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ISBN 978-2-10-076873-8
Avant-propos
Avant-Propos
Dossier 1 Construire une programmation sur l’année scolaire
Outil 1 Les programmes d’éducation musicale du cycle 1 au
cycle 3
Outil 2 Construire une séance d’éducation musicale
Exemple Trame d’une séance d’éducation musicale au cycle 3
Outil 3 Construire une séquence d’éducation musicale
Exemple Trame d’une séquence d’éducation musicale au
cycle 2
Dossier 2 Les activités vocales à l’école
Outil 4 La préparation vocale
Exemple Préparer tout son corps à chanter
Exemple Préparer sa voix à chanter
Outil 5 Le chant
Exemple Un chant pour le cycle 1 – Berceuse, Henri Dès
Exemple Un chant pour le cycle 2 – La pomme et l’escargot
de Jean René
Exemple Un chant pour le cycle 3 – Charango et Siku de
Dominique Dimey
Outil 6 Le jeu vocal
Exemple « Les mots qui… », jeu vocal au cycle 2
Exemple jeu vocal à partir d’un poème au cycle 3
Outil 7 Jouer avec sa voix au cycle 1
Exemple « Comme si … » au cycle 1
Outil 8 Le canon
Exemple Apprendre et interpréter le canon La valse triste de
Jean-Yves Leduc
Exemple Interpréter autrement un canon : Maria Isabella
Outil 9 La polyphonie
Exemple Les machines vocales
Outil 10 L’interprétation d’un chant
Exemple La baleine bleue de Steve Waring au cycle 2
Dossier 3 Écouter un extrait sonore et l’exploiter en classe
Outil 11 L’extrait sonore
Exemple L’éléphant, extrait du Carnaval des animaux de
Camille Saint-Saëns
Outil 12 Les moyens d’entrée dans l’écoute
Exemple Danse hongroise n° 4 de Johannes Brahms (1833-
1897)
Outil 13 Le lien entre écoute et production sonore
Exemple De l’écoute de Bydlo (de Modeste Moussorgski) à la
production so-nore
Outil 14 La trace écrite suite à une écoute musicale
Exemple Fiche d’écoute pour La valse d’Amélie de Yann
Tiersen au cycle 3
Exemple La trace écrite suite à une écoute musicale
Outil 15 L’écoute comparée
Exemple Écoute comparée, O Fortuna de Carl Orff, reprise
par le groupe Era au cycle 3
Outil 16 Lien écoute/histoire des arts
Dossier 4 Jouer avec des instruments et des corps sonores en classe
Outil 17 L’exploration sonore
Exemple Exploration sonore avec du papier au cycle 1
Outil 18 L’improvisation
Exemple Mener une séance d’improvisation collective aux
cycles 2 et 3
Outil 19 L’accompagnement d’un chant
Exemple Créer un accompagnement du chant Charango et Si-
ku
Outil 20 Produire sur une consigne
Exemple produire à partir de consignes du cycle 1 à 3
Outil 21 Fabriquer des instruments de musique
Exemple 4 instruments simples à fabriquer
Dossier 5 Utiliser les TICE en éducation musicale
Outil 22 L’enregistreur numérique
Exemple Collecter des sons en vue d’une composition suite à
une écoute
Outil 23 Le logiciel Audacity
Exemple Préparer un extrait sonore avec Audacity en vue de
son écoute en classe.
Exemple Composer avec Audacity
Outil 24 Le Tableau Blanc Interactif (TBI)
Exemple Écouter une œuvre avec l’aide du TBI, Récitation n°
9 de Georges Aperghis
Exemple Le Tableau Blanc Interactif utilisé comme espace de
ressource lors d’un travail sur le codage
Outil 25 Les ressources musicales sur Internet
Exemple Découvrir Clapping Music de Steve Reich à l’aide
de vidéos présentes sur Internet – cycle 3
Exemple Écouter Don’t worry, be happy de Bobby McFerrin à
l’aide d’un site Internet interactif
Outil 26 Un blog musical de la classe
Dossier 6 Éducation musicale et corps
Outil 27 L’écoute et le corps
Outil 28 Le geste au service des activités vocales
Exemple Jeux vocaux en lien avec le geste
Outil 29 Le geste instrumental
Exemple Autour du geste instrumental avec un tambour de
bas-que
Outil 30 La danse comme outil d’aide à l’écoute
Exemple La fille de la meunière, gigue
Dossier 7 Aller au concert, au spectacle
Outil 31 Le projet autour d’un spectacle
Exemple Un carnet de bord de l’élève
Exemple Choisir un concert
Exemple Choisir un spectacle musical, opéra, ballet, comédie
musicale, conte musi-cal
Outil 32 La rencontre avec un ou plusieurs musiciens
professionnels
Outil 33 La préparation au concert
Exemple L’affiche comme déclencheur de la préparation au
concert
Exemple Créer le programme du concert
Outil 34 L’exploitation du concert
Exemple Recueillir le vécu des élèves après un concert et
l’exploiter
Dossier 8 Éducation musicale et Histoire des Arts
Outil 35 Musique et Histoire
Exemple La musique à la cour du roi Louis XIV
Outil 36 Musique et contexte culturel
Exemple Le gamelan et le kecak à Bali
Dossier 9 Musique et image
Outil 37 Étude d’une musique de film
Exemple Microcosmos, le scarabée sacré
Outil 38 Sonoriser des images
Bibliographie
La Boîte à outils, mode d’emploi
En résumé
Au Cycle 1, les programmes sont structurés autour de trois domaines de
compétences. Aux cycles 2 et 3, quatre domaines de compétences sont
travaillés. Une progression s’effectue du cycle 1 au cycle 4. Le schéma
ci-dessus montre cette progression, chaque cycle s’appuyant sur les
compétences acquises au cycle précédent. Les élèves entrent ainsi dans
une réelle dynamique concernant les pratiques vocales, instrumentales et
corporelles. Ils acquièrent peu à peu une culture musicale et découvrent
de nouveaux horizons artistiques.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’organisation en quatre cycles, de la maternelle à la troisième, vise à
envisager la scolarité de l’élève dans un continuum. Dans les programmes
d’éducation musicale cela se traduit par une progression « spiralaire ».
Ainsi, les activités vocales, d’écoute, de production qui sont mises en place
dès la maternelle sont les fondements de tout le travail qui se fait par la
suite.
Contexte
Les programmes de maternelle sont articulés autour de trois domaines
d’activité :
Jouer avec sa voix […]
Explorer des instruments, utiliser les sonorités du corps
Affiner son écoute
Aux cycles 2 et 3, les domaines de compétence reprennent ces thématiques,
en les précisant au cycle 3 :
Chanter et interpréter (C2, C3)
Écouter, comparer et commenter (C2, C3)
Explorer, imaginer et créer (C2, C3)
Échanger, partager et argumenter (C2, C3)
Comment l’utiliser ?
Étapes
Pour être en accord avec les programmes, voici quelques pistes de travail
sur lesquelles il est utile de travailler avant de concevoir une séquence.
Chant : fixer les exigences à atteindre en fonction du cycle et du
chant choisi (porter l’attention sur la justesse de la mélodie, sur le
rythme, sur l’articulation des paroles).
Exploration sonore (instruments, corps, corps sonores) : être
capable de produire des sons dans une intention expressive, en
suivant une consi-gne.
Écoute : repérer, dans un extrait choisi pour sa spécificité, un
élément musical (par exemple un ostinato) en utilisant un moyen
défini au préalable (oral, codage, évolution corporelle).
Des exemples de situations et d’activités sont proposés dans les
programmes à travers des tableaux déclinant ces différentes compétences
aux cycles 2 et 3.
Méthodologie et conseils
Les programmes d’éducation musicale ne visent en aucun cas à donner une
liste prescriptive de chants et d’écoutes à utiliser en classe. En revanche, les
démarches d’apprentissage sont clairement expliquées, à charge de
l’enseignant de choisir les supports musicaux qui lui permettront de les
mettre en œuvre.
Les chants doivent être en adéquation étroite avec l’âge des élèves
(musique, texte).
Les écoutes peuvent et doivent être très variées afin de multiplier les
références culturelles dans le temps et l’espace.
Enfin, il faut veiller aux liens entre ces activités. ■
Les programmes d’éducation musicale sont construits autour de deux
champs de compétences : percevoir et produire.
Avantages
En se référant systématiquement à ces compétences et aux
propositions d’activités, les apprentissages suivront une réelle
progression du cycle 1 à la fin du cycle 4.
Précautions à prendre.
L’enseignant ne doit pas penser qu’il doit maîtriser des savoirs
experts en technique musicale ou instrumentale pour mener cet
enseignement. Il suffit de bien définir ses objectifs et de mettre en
œuvre des activités de pratique simple, accessibles à tous.
OUTIL Construire une séance
2 d’éducation musi-cale
En résumé
Une séance d’éducation musicale propose diverses activités, choisies
selon les objectifs poursuivis par l’enseignant. La séance se structure en
différentes phases dont certaines peuvent être ritualisées. Cela permet de
créer une dynamique, les élèves retrouvent des temps dont ils se sont
appropriés les codes et le fonctionnement, tout en découvrant de
nouvelles activités qui permettent ainsi de créer une progression tout au
long de la séquence.
Au cycle 1, une séance dure de 20 mn (PS) à 45 mn maximun (GS). Aux
cycles 2 et 3, elle dure environ une heure. Son rythme est hebdomadaire.
Mais on peut envisager une fréquence plus courte en répartissant
différemment l’enseignement sur l’année scolaire. Cela peut être utile
dans le cadre d’un projet, par exemple, qui demande souvent de
regrouper les enseignements sur une durée plus courte.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’éducation musicale est avant toute chose une activité de pratique. Cette
pratique ne peut progresser que si elle est régulièrement menée. Compte
tenu du rythme hebdomadaire des séances en règle générale, il faut donc
que chacune d’elles comporte des temps de pratique vocale, de production
sonore et d’écoute. Ces activités seront cependant modulées selon les
séances afin de suivre les objectifs pédagogiques fixés.
Contexte
Dans chaque séance, on pourrait distinguer des phases invariantes et
d’autres qui peuvent être modulées selon l’évolution de la séquence.
Phases invariantes : entrée dans l’activité (préparation vocale,
préparation à l’écoute, relaxation pour permettre une meilleure
entrée dans la perception) ; bilan des activités menées ; évaluation ;
sortie de l’activité.
Phases modulables : chant (apprentissage lors de la séance 1,
reprise et approfondissement en séance 2, interprétation et
enregistrement en séance 3) ; écoute (découverte de l’extrait en
séance 1, reprise et découverte d’un second élément musical lors de
la séance 2, élargissement à une autre écoute en séance 3) ;
production (premiers essais en séance 1, reprise et amélioration en
séance 2, enregistrement en séance 3).
Comment l’utiliser ?
Étapes
Une séance doit donc proposer à la fois des temps ritualisés qui
permettent aux élèves de se rendre totalement disponibles pour les
activités, et des temps modulables qui vont construire la
progression et les acquisitions.
Entrée dans l’activité : exercices de préparation à l’écoute (écouter
le silence, jeu de Kim avec des instruments joués par
l’enseignant) ; préparation vocale et corporelle (respiration,
émission de sons sur des consignes).
Corps de la séance : l’ordre des activités n’est pas immuable. Il
dépend des liens établis entre les activités. L’écoute d’un extrait
musical peut entraîner à sa suite un temps de production sonore,
avant de terminer par l’apprentissage ou la révision d’un chant. Le
chant peut débuter la séance, s’enchaîner sur l’écoute d’un extrait
dont on exploitera ensuite un élément musical en production sonore
par exemple.
Bilan de la séance : il peut être fractionné dans la séance. Il vise à
évaluer l’atteinte des objectifs. Ce bilan s’appuie notamment sur
l’écoute de l’enregistrement des productions vocales et
instrumentales.
Évaluation : elle peut avoir lieu dans chaque séance, ou intervenir
en fin de séquence.
Sortie de l’activité : « sas de sortie » avant d’aborder une nouvelle
activité.
Méthodologie et conseils
Faire un rappel, au début de chaque séance, de ce que l’on a fait et
appris lors de la précédente.
À chaque séance, faire évoluer les activités (chant, écoute,
production) pour ménager une progression des apprentissages.
Veiller à ce que les élèves aient conscience des progrès qu’ils ont
faits et de ceux qu’il leur reste à faire grâce à des bilans. ■
La séance d’éducation musicale : un moment où activités vocales, écoute
et production sonore sont régulièrement mises en œuvre.
Avantages
Les phases rituelles sécurisent les élèves et les mettent en
condition maximale de perception.
Les enregistrements laissent une trace du travail et des progrès
effectués.
Précautions à prendre.
Ne jamais construire une séance autour d’une seule activité, par
exemple uniquement du chant ou de l’écoute, sous peine de
rompre la régularité des pratiques.
En résumé
Dans chacun des trois cycles, l’année scolaire doit donner lieu à vivre en
éducation musicale un parcours varié qui permet de découvrir la variété
des genres, styles et époques musicales. Les différentes séquences
menées vont ainsi se compléter pour atteindre cet objectif.
Une séquence en éducation musicale comprend de quatre à sept séances
maximum au cycle 3. Au cycle 1, trois à quatre séances forment un
ensemble cohérent. Le rythme hebdomadaire des séances ne permet pas
de répartir sur une période trop longue les apprentissages qui perdraient
alors de leur sens. Pour pallier cette particularité, les séquences peuvent
cependant s’articuler entre elles pour se compléter en proposant des
thématiques complémentaires.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Les objectifs d’une séquence sont les suivants :
Apprendre un chant, le connaître par cœur et l’interpréter avec une
intention expressive.
Écouter un ou plusieurs extraits musicaux, y repérer des éléments
saillants et se les réapproprier dans des activités de production
(vocales, instrumentales, corps sonores).
Explorer, imaginer et créer de courtes musiques, en lien avec les
écoutes, en accompagnement d’un chant ou dans une intention
créa-tive.
Au terme de la séquence, les activités de production et de perception
doivent trouver un aboutissement : trace écrite, enregistrement.
Une évaluation doit permettre de constater si les acquisitions prévues ont
abouti et ce qu’il convient de faire pour apporter les remédiations
éventuelles lors d’une séquence suivante.
Contexte
Aucun déroulement systématique ne peut être conseillé. Cependant,
quelques lignes directrices sont à garder en mémoire.
Le chant choisi doit être travaillé au minium au cours de trois
séances, si possible successives.
L’écoute d’un extrait musical gagne à se dérouler sur au moins
deux séances, voire même trois.
L’activité de production, pour aboutir sur un résultat convaincant et
crédible, doit être reprise également lors de deux ou trois séances,
en cherchant à l’améliorer grâce à l’écoute des enregistrements
successifs.
Les phases de bilan et d’évaluation peuvent être distribuées sur
différentes séances de la séquence, une évaluation finale étant
possible notamment au cycle 3.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Une fois les supports choisis (chant, écoute) et les liens établis entre ceux-
ci, déclinez les activités que vous souhaitez mener. Par exemple pour le
chant, la découverte et la compréhension des paroles, l’apprentissage,
l’accompagnement rythmique avec des percussions. Faites de même avec
l’écoute, la production sonore.
Sur un tableau, distribuez alors ces activités dans le nombre de séances
prévues. Puis, pour chaque séance, détaillez les phases.
Enfin, établissez une fiche de préparation par séance, en notant bien les
objectifs, compétences à atteindre, puis le déroulement. Pensez également
au matériel dont vous aurez besoin.
Méthodologie et conseils
Évitez de surcharger votre séquence en écoutes multiples. Au-delà
de trois écoutes, leur exploitation pédagogique devient compliquée
au sein d’une seule séquence, même si une thématique unit le tout.
Il en est de même pour le chant (un seul chant par séquence).
À titre indicatif, les programmes demandent que les élèves
apprennent au moins quatre chants et écoutent au moins six œuvres
par année. ■
La séquence d’éducation musicale : 4 à 6 séances ; voix, écoute et
production sonore en interaction.
Avantages
Une séquence d’environ six séances peut se dérouler entre deux
périodes de vacances, ce qui permet de bien rythmer l’année sco-
laire.
Ce rythme permet également de respecter le volume de chants à
apprendre et d’œuvres à écouter préconisé dans les programmes
(cf. ci-dessus).
Précautions à prendre.
Au terme de la séquence, les apprentissages doivent toujours
aboutir aux objectifs fixés. Par exemple, en ce qui concerne le
chant, il doit être su et interprété de manière satisfaisante ; l’élève
doit avoir compris les liens établis entre l’écoute et la production ;
un temps d’évaluation a permis de cerner les acquis.
Objectifs du chant
Dès le cycle 1, l’acquisition de comptines et chansons permet d’apprendre à
chanter en chœur avec des pairs. Cela demande de maîtriser son émission
vocale pour réellement chanter « avec » les autres. Au cycle 2 est introduite
la notion de l’expressivité : respect des phrases musicales, phrasé,
articulation du texte. Enfin, il est attendu au cycle 3 de mémoriser et chanter
par cœur les chants appris, de soutenir un bref moment de solo et des
passages en poly-phonie.
Il s’agit donc de progresser dans la maîtrise du chant choral mais aussi dans
sa propre technique vocale.
En résumé
Se préparer à chanter est essentiel pour atteindre rapidement une bonne
qualité vocale et une interprétation musicalement intéressante. Chacun en
est conscient et l’exercice qui semble le plus approprié pour cela est la
vocalise : ce travail qui consiste à chanter de plus en plus aigu un court
motif, avec ou sans texte, est le stéréotype même de l’échauffement
vocal.
Sans vouloir exclure ce type d’exercice de la classe (il est utile d’y avoir
recours), il est cependant judicieux de ne pas le rendre exclusif et de
réfléchir, de manière plus globale, à « ce qu’il faut préparer » en soi avant
de chanter ou d’utiliser sa voix dans un but musical.
C’est pourquoi dans cet outil nous allons envisager ce travail préalable au
chant comme une véritable « préparation vocale et corporelle », la voix et
le corps étant indissociables à tout point de vue.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La préparation vocale a plusieurs objectifs importants :
Préparer ses cordes vocales à chanter.
Maîtriser sa respiration : le soutien que l’on obtient grâce à l’action
du diaphragme permet à la voix d’être utilisée dans son registre
chanté qui est le plus souvent différent du registre parlé.
Optimiser l’usage des résonateurs : les lèvres, la cavité buccale, le
pharynx, les cavités nasales.
Mais elle vise également à porter une attention soutenue à :
La posture.
L’attention et la concentration.
L’écoute de soi mais aussi des autres.
Contexte
En toute logique, il convient de placer la préparation vocale juste avant les
activités vocales prévues dans la séance.
Si elle ouvre la séance, elle permet, de manière plus large, de faire entrer les
élèves dans les démarches d’écoute qui seront utiles pour toutes les autres
activités. Elle peut ainsi devenir un rituel d’ouverture bénéfique pour toute
la séance.
Dans tous les cas, ce moment est une sorte de sas. Il permet de se rendre
disponible pour l’acte vocal en évacuant toute tension ou toute distraction
qui pourrait venir des activités précédentes.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Disposer les élèves de préférence en cercle, debout.
Débuter par des jeux ou des exercices qui ramènent au silence et
qui favorisent l’attention. Ne pas se précipiter vers l’action
d’émettre des sons.
Mettre en place de bonnes habitudes de posture et de respiration
avant même de chanter ou d’émettre des sons.
Proposer ensuite des jeux vocaux très courts auxquels les élèves
peuvent adhérer spontanément, par exemple choisir une
onomatopée (« Pan », « boum », « clac » …) et la dire en suivant
les gestes d’un meneur.
Placer ici une courte vocalise éventuellement.
Méthodologie et conseils
Ce temps doit être d’une durée raisonnable et surtout présenter du sens par
rapport aux activités vocales qui suivront. Il peut être ainsi particulièrement
pertinent de prévoir un jeu vocal en lien avec le chant.
N’introduisez pas trop de nouveautés à chaque séance. Un exercice ou un
jeu vocal demande à être repris plusieurs fois pour bien fonctionner.
Enfin, favorisez dans un premier temps le collectif avant l’individuel. Le
fait de produire des sons en groupe permet de faire tomber l’inhibition qui
pourrait se mettre en place si l’élève doit intervenir individuellement devant
tous. ■
Pour bien utiliser sa voix, outre son appareil vocal, c’est tout son corps
et son esprit qu’il faut mobiliser.
Avantages
Une préparation vocale bien pensée et bien menée permet ensuite
au groupe d’entrer rapidement et de manière efficiente dans les
activités vocales.
La ritualisation des exercices aide les élèves à ressentir dans leur
corps les bonnes sensations pour chanter correcte-ment.
Précautions à prendre.
Prendre garde à ne pas rendre ce moment ennuyeux et
incompréhensible aux élèves. S’ils ne comprennent pas à quoi
servent les exercices et jeux proposés, ils n’en tireront aucun
bénéfice.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectifs
Le plus souvent une séquence est bâtie autour d’un chant qui, avec l’écoute
principale, est son fil rouge. Il permet de travailler la compétence
« chanter » au cycle 2 puis « chanter et interpréter » au cycle 3.
Les objectifs sont de plusieurs natures, en voici les principaux :
« Assimiler une posture corporelle correcte. »
« Apprendre à reproduire une mélodie avec une intonation juste et
un rythme exact conformément à un modèle. »
« Aborder la polyphonie, soutenir un moment de chant en solo au
cycle 3. »
Au cycle 1, « l’acquisition d’un répertoire de comptines et de chansons »
permet d’apprendre à chanter ensemble, de travailler sur la précision
musicale et sur les effets musicaux.
Contexte
Voici quelques critères de choix d’un chant pour les trois cycles :
Cycle 1 : comptine ou chanson courtes, mélodie dans un ambitus
réduit, rythme simple. Musique et paroles doivent être
mémorisables rapidement. Le texte doit donc être court et présenter
une syntaxe et un vocabulaire simples.
Cycle 2 : les comptines et chansons pour enfants restent adaptées,
surtout en début de cycle. La mélodie et le rythme peuvent être plus
complexes, le texte plus long. Un premier travail d’interprétation
étant demandé, il ne faut pas opter pour des chants trop difficiles
qui empêcheraient d’aborder cette dimen-sion.
Cycle 3 : le répertoire de la chanson pour enfant reste totalement
légitime et conseillé. La polyphonie devant être abordée, on peut
choisir des canons, des chansons à deux voix. Le répertoire de la
variété française est envisageable mais en étant très rigoureux sur
le choix.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Le choix d’un chant se fait en examinant divers critères, présentés ici sans
ordre de hiérarchie.
La mélodie : un ambitus resserré au cycle 1 (moins d’une octave)
jusqu’à une octave élargie au cycle 3.
Le rythme : répétitif au cycle 1, plus varié ensuite.
Les paroles : critère très important, les paroles doivent être
compréhensibles facilement, simples à mémoriser. Attention aux
chansons dont le texte peut véhiculer des valeurs ou un message
litigieux !
L’intérêt général : musical, littéraire, pédagogique…
Méthodologie et conseils
Cherchez plusieurs chants pouvant correspondre à vos attentes
pédagogiques dans le cadre de la séquence. Interrogez-vous ensuite sur
chacun de ces critères. Si l’un d’entre eux n’est pas adéquat, mieux vaut
s’orienter vers un autre choix.
Autre point crucial, s’assurer d’être capable de chanter soi-même ce chant
par cœur et de manière quasi parfaite. Dans le cas contraire, l’enseignant ne
sera pas en mesure de mener l’apprentissage de ce chant. ■
Comptines, chansons enfantines, chanson contemporaine, chanson en
langue étrangère… Des genres divers, des objectifs variés.
Avantages
Un chant bien choisi est le gage d’une réussite immédiate !
Précautions à prendre.
Attention à ne pas enliser la classe dans l’apprentissage d’un chant
trop compliqué, découragement des élèves assuré !
https://goo.gl/VsA356
Écoute du chant
Interprétation
Chanter le couplet avec un petit groupe d’élèves, y ajouter le reste de
la classe lors du refrain.
