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actuellement en travaux. Elles rouvriront leurs portes


en juin 2023. "
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Musée de l'histoire de
l'immigration #

LES MOTS

Comment définir le
racisme ?

Le Strasbourgeois Guy Mancamba Luyindula (C) est


félicité par ses coéquipiers Habib Beye (G) et Pierre
Njanka Beaka (D) après avoir marqué le 1er but de son
équipe le 03 décembre 1999 contre Bastia, alors qu'une
banderole "L'Alsace est aux Alsaciens: Le Roy-Proissy n'y
changeront rien" est déployée derrière eux. Le
recrutement e$ectué par Claude Le Roy (ex-entraîneur du
Cameroun), notamment la "garde noire" du Racing-club
de Strasbourg provoque une polémique sur fond de
racisme parmi certains supporteurs "quali"és de fachos et
nazillons" par l'entraîneur strasbourgeois © Gérard Cerles,
AFP

Une forme de discrimination


Le racisme est une forme de discrimination fondée
sur l'origine ou l'appartenance ethnique ou raciale
de la victime, qu’elle soit réelle ou supposée.Le
racisme recourt à des préjugés pour déprécier la
personne en fonction de son apparence physique ;
il lui attribue des traits de caractères, des aptitudes
ou des défauts physiques, intellectuels qui
renvoient à des clichés ou des stéréotypes.
Le racisme cherche à porter atteinte à la dignité et
à l'honneur de la personne, à susciter la haine et à
encourager la violence verbale ou physique. Il tend
à répandre des idées fausses pour dresser les
êtres humains les uns contre les autres.
Parfois, il se présente comme une idéologie, une
théorie explicative des inégalités entre les hommes
et propose alors une hiérarchie entre les groupes
humains. Le racisme idéologique s'est développé à
partir du XIXe siècle, avec des auteurs comme
Vacher de Lapouge, qui ont voulu donner une base
biologique au racisme, mais il est devenu un
véritable système politique avec l'apartheid en
Afrique du Sud et le nazisme du Reich allemand.

Le racisme ne disparait pas par


décret
Il y a les dé"nitions et les facultés d’adaptation du
racisme aux nouvelles conditions et aux exigences
juridiques et sociétales. Le racisme ne disparait
pas par décret. Il se transforme, adopte des formes
nouvelles, mais il emprunte, toujours et partout,  les
mêmes voies : généralisation, essentialisation,
infériorisation, discrimination, violences, en mots
d’abord, en actes ensuite.

Les vieilles peaux de l’Histoire


Il y a d’abord les resucées de l’Histoire et des
héritages, cette vieille peau dont les sociétés et les
imaginaires ne parviennent pas à se défaire. Elle
forme ce que d’aucuns quali"ent de
« discriminations systémiques » (voir Fondation
Thuram), un racisme au quotidien et qui,
ouvertement ou non, continue d’exclure, de
discriminer dans la recherche d’un emploi, au
travail, à l’école, dans l’accès au logement, à la
santé, dans les loisirs… Ici, les sous-entendus ou
les non-dits voisinent avec l’injure, l’agression et le
refus de service. Racisme rime aussi avec
immigration.

L’ethnicisation des uns…


Désormais, on n’ose ni ne peut, du fait de la
législation notamment, incriminer – ouvertement -
la couleur de peau, le physique ou la « barbarie »
congénitale de celle ou de celui que l’on prétend
« inférieur ». Le rejet, voire la haine de l’Autre,
s’habillent d‘atours, se camou#ent derrière
quelques subtilités : la di$érence des cultures
remplace la hiérarchie des races ; si l’autre n’a rien
à faire ici, c’est qu’il est culturellement
inassimilable ; c’est parce qu’il ou elle n’a pas le
même rapport au travail, au savoir, aux femmes, à
l’éducation, au sacré, à la violence, etc.  Désormais,
le raciste ne cherche pas à dominer l’Autre, à le
soumettre à sa hiérarchie des « races », mais à
l’exclure parce que trop di$érent, culturellement
inintégrable. Dès lors, les faits divers ou les
données sociologiques ne sont plus analysés sous
l’angle des individus ou de logiques socio-
économiques mais comme phénomènes
ethniques, comme si être noir ou jaune, musulman
ou basané, immigré… expliquaient quoi que ce soit
des faits. Ces croyances s’exposent aujourd’hui
sans complexe ni retenue, jusque dans des
théories pseudo savantes, à l’image d’un prétendu
« grand remplacement ».
 

