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Introduction

Le droit commercial est une branche du droit privé; en effet, la plupart des techniques du droit
civil lui sont applicables, spécialement la théorie générale des obligations et de responsabilité.
On ne peut logiquement comprendre le droit commercial sans passer préalablement par la
voie du droit civil qui constitue le tronc commun de toutes les disciplines juridiques
Le droit commercial est un outil entre autre de gestion d'entreprise. C'est une spécialité
juridique aux applications économiques. C’est le droit des commerçants et des actes de
commerce
Le droit commercial a des spécificités propres. En effet, il a des enjeux classiques tels que la
rapidité et la simplicité, la publicité…etc. il a aussi des enjeux actuels qui consiste entre autres
à répondre aux nécessité de l’entreprise, répondre aux besoins des commerçants..etc

Dans le cadre de ce cours, nous allons étudier les points suivants :

Chapitre I : le commerçant

Chapitre II : les activités commerciales

Chapitre III : le chèque et la lettre de change

Chapitre IV: le fonds de commerce

Chapitre V : initiation au procédures des entreprises en difficulté

Chapitre VI : introduction au droit des sociétés


Chapitre I : Le commerçant
En principe, l’accès à une profession commerciale est libre. En effet, la liberté d’entreprendre
est consacré par la constitution marocaine. Toute personne qui le souhaite peut exercer le
commerce. Toutefois, l’obtention de la qualité du commerçant est soumise à des conditions et
à des restrictions

Chapitre 1 : le commerçant personne physique


Définition :
Est commerçant toute personne qui s’adonne à l’exercice d’une ou plusieurs activités
commerciale de d’une manière habituelle et à titre professionnel. L’exercice exige une
répétition des actes et une perduration dans le temps. Le fait d’exercer d’une façon
occasionnelle un acte de commerce ne donne pas naissance à la qualité du commerçant.
Hormis, l’exercice des actes de commerce, la qualité du commerçant exige la réunion d’un
certain nombre de conditions et d’obligations

Section 1 : les conditions de commerçant


Pour avoir la qualité du commerçant, il faut répondre à plusieurs conditions. Premièrement, il
faut avoir la capacité commerciale, l’exercice d’un ou plusieurs actes de commerce, ne pas se
trouver dans une situation d’incompatibilité

