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d'enseignement artistique
Discipline piano
Dossier Pédagogique
Dauter Sylvie
Session 2013
Sommaire
1. Curriculum Vitae 2
2. Préambule 3
- La motivation 3
- L'écoute, le son 6
- Le déchiffrage 7
- Le piano, un instrument de musique 7
- L'autonomie 8
- Pratiquer ensemble 9
- L'évaluation 10
- La posture 11
- Remise en question, formation continue 11
7. Annexes
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1- Curriculum vitae
Sylvie Dauter
Adresse :12 ter, quai Pierre Scize, 69009 Lyon
Tel : 09 51 71 72 26 ou 06 13 90 36 67
Mail : sylviedauter@free.fr
Date de naissance : 15 juillet 1973, Paris 15ème
Formation générale : Baccalauréat littéraire A1 (1991)
Diplômes et concours :
- Pédagogie :
2009 : obtention du Certificat d’Aptitude de professeur de piano (sur épreuves)
2001 : admise au concours externe d’assistant territorial spécialisé d’enseignement
artistique (liste d’aptitude)
1999 : obtention du Diplôme d’Etat de professeur de piano (sur épreuves)
Parcours pédagogique :
Activités artistiques :
2000-2013 : Co-fondatrice et pianiste de la compagnie « Le Piano Ambulant »
Activités de production et diffusion de concerts-spectacles.
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Soutenue par la DRAC Rhône-Alpes, la Ville de Lyon, Le Conseil Général
du Rhône, le Conseil Régional Rhône-Alpes, la Spedidam et l’ADAMI.
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2. Préambule
Comme tous les concours et examens que j'ai pu préparer tout au long de mon parcours, ce
dossier pédagogique est une nouvelle occasion de faire le point et de réinterroger mes façons
de penser et de faire. Ce dossier se veut simple, concis, clair et surtout fidèle.
Je suis assistante spécialisée de piano au CRD de Nevers, titulaire de mon poste depuis 2002
et je suis chargée de la coordination pédagogique du département clavier depuis deux ans.
Ayant obtenu le Certificat d'Aptitude discipline piano (sur épreuves) en 2009, il m'a semblé
évident de présenter le concours externe de professeur d'enseignement artistique dans le
souhait d'harmoniser mon diplôme, mes fonctions au sein du CRD et mon cadre d'emploi
territorial.
Voici quelques points que je souhaite développer, sans bien sûr prétendre à un tableau
exhaustif de ce qui nourrit et motive mon enseignement. Chaque thématique abordée propose
des mises en œuvre représentatives de mon travail.
L’objectif final désiré dès le commencement de ma relation avec l’élève est de former un
musicien complet, qu’il se destine à être amateur ou professionnel.
J’entends par musicien complet, un artiste doublé d’un artisan.
Mon enseignement s’est toujours inscrit dans une structure - qu’elle soit associative ou agréée -
offrant par définition une pluralité de disciplines dans le dessein d’éveiller l’élève à la musique,
de le former le plus complètement possible.
C'est cette multiplicité que je souhaite proposer dans mon enseignement.
La motivation
La motivation est la base de la relation entre l'élève et sa pratique. Sans elle le travail
est voué à l'échec à plus ou moins long terme.
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La motivation est en fonction des personnes : il faut avant tout comprendre le point de départ
de l’élève, ses attentes (qu’il ne connaît pas toujours lui-même), ce qui l’anime et ce à quoi il
réagit. Je reste en éveil tout au long des études car ces données ne sont pas figées et peuvent
changer au fil du temps.
Positionnement initial de l'élève : je demande toujours à l'élève qui arrive dans ma classe,
quel que soit son niveau, de me raconter ce qui l'a amené à choisir ce cours, son bagage
musical, son environnement culturel, autant de clés pour mieux le comprendre puis le guider .
