbE. Par ailleurs le solidus horizontal à
TE=779 °C est souvent appelé isotherme eutectique.
Lors du refroidissement, la réaction eutectique est analogue à la solidification des composants
purs, en ce sens que la réaction parvient à son terme à une température constante TE cependant la
solidification eutectique produit toujours deux phases solides alors que celle d’un composant pur
produit seulement une phase.

2) Système Pb-Sn

Fig. 8 : Diagramme d’équilibre Plomb-Étain

Le plomb et l’étain forment un autre système eutectique courant dont le diagramme d’équilibre
(Figure 8) à un profil semblable à celui du système cuivre-argent. La même interprétation peut être
faite comme précédemment.
On prépare parfois des alliages à basse température de fusion dont la composition est presque
eutectique. La soudure 60-40, qui contient 60% m de Sn et 40% m de Pb en offre un exemple
familier. La figure 8 indique qu’un alliage de cette composition est complètement fondu à environ
185 °C, ce qui fait un matériau très recherché pour la soudure à basse température puisqu’il fond
facilement.

3) formation des microstructures dans les alliages eutectiques

a) Solidification d’un alliage de composition eutectique

Considérons un alliage de composition eutectique (62% m Sn, 32% m Pb) et examinons ce qui se
produit au cours de sa solidification.

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Tant que la température du mélange est supérieure à 185 °C, l’alliage est entièrement à l’état
liquide, sa solidification se produit à la température de constante de 185 °C tout comme celle d’un
composant pur. Cependant au cours de sa solidification, deux phases distinctes se forment
simultanément : la phase a (18% m Sn) et la phase b (97,5% m Sn). Une fois la solidification
terminée on est en présence d’un solide biphasé formé d’un agrégat de phases a et b (Voir Figure
9).

Fig. 9 : Micrographie de l’eutectique (61,9% m de Sn) du système Pb-Sn

Calculons les proportions de chacune des phases grâce à la règle des segments inverses
!b "!# $%,'"()
!a = !b "!a
#100 !a = $%,'"*+ #100 = 45%

!# "!a ()"*+
!b = #100 !b = #100 = 55%
!b "!a $%,'"*+

b) Solidification d’un alliage de composition hors eutectique


b1) Le premier type (0% m à 2% m de Sn)

Dans le cas du système Pb-Sn il s’agit des alliages riches en plomb contenant de 0% à 2% m de Sn
(pour la solution solide a ) et environ 99% à 100 % m de Sn (pour la phase b). Considérons
l’alliage de composition C1 qui se refroidit lentement à partir d’une température située dans le
domaine de phase liquide soit 350 °C ce qui revient à descendre le long de la ligne verticale ww’
de la figure.
À la traversée du liquidus, à environ 330 °C ou la phase solide commence par se former. Durant
la traversée du domaine étroit de la phase a + L, la solidification est analogue à celle de l’alliage
Cu-Ni décrite à la section précédente. Le solide a se forme à mesure que se poursuit le
refroidissement. La solidification s’achève au point d’intersection de ww’ avec le solidus. L’alliage
polycristalline qui en résulte est de composition C1 et le refroidissement jusqu’à la température
ambiante ne produit aucun changement. La microstructure est celle du médaillon en c de la Figure
10.

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Fig. 10 : Micrographie de l’alliage Pb-Sn (0% à 2% m)

b2) Le deuxième type (2% m à 18,3% m de Sn)


Le deuxième type est issu des compositions comprises entre la limite de solubilité à la température
ambiante et la solubilité solide maximale à la température eutectique. Dans le système Pb-Sn ces
compositions vont d’environ 2% à 18,3% m de Sn (pour les alliages riches en Pb et de 97,8% m à
environ 99% m de Sn (pour les alliages riches en étain). Prenons l’exemple d’un alliage de
composition C2 dont le refroidissement sur la ligne xx’ est indiqué sur la figure 11. Jusqu’à
l’intersection de xx’ avec le solvus les changements sont semblables à ceux du cas précèdent dans
les domaines de phase correspondants (médaillons d, e et f). C’est au croisement du solvus que
survient le dépassement de la solubilité solide a et que se forme alors de petites particules de phase
b qu’illustre la microstructure du médaillon au point g. La taille de ces particules augmente à
mesure que le refroidissement se poursuit, car la fraction massique de la phase b augmente
légèrement lorsque la température diminue.

