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Qu'est-ce que la vérité pour le Maître Secret ?

Dans mon quotidien la Vérité exprime la qualité de ce qui est vrai, c'est la conformité de ce
que l'on dit avec ce qui est réel. Dans ma perception de la Vérité ne suis-je pas limités ? Mes
sens, sollicités pour me décrire le monde, sont- ils vraiment fidèles dans leur transmission
des informations ?, d’ailleurs je me méfie de mes sens, ils m’ont déjà trahi à maintes
reprises. En écrivant ces quelques lignes cela me fait penser à la caverne de Platon.Ne suis-je
pas dans l’illusion ?

Mes habitudes, préjugés, certitudes, mon imagination, mes rêves, mon ego ne s'infiltrent-
ils pas bien souvent entre les faits et ce que j’enregistre comme message ? Ma fatigue, mes
mensonges, mon manque d'intérêt ou de concentration ne m’amènent- ils pas aussi à
quitter la Vérité ?

Parmi ces obstacles les plus prégnants, il y a mes certitudes, s’infiltrant en moi dès mon
enfance. L'enfance c’est ma capacité de m’émerveiller, de questionner et d'être curieux.
Mais ma faiblesse en tant qu'enfant, c’est de faire confiance aux réponses des adultes, qu’ils
apportent à mes questions.

Ma réceptivité exclut la remise en question des significations et des valeurs transmises. Je


suis par ce fait déterminé à mon insu à me représenter le réel conformément à la manière
dont je suis éduqué. On ne surmonte jamais totalement l'enfant qui est en soi mais on peut
se disposer courageusement à redresser les erreurs premières.

L'habitude est une manière d'être, que l’on soit dans la pensée ou l’action ; acquise par
répétition et confinant au mécanisme. Elle est tellement incorporée en moi qu'elle
détermine l'action ou la pensée et leur ôte toute capacité de se mettre en question et de
s'étonner...

Il n'y a pas de pensée sans images or l'imagination puisqu’il faut la nommée n'est pas une
faculté inoffensive. Celle-ci peut être la maîtresse d'erreurs et de fausseté. Elle est une
puissance capable de circonvenir les sens, le cœur ou la raison en brouillant la frontière
entre le réel et l'imaginaire. Il en est ainsi parce qu'en elle l'esprit ne s'exerce pas au service
de la vérité et de la valeur, il s'exerce au service des désirs oeuvrants dans la nature
humaine.

La représentation est donc soumise au principe du plaisir immédiat du sensible.

Elle est une grande pourvoyeuse d'illusions. Mais sa force étant de rendre les hommes
heureux même si c'est un bonheur futile, son hégémonie dans l'existence humaine est sans
limite. Même celui qui s'efforce de raisonner avec rectitude comme moi Franc-maçon en
subit son emprise et empire.

Dans mon travail quand je suis en hauteur , la raison a beau me montrer que je ne risque
rien au bord du vide solidement arrimée et harnaché , l'imagination a tôt fait de prendre le
dessus et de susciter en moi quelques sensations désagréables. Elle fait passer l'apparence
des choses pour les choses elles-mêmes et sa puissance est telle que même si la raison peut
dénoncer ses ruses, elle est sans force de conviction par rapport aux séductions de celles-ci.

Par paresse il est difficile de s'arracher au confort de l'enfance, à l'inertie de l'habitude ou


aux prestiges des sens et de l'imagination. La conquête de la rectitude du raisonnement, de
la majorité intellectuelle et morale, cela requiert des efforts et suppose du courage. On
comprend que peu d'hommes en assument le prix. Ceux-ci préfèrent d'ordinaire se
complaire dans les faux savoirs qui ménagent leurs intérêts et leur tranquillité.

Donc rechercher la Vérité nécessite l'hypothèse qu'elle existe.

