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DES ACQUIS DE
FORMATION
GUIDE METHODOLOGIQUE
POUR ATTESTER DES
ACQUIS DE FORMATION
A l’usage des formateurs et des organismes
de formation
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SOMMAIRE
Préambule p.2
1
La délivrance d’attestations relève de la loi relative à la formation
professionnelle du 25/11/2009
Depuis cette date, à l’issue de la formation, le prestataire doit délivrer aux stagiaires
une attestation mentionnant, les objectifs, la nature et la durée de l’action et les
résultats de l’évaluation des acquis de la formation.
Dans ce cadre, le Conseil Régional demande aux organismes de formation
positionnés sur la programmation non certifiante de délivrer des attestations aux
stagiaires permettant ainsi une reconnaissance des acquis qui facilite l’accès à
l’emploi ou à la VAE.
Le Conseil Régional a élaboré un projet, avec l’appui des DAVA, pour accompagner,
former les organismes de formation à la méthodologie de certification. Un guide et un
module de formation permettront ainsi aux organismes de délivrer des attestations
d’acquis de formation (cf. définitions p.7)
2
Dans un environnement professionnel donné
opérations
mentales
capacités savoirs
méthodologique
s
La formation agit
principalement sur
le savoir-agir
La compétence,
c’est agir en
situation complexe
Par ailleurs, attester des compétences suppose l’existence d’un cadre institutionnel
et la mobilisation d’un jury extérieur à l’organisme de formation, ce dernier, à lui seul,
ne disposant pas de la légitimité nécessaire.
C’est pourquoi on parlera d’attestations d’acquis et non d’attestations de
compétences. Cependant les acquis attestés concerneront principalement des
« compétences » (1) et non des contenus de savoirs.
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Voir la définition donnée à la « compétence » dans l’encadré de la page 2 dans ce contexte
d’évaluation des acquis de la formation
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Attester des acquis : les enjeux pour les différents acteurs
impliqués.
Il est donc très important pour tous ces acteurs que les attestations soient
FIABLES, donc que les évaluations sur lesquelles elles s’appuient soient les
plus valides possible.
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Or, le rapport à l’évaluation n’est pas simple : il est empreint de contradictions dans
la mesure où évaluer est une démarche nécessaire mais qui, en même temps,
fait peur. En effet, elle suscite souvent des résistances, voire des craintes parce
qu’évaluer, c’est produire de l’information sur la qualité de ce que l’on fait. Il y a donc
un risque d’être jugé ou remis en question individuellement et/ou collectivement.
Mais elle répond en même temps à un besoin permanent, pour l’organisme,
d’optimiser l’action entreprise et, pour les personnes, de voir reconnaître les
connaissances /compétences qu’elles ont acquises.
L’objet de ce guide ainsi que de la formation qui l’accompagne est d’aider les
organismes de formation à :
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Ce guide présente :
NOTA BENE :
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ATTESTER
C’est un terme du vocabulaire juridique.
Une attestation est une déclaration écrite destinée à servir de preuve. Elle engage
celui qui la rédige. Dans le domaine de la formation, il existe plusieurs types
d’attestation.
VALIDER
C’est la confirmation par une autorité compétente de la régularité juridique d’un acte.
CERTIFIER
C’est assurer l’authenticité d’un fait, d’une situation ou d’un état. L’évaluation
certificative permet de reconnaître officiellement les résultats d’une formation.
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EVALUER
C’est porter un jugement de valeur à partir d’un outil de mesure, dans le but de
prendre une décision.
Pour cela, on met en relation un référé (des éléments issus d’un observable) et un
référent pour produire de l’information éclairante sur l’observable (HADJI Ch., 1990,
Evaluation, les règles du jeu, ESF) :
Evaluer, c’est donc confronter le référé au référent à l’aide de critères (cf page19.)
REFÉRENT REFÉRÉ
Référentiel Production du
d’évaluation stagiaire
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Voir la définition donnée à la « compétence » dans l’encadré de la page 2 dans ce contexte
d’évaluation des acquis de la formation
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LES 3 QUALITES ESSENTIELLES D’UNE EVALUATION :
Lorsque l’évaluation à pour but d’attester (visée sociale), ces trois qualités
sont essentielles
EVALUATION OU CONTROLE ?