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Fig. 11 : Micrographie de l’alliage Pb-Sn (2% m à 18,3% m de Sn)

b3) Le troisième type (18,3% m à 61,9% m de Sn)


Le troisième type est celui que donnent toutes les autres compositions autres que l’eutectique et
qui, en se refroidissant traversent l’isotherme eutectique. Prenons l’exemple de la composition
C4(40% m de Sn) située à gauche de l’eutectique. Lorsque la température baisse, le déplacement
se fait vers le bas le long de la ligne zz’, à partir du point j. La microstructure qui se forme entre
les points j et l, est semblable à celle du deuxième type de sorte qu’immédiatement avant la
traversée de l’isotherme eutectique (point I) la composition respective de la phase a et de la phase
liquide présente est d’environ 18,3% m et 61,9% m de Sn., telle que déterminée à partir de la ligne
de conjugaison appropriée. Lorsque la température passe immédiatement sous l’eutectique, la
phase liquide de composition eutectique se transforme en constituant eutectique (c’est-à-dire avec
des lamelles a et b alternées). La phase a qui s’est formée lors du refroidissement à travers le
domaine a + L ne subit que des changements minimes. La figure 11-a illustre cette microstructure
en médaillon au point m. Ainsi la phase a est présente à la fois dans le constituant eutectique et
dans la phase qui s ‘est formée au cours du refroidissement à travers le domaine de phase a + L.
Pour distinguer les deux phases a telles qu‘illustrées à la figure 11-a et b, on appelle a eutectique
celle qui se trouve dans le constituant eutectique et a primaire celle qui s’est formée avant la
traversée de l’isotherme eutectique.

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Fig. 11-a : Schéma de microstructure à l’équilibre d’un alliage Pb-Sn de composition C4 qui se refroidit
à partir du domaine de phase liquide.

Fig. 11-b : Micrographie de l’alliage Pb-Sn composé de 50% de Pb et 50% de Sn

c) Calcul des quantités relatives des différents microconstituants


Dans l’étude d’une microstructure il est parfois utile de recourir au terme microconstituant pour
designer un élément identifiable et caractéristique. Par exemple le médaillon au point m montre
deux microconstituants que sont le constituant a primaire et le constituant eutectique. Calculons
les quantités relatives du microconstituant eutectique et du microconstituant a primaire pour une

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composition nominale de l’alliage C’4 comprise entre la limite de solubilité de la phase a et
l’eutectique.

Fig 12 Diagramme d’équilibre eutectique Pb-Sn utilisée pour le calcul des quantités relatives de
microconstituants eutectique et a primaire d’un alliage de composition C’4 .

La règle du bras de levier s’applique ainsi à l’aide d’une ligne de conjugaison tracée entre
l’interface des phases a et a + L (18,3% m de Sn) et la composition eutectique apparaissant à la
figure 12. La fraction du microconstituant eutectique WE est identique à la fraction du liquide WL
à partir duquel il se forme soit :

# &′& − 18,3 &′& − 18,3


!$ = !% = = =
# + % 61,9 − 18,3 43,6

De plus, la fraction d’a primaire fa, est identique à la fraction de la phase a antérieure à la
transformation eutectique, soit à partir la figure 12.

% 61,9 − &′& 61,9 − &′&


!a = = =
# + % 61,9 − 18,3 43,6

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La fraction da total fa (eutectique et primaire) et de b total fb sont déterminées au moyen de la
règle des bras de levier et d’une ligne de conjugaison qui traverse tout le domaine de phase a + b.
De nouveau, pour un alliage de composition C4’:

%+0 97,4 − &′& 97,8 − &′&


!a = = =
# + % + 0 97,3 − 18,3 79,5

# &′& − 18,3 &′& − 18,3


!b = = =
# + % + 0 97,8 − 18,3 79,5

Les alliages ayant une composition à droite de l’eutectique (c’est-à-dire entre 61,9 % m et 97,8 %
m de Sn) subissent des transformations analogues et acquièrent une microstructure similaire. Au-
dessus de la température eutectique la microstructure est toutefois formé de microconstituants
eutectique et b primaire en raison du passage à travers le domaine de phase B + liquide lors du
refroidissement.