§ 1 – La capacité
Pour pouvoir exercer en tant que commerçant, il faut être capable. La capacité
s’apprécie par rapport à l’âge de la personne, puis elle se caractérise également pr sa capacité
mentale, et enfin par les interdictions judiciaires ou juridiques
Le mineur selon le législateur marocain est celui qui n’a pas encore atteint l’âge de la
majorité légale fixé par la loi à 18 ans. Le principe est qu’il est interdit au mineur d’exercer le
commerce. Mais ce principe connaît des exceptions :
-le mineur âgé de 16 ans : le mineur peut, à l’âge de 16 ans, être émancipé de la
tutelle soit par son tuteur, soit par le juge (en cas de désaccord entre le mineur et son tuteur).
Dans ce sens, la déclaration d’émancipation doit aussi faire l’objet d’une inscription au
registre du commerce.
En effet, le mineur émancipé dispose de ses biens comme un majeur ayant la pleine
capacité. Il peut exercer le commerce et être soumis à toutes les obligations imposées aux
commerçants
- les incapables majeurs
Il s’agit du dément, du faible d’esprit et du prodigue. Le droit marocain leur retire
toute capacité et interdit l’exercice du commerce.
L’incapable majeur est une personne qui a dix-huit ans et plus, nais qui souffre des
troubles psychiques et mentaux. Autrement dit, l’incapable majeur est une personne qui n’est
pas saine d’esprit. A cause de ses facultés mentales altérées, elle est incapable de s’engager, et
par conséquent incapable d’exercer le commerce
Par ailleurs, l’accès à la profession commerciale connaît quelques interdictions et
restrictions, Certaines visent les personnes, d’autres concernent l’activité elle- même.
-les restrictions visant les personnes: Il s’agit des interdictions touchant les
personnes en raison de leur fonction ou de leur passé.
§ 2 Les incompatibilités : l’exercice de certaines professions est également incompatible
avec le commerce.
Cette interdiction s’explique par le souci du législateur de protéger la dignité ou
l’indépendance de ces professions. Ainsi, il est interdit aux fonctionnaires de se livrer à une
activité industrielle ou commerciale. Il en est de même de certaines professions libérales
(avocats, notaires…). Les personnes qui méconnaissent ces incompatibilités sont passibles de
sanctions disciplinaires.
Ces interdictions s’expliquent principalement par le fait, que le fonctionnaire par exemple ne
peut pas se livrer à l’activité commerciale qu’au détriment de sa profession principale.
§ 3 déchéances : l’accès aux professions commerciales est également interdit à certaines
personnes qui ne présentent pas les garanties suffisantes d’honorabilité .il s’agit des personnes
déchues de leur capacité commerciale ainsi que des personnes ayant subi certaines
condamnations pénales : peines d’emprisonnement pour crimes ou autres délits : vol,
escroquerie. Par exemple le non-respect des conditions d’hygiène et de propreté pourrait
mener le commerçant contrevenant à voir sa capacité commerciale retirer ou limiter par une
décision judiciaire
§4 les restrictions touchant certaines activités: l’exercice de certains commerces est
interdit par la loi. Il s’agit généralement d’activités susceptibles de compromettre la sécurité
publique ou la défense nationale (trafic d’armes de guerre), la santé ou la moralité publique
(commerce de drogues ou alcool). D’autres commerces sont soumis à une autorisation
administrative préalable. C’est notamment le cas des entreprises d’assurances, des banques,
des établissements dangereux, incommodes et insalubres, des magasins généraux, des
transports publics de voyageurs et de marchandise.
Avoir la qualité du commerçant est soumise à des conditions, et également à des obligations
Section 2 : les obligations de commerçant
Deux obligations sont nécessaires pour exercer l’activité commerciale : l’enregistrement
au registre de commerce et la tenue d’une comptabilité.
§ 1- l’immatriculation au registre du commerce 
Le registre du commerce est un répertoire officiel des personnes exerçant le commerce et qui
permet de réunir et de diffuser un certain nombre de renseignements concernant ces personnes
et leurs entreprises. Il a été institué au Maroc par le dahir formant code de commerce du 12
aout 1913, suivi par le dahir du 11 mai 1921 qui a créé le registre central du commerce dont
l’un des objectifs est le renforcement de la protection des noms commerciaux. Le nouveau
code de commerce revalorise cette institution en renforçant ses effets et en aggravant les
sanctions en cas de défaut d’immatriculation.
A - les effets du registre du commerce 
 Le registre du commerce est constitué d’un registre local et d’un registre central :
1- registre local : c’est le registre tenu auprès du secrétariat greffe du tribunal compétent
et obéit à la surveillance du président du tribunal ou du juge désigné à cet effet. Le
registre local est tenu soit par le tribunal de première instance si le commerçant est
établit dans un endroit où il n’existe pas le tribunal du commerce, soit par celui-ci, si
le commerçant se trouve dans le périmètre géographique de sa compétence territoriale.
Le registre local est composé :
a- d’un registre chronologique sur lequel sont enregistrées les déclarations dans
l’ordre ou elles interviennent selon un numéro distinct,
b- d’un registre analytique tenu sous forme d’un tableau sur lequel sont portées les
indications contenues dans la déclaration pour l’enregistrement de renseignements
modificatifs et complémentaires de l’activité.
2-Le registre central : c’est le registre tenu par l’OMPIC (office marocain de la propriété
industrielle et commercial), il reçoit chaque mois les déclarations enregistrées par les registres
locaux aux fins d’immatriculations ou de modifications.
Le registre de commerce a plusieurs finalités, à l’instar des besoins statistiques. Mais, sont
intérêt majeur réside dans la protection de nom commercial, ou de la dénomination
commercial, de l’enseigne, logo, marque de fabrique, brevet d’inevention …etc.
B - sanctions de l’inscription 
Le nouveau code de commerce renforce les effets et les sanctions de l’inscription au registre
du commerce ; en effet et contrairement au texte antérieur, Le défaut d’immatriculation dans
les délais légaux est passible d’une amende civile allant de 1.000 à 5.000dh prononcée à la
demande du magistrat chargé de la surveillance du registre.
Les déclarations de faux renseignements déclenchent des peines plus graves :
emprisonnement d’un mois à un an et/ou  amende de 1.000 à 50.000dh.
§ 2- la tenue d’une comptabilité
En principe la tenue d’une comptabilité est la deuxième obligation importante des
commerçants. Le nouveau CC renvoie, pour la tenue de la comptabilité, aux dispositions du
dahir du 25 décembre 1992.
A - les intérêts liés à la comptabilité 
La tenue d’une comptabilité présente un intérêt d’abord pour le commerçant lui-même. Elle
lui permet de connaître la situation de son entreprise et donc de mieux maîtriser ses affaires.
En outre, le commerçant peut, dans ses relations commerciales avec d’autres commerçants,
puiser dans sa comptabilité des preuves en sa faveur.
En outre, la comptabilité permet de renforcer la transparence, et contribue à la lutte contre la
fraude fiscale
B - les documents comptables 
Tout commerçant, personne physique ou morale doit tenir les livres comptables
d’enregistrements suivants :
-Le livre journal où doivent être enregistrées chronologiquement, opération par
opération et jour par jour tous les mouvements affectant les actifs et passifs de l’entreprise :
achat, vents, paiement de facture, versement de salaires.
-Le grand livre sur lequel sont reportées toutes les écritures du livre journal réparties
entre différentes classes de comptes : comptes de situation, comptes de gestion et comptes
spéciaux.
Lorsque l’importance ou les besoins de l’entreprise l’exigent, le livre journal et le
grand livre peuvent être détaillés dans des registres dénommés « journaux auxiliaires » et
« livres auxiliaires ».
-Le livre d’inventaire sur lequel sont transcrits le bilan et le compte des produits et
charges de chaque exercice.
A la clôture de l’exercice, les commerçants doivent établir des états de synthèse
annuels. Ces états de comprennent notamment :
-Le bilan qui décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entreprise.
§ 3- l’ouverture d’un compte bancaire
Les commerçants sont tenus d’ouvrir un compte bancaire. Cette obligation s’explique par la
nécessité de renforcer la transparence de la vie des affaires en générale et des opérations
effectuées par les commerçants en particulier. En outre, cette obligation vise à lutter contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
Chapitre II : les activités commerciales
On vient de citer plus haut, que l’acquisition de la qualité du commerçant se réalise, entre
autres par le fait d’accomplir et de s’adonner d’une façon habituelle et à titre professionnel à
une ou plusieurs activités commerciales. Raison pour laquelle, l’objet de ce chapitre, consiste
à décrypter les différentes activités commerciales et leur classification
Section-1 La notion d’actes de commerce
Le droit commercial est le droit des actes de commerce et des commerçants. En effet,
l’article 1er du code de commerce précise que « la présente loi régit les actes de commerce et
les commerçants »
Les actes de commerce sont des actes qui, par opposition aux actes civils, sont soumis
à des règles spéciales édictées par le droit commercial. De façon réciproque, le droit
commercial est en principe le droit applicable à un certain nombre d’actes quelles que soient
les personnes qui font ces actes. Sont ainsi civiles les activités agricoles, les activités libérales,
les créations intellectuelles…etc.
Les activités civiles obéissent, sauf dérogation expresse de la loi, au droit commun,
mais il n’en est ainsi qu’autant qu’elles sont exercées dans les conditions qui ne sont pas
caractéristiques de l’acte de commerce, c’est-à-dire qu’elles ne constituent pas des actes
d’entremise ou des actes accomplis sont traités comme des actes civils tant qu’ils restent
l’accessoire de l’activité civile. Mais ils deviennent commerciaux lorsqu’ils occupent une
place importante dans l’activité de l’intéressé
Sont civiles les activités suivantes :
- Les activités agricoles : l’agriculture est une activité civile dans la mesure où elle
consiste en des actes tendant à faire produire le sol et à vendre les produits qui en
sont retirés directement tels que les céréales, légumes, fruits…
- Les activités libérales : l’activité libérale consiste dans la fourniture d’un travail
intellectuel par un professionnel attaché à ces clients par des relations de
confiance. Elle a un caractère civil seulement si elle constitue l’activité principale
de l’intéressé
- Les professions juridiques et comptables : il est généralement interdit aux
membres de ces professions d’accomplir les actes de commerce ou de devenir
commerçant. Toutefois, lorsque malgré cette interdiction, ils exercent une activité
commerciale ils sont alors soumis aux règles applicables aux commerçants (art. 11
du code de commerce)
- Les professions médicales : les médecins ne font pas de commerce, même s’ils
vendent quelques remèdes à leurs clientèles, mais ils deviennent commerçants s’ils
exploitent personnellement une clinique ou une maison de santé
- Les professions d’architectes : les architectes ont une activité civile lorsqu’ils se
bornent à dresser des plans et à surveiller l’exécution des travaux, en revanche, un
architecte qui a accepté un marché qui lui est confié et s’est livré pour son
exécution à des actes de commerce est commerçant
- Les activités de création intellectuelle : l’exploitation par les auteurs des œuvres
tirées de l’esprit est une activité civil. Tel est le cas des écrivains, même s’ils
cèdent le droit d’exploiter leurs ouvrages à un éditeur, des musiciens ou des
artistes peintres même s’ils achètent des matières qui doivent être incorporés dans
leurs œuvres, ces achats étant des actes civils accessoires à leur activité artistique
Définition de l’acte de commerce par la loi
L’ancien code de commerce a défini les actes de commerce dans ses articles 2 et 3,
ces textes indiquent que seuls les actes énumérés ont le caractère commercial.
Cette énumération est très limitée à certains actes et dont l’appellation est
dépassée. Le code de commerce de 1996 a rénové sur ces deux points, il a adopté
une énumération plus exhaustive et utilisant une terminologie plus moderne, mais,
il a surtout fait appel à la notion d’activité au lieu du terme « acte »