En moi je ressens qu'il existe un lien entre notre monde intérieur et le cosmos, entre ce que
l’on peut appeler notre « âme », élément le plus intime, le plus enfoui dans mon cœur et le
Grand Architecte de L'Univers. Cette relation, cette connaissance de l'absolu est l'objet de
ma quête de Vérité. le premier obstacle qui me barre la route vers la Vérité est le mensonge,
il ne faut pas se bercer de mots, mais véritablement ressentir chacun de nos pas. Comme
mes sens m’amènent à percevoir le monde extérieur, la Vérité ne peut être approchée que
par une recherche intérieure sincère.

Pour ma part, je dois le plus souvent redescendre au cabinet de réflexion pour retrouver la
lumière enfouie sous la terre... D’autres peuvent ressentir instantanément cette dimension.
Donc en analyse je ne fais pas parti de ceux-là.

Si j’étais capable de tourner mes sens vers l'intérieur de moi-même, ne serais-je pas
capables de trouver une autre Vérité ? Une Vérité où le vrai et le faux feraient écho à ce qui
est juste et à ce qui ne l'est pas. Une Vérité qui me permettrait de répondre aux questions :
Qu'elle est ma place dans ce cosmos où je me heurte à l'inconnu d'un monde infini ? Quel
est mon lien avec mon histoire d'homme ? Quelle est mon espérance ?

Accéder à ma Vérité nécessite de penser par soi-même. Depuis ma naissance, je prends


possession d’un savoir que me remet rarement en cause. La démarche que j’ai engagée,
c’est justement de rechercher ma propre Vérité. Elle n’est pas enseignée, tout au contraire,
à l’abri de tout maître à penser, directeur de conscience, je suis invité à la découvrir en moi-
même, par moi-même. Cette quête, si elle nécessite une acceptation de notre condition
d’homme, est une remise en cause continue de mes à priori. C’est la connaissance de soi
petite référence à Socrate...

Ce chemin vers moi-même, hors de toutes certitudes, se passe par tâtonnement, par petits
pas d’une Vérité moindre à une Vérité plus grande, par pallier et souvent grâce à mes frères.
Mes faux pas, mes progrès accueillis en toute fraternité me sont autant de sources de
compréhension et d’avancement.

Vérité, Lumière… Ne suis-je pas à la frontière de l’indicible et du difficilement communicable


? Je me méfie des mots pour découvrir ou retrouver le sens véritable, le mot secret, le mot
imprononçable. Mon chemin est long, plein d’embûches, et ne peut se faire sans un travail
continu associé à une grande disponibilité.
Le Maître Secret que je suis porte sur lui la Clé d'ivoire. Porter ainsi une clé incite
évidemment à se demander au prime abord quelle serrure elle ouvre et, pour trouver la
réponse, à l'examiner.

Le panneton porte la lettre Z, creusé dans un bloc d’ivoire, ce qui à mon avis, ne pourrait
ouvrir aucune serrure, aucun modèle compatible ne pouvant être conçu.

Je suis donc en possession d'une clé qui ne peut ouvrir aucune porte matérielle, ce qui
restreint le champ de mes investigations. Le Z ne pourrait-il pas m’aider à progresser. Le mot
Ziza, dont il est l'initiale, signifie « resplendeur » mais également balustrade. Balustrade… !
Encore un obstacle devant moi. Bien qu’ayant pénétré dans le Temple de Salomon, je ne
peux évidemment pas accéder au Saint des Saints. Or, ne serait-ce pas là que se situe la
resplendeur, cette Lumière, qui nous attire et dont je cherche la source ? Cette Vérité ne
serait-elle pas la Lumière vers quoi je tends ?

A ce jour, je ne puis y pénétrer mais j’ai la clé et je pourrai peut-être, si mes Frères plus
avancés m’en juge digne, franchir l’obstacle, « la balustrade » qui m’en sépare. Pour cela je
dois continuer le Travail, travail vers la Connaissance afin de rassembler ce qui est épars.
Seul…Mais avec Toi, avec Vous en Fraternité, puisque nous avons choisi cette Voie, ce
Chemin.

J’ai dit.

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