Vous êtes sur la page 1sur 14

I.

Etude du diagramme d’équilibre Fe-C et Fe-Fe3C

Existence de deux formes du diagramme fer-carbone


Les alliages fer-carbone sont de deux types. Les uns contiennent du carbone libre (graphite), les
autres du carbone sous forme de la combinaison Fe3C (cémentite) (Fig.1).
L’apparition de l’une ou de l’autre de ces deux formes dépend :
– de la vitesse de refroidissement depuis l’état liquide ;
– de la présence d’éléments favorisant la formation de la cémentite ou du graphite.

Le processus de formation de la cémentite est favorisé par le refroidissement relativement rapide au


cours de la solidification et donc on note la présence de manganèse et une teneur relativement
élevée en carbone. Soit le processus de formation du graphite est favorisé par le refroidissement lent
et donc on note la présence de silicium.
On doit donc considérer deux types de diagrammes :
– le diagramme fer-cémentite ;
– le diagramme fer-graphite.

Présentation du diagramme fer-cémentite :


Ces diagrammes sont dits métastables ou labiles. Le diagramme fer-cémentite représenté par (Fig.1)
met en évidence 3 réactions invariantes :
1) À 1495 °C, réaction péritectique : liquide B + ferrite δ ↔ austénite γ
2) À 1147 °C, réaction eutectique : liquide C ↔ ; appelé : lédéburite
L’eutectique formé s’appelle la lédéburite et sa structure est constituée de lamelles alternées
d’austénite et de cémentite. C’est un « constituant micrographique », formé de deux phases, qui
tient son individualité de la forme (toujours la même) qu’il présente à l’examen micrographique (Fig.
3).
3) À 723 °C, réaction eutectoïde : austénite γ↔ ferrite α+cémentite ; appelé : perlite.
L’eutectoïde formé s’appelle la perlite, et sa structure est constituée de lamelles alternées de ferrite
et de cémentite. C’est aussi un « constituant micrographique », formé de deux phases se présentant
de façon identique lors des examens micrographiques (Fig.3).

L’une des conséquences de cette réaction est que la lédéburite ne peut plus exister à température
ambiante sous la même forme qu’à 1147 °C. Au cours du refroidissement, son austénite expulse
progressivement du carbone formant de la cémentite.
À température ambiante, nous obtenons un constituant micrographique que l’on peut appeler
lédéburite transformée constituée de perlite et de cémentite.
Les deux phases ferrite et cémentite sont, à température ambiante, les seuls constituants des alliages
fer-carbone.
Fig. 1 : Diagramme fer-cémentite et fer-graphite.

Présentation du diagramme fer-carbone (diagramme stable) :


La figure 1 montre que le diagramme fer-graphite présente peu de modifications par rapport au
diagramme fer-cémentite. On voit sur le diagramme fer-carbone que les constituants
micrographiques (des constituants micrographiques sont soit des phases, soit des agrégats de deux
phases).
Les lignes en traits pleins correspondent au diagramme métastable.
Les lignes en pointillés correspondent à l’équilibre stable.
Dans ce dernier cas, dans chacune des zones d’équilibre des phases, la phase cémentite est
remplacée par la phase graphite.

Définition des aciers : On appelle « aciers » les alliages ferreux qui sont en général aptes au
façonnage à chaud. À l’exception de certains aciers à haute teneur en chrome, ils ont une teneur en
carbone égale ou inférieure à 2 %, teneur limite qui les sépare des fontes.
Fig. 2 : Diagramme simplifié de phase fer-cémentite.

Différentes structures présentées par un acier : Selon leur teneur en carbone, les aciers évolueront
en fonction de leur température au cours d’un refroidissement lent (Fig. 4). Les changements de
phases correspondants relèvent de la transformation eutectoïde.

Les planches (Fig.3) donnent des exemples de structures micrographiques de toute une série d’aciers
différents par leur teneur en carbone, indiquée au-dessous de chaque photo.