Les entreprises civiles sont celles qui se livrent à des activités, civiles, c’est à die qui
n’accomplissent pas les actes de commerce énumérés aux articles 6 et suivant de code du
commerce.
le code du commerce donne dans ses articles 6, 7 et 8 une énumération des activités
commerciales. Cette énumération que le législateur s’est efforcé de la rendre complète que
possible, n’est pas limitative. L’article 8 du code précise en effet que « toute activité similaire
aux actes cités dans les articles 6 et 7 peut être considérée comme acte de commerce »
section-2 Classification des actes de commerce
Si l’on examine l’énumération établie par le texte, on note qu’il existe différentes catégories
d’actes de commerce :
- Les actes de commerce par nature (art. 6 et 7 du code de commerce)
- Les actes de commerce par la forme ou objectifs (art. 10)
- Les actes de commerces mixtes
A- Les actes de commerce par nature
Ce sont des actes de commerce en eux-mêmes à raison de leur objet, c’est-à-dire ceux qui
tiennent à la nature des activités exercées. Ils ont énumérés par l’art. 6 et 7 du nouveau code
de commerce. L’article 6 de code de commerce dresse une liste de 18 cas
il existe différentes catégories d’actes de commerce. Ces actes se distinguent des actes
civils par le régime particulier auquel ils sont soumis

