Vous êtes sur la page 1sur 50

ASSAINISSEMENT

Public cible :

 Licence professionnelle - Génie civil.

 Licence scientifique - Génie civil.

DENYIGBA KOKOU DONUDENU


Ing. Sc & tech de l’eau et l’Environnement
Ecole doctorale EAU-VILLE-ENVIRONNEMENT (Centre d’Enseignement et de
Recherche de L’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées –Paris)
Consultant WASH
mail: gk62.denyigba@gmail.com

Version avril - 2018


1
CHAPITRE II

LES INFRASTRUCTURES ET
RESEAUX D’ASSAINISSEMENT

2
Sommaire

A. Réseau d’assainissement collectif des eaux


usées et excréta

B. Réseau d’assainissement des eaux pluviales

3
A - RÉSEAU D’ASSAINISSEMENT
COLLECTIF DES EAUX USÉES ET EXCRÉTA
1. DÉFINITION
Les réseaux d’assainissement sont des circuits ou conduits utilisés
pour collecter (canaliser) les déchets quelles que soient leurs
origines en vue de leur évacuation et traitement éventuel avant leur
rejet dans un exutoire ou leur recyclage à d’autres fins ….
(agriculture, maraîchage,…)

 Ces réseaux d’assainissement concernent en premier lieu les


eaux pluviales et les eaux usées

 Cas des déchets solides (ordures ménagères et déchets


spéciaux).
On n’utilise pas habituellement le terme ‘réseaux’, mais c’est tout
comme ! car le circuit de collecte n’est pas identique.
Dans ce cours, nous traiterons essentiellement des eaux! …

4
Vidéo 1 : Réseau d’eaux usées et excreta

5
2. CLASSIFICATION
2.1 Réseau unitaire
Les eaux usées et les eaux pluviales sont collectées dans les
mêmes ouvrages, correspondant au principe ancien du «tout à
l’égout ».
Le réseau unitaire comporte une canalisation unique pour évacuer
en même temps les eaux usées et les eaux pluviales. Cette solution
présente immédiatement au moins deux inconvénients majeurs :
- l’eau de pluie peut augmenter de manière très considérable
(notamment en cas d’orage) les débits parvenant aux stations
d’épuration et perturber fortement leur fonctionnement ;
- le dimensionnement des ses réseaux doit être fait pour accepter à
la fois un débit de base des eaux usées et des débits de pointe en
cas de forte précipitation, ce qui augmente le coût de ces ouvrages.

6
2.2 Réseau séparatif
Il est composé de deux types de canalisation :
- l’une (un peu plus grande) est destinée à recevoir les eaux de
pluie ;
- l’autre (de section plus petite) pour collecter les eaux usées.

Les deux réseaux peuvent suivre le même tracé (profil en long)


pour ce rendre à la station d’épuration ou bien suivre des tracés
différents quand les eaux pluviales se rejettent directement dans un
cours d’eau proche sans passer dans la station d’épuration.

7
2.3 Réseau pseudo-séparatif
 Il s’agit d’une combinaison (plus ou moins prononcée) des deux
types précédents dans lequel les eaux de pluie des habitations et
des cours riveraines sont envoyées vers le réseau d’eaux usées.

2.4 Autres systèmes


 Il existe de nos jours des systèmes plus sophistiqués : systèmes
en dépression (ou sous vide) permettant entre autre de protéger la
nappe d’eau souterraine et les systèmes sous pression (en charge)
qui permettent d’éviter les surprofondeurs et les problèmes de
pente).

8
9
Tableau 1: Tableau comparatif des différents types de réseaux
d’assainissement

10
3. TYPOLOGIE DES RÉSEAUX D’ASSAINISSEMENT

Selon topographie du site on distingue 6 types de réseaux:


1. Schéma d'équipement perpendiculaire, à écoulement directe
dans le cours d'eau = succession de collecteurs maintenus
perpendiculaires à la rivière = prototype même des réseaux d'eaux
pluviales en système séparatif. Le même schéma est
adaptable aux réseaux unitaires si aucun traitement n'est
nécessaire

2. Schéma par déplacement latéral ou parallèle au cours d'eau :


transport des effluents en aval de l'agglomération en vue de son
traitement.
Inconvénient majeur : nécessité d’installer des stations de relevage
pour résoudre le problème de défaut de pente.

