Vous êtes sur la page 1sur 24

Concours externe de professeur

d'enseignement artistique
Discipline piano

Dossier Pédagogique
Dauter Sylvie

Session 2013
Sommaire

1. Curriculum Vitae 2

2. Préambule 3

3. Lignes directrices de ma pédagogie et mise en œuvre 3

- La motivation 3
- L'écoute, le son 6
- Le déchiffrage 7
- Le piano, un instrument de musique 7
- L'autonomie 8
- Pratiquer ensemble 9
- L'évaluation 10
- La posture 11
- Remise en question, formation continue 11

4. Mon poste au sein du CRD de Nevers 12

- Descriptif du CRD et projet d'établissement 12


- Fonctionnement du département piano 13
- Projets en cours pour l'année 2013 14
- Rayonnement du département piano en Bourgogne 14

5. Spécificité de chaque cycle 16

6. Activité d'interprète en lien avec mon enseignement 19

7. Annexes

1
1- Curriculum vitae

Sylvie Dauter
Adresse :12 ter, quai Pierre Scize, 69009 Lyon
Tel : 09 51 71 72 26 ou 06 13 90 36 67
Mail : sylviedauter@free.fr
Date de naissance : 15 juillet 1973, Paris 15ème
Formation générale : Baccalauréat littéraire A1 (1991)

Diplômes et concours :

- Pédagogie :
2009 : obtention du Certificat d’Aptitude de professeur de piano (sur épreuves)
2001 : admise au concours externe d’assistant territorial spécialisé d’enseignement
artistique (liste d’aptitude)
1999 : obtention du Diplôme d’Etat de professeur de piano (sur épreuves)

- Ecole Normale de musique Alfred Cortot (classe de Jean Martin et J. Lagarde)


2002 : admise au diplôme supérieur d’exécution
2001 : Diplôme supérieur d’enseignement à l’unanimité (bourse complète)

- Concours internationaux (préparation : Bruno Pietri, Genève)


1999 : 1er prix avec A. Lecampion (violon) au concours international de musique de
chambre de Pietra Ligure (Italie)
1998 : finaliste au concours international de piano Gandolfi de Parme (Italie)
1997 : 1er Prix à l’institut Musical Européen de Besançon

- CRD de Gennevilliers (classe de A.Bertelleti)


1994/95 : Prix de perfectionnement

- CRR d’Avignon (classe de R. Conil) :


1993 : DEM (uv de Piano mention TB à l’unanimité)
1992 : CFEM mention TB

Parcours pédagogique :

2002-2013 : assistante spécialisée de piano au CRD de Nevers, chef de département.


1999-2002 : professeur de piano à l’AEM d’Ecully (69)
1995/1996 : professeur de piano à l’école de musique de Saint George d’Espéranches (69)
1995 : professeur de piano au CRR d’Avignon (84)
1991-1994 : professeur de piano à l’école de musique des Alpilles (13)

Activités artistiques :
2000-2013 : Co-fondatrice et pianiste de la compagnie « Le Piano Ambulant »
Activités de production et diffusion de concerts-spectacles.

2
Soutenue par la DRAC Rhône-Alpes, la Ville de Lyon, Le Conseil Général
du Rhône, le Conseil Régional Rhône-Alpes, la Spedidam et l’ADAMI.

Le Piano Ambulant a une activité moyenne de 30 concerts par an.

3
2. Préambule

Je souhaite, comme prélude à mon projet pédagogique, exprimer avant tout


l'enthousiasme et l'engagement qui me portent toujours après vingt-cinq ans d'enseignement.
C'est un métier vivant, en constant mouvement, qui exige une remise en question régulière.

Comme tous les concours et examens que j'ai pu préparer tout au long de mon parcours, ce
dossier pédagogique est une nouvelle occasion de faire le point et de réinterroger mes façons
de penser et de faire. Ce dossier se veut simple, concis, clair et surtout fidèle.

Je suis assistante spécialisée de piano au CRD de Nevers, titulaire de mon poste depuis 2002
et je suis chargée de la coordination pédagogique du département clavier depuis deux ans.
Ayant obtenu le Certificat d'Aptitude discipline piano (sur épreuves) en 2009, il m'a semblé
évident de présenter le concours externe de professeur d'enseignement artistique dans le
souhait d'harmoniser mon diplôme, mes fonctions au sein du CRD et mon cadre d'emploi
territorial.

3. Lignes directrices de ma pédagogie pour les


trois cycles et mise en œuvre

Voici quelques points que je souhaite développer, sans bien sûr prétendre à un tableau
exhaustif de ce qui nourrit et motive mon enseignement. Chaque thématique abordée propose
des mises en œuvre représentatives de mon travail.

L’objectif final désiré dès le commencement de ma relation avec l’élève est de former un
musicien complet, qu’il se destine à être amateur ou professionnel.
J’entends par musicien complet, un artiste doublé d’un artisan.

Mon enseignement s’est toujours inscrit dans une structure - qu’elle soit associative ou agréée -
offrant par définition une pluralité de disciplines dans le dessein d’éveiller l’élève à la musique,
de le former le plus complètement possible.
C'est cette multiplicité que je souhaite proposer dans mon enseignement.

La motivation
La motivation est la base de la relation entre l'élève et sa pratique. Sans elle le travail
est voué à l'échec à plus ou moins long terme.

4
La motivation est en fonction des personnes : il faut avant tout comprendre le point de départ
de l’élève, ses attentes (qu’il ne connaît pas toujours lui-même), ce qui l’anime et ce à quoi il
réagit. Je reste en éveil tout au long des études car ces données ne sont pas figées et peuvent
changer au fil du temps.

Positionnement initial de l'élève : je demande toujours à l'élève qui arrive dans ma classe,
quel que soit son niveau, de me raconter ce qui l'a amené à choisir ce cours, son bagage
musical, son environnement culturel, autant de clés pour mieux le comprendre puis le guider .

Une notion évidente mais importante à remarquer : l'engagement, l'intérêt que je porte à
l'élève et la confiance que j'arrive à établir entre nous est un gage certain de son propre
investissement.

Je propose un cours varié, qui alterne entre différentes préoccupations : pièces de répertoire,
pièces autour d'une problématique spécifique, activité de déchiffrage, études des gammes et
arpèges et souvent des activités en lien avec l'audition ou le spectacle en cours. Le temps de
cours étant très réduit, je m'adapte en fonction des objectifs du moment.

