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(2006)
TOMO I
(3) Texte cité par Jean-Luc A. CHARTIER, Portalis père du Code civil, Paris, Fayard,
2004, p. 207 (Mémorial de Saint-Hélène).
(4) Une bonne synthèse se trouve chez J.-J. CHEVALLIER, Histoire des institutions
et des régimes politiques de la France moderne, Paris, Dalloz, 3ème éd., 1967, p. 165.
(5) Le projet Jacqueminot, présenté le 30 frimaire an VIII devant la Commission
législative des Cinq-Cents, n’a pas été discuté.
(6) Sur ces divergences, voir P. SAGNAC, La législation civile de la Révolution
(1789-1804). Essai d’histoire sociale, Paris, Hachette, 1898, pp. 392-393.
(7) Portalis, « Discours préliminaire prononcé lors de la présentation du projet
de la commission du gouvernement, 1er pluviôse an IX ». Nous utiliserons l’édition
commode sous la direction de F. EWALD, Naissance du Code civil, Paris, Flammarion,
1989, qui donne, à chaque fois, les références au recueil Fenet. Passage cité p. 52.
(8) Ainsi Le Peletier, qui écrivait en tête de son projet d’éducation publique:
« Considérant à quel point l’espèce humaine est dégradée par le vice de notre ancien
système social, je me suis convaincu de la nécessité d’opérer une entière régénération
et, si je peux m’exprimer ainsi, de créer un nouveau peuple ». Voir ci-dessous, note 60.
(9) Sur le texte capital de Roederer en la matière, publié le lendemain du projet
Cambacérès n. 3, voir nos analyses ci-dessous.
ner la Révolution par le Code; mais, en second lieu, et chez les mê-
mes acteurs, le choix éminemment politique qui s’opère en cela et
qui s’avoue par moments. A cet ensemble de justifications fait face
un discours permanent durant le XIXe siècle, nourri de l’évidence
que génère la controverse elle-même: la Révolution ne se termine
pas, elle ne cesse de rebondir, elle concerne le mode de vie et la so-
ciété qui est en train de prendre naissance. Aujourd’hui, nous pou-
vons dire que si nous avons toujours le Code civil, nous oublions
trop la guerre dont il était porteur, ce qui ne nous aide pas, à la dif-
férence de nos aı̈eux, dans les choix vis-à-vis du monde qui vient.
(10) Sur les droits de l’homme comme « axiomes vrais », on renverra aux analy-
ses de Michel TROPER, La déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789, dans
M. TROPER, Pour une théorie juridique de l’Etat, Paris, PUF, 1994, notamment pp. 326-
327.
(11) Cf. Mona OZOUF, L’homme régénéré, Paris, Gallimard, 1989 et l’article Ré-
génération dans le Dictionnaire critique de la Révolution française, sous dir. F. Furet et
Mona Ozouf, Paris, Flammarion, 1989. Voir également notre étude: L’Etat jacobin ou le
constitutionnalisme en procès, dans L’Etat moderne, 1715-1848, sous dir. S. Goyard-Fa-
bre, Librairie philosophique J. Vrin, 2000, pp. 205-226.
(12) PORTALIS, Discours préliminaire, éd. cit., p. 37. Comme souvent, Portalis re-
prend textuellement un passage de l’ouvrage qu’il écrivit en exil, après sa fuite au 18
Fructidor: De l’usage et de l’abus de l’esprit philosophique durant le dix-huitième siècle,
écrit en 1798-1799, publié par son fils en 1820. Nous citerons d’après la deuxième édi-
tion, Paris, Moutardier, 1827; ici t. 2, p. 495. C’est dans cet ouvrage qu’il faut recher-
cher les soubassements philosophiques de la pensée de Portalis.
(13) Il est curieux que Montesquieu (souvent paraphrasé par Portalis) prenne
« confédérés » au sens opposé: l’individualisme chez les Anglais est tel qu’on y trouve
« plutôt des confédérés que des concitoyens » (Esprit des lois, XIX, 27).