Premier couplet et refrain chantés par les garçons (pour le charango),
second couplet et refrain par les filles (pour la siku), puis ensemble
pour le dernier couplet.
Ajout d’un accompagnement rythmique simple avec des instruments
évoquant l’Amérique du Sud : maracas, tambour au son grave, guiro
(en bois, cranté, que l’on frotte avec une baguette).
Habillage sonore : avec des corps sonores que l’on aura préalablement
déterminés, évoquer par exemple le vent, la pluie lorsque l’on chante
le couplet 2.
Ces deux derniers points sont développés dans l’exemple de l’outil 19,
accompagner un chant.
Points d’attention pour l’enseignant
Soigner l’interprétation, penser aux nuances. Respecter un tempo correct
pour garder l’esprit dynamique de ce chant, sans aller trop vite cependant.
L’écoute d’autres musiques d’Amérique du Sud peut permettre aux élèves
de mieux comprendre l’esprit et le contexte de cette culture et donc de
mieux appréhender comment chanter cette chanson.
OUTIL
Le jeu vocal
6
En résumé
Le jeu vocal a été inventé par Guy Reibel, compositeur et musicien
pédagogue de notre temps. Il part du principe que notre voix, capital dont
chacun de nous dispose naturellement, est un terrain de jeu et
d’exploration dont nous ne faisons qu’un usage limité. Le jeu vocal vise
donc à nous conduire vers des contrées inconnues de notre voix, ce qui
demande d’oser, de lâcher prise et de se laisser entraîner vers ces
horizons qui nous ouvrent à de grandes richesses.
Si le jeu vocal permet de découvrir sa voix il permet également d’entrer
dans la musique : le son, sa vibration, sa mise en mouvement, puis
l’organisation des sons entre eux qui conduisent alors vers la musique.
On comprend mieux alors la mention du jeu vocal dans les programmes
car il permet, dans l’esprit de l’éducation musicale, de mettre en lien
perception, production, invention, création.
https://goo.gl/OAH2YM
Guy Reibel explique le jeu vocal de maniere tres claire
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Dès la maternelle, les instructions préconisent de « jouer avec sa voix ». Le
chant permet cela mais de manière limitée puisqu’il s’agit de reproduire une
mélodie et un rythme et cela en s’intégrant au sein d’un groupe choral. Le
jeu vocal permet d’explorer d’autres pistes de manière immédiate. Chacun
peut ainsi s’émanciper plus facilement et chaque individualité peut
s’exprimer tout en créant un effet de groupe.
La voix peut ainsi s’épanouir pleinement sans crainte de « chanter faux »,
de ne pas respecter une pulsation ou un rythme ou de ne pas reproduire
correctement un modèle.
L’élève est ainsi conduit progressivement vers l’invention et la créativité.
Contexte
Il ne s’agit pas de bannir le chant et ses apprentissages mais de trouver dans
le jeu vocal une complémentarité. Il peut intervenir dans la séquence en
guise de préparation au chant mais aussi comme une activité de production
et d’invention à part entière. On peut donc le considérer aussi bien comme
une activité ponctuelle permettant d’entrer dans les activités vocales que
comme un temps plus développé dans lequel la créativité est mise en jeu.
Comment l’utiliser ?
Étapes
S’il est utilisé comme préalable à l’acte de chanter, une consigne
simple permet de provoquer spontanément l’utilisation de la voix
de manières très diverses : parlé, chanté, chuchoté, murmuré,
scandé, martelé, crié… (voir exemple suivant)
S’il est prévu comme une activité de production et d’invention :
après l’étape citée ci-dessus qui devient un préalable, un temps de
recherche en groupe permet d’organiser les effets sonores obtenus
pour en faire une courte musique organisée. Cela peut se faire à
partir d’une consigne mais aussi en s’appuyant sur un poème ou un
texte (voir exemple).
Il peut également donner lieu à une improvisation collective, en
groupe classe, s’appuyant sur une ou plusieurs consignes.
Méthodologie et conseils
Au cycle 1, le jeu vocal est facile à mettre en œuvre, les élèves
entrant spontanément dans la démarche. Aux cycles 2 et 3, des
phénomènes d’inhibition peuvent gêner sa mise en œuvre. C’est
pourquoi il est nécessaire de travailler cette activité dans la durée
afin que les élèves entrent pleinement dans la démarche, s’y
accoutument et en deviennent familiers.
Il est très important d’enregistrer les productions même lorsqu’elles
sont courtes. Leur écoute permet de prendre du recul et de
découvrir le résultat global dont on a peu conscience lorsqu’on est
dans l’action au sein du groupe. Les essais successifs peuvent ainsi
être améliorés au fil du temps. ■
« Quand on ose se servir de sa voix, on fait des découvertes bien au-delà
de ce qu’on pouvait imaginer » Guy Reibel
Avantages
Permet aux élèves (et à l’enseignant également !) de prendre
conscience qu’ils n’utilisent qu’une partie de leurs possibilités
vocales. Des découvertes surprenantes se font à cette occasion !
Précautions à prendre.
Entrer progressivement dans l’activité sans jamais demander à un
élève de faire usage de sa voix seul devant les autres. Mieux vaut
entrer dans l’activité en collectif afin que chacun se sente libre de
jouer réellement avec sa voix, sans crainte d’être entendu et
dévoilé individuelle-ment.
Bloc sonore 1 : tous les chanteurs, sur une note aiguë de leur choix,
chantent une tenue dans une nuance faible (p = piano, volume fai-ble).
Bloc sonore 2 : chaque chanteur choisit un mot dans le réservoir
proposé et le chuchote rapidement.
Bloc sonore 3 : le verbe « sou – pirer » est chuchoté lentement,
première syllabe par les voix d’hommes, le reste par les femmes.
Bloc sonore 4 : en 5 groupes, entrées successives sur « j’aime »,
suivies d’une note tenue.
OUTIL
Jouer avec sa voix au cycle 1
7
En résumé
Au cycle 1, de 3 à 6 ans approximativement, la voix des jeunes enfants
est en plein développement. Si les compétences relatives au chant
(reproduire une intonation avec précision, respecter un rythme, porter
attention à l’articulation) sont en cours de construction et se stabilisent au
cycle 2, la plasticité vocale est à l’inverse très importante. Le jeune enfant
est donc capable, souvent sans inhibition, de produire des sons d’une
grande variété et qui surprennent autant par leur audace que par leur
puissance.
C’est la raison pour laquelle l’enseignant doit exploiter ce potentiel. Il
faut donc, dans l’esprit du jeu vocal abordé précédemment, proposer des
situations très courtes et variées dans lesquelles la voix pourra s’épanouir
pleinement, sans limite ni interdit.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
À l’école maternelle, nombreuses sont les activités mobilisant le langage
qui est une priorité. Celles-ci sont fréquemment abordées par l’utilisation
des comptines de manière récurrente tout au long de la journée. Les jeunes
élèves développent ainsi leurs compétences langagières.
Au-delà d’un aspect strictement fonctionnel (se regrouper, se déplacer,
marquer les moments de la journée…), ces comptines amènent à chanter de
manière simple et spontanée, leur mélodie se réduisant souvent à quelques
notes.
Mais un autre objectif peut être atteint grâce à ces comptines : découvrir
tout ce que l’on peut faire avec sa voix et ainsi apprendre à mieux en
maîtriser les différents paramètres : hauteur, intensité, timbre.
Contexte
De nombreux contextes sont propices pour jouer avec sa voix.
Lors du créneau réservé à l’éducation musicale : au cours des
temps d’activités vocales, les jeux vocaux vont être
systématiquement mis en œuvre par des consignes simples (« on
chante tout doucement la chanson, comme si un bébé dormait à
côté de nous », « on chante bien fort, pour que la classe à côté nous
en-tende »…)
Toute situation fortuite peut donner lieu à un jeu avec la voix : dans
la cour de récréation, un enfant appelle son camarade, on lui
demande de reproduire cet appel en classe puis toute la classe
l’imite ; on cherche d’autres manières d’appeler ce camarade…
Des situations d’écoute musicale : les œuvres citées précédemment
(cf. exemple « Les mots qui… ») peuvent donner lieu à la
découverte de nouvelles manières de jouer avec sa voix et de les
reproduire.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Pour partir de situations vécues en classe ou dans l’environnement
sonore quotidien, penser à enregistrer occasionnellement de courts
moments qui pourront ensuite être réécoutés et réutilisés :
conversations d’élèves dans les ateliers, dans la cour, dans les
couloirs.
Sélectionnez dans ces enregistrements les éléments qui vous
semblent les plus pertinents à exploiter. Vous pouvez également
faire un court montage pour regrouper plusieurs moments
intéressants mais non consécutifs dans votre enregistrement
original.
L’écoute de ces éléments peut servir alors de déclencheur pour
jouer avec sa voix.
Méthodologie et conseils
En débutant ce genre d’activité, favoriser le collectif avant de
demander aux élèves de produire individuellement pour éviter des
bloca-ges.
S’impliquer vocalement soi-même dans l’exercice est
indispensable pour que les élèves s’y engagent eux-mêmes. ■
« Par les usages qu’ils font de leur voix, les enfants construisent les
bases de leur future voix d’adulte. » Programmes 2015
Avantages
Pratiquer régulièrement ces explorations vocales crée une aisance
qui se traduira, pour toute la suite de la scolarité, par un réel
plaisir à chanter et à pratiquer.
Les liens avec la création sont simples à mettre en œuvre.
Précautions à prendre.
Veiller à proposer des situations simples et faciles à mettre en
œuvre.
Ne pas brusquer un élève qui ne souhaite pas participer, l’inviter à
se joindre au groupe. Sinon, attendre qu’il fasse la démarche lui-
même.
En résumé
Le canon est une forme musicale très ancienne dont on trouve les
premiers exemples dès le Moyen Âge. Il s’agit d’une mélodie découpée
en plusieurs phrases musicales d’égale longueur et qui peuvent se
superposer les unes aux autres.
En classe, la pratique de ce genre musical présente un réel intérêt, car il
suffit d’apprendre une même mélodie à toute la classe, puis de la séparer
en groupes qui vont chanter cette mélodie avec des départs décalés. C’est
donc un moyen simple et rapide d’aborder la polyphonie.
Pour autant, il présente également quelques difficultés dont il faut avoir
conscience pour parvenir à l’interpréter correctement.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Au cycle 3, les programmes spécifient que l’élève est capable de « soutenir
un bref moment de polyphonie ». Un chant polyphonique présente la
spécificité d’être interprété par deux groupes qui chantent des mélodies
différentes simultanément. La difficulté réside donc dans la capacité à
chanter correctement sa partie sans dévier vers l’autre.
Le canon est une forme très ancienne et présente aussi bien dans la chanson
enfantine et traditionnelle (Frère Jacques ; Vent frais, vent du matin…) que
dans la musique savante (Mozart a par exemple composé beaucoup de
canons assez complexes).
Comme on peut le comprendre en regardant le schéma ci-contre, il présente
l’avantage de mettre en œuvre très rapidement une polyphonie en
s’appuyant sur une seule mélodie que tous auront appris préalablement.
L’objectif est, pour l’interpréter correctement, de respecter strictement la
pulsation et le rythme sous peine de créer rapidement un décalage entre les
groupes.
Contexte
Le canon peut être utilisé assez tôt à l’école, en choisissant des textes
adaptés. Il existe des canons très simples, Frère Jacques en est un bon
exemple. Il semble judicieux de réserver cette forme vocale polyphonique
pour la fin du cycle 2 et pour le cycle 3.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Choisir le canon, en portant attention à la mélodie et au rythme :
La mélodie : préférer un canon dont les phrases musicales sont
assez différentes. Si elles se ressemblent, la superposition sera plus
compliquée à mettre en œuvre.
Le rythme : même conseil.
Mener ensuite l’apprentissage :
Apprendre la mélodie à toute la classe, en menant l’apprentissage
par imitation et en découpant les phrases si nécessaire (si les
phrases sont courtes, elles peuvent être apprises l’une après l’autre
sans être fractionnées).
Diriger le chant en battant clairement la pulsation et en s’assurant
que le groupe suit bien le mouvement du chef.
Faire une première tentative de polyphonie (cf. exemple suivant) en
deux groupes pour commencer.
Lorsque l’interprétation à deux voix est réussie, ajouter un
troisième, voire un quatrième groupe.
Méthodologie et conseils
La réussite de l’interprétation d’un canon dépend en grande partie de la
manière dont il est dirigé. Le chef de chœur doit en effet respecter quelques
principes importants :
Battre une pulsation la plus régulière possible, sans se laisser
influencer par le chœur qui, le plus souvent, accélère. Il faut garder
la maîtrise de la situation !
Bien donner les départs aux différents groupes en les anticipant
légèrement pour qu’ils soient exacts. ■
Le défi du canon : être capable de chanter une phrase musicale tout en
entendant une autre.
Avantages
Le canon est un genre que les élèves connaissent bien. Il revêt un
caractère ludique, parfois amusant. Il est donc moti-vant.
Si le canon est simple et bien mené, le résultat polyphonique
arrive rapidement et il est gratifiant.
Précautions à prendre.
À l’inverse, s’il est trop difficile aussi bien pour le chef de chœur
que pour ses choristes, on se retrouve dans une situation d’échec
compliquée à récupérer. Le choix initial du texte musical est donc
crucial.
https://goo.gl/2UJhqy
Ecoute du canon
Avant d’exécuter le canon dans sa totalité, il est intéressant de travailler sur
la superposition de deux phrases, afin d’habituer l’oreille à cette simultanéi-
té.
La classe est séparée en deux groupes. Le groupe 1 chante la première
phrase en boucle, on fait ensuite entrer le groupe 2 qui chante la seconde
phrase en boucle également :
Lorsque le résultat est satisfaisant, on intervertit les phrases, la phrase 1 est
confiée au groupe 2, la phrase 2 au groupe 1. Même travail.
On peut travailler ainsi toutes les combinaisons possibles :
Une fois ce travail effectué, faire une première tentative de canon à deux
voix (cf. schéma).
Le canon à trois voix peut intervenir lorsque la version à deux voix est
maîtrisée.
Les difficultés à anticiper
Lors de l’apprentissage de la mélodie, et tout au long du travail
d’interprétation, une attention particulière doit être portée sur la qualité
vocale que l’on peut observer à travers quelques points :
Phrase 1 : bien tenir les trois temps sur les notes longues (blanches
pointées) sur les mots ou syllabes : la ; triste ; berce ; artiste ; donner
le balancement de la valse en appuyant légèrement le premier temps
(la valse tri-ste ber-ce l’artis-te).
Phrase 2 : respecter scrupuleusement le silence après chapiteau et
bravo (trois temps de silence)
Phrase 3 : la note chantée sur bas doit être bien soutenue, bien qu’étant
aiguë, et conduire sur la première syllabe de concertina qui est le point
culminant de la mélodie. On peut faire un léger crescendo sur cette
tenue (bas). Ne pas respirer à ce moment-là !
Comment débuter et finir le canon ?
Cette question est développée dans l’exemple suivant, mais quelques
propositions peuvent être envisagées ici.
En règle générale, le chœur entier chante une fois la mélodie, le départ
en canon est donné ensuite.
On procède alors aux départs successifs des groupes 1, 2 et 3 en
respectant bien les entrées (cf. schéma)
Il est possible de convenir avec les chanteurs du nombre de fois que
chaque groupe doit chanter la mélodie complète avant de s’arrêter.
L’arrêt se fait alors de manière échelonnée, le groupe 1 finit le premier,
le 2 en second et le 3 finit tout seul en dernier.
Un arrêt du chœur complet en même temps est également possible. Ici,
cela signifie qu’au signe du chef, qui prévient avec un peu
d’anticipation, chaque groupe tient la dernière note de sa phrase pour
conclure.
En résumé
Dans les programmes, c’est au cycle 3 qu’apparaît le chant polyphonique,
avec la compétence : « Tenir sa partie dans un bref moment de
polyphonie ».
Cette formulation laisse comprendre que l’objectif est d’initier les élèves
à cette forme particulière de chant tout en restant modeste sur ces
attendus. La polyphonie peut donc intervenir à certains moments d’un
chant et dans certaines circonstances de manière à en limiter les
difficultés et à en optimiser la réussite.
Pour le chef de chœur, donc l’enseignant, aborder la polyphonie demande
également de maîtriser certaines compétences. Il est plus compliqué de
faire chanter une classe à deux voix qu’à une seule et les étapes de
l’apprentissage en sont modifiées.
C’est pourquoi cet outil évoque diverses manières d’aborder facilement la
polyphonie, de la manière la plus simple à la plus complexe.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Chanter en polyphonie permet de développer des compétences relatives au
chant mais aussi à l’écoute. Le même chœur, divisé en plusieurs groupes,
chante simultanément des parties différentes. Il faut donc être capable de
continuer à tenir sa propre partie sans se laisser influencer par l’autre. Mais
pour être bien synchronisé, il est indispensable de l’écouter. C’est la
principale difficulté de la polyphonie.
Contexte
La polyphonie peut intervenir dans divers contextes :
Dans un chant qui comporte plusieurs voix différentes.
Dans un jeu vocal.
Dans un canon : (cf. Outil 8) le canon est le genre qui permet une
mise en place de la polyphonie très rapide, même si elle n’est pas
toujours la plus simple.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Le bourdon : (cf. schéma) il s’agit d’une note tenue en
permanence et qui accompagne une mélodie. Pour mettre en place
un bourdon sur un chant, on peut par exemple prendre la note de
départ de celui-ci, la confier à un groupe qui tient ce son sur une
voyelle pendant que le reste du groupe chante la mélo-die.
Le chant à deux voix : on peut trouver des chansons simples dont
une partie propose une seconde voix. Celle-ci peut être en
mouvement contraire par rapport à la première (cf. schéma) : ce cas
est souvent plus simple pour l’apprentissage car les deux voix ne se
ressemblent pas et cela empêche de les confondre. Elle peut être en
mouvement parallèle (cf. schéma) : les deux voix étant très
similaires, les élèves risquent fort de se laisser influencer par
l’autre groupe.
Le jeu vocal : tout jeu vocal permettant de créer une situation de
polyphonie peut être mis en œuvre en introduction à
l’apprentissage d’un chant à deux voix. Cela aide les élèves à
s’accoutumer à la superposition d’éléments différents.
Méthodologie et conseils
Pour apprendre un chant à deux voix :
Lors de la préparation vocale, commencer à travailler la
superposition de deux éléments différents, par exemple deux
mélodies différentes, deux rythmes différents frappés
corporellement.
Apprendre ensuite les deux voix à toute la classe, puis séparer la
classe en deux groupes pour mettre en place la polyphonie. Les
élèves sont ainsi toujours en situation d’apprentissage, ils
connaissent les deux parties et peuvent mieux maîtriser celle qu’ils
doivent chanter.
Lorsqu’un groupe « dévie » vers l’autre voix, le rattraper en
chantant avec lui. ■
La polyphonie peut être mise en œuvre dans le chant mais aussi dans le
jeu vocal.
Avantages
Ajouter un moment de polyphonie à un chant agrémente et
enrichit le résultat final.
Le travail de cette compétence permet d’améliorer les
compétences d’écoute (détecter des éléments simultanés)
Précautions à prendre.
Rester modeste dans la difficulté : ne pas aller au-delà de deux
voix, sauf si la classe et l’enseignant présentent une grande
expérience du chant polyphonique.
L’enseignant doit maîtriser parfaitement les deux voix pour les
apprendre correctement aux élèves et pour être capable de vérifier
que chaque groupe chante bien sa partie.
https://goo.gl/veMnXQ
Prolongements : la batucada
https://goo.gl/dQWxKC
Prolongements :la fugue
OUTIL
L’interprétation d’un chant
10
En résumé
Lorsqu’un chant est appris et qu’il est bien su, il ne suffit pas d’en rester
là. En effet, se contenter de restituer la mélodie, le rythme et les paroles
ne constitue pas une véritable interprétation.
Cette notion d’interprétation fait son apparition dans les programmes
d’éducation musicale de 2015 plus particulièrement aux cycles 2 et 3.
Elle place de fait les élèves en situation d’ « interprète » c’est-à-dire en
situation de musiciens chargés de transmettre la chanson à un auditoire
avec une véritable intention expressive.
Divers paramètres doivent être mis en œuvre pour faire ce travail. Ils sont
au service de la musicalité et de l’expression d’une émotion.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Comme le dit la définition ci-contre, interpréter une chanson vise à en
proposer une signification. L’interprète chanteur la transmet ensuite à son
auditoire par son exécution.
Dans une chanson, les paroles véhiculent déjà un message important.
L’interprétation se doit d’accompagner ce message mais elle peut également
lui apporter une autre dimension qui est celle des émotions.
Nous connaissons tous de grands interprètes de la chanson (Édith Piaf,
Jacques Brel) dont les interprétations magistrales ont marqué les esprits. Il
ne s’agit pas de reproduire ces exemples mais de s’approprier une chanson
pour en proposer une vision partagée par la classe entière.
Contexte
L’interprétation de la chanson ne peut être abordée qu’une fois que celle-ci
est sue parfaitement. La mélodie et le rythme doivent être d’abord bien
maîtrisés ainsi que les paroles. Le travail d’interprétation vise ensuite à
varier certains paramètres pour apporter « de la vie » à la chanson.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Réfléchir au caractère général de la chanson : il est porté par les
paroles, la musique, le tempo. Des adjectifs peuvent être listés :
calme, entraînante, triste, joyeuse, amusante, dramatique…
Quel aspect de la chanson souhaitons-nous mettre en avant :
accentuer un de ces caractères, à l’inverse faire un effet contraire
pour provoquer un effet de surprise, pourquoi ne pas modifier un
aspect de ce caractère si cela se justifie.
Quels moyens mettre en œuvre vocalement et musicalement pour
produire les effets recherchés (cf. . schéma ) : articuler plus le texte,
détacher les syllabes ; faire des contrastes de nuances ; chanter un
couplet en solo, le refrain en groupe ; faire des mouvements sur le
refrain pour accentuer un aspect rythmi-que…
Tester ces propositions sans les multiplier trop. Enregistrer et
écouter le résultat.
Enfin, faire les choix d’interprétation et les noter pour en garder la
trace.
Méthodologie et conseils
L’écoute de l’interprétation de l’auteur compositeur interprète peut
être le déclencheur de cette recherche. Mais attention elle peut
aussi court-circuiter l’imagination des élèves…
Ne pas faire des choix trop complexes avec notamment trop de
changements dans une même partie du chant. Mieux vaut par
exemple appliquer un ou deux effets maximum au refrain, même
chose pour les couplets.
Le travail de recherche peut être fait en petits groupes. Ensuite
chacun d’eux fait ses propositions à la classe entière. Il y aura des
propositions communes, d’autres plus originales et ce mode de
travail permet à chaque élève de s’exprimer. ■
« Interpréter : expliquer, rendre clair » Petit Robert 2007
Avantages
Les élèves s’approprient pleinement la chanson et cela est un
facteur de motivation très important.
Un véritable travail musical est effectué par la recherche de la
mobilisation de paramètres précis.
Le travail vocal s’enrichit.
Précautions à prendre.
Attention à ne pas inciter les élèves à imiter l’interprétation
originale, cela ne présente aucun intérêt.
Veiller à ce que les choix d’interprétation n’aient pas d’impacts
sur la qualité vocale. Ils peuvent modifier légèrement la chanson
mais au service d’une réelle expression que l’on aura
préalablement définie.
https://goo.gl/zzPvfl
Ecoute de la chanson
Varier les émissions vocales
L’objectif principal pour l’enseignant est de faire chanter les élèves.
Néanmoins il est intéressant de leur proposer, dans le but de créer une
intention expressive, de s’éloigner du chant pour utiliser d’autres modes
d’utilisation de la voix :
De multiples entrées
L’activité d’écoute ne peut donc pas être uniforme et suivre toujours le
même cheminement pédagogique. Pour entrer pleinement dans l’écoute
d’une œuvre musicale et l’exploiter en classe, il faut en saisir la spécificité,
les éléments saillants.
