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REPRESENTATION ANIMALE

INTRODUCTION

La figuration animale est un des premiers sujets de représentation dans l’histoire des arts.
L’animal représenté démontre une longue et ancienne relation qui unit l’Homme à l’animal.
Ce type de représentation apparaît dans pratiquement toutes les civilisations et sur de
multiples supports.

Exemple de l’Art Pariétal avec des grottes comme celles de Nerja, Lascaux ou Chauvet.

L’iconographie animale est très diverse en fonction des époques et des lieux en ayant une
forte charge symbolique entre fascination et effroi.

A partir du XVIIème siècle, la représentation animale devient un genre particulier de la


peinture occidentale et la sculpture animalière connaît son apogée au XIXème siècle.
En 1912 : le premier salon d’art animalier ouvre ses portes. L’animal devient le sujet
principal.

Hiérarchie des genres codifiés par André Félibien dans un livre publié en 1669. Du moins
noble au plus noble : de la nature morte à la peinture animalière en passant par les paysage ,
le portrait pour arriver à la peinture d’histoire et allégorique. Les genres sont classés en
fonction de leurs difficultés. La peinture d’histoire étant considérée comme étant la plus
difficile car contenant à priori tous les autres genres qui lui sont subordonnés.

Pour qu’un artiste puisse représenter un animal, il faut une observation patiente et sensible
pour saisir les formes, les postures voire à arriver à déceler l’âme animale.

Quelques artistes parmi les premiers à s’emparer de la représentation animale comme sujet
principal : Frans Snyders, François Desportes ou encore Jean- Baptiste Oudry.

Des créations fabuleuses du Moyen- Age comme dans les œuvres de Jérôme Bosch (Le Jardin
des Délices), les artistes vont de plus en plus vers une observation minutieuse de l’animal
versant dans l’étude quasi scientifique de l’animal (Cf. De Vinci ou Dürer) jusqu’aux
illustrations de l’Histoire Naturelle de Buffon (1749-1804) revisitées par Picasso.

Exemple des planches de Jean- Jacques Aubudon, Les Oiseaux d’Amérique (1827-1838).

Sur ces dernières années, l’art contemporain a continué de s’intéresser aux représentations
animales mais en s’interrogeant de manière différente sur le rapport entre Hommes et
animaux ou par exemple l’utilisation transgressive de l’animal.

Lire l’article de Claude- Georges Mallet : Les représentations plastiques de l’animal, Courrier
de l’environnement de l’INRA n°27 avril 1996 : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-
01205975/file/C27Mallet.pdf

L’ANTIQUITE

Consulter les fables d’Esope.


REPRESENTATION ANIMALE

LE CORBEAU ET LE RENARD
Un corbeau, ayant volé un morceau de viande, s’était perché sur un arbre. Un renard l’aperçut,
et, voulant se rendre maître de la viande, se posta devant lui et loua ses proportions élégantes
et sa beauté, ajoutant que nul n’était mieux fait que lui pour être le roi des oiseaux, et qu’il le
serait devenu sûrement, s’il avait de la voix. Le corbeau, voulant lui montrer que la voix non
plus ne lui manquait pas, lâcha la viande et poussa de grands cris. Le renard se précipita et,
saisissant le morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement, il ne te manquerait rien
pour devenir le roi des oiseaux. »

Animal= ressource alimentaire mais également une figure symbolique.

Sources pour connaître les représentations animales : textes, peintures, sculptures,


mosaïques….

Place de l’animal de compagnie déjà très présent dans l’Antiquité avec les classiques chiens
mais aussi des oiseaux voire des animaux plus sauvages comme sanglier ou lion (Code
Justinien réglementant l’ordre public).

Exemple de mosaïques dédiées à Orphée.

Animaux de spectacles avec les démonstrations lors des foires, les courses de chars, les
ménageries privées ; les combats de gladiateurs.

Cas particulier du cheval, du bœuf et du chien.


Cheval : nature somptuaire. Signe extérieur de richesse.
Moyen de se déplacer pour les hommes et de transporter des marchandises.
Pour faire la guerre et chasser.
Traités d’art équestre parmi les plus anciens traités techniques.
Bœuf : animal qui sert à la fois à nourrir, au labour et au sacrifice. Paradoxe de cet animal
essentiel au développement de la civilisation et en même temps symbole des offrandes
divines.
Chien : protection des hommes et de leurs biens. Aide à la chasse également. Fidélité à son
maître.

Traité écrit par Aristote : Histoire des animaux (vers 343 av. JC). Classification et
observation. Les romains n’enrichissent pas ce type de connaissances. Peu de
questionnements philosophiques vis-à-vis des animaux même si la question morale de leur
exploitation par l’homme se pose.

