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Chapitre II

Transformations de phases dans les métaux

Plan du cours
Objectif général
Acquérir les notions de base associées au développement des microstructures et modifications des
propriétés mécaniques

Objectifs spécifiques
• Tracer une courbe illustrant le rapport entre fraction d’un matériau transformé et le
logarithme de temps dans le cas d’une transformation solide-solide
• Description brève de la microstructure de chacun des microconstituants présents dans les
aciers : perlite fine, perlite grossière, sphéroïde, bainite…etc.
• Indiquer les caractéristiques mécaniques générales de ces microconstituants
• Définir à partir du diagramme de transformation isotherme d’un alliage fer-carbone un
traitement thermique qui produira une microstructure déterminée

Déroulement

Le chapitre sera abordé́ en 5 séances de 1h:30 min réparties comme suit :

• Première séance: Concepts fondamentaux des transformations de phases


• Deuxième séance: Modifications des microstructures et des propriétés des alliages fer-
carbone
Troisième séance: Comportement mécaniques des alliages fer-carbone

I-Concepts fondamentaux
Certaines transformations de phases revêtent une grande importance dans le traitement des
matériaux car elles sont généralement associées à une modification de la microstructure. Dans le
cadre de cette étude nous nous intéresserons à trois groupes de transformations :
-le premier groupe comprend les transformations simples (qui sont fonctions de la diffusion) à
l’issue desquelles le nombre et la composition des phases présentes demeurent inchangés. (exemple
des transformations allotropiques, de la cristallisation et de la croissance des grains
-le deuxième groupe comprend aussi les transformations qui sont fonctions de la diffusion mais au
cours desquelles survient la modification de la composition et souvent le nombre de phases
présentes : Exemple de la réaction eutectoïde.
-le troisième groupe de transformation se caractérise par l’absence de diffusion et par la
production d’une phase métastable : c’est le cas de la transformation martensitique.

II-Cinétique des réactions à l’état solide


Les transformations à l’état solide ne se produisent pas de façon instantanée. Puisque les
transformations entraînent en général la formation d’une nouvelle phase dont la composition ou
la structure cristalline diffère de la phase présente, certains réarrangements atomiques par
diffusion deviennent nécessaires, or la diffusion s’effectue en fonction du temps, ce qui fait que les
transformations progressent en fonction du temps. Un deuxième obstacle à la formation d’une

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nouvelle phase est l’augmentation de l’énergie associée à l’interface entre la nouvelle phase et
l’ancienne phase initiale.
À l’échelle microstructurale une transformation s’accompagne d’une germination c’est—à-dire la
formation de petites particules appelées germes. Cette formation est favorisée par la présence des
sites d’imperfections (Joints de grains, impuretés…).
La germination est suivie par une croissance de la taille des germes qui entraîne la disparition de
la phase initiale et cette croissance se poursuit jusqu’à ce la fraction d’équilibre soit atteinte.
La fraction de la réaction qui s’est produite se mesure en fonction du temps (cinétique de la
réaction). La fraction de la réaction se mesure à l’aide d’un examen microscopique ou par la
mesure d’une propriété physique (conductibilité électrique par exemple). Les données recueillies
au cours du temps servent à établir une courbe illustrant la fraction du matériau transformé par
rapport au logarithme de temps. En générale cette courbe a la forme de S et la fraction du matériau
transformé y est une fonction du temps dont l’équation est sous la forme y = 1-exp(-ktn) ou K et n
sont des constantes indépendantes du temps pour une réaction déterminée. L’expression ci-dessus
est souvent appelée équation d’Avrani.
Par convention la vitesse d’une transformation Vr est égale à l’inverse du temps nécessaire pour
"
que la transformation atteigne son point de mi-parcours, t0,5 soit :𝑉! = #
!,#
La variable t0,5 est également indiquée sur la figure II-1

Figure II-1 : Courbe de la fraction du matériau transformé par rapport au logarithme du temps.