Une notion évidente mais importante à remarquer : l'engagement, l'intérêt que je porte à
l'élève et la confiance que j'arrive à établir entre nous est un gage certain de son propre
investissement.
Je propose un cours varié, qui alterne entre différentes préoccupations : pièces de répertoire,
pièces autour d'une problématique spécifique, activité de déchiffrage, études des gammes et
arpèges et souvent des activités en lien avec l'audition ou le spectacle en cours. Le temps de
cours étant très réduit, je m'adapte en fonction des objectifs du moment.
Tout au long de l’année je propose à l’élève un large éventail d’évènements ayant chacun un
objectif différent :
Il existe un risque de "noyer" l'élève par trop de propositions, c'est pourquoi je reste très
attentive à respecter ses capacités, son rythme de développement et sa motivation.
J'alterne donc les périodes de projets avec les périodes d'assimilation.
Le répertoire est tellement riche que pour un objectif pédagogique, il est possible d’avoir
plusieurs propositions. Je joue systématiquement les pièces en amont à l’élève afin qu’il
puisse choisir, gage certain de motivation et d'investissement.
Pédagogie de projet :
Dans mon enseignement je tiens à mettre en avant la place que prennent les « auditions-
spectacles » et souligner leurs différents avantages notamment la source de motivation
qu'elles représentent. Voici quatre exemples récents (cf annexes pour les affiches et détails) :
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1- « Bartok »
2- « Musique contemporaine »
4- « Monsieur croche »
Je propose aux élèves des projets inter-disciplinaires afin d’encourager leur créativité, de créer
des espaces où ils pourront imaginer d’allier une pratique pianistique avec d’autres arts. J'ai
pu constater la satisfaction qu'ils retiraient de proposer au public un spectacle construit par
leur initiative, leurs idées et de ce fait, la valorisation de leur travail.
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L'écoute, le son
Ma réflexion s’appuie sur une constatation que chacun fait : lorsque l’on ferme les
yeux, on entend mieux ! Il m’apparaît une évidence qui pourtant a besoin d’être préservée dès
le début de la formation musicale : le son est notre matière première et l’élève débutant, pris
dans la double complexité d’adapter son corps à l’instrument et de commencer à lire un texte
oublie d’écouter ce qu’il produit !
Je suis donc très vigilante avec les débutants : je leur présente l’instrument en leur faisant
goûter toutes ses possibilités (démonstrations variées, jeux avec pédale ou non, jeux
idiophoniques) et je débute quelques temps sans lecture pour installer le son au centre de leurs
préoccupations.
Pour la même raison, un élève de second ou troisième cycle qui aborde un passage difficile
techniquement aura le réflexe de s’absorber dans le « faire », et oubliera le principal :
s’écouter ! Si l’élève perd le contact étroit avec le son, difficile ensuite de parler : de couleurs,
de timbres, de conduite de phrase et des enchaînements des sons, de plans sonores, de
polyphonies, de palette de dynamiques, de matières sonores et donc de modes de jeux, de
variation de toucher, d’utilisation du poids, des différentes articulations, leur bon
fonctionnement etc.
Le Chant tient une place privilégiée dans la conquête de l'écoute et notamment dans le
développement de l'oreille polyphonique. Les débutants chantent ce qu'ils jouent, les plus
avancés chantent une partie différente. Le chant permet aussi de mieux saisir la conduite
d’une phrase et ses inflexions et même la qualité d’un timbre, d’une attaque…
Un autre moyen efficace de permettre à l’élève de garder toujours ses oreilles en éveil est le
cours collectif : j’ai donc proposé des « modules » (concernant les 3 cycles) où l’objectif était
par exemple d’évaluer ensemble l’écart qui peut parfois exister entre ce que l’on perçoit et ce
que les autres perçoivent (ex : les différences de dynamiques, la question de la tenue du
tempo, la qualité du son etc...)