(14) Comme le signale J.-L. CHARTIER (op. cit., p. 160 et 168), Portalis s’est rallié
à l’uniformisation devenue nécessaire bien qu’il ait critiqué auparavant, avec Montes-
quieu, « les idées d’uniformité », dans son ouvrage sur L’esprit philosophique. Cepen-
dant, comme on le voit dans le Discours préliminaire (éd. cit., pp. 40-41), Portalis tient
ferme sur ce qu’il appelle les « codes des nations policées », où se constate une « pré-
voyance scrupuleuse qui multiplie les cas particuliers »; et d’ajouter: « Nous n’avons
donc pas cru devoir simplifier les lois au point de laisser les citoyens sans règle et sans
garantie sur leurs plus grands intérêts ». Dans ce même discours, Portalis admet aussi
le jugement en équité.
(15) « Dans le droit politique, les individus ne sont rien: il s’agit de sauver la
chose publique. Dans le droit civil, tout se réduit aux particuliers: chaque individu est
considéré comme la société tout entière ». Texte cité par L. SCHIMSÉWITSCH, Portalis et
son temps, thèse en droit, Paris, Les Presses modernes, 1936, p. 251.
(16) MONTESQUIEU, De l’esprit des lois, XXVI, 15.
(17) « Des lois dans le rapport qu’elles ont avec les principes qui forment l’esprit
général, les mœurs et les manières d’une nation ». Comme l’écrit Jean Carbonnier, le
« Discours préliminaire » « était, fond et style, tout entier nourri de L’Esprit des lois »
(article Code civil, dans Les lieux de mémoire, sous dir. P. Nora, II-2 (La Nation), Pa-
ris, Gallimard, 1986, p. 294). Les commentateurs de Portalis n’ont pas toujours remar-
qué cette filiation qui tourne parfois au pastiche.
(18) Sur cette critique du modèle de la souveraineté chez Montesquieu, voir no-
tre ouvrage La liberté et la loi. Les origines philosophiques du libéralisme, Paris, Fayard,
2000, chapitre II. A ce point de vue, nous insistons sur l’importance de la loi naturelle
chez Montesquieu, contrairement à la thèse répandue.
(19) Le « Discours préliminaire » dit: « Il faut changer quand la plus funeste de
toutes les innovations serait, pour ainsi dire, de ne pas innover » (éd. cit., p. 52).
sensible, capable de former des raisonnements et d’acquérir des idées morales » (Es-
quisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, et dans d’autres textes).
Portalis ne doute pas de la liberté et de la raison de l’être humain, et il serait erroné de
le ranger parmi les partisans de l’utilitarisme matérialiste, comme cela a été parfois dit;
il stigmatise, par exemple, « les lâches combinaisons de l’intérêt personnel » ou « les
calculs du vice ». Il n’y a d’ailleurs pratiquement aucun révolutionnaire qui fonde la vie
sociale sur l’égoı̈sme calculateur ou l’intérêt bien entendu, et, contrairement à ce que
pense Xavier Martin, dont je ne peux ici discuter les travaux, Helvétius n’a à peu près
aucun écho sous la Révolution. Seul Roederer, dans ses manuscrits, tentera de fonder
cette vision, si importante chez les Ecossais de cette époque, mais qui n’a pas d’accueil
favorable en terre française. Tocqueville, pour cette raison, prendra la défense de « l’in-
térêt bien entendu », dans Démocratie en Amérique, se tournant ainsi explicitement vers
une école de pensée restée étrangère. Madame de Staël (dans De l’Allemagne) et Cons-
tant avaient attaqué, avec succès, l’utilitarisme de Bentham, fermant, une fois de plus,
la voie à cette philosophie (cf. notre étude sur cette question dans L’individu effacé ou
le paradoxe du libéralisme français, Paris, Fayard, 1997, chapitre sur le libéralisme de
Coppet, et l’article: Problèmes du libéralisme. De Mme de Staël à Tocqueville, « Droits »,
30, 2000, pp. 151-162).
(26) On le verra, Portalis admet le divorce pour des considérations politiques,
d’équilibre social entre les religions: il y a, dit-il, des religions qui intègrent le divorce.
(27) ROEDERER, Cours d’organisation sociale, dans Oeuvres du comte P.L. Roederer,
Paris, Firmin-Didot, 1853-1859, t. 8, p. 265.