3. Schéma à collecteur transversal ou oblique : permet, plus que


le précédant, de transporter facilement les effluents en aval de
l'agglomération. Il élimine le problème de faible pente et offre une
bonne évacuation gravitaire des effluents
11
Type « perpendiculaire » Type « collecteur Type « collecteur
latéral » transversal »

12
4- Schéma par zones étagées ou par interception :
Ce schéma constitue la réplique du schéma par déplacement
latéral superposé au schéma à collecteur oblique, avec cependant
une multiplication des collecteurs longitudinaux.
Le collecteur du haut (encore appelé collecteur d'interception)
permet de décharger le collecteur du bas des apports en
provenance des bassins dominants de la vallée située en haut de
l'agglomération.

5- Schéma à centre collecteur unique ou éventails :


Ce schéma convient pour les zones relativement plates. Il permet
de concentrer les effluents en un seul point où ils seront relevés
pour être évacués vers un exutoire éloigné de l'agglomération.

6- Schéma à centre collecteurs multiples ou schéma


d'équipement radial :
Ce schéma constitue une multiplication du schéma précédant à la
seule différence qu'il permet de concentrer les effluents en plusieurs
points où ils seront relevés pour être évacués vers un exutoire
éloigné de l'agglomération.

13
Type « centre collecteur
unique »
Type « zones étagées »
Type « radial »

14
Conduites en fonte ductile Pose de conduite en PVC

15
4. MISE EN OEUVRE

Un bon dimensionnement des systèmes d’assainissement en


général et des réseaux de collecte et d’évacuation d’eaux usées en
particulier nécessite une parfaite maîtrise des paramètres
techniques et environnementaux à prendre en compte dans les
calculs (conception et mise en œuvre).
 Il s’agit ici de maîtriser les flux d’eaux usées, donc tous les
«évènements» prévisibles comme imprévisibles, les contextes
socio-économiques, même culturels des localités considérées.
 Les prévisions d’évolution démographique et spatiale ne sont pas
aisées, mais permettent d’éviter les risques de sur-dimensionnement
ou de sous-dimensionnement.

16
 Le sur-dimensionnement est la cause d’une mauvaise
appréciation de l’évolution urbaine de la localité considérée ; il est
caractérisé par des faibles vitesses d'écoulement dues au fait que les
quantités d'eau écoulées sont inférieures à l'utilisation normale de la
canalisation. Les manifestations du sur-dimensionnement sont entre
autres :
- augmentation des dépôts en canalisation à cause du non respect
des conditions d'autocurage ;
- risques accrus d'obstruction des canalisations ;
- fermentation anaérobies avec dégagement d'odeurs
nauséabondes ;
- corrosion rapide des tuyaux
- coûts de réalisation élevés…

 Le sous-dimensionnement se traduit par l'incapacité des


réseaux à pouvoir véhiculer les eaux des périodes de pointe ; il se
manifeste généralement par des refoulements, des fuites en réseau,
des cassures ou des débordements.

17
 La sécurité du réseau de collecte des eaux usées est un des
objectifs majeurs recherchés : elle doit être recherchée selon le
double souci de rationaliser les investissements et de protéger
l'environnement.
La sécurité peut être compromise pour plusieurs raisons :
(1) Confusions lors des branchements, par inadvertance ou par
intention de facilitation : le réseau interne d'eau usées peut être
raccordé sur le réseau d'eaux pluviales, et vice versa.
(2) Au niveau du branchement particulier, il est parfois oublié
d'assurer la ventilation et l'aération des branchements d'eaux
Usées ;
(3) Autre erreur compromettant la sécurité du réseau = les
rejets des eaux industrielles sans traitement préalable sont
toxiques! ;

18
(4) Exécution de branchements endommagés et malfaçons diverses :
- utilisation de tuyaux inadaptés,
- présence de branchements faisant saillie dans le réseau principal,
- branchements à contre sens,
- mauvaise mise en œuvre des matériaux,
- absence de ventilation ou de regards de visites appropriés, etc.