Tout au long de l’année je propose à l’élève un large éventail d’évènements ayant chacun un
objectif différent :

o Cours collectifs en sus du cours individuel (2 ou 3 élèves)


o Ateliers à thème (groupe d’élèves)
o Évaluation à thème (interne à l’école de musique)
o Examens de passage de cycle avec jurys extérieurs
o « Classe ouverte » (cf plus bas « mes initiatives »)
o Audition-spectacle
o Master classe d’une personnalité du milieu musical
o Organisation de conférence au sein de l’école
o Organisation de concerts au sein de l’école
o Concours nationaux
o Concerts « hors les murs »
o Partenariat avec d’autres classes d’instruments, d’autres disciplines
o Partenariat avec d’autres écoles de musiques

Il existe un risque de "noyer" l'élève par trop de propositions, c'est pourquoi je reste très
attentive à respecter ses capacités, son rythme de développement et sa motivation.
J'alterne donc les périodes de projets avec les périodes d'assimilation.

Le répertoire est tellement riche que pour un objectif pédagogique, il est possible d’avoir
plusieurs propositions. Je joue systématiquement les pièces en amont à l’élève afin qu’il
puisse choisir, gage certain de motivation et d'investissement.

Pédagogie de projet :
Dans mon enseignement je tiens à mettre en avant la place que prennent les « auditions-
spectacles » et souligner leurs différents avantages notamment la source de motivation
qu'elles représentent. Voici quatre exemples récents (cf annexes pour les affiches et détails) :

5
1- « Bartok »

Spectacle autour de la figure de Bartok, compositeur qui a la spécificité d'avoir écrit


pour tous les niveaux de piano et qui s'adressait donc aux élèves des trois cycles de
ma classe.
Le point fort de ce projet résidait dans l'interaction avec d'autres classes d'instruments
(violoncelle et hautbois), le travail de musique de chambre et surtout le travail de
transcription mené avec certains élèves à partir notamment des albums « For
children ».
L'ensemble étant accompagné par un choix d'images vidéo projetées sur grand écran.

2- « Musique contemporaine »

Une « Audition conférence » autour de la musique contemporaine qui retrace


l'histoire du piano depuis Debussy à nos jours, racontant de manière ludique les
étapes de sa transformation.
En passant par l'histoire de la notation grâce à des exemples d'images de manuscrits
et de partitions vidéo-projetées venant illustrer les morceaux joués par les élèves.

3- « La chèvre de monsieur Seguin »

Un spectacle poétique autour de deux contes d'Alphonse Daudet « la chèvre de


Monsieur Seguin » et « Les étoiles ». Certains élèves faisant également partie de la
classe de théâtre du conservatoire, je me suis appuyée sur leur talent de conteur pour
l'aspect narratif. J'ai impliqué les élèves dans le choix des partitions pour mettre le
conte en musique, en fonction de leurs intuitions et affinités. Par ailleurs, un travail
d'illustration musicale à base d'un instrumentarium hétéroclite (carillon, bol chinois,
woodblock etc..) emprunté à la classe d'éveil musical a été imaginé par les élèves
afin de créer des « ambiances » musicales.

4- « Monsieur croche »

Un spectacle retraçant la vie de Claude Debussy, en partenariat avec la classe de


piano de l'école de musique de la Charité-sur-Loire (département Nièvre). J'ai invité
un élève adulte de la classe de théâtre qui incarnait le personnage de C. Debussy. J'ai
choisi de me servir du recueil de lettres écrites par C.Debussy (« Correspondance »
de F.Lesure) et du livre « Monsieur croche » comme trame narrative. Des images de
C.Debussy et sa famille, quelques peintures d'époque étaient vidéo-projetées. Le
professeur de formation musicale m'a accompagnée dans l'élaboration d'une mise en
scène. Ce spectacle a été redonné dans l'école de musique de la Charité-sur-loire.

Je propose aux élèves des projets inter-disciplinaires afin d’encourager leur créativité, de créer
des espaces où ils pourront imaginer d’allier une pratique pianistique avec d’autres arts. J'ai
pu constater la satisfaction qu'ils retiraient de proposer au public un spectacle construit par
leur initiative, leurs idées et de ce fait, la valorisation de leur travail.

6
L'écoute, le son
Ma réflexion s’appuie sur une constatation que chacun fait : lorsque l’on ferme les
yeux, on entend mieux ! Il m’apparaît une évidence qui pourtant a besoin d’être préservée dès
le début de la formation musicale : le son est notre matière première et l’élève débutant, pris
dans la double complexité d’adapter son corps à l’instrument et de commencer à lire un texte
oublie d’écouter ce qu’il produit !

Je suis donc très vigilante avec les débutants : je leur présente l’instrument en leur faisant
goûter toutes ses possibilités (démonstrations variées, jeux avec pédale ou non, jeux
idiophoniques) et je débute quelques temps sans lecture pour installer le son au centre de leurs
préoccupations.

Pour la même raison, un élève de second ou troisième cycle qui aborde un passage difficile
techniquement aura le réflexe de s’absorber dans le « faire », et oubliera le principal :
s’écouter ! Si l’élève perd le contact étroit avec le son, difficile ensuite de parler : de couleurs,
de timbres, de conduite de phrase et des enchaînements des sons, de plans sonores, de
polyphonies, de palette de dynamiques, de matières sonores et donc de modes de jeux, de
variation de toucher, d’utilisation du poids, des différentes articulations, leur bon
fonctionnement etc.

C’est donc une préoccupation constante tout au long des 3 cycles.

Le Chant tient une place privilégiée dans la conquête de l'écoute et notamment dans le
développement de l'oreille polyphonique. Les débutants chantent ce qu'ils jouent, les plus
avancés chantent une partie différente. Le chant permet aussi de mieux saisir la conduite
d’une phrase et ses inflexions et même la qualité d’un timbre, d’une attaque…

Un autre moyen efficace de permettre à l’élève de garder toujours ses oreilles en éveil est le
cours collectif : j’ai donc proposé des « modules » (concernant les 3 cycles) où l’objectif était
par exemple d’évaluer ensemble l’écart qui peut parfois exister entre ce que l’on perçoit et ce
que les autres perçoivent (ex : les différences de dynamiques, la question de la tenue du
tempo, la qualité du son etc...)

L’enregistrement en temps réel est un outil précieux : pendant le cours comme outil de
travail avec discussion à l’appui mais aussi pendant les auditions. (Certains parents proposent
un enregistrement intégral des auditions). J’encourage certains élèves que je pense assez
autonomes pour gérer cet outil à l’utiliser chez eux à bon escient.

Dans les moyens proposés pour gérer des situations de trac, je propose à certains étudiants la
notion d’identification au son : choisir volontairement de n’être que dans l’écoute de leur
son, de le goûter, de le suivre de près sans l’abandonner…pour éviter la sensation du
« troisième œil » (concentrer son attention sur un point) et ne pas être dans son propre
jugement au moment de l’exécution.