L’enregistrement en temps réel est un outil précieux : pendant le cours comme outil de
travail avec discussion à l’appui mais aussi pendant les auditions. (Certains parents proposent
un enregistrement intégral des auditions). J’encourage certains élèves que je pense assez
autonomes pour gérer cet outil à l’utiliser chez eux à bon escient.
Dans les moyens proposés pour gérer des situations de trac, je propose à certains étudiants la
notion d’identification au son : choisir volontairement de n’être que dans l’écoute de leur
son, de le goûter, de le suivre de près sans l’abandonner…pour éviter la sensation du
« troisième œil » (concentrer son attention sur un point) et ne pas être dans son propre
jugement au moment de l’exécution.
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Le déchiffrage
Le déchiffrage est une clé fondamentale pour le pianiste car il ouvre de multiples portes.
Un élève qui lit mal sera en grande difficulté pour avancer à un rythme satisfaisant pour lui-
même. L'élève qui souffre de « démarrer » une partition et qui s'enlise dans son élaboration
avance lentement et risque parfois l'ennui voir le découragement.
C'est une pratique qui se met en place dès le début de l'apprentissage (dès la deuxième année),
condition indispensable à l’aisance du futur pianiste. Elle se poursuit tout au long des études.
Il permet d'utiliser le piano comme un instrument « convivial » et prêt à jouer facilement avec
les autres. Il permet ultérieurement à l'élève en niveau pré-professionnel qui s'interroge sur
les débouchés de son instrument d'envisager l'accompagnement comme futur métier.
Depuis l'an dernier, je propose l'activité de déchiffrage dans le cadre des ateliers à thème et de
l'évaluation à thème. (Mise en situation seul ou en 4 mains, mise en place des réflexes lors
d'une lecture préparatoire à la table, savoir hiérarchiser les éléments qui doivent primer pour
rendre une idée de l'œuvre, retour systématique après chaque mise en situation afin de
déterminer les mauvaises habitudes de lecture, travail sur la maîtrise de la pulsation, de la
tenue d'un tempo, de la connaissance kinesthésique du clavier etc)
J'initie l’élève aux différents styles et genres : depuis l’époque baroque à nos jours en
passant par le jazz, le tango, les musiques de films (Création en 2010 d'une audition-spectacle
« le piano fait son cinéma »)…
Des sorties sont organisées pour aller voir des grands artistes (à Lyon en 2006, concert de
Lugansky, à Nevers en 2011, concert de Roger Muraro) et je les encourage à le faire par eux-
même.
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Je conseille la lecture d’un livre, de l’écoute d’un disque, de faire parfois des recherches sur
les compositeurs...
L’autonomie
L'autonomie suppose avant tout une vraie acquisition des compétences : ce qui est
acquis pourra être utilisé sans l'aide du professeur, en toute indépendance.
Une qualité indispensable à l'élève qui devient autonome est sa capacité à prendre du recul
sur sa production : je le sollicite régulièrement afin qu'il s'exprime sur ce qu'il vient de faire
avant d'intervenir moi-même. Je le guide éventuellement par un jeu de questions-réponses
pour l'amener à cerner les choses importantes. Au fil du temps, l'élève met en place les
réflexes d'écoute et de synthèse qu'il pourra facilement activer une fois seul.
Le cours collectif est un espace très fructueux pour ce genre d'appropriation, par le jeu de la
comparaison positive et des débats à plusieurs voix.
Je précise beaucoup avec les élèves les différentes méthodes de travail qu'ils peuvent mettre
en œuvre dans leurs séances à la maison afin d'optimiser l'efficacité des efforts entrepris.
Je définis avec eux le contenu, le rythme des séances, le volume de celles-ci et les objectifs à
atteindre pour la semaine suivante. Selon les cas je peux leur demander de noter leur temps de
travail afin d'être objectif dans le rapport temps/progrès. Je note moi-même assez précisément
dans le cahier de l’élève un résumé du cours après en avoir demandé, selon la maturité de
l’élève, une synthèse récapitulative.