19
4.1 Définition de quelques termes

• La notion d’équivalent – habitant (EH)


L’équivalent-habitant est un paramètre permettant d'assurer une
homogénéité entre d'une part, les rejets des différents types
d'activités antropiques (ménages, hôpitaux, industries, hôtels,
établissements scolaires, établissement publics, marchés et autres
lieux de commerce, lieux de culte, etc.) et d'autre part, les rejets
moyens équivalents à un habitant dans la localité considérée.
La notion d’EH n’est pas une valeur standard (figée) ; l’EH se calcule
en fonction d’un certain nombre de paramètres représentant une
charge de pollution donnée attribuée à un habitant par jour
(hydraulique, organique, …) ; il est exprimé en flux hydraulique ou en
gramme de charge polluante par habitant et par jour !

20
Exemple 1
 Calcul du nombre d’EH à partir du flux hydraulique de l’ESTPO

 Hypothèse de calcul
* un étudiant (régime d’internat) = 1EH
* un personnel = 1/2 EH

Effectif Coefficient EH
affecté

Etudiants 550 1 550

Personnel 34 0,5 17

Total 584 567

21
Exemple 2 (OMS, Afrique)
On estime que la contribution journalière par habitant est de 40-50 g
de demande biochimique d’oxygène en 5 jours (DBO 5 /hbt/j)

Exemple 3 (Burkina Faso)

En milieu urbain, la consommation journalière d’eau par habitant et


par jour est estimée entre 20 -70 litres (source : ONEA)

Exemple 4 : (Union européenne)


A partir de la charge organique
 EH = Unité de mesure permettant d'évaluer la capacité d'une station
d'épuration.
Cette unité de mesure se base sur la quantité de pollution émise par
personne et par jour.

1 EH = 60 g de DBO5/jour soit 21,6 kg de DBO5/an.

22
Exemple 4 (suite)

La directive européenne du 21 mai 1991 définit l'équivalent-habitant


comme la charge organique biodégradable ayant une demande
biochimique d'oxygène en cinq jours (DBO5) de 60 grammes
d'oxygène par jour.

23
Exemple 5 (UE)
- Habitations unifamiliales qui ne génèrent que des eaux usées
domestiques, la charge polluante produite quotidiennement s’exprime
par un nombre d’équivalent-habitant égal au nombre d’occupants.

- Dans le cas de raccordement de plusieurs habitations sur le même


système d’épuration individuelle, la charge polluante est comptabilisée
sur un nombre minimum de 4 EH par habitation.

- Pour les autres habitations, le nombre d’équivalent-habitant


correspondant à la charge polluante contenue dans les eaux usées
domestiques est évalué comme suit (tableau1):

24
Tableau 1 : Equivalents-habitant dans certains établissement
(UE)
Bâtiment ou complexe Nombre d’équivalent-habitant (EH)

Usine, atelier 1 ouvrier = 1/2 EH


Bureau 1 employé = 1/3 EH
Ecole sans bains, douche ni cuisine 1 élève = 1/10 EH
(externat)*
Ecole avec bains sans cuisine 1 élève = 1/5 EH
(externat)*
Ecole avec bains et cuisine 1 élève = 1/3 EH
(externat)*
Ecole avec bains et cuisine (internat)* 1 élève = 1 EH

Hôtel, pension* 1 lit = 1 EH


Camping – emplacements de 1 emplacement = 1,5 EH
passage

25
Tableau 2 : Equivalents-habitant dans certains établissement (UE)

Bâtiment ou complexe Nombre d’équivalent-habitant (EH)

Camping – emplacements résidentiels 1 emplacement résidentiel = 2 EH

Caserne 1 personne (prévue) = 1 EH


Restaurant* 1 couvert servi = 1/4 EH
Nbre EH = 1/4 EH x nombre moyen
de couverts servis chaque jour