Remarque
La proportion de perlite grandit jusqu’à ce que la structure soit entièrement perlitique (acier à 0,8 %
de carbone) au fur et à mesure que la teneur en carbone augmente.
Fig. 3 : Principales microstructures micrographiques des aciers.
Fig. 4 : Domaine des aciers dans le diagramme fer-cémentite.
II. Propriétés et Structure des aciers et des fontes
Formation des microstructures dans les alliages fer-carbone (cas des aciers) :

a) Alliage eutectoïde :
Prenons l’exemple de cas d’un alliage de composition eutectoïde (0.76 % m de C) lors de son
refroidissement à partir d’une température comprise dans le domaine de phase γ, soit 800
°C, c’est-à-dire à partir du point a à la figure 5 et vers le bas de la ligne xx’. Au départ l’alliage
ne contient que la phase d’austénite ayant une composition de 0.76 % m de C et la
microstructure correspondante, aussi illustré à la figure 5.
Lorsque l’alliage se refroidit lentement sous la température eutectoïde est constitué de
couche alternées (ou lamelles) des deux phases (α et Fe3C) qui se forme simultanément
durant la transformation. Dans ce cas, le rapport entre l’épaisseur des couches est environ 8
à 1. Cette microstructure schématisée au point b de la figure 5, est appelée perlite en raison
de l’apparence nacrée que révèle son observation au microscope à faible grossissement. La
figure 6 est une micrographie d’un acier eutectoïde montrant la perlite.

Figure 5 : Formation de la microstructure lors de refroidissement d’un acier de composition


eutectoïde (0.76 % m de C) partant de la phase austénite γ.

Celle-ci prend la forme de grains souvent appelés « colonies » ; les couches de chaque colonie sont
orientées essentiellement dans la même direction, qui varie d’une colonie à l’autre. Les couches
pâles épaisses constituent la phase de ferrite, tandis que la phase de cémentite est formée de minces
lamelles dont la plus part paraissent foncées. De nombreuses couches de cémentite sont si minces
que les interfaces de phase sont indiscernables ; ici ces couches paraissent foncées.
Figure 6 : micrographie d’un acier eutectoïde, montrant la microstructure de la perlite constituée de
couches alternées de ferrite α (phase pâle) et de Fe3C.

La composition de la phase mère l’austénite (0.76 % m de C) diffère de celle des phases produites
[ferrite (0.022 % m de C) et cémentite (6.7 % m de C)] et que la transformation de phases doit être
assortie d’une redistribution du carbone par diffusion. La figure 7 explique le mécanisme de
formation des composés eutecoïdes ; où les flèches indiquent les directions de la diffusion du
carbone. Les atomes de carbone s’éloignent des domaines à 0.022 % m de ferrite et diffusent vers les
couches à 6.7 % m de cémentite, à mesure que la perlite s’étend dans le grain d’austénite à partir de
joint de grains. La perlite se structure en couches parce que la distance de diffusion des atomes de
carbone est aussi réduite au minimum.

Figure 7 : mécanisme de formation de la perlite lors de la réaction eutectoïde.

Alliages hypo-eutectoïdes :
Lorsqu’une composition C0 se situe à gauche de l’eutectoïde, soit entre 0.022 % m et 0.76 % m de C,
l’alliage possédant cette composition est appelé alliage hypo-eutectoïde. Le refroidissement d’un
alliage ayant cette composition équivaut à un déplacement vers le bas sur la ligne verticale yy’ de la
figure 8. A environ 875 °C, au point c, la microstructure consistera entièrement en grains de phase γ
comme le montre la figure. Lorsque le refroidissement atteint le point d, soit à environ 775 °C, situé
dans le domaine de phase α + γ, ces deux phases coexistent, comme le montre le schéma de la
microstructure. La plupart des petites particules α se forment le long des joints de grains γ initiaux. La
composition respective des phases α et γ, qui se détermine à l’aide de la ligne de conjugaison
appropriée, est d’environ 0.020 % m et 0.40 % m de C.
Lors de refroidissement d’un alliage dans le domaine de phase α+γ, la composition de la phase de
ferrite se modifie avec la température le long de l’interface de phases α-(α+γ) soit la ligne MN, et se
caractérise par un léger enrichissement en carbone. Pour sa part, la variation de la composition de
l’austénite est plus prononcé et a lieu le long de l’interface (α+γ)-γ, soit la ligne, à mesure que la
température diminue.
Le refroidissement du point d au point e, immédiatement au-dessus de l’eutectoïde mais encore
dans la région α+γ, fait augmenter la fraction de la phase α et donne une microstructure semblable à
celle qui est aussi représentée : la taille des particules α s’accroît. A ce stade, la composition des
phases α et γ se détermine à l’aide d’une ligne de conjugaison tracée à la température Te : la phase α
contient 0.022 % m de C.
Lorsque la température passe immédiatement sous l’eutectoïde et atteint le point f, toute la phase γ
qui était présente à la température Te se transforme en perlite :
γ (0.76 % m de C) ↔ α (0.022 % m de C) + Fe3C (6.70 % m de C)
La phase α reste sensiblement la même qu’au point e lors du passage sous la température eutectoïde
et se présente généralement sous la forme d’une phase matricielle continue entourant les colonies
de perlite isolées. La microstructure au point f est telle que le montre le médaillon correspondant de
la figure 8. La phase de ferrite est donc présente à la fois dans la perlite et comme phase qui s’est
formée durant le refroidissement dans le domaine de phase α+γ. La ferrite présente dans la perlite
est appelée ferrite eutectoïde, tandis que l’autre, qui s’est formée au-dessus de Te, porte le nom de
ferrite pro-eutectoïde (antérieure à l’eutectoïde) (fig.8). La figure 9 présente une micrographie d’un
acier hypo-eutectoïde avec 0.38 % m de C ; composé de ferrite pro-etectoïde (phase blanche) et la
perlite (phase sombre).