(28) Ibid.
(29) Portalis dit en effet des lois civiles: « Elles atteignent chaque individu, elles
se mêlent aux principales actions de sa vie, elles le suivent partout » (« Discours préli-
minaire », p. 38).
(30) Dans une lettre du 10 mars 1796, Mallet du Pan écrit que les lois civiles
« prennent le peuple au berceau; elles le touchent dans tous les points de son existence;
là se place la liberté, comme la règle et le titre des actions journalières du citoyen [...].
Les lois civiles et judiciaires font seule le citoyen, car elles l’embrassent dans tous ses
rapports et le défendent dans toutes ses actions légales » (cité par F. BALDENSPERGER, Le
mouvement des idées dans l’émigration française (1789-1815), Paris, Plon, 1924, t. 2,
p. 279).
(31) ROEDERER, éd. cit., t. 8, p. 265.
(32) Mais cette action ne doit pas être, dans l’esprit de Roederer, celle mise en
œuvre par le Gouvernement révolutionnaire, au service de la Terreur, et pour la
conduite de la France en guerre.
(33) Nous avons reproduit ce manifeste libéral ou protolibéral dans Echec au li-
béralisme. Les Jacobins et l’Etat, Paris, Kimé, 1990, pp. 111-119. L’édition italienne ré-
visée et augmentée (Scacco al liberalismo. I Giacobini e lo Stato, Naples, Editoriale
Scientifica, 2003) ne contient pas ce document.
(34) ROEDERER, Journal d’économie publique, de morale et de politique, n. 1, 10
fructidor an IV (27 août 1796), reproduction dans Echec au libéralisme, éd. cit., p. 115.
(35) Ibid., p. 115.
(36) Ibid., p. 111.
(37) Sur les circonstances politiques voir la mise au point de Luca SCUCCIMARRA,
La sciabola di Sieyès, Bologna, Il Mulino, 2005.
(38) Roederer, « Cours d’organisation sociale », éd. cit., t. 8, p. 268.
(39) Il s’agit du livre VII de l’Esprit des lois: la question du luxe et de la conduite
des femmes en monarchie, aristocratie ou république. Montesquieu justifiait les lois
somptuaires en république par la crainte que l’intérêt particulier ne devienne trop puis-
sant.
(40) Ibid., p. 271. Signalons que lui-même amateur de conquêtes amoureuses,
Roederer a écrit une brochure sur l’importance des femmes dans le processus de civi-
lisation français (Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France, 1835).
(41) Membre de l’Institut, Roederer fit mettre au concours, en 1797, la question
« Quels sont les moyens les plus propres à fonder la morale d’un peuple? ». Les mé-
moires reçus, dont celui de Jean-Baptiste Say (c’est la source d’Olbie), ont été refusés:
Roederer attendait qu’on fasse l’éloge du travail, « grand régulateur des mœurs domes-
tiques, grand précepteur de la morale privée ». Voir J.-B. SAY, Œuvres complètes, t. 5
(« Œuvres morales et politiques »), Paris, Economica, texte établi et présenté par E.
Blanc et A. Tiran, 2003, pp. 185-186. Voir également ROEDERER, Œuvres, éd.cit., t. 5,
pp. 151-152 (« D’un grand moyen de perfectionner la morale d’un peuple »), et pp.
156-158 (« Sur la question posée par l’Institut... »).
(42) Il traduit, à ce moment-là, le De Cive de Hobbes: voir notre étude Représen-
tation et factions. De la théorie de Hobbes à l’expérience de la Révolution française, in La
représentation et ses crises, sous dir. J.-P. Cotten, R. Damien et A.Tosel, Besançon, Pres-
ses Universitaires Franc-Comtoises, diffusion Les Belles-Lettres, 2001, pp. 207-240.
influence sur les esprits [en faveur de la République], et il y a joint l’éducation » (ibid.,
p. 70). Le projet Le Peletier se trouve également dans: ROBESPIERRE, Textes choisis, éd.