Tout comme on se préparer à chanter, il faut réfléchir également aux
moyens à mettre en œuvre pour se préparer à écouter afin que les sens de la
perception soient éveillés au maximum.
Enfin, l’écoute musicale doit tisser des liens avec les autres domaines
d’activités (chant, production vocale ou instrumentale), avec l’histoire des
arts. Créer un réseau entre les différentes écoutes menées au cours d’une
année conduit enfin les élèves à acquérir une culture musicale et à
l’enrichir.
LES OUTILS
11 L’extrait sonore
12 Les moyens d’entrée dans l’écoute
13 Le lien entre écoute et production sonore
14 La trace écrite suite à une écoute musicale
15 L’écoute comparée
16 Lien écoute/histoire des arts
OUTIL
L’extrait sonore
11
En résumé
Le choix d’un extrait sonore est une étape importante dans la conception
d’une séquence. Il doit être son fil rouge et contribuer à l’acquisition de
notions musicales précisément définies.
Ce choix s’appuie tout d’abord sur la thématique de la séquence.
L’extrait sonore doit aussi présenter les éléments musicaux en lien avec
cette thématique, éléments que les élèves doivent pouvoir percevoir
rapidement et facilement.
On comprend mieux ainsi que chaque extrait sonore sera abordé sous un
angle différent, sans suivre un cheminement préétabli qui hiérarchiserait
les éléments à trouver (par exemple les instruments en premier, le tempo
en second, etc.). Le choix initial est donc effectivement crucial pour que
la construction de la séquence soit cohérente et pertinente.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Comme le précisent les programmes, l’écoute musicale vise à permettre de
« décrire et comparer des éléments sonores », « repérer et nommer une
organisation simple ». Autrement dit, l’objectif est de comprendre comment
une musique est construite en s’appuyant sur la connaissance et la
reconnaissance d’éléments objectifs : ceux liés aux paramètres du son
(hauteur, intensité, timbre, durée) ; ceux relatifs à l’organisation ; ceux
relatifs au contexte culturel, historique et géographique.
Contexte
Le choix de l’extrait doit donc se concentrer sur le ou les « éléments
sonores » liés à la thématique de la séquence. Celui-ci doit également être
d’une durée limitée, de 1mn à 2mn30 maximum. Enfin, les éléments
sonores à détecter doivent être facilement identifiables dès la première
écoute.
Aucune liste de référence n’est proposée dans les textes officiels, seule la
recommandation de choisir un répertoire varié et éclectique est clairement
énon-cée.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Une fois le thème de la séquence défini, la première étape consiste à
rechercher le ou les extraits sonores permettant de l’illustrer. Voici quelques
propositions de catégories permettant d’orienter les recherches :
Caractère, ambiance, ressenti : thématique autour des liens entre
musique et émotions.
Timbre, matériau sonore, instruments, voix : Un extrait sonore
peut être choisi pour l’intérêt qu’il présente quant aux
caractéristiques des sons entendus (ex : musique électroacoustique
faite avec des sons enregistrés puis mixés).
Élément musical, Motif mélodique / rythmique : l’extrait choisi
est alors étudié pour la présence d’un élément musical récurrent
(ex : un rythme en ostinato, une mélodie qui revient à plusieurs
reprises).
Déroulement dans le temps : l’organisation simple permet de
mettre en évidence un plan simple (couplet/refrain ; forme
ABA…).
Genre, style, époque, culture : l’approche est alors historique (ex :
la musique des troubadours au Moyen Âge).
Méthodologie et conseils
De nombreux ouvrages pédagogiques (cf. bibliographie) proposent des
extraits sonores répertoriés selon des thématiques précises.
Une fois l’extrait choisi en fonction des critères énoncés ci-dessus, il
convient de réfléchir à la démarche d’écoute qui sera menée en classe, c’est
l’objet de l’outil 12.
En tout état de cause, si le goût personnel de l’enseignant peut être une
source de motivation pour le choix d’un extrait, ce choix doit s’appuyer
solidement sur des objectifs pédagogiques précis afin de veiller également à
la progression générale des séquences sur l’année scolaire. ■
Choisir un extrait sonore : quels critères de choix ?
Avantages
En se basant sur ces critères objectifs et en veillant à l’éclectisme
des genres musicaux, l’enseignant vise à construire la culture
musicale des élèves.
Varier les éléments sonores à détecter permet de comprendre le
langage musical et son évolution dans le temps.
Précautions à prendre.
Attention à ne pas en rester à des choix uniquement guidés par son
goût personnel. Il faut sortir de sa zone de confort et apprendre à
découvrir des domaines musicaux nouveaux.
Le tempo : il s’agit d’un tempo assez lent qui évoque une valse un peu
lourde et maladroite. En effet, la mesure à trois temps peut facilement
se ressentir, même si le piano ne marque jamais le premier temps et
procure ainsi une sorte de léger déséquilibre par rapport à la valse
originale.
Le timbre : seuls deux instruments sont présents ici, le piano et la
contrebasse jouée avec l’archet. Le timbre du plus grave des
instruments à cordes frottées est chaleureux mais évoque aussi une
certaine lourdeur accentuée par l’écriture musicale (notes appuyées,
accentuées). Le piano est quant à lui dans un seul rôle
d’accompagnement et de soutien.
La forme ABA’ : cet extrait présente une structure très simple à
repérer :
En résumé
Lorsque les élèves écoutent pour la première fois une musique en classe,
les réactions sont variées : certains bougent, d’autres restent immobiles
mais focalisés sur l’écoute, d’autres chantonnent ou frappent dans les
mains… Une fois l’écoute terminée, c’est la parole qui prend le relais : on
a envie de réagir, dire ce que l’on a entendu, si l’on a aimé ou non, etc.
Ces réactions spontanées donnent une idée des différentes manières dont
on peut aborder une écoute. Elles définissent des moyens d’entrée sur
lesquels l’enseignant peut s’appuyer.
En préparant sa séance, l’enseignant doit donc réfléchir au moyen le plus
pertinent pour aider ses élèves à entrer efficacement dans cette activité.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La première action qui vient à l’esprit lorsqu’on veut rendre compte d’une
musique entendue, c’est d’en parler : « je vais dire ce que j’ai entendu ».
Cette dimension est primordiale, mais il peut être intéressant de retarder ce
moment où l’on va parler de ce que l’on entend afin de favoriser d’autres
moyens d’expression. Ceux-ci permettront alors de mettre en évidence de
multiples pistes que seul l’oral n’aurait pas dévoilé. Les élèves ont ainsi
accès plus intuitivement à l’appropriation des éléments musicaux entendus.
Contexte
Bien sûr, ces moyens d’entrée sont mis en œuvre dès le début de la
démarche d’écoute. Ils sont un outil qui met l’élève immédiatement en
situation d’écoute ac-tive puisqu’il doit répondre par une action spécifique à
ce qu’il entend.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Les quatre moyens indiqués ne constituent pas une liste exhaustive, mais ils
proposent des activités différentes mettant en jeu des modes d’action variés.
Ainsi, lors de la séance où l’on découvre l’extrait sonore, on peut proposer
d’utiliser :
L’oral : « Nous allons parler de ce que nous avons entendu ». Il est
impératif, dans ce cadre, de cerner très précisément ce dont les
élèves doivent parler en donnant une consigne ciblée. Si une
première consigne très ouverte peut parfois se justifier, elle peut
aussi donner lieu à un échange trop large, difficile à exploiter
ensuite.
Le corporel : « vous allez évoluer, vous déplacer sur la musique ».
Le terme « danser » est à utiliser avec prudence pour ne pas
provoquer un blocage lié à l’idée de la danse. Par leurs gestes, leur
marche, leur attitude, les élèves vont traduire corporellement un
tempo, un caractère, un rythme…
Le codage : « Vous allez faire la partition de cette musique ». Bien
entendu sans utiliser ni portées, ni notes de musique ! Les élèves
inventent leur propre système de notation pour traduire par écrit
quelques éléments saillants de l’extrait.
L’imitation : elle est souvent spontanée. Plutôt de que décrire ce
qu’ils ont entendu, certains élèves vont imiter avec leur voix un
thème, frapper un rythme, reproduire un bruit avec la bouche, etc.
L’enseignant doit s’emparer de cette proposition pour en parler
ensuite : « Ce que tu as chanté, est-ce aigu ? grave ?... ».
Méthodologie et conseils
Le moyen d’entrée choisi doit correspondre au mieux aux éléments sonores
et musicaux recherchés dans l’écoute. Mettre en évidence le contraste lent-
rapide fonctionne par exemple très bien corporellement. Pour faire
comprendre une structure en trois parties A-B-A, le codage est bien adapté
puisqu’il permet de voir cette architecture par écrit. Enfin, certaines pièces
vocales contemporaines offrent un accès immédiat à l’imitation avec sa
voix. ■
Les moyens d’entrée permettent de mettre en évidence les éléments
perçus.
Avantages
L’élève s’engage sans barrage technique dans la traduction orale,
corporelle, écrite de ce qu’il entend de manière sponta-née.
Il s’approprie cet extrait.
En répondant à la consigne, il répond objectivement à une
demande sans se laisser envahir par l’affectif (« J’aime », « Je
n’aime pas »).
Précautions à prendre.
Ne pas utiliser toujours le même moyen d’entrée, c’est la diversité
qui présente de l’intérêt.
PERCEVOIR ET PRODUIRE EN
INTERACTION
En résumé
Percevoir et produire : ce sont les deux compétences centrales dans les
programmes d’éducation musicale et qui doivent être en perpétuelle
interaction. Cette idée force est effectivement capitale car elle donne du
sens aux apprentissages, écoute et production sonore s’éclairant
mutuellement et permettant à l’élève d’accéder pleinement à la
compréhension des éléments musicaux qu’il entend puis qu’il produit lui-
même.
Cette interaction peut se faire de deux manières : l’écoute peut être le
déclencheur de la production sonore ; mais la production sonore peut
également être le point de départ de la démarche et aboutir au final sur
une écoute. Dans les deux cas, un lien reste toujours établi autour d’une
thématique, d’une notion musicale.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’enfant apprend à parler avant d’écrire. Transposons ce principe à la
musique : l’enfant chante et joue de la musique avant d’en comprendre les
caractéristiques. Pour entrer dans cette compréhension, il est indispensable
qu’il entende des musiques illustrant des notions qu’il pourra ensuite vivre
vocalement ou avec des instruments, des corps sonores. L’objectif est donc
d’éclairer constamment l’écoute par la production et la production par
l’écoute.
Contexte
Comme nous l’avons dit en introduction de cet outil, deux contextes
peuvent se présenter :
L’écoute est le déclencheur (cf. schéma ci-contre).
L’écoute est l’aboutissement : après avoir investi une notion dans
une production sonore, celle-ci est explicitée et définie. En
conclusion du travail, l’écoute d’une musique présentant cette
notion est proposée.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Nous proposons de détailler les étapes dans le premier cas énoncé ci-dessus
et que le schéma reprend : l’écoute est le déclencheur et aboutit sur la
production sonore.
Les élèves entrent dans l’extrait sonore, l’enseignant ayant choisi,
par exemple, un moyen proposé dans l’outil précédent. Ce
processus aboutit à l’extraction des éléments saillants et, le cas
échéant, à l’établissement d’une trace écrite.
En principe il ressort de cette première étape la mise en évidence
d’une notion, d’un élément musical, d’une organisation… qui est à
l’origine de l’élaboration de la séquence. C’est cet élément qu’il
convient de réinvestir dans une production sonore.
Une consigne de production est alors élaborée et donnée par
l’enseignant. Elle permet de reprendre le ou les éléments choisis.
Son degré de précision est à doser en fonction des objectifs
pédagogiques et du cycle. Par exemple, si on souhaite travailler sur
les contrastes de nuances: « jouez une musique qui est forte, faible
puis forte pour finir » ou bien « jouez une musique qui doit être
parfois forte, parfois faible » (consigne moins précise quant à la
structure).
Après un temps de recherche, les élèves jouent leur production qui
est enregistrée. Leur écoute permet ensuite de faire un bilan portant
notamment sur le respect de la consigne.
Méthodologie et conseils
Choisissez soigneusement le type de production sonore : vocale,
instrumentale, corps sonores. Dans les deux derniers cas, définissez
clairement les instruments / corps sonores donnés aux élèves pour
qu’ils puissent bien répondre aux consignes.
Vérifiez en conséquence que la consigne donnée peut être traitée
avec le support choisi. Par exemple, s’il faut jouer une courte
mélodie, un tambourin ou un maracas ne peut pas convenir !
La démarche est répartie sur au minimum deux voire trois séances.
■
De la perception à la production, ou de l’écoute à la pratique.
Avantages
Ce travail permet de prévoir dans chaque séance de l’écoute ET de
la production ce qui permet de pratiquer régulièrement ces deux
types d’activités.
Précautions à prendre.
Selon le cycle, moduler la complexité de la consigne. Au cycle 1,
un seul paramètre doit être mobilisé (ex : le tempo seul), aux
cycles 2 et 3 il est possible d’aller jusqu’à deux ou trois
paramètres.
https://goo.gl/tcwcOU
Ecoute de l’extrait (du debut a 2’30)
Éléments à retenir en vue de la production sonore
Cet extrait a l’avantage de présenter des caractéristiques musicales faciles à
percevoir qui illustrent des notions pertinentes à aborder en classe. Notons
les plus importantes :
Le crescendo/decrescendo : provoqué par l’augmentation du nombre
d’instruments.
Le bithématisme : deux thèmes musicaux différents énoncés suivant le
déroulement ABA.
L’utilisation de l’orchestre : de plus en plus d’instruments, timbre du
tuba (vent) et des violons (cordes), introduction du roulement de la
caisse-claire dans un but dramatique.
Au cycle 1
Production sonore avec la voix en classe entière.
L’écoute amène à faire comprendre aux élèves la notion de crescendo, c’est-
à-dire l’intensité qui est de plus en plus forte. On convient avec les élèves
d’un geste pour représenter cette augmentation de nuance. Une fois ce geste
convenu, l’enseignant le fait et les élèves doivent dire leur prénom plusieurs
fois en le sui-vant.
Un élève peut prendre la place de l’enseignant pour devenir à son tour
« chef d’orchestre ».
Le même travail est proposé ensuite pour le decrescendo, c’est-à-dire de
moins en moins fort.
Ensuite, l’enseignant puis plusieurs élèves dans le rôle du chef d’orchestre,
dirigent le groupe en lui faisant interpréter des crescendi suivis de
decrescendi. Ceux-ci peuvent être plus ou moins longs dans le temps.
En prolongement on pourrait faire le même travail mais avec des
instruments à percussion par exemple.
Au cycle 2
Production sonore avec les percussions corporelles, travail en groupe.
Comme dans l’activité précédente, l’enseignant met en évidence la notion
de crescendo et decrescendo. Il y ajoute le fait que cette variation de nuance
est due à l’accumulation des instruments puis à leurs retraits successifs.
La classe est ensuite divisée en groupes de 7-8 élèves. Un groupe dispose de
tambours, un autre de maracas, un troisième de papier journal et un dernier
de cailloux de taille moyenne.
La consigne est la suivante : « Inventez une musique qui fait entendre un
crescendo puis un decrescendo. Les instruments doivent entrer et sortir
progressivement ».
Les élèves vont devoir trouver les stratégies pour créer ce changement de
nuances en modulant les entrées et sorties.
Au cycle 3
Production sonore avec des instruments, travail en groupe.
L’objectif est d’introduire deux notions de cette écoute dans la production :
le changement de nuance et le bithématisme. Les élèves disposent
d’instruments à percussion comme le tambourin, le triangle, les maracas et
d’instruments mélodiques tels que le carillon ou le xylophone.
La consigne est la suivante : « Inventez une musique qui fait entendre deux
éléments, un rythme (joué avec les percussions) et une mélodie (jouée avec
les carillons/xylophones). Vous devrez également faire entendre un
crescendo dans cette musique ». En ajoutant une seconde notion, celle du
bithématisme, on adapte la difficulté au niveau du cycle. Si la difficulté est
trop grande dans un premier temps, on peut en rester au bithématisme et
introduire la nuance dans un second temps.
OUTIL La trace écrite suite à une
14 écoute musi-cale
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’écoute musicale est, par essence, immatérielle. La musique que l’on
écoute se déroule dans le temps. À l’issue de ce temps d’écoute, il ne
subsiste que la mémorisa-tion que l’on en a faite. Celle-ci est forcément
lacunaire, et s’il y a plusieurs auditeurs, chacun d’eux aura certes perçu des
éléments communs, mais aussi différents.
En classe, c’est exactement ce qu’il se passe. Si certains éléments
principaux seront entendus par la quasi-totalité des élèves, d’autres, d’autres
plus subtils, ne seront perçus que par certains. La collaboration de tous à la
conception de certains éléments de la trace écrite permet ainsi de garder
mémoire de ce qui a été entendu et trouvé par les élèves, ces éléments ayant
été préalablement ciblés par l’enseignant.
Contexte
La trace écrite s’établit tout au long des séances d’écoute d’un extrait
sonore. Certains éléments sont apportés par l’enseignant, d’autres sont issus
de la participation des élèves au cours du travail d’écoute de cette musique.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Choisissez la forme que prendra la trace écrite : fiche d’écoute,
codage, affiche collective…
Sélectionnez les éléments musicaux que vous souhaitez exploiter
en classe.
Définissez la mise en forme du document : éléments apportés par
l’enseignant, éléments que les élèves doivent compléter.
Décidez à quel moment de l’écoute ce document doit être distribué
(ou affiché) puis complété avec les élèves.
Une fois achevée, la trace écrite prend place dans un classeur ou
une chemise qui regroupe toutes les traces écrites relatives aux
écoutes. S’il s’agit d’une affiche collective, celle-ci est accrochée
au mur.
Méthodologie et conseils
Sélectionnez soigneusement les éléments figurant dans cette trace écrite.
Inutile de vouloir faire un document exhaustif. Il faut au contraire cibler
soigneusement les notions abordées, les caractéristiques spécifiques de
l’extrait. Il en va de même pour les éléments d’identification. Certains sont
incontournables : titre exact, nom et dates du compositeur. D’autres, plus
anecdotiques, peuvent être occultés, comme par exemple une biographie
détaillée du compositeur.
Les outils de mise en forme offerts par l’informatique permettent la
conception de documents attractifs, avec des images ou des schémas
simples. Cela peut aider à mieux comprendre une musique grâce à un
apport visuel.
Enfin, pensez à laisser une place où l’élève peut exprimer un avis plus
personnel : son ressenti, ce qu’il a aimé ou non et pourquoi. ■
La trace écrite d’une écoute musicale permet d’en garder la mémoire.
Avantages
Les écoutes musicales menées durant l’année se concrétisent grâce
aux traces écrites.
La progression sur l’année au fil des séquences est ainsi mise en
évidence.
Les élèves prennent conscience que les musiques écoutées ont des
points communs, ce qui permet de faire des liens entre les
différents genres musicaux, les époques et les cultures.
Précautions à prendre.
Attention à ce que l’établissement de la trace écrite ne soit pas
entièrement téléguidé par l’enseignant. Par exemple, le fameux
exercice du « texte à trou » ne devrait être utilisé
qu’exceptionnellement.
https://goo.gl/tcCVb9
Ecoute de l’extrait
Déroulement de l’écoute et utilisation de la fiche
La fiche d’écoute peut être donnée avant même la première écoute. Les
élèves découvrent alors quelle œuvre ils vont écouter. Cependant, dans
certains cas, on gagnera à ne rien dire avant la première écoute de manière à
ne pas orienter celle-ci, dans le cas où le titre serait trop évocateur par
exemple.
Plaçons-nous ici dans le cas où la fiche est donnée dès le début de la séance.
Le professeur fait lire aux élèves les éléments d’identification et les
commente rapidement.
Lors de la première écoute, les élèves notent leur ressenti par une phrase
qu’ils notent dans l’encadré prévu. Il en fait ensuite une mise-en-commun
rapide qui permet de commencer à placer quelques repères.
L’expérience montre que les éléments saillants cités ci-dessus seront
forcément évoqués et ressortiront du débat collectif.
Des écoutes fractionnées peuvent permettre ensuite aux élèves de mieux
repérer d’abord la mélodie jouée par l’accordéon seul, puis la première
variation avec le toy piano. C’est l’objet du travail proposé dans l’encadré
suivant qui peut être rempli soit en collectif, soit après une première
recherche en individuel suivi d’une mise en commun.
L’écoute s’élargit ensuite à l’ensemble de la pièce. Les élèves devront alors
repérer les entrées de la percussion notamment, et coder les répétitions de la
mélodie. Le degré de précision du codage peut être modulé selon les
objectifs de l’enseignant :
Soit toutes les répétitions sont codées, il faudrait donc arriver ici à un
codage qui mette en évidence les neuf répétitions de la structure de
base.
Soit le codage est simplifié, il ne mentionne alors que les entrées des
instruments, à savoir accordéon, puis toy piano, puis le nouvel
instrument à vent (non identifié), puis la percussion.
Variantes pour la fiche d’écoute
Il pourrait être intéressant d’ajouter à cette fiche un document proposant
une photo d’un accordéon et d’un toy piano, avec quelques explications sur
leur fonctionnement.
Le toy piano, ou piano jouet, dispose d’un petit clavier de piano dont les
touches actionnent des marteaux frappant des lames métalliques. Il s’agit à
l’origine d’un instrument-jouet destiné aux enfants. Yann Tiersen l’utilise
fréquemment dans ses compositions.
OUTIL
L’écoute comparée
15
En résumé
Dans les programmes de 2015 apparaît avec insistance l’activité d’écoute
comparée : « Écouter, comparer » au cycle 2, « Écouter, comparer et
commenter » au cycle 3.
La comparaison permet de mieux comprendre les notions musicales
rencontrées lors des écoutes. En mettant en évidence des points
communs, des différences ou des contrastes, l’oreille cerne mieux les
spécificités de tel ou tel paramètre qui serait plus abstrait en le
considérant de manière isolée et dans une seule œuvre.
Cette écoute comparée peut s’appliquer à divers critères comme le
montre le schéma ci-dessus. Elle permet non seulement de comparer des
éléments musicaux mais aussi des éléments d’ordre esthétiques,
historiques, culturels, etc.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’écoute musicale comme nous avons pu le voir précédemment a pour
objectif l’identification d’éléments musicaux saillants. La comparaison de
deux extraits musicaux permet d’accéder plus facilement à la
compréhension de ceux-ci. Dès la maternelle, c’est par le contraste que l’on
permet aux élèves d’acquérir certaines notions. Cette première approche
trouve son prolongement dans l’écoute comparée. Il est plus simple de
percevoir la hauteur aiguë d’une voix en la comparant avec l’écoute d’une
voix grave. De même, une musique contemporaine révèle de manière plus
éclatante son innovation en la mettant en relation avec une musique
ancienne.
Contexte
Le schéma proposé en page précédente montre différents contextes que l’on
peut envisager pour une écoute comparée. Cette comparaison doit permettre
de mettre en lumière le ou les objectifs pédagogiques que l’on se fixe dans
la séquence : compréhension d’un élément de langage musical, esthétique,
historique, interpréta-tion…
Comment l’utiliser ?
Étapes
Le cheminement suivant peut être envisagé afin de donner du sens à
l’écoute comparée.
Dans un premier temps, l’enseignant choisit un extrait sonore qui
est celui de référence pour sa séquence. Il permet de découvrir une
notion, un élément de langage musical, une organisation… (cf.
Outil n° 11).
Une fois les éléments saillants déterminés, il faut rechercher un
second extrait sonore s’appuyant sur des éléments musicaux de
même type. Ceux-ci peuvent être présentés de manière similaire ou
au contraire opposée au premier extrait. Par exemple, si on travaille
sur le tempo, le premier extrait peut être de tempo très lent et mis
en comparaison avec un extrait de tempo très rapide.