Je m'assure qu'une notion a été bien assimilée en proposant un court texte reprenant une
problématique vue auparavant, et j'évalue la capacité de l'élève à reconstruire le chemin par
lui-même.
Dans certains cas, je peux recourir à une pédagogie de contrat, que ce soit pour de petits ou
grands objectifs (à l'échelle d'une semaine jusqu'à une année). Cette manière de faire a
l'avantage d'être simple à manier pour l'élève et efficace: en connaissant les termes du contrat,
il est plus à même de les respecter (par ex en fonction des attentes des élèves : « tu pourras
participer au projet si tel objectif est rempli », « choisir ton prochain morceau si tu peux me
décrire les grandes périodes stylistiques », « te présenter à l’examen de passage si tu arrives à
telle rapidité d'assimilation »...).
L'évaluation d'autonomie : l'élève travaille seul une pièce adaptée et participe ensuite à une
évaluation en groupe. Cela permet de constater les vrais acquis, les points faibles et forts de
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chacun.
Dans les projets de classe, notamment les « auditions-spectacles » (voir plus haut), je crée un
espace pour chacun : l'élève peut apporter ses idées, son initiative et je le laisse se charger
d'une partie de l'évènement (décidée ensemble).
Pratiquer ensemble
Il est évident que le cours individuel est selon moi une base de la formation du jeune musicien
et que ce face à face entre l'élève et le professeur reste primordial et incontournable : l'élève
bénéficie d'une écoute adaptée à son rythme et ses capacités, et peut tisser un lien particulier
avec son professeur (notion à ne pas négliger).
Mais il est évident également que ce fonctionnement n'est pas suffisant dans
l'épanouissement de l'élève .Voici quelques propositions que je pratique et leurs avantages
respectifs, en faisant la distinction entre pratiquer ensemble la même discipline et pratiquer
ensemble à l'élaboration d'un projet commun (avec d'autres disciplines également), ces deux
manières étant complémentaires :
Le cours collectif par groupe de niveaux mis en œuvre dès que possible,
notamment par rapport aux difficultés d'horaires de cours qui restent un sérieux
écueil à la généralisation de cette pratique. Cependant, dès que les horaires le
permettent, j’encourage les élèves à venir écouter le cours des autres, à anticiper
leur venue ou à déborder sur le cours suivant. J’organise dans la même idée des
répétitions communes ou les élèves sont encouragés à s’exprimer.
L'atelier à thème (voir plus bas « Le département piano ») qui fonctionne sur
inscriptions.
L'évaluation à thème (voir plus bas « Le département piano ») qui reste un
moment d'échange entre élèves et professeurs.
La musique de chambre dont les vertus ne sont plus à démontrer reste très
présente dans mes auditions en général. Je commence dès la deuxième année par
des projets en 4 mains, ce qui est une très bonne entrée en matière.
L'intérêt de la pratique en commun (sous toutes ses formes) est multiple : pour l'autonomie de
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l'élève, sa motivation, la potentialisation de tous les apprentissages vu en cours individuel, la
possibilité de se situer par rapport à lui-même et au groupe, l'occasion pas seulement de
prendre des connaissances mais aussi d'en apporter...
Mais je m'attache à valoriser une notion qui ne peut exister qu'à travers toutes ces pratiques :
l'esprit de classe. En effet, c'est pour moi une victoire si l'élève se rend à l'école de musique
avec l'envie d'apprendre, mais aussi avec l'envie de retrouver toute une vie musicale faite
d'amitiés tissées lors des échanges et projets communs.
L’évaluation
1. Je pense qu’il n’y a pas une bonne manière d’évaluer mais plusieurs et que la somme
de toutes est nécessaire selon les moments de l’année et les objectifs à atteindre. Quel que soit
le moyen adopté, le moment particulier et délicat où l’élève apprend à se situer, que ce soit
dans son propre cheminement ou bien par rapport à des attentes objectives de fin de cycle, ou
bien encore par rapport à un public, reste un moment qui peut (et doit) être vécu positivement.
