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DIRECTION PATRIMOINE
VERSION PROVISOIRE
Juin 2009
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Manuel Technique de contrôle et de détection de fuites DPA/ M
SOMMAIRE
I- PREAMBULE
II- DEFINITIONS FONDAMANTALES
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CHAPITRE VI : ANNEXES.
Manuel Technique de contrôle et de détection de fuites
I- PREAMBULE
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Manuel Technique de contrôle et de détection de fuites
Un service d’eau est un ensemble cohérent d’ouvrage de : Les ouvrages d’adduction servent à mener l’eau
Prélèvements brute depuis des sites plus ou moins éloignés ou
Adduction elle est généralement plus abondante et moins
Production polluée, vers les zones d’utilisation. Ils peuvent être
Distribution à ciel ouvert (canaux, aqueduc) ou en conduites
Le service d’eau regroupe donc l’ensemble des ouvrages qui fermées.
permettent de prélever l’eau dans le milieu naturel, de l’amener à
pied d’œuvre, de la rendre conforme aux normes de qualité, de la
mettre en pression et à la disposition de l’abonné.
Une conduite de transfert véhicule de l’eau potable d’un ouvrage Une conduite de distribution véhicule de l’eau
ou d’un secteur à un autre, presque toujours sous pression, sans potable et comporte des branchements. Elle
comporter d’alimentation de particulier. Les ouvrages de alimente les zones à desservir. Implantée
traitement ou de stockage constituent sa limite amont mais elle majoritairement dans des zones construites, c’est
peut aussi prendre son origine dans un secteur. sur cette conduite que sont effectués les
branchements abonnés. Son origine est définie par
le réservoir de distribution ou sur l’organe de mise
en pression en cas de refoulement distribution, son
extrémité est le raccord avec le point de livraison
La conduite de branchement véhicule de l’eau potable pour Un réseau de distribution est un ensemble
alimenter un abonné individuel ou collectif à partir d’une cohérent:
conduite de distribution. Cette conduite établie la liaison entre Réservoirs et équipements hydrauliques
conduite de distribution et les installations de l’abonné. Son Conduites de transfert (cas de refoulement
origine est la prise sur conduite de distribution, son extrémité est direct).
le raccord avec le point de livraison. Conduites de distribution
Conduite de branchements
Tous les appareils de robinetterie et régulation
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Manuel Technique de contrôle et de détection de fuites
Pour des raisons de commodité de gestion, de topographie ou Il s’agit du volume d’eau potable issu des ouvrages de
de géographie, un réseau de distribution peut être divisé de production du service pour être introduite dans le réseau de
façon permanente ou non en zones indépendantes (bien qu’elle distribution. La notion du volume produit implique que l’eau
puisse dans certains cas se courir mutuellement) dont chacune provienne d’ouvrages précèdes ou non d’installation de
est alimentée en un ou plusieurs points. Il constitue une unité traitement. On distingue :
géographique facilement isolable, reliée hydraulique ment aux Le volume produit refoulé s’il existe une station de
même ouvrages de production et de distribution. Ce secteur pompage.
peut être divisé en sous secteurs pour l’établissement d’un Le volume produit gravitaire cas de ressources
diagnostic de l’état d’un réseau ou pour la pré localisation de gravitaires.
fuites. En cas d’absence de traitement le captage peut être
considéré comme un ouvrage de production
Par ailleurs, le volume mis en distribution représente le volume Il s’agit des volumes mis en distribution, utilisés par les
d’eau potable qui est sortie du service de distribution abonnés publics ou privés comptabilisés selon le cas.
(réservoir, ou injection directe dans le réseau). Ce volume est la On distingue dans les volumes utilisés :
somme du volume utilisé et du volume non utilisé 1. Volume comptabilisé.
C’est le volume qui résulte des relevés de comptages des
abonnés. Il tient compte des rectifications des erreurs de
relevé, des évaluations des compteurs défectueux….etc
2. Volume non comptabilisé.
Il s’agit des volumes :
Consommateurs sans comptage
Service du réseau
Détournés
Défaut de comptage
Rendement adduction : Rad = (Vd / Vp) . 100%. global : Rg = (VC / VP) X 100%
Rendement d’un réseau est défini par le rapport suivant : Le rendement net: c’est le véritable rendement
R = (Vc / Vd)x 100 , dans lequel Vd est le volume mis en technique d’un réseau.
distribution et Vc le volume utilisé (consommé) dans le réseau RN = (V. comptabilisé + V. consommateur sans
durant la même période. Les volumes consommés sont plus comptage + V. sce. du réseau) / VD X 100
difficiles à connaître car ils ne sont pas tous mesurés (bouche Ce rendement est très intéressant car il compare la totalité
d’incendie, eau de service). de l’eau utilisée sciemment ( par les usagers et par le
Les compteurs eux même peuvent sous compter lorsqu’ils sont service) à la quantité d’eau mis en distribution. Il traduit
en mauvais état (jusqu’à 10% en moins). En outre, les périodes bien la notion de pertes d’eau si les volumes sans comptage
prises en compte respectivement pour la détermination des et de service sont bien appréhendés.
volumes mis en distribution et des volumes utilisés (consommés) Au rendement net correspondant la perte d’eau suivante :
ne coïncident pas exactement, car la relève des compteurs Pertes d’eau = V. détourné + V. défaut de comptage.
abonnés ne peut être réalisée en un seul jour au début de la
période de relève. Si on considère que la consommation croit +V .gaspillé + V. des fuites.
statiquement du début de l’année jusqu’à l’été pour décroître en
suite, les rendements sont vraisemblablement surévalués en
début d’année et sous-évalués en fin d’année
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Manuel Technique de contrôle et de détection de fuites
Elles constituent la majeur partie des volumes d’eau perdues (presque 80%), et sont dues essentiellement aux :
Fuites sur canalisations, branchements ou autres qui sont invisibles
( terrains perméables, évacuation des réseaux d’assainissement…etc)
Défaut de comptage, fraudes , branchements illicites…etc.
Ces types de pertes représentent les soucis permanents pour le gestionnaire des réseaux, ils nécessitent le recours
aux moyens matériels et humains importants.
Si les ouvrages et les réseaux étaient parfaitement étanches et si toutes les consommations pouvaient être connues
avec exactitude, le volume produit devrait être égal au volume distribué. Il serait de même entre le volume distribué et le volume
consommé.
Entre ces volumes existent pourtant des différences, nous avons donc des pertes.
A ce coefficient de rendement de réseau on associe souvent un indice dit <indice linéaire des pertes >, plus
représentatif de l’état du réseau et de son étanchéité. Sa valeur s’obtient par la formule :
Pour un réseau donné, plus les termes VD et VC augmentent, plus le rendement s’améliore. Le seul examen du rendement est
donc insuffisant pour juger de l’état d’un réseau, alors que l’indice linéaire de pertes en est directement lié.
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Manuel Technique de contrôle et de détection de fuites
* Valeur guides considéré comme acceptable pour les distributeurs d’eau européens (calculée hors branchement)
2ème cas : Où s’il est dans la marge des valeurs d’un indice de pertes acceptable propre à chaque réseau, du fait que les
structures diffèrent d’un réseau à un autre. Cet indice est calculé sur la base d’un rendement souhaité égal à 80% (valeur
souhaité), ILP acceptable = (C /0,80 -C)/ L (valeur appliquée par l’ONEP), C= consommation supposée constante.
Il apparaît clairement que l’indice linéaire de pertes augmente avec la taille du centre (plus le centre est important, plus
l’indice est élevé.).
Les conduites posées, sans précautions particulières dans des sols C’est le cas essentiellement des conduites
instables tels que zone alluvionnaires, en remblai, argileuses, ou métalliques insuffisamment protégées, posées dans
comportant de nombreuses cavités, sont soumises à des des sols acides, traversés par des nappes
mouvements de sol plus ou moins importants, mais toujours phréatiques ou qui sont le siège de courant
dangereux pour les joints et les conduites elles- mêmes. vagabonds (proximité d’une ligne de chemin de fer
par exemple). Ces conduites sont soumises à des
Les chantiers de travaux publics réalisés à proximité d’une phénomènes de corrosion (corrosion cathodique
conduite d’eau ne sont pas toujours entourés des précautions par création de piles électriques) et sont
réglementaires. Ils peuvent engendrer des surcharges de sol rapidement attaquées. Cette corrosion peut être
inacceptables ou transmettre des vibrations excessives jusqu’à la localisée en un point ou au contraire s’étendre sur
conduite. Ils peuvent également créer des décompressions et des toute la conduite et la rendre littéralement poreuse.
mouvements de terrain lorsqu’ il s’agit de terrassement exécutés Dans ce dernier cas, on ne pourra envisager que
dans un voisinage immédiat, les plus dangereux étant les tranchées son remplacement.
longitudinales.