L’écoute comparée peut alors se faire en deux temps : d’abord
écouter lors d’une séance l’extrait n° 1 et en extraire les éléments
souhaités. Lors de la séance suivante, écoute de l’extrait n° 2 pour
le même travail. Mise en relation des deux extraits pour comparer
les différences ensuite. Autre solution, mener les deux écoutes de
front pour pouvoir comparer plus rapidement.
La trace écrite, qu’elle soit collective ou individuelle, met en
évidence ces comparaisons et donne alors accès plus facilement à
la compréhension des éléments choisis.
Méthodologie et conseils
Ne multipliez pas les écoutes ! Deux écoutes suffisent pour mener
une comparaison ciblée et efficace. Au-delà de deux extraits les
élèves pourraient être vite perdus.
Interrogez-vous sur la pertinence de la comparaison : les deux
extraits doivent être très contrastés ou au contraire très similaires
afin que celle-ci soit efficace.
Variez les critères de comparaison en vous appuyant sur le schéma
de la page ci-contre. ■
« Identifier et nommer ressemblances et différences dans deux extraits
musicaux » Programmedu cycle 3
Avantages
L’écoute comparée donne facilement accès à la compréhension de
la diversité des époques, genres, cultures. Cet élément est souvent
cité dans les programmes.
L’écoute comparée met en lumière que malgré leurs grandes
diversités, les musiques de tout temps et de tout style s’appuient
sur des éléments communs mais utilisés dans des contextes
différents.
Précautions à prendre.
Ne multipliez pas les paramètres de comparaison : il est plus
raisonnable de s’en tenir à un ou deux par écoute comparée.
https://goo.gl/zbfEl0
Ecoute de l’extrait 2 : O Fortuna, extrait des Carmina Burana de Carl Orff
https://goo.gl/cosFTC
Ecoute de l’extrait 1 : The Mass, par le groupe Era
Variantes dans les autres cycles pour cette écoute comparée
Au cycle 1 pour comparer le tempo : la comparaison se fait sur les
mêmes extraits que ceux cités précédemment. L’objectif est de faire
comprendre la différence entre le tempo lent chez Orff et rapide chez
Era. Cela peut être fait grâce à une évolution corporelle sur chacun des
deux ex-traits.
Au cycle 2 pour comparer également le tempo mais avec un travail
plus ciblé sur l’ostinato : après l’écoute de Orff, l’enseignant invite à
frapper le rythme de l’ostinato en utilisant les percussions corporelles :
dans les mains, sur les cuisses, sur le torse… On écoute ensuite Era et
on frappe à nouveau cet ostinato pour constater qu’il est joué avec un
tempo beaucoup plus rapide. Les élèves sont ensuite répartis en
groupes de 6-7 élèves et doivent produire une musique avec un
ostinato rythmique qui sera joué successivement lentement,
rapidement, lentement.■
OUTIL
Lien écoute/histoire des arts
16
En résumé
Les programmes du cycle 3 invitent à découvrir des musiques issues « de
contextes musicaux, d’aires géographiques ou culturelles différents et
dans un temps historique, contemporain, proche ou lointain ».
Le socle commun de connaissance, de compétences et de culture invite
pour sa part à découvrir « les expressions artistiques, les œuvres, les
sensibilités esthétiques et les pratiques culturelles de différentes
sociétés ».
Enfin le programme d’histoire des arts du cycle 3 préconise
« l’acquisition de repères issus des œuvres et courants artistiques divers
et majeurs du passé et du présent » afin de contribuer « au développement
d’un regard sensible, instruit et réfléchi sur les œuvres ».
Cet objectif ambitieux peut être atteint si au cours de sa scolarité l’élève
rencontre des œuvres musicales éclectiques et variées à travers toutes les
séquences d’éducation musicale qu’il vivra.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’élève est confronté à l’univers musical diffusé le plus souvent par les
médias de grande diffusion (télévision, radio, Internet). On constate
cependant que cet univers musical est souvent limité dans les genres,
l’Histoire et le contexte culturel. Ainsi il est fréquent que certains d’entre
eux n’aient jamais eu accès aux musiques anciennes, contemporaines ou
extra-européennes. Créer un lien entre l’éducation musicale et l’histoire des
arts permet donc d’ouvrir leur regard à l’immense diversité des univers
musicaux existant à travers le temps et l’espace et de créer une mise en
réseau avec d’autres domaines artistiques.
Contexte
Cette découverte s’établit donc dans les séances d’éducation musicale mais
aussi en lien étroit avec les autres disciplines. Les écoutes menées en
éducation musicale doivent donc trouver un écho en histoire, littérature, arts
plastiques notamment. Il s’agit de contextualiser les œuvres écoutées pour
accéder à leur compréhension et devenir ainsi des « amateurs éclairés ».
Comment l’utiliser ?
Étapes
Il convient de penser en début d’année à une progression qui, de
séquence en séquence, permettra de proposer cet éclectisme et cette
diversité. Ainsi, même si les séquences ne sont pas forcément liées
par un fil rouge, les écoutes sur lesquelles elles s’appuieront
permettront de découvrir des musiques variées dans les genres,
époques, cultures.
Un outil peut être mis en place pour concrétiser ce « voyage
musical » : un « mur du temps ». Il s’agit d’une frise chronologique
géante occupant un mur de la classe et présentant une échelle des
siècles avec l’indication des repères utilisés en histoire.
À chaque écoute musicale, une feuille A4 mentionnant le titre et le
compositeur, agrémentés d’une image ou d’une photographie
évoquant ces éléments, est placée sur cette frise chronologique. On
procède de la même manière avec les œuvres découvertes en arts
plastiques, littérature, architecture… Ainsi les œuvres
contemporaines sont mises en relation de manière visuelle directe.
Méthodologie et conseils
Veillez à ce que toutes les époques soient représentées, ce qui
nécessite un travail d’anticipation et de programmation important
et cela dans tous les domaines disciplinaires concernés.
Utilisez un code couleur pour les différents domaines. Par exemple
les œuvres musicales sont mentionnées sur des feuilles de couleur
bleu clair, celles d’arts plastiques en rose, etc. Vous pouvez
également prévoir une ligne pour chacun de ces domaines pour
mieux repérer d’un coup d’œil les liens entre eux. ■
Un réseau d’écoute programmé sur l’année pour contribuer à
l’enseignement de l’histoire des arts.
Avantages
Les élèves ont sous les yeux, toute l’année, ce réseau d’œuvres qui
se construit petit à petit.
Ils mémorisent ainsi les grands repères chronologiques et accèdent
plus facilement à la compréhension des œuvres découver-tes.
Précautions à prendre.
Restez modestes sur les acquisitions dans ce domaine. La
chronologie et l’accession à la compréhension des courants
artistiques selon les époques se construit dans la durée et nécessite
une appropriation progressive de la part des élèves.
Jouer avec des instruments
DOSSIER
et des corps sonores en
4 classe
Le jeu instrumental, aux yeux du plus grand nombre, revêt un statut noble,
inaccessible et réservé aux seuls initiés et spécialistes que sont « les
musiciens ». Ainsi entend-t-on fréquemment des enseignants déclarer « ne
pas savoir jouer d’un instrument ». Beaucoup s’appuient notamment sur cet
argument pour se décréter, totalement à tort, incompétents pour
l’enseignement de l’éducation musicale.
Mais qu’en est-il de l’usage d’instruments de musique à l’école ?
Une approche ne nécessitant aucuns prérequis
experts
Dès le cycle 1 les élèves sont invités dans les programmes à « explorer des
instruments ». Aux cycles 2 et 3 il est demandé « d’utiliser » ou
« d’explorer avec des objets sonores » et cela dans l’objectif de développer
la compétence « Explorer et imaginer » au cycle 2, « Explorer, imaginer et
créer » au cycle 3.
On le comprend bien : l’instrument de musique est ici au seul service de
l’exploration sonore, de l’invention et de la création. Il s’agit donc bien de
manipuler pour développer ses propres techniques de jeu et accéder ainsi
sans entrave à la création sonore.
LES OUTILS
17 L’exploration sonore
18 L’improvisation
19 L’accompagnement d’un chant
20 Produire sur une consigne
21 Fabrication d’instruments de musique
OUTIL
L’exploration sonore
17
En résumé
L’activité d’exploration sonore est présente au cours des trois cycles de
l’école primaire. Elle vise à mettre l’élève en situation active dès qu’il
prend possession d’un instrument ou d’un corps sonore. Il est en effet
difficile d’empêcher un élève, quel que soit son âge, de jouer
immédiatement lorsqu’il a un instrument entre les mains. Il convient au
contraire d’exploiter pédagogiquement cet instinct.
Grâce à ce temps qui ouvre l’activité, l’élève s’approprie cet
instrument/corps sonore et en découvre le potentiel. Il lui permet de
« jouer » avec, aussi bien d’un point de vue ludique que musical.
Cette première phase est également capitale pour stimuler la motivation
qui va donner un élan pour l’activité suivante qui est celle de l’invention
et de la créa-tion.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Qu’il s’agisse d’instruments de musique ou de corps sonores, la démarche
d’exploration a pour objectif de rendre l’élève acteur de sa découverte. Si
l’enseignant montre et impose le geste à adopter pour produire un son, il
réduit de fait les possibilités que l’élève pourrait découvrir en cherchant lui-
même tous les possibles, même si dans son exploration il expérimente des
gestes inopérants et sans intérêt.
L’élève est donc en situation de découvrir comment produire les sons, les
expérimente, les écoute et choisit les gestes qu’il considère comme donnant
naissance aux sonorités les plus intéressantes en vue d’une exploitation
ultérieure.
Contexte
Cette exploration se déroule obligatoirement lors du lancement du travail de
production sonore. Elle est un préalable qui permet à l’élève d’entrer dans
la tâ-che.
Comment l’utiliser ?
Étapes
En préalable il faut accepter un postulat : l’exploration sonore génère un
niveau sonore important ! C’est la raison qui pousse souvent l’enseignant à
l’éviter. Imaginons un instant 25 élèves qui jouent simultanément avec des
tambourins… ! Pour autant il faut accepter ce « désagrément sonore » et
l’inclure dans la séance. Il est possible de réduire l’effet de nuisance sonore
par quelques consignes simples :
« Cherchez les sons que vous pouvez jouer avec votre
instrument/corps sonore »
Ajouter une variable importante : « Vous devez bien vous
écouter ». Cela oblige l’élève à bien se placer dans une posture
musicale et non dans le principe de « faire du bruit » de manière
gratuite.
Délimiter clairement dans le temps cette étape : en règle générale, 3
à 5 minutes maximum sont suffisantes.
Une fois l’exploration sonore finie, l’enseignant peut alors exiger
des élèves qu’ils arrêtent de jouer et qu’ils n’émettent plus de sons
jusqu’au temps de production suivant. Pour les élèves de cycle 1, il
est souvent nécessaire de leur demander de poser par terre devant
eux l’instrument/le corps sonore, le fait de le garder en main
provoquant immanquablement le désir d’en jouer.
Méthodologie et conseils
Instruments de musique ou corps sonores ? Ce choix doit être
mûrement réfléchi. Il est important de faire comprendre aux élèves
que dans un cas comme dans l’autre c’est véritablement à une
démarche de « jeu musical » qu’ils sont invités. En effet, le prestige
de l’instrument de musique est souvent plus grand aux yeux des
élèves que celui du corps sonore (le xylophone risque de jouir
d’une plus grande considération qu’une feuille de papier… !).
L’exploration peut être totalement libre ou être déjà guidée par une
consigne mais celle-ci ne doit pas être trop fermée sous peine
d’anéantir l’intérêt de cette activité. ■
Explorer pour s’approprier un instrument ou un corps sonore.
Avantages
Les élèves sont immédiatement en situation de pratique.
Ils comprennent le lien entre le geste et le son.
Ils peuvent moduler ce geste pour moduler le son.
Précautions à prendre.
Ne pas laisser ce temps dégénérer et devenir un défouloir où
aucune écoute n’est présente.
Ne pas brider les élèves en leur interdisant tel ou tel geste, sauf
bien sûr en cas de nécessité absolue.
En résumé
Improviser individuellement ou collectivement est un des moyens utilisés
pour produire. L’improvisation s’appuie sur la spontanéité, l’invention et
la créativi-té.
Si sa spécificité réside dans une certaine part d’« imprévu », il n’en reste
pas moins qu’improviser n’est en aucun cas « faire n’importe quoi » ou
même « faire ce qui passe par la tête ». En effet, il suffit de penser à
l’improvisation en jazz pour comprendre que ce mode de production
demande au contraire une certaine maîtrise.
Bien entendu il n’est pas question d’atteindre le niveau technique
d’improvisation des musiciens de jazz mais malgré tout d’aborder ce
moyen d’expression dans une pratique réelle, que ce soit avec la voix, des
instruments ou des corps sonores.
L’improvisation s’appuie toujours sur des consignes dont elles jettent les
fondements. Cette contrainte permet, paradoxalement, à la liberté
d’invention et de création de s’exprimer et cela dans les trois cycles de
l’école.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Apprendre un chant consiste à reproduire fidèlement un modèle mélodique
et rythmique. Si ce principe est transposé avec des instruments, on
développe la compétence de maîtriser son geste pour reproduire une
mélodie ou un rythme. L’improvisation permet de s’affranchir de cela en
laissant l’élève pratiquer librement sur l’instrument ou le corps sonore.
Délivré de la peur « de jouer faux », il peut produire de manière spontanée
et laisser libre cours à son imagination et à sa créativité.
Contexte
L’improvisation peut être individuelle ou collective. Elle peut intervenir :
Suite à une écoute musicale : improviser à partir d’un motif
rythmique, d’un enchaînement de sons caractéristique de l’extrait
écouté.
Lors du temps de production sonore : improviser à partir d’une
consigne, en groupe classe, sans que les individus ne se concertent
préalable-ment.
Lors de l’interprétation d’un chant : que ce soit en chantant ou avec
des instruments, ménager des temps d’improvisation s’insérant
dans le chant.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Dans un premier temps, expliquer aux élèves ce que veut dire
« improviser » : comme en témoigne la définition extraite du Petit
Robert, la notion de composition est bel et bien présente dans
l’improvisation, mais « sans préparation ». Cela paraît
contradictoire car le compositeur par définition prévoit ce qu’il va
faire jouer à ses interprètes. On comprend donc qu’en improvisant
on détient deux statuts : celui de compositeur qui interprète son
invention de manière immé-diate.
De petits exercices rapides permettent d’entrer dans la démarche.
On donne par exemple cette consigne : « imitons le bruit d’une
petite pluie avec peu de gouttes en frappant avec un doigt dans
l’autre main ». Il n’y a pas de chef d’orchestre, chacun doit jouer
tout en écoutant les autres.
L’étape suivante : faire improviser les élèves sur une consigne plus
précise. Elle peut ainsi donner des indications sur la structure de
l’improvisation : « Improvisons une musique qui va de plus en plus
fort » ; « Improvisons une musique qui est parfois rapide, parfois
lente. »…
Méthodologie et conseils
Les consignes doivent évoluer progressivement afin de graduer la
difficulté. Il convient ainsi de n’utiliser qu’une variable tout
d’abord et d’en ajouter ensuite, sans toutefois dépasser trois
variables différentes.
L’enregistrement se justifie encore plus dans cette activité puisque
par essence une improvisation est un moment unique qui ne se
reproduira jamais de manière identique. Pour pouvoir l’écouter a
posteriori avoir recours à l’enregistrement est donc indispensable.
■
« Improviser : composer sur le champ et sans préparation » Petit Robert
2007
Avantages
Une fois habitués à cette activité, les élèves prennent un réel
plaisir à improviser et à jouer avec les instruments, la voix, les
corps sono-res.
Précautions à prendre.
Rester attentif aux réticences que peuvent présenter certains élèves
mal à l’aise dans ce travail. Il vaut mieux alors les inciter à
produire dans le cadre collectif et leur laisser le temps avant de les
mettre à découvert individuellement.
Contexte
Les objectifs de cette séance sont les suivants :
Mener une exploration avec des corps sonores.
Favoriser l’écoute.
Mettre les élèves en situation d’improvisation collective en répondant
à des consignes.
Situation de départ
La séance se déroule dans une salle de motricité ou d’EPS de manière à
disposer d’un grand espace sans mobilier. Au centre de la salle, l’enseignant
dispose des corps sonores variés, par exemple :
Des bouteilles en plastique vides de plusieurs dimensions
Des échantillons de papiers divers
Des boîtes en carton, en métal…
Il est important de ne proposer que des corps sonores à l’exclusion de tout
instrument de musique afin de ne pas fausser la démarche qui suit.
Première étape : explorer et rendre compte
Les élèves s’installent en cercle autour des corps sonores. L’enseignant
donne la consigne : « Vous allez choisir un corps sonore puis vous allez
chercher comment produire des sons avec celui-ci. Choisissez ensuite trois
sons que vous ferez entendre au groupe ». Les élèves cherchent
individuellement, mais en même temps, pendant 4 ou 5 minutes.
Ensuite, chaque élève produit à son tour les trois sons qu’il a choisis. Le
groupe entier écoute sans commentaire.
Bilan oral de cette exploration sonore
L’enseignant pose la question suivante : « De quoi dépendent les sons que
nous avons produits avec ces corps sonores ? ». Il note au tableau les
réponses en les catégorisant :
Verbes d’action : en frottant, frappant, déchirant, grattant…
Paramètres du son : aigu/grave (hauteur) ; fort/faible (intensité) ;
long/court (durée)
Matières : métal, bois, papier, plastique…
Forme : cylindrique, cubique, plein, creux, évidé…
Seconde étape : variation du son
Nouvelle consigne : « Vous allez à présent choisir un des trois sons que
vous avez produits et vous allez chercher à le varier. Par exemple si c’est un
son court, le faire long. ». Chaque élève passe à nouveau et découvre ainsi
que le son peut être modifié par le geste, son amplitude, sa fréquence ou en
modifiant la forme de l’objet, etc.
Troisième étape : découverte de l’improvisation
Une fois ces explorations terminées, le groupe est placé en situation
d’improvisation : « Après un temps de silence, vous allez improviser
ensemble ». L’enseignant enregistre la production et la fait entendre.
Plusieurs constats s’établissent alors :
En résumé
L’apprentissage d’un chant puis le travail de son interprétation sont deux
moments importants pour conduire un travail complet dans ce domaine.
Le travail de production sonore avec des instruments ou des corps
sonores peut ensuite alors être convoqué pour apporter une nouvelle
dimension à un chant travaillé. Il s’agit d’inventer un accompagnement
dont l’objectif est d’apporter un intérêt supplémentaire à l’interprétation
vocale.
Cet accompagnement peut prendre deux formes principales : un
accompagnement rythmique/mélodique en utilisant des instruments de
musique simples ; un habillage sonore que l’on peut envisager avec des
corps sonores.
Ces deux démarches revêtent des intérêts complémentaires et méritent
d’être abordées toutes deux au cours d’une année scolaire.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
En classe, le chant est pratiqué la plupart du temps a cappella, c’est-à-dire
sans accompagnement instrumental. Cela n’est pas un handicap en soi, bien
au contraire. Pour autant, expérimenter le fait de chanter en étant
accompagné d’instruments est un travail qui permet de développer des
compétences importantes comme l’écoute de l’accompagnement tout en
étant capable de tenir son rôle de chanteur. Il est donc intéressant de
proposer ce travail sur certains chants appris durant l’année.
Contexte
Deux démarches sont ici proposées : l’accompagnement rythmique ou
l’habillage sonore. La première demande une maîtrise de la pulsation et une
bonne synchronisation entre le chant et l’accompagnement. La seconde
s’affranchit de cette contrainte et vise à créer une ambiance, une atmosphère
en lien avec le chant. Il s’agit donc de deux contextes différents et il est
nécessaire de placer ce travail d’accompagnement dans l’un de ces deux
contextes dès le début de la démarche.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Accompagnement rythmique : le plus simple consiste soit à
frapper la pulsation, soit à frapper le rythme de la chanson. De
manière naturelle, les élèves sont capables de faire l’un ou l’autre
sans difficulté. Il convient de bien définir si l’on frappe le rythme
ou la pulsation. On peut également inventer un nouveau rythme
simple, court que l’on frappe en ostinato. Pour y parvenir, il faut
être capable de frapper cet ostinato sans se laisser influencer par le
rythme du chant.
Habillage sonore : avec des corps sonores, on invente une ou
plusieurs trames sonores qui consistent en l’assemblage de sons
joués simultanément. L’objectif est alors de créer une ambiance en
lien avec le texte. Par exemple s’il s’agit d’une chanson qui évoque
la mer, on peut demander aux élèves de créer un paysage sonore
évoquant la mer avec des bouteilles d’eau à moitié remplies. Cet
habillage sonore peut alors soit se superposer au chant, soit
intervenir entre certaines parties de la chanson par exemple entre
un couplet et le refrain.
Méthodologie et conseils
Pour l’accompagnement rythmique : il est conseillé de l’aborder
lorsqu’on a déjà pratiqué des activités rythmiques et que les élèves
ont une bonne maîtrise de la pulsation. Celle-ci gagne à être
intégrée par des activités corporelles : marcher sur une pulsation,
frapper dans les mains en marchant, varier le tempo et le respecter,
etc.
Pour l’habillage sonore : cette activité doit se dérouler après avoir
vécu un temps d’exploration sonore (cf. Outil 17). Il faut également
veiller à bien choisir les corps sonores en fonction du résultat que
l’on projette d’obtenir. ■
Accompagnement musical ou habillage sonore : deux démarches pour
enrichir l’interprétation d’un chant.
Avantages
Un lien s’établit directement entre production sonore et chant. Il
prend tout son sens de manière immédiate.
Les élèves peuvent être tour à tour chanteur et instrumentiste.
Précautions à prendre.
Attention à ne pas se lancer dans des accompagnements
rythmiques trop ambitieux.
Varier les situations au cours de l’année : il n’est pas obligatoire
d’accompagner tous les chants systématiquement.
Le rythme de « Il était ».
Le rythme de « Son nom cha –cha – charango ».
Ces deux rythmes peuvent être joués en boucle et apporteront une touche
rythmique intéressante à l’accompagnement choisi. On veillera également à
choisir des instruments de sonorités diverses, tels que les maracas, les
tambourins ou les wood-blocks.
Lorsque les élèves ont bien compris ce qu’est un rythme en ostinato, ils sont
alors en mesure d’en inventer de nouveaux et de les insérer dans leur
accompagnement rythmique.
Attention : il ne faut pas se lancer dans des rythmes trop complexes que les
élèves auraient du mal à maîtriser. Mieux vaut rester sur des cellules
simples et être capable de bien les superposer au chant en respectant le
tempo et la pulsation.
https://goo.gl/v665LS
Chant support de l’accompagnement
Invention d’un habillage sonore
Dans cette activité il s’agit de créer au moyen de corps sonores des trames
qui créent une ambiance en lien avec celle du chant. Dans le cas de
Charango et Siku, plusieurs idées émergent :
DÉMARCHE DE PRODUCTION
En résumé
Après avoir effectué la phase d’exploration sonore, la question qui se
pose rapidement est : « qu’allons-nous jouer avec nos instruments ou nos
corps sonores ? ». La réponse a été partiellement apportée dans les deux
outils précédents, qu’il s’agisse de l’improvisation ou de
l’accompagnement d’un chant.
Mais il reste la question plus délicate de mettre les élèves en situation de
production, d’invention et de création en dehors de ces deux activités.
Souvent, l’enseignant pense que la création et l’invention sont difficiles
voire impossibles sans maîtriser des compétences techniques poussées.
C’est une erreur.
La production sur une consigne illustre le fait qu’il n’en est rien et qu’en
classe, on peut facilement faire inventer et créer des productions
musicales aux élè-ves.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Après la phase d’exploration qui permet de maîtriser l’émission du son à
partir d’une source (instrument, corps sonore ou même voix), la production
consiste à organiser ces sons en vue d’obtenir une musique dotée d’un
début, d’une « organisation simple » (cf. les programmes) et d’une fin.