Voici les diverses formes que je pratique :
Les auditions ou concerts : il n'y a pas de sanction directe d'un jury mais
l'évènement représente un aboutissement. A cette occasion, l'élève et moi-même
pouvons évaluer la qualité de son travail, sa gestion du trac etc. C'est toujours un
moment d'échange avec les autres participants et je fais ensuite un bilan-discussion
avec chacun.
2. Je donne des outils à l’élève pour lui permettre de vivre les moments d’évaluations ou
d’auditions de façon motivante et positive : conscientisation de la respiration pendant le jeu,
notion d'émulation et non de compétition, établissement d’un « planning » d’entraînement
pour éviter que le moment de l’audition soit la première fois en public, encouragement à
organiser dans la sphère privée des enchaînements (famille, amis, classe d’école), l’emmener
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dans les autres classes pour présenter son travail (classe de formation musicale, autres
collègues..), lui apprendre à faire son bilan après chaque prestation afin d’évoluer
concrètement à chaque fois.
Je suis présente également après l’évènement pour interpréter avec lui ses sensations, le retour
du public ou du jury.
Il est crucial que l’élève comprenne les tenants et les aboutissants d’une réussite ou d’un
échec.
La posture
Voici de façon succincte quelques convictions relatives au bon fonctionnement du corps face
à l’instrument.
Je tiens à préciser qu’à mon sens le soin de la posture est primordial et nécessaire. Cependant il
n'est pas supérieur à d’autres portes d’entrée dans l’objectif d’apprendre à « jouer » du piano
(notamment par rapport à l’écoute) et qu’il est complémentaire à tous les autres sujets évoqués.
Par ailleurs, rien ne vaut une situation réelle pour rendre une analyse de posture et
éventuellement pouvoir agir dessus, en sachant que en ce domaine, le temps et la maturité de
l’élève bien guidé sont parfois des ingrédients indispensables à une évolution sensible.
Quelles que soient mes remarques à ce niveau, elles sont le plus souvent reliées à un objectif
sonore et interprétatif.
Voici une phrase de Couperin qui parle d'une préoccupation régulière dans mes cours :
"La souplesse des nerfs contribue plus à bien jouer que la force"...
L'aisance pianistique résulte d'un ensemble de paramètres dont voici un petit aperçu :
- nombreux stages suivis lors des concours notamment entre les deux tours du C.A à
Paris et Avignon.
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- Suivi spontané des cours de Philippe Soler au CRR de Lyon pendant une année en
2010
- Cours particulier avec Philippe Barraud (historien de la musique et conférencier)
- J'habite à proximité du CRR et CNSMD de Lyon qui offrent beaucoup de choix en
terme de concerts et master classes, ce dont je profite régulièrement.
- J’utilise une carte de bibliothèque au CNSMD de Lyon qui me permet de faire des
recherches et emprunter des partitions et livres pour mes élèves ou bien moi-même.
- Formation autodidacte sur le logiciel d'édition de partition Sibelius.
- L'échange avec mes collègues, ma directrice, mes amis musiciens sur les sujets du
métier de musicien-enseignant est régulier et je reste très curieuse en général des
façons de penser et faire d'autrui.
Fort d’une équipe pédagogique de 40 enseignants, il accueille 800 élèves en moyenne chaque
année (portés à 1089 en comptant l’orchestre à l’école et l’éveil en milieu scolaire).
L’école propose une formation musicale aux enfants à partir de quatre ans jusqu’au Diplôme
d’Études Musicales ainsi qu’un cursus Amateur et un cursus Adultes.