J. Poperen, Paris, Editions sociales, 1973, t. 2, pp. 157-198.
(61) Ainsi dans le discours du 18 floréal an II, « Sur les rapports des idées reli-
gieuses et morales avec les principes républicains »: « Le fondement unique de la so-
ciété civile, c’est la morale [...]. A quoi se réduit donc cette science mystérieuse de la
politique et de la législation? A mettre dans les lois et dans l’administration les vérités
morales reléguées dans les livres des philosophes, et à appliquer à la conduite des peu-
ples les notions triviales de probité que chacun est forcé d’adopter pour sa conduite
privée » (Œuvres de Robespierre, Paris, PUF, t. 10, 1967, p. 65). Sur le culte de l’Etre
suprême et les effets que Robespierre semble en attendre, voir notre étude: Robespierre:
des principes révolutionnaires à l’Etre suprême, in Robespierre. Figure-Réputation, sous
dir. A. Jourdan, Yearbook of European Studies, Amsterdam, Rodopi, 1996, pp. 37-52.
(62) De ce droit Portalis dira, dans une réponse à Montlosier, qu’il est au service
de la tyrannie. La portée théocratique du robespierrisme est, aux yeux de Portalis, du
même ordre que la revendication du « féodal » Montlosier: « Un législateur qui [vou-
drait suivre la morale], croirait protéger la vertu, il ne ferait qu’établir la tyrannie »
(dans PORTALIS, Discours, rapports et travaux inédits, éd. cit., p. 83).
(63) N. HENZ, Exposé des motifs [...] sur les donations entre vifs..., Archives par-
lementaires, t. LXX, p. 647, annexe à la séance du 9 août 1793.
(68) CAMBACÉRÈS, Rapport sur le projet de Code civil, 9 août 1793, Archives par-
lementaires, 1ère série, t. LXX, p. 552.
(69) CAMBACÉRÈS, Rapport sur le projet de Code civil, 23 fructidor an II, (9 sep-
tembre 1794), ibid., t. XCVII, pp. 36-39 ou Moniteur, t. XXI, p. 717.
(70) Discussion du Conseil d’Etat, 14 vendémiaire an X, dans Naissance du Code
civil, p. 197.
(71) Ibid., p. 199.
(72) Ibid.
(73) Ibid.
(74) Aussi le Code va rétablir la séparation de corps (I, titre VI, chap. 5) que la
loi du 20 septembre 1792 avait supprimée, ce qui imposait le divorce aux catholiques
comme seule solution juridique.
(75) PORTALIS, séance de discussion au Conseil d’Etat, 14 vendémiaire an X, éd.
cit., p. 205.
(76) Dans certaines limites, bien sûr. Autant Bonaparte veut préserver la possibi-
lité du divorce (y compris pour lui-même), songeant aux mariages arrangés par les mi-
lieux sociaux, aux sévices, à la vie commune devenue intolérable, autant a-t-il soin de
poser la barrière: « Il ne faut pas que les époux, au moment où ils s’unissent, prévoient
qu’il existe pour eux un moyen de rompre leurs liens. Le mariage ne doit être dissous
que par l’effet d’un délit » (ibid., p. 217, Conseil d’Etat, 6 nivôse an X).
(77) Cette notion est bien appropriée à l’analyse des débats, contrairement à ce
qui est dit parfois, quand elle est présentée comme un « mythe » de l’histoire du droit.
Le mot n’est pas présent, mais la notion est effective. Rappelons l’intéressante analyse
menée sur l’histoire de la notion par A.-J. ARNAUD, Les origines doctrinales du Code ci-
vil français, Paris, LGDJ, 1969, pp. 199-214.
(78) Il est piquant de constater que c’est le consul Cambacérès qui fait passer
cette modalité, après une très longue discussion; les temps ont changé, et Cambacérès
lui-même peut mesurer la complexité des opinions en présence.