On sait qu’il est possible de contrôler la température à laquelle est effectué un traitement
thermique. La valeur exacte de cette température a une incidence très marquée sur la cinétique et
par conséquent, sur la vitesse d’une transformation. C’est précisément ce que révèlent les courbes
en S de la figure II-2 qui représentent la recristallisation du cuivre en fonction du logarithme de t,
à différentes températures.
Pour la plupart des réactions et selon les écarts de température, la vitesse augmente avec la
température conformément à l’équation suivante :
$%
𝑉! = 𝐴𝑒 (&'
où R est la constante des gaz parfaits, T la température absolue, A une constante indépendante de
la température et Q l’énergie d’activation pour la réaction en question.
On dit parfois des processus dont la vitesse est ainsi liée à la température qu’ils sont activés
thermiquement.

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Figure II-2 : Pourcentage de recristallisation du cuivre pur en fonction du temps à température
constante

III-Transformations multiphasées
On peut obtenir une transformation de phases dans un système d’alliage métallique en modifiant
la température, la composition de l’alliage ou la pression extérieure. La façon la plus pratique de
susciter une telle transformation consiste toutefois à modifier la température au moyen d’un
traitement thermique.
Lors d’une transformation de phases, un alliage évolue vers un état d’équilibre que le diagramme
d’équilibre identifie en fonction des phases, de la composition et de la proportion relative des
produits. Il faut un certain temps pour que s’achève la plupart des transformations de phases et la
vitesse d’une transformation joue souvent un rôle important entre le traitement thermique appliqué
et le développement des microstructures.
L’inconvénient des diagrammes d’équilibre est qu’ils n’offrent aucune indication sur le temps
nécessaire pour que soit atteint l’état d’équilibre.
Dans le cas du refroidissement autre que l’équilibre, les transformations se produisent à des
températures plus basses que celles qu’indique le diagramme d’équilibre, dans le cas de chauffage,
elles se produisent à des températures plus élevées. Ces phénomènes portent le nom de surfusion
et de surchauffe respectivement et leur ampleur dépend de la vitesse de changement de la
température. Dépendamment de la vitesse de refroidissement ou de chauffage, il peut arriver que
la structure souhaitée soit très éloignée de l’équilibre. Il devient alors nécessaire de déterminer
l’incidence du temps sur les transformations de phases. De telles données sont souvent plus utiles
que la simple connaissance de l’état d’équilibre final.
IV-Modifications de la microstructure et des propriétés des alliages fer-carbone :
diagramme de transformation isotherme

1) Perlite
Reprenons la réaction eutectoïde fer-Carbure de fer
g(0,76 %m de C) Û a (0,022 %m de C) + Fe3C (6,70 %m de C) qui a une importance primordiale
pour le développement des microstructures des aciers.
Par suite de refroidissement, l’austénite, à concentration moyenne en carbonne se transforme en
ferrite, à faible concentration en carbone, et en cémentite, à concentration beaucoup plus élevée
en carbone. Cette transformation donne un produit microstructural, la perlite dont le mécanisme
de formation a été décrit dans la section sur les diagrammes de phases.
La température a une incidence marquée sur la vitesse de transformation de l’austénite en perlite,
ce que révèle la figure II-3 dans le cas d’un alliage fer-carbone de composition eutectoïde où

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apparaissent des courbes en S du pourcentage de transformation par rapport au logarithme du
temps pour trois températures distinctes.

Figure II-3 : Relation entre le pourcentage d’austénite et de perlite lors de la réaction


isotherme et le logarithme de temps écoulé d’un alliage fer-carbone de composition eutectoïde.

Par ailleurs il existe une façon plus pratique de représenter le rôle important que jouent le temps
et la température dans cette transformation comme nous le montre la Figure II-4 où les axes
vertical et horizontal correspondent respectivement à la température et au logarithme du temps
écoulé.