Les conduites placées sous des voies à forte densité de trafic routier Plus la pression de service est importante, plus les
ou soumises à des charges roulantes importantes subissent des fuites peuvent apparaître sur des conduites en
contraintes de compression excessives qui les fragilisent, surtout mauvais état. Par ailleurs, la même fuite aura un
lorsque ces conduites sont anciennes, peu profondes et que ces débit d’autant plus important que la pression à
conditions de trafics actuel n’ont pas été envisagées au moment de l’intérieur de la conduite soit élevée. Son débit
leur pose. augmentera encore plus vite que la racine carrée
de la pression car son orifice lui- même aura
.
tendance à s’agrandir sous l’effet de la pression.
Les vielles conduites en fonte à joint en plomb
peuvent voir ceux- ci repoussés hors de leur
logement sous l’effet de pression excessive et
surtout lorsque des coups de bélier sont engendrés
accidentellement dans le réseau
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Manuel Technique de contrôle et de détection de fuites
Un réseau vétuste et mal entretenu résiste moins bien aux Les basses températures sont généralement néfastes
diverses agressions précitées et est généralement le siège de pour les conduites, et on observe toujours une
nombreuses fuites. Il est difficile de fixer un âge limite, mais il aggravation du nombre des fuites en hiver. Mais ce
semblerait par expérience que la durée de vie d’une conduite sont surtout les variations rapides de températures qui
posée dans de bonne conditions puisse atteindre 80 à 100 ans. en créant de véritables chocs thermiques dans le
matériau des conduites,peuvent provoquer des
Par contre, on a déjà vu des conduites mal protégées se ruptures brutales
dégrader très rapidement au point de devoir être renouvelées
au bout de quelques années seulement.
Une conduite posée dans les règles de l’art sera évidemment moins exposés aux divers facteurs décrits ci-dessus. Lors d’une
pose de conduite, il y a lieu de surveiller essentiellement les phases suivantes : manutention et bardage des tuyaux, lit de pose
en fond de fouille, butées correctement dimensionnées, calage aux reins, remblais bien compactés, essai de mise en pression.
.
Le phénomène du coup du bélier se produit lorsque pour une raison quelconque la vitesse ou la pression vraie brusquement
en un point donné de la conduite, par exemple lors de la fermeture brusque d’une vanne.
Nous allons étudier ce qui se passe dans ce cas à l’amont de la vanne. Précisons que l’on emploie les mots amont et aval dans
le sens du mouvement de l’eau.
Donc en amont de la vanne, l’eau va s’arrêter brusquement et le résultat est une suppression instante qui peut être élevée et
faire éclater la conduite ou déboîter la vanne ou un coude insuffisamment buté.
Pour éviter cet effet, il est d’une importance primordiale de fermer lentement les vannes. Cependant, fermer lentement une
vanne ne veut pas dire adopter un rythme de fermeture uniforme. En effet, dans la fermeture d’une vanne seuls les derniers
tours comptent, les premiers tours n’ont aucune répercussion sur l’étranglement de la veine liquide en mouvement tandis que
les derniers tours réduisent considérablement le débit jusqu’à la fermeture et ceci d’autant plus que le bief situé en amont de
la vanne est plus long.
A titre d’exemple, voici les différents débits calculés en fonction du déplacement de l’opercule d’une vanne de sectionnement
de 500 mm de diamètre intercalée sur une canalisation de 4 Km de longueur mettant en communication deux réservoirs dont
la différence de niveau est de 10 mètres :
Autrement dit, la réduction du débit va croître rapidement après que la vanne aura été fermée au 7/8.
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Manuel Technique de contrôle et de détection de fuites
Le nombre de tours pour la fermeture d’une vanne 500 mm est de 47. La vanne fermée aux 7/8, il reste 47x 1/8 = 6 tours à
faire pour la fermeture complète.
On voit donc que les 6 premiers tours ont réduit de 50 I/s, les 36 tours suivants ont réduit le débit de 36 I/s, tandis que les 6
derniers tours vont réduire le débit de 164 I/s à O.Il convient de continuer lentement la fermeture à partir du 40 ème tour, vous
éviterez ainsi le choc brutal ou le coup de bélier qui aurait résulté.
IL y a lieu de se rendre compte que la fermeture d’une vanne de gros diamètre provoque l’arrêt d’une masse considérable
d’eau en mouvement ; arrêt qui ne peut être obtenu que très lentement, si l’on ne veut risquer la destruction complète d’une
conduite ou des conduites, par l’énergie cinétique de cette masse d’eau (énergie cinétique : force produite par la vitesse de
l’eau).
Par ailleurs, dans l’étranglement crée par l’obturateur, l’eau va augmenter sa vitesse et le débit restera sensiblement le même
jusqu’aux avant-derniers tours (voir ouverture), ce qui explique les précautions particulières à prendre pour ces derniers .
Après fermeture, une écoute sur le carré de la vanne intéressée vous a permis de vous rendre compte de son étanchéité.
Le coup de belier
DEFINITION : Toute modification rapide de la vitesse d’écoulement dans une canalisation occasionne dans cette
dernière des ondes de pression appelées « coup de bélier ». Elles débutent par une surpression au moment de la mise en route
d’une pompe ou au moment de la fermeture brusque d’une bouche d’incendie ou à l’ouverture ou la fermeture rapide d’une
vanne.
Les causes du « coup de bélier » sont bien connues. Elles proviennent surtout des ouvertures et fermetures trop rapides des
R.V.des B.I.de l’arrête trop rapide des pompes, dans les stations d’élévation d’eau, de la présence d’air dans les conduites et
de la fermetures brutale des robinets d’écoulements dans les immeubles, enfin de la dislocation du joint de soupape sonore
répétée comme une mitrailleuse. Si le coup sonore est sec et unique, il provient de la fermeture d’un robinet de l’immeuble
même ou d’un abonné environnant
On a tort de négliger trop souvent les méfaits dus aux coups de bélier, car ils provoquent :
1. La rupture et l’éclatement des canalisations,
2. Les fuites causées par le ramollissement et le desserrage des joints.
3. Le déréglage des appareils domestiques et le crachage des ballers
4. Les éclatements des serpentins de chauffe dans les appels ménagers
5. La détérioration de la robinetterie, des compteurs et des manomètres.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
fermeture d’une vanne de sectionnement
Sur une conduite de 600 mm, longue de 1.5000 mètres à circulation gravitaire depuis un réservoir semi – enterré.
A environ 1.000 m en amont de cette vanne, un débitmètre du type « VENTURI » enregistre la vitesse de l’eau s’écoulant dans
cette conduite.
Par cette observation, nous pouvons étudier le ralentissement du flot s’écoulant et être averti du changement de régime au
moment ou il est dangereux de garder la cadence de la fermeture.
A l’aide de Talkie Walkie , la manœuvre peut être commandée du poste de contrôle « VENTURI » à l’équipe manœuvrant la
vanne.
Il faut effectuer 50 tours pour constater une réduction du débit qui était jusque là de 123 I/s = 442.8 m3/h
Quatre tours de plus effectués lentement, réduisent le débit à 107 I/S :
* Conclusion *
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Le tableau suivant permet de mieux évaluer le débit des fuites en fonction de la pression de
service et du diamètre de l’orifice de la fuite sur la conduite :
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Technique de contrôle et de détection de fuites
CONCLUSION
Les actions (à court, moyen et long terme) à entreprendre après le diagnostic doivent
prendre en compte les aspects économiques et les limites de la recherche de fuites :
Il est plus intéressant d’améliorer le rendement médiocre d’un réseau plutôt que
persévérer à améliorer un bon rendement.
Les pertes d’eau en distribution représentent non seulement les fuites mais aussi les
consommations sans comptage, les défauts de comptage et les vols d’eau. Les limites
de la recherche de fuites sont par conséquent fixées par :
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Technique de contrôle et de détection de fuites
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Technique de contrôle et de détection de fuites
CHAPPITRE II
RECHERCHE DE FUITES
Le rendement des réseaux doit être considéré en tant qu’élément de gestion saine de
notre part.