Figure 8 : Formation de la microstructure lors de refroidissement d’un acier de composition hypo-


eutectoïde (entre 0.022 et 0.76 % m de C) partant de la phase austénite γ.
Figure 9 : micrographie d’un acier hypo-eutectoïde, montrant la microstructure constituée de ferrite
(phase blanche) pro-eutectoïde et de perlite (phase sombre).

Alliages hypereutectoïdes :
La figure 10 montre que la microstructure qui résulte est faite de perlite et de cémentite pro-
eutectoïde. En observant la micrographie d’un acier de 1.4 % m de C que présente la figure 11, on
constate que la cémentite est de couleur pâle. Puisque son apparence est presque identique à celle
de la ferrite pro-eutectoïde (fig.9), il devient difficile de distinguer, à partir de la microstructure, un
acier hypo-eutectoïde d’un acier hypereutectoïde.

Figure 10 : Formation de la microstructure lors de refroidissement d’un acier de composition


hypereutectoïde (entre 0.76 % m et 2.14 % m de C) partant de la phase austénite γ.
Figure 11 : micrographie d’un acier hypereutectoïde, comportant 1.4 % de C dont la microstructure
consiste en un réseau de cémentite pro-eutectoïde blanche entourant des colonies de perlite
(facteur d’agrandissement 1000).

Étude du refroidissement d’un alliage hypoeutectique (système métastable)

On suppose que le début du refroidissement, correspondant à la coulée, se situe à la température de


1400 °C, soit au point m0 sur la figure 12. À cet instant, l’alliage comprend une seule phase liquide
homogène à 3 % de carbone ; jusqu’au point de rencontre avec le liquidus, vers 1300 °C, il se refroidit
sans changement.
En m1, la solidification commence ; une solution solide se dépose sous forme de dendrites dont la
teneur en carbone est celle du point C2 (environ 1,3 % de C).
Entre 1300 et 1147 oC (horizontale EF), la solidification se poursuit ; les dendrites s’épaississent par
dépôt de couches successives de plus en plus riches en carbone, au détriment de la phase liquide qui
s’enrichit également en carbone. La diffusion du carbone étant très rapide, la solution s’homogénéise
plus ou moins au fur et à mesure du grossissement des dendrites.
Figure 12 : structure d’un alliage hypo-eutectique solidifié en condition métastable ; est montré en
système Fe-Fe3C, partant du point m0.

Juste avant 1147 oC (solidus) l’alliage (figure 13) comprend une partie solidifiée sous forme de
dendrites de solution solide γ à 2 % C, baignant dans un liquide contenant 4,3 % de C suivant le
rapport massique :
solution solide γ/ liquide = m2C /m2E

Figure 13 – Aspect schématique de l’alliage hypoeutectique dans le système métastable, un peu


avant d’atteindre le solidus

À 1147 oC la partie liquide se solidifie pour donner un eutectique (ledeburite ) formé d’un agrégat
d’îlots de solution solide à 2 % C sur un fond de cémentite Fe3C à 6,7 % C.
Comme précédemment, on a :
solution solide γ/eutectique = m2C /m2E
Pour l’eutectique on a :
solution solide γ/cémentite eutectique = CF /CE

soit : (6,7 – 4,3)/(4,3 – 2) = 1,04.