Théâtre, cinéma, salle de fêtes, débits 1 place = 1/30 EH


de boissons
Plaine de sport* 1 place = 1/20 EH
Home, centre spécifique de soins, 1 lit = 1,5 EH
prisons*
Camping – emplacements résidentiels 1 emplacement résidentiel = 2 EH

26
Exemple 6 (UE)
 Un habitant produit 150 à 200 litres d’eaux usées par jour
contenant :
- 70 à 90 grammes de matières en suspension (ou M.E.S.),
- 60 à 70 grammes de matières organiques, exprimées en DBO5,
- 15 à 17 grammes de matières azotées, exprimés en N,
- 4 grammes de phosphore, exprimés en P.
Ces eaux usées contiennent plusieurs milliards de micro-
organismes par 100 mL. Cet ensemble constitue la charge
polluante journalière engendrée par un habitant.
(source : C.I. Eau, août 1999)

27

28
• Coefficient de pointe (Cp) : est une variation qui exprime ici le
débit maximal (volume à l’heure la plus chargée de la journée)
rapporté au débit moyen de la journée de la plus forte consommation
à l'horizon de l'étude. (En eau potable, on parlera de coeff de pointe
horaire Cph).
La formule suivante est souvent utilisée pour exprimer le coefficient
de pointe à partir du débit moyen dans la conduite :

𝒃 ou 𝟐,𝟓
Cp= a+ Cp= 1,5+
𝑸𝒎 𝑸𝒎

a=1,5 : est la limite inférieure à ne pas dépasser quand Qm tend vers l'infini,
et b=2,5 est un paramètre introduisant la valeur de la croissance exprimée
lors que Qm tend vers 0.

Dans la littérature : les valeurs de Cp dépendent du type d’eaux usées ou de


la position de la conduite.
• Pour des eaux usées domestiques, les valeurs moyennes de Cp sont de
1,71 et 2,4 ;
• Par rapport à la position du tronçon :
- Cp est autour de à 3 - 4 en tête du réseau ;
- Cp avoisine la valeur 2 à proximité de l'exutoire. 29
• Taux de restitution (Tr) : quantité d'eaux usées effectivement
rejetées dans le réseau de collecte, rapportée à la quantité totale
d'eau distribuée ou consommées dans une parcelle donnée ;

- l'évaluation de Tr nécessite donc de maîtriser les quantités d'eau


utilisées en fonction des usages (bain, toilette, boisson, cuisson,
lessive, vaisselle, arrosage jardin, lavage véhicule, nettoyage
parking, etc.).
- Tr (exprimé en %) est évalué afin de tenir compte du fait que les
eaux d'arrosage des jardins, de lavage des parkings et de voiture,
etc., se retrouvent le plus souvent dans le réseau d'évacuation des
eaux pluviales.

o Ex: pour une consommation moyenne de 50 l/j/hbt, avec un


taux de rejet de 90%, le volume d’eaux rejeté est de 45 L

30
• Pente piézométrique (Jm) : encore appelée pente motrice ou
perte de charge par unité de longueur, est la pente de la ligne
piézométrique qui doit rester en tous points au-dessous du niveau du
sol afin d'éviter le débordement du réseau.
𝑯𝒊−𝑯𝒊
Jm= +𝟏
𝑳

• Point caractéristique : sur un tronçon à section constante, est le


point où la pente motrice est égale à la pente motrice moyenne
pour l'ensemble du tronçon.
Il est conventionnellement admis que le point caractéristique se situe
aux 5/9ème de la longueur du tronçon (pour les canalisations de
tête ne recevant aucun apport à l'origine) sinon, au 5/10ème à
partir de l'amont ; cette hypothèse vient de ce que le débit croît
comme la puissance ¾ de la longueur.

• Concept de Pleine Section : il s'agit d'un concept établi en raison


de la faible variation du débit dans une canalisation au-delà des
8/10ème de sa hauteur (pour les tuyaux à section circulaire) et au-delà
des 9/10ème (pour les tuyaux de section ovoïde).
31
4.2 Démarche méthodologique générale

a) Débits d’eaux usées à évacuer


Le dimensionnement des réseaux d’eaux usées passe par la
connaissance débits évalués dans la pratique par la consommation
globale d’eau dans la localité considérée au jour de la plus forte
consommation de l’année, rapporté à l’unité habitant sur une période
de 24h.
NB : il faut distinguer les eaux usées domestiques ou urbaines des
eaux usées industrielles et les eaux parasites !