Le second aspect, qui s’appréhende le plus souvent à travers la notion la plus simple-
celle du rendement en pourcentage- doit être pris en compte en tant qu’élément porteur pour
valoriser la gestion privée. Il doit en particulier nous amener à nous interroger chaque fois
que nous constatons des rendements médiocres ( La barre des 80% est souvent prise en
compte).
Une campagne de recherche de fuites ne doit pas, se restreindre au seul sens qu’évoque
son nom ; elle doit partir depuis la vérification de la fiabilité de l’information servant au
calcul du principal indicateur, mais non l’unique, qui est le rendement du réseau jusqu’à
l’évaluation de l’impact et de la participation à l’identification des travaux nécessaires à
l’amélioration de l’état des réseaux et leur rendement. Ainsi, et au delà de la technicité qui
caractérise cette fonction, la recherche de fuites doit être perçue comme un état d’esprit et
une manière d’être plus qu’une façon de faire, elle doit suivre l’évolution de la technologie
de recherche de fuites tant au niveau méthode que matériel.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Le choix d’une méthode de contrôle des fuites doit tenir compte des facteurs techniques et
économiques, il faut considérer en particulier :
1. Contrôle de la pression
2. Détection passive
Seules sont localisées et réparées les fuites évidentes signalées par l’apparition d’un
débit de fuites visibles ou par les réclamations des consommateurs.
3. Recherche Systématique
5. Comptage de nuit
Les comptages de nuit, par secteur ; associés à une enquête sur les consommateurs de
nuit ; est souvent très révélatrice de l’état du réseau.
6. Méthode composite
Faisant appel simultanément aux différentes méthodes ci- dessus.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Principe de base :
La probabilité pour qu’un abonné consomme de l’eau pendant cette période est en effet
faible. Il y a ainsi des périodes plus ou moins longues, pendant lesquelles la consommation
globale est minime. En général, cette consommation nocturne ne tombe jamais à zéro pour
les raisons suivantes :
Il existe des abonnés qui exercent une activité nocturne privée ou industrielle
consommatrice d’eau en continu.
Il existe des fuites au niveau des appareils installés sur le réseau (joints vieillissants,
etc..).
L’absence de fuites si le débit mesuré est égal au débit minimum estimé.
L’existence de fuites si le débit mesuré est toujours supérieur au débit minimum estimé, la
différence entre ces deux débits (débit de fond et débit minimum) représente le débit
théorique des fuites.
Techniquement cette méthode d’élimination secteur par secteur la nuit n’est pas pratique,
du fait qu’elle met le réseau à vide tout en gardant les conduites maîtresses qui emmènent
l’eau vers les secteurs en charge, ces conduites vont faire l’objet d’un secteur à part :
( Méthode utilisée actuellement par l’ONEP par manque des moyens, du fait que
l’implantation des débitmètres en tête de chaque secteur demande un investissement très
lourd au départ (travaux d’aménagement des regards par installation des débitmètres y
compris emplacement des manchettes, en acier pour la fixation des sondes des débitmètres
en absence d’un système de comptage en tête de chaque secteur).
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Les débits de fuites (débits minimums) mesurés la nuit, seront alors ramenés en m3/ j et par
kilomètre de canalisation (m3/ j/ km). La comparaison des valeurs obtenues sur chaque
secteur permet de définir l’ordre des priorités d’interventions.
De plus, l’indice linéaire des pertes globales du réseau mesuré de nuit, peut être comparé à
l’indice linéaire des pertes générales issu des statistiques d’exploitation d’un trimestre ou
semestre ou annuel.
Ces deux valeurs permettent de vérifier si la recherche de fuites aura une grande incidence
sur le rendement du réseau, elles permettent aussi de juger utile une intervention ou non.
Les mesures des débits de nuit seront effectuées avant et après l’intervention sur les mêmes
jours calandres, elles peuvent être :
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Technique de contrôle et de détection de fuites
En général, cette méthodologie est basée sur la mesure des débits de nuit après sectorisation
du réseau de distribution. Les débits de pertes par secteur sont toutefois évalués
différemment.
La mesure se fait alors sur une durée de plusieurs heures ( en préférence entre 00H et 5H du
matin) et pour l’ensemble du centre si le nombre de débitmètres disponibles le permet.
On estime que sur des zones de cette taille et en mesurant plusieurs heures, statistiquement,
on doit capter durant un court instant, une absence quasi totale de consommation d’abonnés
(exception faite des consommations continues qui peuvent être répertoriées à l’avance et
donc connues).
Débit de fuite
Consommation nocturne
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Ce débit de nuit sera ramené en m3/J/Km ( indice linéaire de pertes instantané), cet
indice que ce soit pour la totalité du réseau ou par secteur sera comparé à l’indice linéaire
de pertes acceptable calculé sur la base d’un rendement souhaité de 80%. La priorité
d’intervention sur les secteurs sera en fonction de l’importance de cet écart.
Gain
Après intervention
Consommation nocturne
Temps en heure
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Technique de contrôle et de détection de fuites
I-OPERATIONS PRELIMINAIRES :
1/ Analyse du réseau :
A Partir du plan général du réseau, l’équipe de recherche de fuites analyse avec le chef de
centre la structure et le fonctionnement hydraulique du réseau :
Le plan est complété, s’il y a lieu, par les dernières extensions et les petites antennes 50 ou
60 mm : vannes + conduites.
Doivent être évoqués tous les problèmes rencontrés dans l’exploitation (fortes pressions,
vétusté du réseau, nature des canalisations, et des joints, état d’étanchéité des vannes, nature
des terrains, fréquences des réparations ; anomalies restées sans explication, etc.….) de
façon à mieux percevoir l’originalité du réseau et en tenir compte dans les opérations
suivantes.
Cette analyse est suivie d’une visite des principaux ouvrages permettant de mieux
comprendre le fonctionnement général du réseau. Quelques opérations simples peuvent être
effectuées à cette fin :
Arrêt d’un refoulement et contrôle du manomètre (si baisse rapide de la pression : fuites
sur la conduite ou mauvaise étanchéité des clapets anti-retour, branchement sur la
conduite…..).
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Mesure de quelques pressions sur le réseau aux heures creuses (différentiation des
services)
Enfin il est fortement conseillé d’aller mesurer aux heures creuses le débit de nuit de chaque
secteur afin de disposer d’un ordre de grandeur qui permettra d’orienter les phases. Il est
dangereux d’extrapoler ce débit à un volume de fuites car, outre la précision du compteur, il
intègre toutes les consommations enregistrées de nuit. De plus, pendant la nuit, les débits de
fuites atteignent leur valeurs maximales : Pendant un cycle journalier, le débit d’une fuite
varie pratiquement comme la racine carrée de la pression : il est minimal aux heures de
fortes consommations (pression faible) et maximal la nuit (pression voisine de la pression
statique).
Par ailleurs, le chef de centre fait établir la liste des gros consommateurs et notamment ceux
qui sont susceptibles de consommer la nuit, soit par la nature de leur activité, soit si on
soupçonne que leur réseau intérieur n’est pas étanche. Cette liste permettra de prévenir les
intéressés si nécessaires avant les mesures de nuit pour qu’ils puissent constituer des
réserves et pendant les opérations de nuit soit contrôler leurs compteurs, soit fermer leurs
branchements.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
2/ Schématisation du réseau :
Pour réaliser efficacement les recherches de nuit, il est nécessaire d’établir un schéma
fonctionnel planimétrique clair du réseau où ne seront portés que les éléments essentiels. Le
schéma est du type organigramme où ne sont mentionnés que :
Le cas échéant, les points de mesures peuvent être repérés par une lettre. Ces lettres sont
reportées sur le plan général du réseau.
Les vannes qui vont servir pour le découpage du réseau en secteurs de recherche sont
ensuite numérotées suivant l’ordre le plus logique possible ( un schéma réduit d’un réseau
est joint en annexe).
Enfin, il est à préparer des tableaux destinés à la réparation et à la vérification des vannes
sur le terrain ; au découpage retenu…. Etc. ces tableaux permettent d’inventorier toutes les
actions sur terrain.
Visualiser le réseau.
Repérer les vannes (établir un croquis, s’il y a lieu, pour éviter toute ambiguïté), ainsi
que les équipements tels que ventouses, réducteurs de pression etc.….