7
Le déchiffrage
Le déchiffrage est une clé fondamentale pour le pianiste car il ouvre de multiples portes.
Un élève qui lit mal sera en grande difficulté pour avancer à un rythme satisfaisant pour lui-
même. L'élève qui souffre de « démarrer » une partition et qui s'enlise dans son élaboration
avance lentement et risque parfois l'ennui voir le découragement.

C'est une pratique qui se met en place dès le début de l'apprentissage (dès la deuxième année),
condition indispensable à l’aisance du futur pianiste. Elle se poursuit tout au long des études.

C'est un outil de découverte et d'enrichissement culturel précieux pouvant répondre à la


curiosité que suscite la richesse du répertoire pianistique mais aussi du répertoire musical en
général (transcriptions, réductions...).

Il permet d'utiliser le piano comme un instrument « convivial » et prêt à jouer facilement avec
les autres. Il permet ultérieurement à l'élève en niveau pré-professionnel qui s'interroge sur
les débouchés de son instrument d'envisager l'accompagnement comme futur métier.

Depuis l'an dernier, je propose l'activité de déchiffrage dans le cadre des ateliers à thème et de
l'évaluation à thème. (Mise en situation seul ou en 4 mains, mise en place des réflexes lors
d'une lecture préparatoire à la table, savoir hiérarchiser les éléments qui doivent primer pour
rendre une idée de l'œuvre, retour systématique après chaque mise en situation afin de
déterminer les mauvaises habitudes de lecture, travail sur la maîtrise de la pulsation, de la
tenue d'un tempo, de la connaissance kinesthésique du clavier etc)

Le piano, un instrument de musique


Mon cours de piano est aussi un cours de musique et il me tient à cœur que l'élève
considère son instrument comme faisant partie d'une grande histoire musicale.

Je propose un contenu de cours varié en mettant en relation plusieurs axes de réflexion :


o L’aspect « physique » (artisanat) de l’étude du piano
o Le respect du texte musical
o Le contexte historique des pièces musicales
o Des éléments d’analyse harmonique, structurelle, esthétique
o L’histoire de la facture instrumentale
o L’histoire de la notation
o L’histoire de l’interprétation avec écoute d’œuvres

J'initie l’élève aux différents styles et genres : depuis l’époque baroque à nos jours en
passant par le jazz, le tango, les musiques de films (Création en 2010 d'une audition-spectacle
« le piano fait son cinéma »)…

Des sorties sont organisées pour aller voir des grands artistes (à Lyon en 2006, concert de
Lugansky, à Nevers en 2011, concert de Roger Muraro) et je les encourage à le faire par eux-
même.

8
Je conseille la lecture d’un livre, de l’écoute d’un disque, de faire parfois des recherches sur
les compositeurs...

L’autonomie
L'autonomie suppose avant tout une vraie acquisition des compétences : ce qui est
acquis pourra être utilisé sans l'aide du professeur, en toute indépendance.

Une qualité indispensable à l'élève qui devient autonome est sa capacité à prendre du recul
sur sa production : je le sollicite régulièrement afin qu'il s'exprime sur ce qu'il vient de faire
avant d'intervenir moi-même. Je le guide éventuellement par un jeu de questions-réponses
pour l'amener à cerner les choses importantes. Au fil du temps, l'élève met en place les
réflexes d'écoute et de synthèse qu'il pourra facilement activer une fois seul.

Le cours collectif est un espace très fructueux pour ce genre d'appropriation, par le jeu de la
comparaison positive et des débats à plusieurs voix.

Régulièrement lors du cours, je mets l'élève en situation de travail « comme à la maison » : je


lui propose de travailler par exemple une pièce en cours, en m'abstenant d'intervenir pendant
au moins 5 minutes. Ensuite, nous débattons ensemble sur ses choix, sa manière de procéder,
sa stratégie, dans quel but etc...

Je précise beaucoup avec les élèves les différentes méthodes de travail qu'ils peuvent mettre
en œuvre dans leurs séances à la maison afin d'optimiser l'efficacité des efforts entrepris.
Je définis avec eux le contenu, le rythme des séances, le volume de celles-ci et les objectifs à
atteindre pour la semaine suivante. Selon les cas je peux leur demander de noter leur temps de
travail afin d'être objectif dans le rapport temps/progrès. Je note moi-même assez précisément
dans le cahier de l’élève un résumé du cours après en avoir demandé, selon la maturité de
l’élève, une synthèse récapitulative.

Je m'assure qu'une notion a été bien assimilée en proposant un court texte reprenant une
problématique vue auparavant, et j'évalue la capacité de l'élève à reconstruire le chemin par
lui-même.

Dans certains cas, je peux recourir à une pédagogie de contrat, que ce soit pour de petits ou
grands objectifs (à l'échelle d'une semaine jusqu'à une année). Cette manière de faire a
l'avantage d'être simple à manier pour l'élève et efficace: en connaissant les termes du contrat,
il est plus à même de les respecter (par ex en fonction des attentes des élèves : « tu pourras
participer au projet si tel objectif est rempli », « choisir ton prochain morceau si tu peux me
décrire les grandes périodes stylistiques », « te présenter à l’examen de passage si tu arrives à
telle rapidité d'assimilation »...).

Le fonctionnement hebdomadaire veut que je construise ma leçon en fonction d'objectifs à


atteindre sur la durée d'une semaine. Mais j'instaure en parallèle un objectif annoncé sur
trois semaines par exemple concernant une pièce en particulier : l'élève doit gérer ses séances
de travail à des rythmes différents, il sait qu'il a plus de temps et doit conduire son travail seul
sur une plus grande période et expérimente d'autres façons de faire dans un temps différent.

L'évaluation d'autonomie : l'élève travaille seul une pièce adaptée et participe ensuite à une
évaluation en groupe. Cela permet de constater les vrais acquis, les points faibles et forts de

9
chacun.

Dans les projets de classe, notamment les « auditions-spectacles » (voir plus haut), je crée un
espace pour chacun : l'élève peut apporter ses idées, son initiative et je le laisse se charger
d'une partie de l'évènement (décidée ensemble).

Pratiquer ensemble
Il est évident que le cours individuel est selon moi une base de la formation du jeune musicien
et que ce face à face entre l'élève et le professeur reste primordial et incontournable : l'élève
bénéficie d'une écoute adaptée à son rythme et ses capacités, et peut tisser un lien particulier
avec son professeur (notion à ne pas négliger).