 Méthodes d’évaluation de la consommation totale d’eau :


 Dépouillement des registres de consommation des particuliers
pour évaluer le volume réellement distribué chez les abonnés ;

 Mesure de volume brut d’eaux produites au niveau de la station


d’exhaure en déduisant les pertes de charge en réseau. Cette
méthode comporte des risques, notamment la non maîtrise des
phénomènes de pertes des charges en aval du point d’exhaure
pendant la distribution.

32
b) Calculs des réseaux : l’évaluation de la quantité d’eaux usées à
collecter dépend de 2 valeurs extrêmes :

• débit de pointe d’avenir (permettant de dimensionner les sections


des canalisations en système séparatif) ;

• débit minimal (permettant aux canalisations de pouvoir s’auto-


curer par la vitesse min d’entrainement des dépôts en
canalisation). On évalue les valeurs extrêmes de la vitesse entre
0,5 à 0,7 m/s).

c) Evaluation des débits max : prendre en compte les facteurs


suivants :
• perspectives de croissance démographique de la localité = bien
analyser les statistiques démographiques ;
• perspectives de croissance spatiale de la localité : le projeteur
devra se référer aux projections des Schémas Directeurs
d'Aménagement Urbain (SDAU) et des Plans d'Occupation des
Sols (POS) de cette localité ;
• évolution probable de la consommation d'eau en fonction des
types de tissus rencontrés et leurs tendances de développement ;
33
d) Sources d'eaux usées : ménages, industries, équipements
collectifs publics et municipaux et eaux parasites.

L'évaluation des débits selon les sources de production identifiées


s'effectue de manière à pouvoir déterminer :
- le débit moyen annuel
- le débit d'heure de pointe de temps sec.

Pour cela, le projeteur devra s'appuyer sur les données telles que :

- facturations d'eau potable domestique, industrielle et municipale


(autre que l'espace vert),

- consommations (ménagères et industrielles) sur captage privé,

- taux de raccordement au réseau d'égout et le taux de retour à


l'égout des quantités consommées (pour les abonnés raccordés
au réseau d'égout),

34
- coefficients de pointe journalière et horaire déterminés en fonction
des statistiques de production.

* Remarque d’usage : les eaux parasites, à défaut d'être mesurées,


sont estimées entre 0,05 et 0,15 litres/s/ha.

* Ainsi, pour une densité moyenne de 100 habitants/ha, le ratio


d'eaux parasites pourrait s'établir entre 16 et 47 m3/an/hbt.

35
4.3 Etapes du dimensionnement

 5 phases (ICdCsVE)

1. Identification et calcul des données de base ;

2. Calcul des débits de projet ;

3. Calcul des sections des canalisations à partir des


débits de pointe d'avenir ;

4. Vérification des conditions d'auto-curage du réseau ;

5. Exécution proprement dite du projet

36
4.4.1 Identification et calcul des données de base

 Travaux préliminaires à effectuer, selon l'ordre chronologique


suivant :
(a) délimiter si nécessaire la zone d'étude en sous-bassins
hydrologiques principaux tant au point de vue consommation d'eau
que du point de vue taux de restitution ;
(b) tracer l'ossature du réseau, en s'appuyant autant que faire se
peut sur le réseau de voirie, en fonction des contraintes telles que la
topographie du site et le réseau hydrographique existant ;
(c) tracer le réseau proprement dit (profil en long) en se basant
sur l'ossature ci-dessus et la position du (ou) des stations d'épuration
prévues à cet effet ; ce tracé sera guidé par le souci de faciliter les
branchements particuliers des usagers et l'intérêt éventuel d'un
écoulement gravitaire des eaux usées vers la STEP ; à l'issue de
cette phase, relever tronçon par tronçon, la longueur, les côtes du
terrain naturel et ensuite, calculer la pente moyenne du terrain
naturel (en m/m) ;
(d) répartir les abonnés dans la zone d'influence de chaque
tronçon en tenant compte des étapes