1- Les activités de distribution 


On peut ranger dans cette catégorie :
a- l’achat de biens meubles corporels (marchandises, produits finis ou semi finis etc.
…) et incorporels (fonds de commerce, créances, valeurs mobilières, production de
intellectuel, etc.…) en vue de les revendre. c’ est l’opération la plus caractéristique
du commerce. Elle exige pour sa réalisation un achat initial accompli avec l’intention
de revendre et de réaliser un bénéfice
L’intention de revendre doit exister au moment de l’achat mais il n’est pas nécessaire que la
revente ait effectivement lieu ni que le gain prévu soit réalisé.
Il n’est pas nécessaire aussi que l’acte d’achat ait précédé la revente car il est possible de faire
un achat en vue d’une revente déjà réalisée.
Le bien acheté peut être revendu en l’état ou après avoir été travaillé et mis en œuvre.
b- L’achat de biens immeubles pour les revendre en l’état ou après transformation ;
également dans les activités de distribution : la vente aux enchères publiques, la
fourniture de biens et de services tels que : distribution d’eau, d’électricité, de gaz,
services d’entretien et de nettoyage, etc.
L’acte peut donc porter indifféremment sur un meuble ou un immeuble. Mais il faut
nécessairement que l’acte d’achat soit fait avec l’intention de revendre. donc deux conditions
essentielles doivent être réunies pour qu’un tel achat soit considéré comme un acte de
commerce : un achat et une revente
Mais une troisième condition s’impose : avoir un but spéculatif
2- Les activités d’extraction et de transformation
- Les activités d’extraction
L’article 6 de code de commerce apporte une innovation quant il a donné un caractère
commercial aux activités de recherche et d’exploitation des mines et carrières, notamment les
gisements (de charbon, de pétrole, de minerais…) et des carrières (ciment, plâtre), etc.
- Les activités de transformation 
Selon L’article 6 du code de commerce on trouve parmi les activités commerciales :
l’industrie et l’artisanat :
- Dans l’industrie, le travail de transformation et de mise en œuvre est effectué par une
machine et réalisé sur des matières premières ou des produits semi-finis (ex : industrie
mécanique, textile).
L’activité de transformation peut porter sur des produits achetés par l’entreprise qui
transforme comme elle peut concerné des objets qui lui sont confiés pas ses clients. Dans ce
cas, l’entreprise fournit les services de son matériel et de sa main d’œuvre
Exemple : réparation, maintenance
- Dans l’activité artisanale, en revanche, la transformation réalisée sur les objets
résulte principalement du travail personnel de l’artisan. Celui-ci exerce un travail
manuel pour son propre comte avec l’aide d’une main d’œuvre limitée et d’un
matériel réduit
3- les activités de services 
On peut ranger dans cette rubrique :
a- les activités de location de meubles : corporels (Ex : véhicules, machines) ou
incorporels (Ex : fonds de commerce ).
b- les services financiers : on peut rangées dans cette rubrique : les opérations de banque
et de change ainsi que les opérations d’assurance.
c- les intermédiaires :
il s’agit de l’activité de personnes qui s’entremettent dans le commerce en fournissant des
services. Ces activités peuvent prendre plusieurs formes qui vise l’article 6 de code du
commerce ; agent d’affaires, agent de voyage, commissionnaire, courtier
 Le commissionnaire et le courtier :
 Le commissionnaire :
La commission est une sorte de contrat de mandat en vertu duquel le commissionnaire conclu
sous son propre nom, un contrat sous l’ordre et pour le compte d’un commettant, sans
dévoiler généralement le nom de celui-ci. Le commissionnaire agit sous son propre nom pour
le compte d’un commettant, il passe le contrat pour le compte de ce dernier, mais en son
propre nom, et le tiers contractant ne connait que lui, car il ne révèle pas l’identité de ceux
pour le compte de qui il intervient
 Le courtier
Alors que le commissionnaire contracte lui-même pour le compte d’un tiers et sans révéler le
nom de ce dernier, le courtier met en présence acheteur et vendeur, mais sans intervenir dans
le contrat. Ainsi, le courtier cherche à mettre en rapport des personnes en vue de la conclusion
d’un contrat, mais, en général, il ne passe pas lui-même le contrat au nom de l’une des
personnes. il rapproche seulement les parties désirant conclure une opération
 Les fournisseurs
L’art. 6 al. 14 parle de fournisseur de produits et services et en fait une activité commerciale.
Plusieurs de ces services sont appréhendés par le Code de Commerce, il en est ainsi des
services rendus par les loueurs de meubles (art. 6 al.2), les financiers (art. 6 al.7), les
transporteurs (art. 6 al.6), l’assurance (art. 6 al.8), l’exploitation d’entrepôt et de magasins
généraux (art. 6 al.10), l’organisation des spectacles publics (art. 6 al.15), la vente aux
enchères publiques (art. 6 al.16), les postes et télécommunications