Mais il est évident également que ce fonctionnement n'est pas suffisant dans
l'épanouissement de l'élève .Voici quelques propositions que je pratique et leurs avantages
respectifs, en faisant la distinction entre pratiquer ensemble la même discipline et pratiquer
ensemble à l'élaboration d'un projet commun (avec d'autres disciplines également), ces deux
manières étant complémentaires :

 Le cours collectif par groupe de niveaux mis en œuvre dès que possible,
notamment par rapport aux difficultés d'horaires de cours qui restent un sérieux
écueil à la généralisation de cette pratique. Cependant, dès que les horaires le
permettent, j’encourage les élèves à venir écouter le cours des autres, à anticiper
leur venue ou à déborder sur le cours suivant. J’organise dans la même idée des
répétitions communes ou les élèves sont encouragés à s’exprimer.

 L'atelier à thème (voir plus bas « Le département piano ») qui fonctionne sur
inscriptions.

 L'évaluation à thème (voir plus bas « Le département piano ») qui reste un
moment d'échange entre élèves et professeurs.

 Un projet à l'année : j'ai pour projet de proposer à la classe de flûte un échange


sur une année et créer des petits groupes de sonates entre les deux classes : chaque
élève a son « binôme » choisi en fonction des affinités éventuelles entre élèves et
de leurs niveaux respectifs. Ils prennent l'habitude tout au long de l'année de
travailler ensemble, avec l'un ou l'autre professeur mais aussi de façon autonome.

 Je suis à l'origine de nombreux projets inter-classe mais aussi inter-école (voir


« la motivation, pédagogie de projets ») qui concernent, en fonction des occasions,
tous les cycles.

 La musique de chambre dont les vertus ne sont plus à démontrer reste très
présente dans mes auditions en général. Je commence dès la deuxième année par
des projets en 4 mains, ce qui est une très bonne entrée en matière.

L'intérêt de la pratique en commun (sous toutes ses formes) est multiple : pour l'autonomie de

10
l'élève, sa motivation, la potentialisation de tous les apprentissages vu en cours individuel, la
possibilité de se situer par rapport à lui-même et au groupe, l'occasion pas seulement de
prendre des connaissances mais aussi d'en apporter...
Mais je m'attache à valoriser une notion qui ne peut exister qu'à travers toutes ces pratiques :
l'esprit de classe. En effet, c'est pour moi une victoire si l'élève se rend à l'école de musique
avec l'envie d'apprendre, mais aussi avec l'envie de retrouver toute une vie musicale faite
d'amitiés tissées lors des échanges et projets communs.

L’évaluation
1. Je pense qu’il n’y a pas une bonne manière d’évaluer mais plusieurs et que la somme
de toutes est nécessaire selon les moments de l’année et les objectifs à atteindre. Quel que soit
le moyen adopté, le moment particulier et délicat où l’élève apprend à se situer, que ce soit
dans son propre cheminement ou bien par rapport à des attentes objectives de fin de cycle, ou
bien encore par rapport à un public, reste un moment qui peut (et doit) être vécu positivement.
Voici les diverses formes que je pratique :

 L’auto-évaluation est indispensable à l’élève pour rendre son travail efficace.


(voir plus haut «  Autonomie »)

 L’évaluation continue du professeur : j'établis dans un « cahier de suivi » la


progression de chaque élève, le rythme d'apprentissage, l'ensemble de ses acquis,
le répertoire travaillé, afin d'avoir toujours une vue d'ensemble indispensable pour
faire une proposition de parcours cohérent. Ces remarques sont parfois échangées
avec l'élève, leurs parents et une synthèse est toujours proposée au jury lors de
l'examen de passage de cycle. Les familles reçoivent un bulletin semestriel. Il
existe régulièrement des moments de concertation entre professeurs d'un même
élève et nous avons accès par voie internet au profil de l'élève et tous les bulletins
de chaque discipline le concernant.

 Les auditions ou concerts : il n'y a pas de sanction directe d'un jury mais
l'évènement représente un aboutissement. A cette occasion, l'élève et moi-même
pouvons évaluer la qualité de son travail, sa gestion du trac etc. C'est toujours un
moment d'échange avec les autres participants et je fais ensuite un bilan-discussion
avec chacun.

 Les évaluations en groupes (« Évaluation à thème ») : voir plus bas


« Fonctionnement du département piano »

 Les examens de passage de cycle : ils représentent l'évaluation sommative à


laquelle l'élève se prépare tout au long du cycle. L'élève peut bénéficier des
remarques d'un jury extérieur.

2. Je donne des outils à l’élève pour lui permettre de vivre les moments d’évaluations ou
d’auditions de façon motivante et positive : conscientisation de la respiration pendant le jeu,
notion d'émulation et non de compétition, établissement d’un « planning » d’entraînement
pour éviter que le moment de l’audition soit la première fois en public, encouragement à
organiser dans la sphère privée des enchaînements (famille, amis, classe d’école), l’emmener

11
dans les autres classes pour présenter son travail (classe de formation musicale, autres
collègues..), lui apprendre à faire son bilan après chaque prestation afin d’évoluer
concrètement à chaque fois.
Je suis présente également après l’évènement pour interpréter avec lui ses sensations, le retour
du public ou du jury.

Il est crucial que l’élève comprenne les tenants et les aboutissants d’une réussite ou d’un
échec.

La posture

Voici de façon succincte quelques convictions relatives au bon fonctionnement du corps face
à l’instrument.

Je tiens à préciser qu’à mon sens le soin de la posture est primordial et nécessaire. Cependant il
n'est pas supérieur à d’autres portes d’entrée dans l’objectif d’apprendre à « jouer » du piano
(notamment par rapport à l’écoute) et qu’il est complémentaire à tous les autres sujets évoqués.

Par ailleurs, rien ne vaut une situation réelle pour rendre une analyse de posture et
éventuellement pouvoir agir dessus, en sachant que en ce domaine, le temps et la maturité de
l’élève bien guidé sont parfois des ingrédients indispensables à une évolution sensible.

Quelles que soient mes remarques à ce niveau, elles sont le plus souvent reliées à un objectif
sonore et interprétatif.

Voici une phrase de Couperin qui parle d'une préoccupation régulière dans mes cours :
"La souplesse des nerfs contribue plus à bien jouer que la force"...