• LE CONTROLE : il mesure des écarts entre des produits (le référé) et une norme
extérieure (le référent), préétablie. Il suppose un avant, un après. Il vérifie pour
valider ou rejeter, attester ou ne pas attester.
• L’EVALUATION : elle englobe et dépasse le contrôle. Elle mesure elle aussi les
écarts mais privilégie le qualitatif sur le quantitatif. Elle est la recherche du sens,
l’élucidation, la compréhension de ces écarts. En ce sens, elle ne peut être que
partagée par les acteurs.
Le tableau comparatif de la page suivante précise les différences entre les deux
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CONTROLE EVALUATION
- Il est possible, si j’ai l’outil de contrôle, Il est impossible d’évaluer tout seul ; il faut
de faire le contrôle tout seul être au moins deux (formé et formateur)
pour croiser les regards
Evaluation sommative (cf page 7): « évaluation par laquelle on fait un inventaire
des « compétences »3 acquises, ou un bilan, après une période ». L’évaluation
sommative met l’accent sur les performances (les productions réalisées) évaluées en
fonction des critères de réussite.
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Voir la définition donnée à la « compétence » dans l’encadré de la page 2 dans ce contexte
d’évaluation des acquis de la formation
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La conception d’une situation ou d’un dispositif d’évaluation requiert les
procédures suivantes :
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Voir la définition donnée à la « compétence » dans l’encadré de la page 2 dans ce contexte
d’évaluation des acquis de la formation
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FICHE 1 :
Identifier le « pour quoi » et « le pour qui »
Dans le cas d’une attestation d’acquis, le but et les destinataires sont connus : il
s’agit de certifier qu’une personne s’est approprié, à la fin d’une formation, les
ingrédients de la compétence, savoirs, savoir-faire, savoir-être visés par cette
formation. Il s’agit donc d’une évaluation sommative et certificative à visée sociale.
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FICHE 2 :
Choisir le (ou les)évaluateur (s)
Par conséquent :
Or, dans la mesure où parfois l’évaluateur et le formateur peuvent être une seule et
même personne, il est nécessaire de prendre des garanties pour assurer une
objectivité et une neutralité suffisantes.
La conception de la situation d’évaluation ainsi que le choix des critères et
indicateurs doivent être rigoureux.
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FICHE 3 :
Définir (ou choisir) les objets d’évaluation
Les objets qui sont évalués dans le cadre d’une attestation finale sont les objectifs de
formation, c’est-à-dire les apprentissages visés par l’action de formation.
Poiur faciliter l’évaluation, il est judicieux de définir les objectifs de formation et les
objectifs pédagogiques en termes de transformations visées, et non en termes
d’intention du formateur..
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Voir la définition donnée à la « compétence » dans l’encadré de la page 2 dans ce contexte d’évaluation des
acquis de la formation
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Voir la définition donnée à la « compétence » dans l’encadré de la page 2 dans ce contexte d’évaluation des
acquis de la formation
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FICHE 4 :
Construire la (ou les) situation(s)
d’évaluation
La situation d’évaluation comprend la tâche qui est proposée au stagiaire ainsi que
les conditions de sa réalisation.
C’est l’activité prescrite à un sujet en vue d’atteindre un but (produire tel résultat
observable), dans un environnement donné au moyen d’actions ou d’opérations.
Elle suppose :
Pour que l’évaluation soit valide, il est indispensable que les tâches choisies pour
attester soient en totale adéquation avec l’objectif évalué.
Le tableau de la page suivante met en relation les catégories d’objectifs avec les
types de tâches qui permettent leur évaluation
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La nature des objectifs que l’on veut évaluer détermine le choix des
tâches nécessaires à leur évaluation.
- du public
- de l’organisation de la formation
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Voir la définition donnée à la « compétence » dans l’encadré de la page 2 dans ce contexte
d’évaluation des acquis de la formation
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Il apparaît clairement que pour contrôler l’atteinte des objectifs de formation
(« compétences »8), ce sont des tâches complexes et des mises en
situation qu’il s’agit de proposer.
Souvent d’ailleurs la tâche choisie pour attester est identique à l’objectif formulé.
Ainsi pour mesurer la capacité à conduire une réunion, on demandera au
stagiaire de conduire une réunion.