Vérifier les vannes à manœuvrer (écouter si elles « laissent passer »), contrôler qu’il n’y
a pas de fuite au presse- étoupe, les marquer (si possible).
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Consigner toutes les informations et les observations sur les tableaux évoqués en annexe
dans le canevas type de rapport de recherche de fuites.
Observer toutes les anomalies telles que tâches humides, bouche d’incendie ou ventouse
non étanches, bornes fontaines endommagées, « sources » suspectes etc.….
Remarques :
- Si le réseau est maillé, il est impossible de vérifier une vanne où l’eau arrive par les deux
côtés. Il est donc nécessaire de « démailler » le réseau avant l’opération. Même si les
vannes utilisées pour cela ne sont pas tout à fait étanches, il suffit que le débit appelé
entre celle – ci et les vannes manœuvrées soit suffisamment important pour que l’on
aperçoive le défaut d’étanchéité. Dans le doute, on peut ouvrir une bouche d’incendie
pour augmenter artificiellement le tirage. En dernier lieu, on contrôle les vannes de
« démaillage », en procédant à une nouvelle coupure des mailles à l’aide de vannes
contrôlées.
Les vannes qui séparent deux services de pression différents doivent être également
contrôlées :
Pour éviter des pertes de temps inutiles, il est indispensable que le personnel ait
préalablement dégagé ou remis en état les têtes et tubes de bouches à clé ainsi que les
regards.
Alimenter les secteurs par les gros diamètres en respectant le tronc d’arbre (gros
diamètres puis passer aux petites ramifications).
Point de mesures pour l’implantation des débitmètres et les enregistreurs de débits.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Le linéaire du secteur et sans importance, mais de préférence pour raffiner le travail doit
être entre 5 et 10 km de telle façon que son inspection par corrélateur acoustique soit
faite en 72 heures au maximum.
Tenir compte d’avoir une homogénéité des secteurs (secteur industriel, secteur à abonnés
particuliers) à part.
Il va sans dire que lorsque la première recherche aura été réalisée, le découpage pourra être
modifié selon les difficultés rencontrées, ou au contraire, si l’on juge que le linéaire du
secteur soit réduit ou augmenté selon la disponibilité du matériel de mesures (mesure sera
faite en une nuit ou deux nuits…etc.) ou lorsque le plan du réseau n’est pas mis à jour et ne
reflétant pas la réalité sur terrain.
En cas d’utilisation des débitmètres portables pour la mesure de nuit par absence de
compteurs sectoriels, l’implantation des débitmètres à ultrasons doit être guidée par les
critères suivants :
NOTA :
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Technique de contrôle et de détection de fuites
O.N.E.P.
Gros consommateur
Secteur I
3
Réservoir
1
Compteur général 2
distribution Secteur II
4 7
6
Secteur III
5 8
Secteur VI
Vanne sectionnement
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Dés que le découpage est arrêté, et suite au repérage et à la vérification des vannes séparant
les secteurs, un programme de réparation ou de changement des vannes non étanches doit-
être établi en fonction de l’ordre dans lequel seront réalisées les recherches de nuit.
Parallèlement sont définis les emplacements des débitmètres à ultrasons, des Waco, sont
précisés les modes de terrassements et de réalisations des installations les équipes sont
dotées de ce genre de matériel.
2.2- Précautions :
La fermeture des vannes doit être suffisamment lente pour limiter les coups de bélier,
éviter des surpressions dangereuses pour le réseau. ce phénomène est d’autant plus
important que la vitesse dans la section est élevée et que la distance au réservoir est
grande. La fermeture de la vanne peut être rapide jusqu’au 3/4, mais elle doit être faite
avec une grande précaution sur les derniers tours où les variations de débits sont
importantes. Pour gagner de temps, il est conseillé de relever le nombre de tours lors de
la phase de contrôle des vannes. De plus, lorsque le débit commence à diminuer, on
entend un bruit caractéristique qui s’amplifie pour s’annuler lorsque la vanne est
complètement fermée.
De même, l’ouverture doit être contrôlée. une ouverture trop rapide peut provoquer tout
d’abord une onde de dépression à l’amont, ensuite un remplissage trop rapide du réseau
qui a pour effet la formation de poches d’air propres à perturber ensuite la distribution
ainsi que les ondes de surpressions (cause de nouvelles fuites) dues à la variation brutale
de débit en fin de remplissage et aux déplacements rapides de poches d’air dans les
canalisations.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
A cette occasion, le canevas du rapport type d’une campagne de recherche de fuite ci-joint
en annexe 6 sert de support de travail et permet de guider les agents vers les opérations à
effectuer.
1/ Mesure de nuit :
Avant toute mesure, le programme des opérations doit- être établi de façon précise :
Tableau dans lequel sera mentionné : N° du secteur, N° du matériel qui sera utilisé pour
la mesure du débit de nuit en secteur.
1.2. Matériel :
S’assurer que tout le matériel est fonctionnel et que rien ne manque, l’enregistreur de débit
doit porter le même N° que celui du secteur , programmé en particulier pour la période de
consommation nocturne entre 1 h et 4 h du matin.
La préparation aux mesures de nuit par fermeture des vannes limitrophes des secteurs après
la vérification du bon fonctionnement des vannes, mêmes celles nouvellement posées au
cours de la phase intermédiaire. Il est préférable de dresser un plan de sectorisation du
réseau en précisant les limites des secteurs, les points d’injections, le feeder servant pour le
transport de l’eau vers les secteurs.
Technique de contrôle et de détection de fuites
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Les terrassements des conduites en points de mesures doivent être faite en dernier lieu pour
des raisons de sécurité. L’étape de l’installation du matériel doit se dérouler lentement et de
manière méthodique en respectant les techniques de pose et d’exploitation des différents
appareils.
Les résultats ayant été reportés sur le schéma du réseau lors de la mesure de nuit, il est
procédé à une vérification rapide des calculs en tenant compte des différentes observations
notées au cours des mesures (débits mesurés aux compteurs d’abonnés, fuites aux bornes
fontaines…) et à une analyse critique des résultats en se méfiant particulièrement des faibles
débits sur un secteur lorsqu’un doute aura été émis quant à l’étanchéité d’une vanne. En
effet, si une vanne n’est pas étanche, le débit de fuite peut être affecté par la contre pression
si deux secteurs communiquent entre eux, alors qu’en réalité les fuites peuvent se situer sur
le secteur où le débit calculé est faible, dans ce cas, faire une comparaison des deux débits
de ces deux secteurs car cette communication peut engendrer de variation représentative du
débit.
Dans l’ensemble, les résultats obtenus doivent être cohérents, ils devront être renouvelés
après les réparations des fuites détectées pour évaluer le gain obtenu.
Les débits nocturnes minis des secteurs doivent être homogènes, correspondant bien au débit
total relevé au compteur général du réseau, si un décalage est constaté, l’équipe de
recherche de fuite doit rechercher en vin l’anomalie (peut être liée à la combinaison des
incertitudes de mesures des débitmètres et du compteur, à la présence de fuite sur le feeder,
où un mauvais fonctionnement du compteur de tête d’où la nécessité d’étalonné ce compteur
en précédant à un dépotage du réservoir si ce cas est possible). Si un secteur présente un
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Technique de contrôle et de détection de fuites
débit nocturne mini très important, il est préférable de le scinder en sous secteurs et de
refaire une mesure de nuit au niveau de ce dernier.
Le choix des zones qui feront l’objet d’une détection sur le terrain s’effectue en classant les
secteurs par les indices de pertes linéaires décroissants, tous secteurs de recherche
confondus. D’une façon générale, les zones prioritaires se dégagent assez bien. Sinon le
programme de détection s’établit suivant les objectifs que les responsables se donnent :
Mais avant de lancer la campagne de détection de fuites par corrélation acoustique, il faut
situer les deux cas d’incidents traités au rappel ci après afin de justifier une telle
intervention ou non.
RAPPEL :
1er cas IPG = IP de nuit (les fuites constituent 90% des pertes).
2 cas
ème
IPG > IP de nuit (caution inférieur à 0,5) : présence des branchements
clandestins, vol d’eau, défaut du comptage général).
Le choix de secteurs peut être optimisé en classant ceux-ci en fonction, non plus du débit
total du secteur mais du débit ramené à l’unité de longueur, ce qui nécessite de déterminer
la longueur de chaque secteur.