III-Diagrammes d’équilibre à phases ou composés intermédiaires

Les diagrammes d’équilibre isomorphes et eutectiques étudiés jusqu’à présent sont relativement
simples et n’ont que deux phases solides a et b parfois appelées solution solides terminales parce
que leurs plages de composition sont près des extrémités du diagramme d’équilibre.

Fig 13 : Diagramme d’équilibre Cuivre-Zinc (Cu-Zn)

Dans d’autres systèmes d’alliages les solutions solides intermédiaires peuvent se trouver à des
compositions autres que les deux extrêmes. C’est le cas du système cuivre-zinc dont le diagramme

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d’équilibre avec ses points d’invariance et ses réactions analogues à l’eutectiques possède six
solutions solides. Ce digramme comprend des domaines monophasés et biphasés et les règles
utilisés pour la détermination des compositions chimiques et des fractions volumiques restent
également valables pour ce diagramme.
Le diagramme d’équilibre de certains systèmes peut comprendre des composés intermédiaires
discrets ayant une formule chimique distincte plutôt que des solutions solides; dans le cas de
systèmes métal-métal, ils portent le nom de composés intermétalliques

-Réactions eutectoïdes et péritectiques

En plus de l’eutectique, certains systèmes d’alliages comprennent d’autres points d’invariance


associés à trois phases différentes. C’est le cas du système Cu-Zn de la Figure 13 dont la partie en
question a été agrandie à la figure 14. Durant le refroidissement une phase d solide se transforme
en deux autres phases g et e (point E) selon la réaction suivante :
dÛ g+e.
La réaction inverse qui se produit lors du chauffage est nommée réaction eutectoïde et le point
d’invariance E et la ligne de conjugaison horizontale à 560 °C sont respectivement appelés
composition eutectoïde et isotherme eutectoïde. La différence entre eutectoïde et eutectique réside
dans le fait que c’est une phase solide, au lieu d’un liquide qui se transforme en deux autres phases
solides à une température donnée.
La réaction péritectique est une autre réaction invariante associée à trois phases en équilibre.
Durant le chauffage cette réaction transforme une phase solide en une phase liquide et en une autre
phase solide. Le système Cu-Zn présente une réaction péritectique (point P) à 598 °C lorsqu’il se
compose de 78,6% m de Zn et de 21,4% m de Cu. La réaction est la suivante :

d + LÛ e

Fig 14 : Région du diagramme d’équilibre cuivre-zinc agrandie pour montrer les points d’invariance
eutectoïde et peritectique

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IV-Transformations de phases congruentes
On peut classer les transformations de phases selon que la composition des phases change ou non.
Les transformations ne donnant lieu à aucune modification de la composition sont appelées
transformations congruentes. Inversement, dans le cas des transformations non congruentes, la
composition d’au moins une des phases changera. Les transformations allotropiques et la fusion
des matériaux purs sont des exemples de transformations congruentes. Les réactions eutectiques
et eutectoïdes, de même que la fusion d’un alliage appartenant à un système isomorphe, constituent
des transformations non congruentes.

VI-Règle de Gibbs
La règle de Gibbs constitue un critère qui détermine le nombre de phases qui coexistent dans un
système à l’équilibre et s’exprime au moyen de l’équation suivante :
# + 3 = & + 4, où P est le nombre de phases présentes, F le nombre de degrés de liberté ou
nombre de variables réglées extérieurement (par exemple température, pression, composition…)
pour que l’état du système soit entièrement défini. Autrement dit F est le nombre de variables
pouvant être modifiées séparément sans incidence sur le nombre de phases, C représente le nombre
de composants du système et N est le nombre de facteurs physiques susceptibles d’intervenir dans
l’état de l’alliage (température, pression). Dans les cas des diagrammes binaires précédents, la
pression étant constante, la seule variable ne relevant pas de la composition est la température
donc N=1 et C=2
F=3-P
S’il n’y a qu’une phase, P=1 et le nombre de degrés de liberté est F=2 (pour définir complètement
les caractéristiques d’un alliage il faut spécifier deux paramètres, la composition et la température)
et si on a 2 phases, P=2 et F=1 (pour définir complètement le système il faut préciser la
température ou la composition d’une phase.