- elle n’est qu’une composante d’une 3. elle est globale, aboutissant à un produit
tâche globale et proposée hors qui prend un sens dans un contexte
contexte donné
- elle n’a pas d’autre justification qu’elle- 4. elle est finalisée dans des situations
même en situation d’apprentissage fonctionnelles (ex : situation de travail)
- elle ne peut donc prendre du sens que 5. elle peut donc prendre du sens en elle-
par rapport à une tâche complexe même
CONNAISSANCES COMPETENCES
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d’évaluation des acquis de la formation
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FICHE 5 :
Déterminer les conditions de réalisation
des tâches d’évaluation
Les conditions modifient la tâche : en effet, réaliser une activité en temps limité ou
sans limite de temps, avec ou sans enjeu personnel (c’est-à-dire les conséquences
pour soi du résultat obtenu, positives ou négatives) influence directement la façon
dont l’individu gère cette activité et modifie les opérations qu’il met en œuvre.
• pédagogiques
• temporelles
• spatiales
• matérielles
• organisationnelles
Exemple : avec ou sans aide, en temps limité ou non, avec ou sans document
d’appui, en présence ou non d’observateurs autres que l’évaluateur, avec le
matériel adéquat ou non…
Or, lorsqu’il s’agit de faire un bilan terminal des acquis de la formation pour attester,
les conditions de réalisation de la tâche d’évaluation sont dépendantes de ces
ressources. Quel que soit le soin apporté par l’organisme de formation à la
conception et la mise en œuvre du dispositif d’évaluation, ces conditions ainsi que le
contexte global ne seront jamais les mêmes qu’en situation de travail réelle.
C’est pourquoi, dans l’intérêt des destinataires, ces éléments doivent figurer
dans l’attestation (cf p.23).
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FICHE 6 :
Définir et lister les critères et les
indicateurs d’évaluation
Pour mettre en place une évaluation critériée, il faut se poser une question fondamentale :
« A quoi je verrai que c’est réussi ? »
On a besoin de deux types d’outils :
Définition du Petit robert : « caractère qui permet de distinguer une chose, une notion, de
porter sur un objet un jugement d’appréciation ; ce qui sert de base à un jugement »
Les critères sont les dimensions abstraites, qualitatives d’un objet sur lesquelles on s’appuie
pour se prononcer sur cet objet. On distingue critères de réussite et critères de réalisation.
Dans le cas d’une évaluation sommative, pour attester des acquis de formation, on utilise
les CRITERES DE REUSSITE. Ce sont des caractéristiques du produit attendu retenues
pour l’estimer et l’apprécier en fonction d’un référent pré-établi.
Voici les principales catégories de critères (les exemples sont pris dans le référentiel des
métiers du commerce) :
Conformité aux consignes, respect (des règles d’hygiène et de sécurité par
exemple)
Exactitude des informations fournies (de l’étiquetage, par exemple)
Complétude, exhaustivité (des informations fournies)
Existence, présence (d’une offre produits et services)
Cohérence (d’une argumentation, d’un raisonnement...)
Efficacité (d’une animation commerciale)
Pertinence (du comportement et du discours par rapport au client et au
contexte)
Communicabilité (de l’expression - correction et lisibilité des comptes-
rendus)
Originalité (des actions correctives proposées)
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2) L’indicateur est le signe concret, observable, quantifiable permettant d’attester la
présence d’un phénomène et de mesurer le niveau de ce phénomène. C’est un
élément précis qui renvoie toujours, du moins implicitement, à des critères.
Un indicateur est la version ou conversion concrète d’un critère, un élément observé qui
permet de dire si l’objet répond au critère.