37
4.4.2 Calcul des débits de projet

 Il s'agit d'évaluer :

• Les débits moyens actuels ou débits de route (Qmi) dans


chaque tronçon ;

• Les débits de pointe actuels (Qpa) dans chaque tronçon ;

• Les débits de pointe d'avenir (QpA) à l'horizon du projet


dans chaque tronçon ;

Le calcul des débits se fait toujours de l'amont vers l'aval.

38
 Les approches suivantes permettent le calcul les débits en route
dans un tronçon donné.

1° - Méthode de calcul des débits par unité de surface


d'influence

Qmi = (Tr × D × S × q0)/(24 x 3600=86400)



Qmi= débit moyen (L/s)
Tr = taux de rejet ou de restitution (%)
D = la densité d'habitation (hbt/ha)
S = la surface d'influence du tronçon (ha)
q0 = la consommation spécifique d'eau ( l/j/hbt)

39
2° - Méthode de calcul des débits par unité de longueur de
branchement (Qmr en l/s).

Qmi = (Cp × Ni* × qm) ou bien Qmi = (qmei + qmsi)/2

• qm = débit moyen d’eaux usées par branchement (l/s/branchement);


• Ni* = somme des branchements amonts du tronçon (N amont) et
des branchements spécifiques de ce tronçon (ni ) ;
• Cp = coeff de pointe par branchement calculé ;
• Qmei = débit moyen à l’entrée du tronçon i ; Qmsi = débit moyen à la
sortie du tronçon i ;
•Qmi = débit de dimensionnement du tronçon i.

40
 Débits des eaux claires parasites

Les eaux claires parasites correspondent aux inversions de


branchement (raccordement des eaux pluviales sur le réseau d’eaux
usées) ou au drainage de la nappe (du fait d’une canalisation
comportant des fissurations).
A défaut d’éléments quantifiés sur les débits d’eaux parasites, on
peut évaluer le débit moyen des eaux parasites à l’exutoire du bassin
élémentaire par le produit du débit moyen des eaux usées au 1/100 e
du taux de dilution

Qecp = Qm * (T dilu/100) Qecp : débit des eaux claires parasites (l/s)


Qm : débit moyen des eaux usées (l/s)
Tdilu : taux de dilution (%)

 Débits de temps sec


Qts = Qeud + Qeui + Qecp
Qts : débit de temps sec (l/s)
Qeud : débit des eaux usées domestiques (l/s)
Qeui : débit des eaux usées industrielles (l/s)
41
44.3 Calcul des sections des canalisations à partir
des débits de pointe d’avenir

Ce travail se fait tronçon par tronçon, en s'appuyant sur les données


de base suivantes, relatives à chaque tronçon :

- longueur (L, en m),


- côte du terrain naturel amont et aval (Zamont, Zaval , m)
- pente du terrain naturel (Jm , en m/m),
- profondeur initiale des tranchées (H, en m),
- débit moyen du tronçon (Qmi , en l/s),
- débit de pointe actuel (Qpa, l/s),
- débit de pointe d'avenir (QpA, l/s).

42
La formule généralement utilisée est celle de Manning & Strickler
selon laquelle :

Q=S×V et V = Ks × J1/2 × RH 2/3 (1)

S : section de la canalisation (en m²)


V : vitesse d’écoulement (m/s)

Ks : coefficient de Strickler dépendant de la nature des canalisations,


des effluents et des joints ; dans la pratique, Ks appartient à
l'intervalle [70, 100] selon la nature du matériau du tuyau. Pour un
tuyau en PVC, Ks est pris égal à 80.