VI-Diagrammes d’équilibre ternaires


Nous nous sommes limités jusqu’ici à l’étude de systèmes binaires. La plupart des matériaux sont
cependant formés de mélanges ayant plus de deux composants. Quand il y a trois composants la
règle des phases s’applique toujours mais, comme alors N=3, un système invariant (V=0). Un
diagramme d’équilibre exige donc une représentation tridimensionnelle pour être complètement
décrit.

S T

Fig. 15 : Diagramme ternaire


La composition nominale du mélange ternaire est donnée sur un plan, le plan de concentrations,
chaque composant A, B et C est représenté par le sommet d’un triangle équilatéral et un point à
l’intérieur du triangle représente une composition nominale donnée. Le point rouge représente un
mélange dont la composition (20% de A, 20% de B et 60% de C). Une droite parallèle à l’un des
côtés représente la série de mélanges pour lesquels la concentration de l’élément situé au sommet

17
opposé est constante. Par exemple tous les mélanges dont le point représentatif est situé sur la
droite ST ont une composition en A de 10%.
Dans un diagramme ternaire, les températures sont repérées sur des perpendiculaires au plan de
concentration.

VII-Système Fer-Carbone
1) Diagrammes d’équilibre Fer-Carbure de fer (Fe-Fe3C)

La Figure 15 présente une partie du diagramme d’équilibre fer-Carbone. Lors du chauffage, la


structure cristalline de fer se modifie à deux reprises avant la fusion. À la température ambiante,
la forme stable appelée ferrite ou fer a possède une structure cristalline cubique centré. La ferrite
subit une transformation polymorphe et devient de l’austénite cubique à face centré ou fer g à 912
°C. Cette austénite se maintient jusqu’à 1394 °C puis reprend la forme d’une phase cubique
centrée dite ferrite d qui fond à 1538 °C. Tous ces changements apparaissent sur l’axe
vertical gauche du diagramme d’équilibre.
L’axe de la composition se termine à 6,70 %m de C, concentration à laquelle se forme le
composé intermédiaire de carbure de fer, ou cémentite (Fe3C) représenté par une ligne
verticale sur le diagramme d’équilibre. On peut donc diviser le système fer-carbone en
deux parties : une partie riche en fer (figure 15) et une deuxième partie (non représentée)
pour les compositions comprises entre 6,70 %m et 100 %m de C (graphite pur). En
pratique la teneur en carbone de tous les aciers et de toutes les fontes est inférieure à 6,70
%m de C. La figure 15 représente donc le diagramme d’équilibre Fe-Fe3C

Fig 16 : Diagramme d’équilibre Fer-Carbure de fer

18
Le carbone est une impureté interstitielle dans le fer et forme une solution solide avec les
ferrites a et d et avec l’austénite g comme l’indiquent les domaines monophasés a, d et g.
Dans la ferrite a cubique centré, la solubilité maximale de carbone est de 0,022 %m à 727
°C. La solubilité est limitée parce que la forme et la taille des sites interstitiels de la maille
cubique centré sont tels que les atomes de carbones s’y logent difficilement.
La ferrite est douce (phase la plus douce dans le système fer-carbone), magnétique à une
température inférieure à 768 °C et possède une masse volumique de 7,88 g/cm3.
Allié au seul carbone, l’austénite ou phase g du fer n’est pas stable en-dessous de 727 °C
comme l’indique la figure 15 toutefois sous certaines conditions, il est possible d’obtenir
de l’austénite à la température ambiante. La solubilité maximale du carbone dans
l’austénite est de 2,14 %m est atteinte à 1147 °C. Cette solubilité dans l’austénite (cubique
à faces centrées CFC) est environ 100 fois plus élevée que celle de la ferrite (cubique
centré, CC) en raison de la taille supérieure des sites interstitiels de la maille cubique à
faces centrées et des contraintes nettement moindres qui s’exercent sur les atomes de fer
environnants. L’austénite n’est pas magnétique, elle a une résistance à la traction et une
ténacité élevée. Les transformations de phases associées à l’austénite jouent un rôle
important dans le traitement thermique des aciers.
La ferrite d est presque identique à la ferrite a, à l’exception de leur plage de température
respective. La ferrite d n’est stable qu’à des températures comprises entre 1394°C et 1538
°C et donc elle ne présente aucun intérêt technologique.
La cémentite (Fe3C) se forme lorsque la limite de solubilité du carbone dans la ferrite a
est dépassée à une température inférieure à 727 °C pour les compositions dans le domaine
de phase (a + Fe3C). La cémentite coexiste aussi avec la phase g entre 727 °C et 1147 °C.
En termes mécaniques la cémentite est très dure (c’est le composant le plus dure qui
apparaisse dans le système fer-carbone) il est fragile et possède une faible résistance à la
traction (34 MPa), toute fois et sa présence accentue beaucoup la résistance de certains
aciers. La structure cristalline de la cémente est orthorhombique.
La lédeburite correspond au mélange eutectique constitué d’austénite et de cémentite, elle
contient 4,3 %m de C et se forme à 1147 °C.