Les indicateurs sont les données quantitatives et/ou qualitatives qui fixent la nature et le
niveau de la performance attendue. Ce sont donc les indicateurs qui permettent de fixer le
degré d’exigence à partir duquel on détermine la réussite ou l’échec. Ils constituent la
preuve tangible ou observable des acquis de formation
Critères Indicateur
Si on veut mesurer … On peut utiliser …
Conformité Ex : disposition des pavés, alignement des
Ex : conformité d'un courrier administratif paragraphes …
aux règles de présentation
Originalité Ex : nombre d’idées nouvelles
Ex : l’implantation des produits dans d’aménagements
l’espace de vente
Efficience
Ex : D’un projet de prospection Ex : taux de transformation de prospects en
clients
Efficacité
Ex: efficacité du contrôle des linéaires Ex : - nombre d’erreurs d’étiquetage
- pourcentage de ruptures produit
dans un rayon
Existence, Présence
Ex : présence de données sur l’état du Ex : nombre minimal de données
marché
Pertinence
Ex : formulation d’une offre personnalisée Ex : écarts (nature et nombre) entre le
besoin du client et l’offre présentée en
matière de produit et de délai de livraison
Communicabilité - lisibilité
Ex : production d’un compte rendu Ex : nombre d’erreurs d’orthographe et de
syntaxe
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Ce sont les indicateurs qui permettent de fixer le niveau de maîtrise attendu. Si le
critère est stable (la pertinence est toujours la pertinence), l’indicateur est variable. Ainsi,
pour le contrôle des linéaires, par exemple, on peut estimer que la tâche sera réussie au
dessous de 3 erreurs d’étiquetage ou bien n’en tolérer aucune. La décision sera prise par les
formateurs et/ou les professionnels (dans le cas d’une formation alternée) qui sont experts
du métier, en fonction des caractéristiques de la formation suivie (objectifs, conditions
pédagogiques, matérielles, temporelles…)
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FICHE 7 :
Déterminer le moment
Les fonctions et les résultats de l’évaluation varient avec
le moment où elle a lieu.
Le tableau suivant présente ces trois fonctions. (Extrait de l’ouvrage de Ch.HADJI « L’évaluation,
règles du jeu » - Ed ESF)
1 2 3 4
X X X
Séquence ou Action
de FORMATION
Fonction :
Fonction : Fonction : Fonction :
Orienter
Adapter Réguler Vérifier Mesurer
Faciliter Certifier l’impact
(apprentissage)
Centrée sur :
Centrée sur : Centrée sur : Centrée sur :
Le producteur et ses
caractéristiques Le processus Les produits Les effets sur
(identification) L’activité de Les résultats la situation du
production travail
Dans le cas d’une formation alternée, elle peut avoir lieu à la fin d’une période
en entreprise.
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Pour mesurer la qualité de vos attestations, voici une liste (non
exhaustive) de critères :
• les objets évalués sont pertinents (ils nomment les acquisitions visées,
les objectifs de formation)
• les tâches et productions choisies sont en adéquation avec les objets
évalués
• les tâches et leurs conditions de réalisation permettent d’attester des
acquis
• les critères et les indicateurs sont conformes (ce sont bien des critères et
des indicateurs)
• les critères et indicateurs retenus sont pertinents
• leur degré de précision permet une évaluation fidèle quels que soient les
évaluateurs
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La délivrance d’attestations d’acquis de formation est porteuse d’enjeux pour
l’organisme de formation (cf page 4) et engage celui-ci. Elle a par conséquent des
répercussions en termes de compétences, d’organisation, de logistique et de
finances.
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Mais une prestation « certificative » nécessitera également une communication
spécifique en direction de l’interne (les acteurs de l’organisme de formation) et de
l’externe (les stagiaires, les clients et partenaires).
EN AMONT DE L’ACTION :
Les stagiaires ont besoin de connaître le plus tôt possible les « règles du jeu ».
L’organisme va leur attribuer des attestations : quels en sont les enjeux, les buts, les
modalités, les conditions, les caractéristiques… ?
Une évaluation certificative est en effet positive ou négative ; l’objectif est atteint ou
non, la « compétence » est acquise ou pas. Il ne peut y avoir de résultat
« partiellement acquis » ou « en voie d’acquisition ».
A destination du Conseil régional et/ou des clients privés (OPCA, entreprises..), il est
également nécessaire d’être transparent sur les attestations délivrées. Cette
prestation particulière doit être détaillée et chiffrée dans la réponse aux appels d’offre
et/ou dans la présentation descriptive de la formation (programme).
A L’ISSUE DE L’ACTION :
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LOI N°2009-1437 du 24 Novembre 2009
ARDOINO J. & BERGER G., 1989, D’une Evaluation en miettes à une évaluation en
actes, Matrice ANDSHA
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