- Ses nombreux partenariats avec le tissu culturel local prouvent son dynamisme et
son engagement pour l'accessibilité de la musique pour tous et notamment pour les pratiques
amateurs : RESO (Établissement public de coopération culturelle), D'JAZZ (promotion et
diffusion du jazz en Nièvre), Da camera (Association de soutien au spectacle vivant), Maison
de la Culture de Nevers (Scène nationale), Café charbon (salle dédiée aux musiques
actuelles)...
Son rôle d’animation (en moyenne 30 concerts par an et une trentaine d’auditions d’élèves) en
fait un partenaire privilégié dans le développement culturel de la ville.
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En Annexe , vous trouverez un récapitulatif des concerts, auditions et projets pédagogiques
conduits par le CRD de Nevers pour l'année 2011-2012 qui témoigne de la vitalité de cette
école et de son rayonnement dans la cité.
La pratique du déchiffrage
Cette année, j'ai souhaité mettre en place l'évaluation du déchiffrage de façon
systématique. D'où une grande partie des ateliers qui s'orientent vers cette pratique.
La classe ouverte
Trois fois par an, un professeur prend en charge une audition qui concerne tous les
élèves des classes de piano. Les élèves prêts et désireux de jouer en accord avec leur
professeur sont les bienvenus du grand débutant à l'élève en perfectionnement. C'est
un espace ouvert, où il est possible de tester son par cœur, venir avec son groupe de
musique de chambre, s'entraîner pour une échéance ultérieure, ou bien comme un
aboutissement en soi. Le professeur s'occupe de rédiger le programme, d'éditer une
affiche, et d'accueillir les élèves et le public.
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Un des axes du projet d'établissement est de motiver et d'aider la mise en réseau des
écoles de musique sur le territoire de la Nièvre. Il est donc de notre responsabilité en
tant que professeurs de l’unique CRD du département de participer et d'être force de
proposition.
J’ai donc organisé en juin et juillet 2012 une audition départementale (Voir plus haut
« Monsieur croche ») ainsi qu'une audition à venir " 2, 4, 6, 8" (Voir plus bas "projets
2013"). En ce sens, je m’occupe également de :
Mercredi 13 mars en soirée : conférence « Le piano dans tous ses états » par Philippe
Barraud.
Dimanche 17 mars : journée concert dédiée aux élèves de Roger Muraro. Projet de
master classe à l'étude.
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De toute évidence, le piano est un instrument qui ne facilite pas l'organisation d'évènements
en dehors des murs du conservatoire et qui suppose souvent un budget important. Point qui est
au départ de mon projet principal d'interprète comme vous le verrez au chapitre six. Mais si
cette mission de découverte et de diffusion de la musique à travers le piano est difficile, elle
n'est pas impossible.
Voici quelques exemples de projets et manifestations qui contribuent au rayonnement des
classes de piano et du CRD à l'échelle de la ville, du département ou de la région :
Venue de personnalités
Évènements divers
Jury:
- Mâcon en 2008
- École de musique de la Charité-sur-Loire 2013
- DNOP du parc Rhône-Alpin (Annecy, Chambéry, Bourgoin jallieu, Grenoble) en 2012
-Auditorium 100 places avec 2 pianos à queue à disposition (Yamaha C7 et C5), un système
d’éclairage scénique refait à neuf, un vidéoprojecteur avec grand écran, un système de
diffusion sonore, un régisseur technique.
-Trois grandes salles de cours équipées avec des pianos à queue KAWAI (dont une avec un
piano droit supplémentaire) ainsi qu'un système d'écoute CD.
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-Un bâtiment mitoyen avec la médiathèque de Nevers, pratique pour les inter-cours et propice
à l'élaboration de projets communs.
Communication par mail avec les élèves et parents, envoi de lien internet (Deezer, you
tube, wikipédia), envoi de partitions scannées, MP3.
Cycle I :
Temps de la découverte puis de l'appropriation de l'instrument : l'élève apprend à aimer le
piano à travers l'acquisition des compétences de bases, seul ou à plusieurs.