B- Les actes de commerce par leur forme ou objectifs

A la différence des précédents, ces actes de commerce sont soumis au droit commercial, aussi
bien lorsqu’ils sont faits professionnellement par un commerçant que lorsqu’ils sont fait à titre
isolé par un non commerçant

Ainsi, le code de commerce dans son art. 9 parle de la lettre de change et du billet à ordre

Le code des sociétés anonymes cite toute Société Anonyme comme activité de commerce par
sa forme. Egalement sont également des activités commerciales par leur forme : la Société à
Responsabilité limitée (SARL), la Société en Nom Collectif (SNC), les sociétés en
commandite simple et par action

Sont également commerciales à raison de l’objet sur lequel elles portent, les opérations
relatives à un fonds de commerce, qu’il s’agisse de son achat, de sa vente, ou de la location-
gérance

C- Les actes de commerce par accessoire :


Ce sont des actes qui n’entrent pas dans une catégorie précédente et qui objectivement sont
des actes civils. Ils sont considérés comme commerciaux lorsqu’ils sont l’accessoire d’une
activité commerciale, c’est-à-dire qu’ils sont accomplis par un commerçant en liaison avec
son commerce ; d’où leur nom d’actes de commerce par accessoire ou par relation

D- Les actes de commerce mixtes


L’acte mixte est celui qui est commercial pour l’une des parties et civil pour l’autre. Ce n’est
pas une catégorie supplémentaire d’actes de commerce, mais une modalité des autres
catégories. Ainsi, tous les actes de commerce par nature ou par accessoire peuvent être
mixtes. Et le domaine de prédilection de ces actes est celui des contrats, par exemple : le
contrat de vente est commercial pour le commerçant et civile pour le consommateur qui
achète, de même le contrat de travail est commercial pour l’employeur et civil pour le
salarié…etc

Les règles de droit commercial s’appliquent à la partie à l’égard de laquelle l’acte est
commercial. En revanche, elles ne peuvent être opposées à la partie pour qui l’acte est civil
sauf disposition spéciale contraire
Chapitre III : Le chèque et la lettre de change
Afin d’assurer la rapidité et la sécurité qui sont deux piliers fondamentaux du droit
commercial, les effets de commerce ont des caractéristiques propres : ce sont des titres
négociables, et ils jouissent du « principe d’inopposabilité des exceptions ». Comme
troisième caractéristique des effets de commerce, on peut citer la solidarité qu’existe entre les
différents signataires de l’effet de commerce. Les signataires sont tenus solidairement envers
le porteur du titre

Section 1 : le chèque
§- 1 Définition :
Le chèque est un titre par lequel le tireur donne l’ordre au tiré de payer à vue une somme
d’argent au bénéficiaire ou à son ordre
Il est à souligné que le tiré doit être une banque ou un organisme assimilé (Caisse de Dépôts
et Consignations, Trésor Public…).
Le chèque est encadré par les dispositions de code de commerce, précisément de l’article 239
à 328
Le chèque est un titre de paiement ; ce n’est pas un instrument de crédit, car il est payable
à vue.