Le fait de donner une consigne qui contraint les choix permet, au moins
dans un premier temps, d’atteindre facilement l’objectif de produire un
court moment musical construit. D’autre part cette consigne gagne à être
issue des constatations faites lors d’une écoute : un lien naturel s’établit
alors entre production sonore et écoute musicale.
Contexte
Cette activité s’inscrit dans le temps de production prévu dans les séances.
Il intervient plutôt en début de séquence car il aide les élèves à structurer
leur production. On peut ensuite rendre les contraintes moins fortes pour
permettre à la créativité de s’épanouir plus pleinement, même si la consigne
de départ n’a pas pour vocation de brider l’imagination, mais bien de l’aider
à s’exprimer.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Les éléments à utiliser dans la production et qui figureront dans la
consigne sont issus d’une autre activité de la séquence : chant ou
écoute essentiellement.
La consigne doit être adaptée au cycle : un seul élément dans celle-
ci pour le cycle 1, deux pour les cycles 2 et 3 (on peut
éventuellement en ajouter un troisième au cycle 3).
S’assurer que la consigne posée peut être traitée avec les
instruments ou corps sonores donnés aux élèves (un tambourin ne
peut pas jouer une mélodie par exemple).
Laisser un temps de recherche aux élèves au sein de groupes dont
la taille dépend de l’objectif à atteindre.
Lors de la mise en commun, les élèves auditeurs d’une production
peuvent soit deviner la consigne donnée, soit valider ou non son
res-pect.
Méthodologie et conseils
Lors du travail en groupe, l’enseignant doit s’assurer que la
consigne a été comprise et qu’elle est bien appliquée en la faisant
reformu-ler.
Il faut également veiller à ce que chaque membre du groupe puisse
exprimer ses choix et éviter qu’un d’entre eux prenne le pouvoir et
impose les siens. ■
« Les postures de l’explorateur du son puis du compositeur : produire,
écouter, trier, choisir, organiser, composer » Programmes cycle 3
Avantages
Le temps de production est abordé avec un objectif précis à
atteindre.
Les élèves comprennent grâce à la consigne qu’une musique est
organisée, qu’elle a un début, une fin et qu’elle répond à des
principes de composition.
Des allers-retours fréquents peuvent être faits avec des écoutes
d’œuvres musicales dans lesquelles on retrouve la même
contrainte utilisée par le compositeur.
Précautions à prendre.
Ne pas rédiger des consignes « à tiroir » dont la complexité
empêche une compréhension ai-sée.
En résumé
Écouter des musiques, identifier des instruments demande d’en
comprendre la fabrication (matériaux utilisés, assemblage), le principe de
production du son (élément qui provoque le son, résonance, variation du
son d’origine) ainsi que le lien avec le contexte géographique et culturel
d’origine.
C’est dans cette optique que se confronter à la fabrication d’instruments
de musique présente un intérêt pédagogique. L’élève découvre que pour
produire un son ayant des caractéristiques précises, il faut réfléchir aux
moyens à mettre en œuvre pour y parvenir et ce dans des domaines
variés.
Cette activité s’inscrit donc encore une fois dans un lien fort avec
l’écoute et prend tout son sens dans cette interaction.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La plupart des élèves connaissent les instruments de musique les plus
courants : violon, piano, flûte, trompette, tambourin, guitare… Le travail
d’écoute amène à comprendre leur mode de fonctionnement et leur
classification : cordes ; vents ; percussions. La manipulation de corps
sonores « bruts » issus de la récupération met en évidence que l’on peut
retrouver globalement les mêmes familles : objets que l’on frappe
(percussions), dans ou sur lesquels on souffle (vents), plus rarement où une
corde vibre (cordes).
La fabrication d’instruments consiste, à partir de certains objets récupérés, à
les modifier pour obtenir un son différent de celui que l’on obtient avec
l’objet brut, tout cela en s’inspirant d’instruments existants.
Contexte
Il faut donc partir de références pour construire son propre instrument qui
n’a pas forcément vocation à être la copie conforme d’un instrument de
musique existant. Il est de toute manière illusoire de vouloir fabriquer une
vraie trompette par exemple ! On peut en revanche fabriquer un instrument
à vent qui reprend le fonctionnement de la trompette.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Lors d’une écoute, on découvre un type d’instrument dont on
détermine les caractéristiques sonores dans un premier temps, puis
techniques dans un second temps (comment l’instrument est-il fait,
quelles sont ses parties, son fonctionnement).
L’objectif est alors annoncé aux élèves : fabriquer un instrument
qui s’inspire de celui que l’on vient d’écouter et d’étudier.
On détermine alors quelles sont les parties indispensables au
fonctionnement de l’instrument : partie vibratoire qui produit le
son, partie qui permet au son de résonner, partie qui permet de
varier la hauteur du son
On dresse alors une liste des matériaux que l’on pourrait récupérer
pour fabriquer notre instrument en tenant compte des contraintes
issues du point précédent. Pour la séance suivante, soit l’enseignant
se procure le matériel, soit il met à contribution les élèves.
La fiche technique de l’instrument peut alors être établie, pourquoi
pas dans une séance de technologie, la fabrication peut être
effectuée dans ce même cadre.
En écoutant les sons issus de l’instrument fabriqué, on peut
s’interroger sur les modifications à lui apporter pour améliorer le
résultat.
Enfin, il est souhaitable que ces instruments soient ensuite utilisés
dans le cadre d’une production sonore qui donne lieu à des séances
de travail ultérieures.
Méthodologie et conseils
On peut également chercher à inventer de nouveaux instruments de musique
qui s’appuient sur les caractéristiques d’instruments existant mais dont la
forme peut être totalement différente. Par exemple, inventer une « guitare »
à partir d’une boîte de chaussure, sans manche.
Bien entendu, il faut veiller à la sécurité des élèves et donc proscrire tout
matériau présentant un danger (sacs plastiques avec les plus jeunes,
bouteilles en verre fragile…). ■
Fabriquer des instruments pour comprendre leur fonctionnement et leur
utilisation dans le contexte d’une œuvre.
Avantages
L’élève se confronte au lien entre le matériau et le son obtenu.
C’est un travail d’écoute qu’il faut mettre en œuvre pour parvenir
au résultat voulu.
Précautions à prendre.
L’activité ne doit pas être totalement détachée et isolée, elle prend
son sens en lien avec la production et l’écoute.
Enregistrer
Il n’a pas fallu attendre l’avènement du son numérique pour utiliser
l’enregistrement en classe. Cependant cette technologie a bouleversé les
pratiques et donne accès aujourd’hui à une qualité d’enregistrement quasi
parfaite. Qu’il s’agisse d’enregistreurs numériques dédiés à cet usage ou
d’applications de type dictaphone sur un smartphone, les outils sont simples
d’accès et d’un usage intuitif et rapide en classe.
Internet
L’explosion d’Internet a ouvert un univers de ressources pédagogiques et
plus spécifiquement musicales. Les sites légaux d’écoute en ligne donnent
accès à une discographie pléthorique dans laquelle l’enseignant trouvera
quasiment tous les extraits sonores dont il a besoin pour ses séquences
d’éducation musicale. Les millions de vidéos en ligne recèlent également de
vrais trésors en apportant en plus du son la dimension de l’image.
Enfin, de nombreux sites internet à vocation pédagogique permettent
d’accéder à une écoute interactive qui fait aborder l’activité sous un autre
angle.
LES OUTILS
22 L’enregistreur numérique
23 Le logiciel Audacity
24 Le Tableau Blanc Interactif (TBI)
25 Les ressources musicales sur Internet
26 Un blog musical de la classe
OUTIL
L’enregistreur numérique
22
En résumé
L’enregistreur numérique est un appareil dédié à l’enregistrement audio.
Il est à l’origine conçu pour effectuer des captations sonores de concerts
avec une qualité qui dépend des performances de l’appareil.
En classe, c’est un outil devenu indispensable. L’enregistrement des
productions sonores instrumentales ou vocales est en effet incontournable
et même un appareil d’entrée de gamme suffit à garder une trace sonore
d’excellente qualité.
Au-delà de cet usage évident, il peut aussi devenir un précieux allié pour
aborder la composition dans l’esprit de la musique électroacoustique.
Celle-ci s’appuie sur des sons ou des bruits enregistrés, modifiés ou non
puis agencés dans une intention musicale. Avec l’ordinateur, on peut ainsi
découvrir ce mode de composition qui est évoqué dans l’Outil 23.
Notons enfin qu’en l’absence d’enregistreur numérique, des solutions
alternatives existent, de performances tout aussi intéressantes : le
smartphone qui dispose souvent d’un dictaphone ; l’appareil photo
numérique que l’on met en mode vidéo dans le but de ne conserver
ensuite que le son de la captation.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Objectifs dans le cadre des activités vocales (chant, jeu vocal,
échauffements…) : l’enregistrement permet de juger de la qualité
de l’interprétation : justesse, articulation, nuances, sonorité globale
du groupe chorale. Lors d’un échauffement, il est un moyen
d’évaluer si l’exercice a été fait correctement.
Objectifs dans le cadre de la production sonore : comme pour
les activités vocales, il permet de prendre du recul, on n’entend pas
de la même manière en étant dans l’action et en étant dans l’écoute
seule.
Objectifs dans le cadre de la composition électroacoustique :
comme on le verra dans l’exemple qui suit, l’enregistreur devient
un collecteur de sons qui prennent alors le statut d’objets sonores
que l’on va utiliser au sein d’une composition.
Contexte
Il doit être à disposition à tout moment des séances d’éducation musicale et
peut être utilisé :
À des moments prédéterminés par le professeur : à l’issue d’un
apprentissage de chant ; lors de la mise en commun de productions
sonores élaborées en groupes…
À des moments impromptus, à la demande des élèves : par
exemple, lors de l’essai d’un effet de nuances dans un chant, la
classe peut décider d’enregistrer un refrain avec cet effet pour juger
de son intérêt.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Assurez-vous avant de débuter l’enregistrement que les élèves sont
en condition : une règle est à instaurer : à partir du moment où l’on
enregistre, le silence doit être total.
Placez l’enregistreur à un endroit convenable par rapport à la
source sonore : ni trop près, ni trop loin.
Débutez l’enregistrement par une annonce (voir ci-dessous).
Pour écouter immédiatement l’enregistrement, reliez l’appareil à
des enceintes amplifiées au moyen d’un cordon adapté. Pour la
plupart des smartphones, on peut brancher ces enceintes sur la prise
écouteur. Il existe également des enceintes bluetooth d’excellente
qualité pour diffuser le son d’un smart-phone.
Méthodologie et conseils
Afin de vous éviter de vous retrouver avec une quantité importante de
fichiers dont vous aurez même oublié l’origine et l’objectif, voici quelques
conseils issus de l’expérience.
Au début de chaque prise de son, faites une annonce avec la date, le
titre s’il s’agit d’une chanson, la consigne de la production ou
même l’origine du son (ex : « porte de l’entrée de l’école qui
claque »). Cela vous aidera pour identifier ensuite vos fichiers.
Importez ces fichiers sur votre ordinateur en les classant dans des
dossiers et en les renommant de manière explicite (le nom donné
par défaut par l’enregistreur est non significatif, comme le font
aussi les appareils photos numériques). ■
Garder une trace sonore du travail mené en éducation musicale grâce à
l’enregistreur
Avantages
L’enregistreur numérique est simple d’usage et procure un son de
très bonne qualité
Il permet l’archivage des fichiers sur un ordinateur.
Les fichiers peuvent être travaillés ensuite (cf. Outil 23)
Précautions à prendre.
Ne pas mettre les fichiers de côté et les oublier… Le travail
d’enregistrement perdrait alors de sa valeur aux yeux des élè-ves.
En résumé
De nombreux logiciels donnent accès à la manipulation de fichiers sons
avec une interface intuitive. L’un des plus connus est Audacity. Il est
fréquemment utilisé par les enseignants dans plusieurs disciplines :
notamment en éducation musicale et langues vivantes.
En éducation musicale, cet outil peut être utilisé aussi bien par
l’enseignant dans le cadre de la préparation de ses séances ou en classe,
que par l’élève en vue d’une manipulation ayant des objectifs variés tel
que la composition, l’écoute, …
Comme toute utilisation d’un logiciel dans un cadre pédagogique, il
convient de fixer clairement les objectifs que l’on souhaite atteindre afin
d’envisager comment cet outil peut être à leur service et cela en
complémentarité avec des outils n’utilisant pas les TICE.
Après avoir évoqué les diverses utilisations auxquelles on peut penser,
des exemples montreront des mises en œuvre concrètes.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Le logiciel Audacity, gratuit et téléchargeable sur Internet, permet de
manipuler des fichiers sons et d’entendre en temps réel les modifications
qui lui sont appliquées. À l’image d’un traitement de texte, on peut ainsi
couper, copier, coller une partie du son, modifier la structure d’un extrait,
lui appliquer divers effets, lui superposer d’autres sons (pour les fonctions
principales). À tout moment il est possible d’annuler l’action que l’on a
faite et de procéder ainsi à des essais successifs.
Dans le cadre de l’éducation musicale, l’objectif peut être double :
Être une aide pour l’enseignant afin de préparer des extraits
sonores pour l’écoute ou le chant.
Être un outil pour permettre aux élèves de manipuler des sons et
d’aborder ainsi la production sonore sous un autre angle.
Contexte
L’usage des TICE doit être pensé comme étant complémentaire d’activités
ne les mettant pas en œuvre. Il ne s’agit donc en aucun cas de ranger les
instruments et les corps sonores pour mettre systématiquement les élèves
devant les ordinateurs ! L’usage de ce logiciel, avec les élèves, doit donc
être justifié pédagogiquement et intervenir aux moments les plus pertinents
et à certains moments de l’année.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Utilisation dans le cadre de la préparation des séances : réfléchir à
la plus-value que peut apporter cet outil dans l’écoute,
l’accompagnement d’un chant ou la mise en situation de production
par les élèves. Si celle-ci n’apparaît pas clairement il vaut mieux
s’en tenir à des moyens pédagogiques en dehors des TICE.
Utilisation par les élèves : une initiation aux manipulations est
nécessaire et demande donc du temps. L’usage du logiciel s’inscrit
donc dans un temps assez long et demande d’adopter une
progression bien pensée. Il faut ensuite prévoir des manipulations
simples en donnant des consignes précises (cf. exemples suivants).
Enfin, comme dans le cadre de la production sonore traditionnelle
(instruments, corps sonores), un temps de recherche précède une
mise en commun des musiques créées.
Méthodologie et conseils
Selon l’équipement informatique de l’école, il faut prévoir des
modalités de travail adaptées. Il est souhaitable que les élèves
travaillent en binôme avec des casques (si la séance se déroule dans
une salle d’informatique).
L’enseignant doit préparer les postes pour que le travail commence
rapidement : ouvrir le logiciel Audacity, placer le ou les fichiers
sons à ouvrir dans un dossier facilement accessible, avoir nommés
clairement ces fichiers.
Les séances doivent présenter une progressivité dans la difficulté
des consignes et l’utilisation du logiciel. ■
Audacity : un logiciel au service de l’enseignant et un outil pour les
élèves.
Avantages
Pour l’enseignant : le logiciel permet de préparer des extraits
sonores découpés conformément aux attendus pédagogiques de
l’activité d’écoute.
Pour l’élève : cet outil donne accès à une nouvelle manière de
jouer avec les sons et à une autre façon de composer.
Précautions à prendre.
Ne pas se laisser déborder par les multiples possibilités du
logiciel. Avec les élèves, il faut cadrer soigneusement les
manipulations à effec-tuer.
Menu Édition > Supprimer l’audio ou les marqueurs > Supprimer l’audio
en dehors de la sélection.
On ne conserve ainsi que cette partie sélectionnée.
Menu Fichier > Exporter puis dans la fenêtre suivante, donner un nom à ce
nouveau fichier son, par exemple « O Fortuna partie pianissimo ». Après
avoir choisi l’emplacement, cliquer sur enregistrer.
Procédez de même avec la partie fortissimo.
Enregistrez un second fichier que l’on peut nommer « O Fortuna partie
fortissimo ».
On dispose donc à présent de trois fichiers :
L’extrait sonore complet
La partie pianissimo
La partie fortissimo
Ces trois fichiers peuvent être placés dans un même dossier à partir duquel
on travaillera au moment de la séance. On peut ainsi faire écouter
directement l’une ou l’autre partie par un simple clic de souris, l’extrait
étant découpé, l’écoute fractionnée est ainsi grandement facilitée.
Écoute guidée à partir de l’interface visuelle
Une autre utilisation d’Audacity consiste, dans cet exemple précis, à
travailler sur la notion de contraste de nuance en utilisant ce logiciel.
https://goo.gl/KnMxwJ
Lien de telechargement du logiciel Audacity (gratuit)
Si on appuie sur la touche Play, les deux sons sont joués simultanément. Il
faut donc décaler le son n° 2 vers la droite pour le placer après la fin du son
n° 1. Pour cela, on utilise l’outil « double flèche (cf. fig. ci-dessus) : cliquer
sur cet outil puis maintenir la souris pour décaler le son n° 2 vers la droite.
On obtient alors cette nouvelle fenêtre :
En résumé
Le Tableau Blanc Interactif s’assimile à une tablette tactile géante. Il est
composé d’une surface de projection tactile, d’un vidéoprojecteur et de
haut-parleurs. L’ensemble est relié à l’ordinateur par la prise USB, la
prise VGA ou HDMI (pour le vidéoprojecteur) et éventuellement la prise
mini-jack (pour le son).
L’intérêt de cet outil en éducation musicale est son aspect multimédia. Il
permet de projeter des images, de faire entendre du son et tout cela en
proposant des fonctions interactives par le biais du tactile.
De nombreuses villes équipent progressivement les écoles de ce matériel.
Il existe également des versions portables de TBI qui permettent de
transformer un tableau blanc classique en Tableau Blanc Interactif en le
couplant avec un vidéoprojecteur classique.
L’utilisation de cet outil nécessite l’élaboration de fichiers spécifiques qui
donnent accès aux fonctions multimédia.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Le TBI permet notamment de mettre en relation un fichier son avec une
image, une icône. En cliquant directement sur cet icône affichée au tableau
on peut entendre le son qui lui est relié. Cette fonction trouve de multiples
applications : écoute de fragments d’une œuvre de manière isolée ;
compréhension d’un motif rythmique ou mélodique plus aisée ; mise en
relation entre un codage et un son…
Contexte
Son utilisation peut intervenir à divers moments d’une séance, à titre
d’exemples :
Lors de l’écoute d’un chant avant son apprentissage : mise en
évidence des différentes parties (couplet, refrain), d’un schéma
mélodique, écoute réitérée d’un passage difficile pour sa
mémorisation…
Lors de l’écoute d’un extrait sonore : découpage de passages plus
spécifiques, compréhension de la structure de l’extrait, remise en
ordre d’éléments mélangés…
Lors de la production sonore : mise à disposition des élèves des
fichiers sons qu’ils ont enregistrés pour une écoute immédiate et
intuitive en libre-service.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Définir clairement l’objectif à atteindre et la manière dont le TBI
apporte une plus-value à l’activité menée avec les élèves.
Effectuer un découpage du fichier sonore travaillé avec Audacity
Avec un logiciel adapté au TBI (Open Sankoré, Interwrite…), créer
la ou les pages selon les objectifs fixés dans la séance qui a été
préparée préalablement. Ce travail peut s’effectuer sans être
connecté au TBI. En revanche l’ordinateur sur lequel on travaille
doit être équipé du logiciel adéquat.
Avant la séance tester les fichiers sur le TBI : vérifier que les liens
vers les fichiers sons fonctionnent et apporter les corrections
nécessai-res.
Mener la séance en utilisant le TBI. Veiller à ce que l’outil soit
manipulé à divers moments par les élèves et pas seulement par
l’enseignant.
Méthodologie et conseils
Si vous débutez dans l’usage du TBI, procéder de manière progressive :
L’utiliser dans un premier temps comme une simple tablette qui
donne accès aux fichiers de l’ordinateur en cliquant simplement sur
le ta-bleau.
Élaborer ensuite une seule page avec quelques liens entre une
image/icône et un fichier son pour une utilisation lors d’une écoute
en classe.
Envisager ensuite l’élaboration d’une page pédagogique plus
complexe que les élèves vont manipuler eux-mêmes lors de la
séance. ■
Le TBI comme outil d’aide à la perception et à la production.
Avantages
Le lien image/son permet de comprendre rapidement des notions
musicales simples.
L’outil est attractif, intuitif.
Précautions à prendre.
La conception des pages est chronophage et demande une bonne
maîtrise de l’outil. Ne pas se lancer donc dans des projets trop
ambitieux au début.
Comme avec les autres outils TICE, utiliser le TBI dans les seules
situations où l’outil apporte une plus-value réelle à la séance.
Conception de la page : tous les éléments constituant la phrase ont été isolés
et mis en lien avec le fichier son correspondant. Quand on appuie sur la
vignette située en haut à gauche du codage on entend le son vocal
correspondant.
En classe : trois étapes.
En résumé
Grâce à Internet nous avons aujourd’hui accès à des ressources musicales
presque infinies. Que ce soit dans les sites d’écoute en ligne, de partages
de vidéos, dans les sites officiels de structures musicales (orchestre,
groupe, chanteur…), il est possible de trouver une documentation très
riche sans même avoir besoin de sortir de chez soi.
En revanche, cette liberté de choix présente plusieurs inconvénients :
références parfois hasardeuses voire erronées, sites proposant de l’écoute
ou du téléchargement illégal, interprétations musicales douteuses voire
médiocres…
Dans cette jungle immense il est souvent difficile de se retrouver. Il est
donc utile d’avoir quelques points de repères pour trouver la ressource la
plus pertinente à utiliser pour atteindre ses objectifs pédagogiques.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La recherche de ressources musicales sur Internet peut se rapporter :
À l’écoute : trouver un extrait sonore précis
Au lien image/son : exploiter des vidéos pédagogiques permettant
de comprendre par l’image des notions musicales.
Au chant : dans le cadre du travail sur l’interprétation d’une
chanson, trouver sur Internet la même chanson interprétée par
plusieurs groupes ou artistes différents.
À des sites interactifs : dénicher des sites qui permettent de
découvrir divers domaines ou diverses notions grâce à des activités
interactives et ludi-ques.
Contexte
Comme cela a déjà été évoqué concernant l’usage des TICE, deux contextes
sont envisageables :
Leur utilisation par l’enseignant dans le cadre de son travail de
préparation : recherche d’extraits sonores, élaboration de
documents…
Leur utilisation par les élèves en classe : travail sur des activités
interactives, initiation à la recherche d’informations sur Internet en
prenant soin de la cadrer pour éviter l’accès accidentel à des sites
inappropriés.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Pour la recherche d’extraits sonores : s’en tenir bien sûr à des sites
légaux (Deezer, Spotify). L’accès aux musiques est gratuit
moyennant la création d’un compte. Pour ne pas être interrompu
par de la publicité, un abonnement payant permet également
l’écoute hors ligne (ce qui peut être utile en classe).
Les sites collaboratifs de partages de vidéos (Youtube,
Dailymotion) sont des mines pour trouver des idées d’écoute mais
en revanche il faut être très prudent quant aux références annoncées
dans les titres. Les versions sont parfois très éloignées de l’œuvre
originale et constituent donc un document inexploitable. Enfin, les
droits d’auteur ne sont pas toujours respectés.
Choisir pour les élèves des sites présentant un caractère
pédagogique certain : présence d’extraits sonores à écouter que l’on
pourra exploiter en groupe classe, interactivité permettant à l’élève
d’être acteur.
Méthodologie et conseils
Exploitez les multiples ressources proposées par les sites
pédagogiques : musique prim ; educnet ; eduscol,
histoiredesarts.culture.fr… (voir bibliogra-phie).
Les sites officiels des chanteurs, interprètes, structure culturelles
proposent fréquemment des pages pédagogiques.
La recherche de musiques sur Internet peut être une première étape
complétée ensuite en médiathèque où l’on trouvera des CD dont les
références sont certifiées. ■
La multiplicité des sources d’information contraint l’enseignant à cibler
ses choix.