L'aisance pianistique résulte d'un ensemble de paramètres dont voici un petit aperçu :

- Soin de l'assise : pieds, ischions


- Equilibre de la main
- Travail d’empreinte 
- Conscience des différents segments et leur capacité de transmission
- Disponibilité (et mobilité) des différentes articulations
- Conscience du "point zéro", faculté de relâchement musculaire
- Gestion de la tension/détente musculaire : dissociation musculaire et articulatoire
- Utilisation du poignet /archet associé à la respiration musicale

Remise en question, formation continue :


Mon goût d'avancer, de continuer à me former, de rester connectée au milieu professionnel et
ses évolutions est directement relié à la passion que m'inspire mon métier, comme je
l'exposais en prélude à ce dossier. Voici quelques exemples qui illustrent ma motivation :

- nombreux stages suivis lors des concours notamment entre les deux tours du C.A à
Paris et Avignon.

12
- Suivi spontané des cours de Philippe Soler au CRR de Lyon pendant une année en
2010
- Cours particulier avec Philippe Barraud (historien de la musique et conférencier)
- J'habite à proximité du CRR et CNSMD de Lyon qui offrent beaucoup de choix en
terme de concerts et master classes, ce dont je profite régulièrement.
- J’utilise une carte de bibliothèque au CNSMD de Lyon qui me permet de faire des
recherches et emprunter des partitions et livres pour mes élèves ou bien moi-même.
- Formation autodidacte sur le logiciel d'édition de partition Sibelius.
- L'échange avec mes collègues, ma directrice, mes amis musiciens sur les sujets du
métier de musicien-enseignant est régulier et je reste très curieuse en général des
façons de penser et faire d'autrui.

4. Mon poste au sein du CRD de Nevers

Descriptif du CRD et projet d'établissement


Le Conservatoire à Rayonnement Départemental de Nevers dépend des services de la
ville de Nevers, sous contrôle pédagogique du Ministère de la Culture et de la
communication.

Fort d’une équipe pédagogique de 40 enseignants, il accueille 800 élèves en moyenne chaque
année (portés à 1089 en comptant l’orchestre à l’école et l’éveil en milieu scolaire).

Sa mission est de former de futurs musiciens, amateurs et professionnels.

L’école propose une formation musicale aux enfants à partir de quatre ans jusqu’au Diplôme
d’Études Musicales ainsi qu’un cursus Amateur et un cursus Adultes.

Les points forts qui définissent son projet d'établissement sont :

- Un grand éventail de discipline (vingt-quatre) notamment le théâtre, la danse, les


musiques actuelles, la musique traditionnelle.

- Les pratiques collectives notamment au travers de l'ensemble de guitares, les


Concerts Nivernais, l'Orchestre d'Harmonie et la Filière voix.

- Ses nombreux partenariats avec le tissu culturel local prouvent son dynamisme et
son engagement pour l'accessibilité de la musique pour tous et notamment pour les pratiques
amateurs : RESO (Établissement public de coopération culturelle), D'JAZZ (promotion et
diffusion du jazz en Nièvre), Da camera (Association de soutien au spectacle vivant), Maison
de la Culture de Nevers (Scène nationale), Café charbon (salle dédiée aux musiques
actuelles)...

Son rôle d’animation (en moyenne 30 concerts par an et une trentaine d’auditions d’élèves) en
fait un partenaire privilégié dans le développement culturel de la ville.

13
En Annexe , vous trouverez un récapitulatif des concerts, auditions et projets pédagogiques
conduits par le CRD de Nevers pour l'année 2011-2012 qui témoigne de la vitalité de cette
école et de son rayonnement dans la cité.

Fonctionnement du département piano :


En tant que coordinatrice du département piano, je présente un résumé des différents
évènements qui jalonnent une année, réalisés en concertation avec mes collègues :

- Les ateliers à thème


C'est une proposition faite aux élèves en sus de leur cours individuel. Chaque
professeur de piano (nous sommes quatre) prend en charge une à deux fois par an un
atelier qui traite d'une question en particulier (le déchiffrage, les signes de la partition,
les tonalités, les différents styles musicaux...). Il organise l'atelier en fonction du
niveau des élèves inscrits.

 Les évaluations à thème


Deux à trois fois par an, nous organisons une évaluation commune à toutes les classes
de piano avec un objectif précis, décidé ensemble : l'autonomie, le déchiffrage, la
mélodie accompagnée, les gammes/arpèges/cadences...

 La pratique du déchiffrage
Cette année, j'ai souhaité mettre en place l'évaluation du déchiffrage de façon
systématique. D'où une grande partie des ateliers qui s'orientent vers cette pratique.

 La classe ouverte
Trois fois par an, un professeur prend en charge une audition qui concerne tous les
élèves des classes de piano. Les élèves prêts et désireux de jouer en accord avec leur
professeur sont les bienvenus du grand débutant à l'élève en perfectionnement. C'est
un espace ouvert, où il est possible de tester son par cœur, venir avec son groupe de
musique de chambre, s'entraîner pour une échéance ultérieure, ou bien comme un
aboutissement en soi. Le professeur s'occupe de rédiger le programme, d'éditer une
affiche, et d'accueillir les élèves et le public.

 Échange et/ou regroupement d'élèves (transversalité des élèves)


Depuis quelques années, l'effectif en troisième cycle s'est réduit pour des raisons
identifiables : d’une part, l’emplacement géographique de Nevers et sa faible
proposition d’écoles supérieures pousse les élèves à quitter la ville après leur BAC
pour poursuivre des études supérieures. D’autre part, toute une « promotion » d’élèves
est arrivée au terme de leurs études au conservatoire en même temps. J'encourage donc
les échanges de grands élèves entre les classes pour permettre à certains projets (intra
ou inter département) de voir le jour.

 L'organisation d'évènements majeurs


Master classes, concerts, conférences, auditions d'élèves....voir ci dessous « Projets
2012/13 ».

 Les auditions à l’échelle du département de la Nièvre

14
Un des axes du projet d'établissement est de motiver et d'aider la mise en réseau des
écoles de musique sur le territoire de la Nièvre. Il est donc de notre responsabilité en
tant que professeurs de l’unique CRD du département de participer et d'être force de
proposition.
J’ai donc organisé en juin et juillet 2012 une audition départementale (Voir plus haut
« Monsieur croche ») ainsi qu'une audition à venir " 2, 4, 6, 8" (Voir plus bas "projets
2013"). En ce sens, je m’occupe également de :

 L'organisation des examens de passage de cycle départementaux.

Projets en cours pour l'année 2012-2013


Cette année, en plus de tous les évènements décrits ci-dessus, je suis actuellement dans
l'organisation d'un projet important: « La semaine du piano ». À l'occasion de la venue de
Roger Muraro et de ses élèves au sein de notre conservatoire, j'ai souhaité profiter de l'aura
médiatique d'une grande personnalité pour proposer à nos classes et au public potentiel du
conservatoire un festival d'évènements. Au programme :

 Mercredi 13 mars après midi : animations organisées par un collègue concernant le


1er cycle (programme à définir)

 Mercredi 13 mars en soirée : conférence « Le piano dans tous ses états » par Philippe
Barraud.