Jm : la pente hydraulique (en m/m) ou pente motrice

RH (m) = rayon hydraulique moyen de la section mouillée considérée


(quotient de la section mouillée sur le périmètre mouillé), qui vaut D/4
à pleine ou demi-section pour une canalisation circulaire de diamètre
D.
43
Les calculs sont effectués à pleine section, RH devient D/4. La
formule (1) se traduit par les relations suivantes :

44
Les principales étapes à suivre sont les suivantes :

i) - Calcul des pentes minimales (Jmin ou JH), connaissant les débits


de projet dans chaque tronçon avec une vitesse minimale
d'écoulement à pleine section et le diamètre minimal admissible.
Pour un tuyau circulaire, la vitesse (Vps) et le débit Qps d'écoulement
en pleine section sont calculés à partir des expressions ci-dessus
(4,5) ;

ii)- Détermination des diamètres des tronçons de canalisation :


la démarche, schématisée par l'algorithme de la fig.3.2, est itérative
jusqu'à ce que certaines conditions soient satisfaites ; les formules
utilisées sont celles présentées en s'appuyant sur les données de
base calculées plus haut.

45
En résumé,

• le débit de pointe va conditionner le dimensionnement des


canalisations,
• et les débits minimaux doivent vérifier les conditions
d'autocurage.

- En principe, pour calculer le débit de pointe, on a besoin de


connaître le débit moyen total correspondant au débit moyen
d'eaux usées auquel s'ajoute le débit d'eaux claires parasites. Les
eaux claires parasites sont les eaux qui parviennent dans le réseau
d'égout en provenance du sous-sol, des rivières et autres sources
mais qui n'ont pas leur place dans les égouts. Mais en milieu aride,
ce débit peut être négligé.

- A partir de ce moment, en considérant que la conduite est pleine


lorsque l'on a le débit de pointe, on peut calculer le diamètre
théorique (Dth) qui est le diamètre pleine section (Dps) et
rechercher le diamètre commercial (à partir d’ abaques ou
catalogues …)

- Enfin, une fois le diamètre de la conduite déterminé, il ne reste plus 46


qu'à vérifier les conditions d'autocurage
4.4.4 Vérification des conditions d'auto-curage du
réseau
 Une fois les diamètres des conduites déterminées, il ne reste qu’à
vérifier les conditions de l’auto-curage.

L’autocurage est l’aptitude de la conduite d’assainissement à


transporter les écoulements qu’elle reçoit sans encrassement ou bien
le phénomène de nettoyage des égouts ou des conduites
d'assainissement par le seul effet des écoulements qui s'y
produisent.
 Dans la pratique, un bon autocurage impose que la capacité de
transport des particules solides soit suffisante afin d’éviter leur
sédimentation et leur dépôt. Il faut donc choisir convenablement les
caractéristiques géométriques de la conduite ou de la canalisation
(forme, diamètre, hauteur, etc).

 Les pratiques sont différentes pour chaque pays ou région


(vitesses v (m/s), contraintes de cisaillement  (N/m²)).

 De l’étude générale des conditions d’autocurage, on a les


contraintes de calage des réseaux comme suit :
47
- Condition 1 : Vps > 0,7 m/s ; Vps = (Ks.J1/2.D2/3) /42/3 ou
Vps = Ks J1/2 (D/4)2/3

A pleine section ou (à demi section), une canalisation doit assurer


une vitesse d'écoulement de 0,7 m/s (voir 0,5 m/s au minimum)

- Condition 2 : H/D > 0,2


Le remplissage de la conduite, au moins égal aux 2/10 du diamètre,
doit être assuré pour le débit moyen actuel
o Rapport des débits : fonction de Qm/Qps (voir tableau d’équivalence)

- Condition 3
Pour une hauteur de remplissage égale à 2/10 du diamètre de la
conduite (H/D = 0,2), la vitesse d’écoulement devra être au moins
égale à (0,3 m/s)

48
- Regard de visite tous les 80 m pour permettre un hydrocurage
des réseaux (éventuellement une inspection par caméra) ;

- Regard à chaque changement de pente ou de direction ;

- Vitesse max : 4 m/s afin d’éviter l’abrasion des tuyaux, sinon


utiliser des tuyaux plus résistants (PEHD, fonte, …)

49
Logigramme de différentes phases du
dimensionnement

50

Vous aimerez peut-être aussi