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LES DISLOCATIONS

I – INTRODUCTION – DEFORMATION D'UN SOLIDE

Un échantillon métallique soumis à une contrainte se déforme ; si la contrainte est


inférieure à une certaine valeur critique, appelée limite élastique, la déformation disparait
quand la contrainte est supprimée. Au-delà de cette valeur critique, il demeure une
déformation permanente de l'échantillon. Dans le premier cas, la déformation est dite
élastique, dans le second cas, elle est dite plastique.

II – 1. – ASPECTS METALLOGRAPHIQUES DE LA DEFORMATION PLASTIQUE

Il est intéressant d'observer au microscope métallographique la surface des éprouvettes


poly cristallines déformées plastiquement et de déterminer la contribution de la déformation à
l'intérieur des grains, déformation intra granulaire, et celle de la déformation aux joints de
grains, déformation inter granulaire. La déformation intra granulaire se manifeste par
l'apparition à l'intérieur des grains de lignes parallèles caractéristiques d'un glissement. En
général, ces lignes se regroupent en une ou plusieurs familles de lignes parallèles ; elles
s'arrêtent aux joints de grains ; elles peuvent être présentes dans tout le grain ou seulement
dans une zone de grain, le plus souvent au voisinage du joint (figure 1). Si l'on trace à l'encre
sur la surface de l'éprouvette un réseau de lignes parallèles, on note que la déformation
plastique aux températures basses et intermédiaires ne décale pas ces lignes à la traversée du
joint ; on en déduit que la déformation ne procède pas par glissement ou migration des joints.
La déformation inter granulaire n'apparait que dans le domaine des hautes températures
(figure 2).

Fig. 1 – Aspect métallographique de la surface d'un poly cristal d'aluminium déformé.


Fig. 2 – Schéma de la déformation inter granulaire d'un échantillon poly cristallin.

Fig. 3 – Lignes de glissement sur la surface d'un monocristal d'aluminium déformé.

Fig. 4 – Monocristal de cadmium étiré de 40% (X30).


Fig. 5 – Tranches ayant glissé les unes sur les autres dans un monocristal de molybdène étiré à
1000°C (X65).

Dans le domaine des températures courantes, la déformation plastique étant


essentiellement une déformation intra granulaire, il est important, et également plus facile, de
préciser toutes ses caractéristiques dans le cas d'un échantillon monocristallin.

I – 2. – LES SYSTEMES DE GLISSEMENT

Le début de la déformation plastique d'une éprouvette monocristalline se manifeste


d'une série de lignes parallèles associées à des marches sur la surface. Cs lignes correspondent
aux cisaillements de plans cristallins les uns par rapport aux autres pour accommoder la
déformation imposée par la contrainte appliquée (figure 3 – 4 – 5). Le glissement n'est pas
toujours confiné à un seul plan mais il peut se répartir sur plusieurs plans adjacents donnant
ainsi une structure fine à la marche ; on utilise alors le terme de bande de glissement.

Le glissement est caractérisé par un plan et une direction ; le plan suivant lequel il ya
cisaillement et la direction de ce plan suivant laquelle une partie du cristal est translatée par
rapport à l'autre ; le plan et la direction sont définis en termes de la cristallographie. Les plans
de glissement sont habituellement les plans réticulaires les plus denses, lesquels
correspondent aux distances entre plans voisins les plus grandes, les directions de glissement
coïncident avec les directions des rangées les plus denses du réseau. Dans le cas particulier du
réseau cubique simple les plans de glissement sont les plans 100 et les directions de
glissement sont les directions 010.

I – 3. – LA CISSION CRITIQUE POUR LE GLISSEMENT

Quand une éprouvette monocristalline se trouve soumise à une contrainte de traction,


une cission  agit sur chacun des plans de glissement possibles dans la ou les directions de
glissement. Si  et  désignent respectivement les angles de la direction de traction avec le
plan de glissement et avec la direction de glissement, la valeur de la cission  est égale à
(figure 6) :

 =  sin cos

L'angle  peut varier de 0 à 90° et l'angle  de  à (180° -). Dans ces conditions, on
montre que la valeur maximale du produit sin cos, appelé facteur de Schmid, est égale à
0,5.
La valeur de la cission  varie d'un système de glissement à l'autre : l'expérience
montre que la déformation plastique commence quand la cission  pour un système particulier
atteint une valeur critique c. On désigne par e la valeur de la contrainte de traction quand la
cission est égale à c pour le système de glissement dont le facteur de Scmid a la valeur la plus
forte ; on a :

c =  sin cos

e représente en fait la limite élastique du cristal pour l'orientation considérée.

Fig 6 – Principe du calcul du facteur de Schmid

cos
 = 1 =  sin cos
sin

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