2 % C et de cémentite eutectique à 6,7 % C.


L’écart de température m2m1 au cours duquel s’est effectuée la solidification représente ce qu’on
appelle l’intervalle de solidification.
Plus la fonte est pauvre en carbone, plus cet intervalle est grand, et plus les dendrites de solution

À une température légèrement inférieure à 1147 oC, la fonte à 3 % C est entièrement solidifiée et
comprend (figure 14) :
— une solution solide γ
— de la cémentite eutectique à 6,7 % C, dans le rapport :

À partir de cette température, les transformations qui vont apparaître au cours du refroidissement
seront des transformations à l’état solide. Pendant le refroidissement de m2 à m3, la proportion de
solution solide γ sque le rapport (solution solide
γ m2F /m2E à m3K /m3S qui est plus faible.

Figure 14 – Aspect schématique de l’alliage hypoeutectique dans le système métastable, un peu


après le passage du solidus

Cela provoque la formation de cémentite proeutectoïde sur les contours du domaine de la solution
solide γ
À 723 °C apparaît le phénomène eutectoïde qui transforme toute la solution solide γ
agrégat appelé perlite et constitué par la juxtaposition de lamelles de fer α
lamelles de cémentite.
On a :
Perlite / cémentite = m3K / m3S
et pour la perlite :
Fe α /cémentite eutectoïde = SK / SP = (6,7 – 0,8)/0,8 = 7,4

C’est-à-dire qu’il y a alors de 7 à 8 fois plus de fer α ferrite que de cémentite eutectoïde.
Il est à noter que l’apparition de l’eutectoïde brouille le dessin des dendrites du début de la
solidification.
Aussitôt passée la température eutectoïde, la fonte à 3 % C comprend essentiellement du fer α
ferrite et de la cémentite sous les trois formes : eutectique, proeutectoïde et eutectoïde, dans le
rapport :
Fer α / cémentite = m3K /m3P

Au-dessous de m3, la fonte continue à se refroidir sans autre transformation et, à froid, la structure
comprend essentiellement des plages de perlite sur un fond de cémentite (eutectique et
proeutectoïde).
C’est la structure caractéristique des fontes blanches ainsi nommées en raison de la couleur de leur
cassure.

Étude du refroidissement d’un alliage hypereutectique (système métastable)


En raisonnant comme pour le cas précédent, on constate au refroidissement, à partir de n0, de n1 à n2
(figure 12) une solidification progressive par dépôt de cristaux de cémentite proeutectique (ou
primaire) avec appauvrissement en carbone du liquide restant.
À 1147 °C, il y a solidification de l’eutectique à 4,3 % C avec :

cémentite proeutectique / eutectique = n2C / n2F


et :

En se refroidissant, de 1147 °C à 723 °C, la solution solide s’appauvrit en carbone jusqu’à 0,8 % C et
laisse déposer de la cémentite proeutectoïde.
Juste avant 723 °C l’alliage comprend toujours deux phases :
— la solution solide γ(de l’eutectique) à 0,8 % C ;
— la cémentite (proeutectique-eutectique et proeutectoïde) suivant le rapport :

solution solide γ/ cémentite = n3K / n3S

À 723 °C, l’eutectoïde se forme comme dans le cas précédent (agrégat de ferrite et cémentite en
lamelles) et aucune transformation ne se manifeste dans la suite du refroidissement, ce qui donne, à
froid :
cémentite proeutectique en cristaux,
eutectique,
proeutectoïde,
eutectoïde incluse dans la perlite ;
ferrite incluse dans la perlite avec les rapports :

Propriétés mécanique de l’acier :


Les propriétés mécaniques des aciers dépendent du pourcentage de carbone et des éléments
d’aditions. D’autre part la taille du grain joue un rôle primordial vis-à-vis la variation de la limite
élastique. Les traitements thermique ; thermomécanique et thermochimique permettent d’avoir de
large combinaison structure, propriétés mécaniques. Les figures 15 et 16 montrent respectivement
l’influence du carbone et la taille de grain sur les propriétés mécaniques des aciers ordinaires.

Figure 15 : influence de la teneur en carbone sur les propriétés mécaniques.

Figure 16 : influence du diamètre de grain sur la limite élastique

Vous aimerez peut-être aussi