§-2 la forme du chèque

Pour valoir comme chèque, le titre doit contenir certaines mentions obligatoires :

A- Les mentions obligatoires du chèque :


Le chèque doit contenir des mentions obligatoires pour sa validité:

 Dénomination : le chèque doit contenir la mention chèque dans le texte même de titre
 Ordre pure et simple de payer une somme déterminée à vue
 Nom de tiré
 Lieu de paiement
 Date et lieu de création
 La provision : la somme est inscrite en lettres et en chiffre. En cas de divergences
entre les deux c’est la somme inscrite en lettres qui prévaut
 Signature de l’émetteur du chèque : la signature doit être manuscrite
 
Si l’une de ces mentions fait défaut, le titre est nul en tant que chèque, il pourra être
considéré out simplement comme une reconnaissance de dette

- provision du chèque

Créance du tireur sur le tiré (fonds déposés ou crédit accordé).

La provision doit être :

 préalable : à l’émission du chèque


 disponible : il faut que les fonds déposés en banque ne soient pas bloqués pour une  
raison quelconque.
 suffisante : le montant du chèque doit être inférieur ou au plus égal à la provision. Sur
ce point, le bénéficiaire doit accepter le paiement partiel quand la provision est
insuffisante
 Le chèque doit avoir, lors de son émission, une provision préalable, suffisante et
disponible. Cette obligation découle normalement du fait que le chèque est payable à
vue. En conséquence :
   toute mention de délai de paiement est réputée non écrite, Toutes les mentions qui ont
pour effet de retarder/interdire la présentation au paiement : on rend difficile, par
conditions la présentation au paiement. C’est interdit car le chèque est un paiement à
vue. En théorie un chèque de garantie ou de caution n’existe pas, un chèque est un
chèque il peut être présenté au paiement direct.

B- les types de chèque

   le chèque visé : par cette technique, le tiré atteste seulement que la provision est
disponible au moment où le chèque a été avisé, autrement dit au moment oû il a
apposé le visa sur le titre
 le chèque certifié : la provision est bloquée par la banque au profit du porteur pendant
les délais de présentations au paiement.. la provision du chèque est bloquée dans un
compte interne. Il s’agit en quelque sorte de l’affectation spéciale. La banque doit
respecter son engagement de bloquer la provision tout au long de délai de présentation
au paiement
 le chèque barré : il s’agit d’un chèque qui comporte deux barres parallèles au recto. Le
chèque barré ne peut être payé qu’à un banquier ou à un centre de chèques postaux. Il
existe deux formes de barrement : le barrement général et le barrement spécial. Le
barrement est général quand aucune mention n’est inscrite entre les deux barres.
Tandis que, le barrement est spéciale quand le nom d’un établissement bancaire est
inscrit entre les deux barres, il s’agit du nom de la banque au profit de laquele le
chèque pourra seul être encaissé.
 chèque endossable : L’endossement est la signature que le bénéficiaire appose au
dos du chèque pour en transmettre la propriété ou donner procuration pour
encaissement.
L’endossement peut être inscrit sur le titre ou sur un document séparé appelé
« allonge »
Néanmoins, pour pouvoir transmettre la propriété du chèque par voie d’endossement,
il faut que le chèque soit endossable. On peut également interdire la circulation de
chèque par endossement, en inscrivant la mention « non à ordre », sur le chèque
Il existe deux formes principales de l’endossement : l’endossement translatif et
l’endossement de procuration
§-3 La présentation au paiement ;

Délai de présentation au paiement

Le chèque doit être présenté au paiement avant l’expiration d’un certain délai fixé par la loi

- 20 jours pour un chèque émis au Maroc et payable au Maroc


- 60 jours pour un chèque émis hors du Maroc et payable au Maroc
Néanmoins, si délai n’ont pas beaucoup d’importance en pratique, puisque le tiré doit
payer le chèque approvisionné même s’il est présenté tardivement au paiement
§-4 Le paiement du chèque :