Cette méthode peut d’ailleurs servir de base à une approche graphique plus fine en y
introduisant des critères économiques :
En abscisse, les longueurs à inspecter ; linéaires cumulés des secteurs classés suivant
l’ordre décroissant des débits par unité de longueur.
En ordonnée, plusieurs facteurs peuvent être portés :
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Technique de contrôle et de détection de fuites
- Débits cumulés
- Economie réalisée en exploitation et en report d’investissement (fonction du taux
de réduction des fuites).
- Coût des recherches et des réparations de fuites.
30
Technique de contrôle et de détection de fuites
31
Technique de contrôle et de détection de fuites
Une fois le programme établit, l’équipe de recherche de fuites parcourt les sous secteurs ou
les secteurs retenus et procède à la localisation des fuites à l’aide du matériel de détection.
Au fur et à mesure, les résultats sont consignés sur le tableau ci- dessous où sont indiqués
tous les éléments de réparation de fuites.
Ce tableau doit être transmis au chef du centre si possible chaque jour au moment de la
recherche de fuites de façon à réduire les délais repérage, réparation et à permettre
éventuellement un contrôle rapide ou à remettre par la suite au responsable du centre qui
fait procéder aux réparations, dans ce cas, un marquage à la peinture sera fait sur le terrain
et sur le plan du réseau de toutes les fuites détectées en présence du chef du centre ou du
chef du réseau s’il existe.
Ces fuites seront récapitulées précisément dans le tableau N° C suivant par nature de
défaillance
TABLEAU N° C
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Manuel technique de contrôle et de recherche de fuites
Ce tableau sera comme un document de base pour les futures interventions et aidera par la
suite à établir une étude sur l’origine de toutes les fuites réparées au niveau du centre en
particuliers la ratio des fuites sur canalisations, branchements et sur pièces spéciales afin
de tirer au claire les actions d’accompagnements à entreprendre en parallèle à la
recherche de fuites pour l’amélioration du rendement du réseau ( exemple : protection des
réseaux contre les fortes pressions en cas de casses fréquentes sur les canalisations,
améliorations de la conception ou de la fabrication du matériel en cas de fuites sur
branchements, et autres…………..
Dés les premiers jours suivant la fin des réparations, une attention toute particulière doit
être apportée au suivi des comptages de production : une amélioration sensible doit être
constatée. La comparaison des volumes moyens journaliers calculés sur environ une
semaine ; avant et après la réparation des fuites permet d’obtenir un premier ordre de
grandeur. Il est possible également de contrôler l’évolution du débit de nuit sans effectuer de
manœuvre.
Pour mieux contrôler l’efficacité des réparations vis-à-vis de l’importance des fuites et
définir les orientations des futures interventions, il est recommandé de procéder à une
mesure de nuit contrée sur les secteurs qui ont fait l’objet des réparations ( de préférence
sur le même jour calandre que la mesure initiale).
En effet, si des indices linéaires de pertes importants persistent sur certains secteurs, on peut
être amené à effectuer un nouveau contrôle au amplificateur de bruit où à entreprendre
directement des sondages si la nature du terrain peut être une cause de défaut de détection.
Dans le cas d’un appareil du type « corrélateur acoustique », la mise en évidence d’une fuite
entre les deux capteurs peut masquer une fuite dont le bruit est moindre, le bruit n’est
malheureusement pas proportionnel au débit de la fuite : une casse franche émet souvent un
son plus faible qu’une fissure ou un joint non étanche.
33
Technique de contrôle et de détection de fuites
6- Evaluation du gain :
Après la réparation de toutes les fuites détectées, il sera procédé à des mesures de nuit sur
les mêmes jours calandres que les mesures initiales (avant intervention). Le but de cette
quantification des débits de nuit permet d’évaluer le gain apporté par cette campagne.
Normalement, pour les campagnes ayant donné satisfaction, les courbes des mesures de nuit
avant et après l’intervention sur les mêmes jours calandres ont les allures suivantes :
Gain
Après intervention
Consommation nocturne
Temps en heure
A plus longue échelle, l’efficacité des recherches et des réparations peut-être jugée en
suivant l’évolution :
Entre deux relevés des consommations non seulement des ratios qui sont tributaires des
variations saisonnières mais surtout des volumes non comptabilisés, des volumes produits
(ou distribués, selon la position des compteurs) volumes consommés et comptabilisés.
Ces valeurs pourront être affinées en appréciant de la façon la plus objective possible les
volumes non comptabilisés mais identifiables :
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Manuel technique de contrôle et de recherche de fuites
Même s’il ne s’agit que d’estimation, l’approche des volumes de fuites n’en sera
qu’améliorée.
Une fois l’évaluation du gain est faite, le tableau N° D suivant récapitulant les résultats
obtenus sera dûment rempli et transmis à la Division Renfort et Maintenance (DPA/M) le
plutôt possible en attendant la réception du rapport type finale de recherche de fuites.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
TABLEAU N° D :
36
*NB : Ce tableau sera rempli par l’équipe régionale de recherche de fuites une fois
l’intervention terminée et devra être transmis à DPA/M en attendant l’édition finale du
rapport de recherche de fuites.
Technique de contrôle et de détection de fuites
Le rendement avant et après intervention peut être aussi calculé de la façon suivante :
ILP 1,2 : indices de pertes calculés sur la base du débit de nuit avant et après intervention.
37
Technique de contrôle et de détection de fuites
RECOMMANDATIONS- CONCLUSIONS.
Cette partie finale du rapport clôture la mission de recherche de fuites, donne les prochaines
orientations tout en définissant un programme d’actions à amener :
Après un rapide bilan de l’opération, les actions en suspens ou n’ayant pu être terminées
dans le temps imparti aux agents, peuvent être clairement détaillées.
Les problèmes rencontrés tout au long de la mission, ainsi que les explications qui leur
ont été apportées sont très largement développées.
Les actions à mener en court termes ou long termes pour l’amélioration du rendement.
Enfin, les recommandations générales pour lutter contre les pertes en eau seront
détaillées. Elles doivent s’adresser au chef du centre pour son travail quotidien mais
aussi à l’équipe de recherche de fuites qui interviendra lors de la prochaine campagne.
Les informations et les observations traitées par l’exploitation permettent les étapes
principales du déclenchement d’une campagne de recherche de fuites de 1 ér et 2éme degré
d’intervention sont résumées dans le schéma en annexe 2, tout en rappelant que
l’amélioration du rendement des réseaux nécessite un travail collectif, bien organisé du
fait que ce problème est le souci de tout le personnel gestionnaire de réseau d’eau
potable.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
CHAPITRE III
39
Manuel technique de contrôle et de détection de fuites
Une fuite peut parfois être envisagée par les incidents qu’elle peut créer (affaissement
de chaussée, baisse de pression chez les abonnés, manque d’eau….).
Lorsqu’elle est très importante, elle peut être signalée par le personnel (stations de
pompage, réservoir de distribution : comparaison quotidienne par rapprochement des
volumes journaliers distribués et produits) suite à un dépassement anormal d’un débit
habituel.
Il est certain que lorsqu’elle a été signalée par cette méthode, il s’agit toujours d’une
fuite très importante (débit important) provoquant des gros dégâts et facile à repérer sur le
terrain (excepté les cas où la fuite se trouve un exutoire naturel tel que ouvrages
d’assainissement, collecteur d’eaux de pluie ou la présence d’un terrain très imperméable
cas de sable).
La première chose à faire dans ces cas, est d’isoler immédiatement le tronçon de
conduite concerné, puis de mettre en œuvre le matériel et la main d’œuvre nécessaire à la
réparation, dans les plus brefs délais.
La liste des anomalies qui sont les plus souvent à l’origine du déclenchement d’une
affaire est ainsi :
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Manuel technique de contrôle et de détection de fuites
Il est indispensable, dés qu’une affaire intervient, de créer un dossier qui deviendra plus
ou moins épais selon que la fuite sera facile ou difficile à détecter.
Dans ce dossier, on regroupera par ordre chronologique, toutes les informations
concernant l’affaire.
La personne qui réceptionne le premier appel doit demander le maximum de
renseignements (date et heure de l’appel, nom, adresse et numéro de téléphone de la
personne ayant appelé, nature et emplacement exact des observations, importance des
arrivées d’eau, baisse de pression éventuelle, dégâts constatés….) .