…Et l’ethnicisation des autres


L’ethnicisation de la société n’est pas seulement le
fait des courants d’extrême droite, ce sont aussi les
petits jeux de la survalorisation des di$érences et
des identités qui peuvent dériver vers de nouvelles
formes de racisme, marquées par les logiques
con#ictuelles de groupes qui ne retiennent pour
identité qu’une composante exclusive ou
dominante : noir, musulman, hindouiste, arabe,
corse, turcs, juif… La guerre des identités, de même
que la (juste) dénonciation d’un racisme ou de
discriminations subis, peuvent aussi s’égarer dans
un racisme contre tout ce qui est autre et/ou
oppresseur ; jusqu’à y compris produire un autre
discours, une autre forme de racisme, dit « anti-
blanc ».
Sous l’e$et de nouvelles fragmentations, sous l’e$et
aussi des hiérarchies, anciennes et nouvelles, le
racisme continue de travailler nos sociétés, mais
prévient Sophie Bessis, « le rejet du di"érent mène
toujours, sous des formes diverses, au seuil du
désastre ».

Quelques chiffres
La conception biologique du racisme recule dans
l’opinion publique française : en 2021, le «
baromètre racisme » (Ipsos) pour la Commission
nationale consultative des droits de l’homme
(CNCDH, voir rapport 2021) montre que seuls 8 %
des Français (- 3 points) estiment qu’« il y a des
races supérieures à d’autres ». Si d’autres indices
vont dans le même sens (rejet de la notion de race,
condamnation des discriminations, rejet des
injures racistes...), d’autres éléments inquiètent les
rapporteurs. Ainsi, 62% des Français estiment qu’«
aujourd’hui en France, on ne se sent plus chez soi
comme avant » et 73 % pensent que « de
nombreux immigrés viennent en France
uniquement pour pro#ter de la protection sociale
». Même incrimination en matière d’insécurité.
La CNCDH relève que les actes racistes sont en
hausse de près de 40 % en France en 2019. Les
personnes noires et maghrébines subissent « plus
de discriminations que le reste de la population ».
A ce racisme, s’ajoutent les préjugés,
stigmatisations et actes racistes contre les Roms et
la communauté asiatique, l’hostilité contre l’islam
mais pas contre les musulmans, qui, pour 74% des
sondés sont « Français comme les autres ».
Selon le Service central du renseignement
territorial, les actes racistes sont en augmentation
de 38 % en 2019. Ces hausses sont de 27 % pour
les actes antisémites (687 actes), de 54 % pour les
actes anti-musulmans (154) et de 130 % pour les
autres actes racistes (1.142). Selon le ministère de la
Justice, 6 600 a$aires ont été « transmises en
justice » (6 122 en 2018). Et 393 infractions racistes
ont été sanctionnées par des condamnations.
L’ « indice de tolérance » des Français a progressé
de 13 points entre 2013 et 2019, mais là aussi, la
moyenne cache plusieurs réalités, ainsi l'indice est
de 79 à l'égard des Noirs et des juifs, de 72 à
l'égard des Maghrébins, de 60 à l'égard des
musulmans et de 36 à l'égard des Roms.

Contre toutes les formes de racisme,


les programmes de sensibilisation
Les programmes d'éducation contre le racisme
sont essentiels, dès l'école, comme les actions de
prévention soutenues par des associations, des
syndicats et par l'ensemble des institutions. Le 21
mars a été proclamé "Journée internationale pour
l'élimination de la discrimination raciale" qui
permet d'organiser des manifestations et des
actions de solidarité contre le racisme, notamment
dans les écoles.
Des institutions comme Le défenseur des droits ou
la CNCDH mène à la fois des actions de
préventions, d’information et de formations et
d’alerte. La CNCDH recommande aussi de mieux
faire connaitre les moyens de porter plainte,
d’améliorer la prise en charge des victimes et la
formation des magistrats et de développer les
peines pédagogiques (stage de citoyenneté).

Mustapha Harzoune, 2022

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