 Jeudi 14 mars : Ciné-concert avec le pianiste improvisateur Pierre Mancinelli.

 Vendredi 15 mars : Audition « 2,4,6,8 » autour du piano à 2 pianos, 4, 6, ou 8 mains,


concertos. Le CRD de Nevers, quelques écoles de musique du département de la
Nièvre (La charité-sur-Loire, Imphy, Cosne) et la classe invitée de Roger sala du CRR
de Lyon participent.

 Samedi 16 mars : Concert « les piano tokés ».

 Dimanche 17 mars : journée concert dédiée aux élèves de Roger Muraro. Projet de
master classe à l'étude.

Cette manifestation a reçu l'aval pédagogique et financier de ma directrice.

A l'occasion des « portes ouvertes » (manifestation annuelle du conservatoire) je


m'associe avec la classe de hautbois et de théâtre pour présenter un projet autour de la
« romance » qui traitera de l'histoire d'amour entre Robert Schumann et Clara Wieck ainsi que
de l'amitié avec F. Mendelssohn. Le répertoire sera essentiellement issu de ces trois
compositeurs.

Rayonnement du département piano en Bourgogne:

15
De toute évidence, le piano est un instrument qui ne facilite pas l'organisation d'évènements
en dehors des murs du conservatoire et qui suppose souvent un budget important. Point qui est
au départ de mon projet principal d'interprète comme vous le verrez au chapitre six. Mais si
cette mission de découverte et de diffusion de la musique à travers le piano est difficile, elle
n'est pas impossible.
Voici quelques exemples de projets et manifestations qui contribuent au rayonnement des
classes de piano et du CRD à l'échelle de la ville, du département ou de la région :

Venue de personnalités

- Wilhem Latchumia (concertiste, spécialisé en musique contemporaine) a animé une


conférence-master classe autour de "l'œuvre graphique et l'œuvre ouverte" en 2011
- Bruno Pietri (concertiste et pédagogue) a animé une conférence-master classe
intitulée " Le langage musical et les techniques de travail au clavier" en 2010.
- Roger Muraro sera la personnalité phare de "la semaine du piano" en mars 2013

Évènements divers

- Participation des élèves au festival de piano de la Charité-sur-Loire en juillet.


- Possibilité aux élèves de se produire en maison de retraite (projet porté par
l'accompagnatrice du conservatoire)
- Participation des élèves dans le "Big band" et dans les Chœurs qui jouent régulièrement en
dehors du conservatoire.
- Audition-spectacle " Monsieur croche" dans la magnifique salle capitulaire de la Charité-
sur-Loire (juillet 2012).

Concerts avec ma compagnie "Le piano ambulant"

- "Pétrouchka" sous chapiteau (festival mosaique) à Chalon-sur-Saône en 2010


- "Pétrouchka" à l'auditorium du CRD de Nevers le 28 juin 2012
- "Sur le ring" à la médiathèque Jean Jaurès le 7 juin 2013
- " La boîte à joujoux" en partenariat avec l'école de musique de Clamecy (lieux et dates à
définir)

Jury:
- Mâcon en 2008
- École de musique de la Charité-sur-Loire 2013
- DNOP du parc Rhône-Alpin (Annecy, Chambéry, Bourgoin jallieu, Grenoble) en 2012

Le CRD de Nevers et ses possibilités en termes de moyens structurels :

-Auditorium 100 places avec 2 pianos à queue à disposition (Yamaha C7 et C5), un système
d’éclairage scénique refait à neuf, un vidéoprojecteur avec grand écran, un système de
diffusion sonore, un régisseur technique.

-Trois grandes salles de cours équipées avec des pianos à queue KAWAI (dont une avec un
piano droit supplémentaire) ainsi qu'un système d'écoute CD.

16
-Un bâtiment mitoyen avec la médiathèque de Nevers, pratique pour les inter-cours et propice
à l'élaboration de projets communs.

-Une partothèque mise à disposition des professeurs.

Outils informatiques que j’utilise:

 Logiciel Power point pour les auditions-spectacles.

 Logiciel  Sibelius  pour l'édition de partition.

 Communication par mail avec les élèves et parents, envoi de lien internet (Deezer, you
tube, wikipédia), envoi de partitions scannées, MP3.

5. Spécificité de chaque cycle


Chaque élève assimile les connaissances différemment et possède un rythme qui lui est
propre. Établir une liste exhaustive, année par année, des acquisitions pianistiques relèverait
de l'abstraction. Cependant, il est intéressant d'établir des points de repères, cycle par cycle, au
sein des multiples acquisitions que l'élève sera amené à assimiler tout au long de son cursus
d'étude.
Les textes de références – Charte de l’Enseignement Artistique Spécialisé en danse,
musique et théâtre et le Schéma national d’orientation pédagogique de l’enseignement
initial de la musique - constituent des points de départ de cette réflexion.

Cycle I :
Temps de la découverte puis de l'appropriation de l'instrument : l'élève apprend à aimer le
piano à travers l'acquisition des compétences de bases, seul ou à plusieurs.

o connaissance de l'instrument à base de jeux (exploration des possibilités


sonores du piano)
o Installer l'écoute, reliée à la sensation physique
o Soin de l'assise et recherche d'un équilibre confortable entre son corps et
l'instrument
o Soin de l’installation d’une pulsation (approche corporelle et non abstraite)
o Indépendance/coordination des mains
o Utilisation de tous les registres, des techniques de jeux de la musique
contemporaine, avec différents types de notations (cluster, glissando, jeu dans
les cordes…), des dynamiques extrêmes, différents phrasés de base (Détaché,
staccato, legato), de la pédale de droite.

17
o Notions simples d'esthétique et d'analyse : tonalités, cadences, repérer les
différentes parties d'un texte, fonction des différentes voix (mélodie,
accompagnement...), pouvoir s'exprimer sur le caractère des pièces abordées.
o Apprendre à structurer le travail : rythme, quantité, qualité, moyens utilisés.
o Encourager l'élève à transposer des textes simples, inventer une petite mélodie
et son accompagnement (base de I-V-I)
o Jouer de mémoire
o pratique du déchiffrage sous la direction du professeur dans le cadre du cours
ou de l'atelier. Définir précisément les textes à lire par l'élève chez lui.
o Travail en 4 mains ou petite musique de chambre.
o Prestations en public dès la première année (selon les élèves) avec participation
aux projets de classe.
o Encourager l'élève à profiter des animations variées offertes par l'école de
musique.