Figure II-4 : Diagramme de transformation isotherme d’un alliage fer-carbone de composition


eutectoïde
Dans cette figure deux courbes à traits plein ont été tracés, l’une représente le temps requis , à
chaque température , pour que débute la transformation, tandis que l’autre représente le temps
requis pour qu’elle s’achève. La courbe en traits pointillés représente la transformation à mi-
parcours. Ces courbes ont été obtenues à partir d’un ensemble de données correspondant au
pourcentage de transformation par rapport au logarithme du temps écoulé à diverses

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températures. La courbe en S (pour une température de 675°C) qui se trouve dans la partie
supérieure de la figure II-4 illustre le processus de transfert des données.
Pour interpréter correctement le diagramme, il faut noter que la température eutectoïde (727 °C)
est indiqué par un trait horizontal et que, à toute température plus élevée et quel que soit le temps
écoulé, seule l’austénite est présente, comme le montre la figure. La transformation de l’austénite
en perlite ne se produit que par la surfusion d’un alliage à une température inférieure à la
température eutectoïde.
Le tracé des courbes révèle que le temps requis pour que la transformation débute, puis qu’elle
s’achève est fonction de la température. Les courbes de début et de la fin sont presque parallèles
et se rapprochent de la ligne eutectoïde à la manière d’une asymptote. Seule l’austénite (qui est
instable) est présente à la gauche de la courbe du début de la transformation, tandis qu’il y’a
seulement de la perlite à la droite de la courbe de la fin de la transformation. C’est entre ces deux
courbes que se situe la transformation de l’austénite en perlite, ce qui signifie que les deux
microconstituants sont présents.
L’interprétation de diagramme est sujette à certaines limites :
-Les courbes tracées ne valent que pour un alliage fer-carbone de composition eutectoïde et elles
prennent des profils autres lorsque la composition est différente.
-Elles ne correspondent qu’aux seules transformations lors desquelles la température de l’alliage
demeure constante tout au long des réaction. Les conditions sont dites isothermes lorsque la
température demeure constante. C’est pourquoi les diagrammes de la figure II-4 sont appelés
diagrammes de transformation isotherme ou parfois courbes temps-température-transformation ou
courbes T-T-T).
Superposition courbe de traitement thermique isotherme diagramme de transformation isotherme
La figure II-5 illustre la superposition d’une courbe de traitement thermique isotherme (ABCD)
sur le diagramme de transformation isotherme dans le cas d’un alliage fer-carbone de composition
eutectoïde

.
Figure II-5 : Superposition d’une courbe de traitement isotherme (ABCD) sur un diagramme de
transformation isotherme d’un alliage fer-carbone de composition eutectoïde.

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La ligne AB presque verticale représente le refroidissement rapide de l’austénite à une température
donnée alors que la ligne horizontale BCD correspond au traitement isotherme effectué à cette
température. Le temps écoulé augmente de gauche à droite le long de cette ligne. La transformation
de l’austénite en perlite débute à l’intersection où se trouve le point C après environ 3,5 seconde),
et s’achève après quelques 15 secondes, soit au point D. Cette figure illustre également les
microstructures présentes (médaillons) à différents moments au cours de la réaction.

Forme de la perlite
Le rapport entre l’épaisseur respective des couches de ferrite et de cémentite au sein de la perlite
est 8 à 1. Cependant l’épaisseur absolue des couches est fonction de la température à laquelle se
produit la transformation isotherme.
À des températures immédiatement inférieures à la température eutectoïde, les couches des phases
de ferrite et de cémentite (Fe3C) sont relativement épaisses. La microstructure ainsi produite est
appelée perlite grossière. La grosseur des couches de phases est liée au fait qu’à des températures
immédiatement inférieures à la température eutectoïde, la vitesse de diffusion du carbone est
relativement élevée et s’effectue sur des distances relativement prononcées, ce qui entraîne la
formation de lamelles épaisses (Figure II-6-(a)).

(a) (b)
Figure II-6 : (a) Micrographies de perlite grossière et (b) de perlite fine d’un alliage Fer-
Carbone de composition eutectoïde

La baisse de la température entraîne une diminution de la vitesse de diffusion du carbone et un


amincissement graduel des couches. La structure à couches minces se formant à une température
de 540°C porte le nom de perlite fine (Figure II-6-(b)).