(79) Voir la contribution de Julien Boudon, qui montre notamment une attitude
intéressante de Bonaparte sur l’adoption: Les projets de Code civil “de Cambacérès” et le
thème de l’imitation de la nature (1793-1804), « Droits », 39, 2004. Il faudrait repren-
dre également la question du jansénisme chez les légistes révolutionnaires. Depuis une
cinquantaine d’années, il existe de bons travaux (principalement chez les spécialistes de
lettres ou de philosophie) qui ont montré que, pour partie, le libéralisme se développe
au sein d’un courant du jansénisme. Outre les travaux de Marie-France RENOUX-ZAGAMÉ
sur Domat (voir Du droit de Dieu au droit de l’homme, Paris, PUF, 2003) nous nous
permettrons de renvoyer à notre étude: Bossuet, Nicole et Domat: société et souverai-
neté, dans Bossuet à Metz (1652-1659), sous dir. Anne-Elisabeth Spica, Bern, Peter
Lang, 2005, p. 263-276.
(80) Référence aux majorats: voir notre analyse dans L’individu effacé ou le para-
doxe du libéralisme français, éd. cit., p. 290.
(81) Cité par J.-M. CARBASSE, Introduction historique au droit, Paris, PUF, 1998,
p. 355.
des individus. En voulant devenir une nation, les Français ont renoncé à être un em-
pire »; et d’ajouter: « En proclamant l’égalité des droits à la succession paternelle, ils
ont tué l’esprit de famille, ils ont créé le fisc » (Mémoires de deux jeunes mariées, dans
La comédie humaine, éd. M. Bouteron, La Pléiade, Paris Gallimard, 1951, t. 1, p. 173).
(87) Œuvres de Le Play. Principes de paix sociale. La famille, Editions d’Histoire
et d’Art, Librairie Plon, 1941, p. 44.
(88) Ou « notre ordre moral et civil »: MONTLOSIER, De la monarchie française, de-
puis le retour de la Maison de Bourbon, jusqu’au 1er avril 1815..., Paris, Nicolle, 1815,
respectivement p. 70 et p. 69.
(89) Ibid., p. 70.
(90) Dans la proclamation du 15 février 1815, Louis XVIII disait: « Le nouveau
Code, qui ne renferme, en grande partie, que les anciennes ordonnances et coutumes
du royaume, restera en vigueur, si l’on en excepte les dispositions contraires aux dog-
mes religieux » (cité par J. CARBONNIER, Les lieux de mémoire, éd. cit., note 23, p. 315).
Remarquable fiction de la part du frère de Louis XVI: le Code civil est peu novateur!
(91) Rappelons qu’en 1830 Montlosier se rallie au régime de Juillet et qu’il sera
fait pair en 1832.
(92) « Des personnes importantes qui veulent bien m’accorder intérêt et amitié
m’ont remontré qu’il y aurait peu d’utilité et certainement de l’inconvenance à analyser
aujourd’hui, d’une manière critique et directe, un code qui a obtenu en Europe une
grande admiration et qui a eu, surtout, beaucoup de célébrité » (p. 72). Curieuse justi-
fication de la part d’un esprit affranchi comme le remuant comte de Montlosier!
(93) En 1818, Montlosier écrit: « Il est une règle générale que j’ai énoncée pré-
cédemment et que je dois encore rappeler: c’est qu’il faut être déjà puissance civile
avant de pouvoir se présenter comme candidat pour la puissance politique. La généra-
tion de la puissance politique est forcément dans la puissance civile » (De la monarchie
française depuis la seconde Restauration jusqu’à la fin de la session de 1816, Paris, Gide
fils et Nicolle, 1818, p. 328). Marx pouvait lire chez Guizot et Thierry la lutte des clas-
ses, la « détermination par les rapports sociaux » viendrait-elle de Montlosier?
(94) La France et le Code Napoléon, Paris, Victor Lecoffre, s.d. [1882?].
(96) Voir F. FURET, La Révolution de Turgot à Jules Ferry, Paris, Hachette, 1988.
En fait, l’auteur écrit, comme derniers mots de l’ouvrage, « La Révolution française en-
tre au port » (p. 597). Mais les pages se terminant par cette formule traitent de la Ré-
publique de 1875: l’idée de François Furet est que l’œuvre républicaine est bien ce que
portait le moment des Etats généraux et, surtout, la Constitution de 1791.
(97) Voir notre étude: Les droits contre la loi? Une perspective sur l’histoire du li-
béralisme, « Vingtième siècle », 85, 2005, pp. 21-29.