Cela permet de s’assurer que l’incident provient bien du réseau d’eau, d’estimer le degré
d’urgence des recherches de fuites à effectuer et de les orienter dans la meilleure
direction.
Tous ces renseignements ainsi que les opérations de recherches de fuites et expériences
diverses seront notées avec leurs dates et leurs résultats dans le dossier.
Dans les cas difficiles et pour lesquels il y a eu plusieurs interventions infructueuses des
équipes de recherches de fuites, la simple lecture de l’historique de l’affaire permet
parfois de poursuivre les recherches dans telle ou telle voie.
Par ailleurs, ce dossier permettra au responsable des équipes de recherches de fuites de
faire le point à tout moment sur chaque affaire en cours.
Dés que la fuite sera localisée puis réparée, le dossier correspondant sera évidemment
clôturé et retiré du classement « affaire en cour » pour être rangé dans un bac « affaire
traitée » avant d’être définitivement archivé au bout d’un an environ.
Il est à noter que parfois, certaines fuites sont très longues à trouver. Il ne faut pas pour
autant abandonner les recherches et classer le dossier. Un bon chercheur de fuites doit
avant tout posséder une bonne oreille, mais aussi être opiniâtre et savoir reprendre une
affaire « à zéro » lorsqu’il pense avoir fait le tour des possibilités.
41
Technique de contrôle et de détection de fuites
Il ne faut pas oublier qu’une fuite minime à l’origine ne peut que s’aggraver dans le temps,
et parfois finir par créer des dégâts importants (affouillement de fondations, création de
cavernes sous la chaussée…….) , si on ne la répare pas.
L’enquête préliminaire consiste à envoyer sur place d’une équipe des que l’anomalie a été
signalée. Cette enquête préliminaire consiste à :
Visiter les lieux et préciser l’emplacement exact de l’infiltration ou fuite (repère sur
terrain).
Vérifier l’état des siphons de pied, des égouts, des plaques de regards et des divers
appareils de réseau proches de l’infiltration.
Faire des manœuvres sur le réseau, prendre des pressions au manomètre.
Faire des éventuellement un test de présence de chlore dans l’eau.
En fin faire une écoute rapide sur les branchements voisins à l’aide d’un amplificateur de
bruit.
L’expérience montre que dans 60% des cas, cette enquête préliminaire suffit à localiser la
fuite
42
.
Technique de contrôle et de détection de fuites
Les principales méthodes de recherche de fuites sont les méthodes acoustiques consistant à
capter puis à localiser les bruits crées par les fuites.
Résulte du choc des molécules d’eau entre elles, de leur frottement contre les parois de
l’orifice et de leur choc contre le terrain entourant la conduite.
Le bruit et les vibrations provoqués par la fuite sur le tuyau lui-même sont de loin les plus
importants, surtout pour les conduites métalliques. Ils se propagent tout le long de la
conduite et peuvent être perçu très loin du point de fuite par écoute directe sur la conduite
elle-même ou sur un appareil de réseau (vanne…). C’est pourquoi comme on le verra plus
loin, il est préférable de commencer à écouter les divers points d’accès à la conduite, avant
d’entreprendre une recherche pas à pas sur le sol, au-dessus du tracé de la conduite.
Cette propagation est moins bonne pour les conduites en béton ou en amiante-ciment. Elle
s’amortit même assez rapidement pour les conduites en matière plastique (P.V.C,
polyéthylène).
En ce qui concerne le bruit de la fuite lui-même, son intensité dépend plus de la vitesse de
sortie de l’eau que de son débit. Plus la pression de l’eau dans la conduite est élevée, plus la
fuite sera perceptible. Certaines conduites sous dimensionnées peuvent avoir des pressions
trop faibles aux heures de grande consommation, et il sera nécessaire d’y revenir lorsque la
pression sera suffisante (au moins de 2 bars).
Pour une rupture franche d’une canalisation fonte, le bruite sera perçu sur seulement
quelques mètres avec des maximums très nets au-dessus de la fuite et immédiatement suivi
de minimums aussi nets.
Une fuite sur conduite (plomb, fer, cuivre) de petit diamètre engendra un brut de même
intensité souvent sur tout le parcours du branchement. Comme nous l’avons décrit, l’écoute
(sur le départ du tuyau et sur l’arrivée) nous permettra très souvent d’en réduire
l’emplacement approximatif. Dans cette zone, il se peut que la différence entre plusieurs
bruits d’intensité maximum soit difficile à saisir et l’on devra procéder par écoute en dehors
du parcours mais parallèlement comme nous l’avons déjà expliqué plus haut.
43
Technique de contrôle et de détection de fuites
Une fente sur la génératrice d’un tuyau ou un trou d’un diamètre suffisant produit souvent
peu de bruit.
Un bruit permanent de même intensité sur tout le parcours à vérifier est souvent le fait d’un
tirage intensif et permanent sur la conduite ou d’une fuite éloignée de l’endroit.
Aux alentours des R.V et BI, très souvent nous enregistrons des bruits dus à ce genre
d’accessoires. Il faudra alors redoubler de prudence pour ne pas se faire « piéger ».
Une recherche sur une conduite en antenne, devra se dérouler jusqu’à l’extrémité du tuyau
même si en cours de parcours l’on découvre un bruit intéressant. En effet, les accessoires
des conduites (cônes, coudes, pièces de raccord) vibrent et nous donnent l’impression d’être
sur la fuite. Ceci bien sûr, ne se produit que si la fuite ou le débit de la conduite existe.
Les bruits de fuite ont une fréquence généralement comprise entre 300 et 3000 Hertz, d’où
l’intérêt des appareils d’écoute liés à un amplificateur électronique muni de filtres qui
éliminent les bruits parasites dont les fréquences sont situées en dehors de cette fourchette.
L’amortissement du bruit est plus rapide pour les fréquences élevées et pour les terrains
dont le coefficient de cohésion est faible (sable, sol gorgé d’eau…). Parfois la fuite est
noyée dans une nappe d’eau et le son est pratiquement inaudible.
En ce qui concerne l’écoute directe sur la conduite, l’affaiblissement du son augmente avec
le diamètre de la conduite. La même fuite fera plus de bruit sur une petite conduite que sur
une grosse conduite. Au-delà de 300 mm, une fuite légère ne produira pas une énergie
suffisante pour faire vibrer la masse importante du tuyau et elle sera très difficile à détecter.
b) Il arrive parfois que l’eau en circulant dans la conduite provoque des bruits ou des
vibrations importantes en des points particuliers et qui peuvent être pris par l’opérateur
pour des bruits de fuites. Cela peut être le cas par exemple pour une vanne tiercée, pour un
té de dérivation, pour des cônes de réduction de diamètres, des coudes ou des raccords
divers (joints Gibault essentiellement).
C’est pourquoi, il importe que l’opérateur assiste chaque fois aux travaux d’ouverture de
tranchée sur les points qu’il a donnés (ou moins qu’il s’informe des résultats), afin de
constater « de visu » l’origine réelle du bruit qu’il a entendu. Il ne perdra pas son temps,
surtout si le bruit n’était pas dû à une fuite, car cela lui apprendra à mieux le reconnaître à
l’avenir.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
La détection des bruits de fuite est souvent rendue difficile à cause des bruits parasites qui
la masquent. Ces bruits sont plus nombreux dans les agglomérations et plus importants le
jour que la nuit. Ce sont sur tout des bruits provenant de machines diverses (groupes
frigorifiques par exemple) au voisinage des écoutes et qui sont transmis par le sol ou par la
conduite, et les bruits de la circulation routière (roulage, avertisseurs, moteurs) transmis
par l’air ambiant. Les intempéries (vent, pluie) créent également des bruits très géants et
qui nuisent à l’écoute, jusqu'à la rendre parfois impossible.
On peut atténuer les bruits ambiants en entourant l’aimant du capteur dans des matériaux
isolants, mais généralement, il y a lieu de reporter l’inspection de la conduite à une heure
plus calme.
La composition des sols sur lesquels on sera amené à intervenir sera également à prendre
en considération.
En règle générale, un terrain homogène, qui n’a pas été remué depuis longue date, nous
donnera des réceptions de bruits assez franches. Comme nous l’avons déjà signalé, on
s’efforcera de placer notre appareil sur un sol homogène (écoute sur les cailloux par
exemple).
Les revêtements de chaussées (par exemple en bitume) laissant assez bien passer les bruits.