Cas d’un alliage Fer-carbone de composition autre que la composition eutectoïde


Dans le cas d’un alliage de composition autre que la composition eutectoïde, une phase pro-
eutectoïde (de ferrite ou de cémentite) coexiste avec la perlite, comme nous l’avons vu dans le
chapitre sur les diagrammes de phase fer-carbone. C’est pourquoi le diagramme de transformation
isotherme doit également être assorti des courbes correspondant à la transformation pro-

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eutectoïde. La Figure II-7 en donne un aperçu dans le cas d’un alliage fFer-Carbonne de
composition 1,13 %m de C.

Figure II-7 : Diagramme de transformation isotherme dans le cas d’un alliage Fer-Carbone de
1,13 %m de C

2) Bainite
Les lamelles de ferrite et de cémentite alternantes s’amincissement de plus en plus à mesure que la
température de la transformation isotherme s’abaisse et devient inférieure. En dessous de la
température de 540 °C d’autres microconstituants issus de la transformation austénitique peuvent
être identifiés à une telle température. L’un d’eux porte le nom de bainite. Selon la température de
transformation deux types de bainite ont pu être observés, soit la bainite supérieure et la bainite
inférieure.
À des températures se situant entre 300°C et 540°C environ, la bainite prend la forme d’une suite
de lattes (petites bandes minces) ou d’aguilles de ferrite parallèle qui sont séparées par des
particules allongées de la phase de cémentite. Il s’agit de la bainite supérieure observable à l’aide
d’un microscope électronique (figure II-8b). Il faut aussi noter qu’aucune phase pro-eutectoïde ne
se forme avec la bainite.
À des températures comprises entre 200°C et 300°C, le produit de la transformation est la bainite
inférieure. La phase ferrite prend alors la forme de plaques minces (plutôt que de lattes comme
dans la bainite supérieure) au sein desquelles se constituent de minces particules de cémentite
(sous forme de tiges ou de lames très minces). La figure II-8c offre une micrographie obtenue au
microscope électronique des plaques de bainite inférieure, qui ressemblent à des aiguilles et sont
entourés d’une phase de martensite et une vignette illustrant la structure détaillée de ces plaques.
Le rôle que jouent le temps et la température dans la formation de la bainite est également dans
un diagramme de transformation isotherme. La bainite se forme à des températures inférieures aux
températures de formation de la perlite. Les courbes de début, de mi-parcours et de fin de la
réaction constituent simplement le prolongement des courbes de formation de la perlite comme le
montre la figure II-8a où le diagramme de transformation isotherme d’un alliage fer-carbone de
composition eutectoïde a été prolongé pour inclure des températures plus basses. Les trois courbes
sont en forme de C et comportant une protubérance ou « nez » au point N, où la vitesse de
transformation est maximale. Alors que la perlite se forme au-dessus de la protubérance, c’est-à-
dire une température allant de 540 °C à 727 °C, la transformation produit de la bainite lorsque le
traitement isotherme est effectué à une température entre 215°C et 540°C.
Il faut se rappeler que la formation de la perlite et de la formation de la bainite entrent en
concurrence l’une avec l’autre et que, dès qu’une partie de l’alliage s’est transformée en perlite

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ou en bainite, la formation de l’autre microconstituant n’est possible qu’après un réchauffage
donnant de l’austénite.

Fig.II-8 (a) diagramme de transformation isotherme d’un acier de composition eutectoïde (b)
Micrographie de la bainite supérieure (c) Micrographie de la bainite inférieure

3) Sphéroïdite
Lorsqu’un acier doté d’une microstructure de perlite ou de bainite est chauffé et maintenu
à une température inférieure à la température eutectoïde pendant un certain temps soit à
environ 700°C pendant 18 à 24 heures, il se forme une autre microstructure, la Sphéroïdite (voir
figure II-9). Contrairement aux lamelles alternantes de ferrite et de cémentite (perlite) et aux
microstructures observées dans la bainite supérieure et de la bainite inférieure, la phase de Fe3C
se présente sous forme de particules sphériques intégrées dans une matrice de a continue.

Fig.II-9 Micrographie d’un acier doté d’une


microstructure Sphéroïdite

Cette transformation se produit par diffusion du carbone supplémentaire et sans modification de


la composition et des quantités des phases de ferrite et de cémentite.