Cycle II :
Temps de l'appropriation des apprentissages et de leur développement : l'élève apprend à
disposer par lui-même de ses connaissances et peut commencer à être force de proposition et
autonome dans sa pratique.

o Importance de l'interprétation:
 Connaissance des différentes périodes stylistiques (mise à disposition
de documents théoriques, écoutes comparées avec le professeur ou
non...) notamment à travers un large répertoire.
 Élargissement de la palette sonore : timbres, plans sonores plus
complexes, notion de textures sonores, mode de jeux variés.
 Travail de l’oreille polyphonique et harmonique.
 Agogique : notion de rubato, liberté par rapport à la pulsation, maîtrise
du tempo sur l'ensemble d'une œuvre, conduite des phrases,
polyrythmie.
 Construction d'une interprétation en fonction de données d'analyse
(parcours harmonique, cadences, carrures, hiérarchie des temps,
structure, forme, genre...)
 Lecture précise et autonome des signes de la partition : indications de
caractères, tempi, phrasés, pédales...
 Pouvoir synthétiser et adapter ses connaissances en fonction de
l'œuvre abordée.
 Utilisation des trois pédales.
 Affirmation du goût et des affinités.

Conscience corporelle accrue:


 Conscience et mobilité des différentes articulations (Bassin, épaules,
coudes, poignets), amorce de dissociation musculaire et articulatoire,
gestion de la tension/détente musculaire, notion de poids et de
suspension.

18
 Réflexion sur les doigtés

o Pratique du déchiffrage : régulière dans le cadre des séances de travail à la


maison. Mise en situation avec d'autres instrumentistes.
o Autonomisation dans les méthodes de travail (savoir isoler et traiter une
difficulté, définir des objectifs à atteindre, adopter une stratégie efficace à
l'échelle d'une séance de travail)
o Pratique de la musique d'ensemble : 4 mains, 2 pianos, concerto, musique de
chambre, en fonction des projets.
o initiatives dans le cadre d'un projet de classe ou d'école.

Cycle III et cycle III spécialisé :


Temps de la définition d’un projet et d’une personnalité musicale et celui, pour tous, d’un
accroissement des enjeux musicaux et, pour certains, du passage progressif à un niveau
d’exigences professionnelles.

o Affirmation de choix personnels dans l'interprétation.


o Grande autonomie : l'élève doit être capable de choisir une pièce et de conduire
seul son élaboration en réunissant les moyens techniques et musicaux adéquats
(capacité notamment utile dans les projets seul ou avec d'autres partenaires, en
dehors du professeur).
o Méthode de travail : se questionner, expérimenter, rechercher et élaborer une
proposition personnelle, utilisation du travail sur table. Travail sur la rapidité
d'assimilation en temps limité.
o Maîtrise des acquis techniques : Virtuosité, souplesse, endurance, projection du
son (grande salle) et mémorisation de grandes œuvres.
o Utilisation fine des 3 pédales (notamment pédale de droite : demi, quart,
vibrato...)
o Approfondissement des connaissances stylistique (l'univers des compositeurs,
leur spécificité et différences), organologie, histoire de la facture
instrumentale, de l'interprétation, connaissances du contexte socio-culturel des
œuvres, conscientisation de l’architecture d’un texte musical, conception
orchestrale.
o Ouverture à d'autres pratiques artistiques notamment en fonction de la
proposition de leur conservatoire (jazz, musique actuelle, théâtre, danse,
musique traditionnelle, chœurs etc.)
o Pratique du déchiffrage : encourager l'élève à lire régulièrement (prêt de
partitions, emprunt à la partothèque), seul ou à plusieurs : transcription,
réduction, musique de chambre...l'élève doit se servir de cette pratique
notamment pour découvrir l'univers d'une œuvre abordée (d'autres œuvres du
même compositeur, ou contemporaine ou proche stylistiquement)
o Selon les cas, le "coaching" face à une échéance majeure.
o Aider l'élève à définir son projet personnel artistique: évaluation de ses
capacités et de son désir à avoir une pratique musicale amateur ou
professionnelle. Orientation possible vers un cefedem, cnsm, pôle supérieur ou
autres écoles...

19
Remarque :

Le cycle III couronné par l'obtention du CEM sera dédié à la poursuite du


développement des acquis du cycle précédent, mais aussi orienté vers la définition de la place
de la musique et de sa pratique instrumentale dans sa future vie de musicien amateur
autonome.

Le cycle III spécialisé couronné par l'obtention du DEM (DNOP) sera dédié à une pratique
soutenue de l'instrument avec un élargissement des pratiques musicales et de l'horizon culturel
ainsi qu' à la définition du futur projet professionnel de l'élève.

6. Mon activité d’interprète en lien avec mon enseignement

Je choisis délibérément de parler ici d’une expérience majeure qui résume à elle seule
tout ce que j’ai souhaité expérimenter, rechercher et développer en tant que pianiste et artiste.

Il s’agit de la compagnie « Le piano ambulant » que j’ai co-fondée en 2001 avec Antoinette
Lecampion, violoniste.

En 2003 la compagnie s'agrandit avec Joël Schatzman au violoncelle, François Salès au


hautbois, Christine Comtet à la flûte pour former un quintette.
Comme vous le verrez plus loin, nous invitons d’autres artistes à nous rejoindre, selon les
spectacles : comédiens, plasticiens, sculpteurs, metteurs en scène, metteurs en son,
costumiers, créateurs lumière…

Le souhait fondateur de la compagnie est de pouvoir jouer en tous lieux avec un piano grâce à
l’élaboration d’une “remorque-scène” et répondre ainsi à une demande croissante
d’organisateurs en milieu rural ou en marge des circuits traditionnels de concert. Cette
expérience “sur le terrain” nous a permis d’aller à la rencontre de nouveaux publics et
d’expérimenter des nouvelles formes de concert.

Très vite, nous avons souhaité travailler sur le contenu du concert en élaborant des formes
plus complexes pour aller vers du “spectacle vivant”, tout en privilégiant la musique, cœur de
toutes nos réalisations : ainsi nous avons croisé plusieurs disciplines artistiques telles que le
cinéma, le théâtre, la manipulation d’objets, les installations, la sculpture…

L'originalité et l'ouverture qu'offre notre proposition séduit aussi le réseau traditionnel de


concert. Nous jouons tout autant dans les salles, voir les grandes salles, les festivals, les
saisons décentralisées, “hors les murs” ou bien dans des tournées rurales, en milieu
hospitalier... la diversité des propositions loin de se contredire nous permet d'exister de
plusieurs manières, en accord avec nos aspirations premières.