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o Notions simples d'esthétique et d'analyse : tonalités, cadences, repérer les
différentes parties d'un texte, fonction des différentes voix (mélodie,
accompagnement...), pouvoir s'exprimer sur le caractère des pièces abordées.
o Apprendre à structurer le travail : rythme, quantité, qualité, moyens utilisés.
o Encourager l'élève à transposer des textes simples, inventer une petite mélodie
et son accompagnement (base de I-V-I)
o Jouer de mémoire
o pratique du déchiffrage sous la direction du professeur dans le cadre du cours
ou de l'atelier. Définir précisément les textes à lire par l'élève chez lui.
o Travail en 4 mains ou petite musique de chambre.
o Prestations en public dès la première année (selon les élèves) avec participation
aux projets de classe.
o Encourager l'élève à profiter des animations variées offertes par l'école de
musique.
Cycle II :
Temps de l'appropriation des apprentissages et de leur développement : l'élève apprend à
disposer par lui-même de ses connaissances et peut commencer à être force de proposition et
autonome dans sa pratique.
o Importance de l'interprétation:
Connaissance des différentes périodes stylistiques (mise à disposition
de documents théoriques, écoutes comparées avec le professeur ou
non...) notamment à travers un large répertoire.
Élargissement de la palette sonore : timbres, plans sonores plus
complexes, notion de textures sonores, mode de jeux variés.
Travail de l’oreille polyphonique et harmonique.
Agogique : notion de rubato, liberté par rapport à la pulsation, maîtrise
du tempo sur l'ensemble d'une œuvre, conduite des phrases,
polyrythmie.
Construction d'une interprétation en fonction de données d'analyse
(parcours harmonique, cadences, carrures, hiérarchie des temps,
structure, forme, genre...)
Lecture précise et autonome des signes de la partition : indications de
caractères, tempi, phrasés, pédales...
Pouvoir synthétiser et adapter ses connaissances en fonction de
l'œuvre abordée.
Utilisation des trois pédales.
Affirmation du goût et des affinités.
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Réflexion sur les doigtés
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Remarque :
Le cycle III spécialisé couronné par l'obtention du DEM (DNOP) sera dédié à une pratique
soutenue de l'instrument avec un élargissement des pratiques musicales et de l'horizon culturel
ainsi qu' à la définition du futur projet professionnel de l'élève.
Je choisis délibérément de parler ici d’une expérience majeure qui résume à elle seule
tout ce que j’ai souhaité expérimenter, rechercher et développer en tant que pianiste et artiste.
Il s’agit de la compagnie « Le piano ambulant » que j’ai co-fondée en 2001 avec Antoinette
Lecampion, violoniste.
Le souhait fondateur de la compagnie est de pouvoir jouer en tous lieux avec un piano grâce à
l’élaboration d’une “remorque-scène” et répondre ainsi à une demande croissante
d’organisateurs en milieu rural ou en marge des circuits traditionnels de concert. Cette
expérience “sur le terrain” nous a permis d’aller à la rencontre de nouveaux publics et
d’expérimenter des nouvelles formes de concert.
Très vite, nous avons souhaité travailler sur le contenu du concert en élaborant des formes
plus complexes pour aller vers du “spectacle vivant”, tout en privilégiant la musique, cœur de
toutes nos réalisations : ainsi nous avons croisé plusieurs disciplines artistiques telles que le
cinéma, le théâtre, la manipulation d’objets, les installations, la sculpture…
Le Piano Ambulant est pour moi une expérience unique et très complète. Depuis 12 ans
maintenant, j’y trouve plusieurs sources d'épanouissement :
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de sonate, trio, quatuor, quintette et même sextette lorsque nous invitons un
instrumentiste supplémentaire (Basson, percussions, basse électrique!)