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4) Martensite
Un autre microconstituant (phase), appelé martensite se forme lorsqu’un alliage fer-carbone
austénitisé est rapidement refroidi à une température assez basse (c’est-à-dire à une température
proche de la température ambiante). La martensite est une structure monophasée à l’état de non
équilibre qui résulte de la transformation de l’austénite sans diffusion. Elle peut être envisagée
comme un produit de transformation qui entre en concurrence avec la perlite et la bainite.
La transformation martensitique se produit lorsque la vitesse de refroidissement est suffisamment
élevée pour empêcher la diffusion du carbone. Toute diffusion entraîne la formation des phases de
ferrite et de bainite.
Au cours de la transformation martensitique un grand nombre d’atomes subissent un léger
déplacement par rapport à leurs voisins dans un mouvement solidaire. Ce phénomène est tel que
l’austénite cubique à faces centrées (CFC) fait l’objet d’une transformation polymorphique et
devient de la martensite quadratique centré. Chaque maille de cette structure cristalline (voir
figure II-10) est simplement une maille cubique centré ayant subi un allongement le long d’une
direction, ce qui rend cette structure sensiblement différente de celle que possède la ferrite cubique
centrée (CC).

CFC Quadratique centrée


Fig.II-10 (a) structure CFC de l’austénite et quadratique centrée de la martensite

Tous les atomes de carbone demeurent dans la martensite en tant qu’impuretés d’insertion et à ce
titre constituent une solution solide sursaturée qui est susceptible de prendre rapidement une autre
structure si elle est chauffée, à une température à laquelle la vitesse de diffusion devient
significative. Toutefois de nombreux aciers conservent presque définitivement leur structure
martensitique à la température ambiante.
On retrouve également la transformation martensitique également dans d’autres systèmes où elle
se caractérise par l’absence de diffusion. La transformation martensitique se produit
instantanément, la germination et la croissance des grains de martensite se déroulement très
rapidement, soit à la vitesse du son dans la matrice d’austénite, on peut donc dire que la vitesse de
transformation de la martensitique est pratiquement indépendante du temps.
Dans les alliages fer-carbone on note deux types de microstructures martensitiques : Une sous
forme de lattes et l’autre sous forme de lentilles. (Figure II-11)

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Fig.II-11- (a)Structure en lattes et (b) structure lenticulaire de la martensite

Dans les alliages fer-carbones contenant moins de 0,6% m de C les grains de martensite
ressemblent à des lattes (figure II-11-a) et pour les alliages contenant plus de 0,6% m de C la
structure martensitique est lenticulaire, c’est-à-dire que les grains de martensite présents dans
cette structure prennent la forme d’aiguilles (figure II-11-b).
Puisqu’elle constitue une phase en état de non équilibre, la martensite n’apparaît pas dans le
diagramme d’équilibre fer-carbone. La transformation de l’austénite en martensite est toutefois
représentée dans le diagramme de transformation isotherme. Contrairement aux réactions
perlitiques et bainitique la transformation martensitique apparaît en dessous de la ligne
horizontale Ms représenté à la figure II-12. Cette ligne horizontale Ms représente le début de cette
transformation alors que les deux lignes horizontales parallèles M(50%) et M(90%) renvoient aux
pourcentages d’achèvement de la transformation de l’austénite en martensite.

Fig.II-12 Diagramme de transformation isotherme dans le cas d’un acier fer-carbone de


composition eutectoïde

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Les températures associées à ces lignes varient selon la composition de l’alliage, mais elles
doivent être relativement basse puisque la diffusion du carbone doit être pratiquement inexistante.
Le caractère horizontal et rectiligne de ces lignes révèle que la transformation martensitique,
indépendante du temps, est fonction de la seule température de refroidissement rapide de l’alliage.
Si nous prenons l’exemple d’un alliage fer-carbone de composition eutectoïde dont la température
est supérieure à 727°C et qui est très rapidement refroidi à 165°C, le diagramme de transformation
isotherme indique que 50% de l’austénite se forme en martensite et que toute transformation cesse
ensuite tant que cette température est maintenue.
La présence d’éléments d’alliage autres que le carbone (Cr, Ni, Mo et W) peut entraîner
d’importantes modifications dans la position et la forme des courbes apparaissant dans les
diagrammes de transformations isotherme dont le déplacement vers la droite de la protubérance
de la transformation de l’austénite en perlite (et de la protubérance d’une phase pro-eutectoïde, le
cas échéant) et de la formation d’une protubérance distincte pour la bainite.