Le Piano Ambulant est pour moi une expérience unique et très complète. Depuis 12 ans
maintenant, j’y trouve plusieurs sources d'épanouissement :

- Un travail de musique de chambre approfondi avec la même équipe depuis le


départ. Selon les projets, la composition de l'équipe varie. Ainsi, je joue le répertoire

20
de sonate, trio, quatuor, quintette et même sextette lorsque nous invitons un
instrumentiste supplémentaire (Basson, percussions, basse électrique!)

- Mais pour autant, je ne délaisse pas le piano solo, au contraire : la plupart des
spectacles comportent des pièces en solo et dans « Eden-cinéma » je suis seule
instrumentiste sur scène. Le Piano Ambulant est un formidable terrain
d'expérimentation et de liberté, je peux donc au gré de mes envies, dans une
concertation artistique collégiale, choisir mon répertoire.

- Notre formation atypique nous a poussé à développer la transcription, exercice


difficile et passionnant qui permet de rentrer profondément dans l’intimité d’une
œuvre. L’édition de partition est une conséquence directe de ce travail.

- J’ai pu travailler avec différents metteurs en scène, comédiens, participer aux


créations lumières et costumes… être au départ d’un projet jusqu’à sa première
création publique en étant partie prenante de toutes les étapes de son élaboration.

- Étant à l’origine de la création de la compagnie, j’ai également beaucoup appris en


terme de gestion culturelle : trouver les financements, les organismes
subventionneurs, la diffusion, la communication, la relation avec la presse, le contact
avec les programmateurs. La compagnie peut depuis maintenant quatre ans financer un
demi-poste d’administration/diffusion (17h30/semaine), ce qui devenait indispensable
au vu de son développement : nous donnons autour de 25 spectacles par an.

C’est évidemment une aventure humaine très intense, riche en émotions, qui s’inscrit dans la
durée et ne cesse de se développer tant dans le volume des concerts que par les aspirations
artistiques.

J’y consacre une grande partie de mon temps et les passerelles entre cette activité et ma vie
d’enseignante sont nombreuses. En effet, nous avons développé en parallèle de nos
spectacles tout un pan à visée pédagogique qui se décline de plusieurs façons :

- Presque tous nos spectacles ont été donnés dans un cadre « scolaire » avec des
ateliers animés en amont des prestations, et des collaborations avec les enseignants
grâce à des dossiers pédagogiques réalisés d’après le spectacle présenté (voir annexes).

- Le concept des « BIP » (voir en annexe « Les brigades d’intervention poétiques ») a


été réalisé en partenariat avec des écoles (Éducation nationale) et a pu exister avant
tout dans le cadre scolaire. Nous reprenons également cette formule aujourd’hui dans
le milieu hospitalier.

- "Les rencontres-ateliers" (voir en annexe): petites formes participatives à destination


du public, de chœurs amateurs, du public scolaire, du public des écoles de musique...

Concernant le lien direct avec le CRD dans lequel j’enseigne, j’ai eu le plaisir de présenter
un de nos spectacles dans l’auditorium (juin 2012) et d’y rencontrer un accueil des plus
chaleureux auprès de mes collègues et élèves. La directrice enthousiasmée a donc décidé de
nous reprogrammer cette année 2013 avec un autre spectacle « La boîte à joujoux » en
partenariat avec une école de musique du département (Clamecy). La directrice de la

21
médiathèque (bâtiment mitoyen) nous invite également dans le cadre de son festival " Le mois
de la musique" en juin 2013 avec notre dernière création « Sur le ring ».
Tout ce que j’ai pu apprendre et mettre en œuvre dans le cadre de ma compagnie est un
bénéfice direct pour mes élèves, que ce soit dans le lien étroit que j’entretiens avec la scène,
ou bien le goût que j’en retire pour les projets inter-disciplinaire.
La charte de l'enseignement artistique spécialisé en danse, musique et théâtre rappelle
l’importance de la notion de démocratisation culturelle à travers la formation artistique.
C’est un point commun, une passerelle supplémentaire qui existe entre mon métier
d’enseignante et mon métier de pianiste au sein de la compagnie du Piano Ambulant.

Sur les routes depuis 12 ans, vous avez pu croiser Le Piano Ambulant :

…à La Cité de la Musique (Paris), à la philarmonie de Luxembourg,  à l’Auditorium de


Villefranche, au Grand Théâtre de Tours, au Festival Labeaume en Musique, en tournée dans
la Loire avec L’Opéra Théâtre de Saint Etienne, salle Molière à Lyon…. et avec sa remorque-
scène sur de nombreuses places de villages.

Le Piano Ambulant reçoit des aides de :


- la DRAC Rhône-Alpes
- l’ADAMI
- la Spedidam
- le Conseil Régional Rhône Alpes
- la ville de Lyon

Représentations en 2012 :
SOIRÉE À L’EDEN CINEMA
Maison de la musique à Meylan (38) - 11 mars
LA BOÎTE A JOUJOUX (2 représentations)
Les rencontres musicales de Savoie. La Bâthie (73) – 3 avril
LES ANIMAUX DE TOUT LE MONDE (2 représentations scolaires)
Saison Eolia. Civrieux et St-Jean de Thurigneux (01) – 6 avril
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Saison Eolia. St-Jean de Thurigneux (01) – 7 avril
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Bourbonne les Bains (52) – 15 avril
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Cinéma Théatre de La Mure, concert décentralisé à Cholonge (38) – 12 mai
PETROUCHKA (2 représentations dont 1 scolaire)
Auditorium du Trente à Vienne (38) – 25 mai
PETROUCHKA
Auditorium du CRD de Nevers (58) – 28 juin
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Saison de concerts de l’ADDM 11 à l’abbaye de Saint-Hilaire (11) - 19 juillet
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Maison de la rencontre, hors les murs au Café de la Place à Ecully (69) – 15 novembre
SUR LE RING (Avant-Première)
ème
Arcal, Paris 20 – 20 et 21 novembre
SUR LE RING (2 représentations dont 1 scolaire)
Salle Molière à Lyon (69) - 23 novembre

22
LA BOÎTE A JOUJOUX (3 représentations scolaires)
Sémaphore à Irigny (69) – 10 et 11 décembre

En annexe, vous trouverez :

- Le projet artistique de la compagnie


- l'historique
- Le répertoire transcrit et interprété.
- Les actions culturelles et pédagogiques menées par le Piano Ambulant.
- Le dossier de nos principaux spectacles.

23

Vous aimerez peut-être aussi