Avant d’effectuer le paiement du chèque, le banquier doit effectuer des vérifications portant
sur la régularité du chèque. Parmi ces vérifications, le banquier doit s’assurer de la signature
du tireur en la comparant avec le spécimen qui a été donné par le tireur lors de l’ouverture du
compte. Par ailleurs, le banquier doit vérifier si le chèque ne porte pas d’anomalie, si le
chèque n’est pas falsifié…(il est à rappeler que dans le but de lutter contre les chèques
irréguliers, Banque Al-Maghreb a lancé le 15 avril 20021 un service Checkinfo pour la
gestion du Service de Centralisation des chèques irréguliers)
Après la vérification nécessaire, le banquier doit payer le chèque dans la limite de la provision
disponible. Comme il a été signalé plus haut, si la provision est insuffisante, le banquier doit
proposer le paiement partiel du chèque que le bénéficiaire n’est pas en mesure de refuser

§-5 Les incidents de paiement du chèque :

 L’opposition
L’opposition constitue une interdiction de payer le chèque. L’opposition est admise dans les
cas énumérés par la loi (ouverture d’une procédure collective contre le porteur, perte ou vol
du chèque, utilisation frauduleuse du chèque).

Une opposition en dehors de ces cas expose son auteur à une sanction pénal d’un à 5 ans
d’emprisonnement et une amende de 2000 à 10000 Dhs

 le chèque sans provision:


.

Le bénéficiaire d’un chèque impayé pour défaut ou insuffisance de provision doit prendre les
mesures nécessaires pour qu’il constate officiellement le défaut de paiement. A cet effet, il
doit dresser protêt pour constater le non-paiement du chèque

Ensuite, l’établissement bancaire qui a refusé de payer le chèque à cause de l’absence ou de


l’insuffisance de la provision, est dans l’obligation de remettre au porteur un certificat de
refus de paiement

Le tireur d’un chèque sans provision recevra de sa banque une lettre d’injonction lui
demandant de régulariser l’incident. Il pourra soit approvisionner son compte, soit payer
directement le bénéficiaire puis justifier de ce règlement auprès de son banquier

Le porteur diligent peut recourir contre les signataires du chèque


L’émission de chèque sans provision constitue une infraction qui est passible d’un à cinq ans
d’emprisonnement et d’un amende de 2000 à 10 000 Dhs
L’auteur de cette infraction est susceptible d’autres sanctions à l’instar de l’interdiction
bancaire et l’interdiction d’émettre des chèques

Section 2 : La lettre de change

§-1 Définition :
La lettre de change (LC) est un écrit par lequel une personne, le TIREUR (le créancier),
donne à une autre personne, le TIRE (le débiteur) l'ordre de payer à une époque déterminée
une certaine somme d'argent à lui-même ou à une tierce personne, le BENEFICIAIRE.

§-2 la forme de la lettre de change

Juridiquement, la lettre de change est composée de deux sortes de montions : obligatoires


et facultatives

A- les mentions obligatoires 

Pour qu'une LC ne souffre d'aucun vice au niveau du formalisme, elle doit comporter un
certain nombre de mentions obligatoires:

- La dénomination " lettre de change" insérée dans le texte même ;


- Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée ;
- L’indication de la date et du lieu de création de la lettre de change
- Le nom de celui qui doit payer ;
- L’indication de l’échéance : l’échéance de la lettre de change peut être :

 A vue ou à première présentation


 A un certain délai de vue
 A un certain délai de date
 A jour fixe : est celle dont l'échéance est indiquée expressément, en pratique cette
dernière forme est actuellement la plus utilisée.

- L’indication du lieu de paiement


- Le nom du bénéficiaire ou de porteur
- Le nom et la signature du tireur

B- Les mentions facultatives :


- clause de domiciliation : autre que le lieu de paiement qui est la domiciliation du tiré, la
lettre de change pourrait être payé dans un autre lieu. En pratique, la plupart des lettres de
change sont domiciliées à la banque du tiré

- clause « sans protêt »

- clause « non à ordre »

- clause « sans garantie »

§-2 L’émission de la lettre de change

L’émission de la lettre de change c’est l’opération par laquelle le tireur rempli le


titre et le remet au bénéficiaire
 L’émission donne naissance à deux conséquences fondamentales :
 L’émission de la lettre crée un rapport cambiaire, dès l’émission le
tireur est tenu cambiairement de payer
 Le transfert de la provision de plein droit. En effet, le transfert de la
provision a pour effet de protéger le bénéficiaire à plusieurs égards :
le bénéficiaire est protégé contre le risque de la liquidation
judiciaire du tireur, puisque la provision à quitter le patrimoine du
tireur pour s’inscrire dans le patrimoine de porteur. Par ailleurs, les
créanciers du tireur ne peuvent pas pratiquer la saisie arrêt entre les
mains de tiré, car le tiré n’est plus débiteur de tireur mais de
bénéficiaire

§-3 L’acceptation de la lettre de change

Le tireur donne un ordre de payer à un tiré qui peut ne pas être d'accord si un litige existe,
mais si ce dernier ne fait aucune objection, il acceptera la LC en apposant sa signature dans la
partie réservée à cet usage, au recto de l'effet.