Déplacement
vers la droite
de la
protubérance

Formation de
la
protubérance
pour la
bainite

Fig.II-13 Diagramme de transformation isotherme dans le cas d’un acier allié de type 4340.

On peut constater ces modifications en comparant les courbes des figures ii-12 et II-13 qui
présentent des diagrammes de transformation isothermes dans le cas d’un acier au carbone et d’un
acier allié respectivement.
Le carbone constitue le principal élément d’alliage des aciers au carbone ordinaires alors que les
aciers alliés contiennent des concentrations notables d’autres éléments dont ceux mentionnés au
paragraphe précédent.

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Chapitre III
Traitement thermique des alliages métalliques

I-Traitement thermique de recuits


Le terme recuit désigne un traitement thermique au cours duquel on porte un matériau à une
température élevée durant une période assez longue avant de le laisser refroidir lentement.
Habituellement on se sert du recuit pour obtenir l’un des résultats suivants :
-Éliminer les contraintes résiduelles
-diminuer la dureté
-améliorer la ductilité et la ténacité
-produire une microstructure particulière
Il existe plusieurs types de recuits. Ils sont caractérisés par les transformations qu’ils engendrent
et qui modifient les propriétés mécaniques.
Tous les recuits comportent trois étapes :
1) Chauffage jusqu’à la température désirée
2) Maintien à cette température pendant le temps d’incubation nécessaire
3) Refroidissement habituellement à la température ambiante

1) Recuit de recristallisation
Le recuite de recristallisation est un traitement thermique servant à atténuer ou à éliminer les effets
de l’écrouissage. Il permet donc d’adoucir un métal préalablement durci par déformation et
d’accroître sa ductilité. Ce traitement thermique peut servir pour préparer des matériaux à subir
des déformations plastiques importantes.

2) Recuit de détente
Les pièces de métal peuvent comporter des contraintes résiduelles internes résultant :
1) de processus de déformation plastique tel que l’usinage ou le meulage
2) de leur refroidissement non uniforme consécutif à un soudage ou à une coulée effectuée à haute
température
3) d’une transformation de phase issue du refroidissement lors de laquelle les phases initiales et
résultante ne sont pas de même densité.
Pour éliminer les contraintes résiduelles, qui pourraient produire des distorsions ou des
gondolements, on peut effectuer un recuit de détente. Ce traitement thermique consiste à chauffer
une pièce assez longtemps pour que toutes ses parties soient portées à une même température
prédéfinie puis à le laisser refroidir à la température ambiante. En général la température d’un
recuit de détente est relativement basse, de sorte que les propriétés résultant de l’écrouissage ou
d’autres traitements thermiques ne sont pas modifiées.

3) Recuits des alliages à base de fer


Plusieurs types de recuits permettent d’améliorer les propriétés des aciers. La figure II-1 présente
la partie du diagramme d’équilibre fer-carbone dans laquelle se produit une transformation
eutectoïde. Il est d’usage de designer par A1 la ligne horizontale à la température eutectoïde qui
correspond à la température limite inférieure de cette transformation c’est-à-dire la température
au-dessous de laquelle dans les conditions d’équilibre toute l’austénite s’est transformée en ferrite
et en cémentite. Les limites de phase désignées par A3 et Am représentent respectivement la courbe
de la température limite supérieure des aciers hypo-eutectoïde et celles des aciers hyper-
eutectoïdes. Lorsque la température et la composition se trouvent dans la zone située au-dessus de

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ces deux limites, la phase d’austénite prévaut. Cependant la présence d’autres éléments d’alliages
peut entraîner le déplacement des limites de phases et du point eutectoïde.

3-a) Recuit de normalisation

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