Par contre, l’on renouvellera de prudence sur les revêtements modernes (enrobés à chaud),
ainsi que sur les dalles béton qui sont de véritables caisses à « violon ».
Lorsque le parcours de la conduite nous obligera à passer d’une nature de sol à une autre,
l’on s’entourera de beaucoup de précautions et nous devrons agir en réfléchissant
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Technique de contrôle et de détection de fuites
EXEMPLE :
Une conduite placée en partie sous dalle béton et en partie sous terre ordinaire- le bruit
réceptionné sera plus fort et plus net sur le béton même si la fuite doit se trouver dans la
partie terre.
Le contact sur le sol de l’appareil de mesure (soit canne ; cloche, capteur) devra toujours
être franc. (Des grains de sable s’entrechoquant risquent de vous induire en erreur et de
provoquer des désagréments d’écoute).
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Technique de contrôle et de détection de fuites
CHAPITRE IV
APPAREILS DE RECHERCHES DE FUITES
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Toutefois, les dispositifs de filtrage sont très limités et le contrôle visuel peu efficace.
L’avantage sur les appareils mécaniques résident dans la protection contre les bruits
aériens.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Depuis quelques années une nouvelle technique de recherche de fuites a fait son apparition
en Europe : la corrélation acoustique.
Il s’agit d’une méthode passive consistant à recueillir en deux points accessibles d’une
conduite, le bruit émis par une fuite, puis de comparer les signaux perçus et mesurer le
décalage temporel entre les arrivées d’un même signal aux deux capteurs. (figure 1).
A B
Un bruit identifiable émis à l’instant t sur le point de fuite, parviendra avec un certain
retard au capteur A , un retard différent au capteur B.
On conçoit facilement que si nous sommes capables de mesurer ce décalage et que si nous
connaissons par ailleurs la vitesse de propagation des ondes dans le tuyau, nous aurons un
moyen de localisation de l’origine du bruit.
Pour cela, nous utilisons trois propriétés du bruit de la fuite, qu’il est en général seul à
réunir par rapport aux bruits environnants
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Technique de contrôle et de détection de fuites
1) Le bruit de fuite est « aléatoire », c’est à dire que, si on le représente par une fonction
F (t) et F (t + T ) pour toutes valeurs de T sont indépendantes, non corrélées, c’est à dire
, qu’elles ne présentent entre elles aucune ressemblance.
g
V = (en m/s) , dans laquelle
p( 1/$ + D/e.E)
3) Le bruit de fuite est permanent, alors que la plupart des bruits environnants sont
transitoires, et ainsi malgré une puissance instante importante, peuvent être discriminés
par un traitement sur une période longue de l’ordre de 10 secondes ou plus.
Le corrélateur va donc, chercher une ressemblance entre les deux signaux captés, en
appliquant à l’un d’eux une série de décalages, la ressemblance ne pouvant être trouvée que
pour le décalage compensant exactement la différence des temps de propagation.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
CORRELATEUR ACOUSTIQUE
(Figure C)
O.N.E.P.
PC
D
Position de
Traitement Capteurs
la fuite du signal
1) deux capteurs pour la saisie des bruits ou vibrations engendrés par la fuite.
2) deux amplificateurs associés aux capteurs.
3) deux liaisons par câble coaxial ou par voie radio sur deux canaux différents.
4) un dispositif de filtrage des signaux recueillis.
5) un dispositif d’amplification de signal après filtrage.
6) le corrélateur qui constitue l’unité centrale.
7) un périphérique, oscilloscope ou table traçante donnant la visualisation de la fonction
d’inter- corrélation.
8) un casque d’écoute.
9) Deux capteurs hydrophones
51
Technique de contrôle et de détection de fuites
Une fois que la conduite a été bien repérée, il faut fermer tous les branchements (compteurs,
jauges, boîte de lavage, bouche à incendie……) sur le tronçon à inspecter.
En effet, un éventuel tirage serait perçu comme un bruit de fuite d’une part, et il y a lieu de
réduire les recherches à la seule canalisation dans un premier temps, d’autre part.
Il est évident que l’on commencera à inspecter la conduite dans le voisinage immédiat des
venues d’eau, pour s’en éloigner progressivement si les recherches ne donnent rien.
La fuite peut parfois cheminer très longtemps dans le sous- sol avant de ressortir (soit parce
que le revêtement de la voie est très épais, soit parce que la fuite a trouvé un drain naturel
tel que fourreau de câbles ou conduite abandonnée) . Il n’est pas exceptionnel de trouver
des points de fuites à plusieurs centaines de mètres du lieu où elle est ressortie !
Si la voie est en pente, on étendra de préférence les recherches vers la partie située au
dessus du point de sortie de la fuite.
Si on perçoit un bruit qui ressemble à un bruit de fuite, ou si les points d’accès à la conduite
sont trop éloignés, on continuera l’inspection sur le sol et en suivant le plus fidèlement
possible la trace de la conduite. Il faut s’astreindre à progresser lentement (une écoute tous
les deux pas environ) pour avoir toute chance de discerner le bruit de la fuite.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Si cela est possible, on pourra faire une nouvelle écoute au point déterminé après avoir
arrêté momentanément la distribution de l’eau dans la conduite, afin de confirmer, si on
n’entend plus rien, la probabilité de la fuite.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Lorsqu’on pense que la fuite se trouve sur un branchement et si celui- ci est muni d’un
robinet de prise en charge (RPC) accessible, une expérience très simple permet de le
vérifier.
On ferme le RPC d’une part, puis le robinet après compteur d’autre part. Si cette manœuvre
suffit à arrêter les écoulements, la fuite se trouve sur le branchement (cette expérience très
simple s’effectue lors de l’enquête préliminaire). Généralement, les infiltrations ne s’arrêtent
pas immédiatement, car le terrain est gorgé d’eau et continue à alimenter les venues d’eau.
Dans ce cas, on installe un manomètre entre les deux appareils fermés (sur le robinet de
puisage par exemple).
Si le branchement n’a pas de fuites et si les appareils de fermeture sont bien étanches, la
pression observée restera constante, si cette pression chute, cela signifie que le branchement
a une fuite, et celle- ci est d’autant plus importante que la chute vers la valeur zéro est
rapide.
Dés que l’opérateur perçoit le moindre bruit suspect (même très faible), il doit fermer le
RPC et recommencer une écoute puis comparer les sons avec ceux de l’écoute précédente.
C’est pourquoi l’opérateur doit avoir non seulement une très bonne acuité auditive qui lui
permettra de percevoir et le discerner les sons, même très faible, mais aussi avoir la faculté
de garder en mémoire les sons perçus lors d’une écoute précédente (mémoire auditive) .
L’écoute par les amplificateurs de bruit comme nous l’avons vu, utilise une méthode
purement acoustique. Elle est très répandue du fait de sa grande simplicité et de son
efficacité satisfaisante.
54
Technique de contrôle et de détection de fuites
Elle présente l’inconvénient majeur d’être lente (une écoute durant 8 à 10 secondes environ
tous les 50 à 60 cm en progression normale, soit une vitesse d’environ 200 à 250 m/ h) et
d’être perturbée par tous les bruits ambiants (circulation, bruit aériens, vent, pluie…). Ces
bruits sont parfois si gênants qu’il est nécessaire de revenir faire les écoutes durant la nuit.
Par ailleurs, cette méthode demande, outre une excellente acuité auditive (confirmée par un
audiogramme), une concentration extrême de la part du chercheur. Celui- ci doit d’ailleurs
se ménager des pauses de décompression à intervalles réguliers, s’il veut éviter d’être
rapidement épuisé et de perdre toute son efficacité.
( Fig. F)
55
Technique de contrôle et de détection de fuites
Lorsque la conduite n’est pas métallique (polyéthylène, PVC, amiante- ciment), le détecteur
de conduite métallique est évidemment inefficace. On utilise dans ce cas un autre type
d’appareil qui imprime des vibrations sonores qui sont véhiculées par le fluide dans la
conduite et un récepteur permet de localiser ces vibrations à une distance plus ou moins
grande (jusqu’à 50 m environ) de leur origine.
Cet appareil a donné des résultats décevants à ces débuts. Il est à présent fiable et plus facile
à mettre en œuvre. On l’utilise souvent chaque fois que l’on doit repérer une conduite non
métallique. L’ONEP utilise actuellement les tri phones T 80 ou T 2000.