En fait, tant que le tiré n’a pas encore accepté la lettre de change, il n’est pas tenu
cambiarement envers le porteur. Néanmoins, près l’acceptation de la lettre par le tiré, ce
dernier devient le débiteur principal du bénéficiaire
La lettre de change peut, jusqu’à échéance, être présentée à l’acceptation au tiré, au lieu de
son domicile par le porteur

Il est à préciser que le tiré, n’est pas obligé de répondre immédiatement. Toutefois, il est
obligé de rendre compte dans un délai raisonnable, puisque, son retard est considéré comme
une faute sanctionnée par le versement des dommages et intérêts

En cas de refus d’acceptation, le porteur doit tout d’abord faire constater ce refus en
établissant protêt. Sauf, si la lettre porte la mention « sans protêt ». Ensuite, il doit aviser celui
qui a transmis la lettre de change, c’est-à-dire son endosseur

- l'aval 

L'aval est la garantie donnée par une tierce personne qui s'engage à payer en cas de
défaillance du tiré. Il est, le plus souvent, matérialisé par une signature précédée de la mention
"bon pour aval" apposée sur la Lettre de change.

Plus rarement, l'aval est donné par un acte séparé qui doit rester attaché à l'effet. Cet acte est
appelé « allonge »

§-4 La transmission de la lettre de change

- l'endossement de la lettre de change :

Un effet de commerce peut être transmis à un tiers par endossement, un tireur peut régler une
dette en transférant la propriété d'une LC qu'il détient à l'un de ses créanciers; il peut
également le faire au bénéfice de son banquier, si celui-ci lui consent une avance sur cet effet.

Dans ces deux cas, il suffira d'endosser l'effet en apposant sa signature au verso précédée de la
mention "Veuillez payer à l'ordre de...".S'agissant d'un transfert de propriété consenti par
l'endosseur (le tireur) à l'endossataire (le créancier ou le banquier), on parle d'endossement
translatif de propriété.

Une LC peut ainsi circuler par une suite d'endossements translatifs jusqu'à ce qu'elle soit
présentée au paiement par le dernier "porteur".
Si un tireur n'a pas de dettes à payer ou de besoins de trésorerie, il peut simplement confier à
son banquier la LC pour procéder à son recouvrement; l'effet sera alors revêtu d'un simple
endossement de procuration reconnaissable à la mention "Valeur en recouvrement" suivie
de la signature du tireur; le banquier n'est pas dans ce cas propriétaire de la créance mais
simple mandataire et il prendre l'effet à l'encaissement.

§-5 le paiement de la lettre de change 

Lorsque le banquier du tiré reçoit en compensation un effet à payer sur le compte de l'un de
ses clients, il doit se poser trois questions essentielles:

Il doit vérifier s'il détient un avis de domiciliation c'est-à-dire l'ordre du tiré de payer l'effet
par le débit de son compte.

Si l'effet n'est pas "avisé", le banquier le rejettera, sauf s'il a convenance à interroger son
client au préalable.

A la demande de bons clients, les banquiers acceptent de recevoir un avis de domiciliation


permanent les autorisant à payer tous les effets acceptés qui seraient présentés, le rejet
éventuel sera opéré par le canal de la chambre de compensation.

Si le banquier n'a pas convenance à tolérer un solde débiteur sur le compte courant de son
client il retournera l'effet impayé :

- Sans provision,
- Demande prorogation

Sont les deux motifs à sa disposition, le second laissant entendre que si le tireur accepte de
repousser la date d'échéance, il pourra encaisser sa créance.

Un paiement partiel est toujours possible si la provision du compte ne permet pas de payer
l'intégralité de l'effet.

Si rien ne s'oppose au payement, le banquier débitera le compte courant du client et lui


expédiera l'effet qui sera archivé avec ses pièces comptables pour preuve du paiement.

§-6 l'encaissement de la lettre de change 


Lorsque le fournisseur a expédié ses marchandises ou réalisé ses prestations, il n'a pas
manqué d'établir une facture et de tirer une lettre de change, après avoir éventuellement
expédié cette LC au tiré pour acceptation, il ne lui restera plus qu'à l'encaisser à l'échéance
convenue.

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