Avantages
L’infinité de ressources à exploiter.
La possibilité de trouver des interprétations très variées à
comparer entre elles.
L’aspect ludique de certains sites interactifs.
Précautions à prendre.
Attention : trop d’information tue l’information… Il faut être
capable de faire un tri drastique dans le flot de données que l’on
trouve !
Utiliser les ressources par Internet à bon escient et ne pas oublier
celles qui ne font pas appel aux TICE.
https://goo.gl/aP7Veu
Video a visionner : partition de Clapping Music
https://goo.gl/Y5wZZr
Video a visionner : codage de Clapping Music
https://goo.gl/PLtftB
Video a visionner : interprétation de Clapping Music
https://goo.gl/tN88TC
Video a visionner : chorégraphie de Clapping Music
Extrait sonore de référence
Clapping Music est une composition de Steve Reich, compositeur américain
né en 1936.
Il s’agit d’une œuvre composée pour deux personnes frappant dans leurs
mains. Une cellule rythmique basée sur une période de 12 temps est jouée
simultanément par les deux musiciens 8 fois. Au terme de ces 8 fois, l’un
des deux se décale du premier d’un temps et la cellule ainsi décalée est à
nouveau jouée 8 fois. Le décalage se poursuit ainsi, toujours par pas de 1
temps jusqu’à ce que les deux musiciens se retrouvent ensemble pour
conclure la pièce.
Steve Recih expériment ici le phasing, procédé qu’il utilise dans la plupart
de ses oeuvres et qui consiste à créer un léger décalage dans le temps entre
plusieurs musiciens qui jouent la même chose et à faire évoluer ce décalage.
Dans cette œuvre, chaque nouveau décalage donne l’impression à l’auditeur
d’entendre un nouveau rythme du fait des superpositions sans cesse
nouvelles, alors que le rythme frappé par chacun est toujours strictement
identique.
Éléments pédagogiques de ces documents
Document 1 : En même temps que l’on entend la musique, on voit la
partition se dérouler en temps réel. Cette partition présente une
notation simple mais qui met en jeu des notions solfégiques. Elle
permet de bien comprendre comment le décalage se fait
progressivement entre les deux musiciens mais peut présenter une
difficulté de lecture.
Document 2 : cette vidéo s’apparente à la précédente à la différence
qu’elle présente un codage sur deux lignes avec des symboles et deux
couleurs qui donnent un accès beaucoup plus facile au document, c’est
la raison pour laquelle nous proposons son étude avant celle de la
partition ré-elle.
Document 3 : c’est l’aspect visuel de l’interprétation par deux
musiciens qui est ici à utiliser. Les angles de vue montrent d’un point
de vue concret comment les musiciens se décalent petit à petit.
Document 4 : la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker propose ici
quatre chorégraphies sur des pièces de Steve Reich utilisant le phasing.
Le passage dansé sur Clapping music se situe à 49’20. On y voit deux
danseuses effectuant des évolutions similaires mais qui suivent
également un décalage dans le temps à l’image de la musique.
Point d’attention concernant ces documents
Le principe de base est repris dans les quatre interprétations de ces quatre
vidéos. Cependant un paramètre varie, il s’agit du nombre de fois que le
rythme est frappé avant que le décalage s’instaure. Ainsi, dans le document
1, cette période est de 8 fois ; elle est de 4 fois dans le document 2 ; 6 fois
dans le document 3 et avec un tempo beaucoup lent que les précédents. Le
document 4 a été choisi pour son adaptation à la danse, l’interprétation étant
plus touffue à écouter…
Déroulement de la séquence
Dans la progression ci-dessous, il n’est tenu compte que de l’activité
d’écoute au sein de la séquence proposée puisque l’accent est mis dans cet
exemple sur l’exploitation des documents vidéos.
Ouverture et prolongement
Les documents vidéo étudiés ci-dessus se trouvent par une simple recherche
dans Google. D’autres vidéos apparaissent en tapant la requête « Steve
Reich Clapping Music », beaucoup d’entre elles sont intéressantes et le
choix peut être difficile.
L’objectif ici est de partir d’un codage pour aller ensuite vers la partition et
l’interprétation par la danse. D’autres objectifs auraient pu être suivis en
sélectionnant d’autres vidéos.
Nous recommandons simplement de se limiter à un nombre raisonnable de
documents et de ne pas se laisser entraîner par la spirale Google qui est sans
limites et qui fait rapidement perdre de vue les objectifs pédagogiques que
l’on s’est fixés.
Notons enfin qu’une application disponible sur l’Apple store permet de
jouer avec Clapping music et de créer ses propres phasing rythmiques.
Cependant son usage est d’une difficulté trop importante pour envisager de
l’utiliser avec des élèves, nous la signalons à titre indicatif.
https://goo.gl/Vyba4q
Nouvelle interpretation
https://goo.gl/5TkmUz
Site officiel deBobby McFerrin
Extrait sonore de référence
Cet exemple s’appuie la chanson Don’t worry, be happy.
Elle présente plusieurs particularités remarquables qui ont fait sa notoriété :
La pièce est entièrement vocale, aucun instrument n’intervient à aucun
moment bien qu’on puisse en avoir l’illusion.
La voix est utilisée par superposition de différentes « couches » que
l’on appelle des plans sonores. Chacun de ses plans sonores présente
un timbre, une hauteur, un rythme différents.
Le chanteur a enregistré avec sa propre voix les huit plans sonores qui
ont ensuite été mixés en studio pour donner la production fi-nale.
Ces divers plans sonores évoquent pour certains des instruments de
musique (basse, batterie…).
L’intérêt de cette écoute réside donc dans la perception de cette
superposition et dans la compréhension de la notion de plans sonores
simultanés. C’est également la notion de polyphonie qui est présente ici.
Écoute de l’extrait en classe
Dans un premier temps, l’enseignant fait entendre la chanson aux élèves.
Consigne : « Vous allez entendre plusieurs voix dans cette chanson. Essayez
de repérer au moins deux d’entre elles et de reproduire ensuite vous même
ce que font ces deux voix ».
Après une première écoute, les élèves font leurs propositions. On peut
s’attendre à celles-ci :
Le sifflement
Le rythme récurrent sur « tou tou, tou tou… »
La mélodie « signature » : « Don’t worry, be happy » (surtout si on a
pris soin de donner le titre avant l’écoute).
Ces propositions sont notées au tableau.
On montre ensuite aux élèves cette vidéo :
https://goo.gl/Vyba4q
La même chanson est interprétée ici par un autre artiste, mais le montage
vidéo permet de comprendre les plans sonores. Consigne avant la
projection : « Regardez bien les différents chanteurs et essayez de retrouver
ce qu’ils font ». On comprend rapidement le rôle de chacun :
En résumé
Les activités d’éducation musicale passent souvent inaperçues aux yeux
des personnes extérieures à l’école. Si le chant tient une place particulière
et se manifeste souvent comme un élément central du spectacle de fin
d’année, tout le travail d’écoute et de production sonore reste trop
souvent confidentiel.
De même pour l’élève, une fois passée, la séance d’éducation musicale ne
laisse pas de trace vraiment concrète à l’inverse d’autres disciplines dans
lesquelles les supports de travail témoignent du chemin parcouru. Les
extraits sonores écoutés par exemple, eux, ne laissent que peu, voire pas
de traces.
De nombreux enseignants ont donc recours à la création d’un blog pour
conserver un témoignage des travaux effectués, dans toutes les
disciplines. Nous allons réfléchir ici à l’intérêt pédagogique plus
spécifiquement en éducation musicale.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Créer un blog musical permet :
De mettre à disposition des élèves des extraits sonores écoutés en
classe, les versions originales des chants appris, des documents
divers étudiés en classe.
De donner des pistes de prolongements qu’ils peuvent explorer
seuls en dehors du temps scolaire.
De mettre à disposition les productions enregistrées en classe :
chant, productions avec des instruments ou des corps sonores.
De permettre aux élèves de poursuivre individuellement le travail
fait en classe en écoutant à nouveau les supports musicaux et à la
famille de prendre connaissance des démarches vécues en
éducation musicale.
Contexte
Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour créer un blog de la classe. Celui-
ci peut s’insérer dans un blog déjà existant de l’école. Il peut aussi être
hébergé dans un site institutionnel (Rectorat, DSDEN…). Enfin, de
nombreuses offres existent sur Internet pour créer un blog de manière
intuitive.
Il convient de vous renseigner sur la formule la plus adaptée à l’endroit où
vous enseignez et cela afin de respecter les chartes relatives à l’usage
d’Internet en usage dans votre lieu d’exercice.
Le point sensible concernant la mise en ligne d’extraits musicaux concerne
la réglementation en matière de droits. Les points suivants traitent de cette
ques-tion.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Créer la structure de votre blog : une page pour les enregistrements
des chants appris, une autre pour les productions sonores, une
dernière pour les extraits sonores écoutés.
Concernant les extraits sonores, Attention ! Ne pas mettre en ligne
des pistes extraites de CD, cela est interdit. Il existe cependant
« l’exception pédagogique » qui autorise, dans un site ou un blog à
usage pédagogique, la mise en ligne d’extraits limités à 30
secondes maximum, inférieur à 10 % de la durée totale de l’œuvre.
Si plusieurs extraits, 15 % de la durée totale de l’œuvre. Des
solutions alternatives existent cependant, voir les conseils ci-
dessous.
D’autres documents gagnent à être mis en ligne : journaux d’élèves
suite à un concert auquel la classe aurait assisté, traces écrites de
tra-vaux…
Faire vivre le blog en le mettant à jour régulièrement pour qu’il soit
vraiment le reflet du travail musical de la classe.
Méthodologie et conseils
Pour être en conformité avec la loi, les extraits sonores peuvent être
mis en lien vers des sites légaux tels que Deezer (comme c’est le
cas dans cet ouvrage).
Des liens vers Youtube sont possibles, mais il faut s’assurer que la
mise en ligne a été faite légalement (ce qui reste difficile voire
impossible à vérifier…)
Si vous souhaitez que l’accès au blog reste limité, vous pouvez
verrouiller l’accès par un mot de passe. ■
Un blog pour faire le lien entre la classe et la maison.
Avantages
L’élève peut poursuivre l’écoute des œuvres, des chants à son
domicile.
Le blog est une source de motivation pour les élèves, On peut
envisager de le mettre à jour avec leur participation.
Précautions à prendre.
Le point le plus sensible est celui des droits.
Le blog doit présenter un réel intérêt pédagogique et n’être pas
qu’un lieu de stockage de fichiers sons sans inté-rêt…
DOSSIER Éducation musi-cale et
6 corps
Le lien entre le corps et la musique se manifeste en toute occasion. Que ce
soit par les pratiques vocales ou instrumentales bien sûr, mais ce lien peut
être activé spontanément dans les activités d’écoute également. Ce dossier
veut mettre un accent plus marqué sur cet élément même s’il a été évoqué à
de multiples reprises dans les outils et exemples précédents.
Du cycle 1 au cycle 3
L’utilisation du corps en lien avec toutes les activités d’éducation musicale
est donc un atout majeur en éducation musicale. Il peut être mis en œuvre
dans tous les cycles.
LES OUTILS
27 L’écoute et le corps
28 Le geste au service des activités vocales
29 Le geste instrumental
30 La danse comme outil d’aide à l’écoute
OUTIL
L’écoute et le corps
27
En résumé
L’écoute d’un extrait sonore dans le cadre de l’éducation musicale vise à
en extraire des éléments significatifs afin de les ré-exploiter dans une
autre situa-tion.
Ce repérage d’éléments est le plus souvent fait à l’oral. On oublie souvent
que spontanément, les élèves auront envie d’utiliser leur corps pour
exprimer certains de ces éléments (rythme, tempo, mélodie…). Cette
spontanéité, encore plus importante chez les jeunes élèves, gagne donc à
être exploitée.
Cela peut également permettre à des élèves qui auraient des difficultés
d’expression orale à participer à ce temps important de la démarche
d’écoute.
Enfin il laisse à chacun au sein du groupe la possibilité de faire une
proposition que l’on peut exploiter ensuite à l’oral.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La musique appelle le mouvement corporel. L’enfant dès son plus jeune âge
bouge spontanément à l’écoute d’une musique. Ce moyen d’expression
présente une grande richesse mais tend à perdre de sa spontanéité par la
suite.
L’objectif est donc de donner une place, au sein de l’activité d’écoute, à
l’expression par le corps pour :
Mettre en évidence l’expression d’une ambiance, d’une
atmosphère.
Traduire la présence d’un élément musical précis (rythme, mélodie,
structure…).
Contexte
Selon la démarche d’écoute adoptée par l’enseignant, cette utilisation du
corps peut prendre deux formes principales :
Une forme spontanée que l’on exploite ensuite : par exemple, les
élèves, lors de la première écoute, se balancent lentement.
L’enseignant observe et leur demande ensuite pour quelles raisons
ils ont fait ce balancement, ce qui amène à parler de quelques
caractéristiques musicales.
Une forme cadrée par une consigne préalable à l’écoute : les élèves
doivent se déplacer en traduisant corporellement le tempo
(vitesse) ; le caractère (ambiance, atmosphère) ; les nuances
(variations de volume).
Comment l’utiliser ?
Étapes
L’intervention du corps dans une démarche d’écoute peut se faire à
différents moments. Un moment particulièrement propice est celui de
l’entrée dans l’écoute.
Les étapes à prévoir sont les suivantes :
Choisir un dispositif par rapport au groupe : évoluer en classe
entière ; évoluer en demi-classe, l’autre groupe étant spectateur ;
permuter les rôles des groupes ensuite.
Prévoir des moyens techniques pour garder une trace de cette
évolution corporelle : vidéo, photographies.
Faire un bilan oral de ces productions afin de les exploiter en vue
de la compréhension de l’extrait sonore.
Méthodologie et conseils
Prévoyez un extrait sonore d’une durée courte (1 min 30 à 2 min)
Les caractéristiques musicales à traduire avec le corps doivent être
très marquées et facilement repérables : par exemple, des
changements de tempo, des entrées successives de voix ou
d’instruments…
Prendre le temps de laisser les élèves faire à plusieurs reprises leur
production corporelle pour compléter et enrichir le bilan oral. ■
Utiliser son corps pour décrire une musique sans avoir recours aux
mots.
Avantages
Les élèves entrent spontanément dans l’écoute.
Précautions à prendre.
Comprendre qu’il s’agit bien « d’évoluer avec son corps » et non
de « danser ». Il ne s’agit pas de rechercher une émotion
esthétique mais bien de mettre en relation un élément musical
précis avec une attitude corporelle.
OUTIL Le geste au service des
28 activités voca-les
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Le travail proposé dans cet outil a pour objectif d’accompagner dans
diverses situations les productions vocales avec des gestes afin de mieux
prendre conscience de ce que l’on chante. Le geste peut ainsi représenter
une variation de hauteur, d’intensité, d’expression, une manière de
s’engager dans l’acte de chanter.
Contexte
Joindre le geste à la voix peut se faire dans plusieurs situations :
Dans l’interprétation de comptines ou de chansons à geste.
Dans des jeux vocaux lors des temps de préparation vocale.
Dans l’apprentissage d’un chant pour résoudre des difficultés liées
à cet apprentissage.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Dans l’interprétation de comptines ou de chansons à gestes : le plus
souvent utilisées au cycle 1 ou cycle 2, ces comptines ou chansons
sont accompagnées de gestes qui permettent de mémoriser les
paroles. Elles peuvent aussi développer certains aspects de
motricité fine (jeux de doigts). Les gestes peuvent aussi être utilisés
d’une autre manière : faire les gestes sans chanter, en pensant la
mélodie dans sa tête ; chanter en variant le tempo et en faisant
suivre la gestuelle par exemple.
Dans les jeux vocaux (voir exemple suivant) : le geste permet de
déclencher de très nombreuses situations vocales de manière
spontanée sans avoir à donner de consignes orales. Il permet aussi
d’explorer et de découvrir sa voix.
Dans l’apprentissage d’un chant : le geste peut permettre par
exemple de mimer une cellule mélodique que l’on aurait du mal à
maîtriser. En voyant l’enseignant faire ce geste puis en le
reproduisant lui-même tout en chantant, l’élève peut mieux prendre
conscience de son erreur et de la corriger.
Méthodologie et conseils
Au cycle 1 : faire des gestes en chantant n’est pas une obligation.
Varier les situations est important pour que les élèves soient aussi
capables de chanter en se concentrant sur le seul fait de chanter.
Le geste peut résoudre des difficultés et ôter des inhibitions : un
élève qui n’arrive pas à décoller sa voix du registre grave peut y
parvenir en faisant des sons en sirène en suivant les ondulations de
sa main (qui évolue de haut en bas).
Il peut permettre de mieux comprendre certains paramètres que
l’on mobilise dans l’interprétation : chanter fort en écartant les
mains puis chanter avec une nuance faible en les rapprochant sera
ainsi facilité.
Le geste aide également dans l’improvisation ou la création, qu’elle
soit individuelle ou collective. ■
Lier un geste à un son vocal pour mieux utiliser sa voix.
Avantages
Des éléments abstraits (nuance, hauteur…) deviennent concrets
grâce au geste.
Bouger en chantant peut aider certains élèves à contenir et
maîtriser leur énergie.
Précautions à prendre.
Utiliser le geste à bon escient et en ayant un objectif pédagogique,
même si certaines situations peuvent ne revêtir qu’un caractère
ludi-que.
En résumé
Produire avec des instruments ou des corps sonores se distingue de la
production vocale par l’introduction d’un geste. Il s’agit de produire des
sons avec un objet sur lequel il faut agir par un geste adapté pour obtenir
son que l’on souhaite émettre.
Les élèves ont des représentations préalables des gestes utilisés par
différents instrumentistes : trompettiste, pianiste, flûtiste, violoniste…
À l’école, sauf dans le cas des classes orchestres, les élèves ne sont
cependant pas amenés à pratiquer ce genre d’instruments qui demandent
une expertise technique. Pour autant, ils ont l’occasion de jouer certaines
petites percussions. À d’autres moments, ils utilisent les corps sonores.
Une réflexion sur le geste instrumental dans ce cadre doit être menée au
cours de ces activités car il a une importance majeure dans sa mise en
œuvre.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Dans l’exploration que l’on mène avec des corps sonores, le geste joue un
rôle prépondérant. Selon son amplitude, sa caractéristique, sa fréquence le
son varie de manière plus ou moins significative. Les gestes que l’élève
effectue de manière innée demandent à être ensuite maîtrisés pour enrichir
la palette sonore produite.
Le travail sur le geste instrumental est donc intimement lié à celui de
l’écoute. Il met en œuvre également la motricité fine.
Contexte
Le travail de recherche sur le geste instrumental prend sa place
principalement au moment de l’exploration sonore. Celle-ci intervient
lorsqu’on découvre les corps sonores ou les instruments que l’on va utiliser.
L’élève met en œuvre dans un premier temps les gestes qu’il connaît ou
ceux dont il a l’intuition immédiate. L’enseignant ensuite va conduire
l’élève dans un travail qui va l’aider à faire évoluer son geste pour varier les
sons obtenus.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Selon l’objectif recherché et le contexte, les étapes sont différentes.
Dans le cas d’un travail rythmique ou mélodique sur des instruments de
musique (tambourin, maracas…), on procédera ainsi :
Lors du premier contact avec l’instrument, laisser l’élève jouer de
lui-même et découvrir celui-ci.
Écouter ses premières propositions et détecter les éléments à
améliorer
Lui montrer ceux à corriger : tenue de l’instrument, émission du
son, variations de celui-ci
Écouter à nouveau ses propositions une fois ces apports donnés.
Dans le cas d’un travail avec un corps sonore (papier, boîte de conserve,
bois…), la démarche est différente. En effet, il n’existe pas de mode de jeu
défini contraire-ment à l’instrument de musique. La liberté est donc plus
grande pour l’élève qui invente sa manière d’utiliser le corps sonore.
L’enseignant doit cependant l’aider à varier les sons pour obtenir une plus
grande variété et ne pas en rester à une utilisation immédiate dont l’intérêt
musical peut être limité.
Méthodologie et conseils
Avant de mener la séance, réfléchir aux utilisations possibles des
corps sonores en vue d’aider les élèves dans leurs recherches.
Mais attention à ne pas les induire et leur montrer ce qu’ils
devraient trouver eux-mêmes !
Dans le cas de productions de rythmes ou de mélodies avec des
instruments, veiller à ce que la difficulté soit adaptée à l’âge des
élèves (motricité, précision, difficulté).
Varier les situations entre instruments de musique et corps sonores
pour que le geste instrumental trouve des applications diverses et
permette de développer l’imagination et la recherche. ■
Varier le geste pour varier le son.
Avantages
L’élève comprend le lien geste/son grâce à ses recherches.
Il enrichit sa manière de produire en variant ces gestes.
Outre la production, en variant le geste, l’élève travaille l’écoute.
Précautions à prendre.
Dans le cas des corps sonores, s’assurer qu’une exploration sonore
est vraiment possible avec l’objet choisi. En effet, certains objets
ne présentent pas d’intérêt particulier dans ce travail.
https://goo.gl/ffpb1f
Description du tambour de basque
L’instrument : le tambour de basque
Il est constitué d’un cerclage en bois sur lequel est tendue une peau. Sur le
cerclage sont disposés des petites cymbalettes qui peuvent bouger
librement.
Gestes de base pour jouer de cet instrument
https://goo.gl/5TUNM3
Vidéo complémentaire : à la recherche du geste
OUTIL La danse comme outil d’aide
30 à l’écoute
En résumé
Lorsqu’on évoque le fait d’évoluer ou de se déplacer sur une musique, on
pense à la danse. Celle-ci a effectivement comme objectif de mettre en
lien une musique avec une évolution corporelle. On peut y ajouter une
dimension esthétique, le danseur a pour objectif de transmettre un
message esthétique et émotionnel par sa chorégraphie.
La danse est donc un moyen que l’on peut convoquer pour aider à
comprendre une musique dans sa structure, cette dernière jouant un rôle
important dans une chorégraphie. Cela est encore plus prégnant dans la
musique traditionnelle.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’objectif de cette activité est de permettre aux élèves d’entrer rapidement
dans la compréhension de la structure d’une musique traditionnelle en
l’abordant par la danse. Dans la plupart des cas, les musiques traditionnelles
sont indissociables de la danse, il est donc pertinent de mettre les élèves
dans ce contexte.
Les différents pas, leurs enchaînements et la structure de ces derniers suit la
structure de la musique. La danse devient ainsi une représentation visuelle
d’un élément musical abstrait : la structure. Celle-ci peut ensuite être mieux
conceptualisée par l’élève.
Contexte
Les danses traditionnelles présentent souvent des chorégraphies assez
simples à aborder sans qu’il soit nécessaire d’être spécialiste de la
discipline. Elles sont d’un abord plus immédiat que d’autres danses et sont
donc adaptées à une approche interdisciplinaire avec l’éducation musicale.
Danse et écoute sont au service l’une de l’autre, sans qu’aucune des deux ne
soit instrumentalisée au dépend de l’autre.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Écouter une première fois la danse choisie. Demander aux élèves
s’ils repèrent des répétitions ou des changements. Beaucoup de
danses traditionnelles fonctionnent sur la répétition de deux phrases
A et B sur le modèle A – A – B – B – A – A – B – B ou A – B – A –
B…
Renouveler l’écoute et faire matérialiser aux élèves ces parties par
deux gestes différents qu’ils effectuent en même temps que la
musique est diffusée. On peut proposer par exemple qu’ils se lèvent
lorsqu’on entend la partie A, et que l’on s’assoit sur la partie B.
Dans une salle de motricité, montrer alors les pas de la danse en les
mettant en relation avec le travail mené lors de l’écoute.
Méthodologie et conseils
On pourra tirer profit des nombreuses vidéos présentes sur Internet.
La projection de la danse que l’on souhaite exploiter permet de
lancer l’activité rapidement.