Il existe enfin la méthode dite <du sourcier> dont les baguettes se croisent lorsqu’elles ont
détecté une variation même infime du champ magnétique dans le sous- sol. Cette méthode
fait toujours sourire ceux qui la découvrent, mais elle reste très efficace. Malheureusement,
elle n’est pas sélective et les baguettes peuvent réagir pour toute autre conduite (gaz,
assainissement….) ou anomalie rencontrée dans le sous –sol.
56
Technique de contrôle et de détection de fuites
CHAPITRE V
57
Technique de contrôle et de détection de fuites
I- REPARATION DE FUITES.
La réparation des fuites sera faite conformément au CPS (ONEP) ou par les équipes des
centres.
Avant de détailler quelques techniques de réparation des fuites, il est nécessaire de traiter
les parties : Pièces de recharge, outillage, moyens de manutention, moyens de terrassement,
et pompes d’exhaure.
2.1-Pièce de rechange.
Les joints Gibaults : Les joints Gibaults sont en général en fonte ou en acier et en
différents diamètres et classes.
Les pièces spéciales : Les B.U, les Té et les plaques pleines sont généralement en fonte.
58
Technique de contrôle et de détection de fuites
59
Technique de contrôle et de détection de fuites
On procède au remplacement avec les boulons en acier galvanisé, ainsi que les pièces jugées
défectueuses (collier, tête RPEC etc.…..).
Raccord compteur :
60
Technique de contrôle et de détection de fuites
61
Technique de contrôle et de détection de fuites
Généralement les casses sur conduites se produisent sous forme de cisaillement provoqué
par la nature du terrain qui a un caractère argileux (gonflement en périodes pluviales ou
refroidissement en périodes sèches).
Dans le cas ou la casse ne présente pas un aspect de cisaillement et une forme particulière,
on procède au remplacement du tronçon déposé par un autre tronçon qui sera confectionné
à cet effet en fonction des mesures prises entre les bouts des conduites fixes parés usinage
des bouts ; puis remplacement du tronçon endommagé de la même manière décrite
précédemment
L’exploitant opère souvent lors des casses des conduites du réseau de distribution au
remplacement des tronçons endommagés et évite le remplacement de l’ensemble de l’élément
de la conduite pour éviter le terrassement d’une part et donner au réseau un caractère de
flexibilité d’autre part lui permettant de s’adapter plus au mouvement presque permanent de
certains terrais argileux.
Après avoir porté le plomb à une température de fusion ; on le coule sur le joint
préalablement, entouré par l’argile, formant ainsi un système de moule, et le plomb et
renfermé entre la corde imprégnée; les surfaces intérieurs et extérieurs des emboîtements et
l’argile ; après solidification ; on procède au matage pour assurer une bonne étanchéité.
62
Technique de contrôle et de détection de fuites
On utilise le même procède que celui de la réparation de la conduite amiante ciment citée ci-
dessus.
Cependant il faut signaler que les conduites en fonte grise les extérieur sont superfins à ceux
des conditions en fonte ductile ; et donc il faut soit meuler l’extérieur de la conduite ou
aléser l’intérieur du joint Gibault.
La réparation d’une rupture sur l’acier se fait généralement par le soudage d’une tôle
façonnée suivant le rayon de courbure extérieure de la conduite, ou carrément le soudage
d’un manchon confectionné suivant le diamètre de la conduite.
b- Casse du tuyau :
Les conduites en béton précontraint ainsi que ceux en béton armer à âme tôle ne s’apprêtent
pas à la coupe de ce fait ; et dans ces cas on procède au changement complet ; de l’élément
en trois phases à savoir :
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Ces manchons en inox peuvent être utilisés rapidement en charge ; et ce quelques soit la
nature, de la conduite et de son environnement ; pour cela plusieurs types de manchon
existent à savoir :
Le manchon standard
Le manchon articulé
Le collier rédi champ
Le collier rédi champ type RF
Le collier de rapprochement.
Le manchon standard :
Il sert pour la réparation des conduites en acier, acier inoxydable, fonte, amiante Ciment
AC , PVC……… etc., et il est utilisé surtout pour les conduites fissurées ou trouées.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
Ce collier sert pour la réparation des tuyaux rigides présentant de petits trous ou des
fissures longitudinales.
Colliers de rapprochement
Ces colliers servent pour étancher les emboîtements sur tuyauterie en fonte grise, ou en fonte
ductile, sans avoir recours à la coupe du tuyau.
Nettoyer soigneusement la tulipe et le tube sur lesquels la contre bride sera installée. Faire
disparaître avec un marteau les morceaux de plomb saillant.
Bien savonner le tube pour faciliter le glissement des pièces, il est possible d’utiliser un
lubrifiant ne présentant pas de risque sur la qualité d’eau.
Couper le joint en sifflet à 45°. Il est impératif d’exécuter une coupe nette.
Mettre en place autour du tube et maintenir les extrémités rapprochées à l’aide d’agrafes.
Monter les 4 segments qui composent chaque bride de part et d’autre de la tulpie. Régler les
crémaillères afin d’obtenir la plus petite dimension. Il est important d’avoir le jeu minimum.
Serrer les boulons d’assemblage des segments. Faire tourner la contre bride arrière, afin
que la coupe de la garniture soit impérativement au lieu d’un segment.
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Technique de contrôle et de détection de fuites
De ce bilan ressort le coût de réparation de la fuite ainsi que les différentes difficultés
rencontrées dans sa réparation, pour essayer de prendre les dispositions qui s’imposent en
vue de les dépasser dans une éventuelle autre réparation.
Pour mieux exploiter les statistiques des fuites, un logiciel peut être mis en place (GMAO),
pour le traitement de l’information et les sorties de tout état concernant : la réparation des
fuites.
Le fait de cocher sur le plan de réseau toutes les fuites survenues ; permet en fin de chaque
année : de distinguer les parties les plus affectées (colorées), et de lancer d’éventuel
diagnostic; et donc finira par les réhabilitations des réseaux qui s’imposent une fois les
ratios sont dépassés.
9-Tous-traitance
Pour les fuites nécessitant des moyens dépassant ceux du centre ; et / ou ; quand il
s’agit de plusieurs fuites à réparer (suite à une campagne de recherche de fuites, il est
judicieux de passer des conventions avec des entreprises spécialisées et outillées pour la
réparation des fuites).
Pour cela le cahier des prescriptions spéciales notamment la consistance des travaux
doit faire l’objet d’une étude minutieuse prévoyant toutes les prestations à réaliser à savoir :
66
Technique de contrôle et de détection de fuites
Il faut signaler quelques types de problèmes rencontrés lors des réparations des fuites
et qu’il vaut mieux résoudre pour une bonne efficacité de l’intervention à savoir :
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Technique de contrôle et de détection de fuites
ANNEXE :
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Technique de contrôle et de détection de fuites
ANNEXE 1
CENTRE Ratio en Pondération Rendement Pondér Origine Pondération Années Pondér Classement
Kwh /m 3 X réseau -ation d’alimentation en par de -ation
10 « R » eau potable captage saturation
de
ressources/2006
kwh/m3 x10 R> 80 % 0 point source gravi- 0point -5 ans 0 point
75 < R<80 1point taire -4ans 1point
70 < R< 75 2point eau souterraine -3ans 2point
60< R < 70 3 point 1point -2ans 3point
50 <R <60 4 point eau -1ans 4point
R< 50 % 5point superficielle 3point centre 5point
déficitaire
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Technique de contrôle et de détection de fuites
ANNEXE 2
Rapports périodiques
RAPROCHEMENT
Feed
Volumes produits,
Bac -Journaux de bord distribués
-Statistiques -Indice linéaire de pertes
-Observations tran- -Rendement du réseau
mises par le personnel -Recherche des anomalies
du centre
-Programmation
- Localisation des
secteurs fuyards par
mesure de nuit
- Détection de fuites Lancement de la phase
- Réparation de fuites préliminaire de recherche
Découpage du réseau
Phase finale de Travaux correctifs et
en secteurs de
recherche de fuites changement des
recherche
vannes défectueuses
-Vérification de
l’étanchéité des vannes
-Mise à jour du plan
réseau
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Technique de contrôle et de détection de fuites
annexe 2 ( Suite)
Rapprochements AU NIVEAU DE LA DR
Quotidiens -programmation immédiate
Volumes produits -Contre mesure de nuit
Volumes distribués -Détection, réparation des
Indice de pertes fuites et évaluation
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