Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L’une des conséquences de cette réaction est que la lédéburite ne peut plus exister à température
ambiante sous la même forme qu’à 1147 °C. Au cours du refroidissement, son austénite expulse
progressivement du carbone formant de la cémentite.
À température ambiante, nous obtenons un constituant micrographique que l’on peut appeler
lédéburite transformée constituée de perlite et de cémentite.
Les deux phases ferrite et cémentite sont, à température ambiante, les seuls constituants des alliages
fer-carbone.
Fig. 1 : Diagramme fer-cémentite et fer-graphite.
Définition des aciers : On appelle « aciers » les alliages ferreux qui sont en général aptes au
façonnage à chaud. À l’exception de certains aciers à haute teneur en chrome, ils ont une teneur en
carbone égale ou inférieure à 2 %, teneur limite qui les sépare des fontes.
Fig. 2 : Diagramme simplifié de phase fer-cémentite.
Différentes structures présentées par un acier : Selon leur teneur en carbone, les aciers évolueront
en fonction de leur température au cours d’un refroidissement lent (Fig. 4). Les changements de
phases correspondants relèvent de la transformation eutectoïde.
Les planches (Fig.3) donnent des exemples de structures micrographiques de toute une série d’aciers
différents par leur teneur en carbone, indiquée au-dessous de chaque photo.
Remarque
La proportion de perlite grandit jusqu’à ce que la structure soit entièrement perlitique (acier à 0,8 %
de carbone) au fur et à mesure que la teneur en carbone augmente.
Fig. 3 : Principales microstructures micrographiques des aciers.
Fig. 4 : Domaine des aciers dans le diagramme fer-cémentite.
II. Propriétés et Structure des aciers et des fontes
Formation des microstructures dans les alliages fer-carbone (cas des aciers) :
a) Alliage eutectoïde :
Prenons l’exemple de cas d’un alliage de composition eutectoïde (0.76 % m de C) lors de son
refroidissement à partir d’une température comprise dans le domaine de phase γ, soit 800
°C, c’est-à-dire à partir du point a à la figure 5 et vers le bas de la ligne xx’. Au départ l’alliage
ne contient que la phase d’austénite ayant une composition de 0.76 % m de C et la
microstructure correspondante, aussi illustré à la figure 5.
Lorsque l’alliage se refroidit lentement sous la température eutectoïde est constitué de
couche alternées (ou lamelles) des deux phases (α et Fe3C) qui se forme simultanément
durant la transformation. Dans ce cas, le rapport entre l’épaisseur des couches est environ 8
à 1. Cette microstructure schématisée au point b de la figure 5, est appelée perlite en raison
de l’apparence nacrée que révèle son observation au microscope à faible grossissement. La
figure 6 est une micrographie d’un acier eutectoïde montrant la perlite.
Celle-ci prend la forme de grains souvent appelés « colonies » ; les couches de chaque colonie sont
orientées essentiellement dans la même direction, qui varie d’une colonie à l’autre. Les couches
pâles épaisses constituent la phase de ferrite, tandis que la phase de cémentite est formée de minces
lamelles dont la plus part paraissent foncées. De nombreuses couches de cémentite sont si minces
que les interfaces de phase sont indiscernables ; ici ces couches paraissent foncées.
Figure 6 : micrographie d’un acier eutectoïde, montrant la microstructure de la perlite constituée de
couches alternées de ferrite α (phase pâle) et de Fe3C.
La composition de la phase mère l’austénite (0.76 % m de C) diffère de celle des phases produites
[ferrite (0.022 % m de C) et cémentite (6.7 % m de C)] et que la transformation de phases doit être
assortie d’une redistribution du carbone par diffusion. La figure 7 explique le mécanisme de
formation des composés eutecoïdes ; où les flèches indiquent les directions de la diffusion du
carbone. Les atomes de carbone s’éloignent des domaines à 0.022 % m de ferrite et diffusent vers les
couches à 6.7 % m de cémentite, à mesure que la perlite s’étend dans le grain d’austénite à partir de
joint de grains. La perlite se structure en couches parce que la distance de diffusion des atomes de
carbone est aussi réduite au minimum.
Alliages hypo-eutectoïdes :
Lorsqu’une composition C0 se situe à gauche de l’eutectoïde, soit entre 0.022 % m et 0.76 % m de C,
l’alliage possédant cette composition est appelé alliage hypo-eutectoïde. Le refroidissement d’un
alliage ayant cette composition équivaut à un déplacement vers le bas sur la ligne verticale yy’ de la
figure 8. A environ 875 °C, au point c, la microstructure consistera entièrement en grains de phase γ
comme le montre la figure. Lorsque le refroidissement atteint le point d, soit à environ 775 °C, situé
dans le domaine de phase α + γ, ces deux phases coexistent, comme le montre le schéma de la
microstructure. La plupart des petites particules α se forment le long des joints de grains γ initiaux. La
composition respective des phases α et γ, qui se détermine à l’aide de la ligne de conjugaison
appropriée, est d’environ 0.020 % m et 0.40 % m de C.
Lors de refroidissement d’un alliage dans le domaine de phase α+γ, la composition de la phase de
ferrite se modifie avec la température le long de l’interface de phases α-(α+γ) soit la ligne MN, et se
caractérise par un léger enrichissement en carbone. Pour sa part, la variation de la composition de
l’austénite est plus prononcé et a lieu le long de l’interface (α+γ)-γ, soit la ligne, à mesure que la
température diminue.