- Mais pour autant, je ne délaisse pas le piano solo, au contraire : la plupart des
spectacles comportent des pièces en solo et dans « Eden-cinéma » je suis seule
instrumentiste sur scène. Le Piano Ambulant est un formidable terrain
d'expérimentation et de liberté, je peux donc au gré de mes envies, dans une
concertation artistique collégiale, choisir mon répertoire.
C’est évidemment une aventure humaine très intense, riche en émotions, qui s’inscrit dans la
durée et ne cesse de se développer tant dans le volume des concerts que par les aspirations
artistiques.
J’y consacre une grande partie de mon temps et les passerelles entre cette activité et ma vie
d’enseignante sont nombreuses. En effet, nous avons développé en parallèle de nos
spectacles tout un pan à visée pédagogique qui se décline de plusieurs façons :
- Presque tous nos spectacles ont été donnés dans un cadre « scolaire » avec des
ateliers animés en amont des prestations, et des collaborations avec les enseignants
grâce à des dossiers pédagogiques réalisés d’après le spectacle présenté (voir annexes).
Concernant le lien direct avec le CRD dans lequel j’enseigne, j’ai eu le plaisir de présenter
un de nos spectacles dans l’auditorium (juin 2012) et d’y rencontrer un accueil des plus
chaleureux auprès de mes collègues et élèves. La directrice enthousiasmée a donc décidé de
nous reprogrammer cette année 2013 avec un autre spectacle « La boîte à joujoux » en
partenariat avec une école de musique du département (Clamecy). La directrice de la
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médiathèque (bâtiment mitoyen) nous invite également dans le cadre de son festival " Le mois
de la musique" en juin 2013 avec notre dernière création « Sur le ring ».
Tout ce que j’ai pu apprendre et mettre en œuvre dans le cadre de ma compagnie est un
bénéfice direct pour mes élèves, que ce soit dans le lien étroit que j’entretiens avec la scène,
ou bien le goût que j’en retire pour les projets inter-disciplinaire.
La charte de l'enseignement artistique spécialisé en danse, musique et théâtre rappelle
l’importance de la notion de démocratisation culturelle à travers la formation artistique.
C’est un point commun, une passerelle supplémentaire qui existe entre mon métier
d’enseignante et mon métier de pianiste au sein de la compagnie du Piano Ambulant.
Sur les routes depuis 12 ans, vous avez pu croiser Le Piano Ambulant :
Représentations en 2012 :
SOIRÉE À L’EDEN CINEMA
Maison de la musique à Meylan (38) - 11 mars
LA BOÎTE A JOUJOUX (2 représentations)
Les rencontres musicales de Savoie. La Bâthie (73) – 3 avril
LES ANIMAUX DE TOUT LE MONDE (2 représentations scolaires)
Saison Eolia. Civrieux et St-Jean de Thurigneux (01) – 6 avril
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Saison Eolia. St-Jean de Thurigneux (01) – 7 avril
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Bourbonne les Bains (52) – 15 avril
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Cinéma Théatre de La Mure, concert décentralisé à Cholonge (38) – 12 mai
PETROUCHKA (2 représentations dont 1 scolaire)
Auditorium du Trente à Vienne (38) – 25 mai
PETROUCHKA
Auditorium du CRD de Nevers (58) – 28 juin
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Saison de concerts de l’ADDM 11 à l’abbaye de Saint-Hilaire (11) - 19 juillet
LES FABULEUSES AVENTURES D’HARY JANOS
Maison de la rencontre, hors les murs au Café de la Place à Ecully (69) – 15 novembre
SUR LE RING (Avant-Première)
ème
Arcal, Paris 20 – 20 et 21 novembre
SUR LE RING (2 représentations dont 1 scolaire)
Salle Molière à Lyon (69) - 23 novembre
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LA BOÎTE A JOUJOUX (3 représentations scolaires)
Sémaphore à Irigny (69) – 10 et 11 décembre
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