Fonction symbolique également dans des récits importants.

Exemple : Louve de Rome.

MONDE MEDIEVAL

Représentation de l’animal réel mais aussi fantastique.

Bestiaire= Ensemble de l'iconographie animalière, ou groupe de représentations animalières,


notamment du Moyen Âge. Traité, recueil d'images ayant trait aux animaux.
REPRESENTATION ANIMALE

A l’époque romane, les animaux ne sont pas observés ni décrits. Ils indiquent la manière dont
l’époque romane perçoit l’animal dans l’univers créé par Dieu. C’est avant tout la
signification religieuse et morale qui importe. Complexité dans l’interprétation car en fonction
des époques, signification différente (Exemple du Lion).

Motifs antiques toujours de bonnes sources d’inspiration mais le sens en sera modifié.

Critique de St Bernard sur les représentations. Détournement des fidèles de la prière.

Au cours du XIVème siècle, apparition de l’animal dans un paysage décoratif.

Sentiment aristocratique de la nature. Importance de la chasse. Réservée à une élite. Art de la


fauconnerie (Cf. Gaston Phébus).

Décor dans les marges.

Développement des armoiries. Animal renvoyant à une qualité de la famille ou au nom de la


famille (Armes parlantes).

Cf. ouvrages de Michel Pastoureau.

Notion d’animalité.

L’EPOQUE MODERNE

Le développement des technologies et des sciences va entraîner un goût pour l’observation du


monde vivant plus affirmé.

XVIIème siècle : peintres animaliers flamands. Affirmation de l’art animalier. Véritable sujet
digne d’intérêt. Primeur au réalisme. Essentiellement scène de chasse et d’étals (cf. Snyders/
Savery/ Van Kessel…) sur les marches. Règne de l’animal par excellence ou l’homme devient
quasi inexistant.
Importance de Roelandt Savery : un des premiers peintres animaliers. Exaltation de la beauté
animale. Approche individualisée de l’animal. Teintes des animaux se fondent dans leur
environnement (harmonie).

A Versailles, les animaux sont les rois. Nombreux animaux de compagnie mais aussi les
chiens du chenil, les chevaux pour le transport ou les parades, la ferme et la ménagerie.
Animaux comme source d’inspiration pour la peinture, la tapisserie mais surtout les arts
décoratifs.

1752 : zoo de Schönbrunn à Vienne

Idée de l’animal machine au XVIIème. Descartes. Dénué de pensée ou de conscience.


Nouvelle sensibilité apparaît avec les travaux de Claude Perrault, Paradis de Moncrif ou
Charles Georges Leroy. Capacité pour l’animal à réfléchir.

1735 : classification de Linné. Catégorisation du vivant. Rôle de Jussieu, Cuvier et Lamarck.


Bases de la théorie de l’évolution avant Darwin. Théorie repose sur variation, hérédité et
adaptation. Reprise par Haeckel en 1866.
REPRESENTATION ANIMALE

XXème siècle : Montée en puissance de la génétique. Utilisation de la microbiologie.

ERE CONTEMPORAINE

Développement tout au long du XIXème siècle des parcs et jardins zoologiques. Espèces
animales deviennent plus accessibles à l’œil humain.

1852-1860 : création du jardin d’acclimatation à Paris. Objectif scientifique, éducatif et


divertissant.

Rôle de Rosa Bonheur. Biographie et commentaire d’œuvres.

Développement de la sculpture animalière au XIXème siècle. Exemple de Barye ou Pompon.

Importance des nouvelles techniques comme la chronophotographie : Marey et Muybridge.


Lien étroit science et art.

Inspiration dans la musique. Instruments pour copier chants ou cris des animaux. Animaux
comme personnages principaux.
Prokofiev, Messiaen, Saint- Saëns….

Violence et sacrifice avec Bacon Sorte d’hybridation. Confrontation homme et animal.


Aspect bestial chez Muelh. L’inhumain dépasse l’humain. Animaux utilisés pour les œuvres.
Animal sacrifié comme un moyen de retrouver l’état originel.

Question éthique par rapport à la représentation animale. Reconsidérer notre rapport avec le
monde et la nature.
Choix de donner la mort offert même au public. Prise de conscience collective.
Lien renoué avec animal (Beuys)
Militantisme/ Activisme : travail d’Angela Singer. Agent provocateur. Prise de conscience.

1850 : Loi Grammont pour une première protection des animaux.


1959 : décret du 07 septembre du code pénal pour punir de mauvais traitements.
Loi du 19 novembre 1963 : notion d’actes de cruauté introduite.
1976 : animaux deviennent des êtres sensibles. Confirmation en 1992.
Loi de novembre 2021 imposant un certain nombre de restrictions et un renforcement des
sanctions.

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