Le refroidissement du point d au point e, immédiatement au-dessus de l’eutectoïde mais encore
dans la région α+γ, fait augmenter la fraction de la phase α et donne une microstructure semblable à
celle qui est aussi représentée : la taille des particules α s’accroît. A ce stade, la composition des
phases α et γ se détermine à l’aide d’une ligne de conjugaison tracée à la température Te : la phase α
contient 0.022 % m de C.
Lorsque la température passe immédiatement sous l’eutectoïde et atteint le point f, toute la phase γ
qui était présente à la température Te se transforme en perlite :
γ (0.76 % m de C) ↔ α (0.022 % m de C) + Fe3C (6.70 % m de C)
La phase α reste sensiblement la même qu’au point e lors du passage sous la température eutectoïde
et se présente généralement sous la forme d’une phase matricielle continue entourant les colonies
de perlite isolées. La microstructure au point f est telle que le montre le médaillon correspondant de
la figure 8. La phase de ferrite est donc présente à la fois dans la perlite et comme phase qui s’est
formée durant le refroidissement dans le domaine de phase α+γ. La ferrite présente dans la perlite
est appelée ferrite eutectoïde, tandis que l’autre, qui s’est formée au-dessus de Te, porte le nom de
ferrite pro-eutectoïde (antérieure à l’eutectoïde) (fig.8). La figure 9 présente une micrographie d’un
acier hypo-eutectoïde avec 0.38 % m de C ; composé de ferrite pro-etectoïde (phase blanche) et la
perlite (phase sombre).
Alliages hypereutectoïdes :
La figure 10 montre que la microstructure qui résulte est faite de perlite et de cémentite pro-
eutectoïde. En observant la micrographie d’un acier de 1.4 % m de C que présente la figure 11, on
constate que la cémentite est de couleur pâle. Puisque son apparence est presque identique à celle
de la ferrite pro-eutectoïde (fig.9), il devient difficile de distinguer, à partir de la microstructure, un
acier hypo-eutectoïde d’un acier hypereutectoïde.
Juste avant 1147 oC (solidus) l’alliage (figure 13) comprend une partie solidifiée sous forme de
dendrites de solution solide γ à 2 % C, baignant dans un liquide contenant 4,3 % de C suivant le
rapport massique :
solution solide γ/ liquide = m2C /m2E
À 1147 oC la partie liquide se solidifie pour donner un eutectique (ledeburite ) formé d’un agrégat
d’îlots de solution solide à 2 % C sur un fond de cémentite Fe3C à 6,7 % C.
Comme précédemment, on a :
solution solide γ/eutectique = m2C /m2E
Pour l’eutectique on a :
solution solide γ/cémentite eutectique = CF /CE
À une température légèrement inférieure à 1147 oC, la fonte à 3 % C est entièrement solidifiée et
comprend (figure 14) :
— une solution solide γ
— de la cémentite eutectique à 6,7 % C, dans le rapport :
À partir de cette température, les transformations qui vont apparaître au cours du refroidissement
seront des transformations à l’état solide. Pendant le refroidissement de m2 à m3, la proportion de
solution solide γ sque le rapport (solution solide
γ m2F /m2E à m3K /m3S qui est plus faible.
Cela provoque la formation de cémentite proeutectoïde sur les contours du domaine de la solution
solide γ
À 723 °C apparaît le phénomène eutectoïde qui transforme toute la solution solide γ
agrégat appelé perlite et constitué par la juxtaposition de lamelles de fer α
lamelles de cémentite.
On a :
Perlite / cémentite = m3K / m3S
et pour la perlite :
Fe α /cémentite eutectoïde = SK / SP = (6,7 – 0,8)/0,8 = 7,4
C’est-à-dire qu’il y a alors de 7 à 8 fois plus de fer α ferrite que de cémentite eutectoïde.
Il est à noter que l’apparition de l’eutectoïde brouille le dessin des dendrites du début de la
solidification.
Aussitôt passée la température eutectoïde, la fonte à 3 % C comprend essentiellement du fer α
ferrite et de la cémentite sous les trois formes : eutectique, proeutectoïde et eutectoïde, dans le
rapport :
Fer α / cémentite = m3K /m3P
Au-dessous de m3, la fonte continue à se refroidir sans autre transformation et, à froid, la structure
comprend essentiellement des plages de perlite sur un fond de cémentite (eutectique et
proeutectoïde).
C’est la structure caractéristique des fontes blanches ainsi nommées en raison de la couleur de leur
cassure.
En se refroidissant, de 1147 °C à 723 °C, la solution solide s’appauvrit en carbone jusqu’à 0,8 % C et
laisse déposer de la cémentite proeutectoïde.
Juste avant 723 °C l’alliage comprend toujours deux phases :
— la solution solide γ(de l’eutectique) à 0,8 % C ;
— la cémentite (proeutectique-eutectique et proeutectoïde) suivant le rapport :
À 723 °C, l’eutectoïde se forme comme dans le cas précédent (agrégat de ferrite et cémentite en
lamelles) et aucune transformation ne se manifeste dans la suite du refroidissement, ce qui donne, à
froid :
cémentite proeutectique en cristaux,
eutectique,
proeutectoïde,
eutectoïde incluse dans la perlite ;
ferrite incluse dans la perlite avec les rapports :