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1. Introduction
Nous avons considéré dans les chapitres précédents le comportement des matériaux à des
températures ambiantes. Plusieurs applications pratiques surtout celles qui sont associées à la
transformation d'énergie, comme dans les turbines, les réacteurs ou les centrales à vapeur les
matériaux travaillent à des températures élevées.
Lorsque la température augmente, les matériaux soumis à des charges qui ne causent qu'une
déformation instantanée permanente à température ambiante commencent à subir le fluage.
Ce phénomène correspond à une évolution de la déformation de manière continue et lente
dans le temps (déformation différée). La déformation ne dépend plus alors que de la
contrainte appliquée. Elle va dépendre en plus de la température et du temps selon une
relation de la forme
(, t, T) (5.1)
Ceci est en contraste avec le comportement à température ambiante de la plupart des métaux
et céramiques qui, en cas de chargement quasi-statique, est indépendant du temps de sorte que
() (5.2)
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TM et qui est exprimée en degrés Kelvin. La température pour laquelle le matériau commence
à manifester le phénomène de fluage est alors en général
T 0.3TM 0.4TM pour les métaux
Matériau Température en K
Diamant 4000
Tungstène 3680
Fer 1809
Uranium 1405
Cuivre 1356
Aluminium 933
Verre (soda) 700-900
Plomb 600
Polyéthylène 300-360
Polystyrène 370-380
Glace 273
Mercure 235
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3. Essai de fluage
Phase III
Phase II
Phase I
ss
Déformation élastique
initiale
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dimensionnement vise à limiter fl de manière à augmenter la durée t f pour laquelle la phase
de fluage tertiaire s'amorce.
En traçant le log (logarithme népérien) de la vitesse de déformation de fluage, ss , en fonction
où est une constante et n 3,8 pour la plupart de matériaux est aussi une constante
Q
ss e RT
(5.4)
où est une constante, R la constante universelle des gaz parfaits: R 8.31 J.mol1.K 1 et Q
est par définition l'énergie d'activation du fluage.
La relation (5.4) montre que la vitesse de fluage augmente de manière exponentielle avec la
température. En combinant les relations (5.3) et (5.4), on trouve la loi de fluage
Q
ss e n RT
(5.5)
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(ii) A déplacement imposé, la contrainte se relaxe dans le temps.
Ainsi, les métaux et céramiques dans des équipements à haute température (réacteurs,
turbines) souffrent d'une déformation différée. Les boulons de fixation par précontrainte dans
les turbines doivent régulièrement être resserrés.
Le comportement général d'un matériau subissant le fluage peut être représenté dans le cas de
la traction - compression simple par l'association d'un ressort et d'un dashpot (amortisseur) en
parallèle, figure 5.2.
, tot
ss
el
E
Le temps de relaxation est défini de manière arbitraire comme étant la durée nécessaire pour
que la contrainte chute de moitié par rapport à sa valeur initiale. Ce paramètre peut être
calculé à partir de la loi en puissance du fluage (5.5).
Considérons un boulon fixé sur un support rigide de sorte que la contrainte initiale qui s'y
développe soit i . La longueur du trou qui loge le boulon est constante et la déformation
totale est constante. Sachant que
t
tot el fl el ss () d (5.6)
0
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avec
el , ss n (5.7)
E
on obtient
d
tot cste tot 0 En (5.8)
dt
1 1
n 1
n 1 (n 1)Et (5.9)
i
(2n 1 1)
tr (5.10)
(n 1)Ein 1
( SiC ) et les nitrures de silicium ( Si3 N 4 ) peuvent aller jusqu'à 1300°C sans fluer.
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températures qui sont supérieures à TG le polymère peut devenir un liquide visqueux. Les
thermoplastiques qui peuvent être formés à chaud sont des exemples de tels polymères. Dans
ces conditions ils sont assimilés à des liquides visqueux non newtoniens.
En comparant la relation (5.5) avec celle qui définit la viscosité dans une éprouvette soumise
à la tension simple, on obtient
Q
3 RT
e (5.11)
3
6. Viscosité
En 1687, Newton publiait le résultat de ses travaux sur la résistance interne des fluides. Il
remarqua que la force F nécessaire pour conserver le mouvement relatif de deux plateaux était
proportionnelle à l'aire des surfaces mouillées et à la vitesse v, et inversement proportionnelle
à l'épaisseur h du fluide situé entre ces deux plateaux, soit
v
F A (5.12)
h
où est une constante caractéristique de chaque fluide pour une température donnée, appelée
viscosité dynamique. Le test qui permet de mesurer est délicat, on lui préfère un test plus
simple dit de Hagen - Poiseuille qui permet de mesurer la viscosité cinématique qui elle est
définie par
(5.13)
45
La viscosité dépend de la température. La variation de la viscosité en fonction de la
température est non linéaire en général. Dans le domaine de la fabrication industrielle des
huiles de lubrification, la variation de la viscosité est exprimée en fonction de T moyennant
deux mesures de viscosité à 40C et à 100C . Ce qui permet ensuite de considérer l'équation
de Walther (ASTM-D341) définie par
0e(pp0 ) (5.15)
Pour la majorité des huiles minérales synthétiques 1.5 103 , 5.0 103 bar 1 .
La plupart des huiles minérales synthétiques ont un comportement newtonien jusqu'à des
valeurs de vitesse de cisaillement de 104 s 1 .
Plusieurs classifications des huiles selon la viscosité sont proposés ASTM, ISO,.... Ainsi par
exemple une huile classée 25W signifie que la viscosité maximale à 5C est 5000 cPo .
7. Exercices
5.1 Dans une usine chimique, un tube cylindrique est soumis à une surpression
p 6 MN.m 2 , qui conduit à une traction dans les parois du tuyau. Le tube doit supporter
cette contrainte à la température 510°C sur une durée de 9 ans. Un concepteur a effectué le
choix de tubes de 40 mm de diamètre et de 2 mm d'épaisseur. Les tubes sont constitués d'un
alliage d'acier contenant 15% en masse de Chrome. Les spécifications du fabricant pour cet
alliage sont données par la table 5.2
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Table 5.2: Courbe de fluage de l'alliage utilisé pour les tubes sous 200 MN.m2
Q
ss 5e RT
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