2) Points eutectique et eutectoïde et péritectique du diagramme fer-carbone


Le système fer-carbone présente trois paliers qui révèlent l’existence de réactions isothermes que
voici :
# À 1495 °C et pour une composition de 0,17 %m de C, il y’a une transformation péritectique à la
solidification dont l’équation est la suivante : :
L+dÛ g
# Le système fer carbone présente un eutectique à 4,30 %m de C à 1147 °C et l’équation de la
réaction est la suivante :
L Û g + Fe3C.
Dans le cas de cette réaction, au cours du refroidissement, le liquide se solidifie pour former deux
phases, l’austénite et la cémentite.
# Il existe également un point d’invariance eutectoïde lorsque la composition est de 0,76 %m de C
et que la température est de 727 °C. Cette réaction eutectoïde s’écrit comme suit :
g(0,76 %m de C) Û a (0,022 %m de C) + Fe3C (6,70 %m de C).
Au point eutectoïde, l’austénite g se transforme en fer a et en cémentite.

19
3) Fer, aciers et fontes
Le fer est le composant principal des alliages ferreux qui contiennent parfois aussi bien du carbone
que d’autres éléments d'alliages.
Le fer commercialement pur contient moins de 0,008 %m de C et selon le diagramme d’équilibre
il se compose exclusivement de ferrite à la température ambiante.
Les alliages fer-carbone qui contiennent entre 0,008 %m et 2,14 %m de C sont des aciers. Dans le
cas pratique, la concentration réelle en carbone des aciers est moins de 1 %m. Les fontes sont
des alliages ferreux dont la teneur en carbone varie de 2,14 %m à 6,70 %m. En général les fontes
à usage commercial contiennent moins de 4,5 %m de carbone.

4) Microstructures dans les alliages fer-carbone

a) Microstructure de l’alliage eutectoïde


Les transformations de phases qui surviennent lors du passage du domaine g au domaine de phase
a + Fe3C (Figure 16) sont relativement complexes et semblables à celles qui caractérisent les
systèmes eutectiques. Prenons l’exemple d’une composition eutectoïde (0,76 %m de C) lors de son
refroidissement à partir d’une température comprise dans le domaine de phase g soit 800 °C c’est-
à-dire à partir du point (a) à la figure 17-a, et vers le bas sur la ligne verticale xx’. Au départ
l’alliage ne contient que l’austénite ayant une composition de 0,76 %m de C et la microstructure
correspondante est aussi illustrée sur la figure 17-a. Lorsque l’alliage se refroidit aucun
changement ne se produit avant que ne soit atteinte la température eutectoïde. (727 °C). Une fois
la température eutectoïde traversée, point b, la transformation de l’austénite relève de l’équation
suivante : g(0,76 %m de C) Û a (0,022 %m de C) + Fe3C (6,70 %m de C).