Veiller à choisir des danses simples dans un premier temps, on peut
également simplifier certains pas ou déplacements pour bien
acquérir la danse. ■
Le mouvement dansé peut aider à entrer dans une musique et à en
comprendre sa structure.
Avantages
La danse encourage la réaction naturelle de beaucoup d’élèves à
bouger lorsqu’ils entendent de la musique.
Elle permet notamment de s’approprier par le corps une notion
abstraite, celle de la structure.
Elle permet à l’élève de s’exprimer autrement que par l’oral, ce
qui peut être bénéfique à certains élèves qui n’osent pas parler
face au groupe.
Précautions à prendre.
À l’inverse, certains élèves peuvent se sentir mal à l’aise dans la
danse. Il convient alors de les amener avec douceur vers l’activité
sans les brusquer.
Les démarches liées à la danse sont abordées en EPS, on peut
donc prévoir une ou plusieurs séances décrochées dans cette disci-
pline.
Analyse de la chanson
Cette chanson comporte deux phrases musicales :
Phrase A : « C’est la fille de la meunière qui dansait avec Lucas ». Elle
est chantée deux fois, la seconde fois, c’est la seconde ligne de paroles
qui est chantée. Sa mesure est binaire, ce qui lui donne un aspect bien
campé, carré.
Phrase B : « Leva, leva, leva la camba, leva, leva, leva lo pè ». À noter
le mélange de français dans la phrase A et d’occitan dans celle-ci. Elle
est plus fluide et dansante du fait de sa mesure ternaire.
Ce changement de mesure est un des points intéressants de cette chanson
dansée dans cette version précise.
Phase n° 1 : apprentissage de la chanson
La mélodie et le rythme sont très simples et ne présentent pas de difficultés
d’apprentissage. On peut donc mener celui-ci en guise d’introduction au
travail sur la danse qui suivra.
Analyse de l’écoute de la version instrumentale (présente sur la
page Internet)
Cette version se déroule selon le schéma suivant :
0’00 à 0’07 : introduction par la vielle à roue
0’08 à 0’26 : premier énoncé de la chanson en entier, phrase A de 0’08
à 0’017, puis phrase B jusqu’à 0’26. Un tambour s’est ajouté.
0’27 à 0’46 : second énoncé avec ajout d’un violon.
0’47 à 1’05 : troisième énoncé mais varié (la mélodie est légèrement
modifiée). Un accordéon fait son entrée.
1’05 à 1’023 : quatrième énoncé, toujours avec quelques petites
variations.
1’24 à 1’50 : changement notable de tempo, beaucoup plus lent. On
retrouve la version du début.
1’50 à la fin : dernier énoncé, le tempo accélère peu à peu jusqu’à
retrouver sa valeur du début.
On entend donc la chanson six fois, avec des variations mélodiques ou de
tempo.
https://goo.gl/nkEsYL
Chants et danses traditionnelles d’ici et d’ailleurs
Phase n° 3, vers la danse
Écouter la version instrumentale. Si la chanson a été apprise, les élèves la
reconnaîtront et constateront qu’il s’agit d’une version sans voix.
Un échange oral permet de mettre en évidence :
Les différents instruments : la vielle à roue étant moins connue, une
vidéo présentant cet instrument peut être opportunément montrée à
cette occa-sion.
Le fait que des phrases sont répétées et reviennent mais sans forcément
entrer dans le détail de la structure.
Les changements de tempo vers la fin : plus lent, puis de plus en plus
rapide.
Dans une salle de motricité ou d’EPS, on place ensuite les élèves debout au
centre. Consigne : « déplacez-vous sur la musique, vos déplacements
doivent suivre la musique et ses répétitions ». L’enseignant diffuse les trois
premiers énoncés, du début à 1’05.
Bilan sur cette production : à quel moment de la musique a-t-on changé de
déplacement ? Combien y a-t-il de phrases ? Quelles sont leurs différences
(bi-naire/ternaire).
Phase n° 4, recherche des pas
On travaille ensuite en isolant les phrases A et B. Sur chacune d’elle, quels
pas pourrait-on effectuer pour être au mieux en phase avec la pulsation, le
tempo ? Des propositions sont faites, la classe les teste et fait un choix.
Phase n° 5, enchaînements
On met alors en correspondance les déplacements correspondant à la
structure des phrases en y insérant les pas choisis. Veiller à ce que les
propositions soient assez simples pour qu’elles puissent être apprises
rapidement.
On travaille ensuite la danse sur les trois premiers énoncés de la mélodie.
Puis on diffuse la danse en entier en attirant l’attention des danseurs sur le
changement de tempo qui va se produire.
Phase n° 6, apprentissage de la version originale
On apprend alors aux élèves la version originale dont la vidéo est présentée
sur la page Internet citée en référence au début de cet exemple. Un bilan
oral final établit la comparaison entre la version inventée par la classe et
celle apprise en fin de parcours.
Remarque concernant la version
Une recherche rapide sur Internet montre que cette gigue existe sous des
versions très variées. Le travail détaillé ici s’appuie sur la version citée en
référence que nous conseillons fortement d’utiliser.
DOSSIER Aller au concert, au
7 spectacle
Un projet à construire
Une grande majorité de structures culturelles offrent une programmation
musicale à destination du jeune public. Il peut s’agir de spectacles dédiés à
un cycle précis, de la maternelle au CM2. D’autres font le choix de donner
accès à certains spectacles de la programmation destinée à son public
adulte.
Dans les deux cas, l’intérêt pédagogique réside dans la construction d’un
projet autour de ces spectacles. Sans cette dimension, assister à un concert
de manière isolée et non exploitée serait sans doute un moment fort mais
sans réel intérêt car étant sans suite.
LES OUTILS
31 Le projet autour d’un spectacle
32 La rencontre avec un ou plusieurs musiciens
professionnels
33 La préparation au concert
34 L’exploitation du concert
OUTIL Le projet autour d’un
31 spectacle
En résumé
Plusieurs possibilités s’offrent à l’enseignant qui souhaite s’impliquer
dans un projet culturel autour d’un spectacle musical. Il peut répondre à
la proposition d’une structure culturelle qui met déjà en place les
principales étapes du projet. Il peut également construire un projet lui-
même autour d’un spectacle auquel la classe a la possibilité de participer.
Dans les deux cas, le professeur reste le garant pédagogique du projet et
son rôle est primordial car c’est lui qui portera l’action tout au long de
l’année et qui doit insuffler la motivation à ses élèves.
C’est pour cela qu’il est important, avant de se lancer, d’examiner
plusieurs critères afin d’évaluer comment le projet peut être conduit,
quelle aide l’enseignant peut recevoir et quels bénéfices les élèves
peuvent en retirer.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Les objectifs d’un projet culturel sont divers, nous pouvons citer les
principaux : donner accès à tous les élèves à la culture ; découvrir des
œuvres ; construire une culture personnelle ; pratiquer et produire tout au
long de la démarche. Lorsque la classe s’engage dans un projet, les élèves
découvrent ces objectifs généraux et ceux plus spécifiques à l’action. Ils s’y
engagent en sachant qu’à certains moments, ils vont vivre des temps forts
que sont la visite d’une salle de spectacle, la rencontre avec des artistes, le
spectacle lui-même.
Contexte
Le projet se déroule sur une durée assez longue, souvent une année scolaire.
Il convient donc de commencer à le préparer à la fin de l’année scolaire
précédente pour que la mise en œuvre soit opérationnelle dès la rentrée de
septembre. À noter également que ce genre de projet gagne à s’inscrire dans
le cadre du Projet d’Éducation Artistique et Culturelle de l’école.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Dès le mois de Juin de l’année précédente, réfléchir au projet que
l’on souhaite mettre en œuvre l’année scolaire suivante. L’idée peut
naître de propositions émanant de partenaires institutionnels
(municipalité, conseillers pédagogiques) ou de structures
culturelles (scène nationale, associa-tion).
Dans le cas d’un projet livré « clé en main » par un partenaire,
examiner le déroulement proposé : documents pédagogiques mis à
disposition de l’enseignant ; formations éventuelles ; spectacle
proposé ; rencontres avec la classe.
Rédiger le projet qui doit être soumis à une validation, soit au
niveau de l’école (directeur, conseil d’école), soit au niveau de la
circonscription (IEN). Définir les objectifs, les compétences, la
contribution interdisciplinaire, le tout mis en lien avec les
propositions du partenaire. Ne pas oublier d’étudier les aspects
financiers (déplacements, frais divers).
Dès la rentrée scolaire, présenter le projet aux élèves : thématique,
objectifs, activités qui seront menées, aboutissement (spectacle).
Cette présentation est capitale pour la motivation des élèves.
Méthodologie et conseils
S’assurer que l’on sera en mesure de porter le projet soi-même :
même si des intervenants sont prévus dans le dispositif, c’est à
l’enseignant d’en être le maître d’œuvre.
Informer les parents de ce projet en début d’année de manière à les
motiver eux-mêmes. Parfois, certaines manifestations se déroulent
hors temps scolaire, ce qui demande qu’ils soient partie-prenante
pour accompagner leurs enfants. ■
L’enseignant construit le projet en partenariat avec une structure
culturelle.
Avantages
L’ouverture vers un monde inconnu des élèves : le métier de
musicien professionnel, l’univers d’une maison d’opéra…
La culture personnelle de l’élève se bâtit de manière concrète en
vivant le contact avec les œuvres et ceux qui les transmet-tent.
Précautions à prendre.
Choisir des projets qui apportent une réelle plus-value
pédagogique.
Ne pas considérer une action de ce genre de manière ponctuelle :
« aller au concert » et ne rien en exploiter, par exemple.
Exemples
Voici quelques exemples issus de carnets de bord d’élèves d’une classe de
CM1 ayant participé au projet proposé par Les Grands Interprètes
(Toulouse) en partenariat avec CANOPÉ Toulouse en 2015-2016.
En résumé
La rencontre avec les artistes reste un moment privilégié dans la conduite
d’un projet culturel. Ces rencontres sont proposées de manière quasi
systématique dans les parcours offerts par les structures culturelles. Elles
permettent aux élèves de découvrir un monde qui leur est souvent
inconnu, celui du spectacle et des artistes.
Rencontrer un professionnel de la musique, c’est prendre conscience qu’il
existe une multitude de métiers dans des structures très différentes ;
découvrir que le quotidien d’un musicien peut être varié (concerts,
enseignement…) ; enfin, prendre conscience des exigences d’un métier
artistique qui demande un travail permanent pour rester au meilleur
niveau.
Cet outil propose donc de réfléchir aux pistes à explorer avec les élèves
pour vivre un temps d’échange aussi riche que possible avec un ou
plusieurs musiciens professionnels.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Rencontrer un artiste, un créateur permet de comprendre sa démarche.
Rencontrer un musicien professionnel ouvre un autre horizon, celui du
professionnel qui a pour mission de diffuser l’œuvre musicale. Or si l’on
voit toujours le musicien dans la phase finale de son travail, c’est-à-dire au
moment du concert, toute une partie de son travail reste invisible : travail
musical personnel, réflexion sur les choix d’interprétation, mise en place
lors des répétitions, ajustements… Rencontrer avant ou après le concert le
ou les interprètes ouvre alors les yeux des élèves sur tout le chemin qui
mène à la production finale.
Contexte
La rencontre peut se dérouler dans le cadre de l’école, certains musiciens se
déplaçant parfois vers les classes impliquées dans un projet. D’autres fois,
c’est lors de « bords de scène » que se passent ces entrevues, à la fin du
concert.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Une séance préalable peut être menée avec les élèves pour
découvrir l’identité des interprètes du concert et de ceux que l’on
pourra rencontrer (beaucoup d’artistes disposent aujourd’hui de
sites internet personnels).
Une « fiche d’identité » du professionnel peut être élaborée à partir
de ces recherches : nom, prénom, nationalité, formation, profession
exacte, actions musicales menées…
Une fois ce travail mené, la rencontre est annoncée aux élèves.
Pour mieux connaître ce musicien, des questions qu’il faut préparer
lui seront posées. On propose alors des thèmes pour structurer la
rencontre (cf. schéma) : contexte d’exercice du métier musical ;
formation suivie pour faire ce métier ; le métier au quotidien
(contraintes, intérêt, difficultés). Les questions sont rédigées et
réparties parmi les élèves.
Le jour de la rencontre, les questions sont posées. Les réponses
peuvent être enregistrées pour être ensuite ré exploitées, des
secrétaires de séance peuvent aussi prendre des notes.
Une trace écrite est ensuite faite pour être insérée dans le carnet de
bord de l’élève (cf. Exemple : Le carnet de bord).
Méthodologie et conseils
Si cela est possible, prendre contact au préalable avec le
professionnel afin de discuter avec lui du déroulement de la
rencontre.
L’échange peut aussi être musical à un moment : le musicien peut
jouer/chanter une pièce et en retour, la classe peut lui interpréter un
chant ou lui présenter une production sonore créée dans le cadre du
projet. ■
Instrumentiste, chanteur, soliste, au sein d’un orchestre… découvrir les
multiples métiers de la musique.
Avantages
Cette rencontre peut être le début d’une découverte des métiers
liés à la musique.
Découvrir que jouer dans un orchestre, chanter dans un chœur,
être soliste est un métier exigeant et comprendre ainsi le sens de
l’engagement dans la création d’une œuvre artistique.
Précautions à prendre.
Ne pas en rester à des questions trop terre à terre et sans intérêt
pour la suite du travail.
Lors de l’échange, veiller à ce que le musicien puisse entrer
rapidement dans l’échange avec le groupe classe qu’il ne connaît
pas en régulant le débat.
OUTIL
La préparation au concert
33
En résumé
Le projet est engagé depuis le début de l’année, et la classe travaille en
interdisciplinarité sur le programme des œuvres jouées lors du concert. Il
est temps, quelques jours avant ce temps fort, de s’y préparer afin d’en
tirer le plus grand bénéfice.
Cela passe par la compréhension de son déroulement, des codes de
conduite qu’il faut adopter et en apportant une aide aux élèves pour
écouter durant quasiment deux heures l’intégralité des œuvres qui
n’auront été écoutées en classe que partiellement.
Une séance au moins doit donc être consacrée à cette préparation qui
donnera aux élèves toutes les clés pour vivre pleinement ce moment de
manière ac-tive.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Les enfants sont peu habitués aujourd’hui, comme les adultes d’ailleurs, à
soutenir un moment d’écoute musicale prolongée dans une ambiance
silencieuse. Or un concert de musique « classique » requiert beaucoup de
concentration pour rester en situation de perception de son début à sa fin.
L’objectif de cette séance de préparation est donc de donner quelques clés
pour aider les élèves à se concentrer et comprendre quelle attitude ils
devront adopter lors du concert.
Contexte
Cette préparation est différente selon le contexte du concert auquel la classe
assiste. S’il s’agit d’un concert pédagogique où la participation des élèves
est requise, elle sera différente du cas où le groupe se rend à une séance
publique qui n’est pas réservée aux scolaires. Il est en tout cas impératif que
les élèves sachent exactement comment se comporter et que faire durant le
concert pour que cette sortie se déroule dans les meilleures conditions pour
tous !
Comment l’utiliser ?
Étapes
Bien sûr, tout le travail autour de l’écoute musicale des œuvres est
mené durant tout le projet, puisque c’est l’objet central de celui-ci.
Mais il convient de rappeler aux élèves la structure générale de
l’œuvre en mettant en évidence les passages écoutés en classe et
ceux que l’on découvrira lors du concert. La reconnaissance des
passages connus, qui alternera avec ceux qui ne le sont pas, aidera
à garder l’attention en éveil tout au long du concert.
On demandera aux élèves de porter attention au jeu des musiciens :
comment sont-ils disposés sur scène ? Y a-t-il un chef d’orchestre ?
Y a-t-il des instruments que je connais, que je ne connais pas ?
Un concert de musique classique respecte des codes précis :
applaudissements à l’arrivée des musiciens et du chef, écoute sans
bruit jusqu’au terme de l’œuvre (on n’applaudit pas entre les
mouvements en principe !), on ne gêne pas son voisin en bougeant
sans cesse sur son siège…
On peut également conseiller aux élèves de fermer les yeux de
temps en temps pour mieux entrer dans l’écoute de la musique et
de se laisser porter par elle.
Enfin, on attire l’attention sur le fait qu’il faut garder toutes ces
observations en mémoire pour en reparler en classe.
Méthodologie et conseils
Il peut être intéressant que les élèves apportent un petit carnet pour
noter, à des moments opportuns, leurs observations sur le vif (à
l’entracte par exemple).
Veiller à revenir sur le concert très vite après celui-ci, en classe, le
lendemain ou le surlendemain par exemple.
Au cours du concert, essayer d’observer les élèves pour revenir
ensuite avec eux sur les réactions qu’ils ont pu manifester. ■
Le concert, un moment où l’on écoute de la musique… mais pas
seulement !
Avantages
La préparation au concert est un moment indispensable qui permet
de motiver les élèves au mieux pour qu’ils y arrivent enthousias-
tes.
Précautions à prendre.
Si l’on sent des réticences ou des inquiétudes, répondre aux
questions pour couper court aux mauvaises représentations qui
pourraient se mettre en place (« on s’ennuie », « c’est de la
musique qui n’est pas intéressante »…).
https://www.oprl.be/concerts
Programme du concert
Phase 3 : mise en page
Le programme est au format A5 (une feuille A4 pliée en deux). On dispose
donc d’une page de couverture et de deux pages intérieures dans lesquelles
il faut répartir les informations.
On peut arriver par exemple à une disposition de ce genre (cf. schéma ci-
dessous).
Ce travail est fait en interdisciplinarité avec les TICE : manipulation d’un
logiciel de traitement de texte dont on aura pu déjà paramétrer le document
pour aider les élèves (orientation de la page, fichiers images déjà placés
dans un répertoire facilement accessible).
Les élèves peuvent travailler en binôme sur les ordinateurs et se voir confier
une partie du programme à rédiger. La mise en page finale, selon
l’expérience des élèves, peut soit être faite par eux-mêmes, soit par
l’enseignant en compilant les différentes productions.
Le programme est ensuite imprimé, chaque élève en reçoit un exemplaire
qu’il place dans son carnet de bord personnel.
Phase n° 4 : confrontation du document au programme réel
Lors du concert, l’enseignant se procure plusieurs exemplaires du
programme distribué ce jour-là. Dans les jours qui suivent en classe, ce
programme est étudié et confronté au programme élaboré par les élèves.
Quels sont les points communs ? Les différences ? ■
OUTIL
L’exploitation du concert
34
En résumé
Le projet est structuré autour de la participation de la classe au concert.
Nous avons parlé dans les pages précédentes de « l’avant ». Une fois le
concert passé, l’exploitation est un moment capital.
On peut placer ce bilan sur deux plans : un plan émotionnel et donc
relativement subjectif, et un plan plus objectif dans lequel on tente de
mettre en relation tout ce que l’on a appris en amont et ce que l’on a pu
percevoir le soir du concert.
L’élève mène donc un bilan personnel sur son expérience, et la classe
mène un bilan collectif par rapport à sa démarche dans ce projet.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La phase de bilan après le concert permet à l’élève :
D’exprimer son ressenti par rapport à ce moment particulier,
De mettre en relation ce qu’il a perçu avec ce qu’il a appris au
cours des séances de préparation
De partager tout cela avec ses pairs afin de prendre conscience
qu’une même expérience peut être relue de manières diverses.
Contexte
Bien entendu ce bilan intervient au plus vite après le concert afin que la
mémoire des élèves soit encore vive. La parole peut être donnée de manière
assez libre dans un premier temps, mais on gagnera à structurer les
échanges ensuite.
Il est fait dans le contexte de la classe. On peut envisager si cela est possible
d’y inviter également un ou plusieurs artistes ayant donné le concert.
L’expérience montre alors que l’échange est aussi riche pour les élèves que
pour les musiciens.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Le bilan peut se dérouler en plusieurs phases.
Dans un premier temps, chaque élève écrit en quelques lignes ce
qu’il a aimé ou non dans ce qu’il a vécu. Il le note dans son carnet
personnel (l’idéal serait qu’il ait pu faire cela le soir même du
concert…). Important : on a le droit de dire « J’ai aimé… » ou « Je
n’ai pas aimé… » mais à condition d’argumenter ensuite en
ajoutant « parce que… ».
Mise en commun : les élèves volontaires expriment ce qu’ils ont
écrit. Les autres écoutent, peuvent demander des précisions.
L’enseignant veille à la circulation de la parole et au respect des
points de vue.
On propose ensuite deux directions pour échanger : « Comment ai-
je écouté et compris la musique ? » ; « Comment s’est déroulé le
concert ? ». Cela permet de s’exprimer sur la manière dont on est
entré dans l’écoute des œuvres musicales, a-t-on reconnu les
passages écoutés en classe ? Qu’est-ce qui était différent par
rapport à l’écoute du CD ? Préfère-t-on écouter l’enregistrement ou
l’interprétation en direct, et pourquoi ? Concernant le déroulement
du concert, les élèves évoqueront sans doute des choses qui les ont
surpris (le silence, l’écoute du public, les applaudissements
chaleureux ou non…).
L’enseignant prend note des remarques sur une affiche ou au
tableau et peut ensuite établir une trace écrite de ce bilan qui
prendra place dans le carnet de bord de l’élève, à la suite du
ressenti personnel qu’il a pu écrire en début de démarche.
Méthodologie et conseils
Ce temps doit être à la fois assez libre pour que les élèves puissent
s’exprimer pleinement par rapport à leur expérience, mais tout en restant
dans le cadre d’un débat argumenté. Pour cela :
Veiller à ce que chacun puisse prendre la parole au moins une fois
Si des questions ont été posées aux élèves avant le concert en vue
d’une exploitation après celui-ci, penser à les reprendre lors de ce
dé-bat
Au tout début du projet, certaines réactions ont pu être notées et
conservées par l’enseignant (« Je n’aime pas la musique
classique », « un concert, c’est long »…). C’est l’occasion de
revenir sur celles-ci, la plupart du temps, beaucoup de
représentations péjoratives tombent d’elles-mêmes une fois le
concert vécu. ■
Faire le bilan de ce que l’on a vécu, partager en classe ses impressions.
EXEMPLE : Recueillir le vécu des élèves
après un concert et l’exploiter
Contexte
Les élèves ont été longuement préparés à assister au concert. Au cours de
cette préparation, l’enseignant a pris soin d’attirer l’attention des élèves sur
les éléments qu’ils auront à observer durant ce concert. Si cela est possible,
il est intéressant qu’ils puissent apporter au concert un petit carnet dans
lequel ils pourraient noter leur ressenti, leurs impressions, pourquoi pas
dessiner le plan de la salle, noter le numéro de leur place, etc.
Il est cependant difficile de demander aux élèves cet exercice dans la
mesure où le simple fait de vivre la soirée leur occupe déjà beaucoup
l’esprit. L’enseignant doit réfléchir à la pertinence de cette initiative.
Quoi qu’il en soit, les élèves doivent savoir avant d’aller au concert qu’on
les sollicitera sur leur vécu de cette soirée. Ainsi, ils pourront mieux en
prendre conscience et essayer d’en souvenir ensuite.
Après le concert, libérer la parole !
Nul doute que le lendemain du concert, ou lors du retour en classe après
cette soirée musicale, les élèves seront impatients de livrer leurs réactions
spontanées suite à cette expérience. Dans un premier temps, mieux vaut
donc « libérer la parole » et laisser les élèves s’exprimer librement.
Voici quelques exemples de réactions d’élèves du département du Tarn suite
à un concert d’orgue dans la Cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, dans le cadre
d’un projet pédagogique interdisciplinaire autour de cet édifice et de ses
grandes-orgues historiques (1736) :
« J’ai aimé quand on a chanté, quand on regardait celui qui nous faisait
chanter et quand j’ai vu les orgues » Audrey.
« J’ai eu peur quand j’ai entendu les grandes orgues, c’était trop fort ! »
Tristan
« J’ai bien aimé quand nous avons chanté avec l’orgue, on était très
nombreux ! » Cindy
Ces réactions sont simples, immédiates et permettent aux élèves d’exprimer
leur première impression. L’intérêt est de faire argumenter les élèves et de
mettre en exergue ce qui les a amenés à réagir ainsi.
On peut également demander aux élèves de s’exprimer par le dessin. Voici
la production de Gautier, en moyenne section, qui a dessiné son ressenti
autour d’une photographie de l’orgue qu’il a entendu :
L’Histoire DES Arts (et non Histoire DE l’Art) est un enseignement qui
débute au cycle 3. Il vise à faire acquérir des repères en s’appuyant
fortement sur la rencontre avec les œuvres. Toutes les formes artistiques
sont convoquées sans exception. L’objectif est également d’aider l’élève à
devenir un acteur réfléchi dans ses choix culturels de futur adulte en
s’appuyant sur une culture acquise tout au long de l’école, du collège et du
lycée.
Éclectisme
Il ne s’agit en aucun cas de se limiter à une sphère géographique ou à une
limite temporelle. Toute époque, culture, genre doivent y être abordés avec
un maximum d’éclectisme. Les formes populaires, savantes, occidentales et
extra-occidentales sont également concernées.
Un enseignement interdisciplinaire
Toutes les disciplines peuvent contribuer à cet enseignement. On y trouve
essentiellement les enseignements artistiques (éducation musicale et arts
plastiques), mais aussi l’histoire, la géographie, le français. Les disciplines
scientifiques et techniques peuvent aussi y apporter leur contribution.
LES OUTILS
35 Musique et Histoire
36 Musique et contexte culturel
OUTIL
Musique et Histoire
35
En résumé
L’histoire de la musique peut être structurée, du Moyen Âge à nos jours,
en sept périodes (cf. schéma ci-dessus).
Étudier une musique en la mettant en relation avec sa période de création
permet de mieux comprendre son contexte et certains éléments
d’esthétique. Les divers champs artistiques d’une même époque
s’éclairent l’un l’autre et permettent une meilleure compréhension de
leurs langages respectifs.
Lier musique et histoire donne ainsi une opportunité de travailler en
interdisciplinarité, en y adjoignant par exemple les arts plastiques.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Certaines musiques peuvent sembler hermétiques aux élèves, que ce soit un
chant grégorien du Moyen Âge, une chanson de la Renaissance… du fait
que leurs codes sont assez éloignés des musiques qu’ils entendent
aujourd’hui. C’est pourquoi il est indispensable de placer avec eux ces
musiques dans leur contexte historique d’origine. Cela éclaire alors ces
œuvres d’un nouveau jour en montrant l’usage qu’on en faisait, quelques
principes simples d’écriture musicale utilisés, tout cela en lien avec de
multiples facteurs (évolution des instruments, liens entre musique et société,
événements historiques…). On atteint ainsi l’objectif de faire accéder
l’élève à une meilleure compréhension des œuvres.
Contexte
Cette approche s’inscrit pleinement dans la démarche d’une séquence
interdisciplinaire éducation musicale/histoire. Les arts plastiques apportent
également un éclairage pertinent. D’autres disciplines peuvent y concourir
notamment le français. Bien entendu, il ne s’agit pas d’adopter cette
démarche systématiquement lors de l’écoute d’une œuvre musicale, mais de
manière ponctuelle pour illustrer plus spécifiquement par exemple une
période abordée en Histoire et sur laquelle on souhaite mettre l’accent.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Une fois la période historique choisie, rechercher des extraits
sonores qui illustrent de manière simple et significative son
esthétique musicale. Outre ce critère, penser également aux
éléments saillants que l’on souhaite faire découvrir aux élèves.
Poursuivre la recherche pour mettre en réseau des œuvres d’autres
champs artistiques, par exemple un tableau (arts plastiques), un
monument (architecture), un poème (littérature).
Trouver le ou les éléments esthétiques caractéristiques qui sont
communs à ces œuvres pour le mettre en évidence par un moyen
pédagogique adap-té.
Établir un document avec une frise chronologique sur laquelle les
élèves placent les dates de création des œuvres étudiées ainsi que
des événements historiques marquant.
Méthodologie et conseils
Même si l’intérêt de ce travail réside dans la mise en réseau de
plusieurs œuvres contemporaines l’une de l’autre, ne pas multiplier
les références pour ne pas perdre les élèves. Un réseau de trois ou
quatre œuvres semblent suffisant dans un premier temps.
La frise chronologique peut être matérialisée sur la totalité d’un
mur de la classe. Sur cette frise, on indique au fur et à mesure
qu’on les découvre les œuvres musicales et d’autres champs
artistiques. Visuellement, la mise en relation de ces œuvres dans le
temps est ainsi plus concrète. ■
À chaque époque sa musique et son esthétique artistique.
Avantages
Cette approche historique peut aider l’élève à faire tomber certains
préjugés.
Il comprend qu’une société dévoile ses caractéristiques à une
époque donnée à travers ses manifestations artistiques.
L’éclectisme permet de cultiver l’ouverture d’esprit et la curiosité.
Précautions à prendre.
Ne pas entrer dans une étude esthétique trop poussée et trop
compliquée.
https://goo.gl/HZD2aH
OEuvre 1 : Marche pour la cérémonie des Turcs, de Jean-Baptiste Lully
https://goo.gl/wg4lZB
OEuvre 2 : presentation desjardins d u château de Vaux-le-Vicomte
https://goo.gl/YBgb9t
OEuvre 3 : extrait du bourgeois gentilhomme de Moliere
https://goo.gl/9WRIlG
OEuvre 4 : extrait de Tous les matins du monde (a partir de 0’41)
Les œuvres
Marche pour la cérémonie des Turcs, de Jean-Baptiste Lully.
Les jardins du château de Vaux-le-Vicomte : vidéo de présentation.
Louis XIV en costume de sacre de Hyacinthe Rigaud (1659-1743) :
photographie du tableau que l’on trouve sans aucune difficulté sur un
moteur de recherche.
Le bourgeois gentilhomme de Molière (1622-1673) : La leçon
d’orthographe.
Tous les matins du monde, extrait : Marche pour la cérémonie des
Turcs (cf. première œuvre).
Mise en réseau de ces œuvres
La musique de Lully est écoutée d’abord. On note sa structure simple
(A – A – B – B – A – A – B – B…). On entend des cordes, des vents et
des percussions. Il est intéressant de travailler sur le caractère
qu’inspire cette musique : solennelle, grandiose, militaire… On peut
alors expliquer que Lully, surintendant de la musique du roi Louis XIV,
a composé cette musique pour la pièce de théâtre de Molière, Le
bourgeois gentilhomme, et qu’elle l’accompagne lors d’un ballet. Lully
souhaite faire ici une parodie d’un ballet pompeux pour se moquer du
Bourgeois Gentilhomme, un bourgeois qui imite, de manière ridicule,
la vie des nobles. On comprend cette satire en regardant la scène de la
leçon d’orthographe où M. Jourdain ne s’aperçoit même pas de son
ridicule lorsqu’il découvre, émerveillé, comment prononcer les
voyelles. Notons au passage qu’un échange avec les élèves sera à
mener concernant l’interprétation originale des comédiens
(prononciation du texte, effets comiques exagérés dans le but de
s’approcher de l’interprétation d’origine).
On met aussitôt cette musique en contexte avec la vidéo du film Tous
les matins du monde. On y découvre les costumes d’époque, la
direction du chef d’orchestre avec un bâton (usage fréquent à
l’époque), les instruments anciens tels que le théorbe (luth avec un très
grand manche). On voit ici le goût du baroque pour l’ornement, la
représentation, l’apparat.
Cet apparat est évident en observant le tableau de Hyacinthe Rigaud.
Quelle image le peintre veut-il donner du monarque ? Le costume
imposant, la posture, tout concourt à montrer Louis XIV comme le
monarque absolu et tout puissant.
Enfin, on visionne la vidéo concernant le jardin du château de Vaux-le-
Vicomte. L’explication donne accès à la compréhension de ce lieu
d’exception dans lequel la perspective offre de multiples effets
d’optique. On peut trouver sur Internet des photos prises à divers
angles qui mettent cela en évidence. L’idéal serait, bien entendu, de se
rendre sur place pour visiter le château et ses jardins… !
Arts et société
Ces œuvres mettent en évidence la spécificité de la monarchie absolue de
Louis XIV, que ce soit par sa représentation officielle dans le tableau, par
l’esthétique musicale pompeuse qui était alors très appréciée.
La pièce de théâtre, en particulier l’extrait choisi, montre comment Molière
n’hésitait pas à se moquer des nobles et des courtisans, dénonçant ainsi
assez violemment les mœurs de la cour.
Le jardin de Vaux-le-Vicomte est une expression de l’esprit du jardin à la
française, épuré, favorisant les grandes lignes et les perspectives et
modelant le paysage de manière grandiose. Bien entendu, le parallèle avec
les jardins de Versailles est incontournable.
Document pédagogique à consulter
Nous recommandons la consultation du document de Marie-Pierre Legay.
On y trouve une démarche très pertinente de l’utilisation de la marche pour
la cérémonie des Turcs en éducation musicale à destination d’une classe de
cycle 3, précédée d’éléments de connaissance sur le compositeur et l’œuvre.
https://goo.gl/M2cDmv
Document pédagogique de Marie- Pierre Legay
OUTIL
Musique et contexte culturel
36
En résumé
Les musiques traditionnelles, qu’elles soient européennes ou extra-
européennes, sont liées intimement à une culture, un mode de vie, des
rites et des traditions. Comprendre ces musiques, c’est chercher à
comprendre aussi la société dans laquelle elle se développe et se
transmet.
« L’histoire des arts intègre autant que possible l’ensemble des
expressions artistiques […] occidentales et extra occidentales. Son
enseignement s’appuie sur le patrimoine, tant local que national et
international, en exploitant notamment les ressources numériques. »
(Programme du cycle 3, Histoire des Arts). Cette phrase affirme
l’importance d’une ouverture vers des cultures éloignées, sans négliger
bien entendu celles qui nous sont plus proches ou familières.
https://goo.gl/iwTi6E
Catalogue de la maison Ocora
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Nous affirmions, dans l’outil précédent, la nécessité de lier une musique
avec son contexte historique pour bien la comprendre. Dans le cas des
musiques traditionnelles, c’est le lien avec le contexte sociétal qu’il est
indispensable d’étudier si l’on veut s’approcher de leur compréhension.
L’objectif est donc de faire découvrir aux élèves la richesse, la diversité et
l’originalité de ces musiques. Un objectif secondaire vise à travailler, par la
compréhension de ces musiques, le vivre ensemble.
Contexte
Ce travail se place dans le contexte, encore une fois, d’une séquence
interdisciplinaire, cette fois avec un accent plus marqué vers la géographie.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Choisir la thématique et la culture vers laquelle on souhaite
s’orienter, tout en gardant en conscience la complexité du domaine.
Par exemple, évoquer « la musique traditionnelle en France » à
travers un seul extrait musical est impossible ! Il en est donc de
même pour n’importe quelle autre culture à travers le monde.
Essayer donc de cibler sur un genre spécifique (chant, instruments).
Internet propose des ressources multiples mais dont il faut se
méfier. En effet, beaucoup de vidéos proposent des musiques qui se
revendiquent comme traditionnelle d’une culture, mais leur
authenticité reste discutable. Essayer de se fier à des sites
d’associations reconnues ou musicologiquement validés par des
spécialistes.
Dès le début du travail, planter le décor de cette musique. On peut
éventuellement demander aux élèves sa provenance géographique à
condition qu’ils soient en mesure de le déduire d’écoutes faites
précédemment (sinon, cela reste de l’ordre de la devinette sans
intérêt !). Montrer des photographies du pays d’origine, le situer
sur une carte.
Placer ensuite la musique dans son contexte d’usage (danse rituelle,
fête, mariage…). Une vidéo peut être utile pour cette étape.
L’écoute musicale permet ensuite de faire le lien entre les
caractéristiques musicales et l’usage de cette musique, par exemple
une danse nécessite un rythme particulier.
Mettre ensuite cela en lien avec des œuvres plastiques, des
traditions. Établir ainsi une fiche d’identité de la culture étudiée.
Méthodologie et conseils
Pour être certain de l’authenticité de la musique choisie, nous
conseillons fortement de consulter les fonds de « musiques du
monde » des médiathèques qui offrent un choix conséquent
d’enregistrements, parfois pris sur le vif, et qui présentent l’intérêt
majeur d’être accompagnés d’un livret explica-tif.
Une maison de disques, Ocora, est spécialisée dans les musiques
traditionnelles et dispose d’un catalogue conséquent.
Les programmations des structures culturelles proposent
fréquemment aujourd’hui des spectacles autour des musiques du
monde. L’intérêt est accru d’entendre et de voir les instrumentistes
et chanteurs en direct. ■
La compréhension d’une culture passe par la compréhension de ses
œuvres artistiques.
https://goo.gl/iqHUCT
Description du kecak
https://goo.gl/10X6PA
Description du gamelan
Les associations entre son et image sont multiples, que ce soit au cinéma
(musique de film), au théâtre (il ne s’agit pas vraiment d’image, mais la
musique s’associe à un aspect scénique), dans un diaporama ou un livre mis
en musique.
Étudier le lien entre musique et image révèle des situations qui peuvent être
différentes : si le plus souvent l’objectif recherché est de souligner ce que
montre l’image, ces deux éléments peuvent également être totalement
opposées pour provoquer un effet de surprise.
Étudier des supports existants
Ce lien peut être étudié à travers des scènes de films, de films d’animation,
de publicités. Il existe également des albums de littérature de jeunesse qui
sont accompagnés d’un CD proposant une mise en musique de l’histoire. La
compréhension de l’extrait sonore qui accompagne l’image ou la scène
animée permet de relier les éléments musicaux saillants à ce que l’on voit.
On peut alors s’apercevoir que la bande son peut aussi apporter un message
supplémentaire à celui véhiculé par la parole ou la scène.
LES OUTILS
37 Étude d’une musique de film
38 Sonoriser des images
OUTIL
Étude d’une musique de film
37
En résumé
La musique a fait son apparition au cinéma rapidement après sa
naissance, sous la forme d’un pianiste qui accompagnait les différentes
scènes. Au départ, il s’agissait d’un rôle fonctionnel : couvrir le bruit du
projecteur ou ceux de la salle, donner une notion du temps différente de
celle que l’on aurait eu avec les seules images.
L’objectif de la musique de film, qui a ensuite été jouée à l’orchestre ou à
divers instruments (orgue de cinéma notamment) s’est orienté ensuite
vers l’illustration de l’action ou de l’émotion.
Aujourd’hui, la composition de musique de film est un domaine
spécifique dans lequel exercent des compositeurs rompus à cet exercice,
prouvant ainsi que ce genre musical possède des codes et des règles qui
lui sont propres.
Étudier une musique de film revient à s’intéresser au lien qui unit le son à
l’image. Ce lien n’est jamais anodin, et la perception de l’image et de
l’action est toujours orientée et influencée par la musique qui
l’accompagne.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Étudier une musique de film offre l’opportunité de faire des liens entre la
perception d’éléments musicaux saillants (caractéristique de l’activité
d’écoute en éducation musicale) et la perception d’une scène de film du
point de vue des images. Travail interdisciplinaire par excellence, il va
conduire les élèves à comprendre ce que nous disent une musique et une
scène de film réunies, parfois au-delà de la signification première que l’on
pense avoir perçue.
Contexte
Ce travail prend une place naturelle dans une séquence interdisciplinaire
arts plastiques (aspects liés à l’image) et éducation musicale (aspects liés à
la musique de film). Il peut donner lieu ensuite à la sonorisation d’une scène
de film ou de court-métrage, comme cela est proposé dans l’outil n° 38.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Deux démarches peuvent être menées :
Choisir une scène de film dans laquelle la musique suit
scrupuleusement l’action, sans d’éloigner du sens donné par
l’image
A l’inverse, en choisir une dans laquelle musique et image sont en
décalage.
Ces deux démarches gagnent à être menées successivement afin de faire
comprendre aux élèves que si la musique, assez souvent, est en adéquation
avec l’action ou les émotions de la scène, elle peut également être en
décalage complet et apporter ainsi une autre signification aux images (cf.
l’exemple suivant).
Méthodologie et conseils
Les scènes étudiées doivent réunir quelques conditions :
Être d’une durée raisonnable, 2 min 30 à 3 min 00 maximum.
Le travail dans ce contexte est plus intéressant si la scène ne
présente aucun dialogue parlé mais seulement de la musique, de
manière à ce que le sens général ne soit pas parasité par le sens
porté par le langage parlé.
Dans un premier temps, afin de bien comprendre ce que portent les
images d’une part et la musique d’autre part, procéder à une
projection de la scène sans le son ou à une écoute de la musique
sans les images, selon les objectifs fixés. L’écoute de la musique
seule évoquera des images aux élèves, images qu’ils pourront alors
comparer à celles du film. À l’inverse, les images seules peuvent
leur évoquer une ambiance musicale que l’on peut décrire avant de
découvrir la véritable bande sonore. ■
Musique au service de l’image ? Image au service de la musique ?
Avantages
Cette étude du lien musique/image fait prendre conscience aux
élèves des mécanismes inconscients que peut provoquer cette
association et contribuer ainsi à construire chez eux un sens
critique.
Les ressources de vidéos sur Internet permettent de trouver des
exemples très divers et dans des genres très différents (publicité,
cinéma, clips…).
Précautions à prendre.
Ne pas en rester à des exemples uniquement « anecdotiques » qui
n’auraient comme seul objectif que de constater que musique et
image sont en parfaite adéquation. C’est parfois le décalage qui
présente de l’intérêt.
On peut alors établir avec les élèves une courte trace écrite dans le
genre de cet exemple :
« Cette musique est d’un tempo moyennement rapide. Elle est jouée par un
orchestre symphonique (cordes, cuivres, percussions). Son caractère est
inquiétant, effrayant. Un rythme régulier fait penser à une marche. Il y a
souvent des arrêts, des silences, des roulements de percussions. »
Second temps : mettre la musique en lien avec une expression
corporelle
Dans une salle de motricité, la classe est divisée en deux groupes. A tour de
rôle, il y a un groupe de danseurs et un groupe de spectateurs.
Consigne : « vous allez danser sur cette musique en essayant de montrer les
actions ou les sentiments qu’elle vous inspire. Vos camarades vont vous
observer et devront ensuite décrire ce que vous avez voulu leur transmettre
par votre danse ».
Bilan oral par les spectateurs après le passage du premier groupe,
l’enseignant note les remarques sur une feuille de paper-board. On
intervertit ensuite les groupes.
Les actions, les sentiments proposés par les élèves sont listés. On essaie
ensuite de réfléchir, compte tenu des spécificités de la musique, à quel genre
d’action cette musique pourrait être associée dans le film qu’ils vont
découvrir ensuite.
Troisième temps : découvrir la musique avec les images
L’enseignant projette alors la scène. Un échange oral est alors mené avec les
élèves :
En résumé
L’image est un support omniprésent dans les classes et dans les situations
d’enseignement quelles que soient les disciplines. Qu’il s’agisse
d’albums de littérature de jeunesse, de reproductions d’œuvres d’art
étudiées en arts plastiques, de photographies prises par l’enseignant lors
de situations pédagogiques (EPS, danse…) ou bien sûr d’œuvres
cinématographiques, le support de l’image offre l’opportunité de mettre
en œuvre de nombreuses activités en lien avec l’éducation musicale.
Sonoriser une image, animée ou non, consiste à inventer et organiser des
sons qui vont l’accompagner. Ce travail demande de réfléchir à la nature
du lien que l’on veut créer entre les deux éléments, dans le prolongement
de ce qui a été expliqué dans l’outil et l’exemple précédents.
Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Quel que soit le support image sur lequel on souhaite insérer du son, il faut
préalablement réfléchir à l’objectif que l’on se donne. Bruiter consiste à
associer d’une manière la plus réaliste possible le son à l’image que l’on
voit. Mettre en musique induit l’idée de création musicale, et donc d’une
organisation de sons dans une intention précise, cela en lien avec l’image
dans une perspective à définir. Sonoriser reste un terme plus vague que l’on
peut comprendre comme « mettre du son » sur l’image, cela peut relever du
bruitage comme de la musique.
Contexte
La dimension musicale travaillée ici met en œuvre la production sonore. Il
convient donc que cette activité soit associée à une dimension d’invention
et de création, sauf dans le cas du bruitage qui consiste à reproduire au
mieux les sons du réel. Il faut donc que les élèves soient accoutumés à cette
activité dans le cadre de l’éducation musicale.
Comment l’utiliser ?
Étapes
Choisir le support image sur lequel on souhaite travailler : s’il
s’agit d’une scène de film, choisir une durée courte (1 min 30 à 2
min). Dans le cas d’un album, préférer un ouvrage présentant des
illustrations sans texte. On peut également choisir de travailler sur
une reproduction d’œuvre d’art : tableau, photographie.
Analyser l’image : que voyons-nous sur celle-ci ? Y a-t-il une
action ? Quelle atmosphère se dégage de cette scène ? Y a-t-il des
personnages ? Quels sentiments inspirent-ils ? Tous ces éléments
sont notés et conservés pour pouvoir être repris régulièrement tout
au long du travail.
Choisir le matériau sonore : voix, corps sonores, instruments de
musique… Selon le support d’image, l’enseignant peut soit
proposer aux élèves la solution qui semble la plus pertinente, soit
laisser les élèves décider du matériau sonore qui leur convient le
mieux. Ce choix doit toujours se faire dans la perspective d’une
réflexion préalable.
Laisser des temps de recherche en petits groupes pour trouver
les sons qui accompagneront les images, mettre en commun
régulièrement pour écouter, proposer des améliorations.
Au terme du travail, projeter la ou les images et faire interpréter
la musique aux élèves en même temps. L’enregistrement pourra
ensuite être superposé aux images grâce à un logiciel de montage
(travail fait par l’enseignant).
Méthodologie et conseils
Dès le début du travail, définir clairement l’objectif : bruitage ou
mise en musique.
Dans un premier temps, on peut débuter par un bruitage, la
démarche étant spontanée pour les élèves. Proposer ensuite une
mise en musi-que.
Pour déclencher une mise en musique (et non un bruitage), penser à
une consigne du type : « Vous allez inventer une musique qui
évoque la peur du personnage ». Ainsi, les élèves ne seront pas
tentés de faire, par exemple, les bruits des pas du personnage qui
fuit en courant mais plutôt une musique qui va de plus en vite,
créant ainsi un sentiment d’oppression et de fuite. Cela les amènera
vers la création musicale. ■
Sonorisation, mise en musique, bruitage…
Avantages
Les élèves entrent dans une démarche de création et d’invention
qui va au-delà de la simple reproduction de bruits.
Précautions à prendre.
Le bruitage n’est pas à proprement parler une situation de création
musicale. Il convient donc de l’utiliser, dans ce cadre, avec
parcimo-nie.
Bibliographie
Ouvrages
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www.education.gouv.fr : Ministère de l’Éducation Nationale, Bulletin
officiel, éduscol.éducation fr : programmes de l’ecole, projets de
programmes pour les Cycles II et III, documents d’accompagnement
concernant l’éducation musicale.
http://eduscol.education.fr/ : programmes de l’ecole, dispositifs, ressources,
documents d’accompagnement, etc.
www.eduscol.education.fr/education-musicale/ : pages dediées a l’éducation
musicale et son enseignement, de l’école au lycée.
www.grandsinterpretes.com : site des Grands Interpretes, Toulouse, cycle
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www.imslp.org : base de données de partitions musicales du domaine
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www.histoiredesarts.culture.fr : portail dedié a l’enseignement de l’histoire
des arts, ressources, accompagnement.
www.musicologie.org : articles relatifs a l’histoire de la musique : oeuvres,
compositeurs, etc.
www.reseau-canope.fr/musique-prim/accueil.html : musique prime, site
dediés a l’éducation musicale pour les enseignants du premier degre (codes
a demander avec adresse mail académique).
www.reseau-canope.fr : site de Canope, documentation pédagogique et
accompagnement par des moyens numériques.