Fig.17 –(a) Schéma des microstructures d’un Fig.17–(b) Micrographie d’un acier eutectoïde
alliage fer de composition eutectoïde

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La microstructure de cet acier eutectoïde qui se refroidit lentement sous la température eutectoïde
est constituée de couches alternées (ou lamelles) des deux phases (a + Fe3C) qui se forment
simultanément durant la transformation. Dans ce cas le rapport entre l’épaisseur des couches est
de 8 à 1. Cette microstructure est schématisée par le médaillon du point b et la micrographie de la
figure 17-b est appelée perlite en raison de l’apparence nacrée au microscope à faible
grossissement. La micrographie montre la perlite qui prend la forme de grains souvent appelée
colonie, les couches de chaque colonie orientée essentiellement dans la même direction, qui varie
d’une colonie à une autre. Les couches pâles épaisses constituent la phase de ferrite tandis que la
phase de cémentite est formée de minces lamelles dont la plupart paraissent foncées. Les propriétés
mécaniques de la perlite sont intermédiaires par rapport à celles de la ferrite, molle et ductile et
celle de la cémentite dure et fragile.

b) Microstructure de l’alliage hypo-eutectoïde

Fig,18-(a) Schéma des microstructures d’un alliage fer- Fig,18-(a) Micrographie d’un acier hypo-
carbone de composition hypo-eutectoïde eutectoïde

Lorsqu’une composition C0 se situe à gauche de l’eutectoïde, soit entre 0,022 %m et 0,76


%m de C, l’alliage possédant cette composition est appelée alliage hypo-eutectoïde. Le
refroidissement d’un tel alliage équivaut à un déplacement vers le bas sur la ligne verticale
yy’ de la figure 18-(a). À environ 875 °C au point c, la microstructure est uniquement
consistuée de grains d’austénite comme le montre la figure.

21
Lorsque le refroidissement atteint le point d, soit environ 775 °C situé dans le domaine de
phase a +g ces deux phases coexistent comme le montre le schéma de la microstructure.
La plupart des petites particules se forment le long des joints de grains g initiaux. La
composition respective des phases a et g qui se détermine à l’aide de la ligne de
conjugaison appropriée est d’environ 0,020 %m et 0,40 %m de C.
Le refroidissement du point d au point e immédiatement au-dessus de l’eutectoïde mais
encore dans la région a + g fait augmenter la fraction de phase a et donne une
microstructure semblable à celle qui y est représentée; la taille des particules a s’accroît.
À ce stade, la composition des phases a et g se détermine à l’aide d’une ligne de
conjugaison tracée à la température eutectoïde. La phase a contient 0,022 %m de C et la
phase g est de composition quasi-eutectoïde soit 0,76 5m de C.
Lorsque la température passe immédiatement sous l’eutectoïde et atteint le point f, toute
la phase g qui était présente à la température eutectoïde, se transforme en perlite
conformément à la réaction : g Û a (0,022 %m de C) + Fe3C (6,70 %m de C). La phase a reste
sensiblement la même que celle formée au point e lors du passage sous la température eutectoïde
et se présente généralement sous la forme de phase matricielle continue entourant les colonies de
perlite isolées. La microstructure au point f est celle que montre le médaillon. La phase de ferrite
est donc présente à la fois dans la perlite et comme phase qui s’est formée durant le refroidissement
dans le domaine de phase a + g. La ferrite présente dans la perlite est appelée ferrite eutectoïde
tandis que l’autre qui s’est formée au-dessus de la température eutectoïde porte le nom de ferrite
pro-eutectoïde (antérieure à l’eutectoïde).
Les quantités relatives de a-pro-eutectoïde et de perlite se détermine de façon analogue à celle qui
est décrite au paragraphe II-3-c dans le cas des alliages eutectiques.

Fig.19 : partie du diagramme fer cémentite utilisée pour le calcul des quantités de phase

22
Ainsi la fraction de perlite, fp, peut être déterminée comme suit :
5 & ( − 0,022 & ( − 0,022
!' = = =
5 + 6 0,76 − 0,022 0,74

La fraction de a pro-eutectoïde, fa’ se calcule ainsi :


6 0,76 − &* ( 0,76 − &* (
!a) = = =
5 + 6 0,76 − 0,022 0,74

Bien entendu, les fractions d’a total (eutectoïde et pro-eutectoïde) et de cémentite se


calculent à l’aide de la règle des bras de levier et de la ligne de conjugaison qui traverse
tout le domaine de phase a + Fe3, de 0,022 %m à 6,67 %m de C.
c) Microstructure de l’alliage hypereutectoïde
Lorsque la composition de l’alliage se situe entre 0,76 %m et 2,14 %m de C, l’alliage est
qualifié d’hypereutectoïde. Examinons l’alliage de composition C1 (figure 20-(a)) qui en
se refroidissant subit une transformation conforme à ce qu’indique la ligne verticale zz’.
Au point g seule la phase g de composition C1 est présente et sa microstructure ne renferme
que des grains g. Lors du refroidissement dans le domaine de phase g + Fe3Cjusqu’au
point h, la formation de la phase de cémentite s’amorce le long des grains g initiaux,
comme dans le cas de la phase a au point d tel qu’illustre la figure 18-(a). Il s’agit de la
cémentite pro-eutectoïde, qui se forme donc avant la réaction eutectoïde. La composition
de la cémentite demeure la même (6,7 %m de C) lorsque la température change. Cependant
la composition de la phase d’austénite se modifie d’une manière conforme au déplacement
le long de la ligne PO vers l’eutectoïde. À mesure que la température diminue pour
atteindre le point i, l’austénite restante de composition eutectoïde se transforme
graduellement en perlite, et la microstructure qui en résulte est faite de perlite et de
cémentite pro-eutectoïde (figure 18-(a))

Fig,20-(a) Schéma des microstructures d’un alliage Fig. 20-(a) Micrographie d’un acier
fer-carbone de composition hypereutectoïde hypereutectoïde
23
La figure 20-(b) donne la micrographie d’un acier hypereutectoïde de composition 1,4 5m
de C. La cémentite est de couleur pâle, apparence presque identique à celle de la ferrite
pro-eutectoïde (figure 18-(b)). Il devient donc difficile de distinguer à partir de la
microstructure un acier hypo-eutectoïde d’un acier hypereutectoïde.
Les quantités relatives de perlite et de cémentite pro-eutectoïde se calculent d’une manière
analogue à celle utilisée pour les matériaux hypo-eutectoïde, ici la ligne de conjugaison
appropriée va de 0,76 %m à 6,70 % m de C.
Ainsi les fractions de perlite fp, et de cémentite fFe3C, d’un alliage de composition C1’(figure
19) sont déterminés au moyen des expressions suivantes de la règle du bras de levier :
Fraction de perlite :
9 6,70 − &+ ( 6,70 − &+ (
!' = = =
: + 9 6,70 − 0,76 5,94

Et la fraction de cémentite pro-eutectoïde


: &+ ( − 0,76 &+ ( − 0,76
!,-./ = = =
: + 9 6,70 − 0,76 5,94
Bien entendu les fractions de cémentite total (eutectoïde et pro-eutectoïde) et de cémentite
se calculent à l’aide de la règle des bras de levier et de la ligne de conjugaison qui traverse
tout le domaine de phase a + Fe3C, de 0,022 %m à 6,7 %m de C.

5) Influence d’autres éléments d’alliage


L’ajout d’autres éléments d’alliage (Cr, Ni, Ti, etc.) aboutit à des modifications très
prononcées du diagramme d’équilibre binaire fer-carbure de fer (figure 21-(a) et (b)) et
l’ampleur des modifications concernant la position des interfaces de phases et la forme
des domaines de phases varie selon l’élément d’alliage employé et sa concentration. Le
déplacement l’eutectoïde en fonction de la température constitue une de ces modifications
importantes. Les courbes (figures 21-(a) et (b)) de la température eutectoïde et de la
composition eutectoïde (en %m de C) en fonction de la concentration de plusieurs autres
éléments d’alliage en offre une bonne illustration. Ainsi l’ajout de certains éléments
modifie non seulement la température eutectoïde mais aussi les fractions relatives de
perlite et de la phase pro-eutectoïde qui se forme.,

Fig. 21 : Influence des éléments d’alliage sur la température eutectoïde (a) et la composition
eutectoïde (%m de C).

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